[Spécial Noël] Le cadeau surprise du Père Noël

[Ancien(ne)]

// C'était la veille de Noël et le gigantesque parc de Poudlard était recouvert d'une belle couche de neige fraîche. Il en tombait quasiment toutes les nuits et le froid ambiant permettait de la garder intacte.
Le château, illuminé pour occasion, était encore plus magnifique et merveilleux qu'avant. Des lumières de toutes les couleurs jaillissaient des fenêtres et brillaient sous le faible rayon que le soleil répandait ce matin là. Un seul mot pouvait décrire l'effet ressentit lorsque nous portions notre regard sur cette école : magique. C'était juste magique ! Poudlard était magique ! Et sa beauté nous émerveillait. Malgré le charme de l'enceinte, on ressentait parfaitement l'once de froideur que l'hiver avait apporté avec lui. Par conséquent, tout le monde avait ressorti les blousons, les gants, les écharpes et bonnets, les grosses bottes et combinaisons qui nous tiendraient au chaud. Les étudiants n'allaient tout de même pas rester planté à l'intérieur du château, non ! Il fallait s'amuser ! Ces derniers en profitaient donc pour faire régulièrement des batailles de boule de neige ou des très beaux bonhommes de neige. Un concours avait même était organisé mais quelques fripons avaient cru bon d'animer ces messieurs de neige et de les lancer à la poursuite d'élèves apeurés. Des 1e années en général. Oui parce que ceux-là avaient toujours peur du premier tour qui tournerait mal. Naïfs, n'est-il pas ?
Le lac gelé permettait de faire quelques tours en patin et rendait l'atmosphère gaie et parfaite. La vue était simplement magnifique et l'odeur d'une nouvelle année extraordinaire arrivait vite au nez des jeunes personnes.

Ce matin là, quelques élèves étaient sortis de bonne heure pour jouir les premiers de la neige. Ces gens de tout âge passèrent quelques minutes tranquilles, à se divertir et se distraire mais rapidement ces minutes de joies se transformèrent en autre chose, quelque chose de beaucoup plus inquiétant, quelque chose qui chatouillait la curiosité :
ils virent donc une chose étrange volant dans le ciel. Une chose peu commune. Qu'on ne voyait pas souvent planer dans les airs. L'intérêt avait rapidement fait place à de l'émerveillement. Ce qui volait dans le ciel, ce n'était autre qu'un gros traîneau... Celui du Père Noël ! Bouches bées, les élèves écarquillèrent leurs yeux et poussèrent quelques exclamations. Oh ce n'était pas un spectacle qu'on voyait tous les jours ! Mais que faisait-il donc dans le coin, à seulement quelques heures du matin de Noël ? S'était-il perdu ? Le pauvre vieux Monsieur de Laponie avait-il au moins toute sa tête ? Oh beaucoup de rumeurs couraient sur lui et des sorciers disaient même que celui-dont-la-barbe-était-aussi-douce-que-les-poils-d'oreilles-d'un-crabe-de-feu était légèrement devenu zinzin depuis qu'il se mettait à consommer du Whisky-Pur-Feu. Peut-être avait-il fait appel à de la main d'oeuvre extérieur à ses lutins pour pouvoir remplir toutes les demandes ? Ou bien y avait-il une autre raison à sa présence ? Tout le monde se posait pleins de questions mais personne n'avait le temps de réfléchir aux réponses étant donné que la luge du vieux Nono bougeaient de façon très alarmante. Il serpentait le ciel, zigzaguant dangereusement, titubant et virant de bord ! Ouille ! Ouch ! Boum ! Bam ! Bim ! Crouch-lig-lag-zoum ! Des sacs tombèrent du traîneau et s'écrasèrent juste au bord de la forêt interdite. //

[Marelle]

// Amarel aimait avoir froid. Le sang Norvégien qui coulait dans ses veines se réveillait dès qu’un flocon de neige se posait sur son épiderme dénudé de toute protection. Il neigeait. Oh, il avait neigé déjà quelques jours auparavant, mais cette fois, c’était les vacances de Noël et il neigeait réellement beaucoup. Et les cours n’empêchaient pas d’en profiter, pour une fois. La paix qu’Amarel ressentait à ce moment là ne trouvait nulle part son équivalent. Il était bien. Tranquille. Assis dans la neige, près du Lac Noir qui était bien gelé sur les bords, nombreux d’ailleurs étaient les élèves qui y faisaient du patin à glace, Amarel révisait son cours d’étude des Runes. Il n’était pas vraiment au point pour un examen qu’ils allaient avoir quelques jours après la rentrée et n’aimait pas savoir qu’il n’allait pas être au mieux de sa forme. Il voulait être le meilleur. Et que ce soit les vacances ou pas, de Noël ou pas, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. S’il devait bosser, il bosserait. En plus, il avait reçu un hibou de la part de son directeur de maison, comme quoi ce dernière était impressionné par ses excellents résultats et lui avait donné rendez vous pour discuter de son avenir. Amarel était assez fier de lui. Son avenir était presque tout tracé, certes, mais qu’on reconnaisse qu’il était un génie, voilà qui était rare.

Amarel commençait une nouvelle page de son manuel lorsqu’il reçut un coup dans la nuque. Agacé, il secoua la tête pour se raidir immédiatement en sentant de la neige fraiche dégouliner et fondre dans son cou, sur ses omoplates, dans son dos… Ses yeux s’obscurcirent, ses sourcils se plissèrent, ses pupilles s’amincirent. Lentement, avec la souplesse du lynx en chasse, Amarel se retourna. Pour esquiver aussitôt l’une des deux boules de neige qui filaient vers lui. Ses sourcils se plissèrent davantage. Sa baguette jaillit dans sa main gauche mais ses yeux seuls avaient suffi pour faire fuir les deux premières années qui l’avaient pris pour cible. Parlant à lui-même, il grommela, agacé. //

- Ils se croient drôles ? Ils n’ont rien d’autre à faire ?

