Salle sur Demande

[Arsenic Rosidae]

// Les doigts enserrant la poignée de la porte fantôme, Arsenic suspendit son geste lorsque lui parvint une voix, encore lointaine. Le ton était aigu, chantant : un fille sûrement. La Serpentarde grogna. Pour une fois qu'elle avait la possibilité de pénétrer dans la Salle sur Demande, il fallait qu'elle fût gênée. Elle lâcha la poignée dorée et observa avec envie la petite porte en bois noble qui se dressait devant elle. Elle prit sur elle et sur son désir d'entrer et se cala contre le mur, attendant que la nouvelle venue approchât. Kalevala, de nouveau sur l'épaule gauche de sa maîtresse, replia ses longues ailes blanches tachetées de noir et garda ses yeux ouverts, tournés dans la direction d'où provenaient les bruits de pas mêlés à une voix claironnante. La vert et argent, quant à elle, ne regardait rien. Son visage était fermé, refoulant l'envie de sauter sur la personne qui se rapprochait pour enfin être tranquille. Elle soupira. Enfin, une ombre apparut à un coin, projetée par les quelques flammes restantes sur les chandeliers. La chouette lapone caqueta. La silhouette se fit grandissante au fur et à mesure que la distance entre elle et Arsenic s'amenuisait. Elle fut rapidement près d'elle et, au soulagement de la jeune Rosidae, passa sans s'arrêter. //

- Elle est chouette ta chouette.

// Arsenic fronça les sourcils. Elle n'avait jamais vu cette fille auparavant. Ses cheveux étaient encore plus rouges que ceux de la Serpentarde mais cette dernière la dépassait d'environ cinq centimètres. Elle ne distingua pas ses yeux à cause du manque de lumière dans le couloir, mais fit attention à sa démarche : elle tanguait. Au grand désespoir de la vert et argent, la nouvelle venue stoppa sa marche d'équilibriste et jeta un œil curieux à la porte. Par pur réflexe, Arsenic se décala de façon à cacher l'entrée de la Salle sur Demande. Les iris jaune de Kalevala détaillaient la fille, aussi perçants que possible. La jeune Rosidae sortit doucement sa baguette et la pointa sous le nez de sa camarade. //

- Voilà qui est fort dérangeant ; bien que tu n'es pas l'air dangereuse, je préfère éviter tout risque de colportage.

// Les mots étaient calmement énoncés, comme si ce texte avait été répété maintes fois auparavant. La chouette pencha sa tête en avant, faisant apparaître une sorte de moue rieuse. Tout à coup, Arsenic se plaça derrière la nouvelle venue et planta sa baguette dans son dos. Elle la poussa vers la cloison et, passant un bras devant elle, ouvrit la porte. Elle bouscula l'autre fille à l'intérieur et y entra à son tour. Elle referma rapidement la porte fantôme derrière elle. Plus aucune trace de l'ouverture n'apparaissait de l'autre côté du mur. Qui serait passé dans le couloir, n'aurait vu qu'un mur nu. La Serpentarde écarquilla les yeux. Devant elle se dressait un autel en marbre éclatant, surplombé de grands vitraux. L'allée qui y menait était encadrée de miroirs plus imposants les uns que les autres. La Serpentarde oublia momentanément l'autre fille et s'engagea sur ce chemin improvisé. Les grands lustres du plafond éclairaient la totalité de la salle ; sur les côtés de larges meubles et fauteuils semblaient inaccessibles. Arsenic aurait tant voulu savoir ce que renfermaient ces armoires. Elle continua néanmoins son avancée, entourée de glaces lui renvoyant à l'infini son image. Elle, jeune femme aux yeux presque anthracite en cette nuit, aux cheveux presque rouges et à la peau presque aussi blanche et fragile que de la porcelaine. Elle était tout "presque". Elle n'était rien en elle-même. Juste des parties d'intégrité. Elle mesurait presque un mètre soixante-dix et son allure était presque comparable à celle d'une dame de la Renaissance. Arsenic vivait dans le passé, sentant à chaque instant de son existence qu'elle était née à la mauvaise époque. Elle s'arrêta devant un miroir, contemplant ses traits fins et réguliers. Elle passa un doigt sur ses lèvres roses et fut tentée de se rester ainsi éternellement, à admirer son propre reflet. Kalevala déploya violemment ses ailes et secoua sa petite tête, ses iris or plantés dans ceux de la jeune femme . La Serpentarde secoua sa tête et se tourna vers l'autre fille. //

- Qui es-tu ?

