Versipellis-Mina

[Cupidon]

Bonne chance les filles
Versipellis commence et Mina répondra ensuite !

[Versipellis]

// Quand Aglaé sortit de sa Salle Commune ce matin-là pour aller en cours, elle était de bonne humeur. La vue du ciel pur hivernal par la fenêtre du dortoir lui avait amené un sentiment de paix capable de la porter en avant pour le reste de ce jeudi de février.
Cependant, dès son arrivée dans la Grande Salle pour le petit déjeuner, son bel enthousiasme retomba. Partout, le rose vif agressait l’œil : il y avait des tentures roses, des cœurs flottants roses, des Cupidons roses, de la nourriture rose ( Aglaé se félicita d’avoir dans son sac un paquet de cookies lui permettant d’éviter de manger… ça ), et même des bougies roses. //

** Oh mon Dieu. Quel mauvais goût. **

// Aglaé se rappela aussitôt pourquoi elle allait passer une mauvaise journée. Comment avait-elle pu oublier cela ? La Saint-Valentin… Cette fête affreuse où les couples passaient la journée à faire des petites actions mignonnes pour eux et horriblement mièvres pour tous les autres. Ces quelques heures affreuses où il fallait faire semblant de s’émouvoir sur chaque petite marque d’affection traînant dans les coins…
Aglaé entendit cependant sa voix intérieure lui sussurer : //

** Moui… Tu dis cela parce que tu n’as jamais été aimée, n’est-ce pas, Mademoiselle Bourbon de la Camelière ? **

// Aglaé fit sur le champ taire ces pensées dérangeantes, et se résolut à aller manger ses cookies dans le couloir devant sa salle de cours, pour s’épargner la vue de couples enlacés comme des limaces et occupés à se chuchoter des phrases sans queue ni tête. //

** Et puis comme ça, je serai tranquille pour réviser ! **

// Mais en arrivant au troisième étage, elle se rendit compte de son erreur. Là encore, des guirlandes roses pendouillaient partout, et des petits angelots jetaient des confettis en chantant à tue-tête d’une voix horripilante : //

- Pour un flirt avec toi
Je ferais n'importe quoi
Pour un flirt avec toi
Je serais prêt à tout
Pour un simple rendez-vous
Pour un flirt avec toi

Pour un petit tour, un petit jour
Entre tes bras
Pour un petit tour, au petit jour
Entre tes draps

// Cela eut le don de faire exploser Aglaé après à peine trente secondes. Elle hurla : //

- Mais c’est bientôt fini, oui ? C’est une école, ici, pas un… cabaret ! Il y a des gens qui bossent ici, qui BOSSENT ! Alors allez chanter ailleurs !

// Sa colère n’eut cependant aucun effet autre que celui de rameuter toujours plus d’angelots goguenards. Impossible de se concentrer ici. Aglaé mangea donc tristement ses cookies en priant pour que le cours commence vite, afin d’échapper à… ça. Les autres élèves arrivaient lentement. Leurs yeux attendris faisaient penser la jeune rousse à un troupeau de bovidés devant un train.
Enfin, Ulicia Lyvia ouvrit la porte de la salle. //

** Sauvée ! **

// Aglaé déchanta vite. Le professeur de Sortilèges commença son cours par un discours d’une mièvrerie affolante : //

- Bonjour, chers élèves ! Je vous souhaite beaucoup de bonheur en cette journée de Saint-Valentin ! J’espère que vous allez enfin trouver l’amour et que votre vie deviendra plus rose ! Et pour ceux qui vivent déjà une idylle, vous avez déjà fait des plans pour la soirée, n'est-ce pas ?

// Mademoiselle Lyvia ajouta même un clin d'oeil complice à ces paroles... //

Cependant, il nous faut tout de même travailler aujourd’hui…

** Ah, quand même ! **

- Alors j’ai décidé de vous apprendre à fabriquer des cœurs en papier volants, comme ceux que l’on trouve dans la Grande Salle, pour rester dans l’ambiance ! Venez chercher une feuille sur mon bureau !

