Hiboux Nomade Notes
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Les rues d'Al-Jeit

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Elerinna Calaelen

Ancien(ne)





MessageDate du message: Mar. 06 Jan 2015, 21:30  Répondre en citant

[Début du RP entre James Mendelssohn (Hilde) et Aliya Tintallë (Elerinna Calaelen) ]


// Les rues fourmillaient d'une activité quotidienne, décor habituel derrière lequel s'élevaient les bâtiments d'une architecture grandiose. Accommodée à cette vue depuis sa naissance, Aliya se faufilait dans la foule comme elle en avait l'habitude, reconnaissant les moindres recoins, croisements et embouchures. Ces murs lui étaient familiers et représentaient très certainement le pilier le plus stable dans sa vie. Ils se tenaient au même endroit chaque jour, la regardant passer de leurs pierres impassibles. Aujourd'hui était un jour comme un autre. Le réveil toujours aussi matinal, le petit déjeuner toujours aussi maigre, presque inexistant. Mais heureusement, il y avait le sourire de sa soeur et de son frère, toujours présents pour lui mettre du baume au coeur et la décider à décoller de sa paillasse pitoyable pour chercher de quoi les nourrir.

Elle avait parcouru la ville depuis très tôt ce matin, alors que le soleil n'était pas encore assez haut dans le ciel pour réchauffer sa peau brunie. Mais désormais les lueurs diffusaient une température plus qu'agréable, rendant déjà le périple de la jeune fille plus étouffant. Pas un sourire ne traînait sur son visage qui paraissait bien plus âgé qu'elle ne l'était en réalité. Pas un sourire à accorder à cette ville aux apparences splendides et au cœur puant comme une charogne. Pas un sourire à offrir à celle qui les affame chaque jour. La quête avait été bien faible ce matin : Aliya avait obtenu une miche de pain avec grandes peines et s'apprêtait à la ramener à sa fratrie, sachant pertinemment qu'elle ne pourrait en profiter tant le morceau était petit. Elle allait devoir passer une nouvelle après-midi sous le soleil étouffant de Al-Jeit sans rien dans le ventre. //

** Argh poussez-vous ! Bouge gros dindon tu prends toute la place. Et toi avec tes grands gestes tu vas finir par assommer quelqu'un ! Allez décales-toi !**

// Tandis qu'elle pestait contre les passants peu consciencieux, qui eux grouillaient sous l’opulence de leur vie d'excès, elle s'arrêta net au son d'une mélodie qui parvint à ses oreilles. Le grattement d'une main sur une guitare, la fluidité d'une flûte de pan, nul doute, il s'agissait là du petit groupe de musiciens habituels qui animaient la balade des badauds. Une occasion rêvée pour se faire quelques sous et avoir quelque chose de plus consistant à se mettre sous la dent qu'une miette de pain rassi. Elle se glissa le long des murs, suivant le son de la mélodie, pour arriver sur une place noire de monde, où seul un espace libre était réservé aux joueurs de musique. Elle l'atteignit sans difficulté, tant sa frêle personne avait la capacité de passer au travers des foules.

Saluant le joueur de guitare d'un sourire à peine perceptible, elle s'installa entre lui et son compagnon, étalant sur le sol un pauvre tissu brun qui devait lui permettre de ne pas s'écorcher les pieds sur les pavés nus. Comme si les musiciens la connaissaient depuis toujours, et c'était peut être bien le cas, ils se mirent à faire varier leur air, le rendant plus rythmé, plus jovial. Et c'est alors qu'Aliya se mit à danser. Comme elle savait si bien le faire. Elle commençait par des sautillements qui auraient rendus ridicules sur n'importe qui d'autres, mais pas sur elle. Elle changeait de pied sur la musique, se l'appropriant. La mélodie devenait sienne et ils ne faisaient plus qu'un. Et c'est seulement après qu'elle ajoutait les bras, qui se tournaient dans milles sens et qui se mouvaient jusqu'au bout des ongles. Ses mains tournicotaient d'une manière orientale tandis que ses jambes tapaient le sol d'une force que personne ne l'aurait cru capable de déployer. Elle dansait et elle oubliait. Elle dansait comme si sa vie en dépendait. Son corps caché sous des débris de vieux tissus apparaissait désormais comme un objet de désir pour quelques hommes qui posaient les yeux sur elle. Mais elle ne le savait pas, et elle dansait encore, et encore, inlassablement. //