[Ancien(ne)]

// Leala capta d'un œil vif le léger mouvement que fit l'inconnue. Tentait-elle de cacher la porte derrière elle? Haaa, les secrets. Tout plein de secrets, magnifiques secrets, mystérieux secrets! Cela piqua aussitôt la curiosité de la Serdaigle. Pratiquement sur la pointe des pieds, elle tanguait légèrement, comme si elle semblait sur le point de s'effondrer. Mais elle ne s'effondra pas. Elle se sentait vivante, lorsque son pas n'était plus sûr. Un autre mouvement fut capté par le regard d'aigle de Leala. Elle haussa les sourcils, surprise. Pourquoi voulait-elle l'attaquer? La demoiselle n'avait pourtant eu aucune attitude agressive à son égard. C'est seulement lors des duels qu'elle y mettait toute la gomme. La baguette qui se balançait sous son nez lui déplut énormément, et elle arrêta aussitôt de tanguer, ses yeux commençaient à lancer des éclairs. De quel droit se permettait-elle de la menacer? //

- Voilà qui est fort dérangeant ; bien que tu n'es pas l'air dangereuse, je préfère éviter tout risque de colportage.

// Mais de quoi parlait-elle? La Serdaigle posa alors ses yeux sur la porte. Si cette fille réagissait ainsi, c'était parce que cela avait de l'importance. Serait-ce ... la salle sur demande? Ses yeux s'agrandirent. Pour une fois qu'elle la voyait, elle qui passait parfois quelques nuits à sillonner le château pour la trouver. Elle abandonna son attitude belliqueuse pour détailler avec curiosité cette porte. Ce qu'elle donnerait pour y entrer! Leala sursauta lorsque l'inconnue se déplaça rapidement pour venir derrière elle. La demoiselle grimaça en sentant le bout de la baguette lui chatouiller les côtes. Mais, calme, elle se laissa faire et bientôt, les deux filles se retrouvèrent dans la salle. Cette fois, Leala en fut éblouie. C'était tellement magnifique! Laissant l'autre fille là, la Serdaigle tourna lentement sur elle-même, un sourire enfantin sur les lèvres. Néanmoins, inconsciemment, ses réflexes reprirent le dessus, et sans s'en rendre compte, Leala sortit sa baguette, la tenant entre ses doigts fins et blancs, pointée vers le sol. Elle continuait à observer les alentours, regardant son reflet dans un miroir, puis l'autel plus loin. C'était tellement ... magique! //

- Qui es-tu ?

// Leala tourna calmement ses yeux d'un vert éclatant vers l'autre élève. Elle avait revêtu un air étrange, comme si elle était à dix milles lieux d'ici, loin de tout, loin du monde et de la réalité. //

- Mon nom ne t'intéresse pas, et de toute manière, je suis personne, ou celle qu'on surnomme la folle. Mais le monde entier est fou, sans folie, rien n'existe, murmura-t-elle, tournant la tête, admirant les lieux. La Salle sur demande, tant de nuit j'ai cherché... Elle refusa de croiser le regard de l'élève, continuant, sans la laisser l'interrompre : Je ne demanderais pas qui tu es, parce que je ne t'ai pas répondu quand tu me l'as demandé. Mais sache que je déteste me faire pointer une baguette dans le dos. Elle n'avait pas été agressive, et sa voix semblait presque songeuse.

[Arsenic Rosidae]

- Mon nom ne t'intéresse pas, et de toute manière, je suis personne, ou celle qu'on surnomme la folle. Mais le monde entier est fou, sans folie, rien n'existe. La Salle sur demande, tant de nuit j'ai cherché... Je ne demanderais pas qui tu es, parce que je ne t'ai pas répondu quand tu me l'as demandé. Mais sache que je déteste me faire pointer une baguette dans le dos.