** … **

// Le reste des cours se passèrent ainsi, tirant les heures derrière eux avec une lenteur qu’Aglaé ne supportait guère. Lorsqu’enfin, la dernière seconde de la dernière heure se fut écoulée, la jeune fille s’élança dans les couloirs. //

** Il faut que… je me trouve… un endroit loin de tout ça. Un endroit calme… pour travailler… en paix. La Tour d’Astronomie ! Ils n’iront pas jusqu’à la décorer, elle, non ? Personne n’y va jamais ! **

// Aglaé gravit donc un à un les escaliers qui y menaient. Son soulagement lorsqu’elle vit que le sommet de la tour était tout à fait identique à ce qu’il était les autres jours fut intense. Il n’y avait personne… Non, il y avait bien quelqu’un. Une jeune Serdaigle brune était déjà assise silencieusement dans un coin. //

- Tu te caches aussi des Cupidons ?

// Tout en disant cela, Aglaé s’assit non loin de l’autre fille. Elle sortit son cours de Divination, prit une grande inspiration et… au lieu de se mettre à travailler, elle éclata en sanglots. //

** Tu es ridicule… **

// Mais sa voix intérieure, qu’elle avait tenté d’étouffer pendant toute la journée, venait de prendre le dessus. Elle commença à parler, bouleversée, à voix haute, plus pour elle-même que pour l’autre fille : //

- Quinze ans, cela fait quinze ans que je suis née et personne ne m’a jamais aimée. Pas mes parents, pas mes sœurs. Je n’ai jamais eu d’amies de mon âge, et surtout, les garçons ne se sont jamais intéressés à moi. Pourtant, je ne suis pas plus moche ni plus bête qu’une autre ! Je ne comprends pas…
Avant, cela me faisait mal, en permanence. Mon cœur était un feu d’amour, prêt à illuminer toute personne qui aurait voulu s’en approcher. Mais personne n’est venu, jamais. Et puis un jour, je ne sais pas quand, j’ai dû en avoir assez. Quelque chose en moi s’est brisé. Le feu s’est éteint. Il ne reste dans ma poitrine qu’une sorte de braise sèche, dure, cassante. Ce n’est pas de la pierre pourtant. Une toute petite brise pourrait suffire à m’embraser de nouveau, je le sens, je le sais. Mais… rien. Rien ne se passe. Personne ne veut de moi.
Et quand je vois les gens heureux ensemble, la plaie se rouvre. Je me sens si vide, si seule. Je suis un point dans l’univers et je ne compte vraiment pour personne. Tous, ils préfèrent quelqu’un d’autre. Je ne suis pour eux… qu’Aglaé, une fille sympa, un peu timide. Un élément du décor, en amélioré.
Je voudrais tellement comprendre ce que je ne fais pas bien, pourquoi personne ne s’intéresse à moi. Mais je ne sais pas où chercher de l’aide. Alors j’étouffe seule.

// Aglaé se sécha les yeux du revers de sa robe de sorcière et renifla. Un peu calmée, elle regretta d’en avoir dit autant à une inconnue. Alors, avec un pâle sourire, elle ajouta : //

- Je suis désolée de t’avoir dit tout ça, j’ai, hum… craqué.

[Mina Shu]

//Mina se souvint qu’on était le jour de la Saint Valentin en pénétrant de la Grande Salle pour le petit-déjeuner. En fait, le décor était sans aucun doute capable de rappeler qu’on était le jour de la Saint Valentin même à un amnésique atteint d’Alzheimer. Et Mina n’était pas le genre de gens qui crachaient sur la Saint Valentin par principe, mais…//

**Mon dieu, je ne pensais pas qu’on pouvait reproduire le salon de thé de Pieddodu en 10 fois plus rose, avec 10 fois plus de cœurs, 10 fois plus de cupidons, et 10 fois plus empotés avec ça !**

//La jeune fille, mi-amusée, mi agacée, chassa l’arc qu’un petit être volent avait emmêlé dans ses cheveux, et entreprit de se servir. En notant du coin de l’œil les quelques couples qui avaient semblaient-ils décidé de passer cette journée collés, et ce, dès le petit déjeuner… C’était presque comique, tiens, d’observer ces deux Gryffondors, là-bas, qui tentaient de beurrer leurs toasts d’une seule main, la seconde étant emmêlée à celle de leur partenaire. Assez attendrissant, aussi, dû reconnaître la Bleu-et-Bronze, et ayant fini ce qu’elle voulait manger, c’est avec le sourire qu’elle se leva dans le but de passer à son dortoir avant d’aller en cours.