// Mais il fallait se rendre à l’évidence : ils n’étaient pas vraiment les seuls à s’amuser dans le parc, puisque les élèves jouant à la bataille de boule de neige étaient nombreux dans la neige. En fait, il était le seul à travailler. Et aussi le seul en tee-shirt. Et en jean. Non, il n’avait pas vraiment froid, enfin, pas plus que supportable. Soudain, alors qu’Amarel allait se rasseoir dans son coin pour terminer son chapitre, les autres élèves s’interrompirent dans leurs activités puériles pour regarder le ciel. Le Serpentard ne pu se retenir de lever lui aussi la tête et ses sourcils qui s’étaient défroncés se plissèrent, de manière interrogative cette fois. Une étoile filante ? Un carrosse de Beauxbâtons qui avait été détourné ? Des murmures parvinrent aux oreilles d’Amarel qui s’était détaché de son arbre fétiche pour se rapprocher de la foule d’élèves. Un rictus moqueur sortit des lèvres pincées du Serpentard. Le Père Noël ? Qu’ils étaient stupides, le Père Noël n’existait pas voyons, c’était un conte pour les gamins moldus… voilà qui était une preuve supplémentaire de la bêtise de ses camarades… Pourtant… la chose avant l’allure d’un traîneau. Amarel était perplexe et il chercha dans la foule des élèves quelqu’un de sensé avec qui en parler. Malheureusement il n’arrivait pas à trouver qui que ce soit. Ca l’agaça franchement. D’autant plus que des objets étranges étaient tombés de la chose, lorsqu’elle avait chancelé. Des élèves semblaient intrigués par les objets. Certains semblaient même vouloir s’en approcher. Avec tout le sérieux qu’il pouvait rassembler, autrement dit Amarel ressemblait au professeur sévère que tout le monde craint, et faisant reculer ceux qui étaient devant lui d’un froncement de sourcils, il arriva vite devant tous les élèves. //

- Vous restez loin de tout ça ! On attend un professeur. Il ne faut jamais s’approcher d’objets non identifiés !

// Son badge de préfet reflétait les rayons du soleil. Amarel espéra que les professeurs allaient vite arriver. Non pas qu’il ne pensait se faire obéir, il se savait intimidant, mais rares étaient les élèves qui respectaient les préfets comme ils devraient le faire. Bon sang, où était donc Looney, la préfète en chef de Poufsouffle ?! Ces blaireaux n'étaient jamais là où ils devaient être... //

[Mirabelle]

// Mirabelle regardait les autres élèves patiner et glisser sur la surface du lac gelé. Elle s'était assise au bord de la grande étendue d'eau il y a un moment déjà mais ne pouvait se lasser du magnifique spectacle que lui offrait cette belle saison d'hiver. La neige tombait à gros flocons mais la jeune Serdaigle ne s'en souciait guère. Elle était emmitouflée dans une énorme veste, avec une paire de gants qu'elle avait tricoté un mois auparavant et une écharpe aux couleurs de sa maison sans oublier son bonnet favoris, le bleu avec un pompon. Grâce à tout cet équipement, elle n'avait presque pas froid. Les examens étaient finis, la Serdaigle avait eu de très bon résultats, et elle respirait avec bonheur l'air glacial et pur du parc de Poudlard. Après un rapide petit petit-déjeuner, elle était retournée dans sa salle commune qui était étonnamment vide. En jetant un coup d’œil à la fenêtre, Mirabelle avait constaté que tout les élèves profitaient de cette matinée de Noël pour s'amuser dehors, dans la neige. La Serdaigle avait aussitôt décidé de faire de même. Après avoir dévalé les escaliers de la tour jusqu'au parc, elle s'était arrêtée et c'est à ce moment là qu'elle avait décidé de venir s'assoir dans un endroit assez éloignés des boules de neige. Maintenant, elle regardait. A gauche d'elle se trouvait la lisière de la forêt interdite, a droite se trouvait l'imposante école illuminée.Elle voyait des élèves jouer ensemble dans la neige tandis que d'autres s'élançaient joyeusement sur la glace. Mirabelle les enviait mais n'osait pas les rejoindre. Elle était encore trop timide pour aller parler à un groupe entier d'élèves. Ses yeux cherchèrent une personne seule, comme elle, ou bien un visage connu. Ils tombèrent sur Amarel, qui se trouvait quelques dizaines de mètres plus loin. Mirabelle le reconnu immédiatement pour la simple raison que c'était la seule personne en T-shirt dans le parc. Elle avait renoncé à comprendre comment il faisait pour supporter de telle températures. Elle voulut lui faire signe mais le vit regarder vers le ciel. Elle leva la tête à son tour et vit un objet bizarre voler là-haut. Qu'est-ce que c'était ? Une grosse bûche en bois volante ? Ou bien.. c'était impossible. Mirabelle écarquilla les yeux et se redressa. C'était un traîneau ! La Serdaigle était très perplexe face à cette apparition inattendue et regarda l'immense traineau qui avait une trajectoire assez imprécise. Celui-ci allait dans un sens, puis dans l'autre de plus en plus vite tout en faisant tomber des paquets qui s'écrasèrent près de la forêt. Le Père Noël était-il ivre pour conduire de cette sorte ? Mirabelle remarqua que de nombreux élèves avaient arrêtés leurs activités pour regarder l'étrange phénomène. Elle vit Amarel debout, baguette en main, donner des instructions aux autres élèves. Il était assez proche pour que la Serdaigle puisse l'entendre. //

- Vous restez loin de tout ça ! On attend un professeur. Il ne faut jamais s’approcher d’objets non identifiés !