// La jeune fille ne regarda pas Arsenic dans les yeux mais cette dernière y décela tout de même de puissants reflets verts. Elle semblait émerveillée par la pièce tout entière et le jeu de miroirs qui s'y tenait. Elle avait l'air absent comme si elle était coincée dans une réalité qui n'appartenait qu'à elle. En comparaison, la voix de la Serpentarde était froide et tranchante, et ce, malgré le sourire courtois qu'elle affichait. //

- Ta réponse me convient parfaitement.

// Dans un sens, Arsenic était rassurée de savoir qu'elle n'était pas la seule à avoir déambulé de nombreuses nuits dans ce couloir du septième étage dans l'espoir de découvrir cette salle. Par ailleurs, elle était surprise de la découvrir sous cette forme. On lui avait dit qu'elle se matérialisait sous différents aspects en fonction des besoins de la personne. Or, la Serpentarde ne comprenait pas pourquoi tant de miroirs étaient ainsi alignés, et surtout pourquoi un autel trônait au fond de la pièce. Toujours plantée devant l'une des glaces, elle passa une dernière fois son doigt sur la surface gelée. La température était en effet relativement basse et les miroirs ne réchauffaient pas la pièce. Cela ne la dérangeait en aucun cas, et Arsenic ne chercha pas à savoir si cela convenait à l'autre élève. //

- À ta place, je ne toucherais à rien. Qui sait ce qui peut se trouver dans une salle répondant à mes désirs.

// La vert et argent fixait gravement l'autre fille. Elle n'était pas du genre à plaisanter, et elle-même s'inquiétait de ce qui pouvait se trouver sur l'autel et dans les armoires. Elle chercha d'ailleurs un moyen de contourner les miroirs pour rejoindre le côté droit de la salle. Il lui était en effet impossible de se faufiler entre les psychés, les espaces étant bien trop réduits. Elle distinguait néanmoins par ces interstices les grands meubles en bois blanc qui se dressaient majestueusement, alignés sur toute la longueur de la salle. Parsemés ici et là, quelques fauteuils, aussi immaculés que les armoires. Soudain, Arsenic gronda. Son attention se porta sur l'autel où quelques mouvements se laissaient discerner. La jeune Rosidae se retourna vers l'autre fille et parla doucement : //

- Je crois que nous ne sommes pas seules. Si tu dois me servir de handicap, je préfèrerais que tu attendes ici, ou que tu sortes. À ton aise.

// La Serpentarde lui laissait le choix, mais il semblait clair qu'elle ne se gênerait pas pour se débarrasser d'elle si elle gênait. Et sans attendre de réponse, elle se dirigea calmement et silencieusement vers l'autel. //

[Ancien(ne)]

// Leala tripota pensivement sa baguette, se demandant où est-ce que l'autre adolescente avait dans la tête pour que la Salle sur Demande prenne ce décor. Elle lorgna vers les miroirs, n'osant pas s'approcher, ni bouger, d'ailleurs. Elle ne vit comme reflet qu'une fille de frêle stature, aux cheveux d'un rouge éclatant, et aux yeux aussi verts qu'une émeraude pure. C'était elle. Tout simplement elle. //

- Ta réponse me convient parfaitement.

// Toujours dans ses pensées, Leala ne l'entendit pas. Elle leva une main, bougeant des doigts, comme pour saluer son double. Elle tendit le bras, mais ne s'avança pas, restant toujours immobile. La Serdaigle finit par bouger un pied, regardant en souriant son reflet faire la même chose. Elle avait envie de lui parler, à cette double aux regards verts. Était-elle vraiment elle? Aussi ''dingue'' qu'elle? Mais non, ce n'était qu'une simple image, incapable de parler, de bouger sans son consentement, de ressentir. Ce n'était qu'une surface lisse et froide. Le jeu des miroirs fascinait la demoiselle, qui se voyait partout, lorsqu'elle tourna la tête. Si elle se mettait à danser, des dizaines de Leala Riverra feraient la même chose. Et elle aimait. Ça la faisait rire. //

- À ta place, je ne toucherais à rien. Qui sait ce qui peut se trouver dans une salle répondant à mes désirs.