Néanmoins elle n’était pas très réjouie quand arriva la fin de l’après-midi. Si les déclarations rougissantes de certains de ses camarades l’avaient fait sourire, tout comme l’air réjouie de certains qui se voyaient offrir des cadeaux ou de superbes discours, voir que l’ensemble des couples de Poudlard semblaient avoir décidés d’afficher leur bonheur à la face de l’école avait un peu atteint le moral de Mina. Elle avait plein d’amis, mais quand elles voyaient tous ces couples, elles se sentaient à la fois un peu jalouse et un peu seule. Jalouse que personne n’ait jamais voulu plus que de l’amitié avec elle, et puis seule parce qu’elle se disait qu’au fond, elle aimerait bien sans doute, trouver quelqu’un avec qui vivre une relation aussi proche. Elle avait 16 ans, elle avait le temps, mais elle avait parfois l’impression que jamais personne ne voudrait l’aimer.

Alors qu’elle se dirigeait vers sa salle commune, la Serdaigle se rendit compte qu’elle n’avait pas du tout envie de travailler. Elle se sentait presque tendue, irritée, en fait. Aussi elle décida de se diriger vers la tour d’Astronomie. Il y ferait sans doute un peu froid, mais l’altitude et la hauteur devraient la détendre.

Quand elle eut atteint le toit de la tour et que l’air frais l’accueillit, Mina se dit que cet endroit était décidément bien pratique pour rejoindre l’extérieur sans pour autant sortir du château ! Elle s’assit dans un recoin, s’installa confortablement et laissa ses pensées vagabonder.

Elle n’était pas là depuis un si long moment, quand elle entendit une autre personne arriver. C’était une jeune fille, de Gryffondor à en croire son uniforme, et qui semblait avoir plus ou moins son âge.

- Tu te caches aussi des Cupidons?, lui lança cette dernière

Mina eut un petit sourire à cette remarque, mais s’abstint de répondre. L’inconnue s’assit assez proche d’elle, et elle la regarda distraitement sortir ses affaires. Mina fut assez surprise de voir cette jeune fille soudainement éclater en sanglots, sans que cette réaction lui ait semblé prévisible. Et c’est avec beaucoup d’étonnement qu’elle écouta la confession de celle qui s’appelait donc Aglaé. Et curieusement, ce discours d’une presque inconnu la toucha. Avant qu’elle ait pu réagir, cette dernière, qui avait maintenant cessé de pleurer, parler avait dû l’apaiser, s’excusa. Mais Mina voulait tenter de consoler cette jeune fille qui semblait atteinte, et peut-être plus qu’elle-même, par quelque chose qu’elle pouvait parfaitement comprendre.//

- Tu sais… Il ne faut pas que tu te dises que si personne ne s’est attaché à toi c’est parce que tu ne le mérites pas. Je suis sure que tu le mérites. Si ce soir aucun garçon ne nous a invitées à passer la soirée avec lui… Ca veut pas dire qu’on vaut moins que les autres filles. Je suis sure de ça. C’est juste que personne n’a remarqué à quel point on était géniales ! Mais faut pas que t’étouffes seule à cause de l’aveuglement des gens.

//Et dans un brusque élan d’inspiration sortie d’elle ne savait où, Mina ajouta : //

- Tu sais quoi ? On va pas passer notre soirée à se morfondre. Je t’invite à Pré-au-Lard. C’est un rendez-vous ma jolie ! Et tu vas voir si t’en es pas capable !