// Amarel avait raison, en plus il était préfet. Qui sait ce qui était tombé du traîneau ? Mirabelle décida de suivre les conseils du Serpentard et attendit calmement la suite des événements. //

[Kaoru Ishikawa]

// Lorsque Kaoru avait ouvert les yeux ce matin, elle avait failli les refermer aussitôt et replonger dans un rêve des plus agréables. Elle avait feint de ne pas entendre les cris surexcités de ses compagnes de dortoir à la découverte du parc enneigé. Tout les matins, le même manège recommençait encore et encore, à croire que c’était le premier hiver qu’elles passaient ici. Ridicule. Non, elle n’avait vraiment pas envie de se réveiller. Et pourtant, il le faudrait bien. La faim la taraudait.

Maudissant son appétit que rien n’entravait, elle s’était donc extirpée de son lit à contrecœur et s’était préparée sans accorder la moindre attention aux autres, qui le lui avait d’ailleurs bien rendu. Elle était déjà de mauvaise humeur, elle n’allait pas en plus s’obliger à être aimable.

C’est encore un peu endormie qu’elle avait pris son petit-déjeuner, seule dans un coin de la table des Serdaigle. D’habitude, Noël était une source de joie et d’amusement, mais pas cette année. Sa mère était en déplacement d’affaires, son frère en plein tournoi, et son père semblait trop occupé à faire couler ses concurrents plutôt qu’à s’occuper de sa fille. Le verdict était tombé deux jours avant les vacances scolaires : il n’y aurait pas de fête de Noël en famille cette année, ce qui signifiait qu’elle avait dû rester à Poudlard. « Tu t’amuseras bien plus là-bas avec tes amis, plutôt que toute seule à la maison », lui avait dit sa mère, sans doute pour la consoler. //

** Tss... Quels amis de toute façon ? Les gens ne m’amusent pas ici, ils m’usent les nerfs. **

// Autant dire que Kaoru était loin d’avoir le moral depuis le début des vacances. Elle s’était donc réfugiée dans ses devoirs, pour éviter de trop se morfondre sur elle-même. Cette technique avait plutôt bien fonctionné, mais on était désormais à la veille de Noël, et son moral avait bien du mal à décoller. Alors pour y remédier, elle s’était dit qu’une petite balade dans le parc enneigé, loin de tout, était la solution idéale. Elle adorait la nature, paisible et silencieuse. Sauf qu’à force d’être cloîtrée à la bibliothèque, Kaoru avait oublié un petit détail. A l’approche de Noël, le parc était loin d’être paisible et silencieux. Elle s’en rendit bien vite compte lorsqu’elle passa le seuil de la grande porte, le visage à peine visible derrière sa grosse écharpe. Des boules de neige volaient dans tous les sens, pendant que les participants couraient en s’égosillant. Et soudain, au beau milieu de toute cette agitation, quelques élèves se mirent à pousser des exclamations en tous genres. //

** Qu’est-ce qui leur prend encore ? **

// Tout le monde s’était mis d’accord pour la contrarier ces derniers temps, il n’y avait pas d’autre explication. Elle s’apprêtait à tourner les talons quand quelque chose attira son attention. Un objet non identifié se déplaçait au-dessus d’eux. Intriguée malgré elle, Kaoru commença à s’avancer en direction de cette chose pour le moins étrange. C’est alors qu’elle réalisa que l’objet non identifié était un traîneau. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le traîneau du Père Noël avait pris possession du ciel de Poudlard. Kaoru réprima un éclat de rire. La Direction n’avait rien trouvé de mieux pour amuser les élèves la veille de Noël ? Tout allait de mal en pis dans cette école, à commencer par tous ceux qui regardaient le spectacle d’un air ébahi. Ah il était beau le futur de la communauté magique !

Le traîneau avait l’air de rencontrer quelques problèmes, et sa trajectoire devenait de plus en plus chaotique. Des sacs finirent même par aller s’écraser au beau milieu de la neige fraîche. Kaoru se demanda si tout cela faisait également partie du spectacle. Sûrement pas. Peut-être que ce n’était pas un coup du château alors. Le vrai Père Noël ? Elle avait choisi de ne plus y croire depuis longtemps.

Désireuse de satisfaire sa curiosité et de découvrir ce qui avait bien pu tomber du traîneau, elle pressa le pas, jusqu’à rejoindre les autres spectateurs. //

« Vous restez loin de tout ça ! On attend un professeur. Il ne faut jamais s’approcher d’objets non identifiés ! »

// Elle connaissait cette voix. Bien que Kaoru ne se mêlât pas à grand-monde, elle avait pris soin de repérer tous les préfets afin d’éviter les ennuis le plus possible. Et cette voix appartenait à Prince, le préfet des Serpentard. La jeune Serdaigle ne put s’empêcher d’être agacée par son intervention. D’accord, son insigne lui donnait certains droits, mais était-ce une raison pour en user à tout bout de champ ? Elle ne l’aimait pas, c’était un fait. Mais comme elle ne se serait jamais risquée à le défier ouvertement, elle resta silencieuse, les yeux rivés sur l’endroit où les paquets s’étaient écrasés, attendant on ne sait quoi. //

[July Andrews]

// July s'amusait avec Luke, sur la plaine qui descendait, vers le lac, immaculée de neige parfaitement blanche. Les deux Gryffondor faisaient une bataille de boules de neige. July menait largement de 16 boules contre seulement 9 boules pour Luke (mais elle se doutait qu'il la laissait gagner, c'était même plus que sûr !). Ils riaient tout les deux aux éclats, Luke riait tellement fort que July avait peur que son rire déclenche une avalanche... Quoi que ! Ça aurait fait une épreuve de vitesse ! Mais attention aux accidents !