// Leala leva la tête, admirant le plafond en ignorant toujours la Serpentarde. Elle pensait, et lorsqu'elle pensait, elle partait loin, bien loin! Elle écarta légèrement les bras de son corps, regardant toujours le plafond, un sourire aux lèvres. Tout dans son être laissait croire une attitude rêveuse, douce, charmante, lointaine. Faut dire qu'il ne faut cependant pas la provoquer, et dans les combats, Leala devenait une toute autre personne. Elle se mit à fredonner doucement, si bas que seules ses propres oreilles auraient pu capter. Soudain, un grognement. Baissant la tête, inquiète, elle dévisagea l'autre fille. C'était elle qui avait grogné. Même si la Serpentard semblait calme, Leala, de ses yeux vifs, vit la crispation. Elle se mit aussitôt en mode ''présente''. C'est fou ce qu'elle pouvait changer en moins de deux secondes. Ses yeux verts brillaient, et elle était fermement campée sur ses pieds, la baguette légèrement levée. //

- Je crois que nous ne sommes pas seules. Si tu dois me servir de handicap, je préfèrerais que tu attendes ici, ou que tu sortes. À ton aise.

- Ne t'inquiète pas, je ne serai pas dans tes pattes. Je sais me défendre, rétorqua la Serdaigle.

// Même sa voix avait changé. Elle était plus ferme, plus sûre. Doucement, elle suivit à distance la Serpentard, tous ses sens aux aguets. Ses pas ne faisaient pratiquement pas de bruit, ses yeux de faucons guettaient le moindre mouvement. //

[Arsenic Rosidae]

- Ne t'inquiète pas, je ne serai pas dans tes pattes. Je sais me défendre.

// La voix qui résonna dans le dos de la vert et argent était ferme. Cela contrastait avec les intonations précédentes qui avaient laissé l'impression que la Serdaigle était un peu désaxée. Arsenic avançait doucement, de son pas si disgracieux, incapable de marcher droit. Elle louchait de temps à autre sur les miroirs qui lui offraient une vision d'ensemble de ce chemin improvisé. Ainsi, elle voyait l'autre fille derrière elle, à une distance respectable. Leurs pas étaient silencieux. La Serpentarde approchait lentement de l'autel lorsqu'une espèce de marmonnement parvint à ses oreilles. Les imposants lustres suspendus à la voûte sur croisée d'ogives illuminaient les lieux et accentuaient l'effet de hauteur. Une immense silhouette trainée par les rayons provenant des chandelles se dessina sur le sol, derrière l'autel en marbre blanc. La jeune Rosidae monta les quelques marches menant à l'abside de la salle et posa sa main gauche sur la table sacrée. Un grand tissu blanc sur lequel était cousue une large croix rouge en recouvrait une partie. Posés sur l'autel, des candélabres éteints et plusieurs coupelles dorées faisaient office de décoration. Arsenic jeta un œil en arrière, vérifiant que l'autre fille la suivait toujours. Le cheminement des miroirs s'était arrêté là où commençait l'escalier de trois marches. En face d'elle, un vitrail vertigineux entouré de quatre plus petits terminait de donner l'allure d'une cathédrale à la Salle sur Demande. D'ici, elle pouvait distinguer le reste de la pièce. Un espace assez large permettait d'accéder aux collatéraux. La vert et argent se pencha par-dessus l'autel alors qu'un autre grommellement s'élevait. La jeune femme se courba un peu plus, le plus discrètement possible. C'était sans compter sur son manque d'agilité. Entraînant avec elle le drap blanc, Arsenic bascula de l'autre côté de l'autel provoquant la surprise de la petite silhouette qui se terrait dans l'ombre de la table. Cette dernière se leva en sursaut et se mit à crier d'une voix horripilante. La Serpentarde se jeta dessus et posa sa main sur la bouche rugueuse. Les couinements étouffés lui furent soudainement familiers. Tandis qu'elle cherchait où elle les avait déjà entendus, l'étrange petite chose lui mordit la main. Par pur réflexe, la jeune Rosidae réagit violemment. Elle lança la créature devant elle, c'est-à-dire sur l'autre fille. Elle porta ensuite sa main droite à son visage et grimaça. De profondes marques de dents suintaient. //

- Quelle saleté !

// Lorsqu'elle releva la tête en direction de sa camarade, la créature qui se tenait devant elle n'était autre qu'Hander, son elfe de maison. Elle le vit se courber. //

- Enchantée, jolie Demoiselle. Je vois que vous connaissez déjà ma maîtresse, l'espèce de furie incapable de se tenir.