//Mina ne se posa même pas la question de savoir si son style directe pourrait choquer la jeune fille qui lui faisait face, trop emportée qu’elle était par le plaisir que lui donnait sa propre audace. Avec de la chance, cette fille marcherait avec elle pour oser braver l’habitude morne du quotidien.//

[Cupidon]

Versy : tu as attrapé un rhume et dès que tu éternues, tu prends ta forme d'animagus (caméléon)

Mina : tu as une urgence avant le rdv et arrive en retard

[Versipellis]

// Aglaé entra dans le Salon de Thé de Madame Pieddodu quelques secondes avant que la cloche du village ne sonne sept coups. Elle était juste à l’heure pour le rendez-vous que lui avait donné Mina : après sa confession au sommet de la tour, la jeune Serdaigle lui avait proposé de la retrouver à Pré-au-Lard le soir même, pour ne pas passer le reste de la journée toute seule. Aglaé aurait préféré être n’importe où, sauf dans ce café où chaque objet semblait rose et qui semblait être fait pour que tous les célibataires se rappellent que oui, ils étaient bien seuls. Mais bon. Elle devait apprendre à contrôler ses émotions…
Quelques minutes passèrent. Mina n’arrivait pas… Aglaé se sentait de plus en plus mal à l’aise. Les autres clients du café commençaient à la dévisager. Après tout, elle devait attirer l’attention, debout, seule à quelques mètres de la porte. Toutes les autres filles étaient arrivées avec leur sigisbée, et s’étaient directement assises à une des petites tables, au centre desquelles brûlait une bougie en forme de cœur… //

** Mais qu’est-ce qu’elle fait ? J’espère au moins qu’elle ne m’a pas oubliée ! **

// Aglaé, rougissant de plus en plus, hésita à retourner dehors pour attendre à l’abri des regards inquisiteurs. Mais il faisait si froid, dehors… Avec le mois de février était venue la neige. Elle qui, dans le sud de la France, n’était pas habituée à de telles températures, n’avait pas pris d’habits assez épais pour supporter ce climat… quasi polaire. Elle avait grelotté pendant tout le trajet qu’elle avait effectué pour se rendre de Poudlard à Pré-au-Lard. D’ailleurs, même maintenant, alors qu’elle était au chaud non loin d’un feu, son nez refusait de se déboucher. //

** Oh non, ça y est, j’ai encore attrapé un rhume… **

// Elle sortit un paquet de mouchoirs de son sac, déplia l’un d’entre eux, et éternua. //

** Par la barbe de Merlin ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ? **

// Son mouchoir lui semblait devenu… vert. Elle mit quelques secondes à comprendre que ce n’était pas elle qui avait fait sortir une substance de cette couleur de son nez, mais que cela était dû à la finesse du carré de papier, qui laissait voir ses mains par transparence. Elle fit une boule de ce dernier, qu’elle glissa dans sa poche rapidement, et essaya de comprendre pourquoi, subitement, ses mains semblaient couvertes de petites écailles rondes et vertes… Des écailles de caméléon… //

** Oh non. Je suis foutue si je n’arrive plus à maîtriser mes transformations ! **

// Etant une Animagus non déclarée, Aglaé risquait de très gros ennuis si elle se faisait prendre. Elle porta rapidement la main à son visage. Lui aussi semblait couvert d’une pellicule visqueuse. De la peau de caméléon…
Aglaé se concentra, ferma les yeux, et son esprit commanda à son corps de reprendre totalement sa forme humaine. Elle inspira un grand coup. Théoriquement, cela avait marché… Elle souleva de nouveau ses paupières et vit qu’en effet, ses mains avaient retrouvé leur blancheur habituelle. Par contre, une demi-douzaine de couples attablés dans le café la dévisageaient de manière interrogatrice. Elle leur fit un petit sourire pour tenter de les convaincre que tout allait bien, mais si, mais si, ce qui venait de se produire était tout à fait normal, ils pouvaient se remettre à se contempler l’un l’autre et à se chuchoter des mots doux… //

** Et Mina qui n’arrive toujours pas ! **

// Aglaé réfléchissait à toute allure. Dans ces circonstances, il vallait mieux qu’elle se cache de tous et qu’elle évite les lieux aussi bondés que le Salon de Thé de Madame Pieddodu. Tant pis pour son rendez-vous avec Mina, c’était un cas de force majeure. Elle se diriga rapidement vers la porte du café, sentant dans son dos les regards curieux d’une dizaine de paires d’yeux… //

[Mina Shu]