Même si ils avaient les doigts, le bout du nez et les joues rouges, ils ne souffraient pas du froid, grâce à un sortilège lancé par la jolie préfète aux cheveux bouclés. //

- Bon d'accord ! Tu me gagnes mais... Que dis-tu de ça ?!

// Luke se jeta sur July et ils dévalèrent la pente en roulant sur la neige en riant de bon cœur comme deux enfants que rien ne sépare. C'était tout à fait charmant de les voir ensemble ! Même si ils ne formaient pas un couple au grand désespoir de Luke. //

- Aha ! Tu as beau avoir trouvé une façon plus rapide de descendre la plaine, tu ne gagneras pas la bataille ! J'ai gagné nom d'un troll mal luné !

- Bon d'accord ça mérite une petite chanson à ton honneur !

- Ouiiiiiiii !

- Il y a quelqu'un pour t'aimer, il y a quelqu'un pour t'aider, quelqu'un pour te guider, quand la vie nous fait peur à en crever. Il y a quelqu'un pour sourire, il y a quelqu'un pour te dire qu'il va pas abandonner. On est un peu de tous les hommes, tous les hommes en un.

// Quant tout à coup, un éclair rouge vif parcourut le ciel et alla s'écraser en bordure de la forêt. Qu'est ce que c'était ? Ils ne le savaient pas mais ça ressemblait fort à quelque chose de lourd, de traineau rouge, à de sons de cloches... A des rennes du Père Noël ! July se leva et laissa Luke en plan (Non pas tout à fait en fait, puisqu'il se leva et la suivit sans rien dire, inquiet) pour aller voir ce que c'était. Les élèves étaient déjà là certains n'osant pas s'approcher... Lui surtout. En T-shirt ! Le naze faisant briller son insigne de préfet ! Il cherche toujours à se montrer ! Son esprit hurlait : "On s'en fout de lui, il est naze naze naze ! C'est un gros naze !", mais son cœur disait autre chose... Elle l'aimait encore, malgré le mal qu'il lui avait fait. Elle devait se venger, elle allait le ridiculiser en direct, de plus sa "copine" était là. Parfait ! July allait faire un scandale devant tout le monde ! //

- Vous restez loin de tout ça ! On attend un professeur. Il ne faut jamais s’approcher d’objets non identifiés !

- Écoutez donc l'idiot en T-Shirt ! C'est le Père Noël ! Aurais-tu les chocottes Prince ?

// Luke éclata de rire comme jamais, qu'est-ce qu'il l'aimait cette fille ! Et pour en rajouter il mima la poule devant Prince, pour se donner en spectacle. Sauf que July se retourna et lui assena un grand coup de pied dans le tibia avec un air féroce, qui voulait dire "C'est mon problème arrête !". //

- Si c'est vraiment la personne à qui je pense.... Moi je vais l'aider ! C'est pas que je tiens à mes cadeaux mais... Il y a une personne qui est tombée là-bas et elle est peut-être blessée ! Et si c'est un piège tant pis ! Excuse-moi Monsieur-je-me-la-pète, j'y vais. Je vais pas attendre que les profs arrivent et voir le Père Noël crever ! Qui vient avec moi ?

[Zougui Akane]

// Zougui n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait là. Peut-être parce qu'elle s'était levée aux aurores ce matin-là et s'était assise sous un arbre près du lac pour être seule. Elle n'avait pas prévu que tous les élèves décident de cette matinée précise pour organiser batailles de boules de neige et patinage sur la surface du lac. Elle était donc assise en-dessous d'un hêtre imposant à l'abri des regards, enveloppée dans sa cape et dans son écharpe aux couleurs de Serdaigle. Elle supportait assez bien le froid, mais tout de même. Quoiqu'il en soit, sa position lui permettait d'observer sans être vue, et elle était ravie de ne pas servir de cible pour les boules de neige perdues. Son regard émeraude sans émotion se posa sur les patineurs. Si Emy avait été là, elle était sûre que sa meilleure amie l'aurait traînée sur la glace. Mais la Préfète-en-Chef n'était pas là, et d'ailleurs Zoug' ne l'avait que peu revue depuis leur retour de Londres. Si elle avait été là, elle n'aurait eu aucun mal à dénicher la Bleu & Bronze, quelque soit sa cachette. Et les deux jeunes filles seraient déjà entrain de rire et de chahuter, à l'instar de leurs camarades.
Zougui fit une grimace en changeant légèrement sa position et instinctivement, elle posa sa main sur la brûlure qui barrait son ventre. Celle à cause de laquelle elle avait été obligée d'aller à Sainte-Mangouste. Depuis la confrontation avec Marvin au Manoir Rookwood et les sorts qu'elle avait subi, la douleur était revenue. Accompagnée de maux de tête et de cauchemars plus violents. La jeune fille soupira en tirant un parchemin de sa poche. Une lettre qu'elle avait reçu le matin même de Sainte-Mangouste. Tout n'était que charabia médicinal auquel elle ne portait pas grand intérêt sauf une phrase qui restait gravé dans sa tête à force de l'avoir lue. //

[...] d'une allergie causée par une irritation cutanée due à une seconde exposition à un feu provoqué par de la magie noire qui [...]