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Hilde

Ancien(ne)





MessageDate du message: Mar. 13 Jan 2015, 07:51  Répondre en citant


// James n'en revenait toujours pas ; ne parvenait pas à réaliser qu'il ne rêvait pas.

Jeune garçon, il avait vécu le choc de la découverte du monde magique, cette vie parallèle insoupçonnée par les moldus. Mais ce qu'il voyait aujourd'hui était encore plus ébouriffant. Une nouvelle contrée se révélait. Il avait entendu certaines personnes en discuter ou raconter d'anciennes légendes. Il pensait néanmoins que ces histoires n'étaient pas à prendre au pied de la lettre mais qu'il fallait plutôt les voir comme des métaphores à décoder. Une sorte de texte alchimique au sens camouflé. Alors lorsqu'il vit de ses yeux vus cette ville, cette civilisation qu’il ne connaissait pas, il manqua de s’évanouir. Le sang lui battait les tempes. Ses jambes se dérobaient sous lui. Émerveillé, curieux mais légèrement méfiant, il s’avança un pas après l’autre, lentement, vers les bâtiments qui s’élançaient dans ce « nouveau » ciel.

Il n’y avait pas de mot pour décrire le superbe de la ville qui s’étendaient devant lui. C’était comme si l’on avait pris la crème des architectes sachant combiner Renaissance et Classique, avec leur touche d’imagination… Imagination, un terme dont il avait lu qu’il avait un sens particulier dans cette contrée. A ce qu’il avait compris, c’était une sorte de « magie » spécifique à la création, notamment visuelle. En voyant les bâtisses, il n’avait aucun doute qu’un « plus » inspirait les autochtones. A côté, les plus belles œuvres moldues ou sorcières semblaient bien faible… bien qu’on puisse admirer leur beauté et leur grandeur en comparaison de leurs moyens. Il aurait aimé connaître le nom de cette cité. Il y avait bien des panneaux, mais il n'était certain ni de la façon de lire, ni du sens de lecture, ni de la prononciation. Al-Jeit... Hall-jattes, ah le jet, Al-geais-ite ?

Son pas était lent, vraiment lent. Lui qui d’habitude marchait vivement, tel un parisien empressé de s’engouffrer dans une rame. Mais la ville était si vivante ! Cela fourmillait, grouillait… des cris, des enfants, des jeunes, des vieux, des sans-âge, des gens hautement habillés, d’autres plus modestement… et dans ce tohu-bohu, allant clopin-clopant, cahin-caha, un vieil homme à l’œil vif, la barbe blanche soignée un long manteau noir. Alors qu’il disparaissait au détour d’une ruelle, du bruit attira l’anglais (mais que signifiais, « anglais » dans ce monde, au juste ?). Mieux que du « bruit », c’était une mélodie… volontaire et travaillée, mêlant de multiples « voix » instrumentales : de la musique. En suivant les notes de la portée, son fil d’Ariane, il parvint à en trouver l’origine sur une grande place. La foule relativement compacte s’était écartée en cercle autour de musiciens et d’une danseuse. Du talent, de l’art, de la spontanéité, de la beauté. C’était magnifique. Nous n’étions pas dans un cadre structuré et protocolaire. Chacun était libre de venir, de profiter du spectacle puis de repartir. C’était l’expression artistique dans sa forme la plus primaire, la plus pure : une rencontre. Une rencontre entre un public, touché, interrogé par une prestation, et des artistes exprimant leur talent, et surtout leur personnalité. Le message qu’il percevait à travers cette représentation n’était autre que « Be yourself, no matter what they say »*. Être soi-même, peu importe ce que disaient les autres. Cette ville, avec de la place pour les artistes de rue et une population très cosmopolite, le faisait se sentir chez lui. A la différence du cadre : architecture, vêtements… Il devait passer pour un extra-terrestre avec son costard marron-glacé.