//Mina s’examina dans la glace de la salle de bain attenante à son dortoir. Elle avait choisi de ne pas s’habiller de manière particulière ou qui change trop de sa sobriété habituelle, mais de veiller tout de même à sa tenue. Cela lui semblait un bon compromis. Elle avait quitté Aglaé il n’y avait pas très longtemps, après lui avoir donné rendez-vous une bonne heure après, au salon de thé de Madame Pieddodu. Autant faire les choses jusqu’au bout, n’est-ce pas ! Profitant du temps qu’elle avait encore devant elle, elle s’allongea dans son lit en observant distraitement deux de ses camarades de chambre courir en tous sens pour choisir leur tenue, se coiffer, changer d’avis et se rassurer mutuellement sur la réussite du rendez-vous qu’elle allaient avoir.//

**Je ne les envie qu’à moitié, en fait, si les histoires amoureuses obligent à s’agiter ainsi…**

//A sept heures moins vingt, elle descendit l’escalier qui menait à la salle commune, avec en tête d’aller directement à Pré-au-Lard. Elle n’arriverait pas en retard, mais sans être trop en avance non plus, ce qui lui semblait être l’idéal, attendre les gens l’avait toujours un peu embarrassée… D’autant plus qu’il faisait plutôt froid dehors. A ce propos, elle se rendit compte qu’elle avait oublié de prendre ses gants. Ce n’était peut-être pas primordial de les avoir, mais au cas où elle voudrait se promener ensuite, c’était tout de même mieux de les avoir, histoire de ne pas regretter plus tard d’avoir eu la flemme de remonter moins d’une dizaine de marches…

Elle fit donc volte-face, poussa d’un geste enthousiaste la porte de son dortoir… Avec beaucoup trop d’enthousiasme en fait, puisque ladite porte alla frapper le visage d’une de ses amies qui s’apprêtait visiblement à sortir. Et combien y avait-il de chances pour que l’arrête du battant vienne atteindre le profil de la jeune fille ? Mais Mina devait avoir été destinée à défier les lois de la probabilité, puisque l’amie devant laquelle elle se trouvait avait visiblement l’arcade ouverte. Fort visiblement. C’est fou comme ça pouvait saigner. Au grand soulagement (lâche) de la Bleu-et-Bronze, sa condisciple semblait trop sonnée par el coup qu’elle avait reçu pour lui adresser quelque reproche que ce soit.//

**Mais ça ne saurait tarder. Je viens probablement de ruiner son rendez-vous. Un choc à la tête et une entaille dans le sourcil ne faisaient sans doute pas partie de son plan pour le meilleur moment de romantisme de son année. Oh mon dieu. Il faut vite que je me débarrasse d’elle avant qu’elle ne reprenne ses esprits et qu’elle me hurle dessus.**

//Mina agrippa donc sa condisciple, lui baragouina un mélange d’excuses et de paroles rassurantes, et la traîna plus ou moins jusqu’à l’infirmerie. Là, elle dû encore répondre aux quelques questions de l’infirmière, et quand elle put enfin sortir de l’infirmerie, elle se dit qu’elle aurait dû, somme toute, renoncer à prendre ses gants. Elle ne les avait même pas, dans l’affaire, et en plus et surtout… Il était presque sept heures. Elle ne savait pas transplaner, c’était de toute façon impossible dans le périmètre du château… Une certitude s’imposait… Elle allait être en retard.//

**Oh non ! Pauvre Aglaé ! Ce n’était vraiment pas le truc à faire. Arriver en retard. Mais mince, quoi ! Pour une fois que c’était bien parti ! Maudits gants ! Maudite porte !**

//Mais comme il valait mieux somme toute avoir du retard que de faire faux bond à une gentille demoiselle, Mina prit le parti de faire un peu de sport, et prit au pas de course la direction de Pré-au-Lard. Quelques minutes plus tard, essoufflée et presqu’en nage malgré le temps frisquet, et saisie d’un début de douleur au côté, elle arrivait dans la rue dans laquelle donnait le salon de thé. Et à quelques mètres d’elle et marchant dans sa direction se trouvait justement celle avec qui elle avait rendez-vous. Elle continua jusqu’à se trouver à sa hauteur, et soudain très embarrassée de la situation dans laquelle elle avait mise la Gryffondor, elle tenta de s’excuser de manière confuse, tant ses phrases étaient hachées par ses tentatives pour reprendre son souffle, son rythme respiratoire ne revenant à la normale que peu à peu.//