// C'était en effet quelque temps après l'incendie du château que son ancienne brûlure, celle qui avait le moins bien cicatrisé depuis son enfance, s'était mise à gonfler et à démanger. C'était au terme seconde exposition que la jeune fille avait titillé. Le seul incendie qu'elle avait vécu, mis à part celui du château, était l'Incendie. Avec une majuscule. Celui de son enfance. Mais il n'était pas dû à de la magie noire, il ne pouvait pas, il n'y avait aucune raison... Ses parents étaient moldus... Ou tout du moins, rien de ce qu'elle connaissait d'eux, c'est-à-dire très peu, ne les rattachait au monde de la magie. Elle remit le parchemin dans sa poche et tenta d'effacer son air soucieux pour ré-afficher son masque impénétrable & insensible. Zougui entendit soudain des murmures et aperçut des doigts qui se levaient vers le ciel. Lorsqu'elle leva la tête d'un air désintéressé, elle ne put s'empêcher de hausser un sourcil. Au-dessus de leurs têtes, un espèce de truc volant peinait à maintenir son cap et renversait son contenu au sol. En effet, une multitude se cadeaux s'écrasaient dans la fine couche de neige qui recouvrait le parc. //

** Sérieusement ? La Direction a fait venir un traîneau et un Père Noël pour mettre de l'animation ? **

// Le traîneau disparut au-dessus de la Forêt Interdite tandis que les élèves se rapprochaient des cadeaux. Déjà, le préfet de Serpentard commençait à faire son intéressant. //

- Vous restez loin de tout ça ! On attend un professeur. Il ne faut jamais s’approcher d’objets non identifiés !

// Elle avait mal de l'admettre, mais il n'avait pas tout à fait tort. D'ailleurs, cette situation était ridicule. Une voix féminine, qu'elle reconnut comme celle de July Andrew, s'éleva à son tour en réponse. //

- Écoutez donc l'idiot en T-Shirt ! C'est le Père Noël ! Aurais-tu les chocottes Prince ? Si c'est vraiment la personne à qui je pense.... Moi je vais l'aider ! C'est pas que je tiens à mes cadeaux mais... Il y a une personne qui est tombée là-bas et elle est peut-être blessée ! Et si c'est un piège tant pis ! Excuse-moi Monsieur-je-me-la-pète, j'y vais. Je vais pas attendre que les profs arrivent et voir le Père Noël crever ! Qui vient avec moi ?

** Ben pas moi. **

// Ignorant royalement les deux préfets qui se provoquaient comme des gamins de 5 ans, la jeune fille se leva de sa cachette et remit son écharpe en place avant de se diriger vers le château, montrant ostensiblement toute l'indifférence qu'elle ressentait face à la situation. Quiconque l'aurait regardé aurait lu dans ses yeux l'ennui qu'elle ressentait. //

** Le Père Noël, sérieux. Dire qu'il y en a qui y croient encore. **

// Soit ils était complètement débiles, soit ils avaient été élevés au pays des Bisounours. Mais pour quelqu'un tel qu'elle, il y avait longtemps qu'elle ne croyait plus à ce mythe. //

[Knox]

PNJ Lowell Rookwood

// La Salle Commune de Serpentard était sombre, froide et calme. Comme tous les matins. Presque. C'était les vacances alors les élèves avaient le droit de se reposer un peu plus longtemps aujourd'hui. De minuscules rayons de soleil pénétraient à l'intérieur de la pièce ténébreuse et le vent sec tapageait rudement à l'extérieur. On entendait des cris et des rires, des braillements et caquètements incessants et irritants. La lumière se posa théâtralement sur une jeune homme qui venait de sortir de son dortoir et qui était prêt à affronter la joie de dehors. Il portait un t-shirt gris malgré ce froid affreux et venait d'enfiler un blouson noir. Essentiellement habillé de vêtements sombres, il avait cette habitude de replacer ses cheveux blonds foncés en arrière d'un geste élégant de la main. Il avait l'air d'un jeune délinquant dont l'apparence négligée et les cheveux mal coiffés laissaient à désirer. Nonobstant tout ceci le rendait beau et rebelle. Son allure qui semblait à première vue désordonnée était en fait classe et moderne et ses cheveux ébouriffés lui donnait un air de jeune sorcier révolté et plaisant. Lowell Rookwood venait tout juste de sortir. Les mains serrés en poings - légèrement embêté par ce froid - il grimpa les quelques marches qui le mèneraient dans le Hall et fut bousculé par un autre élève. Soupirant furieusement, il lança un bref regard sur celui qui, de bon matin, avait eut le courage de l'importuner. Un jeune Poufsouffle, apparemment. //

- Désolé !

- Pas moi !

// Il poussa brutalement le jeune élève et ce dernier se retrouva en un instant sur le sol, ne comprenant pas la réaction soudaine du jeune Vert & Argent. Celui-ci continua son chemin, tout en grognant. Il détestait ces élèves qui ne faisaient pas attention à leur entourage. Il détestait les élèves, tout court. Ils avaient le don de l'agacer en quelques secondes ! C'en était horripilant ! A présent, il était dans le Parc et il ressentait parfaitement l'hiver anglais. Le temps n'était pas aussi rêche en France. Le froid était supportable et parfois doucereux alors qu'ici, ça le claquait au visage, le contrariant encore plus. Le Parc de Poudlard était rempli d'élèves de tout âge, manifestant n'importe quelle émotion. Mais ces gens là ne l'intéressait pas, il cherchait quelqu'un précisément : il balaya rapidement du regard l'endroit et vit que son frère n'y était pas. Peut-être était-il en train de dormir ou peut-être était-il dans la Grande Salle, pour le déjeuner. Peu importe ! Ça le dérangeait bien. Il n'avait pas l'habitude de sortir sans son ainé. D'être quelque part sans sa présence. Quand Aiden n'était pas là, Lowell se sentait isolé au milieu de toutes ces personnes détestables et répugnantes et le monde se vidait de tout son sens. Jamais il ne pourrait vivre sans son grand frère. Il se décida à retourner à l'intérieur du château mais son magnifique regard impassible se posa sur une grosse silhouette et un gros objet volant dans le ciel. La silhouette en question zigzaguait grotesquement de gauche à droite et un étrange colis finit par tomber. Lowell aperçut tous les élèves se ruer vers la hotte qui était à une vingtaine de mètre de lui. Légèrement intrigué, il décida de s'avancer également d'un pas assuré et noble. Il resta derrière la foule, ne souhaitant pas se faufiler et risquer de frôler le bras ou le dos d'une des abjects personnes. De toute façon, il était assez grand pour apercevoir la hotte dans ta sa grandeur. A ce moment, plusieurs personnes prirent la parole : il entendit d'abord le Préfet de sa Maison qu'il dévisagea de haut en bas puis une autre Préfète : une Gryffondor. Autant dire une abrutie, c'est la même chose. Gryffondor et son courage à une fausse noise. C'était juste de l'esbroufe ! Elle aussi voulait se pavaner comme les idiots de sa maison. //