Las de se mettre sur la pointe des pieds pour y voir quelque-chose, il tâcha de s’approcher jusqu’à ce que plus personne ne lui obstrue la vue. Ce ne fut pas une mince affaire tant il y avait de monde et tant le spectacle était apprécié. Habituellement, il aurait concentré son attention sur les musiciens, leur rapport à leur instrument et à la musique qu’ils jouaient. Il était toujours impressionnant d’observer un artiste entièrement dévoué à ce qu’il faisait, le vivant tant en tant qu’acteur qu’intérieurement. C’était pour cette même raison qu’il ne pouvait détourner les yeux de la danseuse. Une perle. Elle dégageait une grâce à faire paraître pataud un cygne, et pourtant ses mouvements étaient on ne peut plus énergiques… et techniques. Impressionné, James tâcha de mieux la connaître. A ses haillons, il déduisit qu’elle était probablement une enfant des rues, ou vraiment très pauvre. En regardant les musiciens, on pouvait voir que leur art leur permettait d’oublier la misère matérielle de leur vie. Un fragment de temps perché dans l’éternité pour cesser de souffrir du quotidien… Mais l’inspecteur du Ministère ne pouvait pas y faire grand-chose : à voir l’argent dans le chapeau, personne ne connaissait les galions… et l’existence d’un bureau de change eut été fort suspecte.

Il en revint à la danseuse. De sombres cheveux noirs soulignaient les traits fins de son visage. Dans ses yeux éclatait de la détermination. Il la sentait mature et affirmée, du moins dans la danse. Peut-être était-elle totalement différente une fois redevenue « civile ». La scène transformait parfois le plus timide des introvertis en modèle d’affirmation et de charisme. En tous les cas, le sorcier n’était pas d’accord avec lui-même sur l’âge à lui donner. Dans son visage on trouvait parfois un aspect juvénile, elle n’avait aucune ride, une peau jeune malgré les marques de pauvreté. Et pourtant, on la sentait déjà maître d’elle, adulte. Du moins dans la danse. Elle plaçait son pied avec précision, sans en avoir l'air. Ses mouvements dégageaient une sensualité presque indécente, renforcée par le mouvement de ses vêtements. Sans corps entier était objet d'expression, jusqu'au bout des doigts. Hypnotisant.

James ne parvenait à en détacher son regard, entre admiration de la danse et tentative d'en savoir plus par l'observation. //




*Englishman in New York, Sting
Elerinna Calaelen

Ancien(ne)





MessageDate du message: Ven. 16 Jan 2015, 23:21  Répondre en citant

// Il n'y avait pas de pause, pas de temps mort au divertissement pour la foule bruyante et avide de spectacle. Des yeux globuleux sur des visages gras, voilà ce que voyait Aliya tandis que son visage à elle tentait de n'exprimer rien d'autre qu'un sourire de scène. Un sourire forcé, ça les musiciens le savaient, mais qui d'autre aurait pu s'en douter ? Personne ne pouvait soupçonner les sentiments opposés qui la traversait alors. Cet amour de la danse, la confiance qu'elle portait à ses mouvements, la connaissance de son corps de ses petits pieds jusqu'au bout de ses doigts, la passion qui l'habitait et lui offrait un voile de réconfort. Mais sa bulle était percée par la haine, par l'envie de hurler à la foule "Regardez moi ! Ne me regardez pas seulement danser, regardez moi !" Et qu'auraient-ils vu ? Une enfant à peine, mais déjà une femme déchirée. Il n'y avait rien d'autre qu'elle pouvait faire que de danser, et de porter son seul sourire sincère aux enfants qui courraient et fixaient un court instant leurs yeux innocents sur la jeune fille.