- Bonsoir Aglaé ! Je sais que je suis en retard… Je suis désolée… Vraiment… Mais j’ai blessé une fille… Et je devais… L’amener à l’infirmerie, tu vois… Elle saignait… Mais voilà… Enfin… Je suis contente de te voir. Encore vraiment, vraiment, désolée pour une telle entrée en matière… Mais enfin, ça va être facile de faire les choses correctement maintenant ! Allons donc passer une bonne soirée toutes les deux !

//Mina adressa un sourire qu’elle espérait encourageant à sa camarade.//

- Oh, au fait. Cette fille que j’ai blessée… J’ai pas fait exprès, hein. J’ai juste poussé la porte un peu fort. Enfin bref ! On rentre se mettre au chaud ?

[Versipellis]

// Après quelques nouvelles longues minutes d’attente, ne voyant pas Mina arriver, Aglaé décida de rentrer à Poudlard. Elle goûtait peu le charme du froid et était vraiment trop inquiète à cause de sa transformation involontaire dans le salon de thé… //

** Et puis, si elle arrive en retard, tant pis pour elle. La ponctualité est la politesse des rois ! **

// Aglaé commença donc à remonter la rue principale de Pré-au-Lard. Ses chaussures étaient mouillées à cause de la neige qui fondait et elle rêvait de se retrouver bien au chaud, dans sa Salle Commune… Mais avant, elle en avait encore pour un quart d’heure de marche au moins ! Elle se retourna, à droite, puis à gauche. Personne. Elle sortit donc son mouchoir et se vida les narines. Comme la fois précédente, son corps se couvrit de peau verte, mais, comme elle s’y attendait, elle se retransforma en humaine aussitôt.
Alors qu’elle marchait depuis deux bonnes minutes, elle vit soudain débouler une Mina en sueur et rouge, qui semblait avoir fait le trajet en courant depuis le château. Malgré cela, elle restait souriante, bien qu’elle ne parvienne pas à s’exprimer, ayant perdu son souffle quelque part entre Poudlard et Pré-au-Lard. Aglaé sourit et lui dit : //

- Hey, Mina !

// Cela laissa à cette dernière suffisamment de temps pour pouvoir lancer d’une traite : //

- Bonsoir Aglaé ! Je sais que je suis en retard… Je suis désolée… Vraiment… Mais j’ai blessé une fille… Et je devais… L’amener à l’infirmerie, tu vois… Elle saignait… Mais voilà… Enfin… Je suis contente de te voir. Encore vraiment, vraiment, désolée pour une telle entrée en matière… Mais enfin, ça va être facile de faire les choses correctement maintenant ! Allons donc passer une bonne soirée toutes les deux !

// Aglaé, face à un tel débit, ne comprit pas tout ce que Mina lui racontait, et la chose la plus appropriée pour répondre à cela qui lui vint à l’esprit fut : //

- Mais, euh…

// Tirade qu’elle ne put achever, car Mina reprit la parole : //

- Oh, au fait. Cette fille que j’ai blessée… J’ai pas fait exprès, hein. J’ai juste poussé la porte un peu fort. Enfin bref ! On rentre se mettre au chaud ?

// Aglaé réfléchit rapidement. Elle ne pouvait pas rentrer dans le Salon de thé avec le risque de finir en caméléon à chaque fois qu’elle éternuerait. Elle retint donc Mina qui commençait à se diriger dans cette direction en lui disant : //

- Pas grave pour le retard, je comprends que tu aies dû aider cette fille. Par contre, je préfèrerais que nous n’allions pas chez Pieddodu…

// Aglaé sentit monter en elle l’envie d’éternuer. Elle essaya de se concentrer sur ce qu’elle disait pour oublier la petite irritation qui montait en elle. Il ne fallait pas qu’elle perde le contrôle devant Mina… //

- Je suis un peu malade et franchement, je pense que j’ai besoin de repos. Je suis… ATCHOUM.