// L'elfe tourna la tête vers la Serpentarde et lui sourit dédaigneusement, avant de reporter son attention sur l'autre fille. Arsenic leva les yeux au ciel. La soirée allait être longue. //

[RP suspendu]

[Maya Brown]

[RP avec Yoshee]

// Ce matin-là, Maya Brown avait décidé de se lever tôt pour se trouver un coin solitaire où elle pourrait commencer un livre qu'elle avait emprunter à la Bibliothèque qu'elle adorait tant. La vieille, elle avait cherché d'un vite coup d'oeil l'endroit parfait pour ne pas être dérangée, mais elle n'avait rien trouvé qui lui plaise. La Serdaigle prit son écharpe, son livre et sa bourse, puis sortit silencieusement de la tour de Serdaigle. En descendant les grands escaliers, l'idée lui vint de se diriger vers la Salle sur Demande, où elle n'aurait qu'à souhaiter un joli coin tranquille pour l'avoir. Presque à la course, elle remonta les grandes marches qu'elle avait descendues quelques instants plus tôt, pour se rendre où elle voulait aller. Arrivée en haut, elle remarqua un jeune homme au loin qui scruta les alentours en espérant que personne ne le voit. Maya se dit que cela devait être un sorcier qui ne savait pas quoi faire de sa matinée, alors elle continua son chemin vers la Salle sur Demande. En tournant le coin, Maya remarqua que le garçon la suivait de loin. Sa curiosité l'emporta, parce qu'elle rangea son bouquin ainsi que son écharpe dans son sac puis accéléra le pas tout en étant sur ses gardes en direction de la Salle sur Demande. Un coup d'oeil derrière elle lui confirma ce qu'elle avait pensé: le sorcier était de Poufsouffle parce qu'il portait la couleur jaune sur lui. S'arrêtant à quelques mètres de sa destination, le mur commença à s'ouvrir lentement, puis elle put finalement y entrer. En son for intérieur, elle espérait vivement que le jeune homme la suivrait, parce qu'elle était curieuse de savoir qui cela pouvait bien être et qu'est-ce qu'il lui voulait. Entrée dans la Salle sur Demande, elle prit son livre, le serra contre elle et se retourna vers où elle était entrée. Elle vit le garçon face à elle. //

- Que me veux-tu? Pourquoi m'as-tu suivi?

// Elle regretta presque aussitôt d'avoir posé ces deux simples petites questions d'un ton aussi sec, mais en étudiant les traits du garçon, elle cru l'avoir déjà aperçu dans l'école. Si sa mémoire était bonne, son prénom était Ronan. Elle attendit tout de même qu'il lui réponde, - quoiqu'elle eut presque peur qu'il se sauve en courant - puis elle s'écrasa contre le mur pour s'asseoir par terre, mais elle glissa et au lieu d’atterrir doucement, elle tomba durement et douloureusement sur le sol, ses fesses essayant d'amortir le choc, mais c'est un petit cri de surprise et de douleur qui lui échappa. Elle se souvint que quelqu'un était devant elle, et elle rougit de honte parce qu'elle était presque certaine que le Poufsouffle rirait sûrement de sa mauvaise chute. //

[Yoshee]