- Qui vient avec moi ?

- Tu devrais ouvrir tes yeux avant de parler. Personne n'est tombé.

// Il croisa les bras. Son regard pénétrant examina la jeune femme. Il prenait vraiment un malin plaisir à les humilier en public, ces vauriens. Il avait entendu quelques rires sortir de la bouche de quelques Serpentard qu'il n'avait que vaguement reconnu. Et avant que quiconque puisse riposter, sa voix alléchante et mesquine parla à nouveau tandis que sa main replaça encore une fois ses cheveux dorés en arrière. //

- Vous les Gryffondor, vous ne perdez jamais une occasion de plastronner, à ce que je vois.

// Un petit rictus apparut sur son visage. Derrière, on entendit une autre personne arriver hâtivement et gauchement, le concierge dont le nom lui était totalement inconnu. Totalement désintéressé par la situation et par ladite arrivée du Père Noël, Lowell profita de l'arrivée du concierge pour s’éclipser. Le froid était insoutenable, il était temps de rentrer au château. //

[Ancien(ne)]

// Ouille ! Ouch ! Boum ! Bam ! Bim ! Crouch-lig-lag-zoum ! Des sacs tombèrent du traîneau et s'écrasèrent juste au bord de la forêt interdite...
Beaucoup de monde s'était approché pour voir ce qui était tombé du traîneau du soit disant Père Noël. Certains l'avaient fait par curiosité, d'autres avaient simplement suivi leurs condisciples, d'autres enfin, l'avaient fait pour ne pas passer pour le couard de service. Le visage des plus jeunes semblait inquiet et émerveillé à la fois tandis que les plus grands affichaient un air impassible et désintéressé. Alors que les Préfets de chaque maison se provoquaient sous les yeux des autres élèves qui observaient la scène avidement et amusés, la voix rude d'un vieux grincheux se fit retentir et tout le monde se retourna pour faire face à Quintus Billybork, le concierge de Poudlard. //

- Toi là ! Retourne à ta place !

// Ses yeux sombres fusillèrent du regard la haut-gradée de Gryffondor et il la pointait de son doigt fragile et exsangue. Sa démarche ferme et légèrement stupide faisait rire quelques élèves qui gloussaient discrètement, pour ne pas que le vieux Quintus les entende. Personne ne voulait se coller cette vieille peau sur le dos. L'ancien Jaune & Noir était connu pour son caractère détestable et haineux lorsqu'il se mettait en colère, alors fallait-il rester poli et sage devant lui. Tout en marchant maladroitement jusqu'aux mystérieux sacs qui avaient quitté leur traîneau, Billybork murmurait des paroles pas vraiment audibles mais on entendait facilement quelques mots pas très charmants sortir de sa bouche. 'Sales gosses', 'vermines insolentes' et autres expressions arrivaient aux oreilles des quelques élèves qui étaient placés à un mètre du gardien. Arrivé devant la grosse hotte, il marmonna et observa plus d'une minute l'épaisse sacoche d'où une fumée étrange se dégageait. Doucement certains sacs remuaient, les plus gros ondulaient comme sous l'effet d'une brise légère et les plus petits ne bougeaient pas d'un poil. Prise d'une soudaine fureur, le concierge secoua brutalement le sac et une cinquantaine d’œufs - petits, moyens ou gros, bleus, verts ou rouges, tachés, fumants ou roulants - glissèrent sur la neige froide jusqu'à ses pieds. Ses yeux s'écarquillèrent et il secoua la tête de gauche à droite, ennuyé et profondément irrité. //

- C'est une blague ? Lequel d'entre vous s'est amusé à balancer ce sac ici ? Par Merlin, nettoyez moi tout ça, je n'ai pas que ça à faire, moi !

// Quintus Billybork se détourna et retourna au château. Selon lui, ces œufs n'étaient destinés qu'à être cuits sur une poêle et ne cachait rien de magique ou dangereux. Il laissa tous les élèves derrière lui, sans se douter de la surprise à venir. Un des oeufs remua. Puis un autre. Et encore un autre. Oh, un autre là ! Puis ici ! Lui aussi remuait ! Nom d'un Troll mal luné, ils remuaient tous ! On entendit un crac. Puis un autre crac. Encore un ! Crac ! Crac ! Crac ! Par le caleçon de Phineas Nigellus, c'est oeufs étaient sur le point d'éclore ! Alors on vit les élèves s'approcher un à un et tous observaient cette scène époustouflante et merveilleuse. //

[Mirabelle]