// Elle avait craqué, et comme elle s’était contenue, elle éternua s’autant plus fort. Tellement fort que cette fois-ci, elle sentit le sol se rapprocher d’elle à une vitesse vertigineuse. Elle venait de se transformer complètement en caméléon ! Elle resta quelques instants abasourdie, incapable de redevenir humaine sur le champ. //

[Mina Shu]

// Mina encore confuse de culpabilité face à son retard n’avait pas attendu l’assentiment d’Aglaé pour commencer à se diriger vers le salon de thé. Mais la main de celle dernière sur son épaule l’arrêta. //

- Pas grave pour le retard, je comprends que tu aies dû aider cette fille.

// Cette simple phrase suffit à soulager Mina de son irritation, et à l’inciter à se calmer un moment. Tout allait bien, Aglaé comprenait… Rien n’était grave, voilààààà. //

- Par contre, je préfèrerais que nous n’allions pas chez Pieddodu… Je suis un peu malade et franchement, je pense que j’ai besoin de repos. Je suis…

// Et ça non plus ce n’était pas grave, se dit Mina. Après tout, elles pouvaient tout aussi bien passer une soirée sympathique dans un endroit bien plus tranquille. //

- Pas de soucis, on peut aller dans plein d’autres endroits, par exemple… commença Mina.

// C’est alors qu’il se produit quelque chose d’assez… étrange. Aglaé éternua violemment, jusque-là rien de bien étonnant, et c’était même plutôt logique au vu de ce qu’elle venait de dire à propos de son état de santé… Non, ce qui était étrange, c’est que la jeune fille que Mina avait devant les yeux disparut. De surprise, la Bleu-et-Bronze cligna plusieurs fois les yeux. Jamais elle n’avait vu quelqu’un disparaître comme ça, en semblant presque fondre… Mais qu’est-ce qu’il se passait donc ? Et soudain, Aglaé fut de nouveau devant elle. //

** Je crois que quelque chose me dépasse franchement. **

// Mina se laissa quelques instants pour reprendre ses esprits, qui ne daignaient pas exactement lui revenir, elle se sentait extrêmement confuse, soudainement… //

- Euh… Aglaé ? Est-ce que tu viens, de, euh… Clignoter ?

[Versipellis]

// Les petits poumons de caméléon d’Aglaé se vidaient et se remplissaient d’air à toute vitesse, alors que son cœur minuscule battait de plus en plus vite. Elle n’arrivait pas à se calmer ! Pourtant, c’était nécessaire si elle voulait récupérer suffisamment de concentration pour reprendre forme humaine… Elle fit toutefois la seule chose qui lui était possible pour diminuer le danger d’être repérée par un observateur : elle changea la pigmentation de sa peau et prit la couleur immaculée de la neige fraîche…
Là-haut, si loin au-dessus de sa propre tête, Mina parlait. N’avait-elle encore rien remarqué ? Sa voix semblait déformée au petit caméléon : //

- Pas de souci, on peut aller dans plein d’autres endroits, par exemple…

// Mina venait de se taire, brusquement. C’était mauvais signe. Elle avait vu que quelque chose clochait. Aglaé n’avait plus que quelques secondes devant elle avant le drame. Personne ne devait voir sa forme animale, jamais. C’était son secret le mieux gardé ! Elle rassembla donc les moindres parcelles d’énergie qu’elle conservait en elle, ferma ses yeux globuleux, crispa ses griffes et fit une tentative désespérée pour reprendre sa forme humaine. //

** AAAAAAAAAAAAAHHHH **

// Aglaé se retint à grand peine de crier. La douleur transperçait sa poitrine. Elle se sentait haletante et titubante. Jamais elle ne s’était transformée à intervalles si rapprochés. Elle se sentait si faible, d’autant plus qu’elle était malade… Au bout de quelques secondes, elle parvint tout de même à ouvrir les yeux. Le visage confus de Mina se trouvait à la hauteur du sien. //

** Au moins, ça a marché… **

// Aglaé tenta de sourire faiblement à sa camarade. Peut-être n’avait-elle rien remarqué, après tout ? Peut-être n’allait-elle pas le mentionner ? Peut-être allait-elle croire qu’elle avait eu une hallucination ? Ou ne pas croire à ce qu’elle avait vu ? Peut-être que le… //

- Euh, Aglaé ? Est-ce que tu viens de, euh… clignoter ?