// Ronan attendait, dans le couloir qui menait à la légendaire Salle sur Demande. Il avait lu de nombreux articles sur l'existence d'une telle pièce dans le château aux mille passages secrets. La recherche a toujours éveillé le désir de savoir de Ronan. Au plus profond de lui-même, il ne pouvait se résoudre à quitter un jour ce château sans même voir la pièce. Il connaissait désormais l'étage, l'endroit. Pendant une longue journée, il avait scruté les moindres morceaux de pierres qui s'effritaient, il avait caressé la moie des roches. Mais rien. Pourtant il était sûr de l'existence de cette Salle. Il passa sa main sur une roche qu'il avait déjà examinée, puis s'assit par terre, juste à côté d'une grande armure grise par l'accumulation de poussière. Il réfléchissait intensément. Dans un article intitulé "Une pièce au fil du temps" datant de l'époque de Harry Potter, il avait découvert un indice non négligeable. Il fallait marcher devant un pan du mur, faire demi-tour, et recommencer, tout en pensant à l'image de la pièce que l'on imaginait. Il se releva, convaincu de réussir, avant de penser qu'il ne savait pas combien de fois il fallait faire ça. Il soupira, et entendit un bruit venant des escaliers. Une silhouette féminine habillée de bleu gravissait rapidement les dernières marches qui menaient au couloir où il se trouvait. Vu la démarche que cette fille présentait, il se douta que cela devait être une élève. En effet, Maya Brown, illustre élève de Serdaigle, avait désormais franchi la dernière marche de l'escalier. Elle avança, tourna, et regarda le jeune Poufsouffle. A sa mine étonnée, il pensa que Maya allait s'enfuir. Après tout, une fille qui rencontre un jeune homme dans les coins les plus obscurs du château en ferait fuir plus d'une. Elle rangea le bouquin qu'elle tenait à la main, ainsi que son écharpe et détourna du regard. Elle avança prudemment jusqu'à arriver devant le pan du mur qui s'ouvrait. La démarche qu'elle tenait était comme une invitation à venir lui parler. N'hésitant qu'une seule seconde, il s'engouffra dans le couloir, suivit la jeune fille qui venait de rentrer dans la fameuse salle. Cette fille avait défié l'inanité de la recherche de la Salle. Il continua à marcher dans sa direction, et franchit le seuil de la salle. Maya Brown se retourna. //

- Que me veux-tu? Pourquoi m'as-tu suivi?

// La vivacité de ses paroles stoppèrent Ronan dans son élan. Elle ne prenait pas sa présence à la légère et ne semblait pas effrayée. Il trouva d'ailleurs le ton avec lequel elle venait de prononcer ses paroles un peu sec. Elle s'approcha du mur, glissa le long de la face polie des pierres. Son pied droit dévia de sa trajectoire attendue, et la jeune fille glissa, tomba douloureusement sur le sol. Elle ne put éviter le petit cri, à mi-chemin entre le gloussement et un cri de frayeur. Visiblement, elle s'attendait à ce que Ronan explose de rire. Le jeune homme en question était certes surpris, tellement surpris même, qu'il décida d'être plus courtois et galant. Il s'approcha de la jeune fille, tendit la main. //

- Ronan Dragneel, pour vous servir.

[Maya Brown]

- Ronan Dragneel, pour vous servir.

// Maya s'attendait à tout mais pas à ça. Elle s'attendait à ce que le jeune homme se moque de sa chute. Elle s'attendait aussi à ce qu'il déguerpisse en pouffant de rire ou qu'il se retienne de railler en se tenant le ventre à deux mains. C'était contre toute attente qu'elle pensait qu'il lui offrirait sa main à prendre pour l'aider à se relever. Rougissant jusqu'aux oreilles, elle prit la main de Ronan et se releva difficilement. Une fois sur ses deux pieds, elle frotta un peu ses fesses meurtries puis fit face au garçon de Poufsouffle qui lui semblait un peu plus vieux qu'elle. Il faisait bien au moins une tête de plus qu'elle, si ce n'est pas plus grand encore. Elle le regarda dans les yeux, la timidité passée, puis l'examina un peu mieux. Elle savait bien qu'il était plus grand qu'elle, mais elle examinait maintenant chacun de ses traits. Elle lui trouvait de beaux yeux verts perçants comme s'ils avaient tellement de choses à raconter. Ses yeux bruns étaient colorés d'une mignonne petite mèche rouge au devant. Il était bronzé et son corps lui paraissait fort grâce à sa puissante musculature. Elle rougit de nouveau, car elle venait tout juste de se rendre compte que le garçon la regardait bizarrement et qu'elle était peut-être un peu trop concentrée dans l'analyse de celui-ci. Elle regarda à gauche puis à droite pour ne pas qu'il voit sa gêne et sa curiosité l'emporta : //

- Enchantée. Merci beaucoup...pour votre main. Je suis d'une maladresse impressionnante et il me semble toujours devoir faire quelque chose d'étrange lorsque je suis en présence d'un inconnu. Vous pouvez vous asseoir près de moi, si vous tenez à rester. Je me sentirais trop impolie de lire en votre présence. Au fait, je suis Maya Brown, 4ème année, de Serdaigle.