// Malgré les protestations des préfets, Mirabelle vit les élèves s'approcher de l'étrange chargement tombé du traîneau. La Serdaigle elle-même était curieuse de voir ce que contenait ces sacs, mais préféra rester un peu éloigné de l'attroupement. Elle se rendit à l'orée de la forêt interdite, là où l'endroit n'était pas encore dangereux, où personne ne pouvait la voir et où elle pouvait observer la scène en silence. Pour l'instant, aucun élève n'osait prononcer un mot. Soudain, Billybork le concierge surgit. Mirabelle l'entendit gronder un élève et marmonner dans sa barbe. Cette stupide personne venait-elle gâcher leur Noël ? La jeune Serdaigle tapie dans l'ombre partagea la haine de tout les autres élèves. Elle détestait le concierge car il lui avait souvent interdit de rejoindre la bibliothèque pour des raisons pas vraiment convaincantes. La situation commença à devenir intéressante lorsque celui-ci considéra les sacs qui fumaient étrangement. Certains même semblaient bouger. Y avait-il quelque chose de vivant la dessous ? Le concierge s'empara du plus gros sac et le déchira littéralement. Mirabelle retint sa respiration. De nombreux petites balles, était-ce des œufs ? Roulaient dans tout les sens. La Serdaigle, cachée derrière un arbre, plissa les yeux pour mieux voir. Ils étaient tous de tailles, de couleurs et de motifs différents. Le concierge avait l'air hors de lui. //

- C'est une blague ? Lequel d'entre vous s'est amusé à balancer ce sac ici ? Par Merlin, nettoyez moi tout ça, je n'ai pas que ça à faire, moi !

// Et voilà ! Billybork les grondait encore alors qu'ils n'avaient rien fait du tout. Mais la colère de Mirabelle fut bien vite remplacée par une curiosité plus vive que jamais. Les oeufs fumaient et craquaient, d'autres roulaient encore. Les élèves hésitaient entre regarder de plus près ou reculer de quelques pas, mais leur envie de voir ce que contenait ces oeufs était trop forte. Le niveau du sol où Mirabelle était cachée était légèrement plus bas que celui des autres élèves, si bien qu'un oeuf, minuscule, roula vers elle. Il y en avait tellement que l'attroupement d'élèves ne le remarqua même pas. La Serdaigle, tétanisée une seconde par la surprise, considéra l'oeuf qui était désormais à ses pieds. C'était un des plus petits, il était bleu foncé avec des reflets couleur émeraude. Mirabelle n'avait jamais vu de chose aussi belle. Elle se pencha et ramassa l'oeuf. Il tenait aisément dans sa main et dégageait une agréable tiédeur. Mirabelle enleva la terre qui s'y était collée et l'approcha de son visage. L'oeuf ovale commençait à frémir et à se craqueler. Il allait éclore ! Mirabelle le reposa et observa. Une première fissure apparue, suivie d'une seconde, puis d'autres encore,.. Un morceau de coquille tomba et une tête apparue. C'était un oiseau. Un tout petit oiseau, presque ridicule. Il était encore un peu collant et avait du mal à ouvrir les yeux. La Serdaigle le prit et le posa délicatement au creux de sa main. Ce ne fut pas sa petite taille ou son étrange ressemblance avec les phénix qui surpris le plus Mirabelle, mais sa couleur bleue d'une beauté fantastique. C'était comme de l'azur, en un peu plus foncé, avec des reflets cobalt et turquoise. Les extrémités des ailes avaient une douce couleur indigo qui calmait l'éclat du reste du plumage. Ses pattes et son bec étaient gris foncé, presque noir. L'oisillon émit un léger piaillement. Mirabelle approcha l'animal encore plus près de son visage. L'oiseau sautilla du mieux qu'il pouvait et mit son front contre celui de Mirabelle. Le contact était fait. Les yeux bruns croisèrent les yeux noirs. La Serdaigle ne se demanda même pas de quelle espèce il pouvait être. Elle murmura simplement le premier nom qui lui vint à l'esprit : //

- Azuria..

// Mirabelle enveloppa l'oisillon qui tremblotait dans son écharpe et repartit, en faisant un large détour pour croiser le moins de monde possible, vers Poudlard. Elle entendait le bruit, qui lui semblait très lointain, des autres élèves découvrant la nature de leurs oeufs mais n'y prêtait aucune attention. Elle allait s'occuper de ce fragile oiseau en cachette et , quand le moment sera venu, lui rendrait sa liberté. Peut-être viendrait-il encore la voir ? Qui sait... //

[Kaoru Ishikawa]

« Toi là ! Retourne à ta place ! »

// La voix bien connue du concierge de Poudlard retentit dans leur dos. Bien que Kaoru l’ait toujours détesté et évité avec le plus grand soin, elle fut pour une fois totalement d’accord avec lui. Elle était même soulagée de son intervention. Peu importait les griefs qu’avaient les deux préfets l’un contre l’autre, ça elle s’en moquait pas mal. Ils pouvaient même s’entretuer s’ils le désiraient, tant qu’ils le faisaient loin d’elle et en silence. En revanche, assister à leurs chamailleries ne l’intéressait pas, d’autant plus qu’elle n’avait pas envie que la situation dégénère en sa présence. Ce n’était pas de la lâcheté, simplement de la prudence. Elle en avait suffisamment entendu sur le compte de Prince pour s’en méfier. Elle n’aimait pourtant pas se fier aux rumeurs d’habitude, mais pour le coup, Kaoru n’avait pas été difficile à convaincre. Même si elle répugnait à l’admettre, elle le craignait un peu. Ce n’était apparemment pas le cas de la préfète des Gryffondor, dont le nom lui échappait toujours, et Kaoru remercia donc silencieusement Billybork pour l’avoir fait taire. //