** Echec… Elle a remarqué… **

// A ce moment, Aglaé voulut inventer une explication plausible… //

- Clignoter ? Tu veux dire, disparaître et réapparaître rapidement ? En effet, j’ai eu l’impression d’être ailleurs l’espace d’un moment… Tu crois que… j’ai une transplanite intempestive ?

// … mais à peine ces mots étaient ils sortis de sa gorge qu’elle reconnut leur stupidité. Une transplanite intempestive ? Mais cette maladie n’existait pas ! Et de toute façon, Aglaé, qui n’était qu’en cinquième année, ne savait pas encore transplaner…
Elle sentit l’envie de se moucher à nouveau monter à l’intérieur de son nez. Il fallait absolument qu’elle quitte la rue de Pré-au-Lard avant d’éternuer encore une fois : sa nature d’Animagus devait rester secrète… Enfin, vu sa non-maîtrise actuelle de ses transformations, cela risquait d’être compromis. Et elle ne pouvait pas faire le long chemin vers Poudlard en risquant de devenir un caméléon à chaque pas : le sentier était fréquenté par des dizaines d’élèves…
Un plan germa dans sa tête. Mais pour le mettre à exécution, elle allait avoir besoin d’aide. Elle regarda Mina. La Serdaigle lui inspirait confiance, et, de toute façon, elle en savait trop pour ne pas se douter de quelque chose de louche. Et si tout marchait à merveille, elle ne se rendrait compte de rien, même si cela était peu probable.
Avant tout, il fallait que les deux filles gagnent un endroit peu fréquenté… et sombre, de préférence… La cave du Salon de Thé de Madame Pieddodu ? En attendant dehors, Aglaé avait remarqué un soupirail haut d’une cinquantaine de centimètres, fermé par une grille qui avait l’air disjointe. //

** Ce sera toujours mieux que rien… **

// Elle fit donc un signe de tête à Mina et, commençant à retourner vers le Salon de Thé, lui dit : //

- Suis-moi. On retourne chez Pieddodu, en fait.

[Mina Shu]

- Clignoter ? Tu veux dire, disparaître et réapparaître rapidement ?

// Mina hocha la tête vigoureusement, contente que son interlocutrice semble comprendre ce qu’elle avait vu. Ca lui ôtait un peu l’impression d’être devenue folle. //

- En effet, j’ai eu l’impression d’être ailleurs l’espace d’un moment… Tu crois que… j’ai une transplanite intempestive ?

// Sauf que non, en fait, il semblait qu’Aglaé n’allait pas l’aider à trouver une explication rationnelle à ce qu’il venait de se passer. Parce que confirmer qu’il lui était arrivé quelque chose mais faire une hypothèse aussi absurde qu’une… transplanite, vraiment… //

** Est-ce qu’elle se moque de moi ? En même temps, il ne lui est sans doute rien arrivé de spécial, alors forcément, face à moi qui lui demande si elle a clignoté… **

- Mais je t’ai vraiment vu disparaître… marmonna Mina pour elle-même.

// Face à elle, Aglaé semblait préoccupée, et Mina hésitait sur ce qu’elle devait penser. S’était-il vraiment passé quelque chose, qui lui échappait néanmoins, ou était-elle en train de plonger dans un délire paranoïaque ? Elle avait envie de poser plus de questions à sa nouvelle connaissance, mais elle n’osait pas non plus avoir l’air complètement bizarre au cas où seule elle avait réellement perçu ce phénomène étrange… Enfin, si sa camarade avait disparu, elle pouvait avoir l’air un peu plus concernée, non? Plutôt que lui lancer une élucubration qui n’avait pas de sens… Une transplanite, vraiment ! Non, non, elle se faisait des films, et Aglaé s’était juste gentiment moquée d’elle… Mais quand même ! Voir quelqu’un disparaître ! //

- Suis-moi. On retourne chez Pieddodu, en fait.