// Elle décida de prendre place de nouveau sur le sol, mais cette fois-ci elle fit attention à ne pas tomber de nouveau. Elle fit un sourire charmeur et charmant au beau Poufsouffle et lui offrit de prendre place près d'elle s'il le souhaitait. En attendant sa réponse, elle scruta les alentours de la fameuse pièce magique, la Salle sur Demande, qu'elle avait visité quelques fois sous différentes formes. Cette fois-ci, quelques tables entourées de chaises décoraient la salle et des tableaux ornaient les murs, lui rappelant l'allure de la Bibliothèque. //

[Yoshee]

// Comme prévu, Maya Brown prit la main de Ronan, se releva doucement, sans quitter son regard sur le visage du jeune Poufsouffle. Ce dernier remarqua que le visage hâve de la jeune femme se parait d'une teinte de rose. Une fois sur ses deux pieds, elle enleva la poussière qui s'était collée à son corps pendant la chute, et fit face à Ronan. Celui-ci la dépassait d'une tête et demi. Elle semblait scruter les moindres traits du visage de Ronan, qui fut légèrement surpris d'une telle réaction. Pendant qu'elle le regardait, le silence régnait. Aucun bruit de parvenait de l'extérieur ou de l'intérieur. Ce silence ajouté à l'expression du visage rougissant de la jeune Serdaigle rendit mal à l'aise. Il lança un regard interrogateur à la Serdaigle qui bougea vivement la tête comme comme pour évacuer sa timidité. Ronan s'apprêta à parler mais elle fut plus rapide. //

- Enchantée. Merci beaucoup...pour votre main. Je suis d'une maladresse impressionnante et il me semble toujours devoir faire quelque chose d'étrange lorsque je suis en présence d'un inconnu. Vous pouvez vous asseoir près de moi, si vous tenez à rester. Je me sentirais trop impolie de lire en votre présence. Au fait, je suis Maya Brown, 4ème année, de Serdaigle.

- Mais de rien ! Moi aussi je suis maladroit, mais je le vis bien !

// Il hésita une seconde avant de reprendre. //

- Heu... Maya Brown, que lis-tu ?

[Maya Brown]

- Mais de rien ! Moi aussi je suis maladroit, mais je le vis bien !

// Elle remarqua le temps d'hésitation de Ronan Dragneel avant de continuer. //

- Heu... Maya Brown, que lis-tu ?

// Le Poufsouffle n'avait cependant pas encore pris place sur le sol qu'elle se mit à grelotter. Elle prit son écharpe dans son sac et l'enroula autour de son cou bronzé, et inséra ses mains au fond de son sac quelques minutes. Quelques instants plus tard, elle retourna la couverture du livre face à elle en espérant peut-être y trouver le titre recherché, mais sachant très bien que le livre n'était désigné d'aucun titre et qu'elle connaissait ce bouquin sur le bout de ses doigts, elle décida plutôt de lui expliquer de quoi il parlait. //

- C'est un des livres les plus intéressants qu'il m'a été donné de lire. Le sujet étant les animaux du monde des moldus, je ne peux en démordre...

// Elle se remit à grelotter de plus belle et resserra l'étreinte de son foulard autour de son cou, mais elle ne voulu rien laisser paraître. Elle se leva et se dirigea en direction de la minuscule étagère qui se trouvait au fond de la pièce magique. Elle glissa ses doigts sur une rangée de livres, puis en choisit un en souriant. Elle baissa les yeux sur celui-ci et l'apporta à Ronan. Étrangement, la jeune fille avait de plus en plus froid. Elle resta debout devant lui. //

- Voici un livre datant de l'époque d'Harry Potter. Je ne me souviens plus très bien de quoi il est question dans celui-ci, mais il est à toi. Je ne sais pas non plus si tu aimes lire, mais bon...

// En tendant le livre au garçon, la manche de son chandail se releva doucement. Elle ne le remarqua pas sur le coup, mais au regard de Ronan sur son poignet cicatrisé elle le rabaissa d'un coup. L'émotion lui monta à la gorge, elle se remémora la douleur de ces coups sur elle et la panique qu'elle avait éprouvé. Elle essuya ses yeux mouillés et le teint blanc et fit un sincère sourire désolé et très peu convaincant à Ronan. //