** Qu’ils règlent leurs comptes ailleurs, qu’on puisse enfin savoir ce que contiennent ces sacs. **

// Finalement beaucoup plus intriguée que ce qu’elle avait bien voulu faire croire jusqu’à maintenant, la Serdaigle regarda avec intérêt le concierge s’avancer vers les paquets tombés du ciel. De la fumée s’élevait au-dessus d’eux. C’était vraiment étrange. Elle doutait qu’il s’agisse de quelque chose de dangereux, sinon un professeur aurait déjà fait son apparition. Poudlard n’était-elle pas censée être l’école de magie la plus sûre au monde ? //

« C'est une blague ? Lequel d'entre vous s'est amusé à balancer ce sac ici ? Par Merlin, nettoyez moi tout ça, je n'ai pas que ça à faire, moi ! »

// Kaoru s’était tenue à distance depuis le début des évènements. Elle ne vit donc pas très bien ce qui avait causé la réaction véhémente du concierge. Sur ces mots aussi agréables qu’à l’accoutumée, il repartit, les laissant avec le mystérieux colis. La jeune fille suivit le mouvement et s’approcha également, pour découvrir un étonnant spectacle. Une multitude d’œufs jonchaient le sol. Mais ce n’étaient pas des œufs ordinaires. A vrai dire, elle n’en avait jamais vu de pareils. Certains dégageaient de la fumée, cette même fumée qui avait retenu son attention quelques instants plus tôt. Mais le plus étonnant, c’était que ces œufs bougeaient doucement, et de petits craquements commençaient à se faire entendre. //

** Est-ce qu’ils sont en train d’éclore ? Je me demande ce qu’ils contiennent... **

// Cédant à sa curiosité, Kaoru imita plusieurs de ses camarades et ramassa un œuf, avant de s’éloigner de quelques pas. D’autres œufs étaient bien plus gros que celui qu’elle avait choisi, mais il l’était suffisamment pour qu’elle soit obligée de le tenir à deux mains. Elle finit cependant bien vite par le reposer par terre, tant il était lourd et peu pratique à porter. Il était bleu, mais pas d’un bleu ordinaire. Il se déclinait en plusieurs teintes, allant du bleu ciel au bleu cobalt. Des craquelures avaient d’ores et déjà recouvert la coquille. Celui-ci fumait légèrement mais au lieu de la brûler, il diffusait une douce chaleur dans le creux de ses mains.

Désormais complètement captivée par cet œuf, Kaoru en avait oublié le reste. Elle attendait avec impatience que la coquille se brise et révèle son contenu, ce qui ne tarda pas à se produire. Émerveillée, elle contempla la créature qu’elle avait sous les yeux. A première vue, on pensait à un loup. Un louveteau vu sa taille, mais néanmoins imposant. Elle n’aurait pour rien au monde souhaité rencontrer sa version adulte. Il avait une fourrure blanche qui se confondait presque avec la neige, très dense mais qui semblait très douce. Il était magnifique. Mais ce qui l’émerveillait le plus était ses yeux, d’un bleu virant sur le gris. Ils étaient si expressifs que Kaoru ne se serait pas étonnée de le voir s’adresser à elle d’une voix profonde.

Timidement, elle approcha sa main, mais le louveteau se mit alors à gronder et à montrer les crocs, qu’il avait d’ailleurs bien acérés pour un si petit être. Une mise en garde. Il ne voulait pas la voir approcher plus près. Malgré elle, Kaoru sourit tout en interrompant son geste. //

** Tu m’as l’air aussi sauvage que moi. **

// Le loup, ou peu importait son espèce, s’était à présent assis et la regardait fixement. Il n’avait pas l’air d’avoir de pouvoir particulier à première vue, mais elle remarqua alors que ses yeux s’étaient teintés d’un rouge sombre. L’effet était saisissant. Si Kaoru ne s’était pas trouvée dans le parc de Poudlard, elle aurait sûrement pris ses jambes à son cou à cet instant, car la créature semblait à deux doigts de faire quelque chose de pas très normal. Allait-elle l’attaquer ?

Mais au lieu de lui bondir dessus, celle-ci tendit simplement le cou dans sa direction et une langue râpeuse vint lécher sa main, celle-là même qu’elle s’était brûlée lors du dernier cours de potions. La blessure n’avait pas été très grave, mais la jeune fille gardait encore une trace visible et quelque peu douloureuse. Lorsque la créature recula, ses yeux avaient retrouvés leur couleur initiale et sa main ne la faisait plus souffrir. Incrédule, elle la contempla sans vouloir y croire, pensant qu’il devait s’agir d’une bonne blague. Et puis, d’où venait ce traîneau d’abord ? D’où venait cette créature ? Aucun membre du corps professoral n’avait daigné faire une apparition pour leur fournir des explications, c’était insensé !

Le louveteau – mais en était-ce réellement un ? – choisit ce moment précis pour laisser échapper un jappement. Il la regardait, la tête penchée sur le côté, les oreilles tendues, l’air de dire « qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ». //

** Oui, qu’est-ce que je fais maintenant... **

// Kaoru jeta un œil aux alentours. Les autres avaient également découvert le contenu de leur œuf, mais elle n’avait pas envie d’aller voir de plus près. Elle ne voulait pas non plus partager sa créature avec eux. Mais celle-ci avait de toute évidence l’air d’avoir des facultés de guérison. On ne lui laisserait sûrement pas l’occasion de la garder et de s’en occuper. Alors, malgré la fascination qu’elle ressentait pour elle, elle s’accroupit de façon à être à la hauteur de la créature. //

« J’aimerais bien rester avec toi mais ça ne sera sûrement pas possible… Alors on va aller voir l’infirmière d’accord ? Elle, elle saura quoi faire de toi. »

// Elle n’était pas sûre que le louveteau l’ait comprise, mais quand elle emprunta le chemin du château, il lui emboîta aussitôt le pas, la queue fouettant l’air.

Pour un Noël peu ordinaire, c’était réussi ! //