Les enfants étaient son public favori, car ils ne comprenaient pas encore pourquoi elle était là, pourquoi elle se donnait en spectacle, pourquoi devant elle il y avait des pièces ni la raison pour laquelle, lorsque la musique s'arrêtera, elle se baissera pour les ramasser et sera de nouveau ignorée et méprisée par le monde comme une pestiférée.

Parcourant des yeux la foule qui l’applaudissait encore tant que durait la musique, elle croisa le regard d'un homme qui contrastait avec les habitués du lieu. Un air sérieux semblait habiter tout son être avec son costume saugrenu tout droit sorti d'un autre monde. Elle maintient pourtant son regard, avec un air inconscient de défi. Malgré toute la rigueur et l'étrangeté qui se dégageaient de cet inconnu, elle perçut dans ses yeux cette lueur atypique, celle d'un grain d'humour, d'un zeste folie qu'Aliya se surprit à apprécier. L'homme n'applaudissait pas, de quoi attirer d'autant plus la curiosité de la danseuse. Mais par cette fierté qui a souvent poussé le jeune fille à refuser les actes de pitié, les mains tendues, par cet même orgueil qui la faisait tenir encore debout quand ses genoux lâchaient, elle leva le menton, haussa un sourcil et détourna les yeux. Elle, l'enfant des rues, méprisait la foule quelle qu'elle soit, haïssait ces hommes qui la défiguraient et qui l'auraient laissée crever après avoir passé une nuit avec elle. Elle, qui n'avait pas voulu faire de distinction entre ces charognards et cet homme, pourtant bien différent...

Alors qu'elle n'avait cessé de danser, des gouttes de sueur perlaient sur ses épaules nues et la musique s’atténuait, pour finalement disparaître et rester un bourdonnement lointain dans l'oreille de la jeune fille. Elle s'était immobilisée, l'air impassible devant les dernières exaltations de joie de la foule, devant les derniers applaudissement qui se mourraient. La vie de la place d'Al-Jeit reprenait son cours, et la foule commençait à circuler. Le rideau s'était fermé métaphoriquement seulement, mais c'était bien plus qu'un bout de tissu qui séparait désormais la danseuse de son public. Un monde les divisait, un fossé infranchissable.

Elle se baissa nonchalamment pour ramasser les dizaines de pièces jetées au sol, avant de les déposer dans son tissu et de l'enrouler comme un baluchon au contenu précieux. S'engageant à travers la foule avec hâte pour retourner auprès de son frère et de sa soeur, elle baissa la tête et se faufila à travers l'agitation, sans s'apercevoir qu'elle fonçait droit dans l'homme au costard. Le choc fut brutal, inévitable, si bien qu'Aliya eut un mouvement de recul soudain. Ses yeux se figèrent sur son visage, ne parvenant à déterminer s'il lui inspirait confiance ou mépris. Elle prononça finalement d'une voix qui se voulait sèche : //

- Vous ne devriez pas rester là, vous bloquez tout le passage.

// Ses yeux trahissait cependant un semblant d'engouement pour cet homme qui l'intriguait, et c'est certainement ce qui la poussait à ne pas le contourner pour s'enfuir à travers les rues transversales à la Place. Elle regrettait presque d'avoir détourné les yeux il y a quelques minutes encore, lorsque la danse lui donnait cette confiance en elle qu'elle ne faisait que semblant de posséder lorsque la musique s'arrêtait. Elle commençait à voir en lui, avant même de le connaître, un vrai gentil, de ceux qu'elle ne croisait que rarement au détour d'une rue. Et c'était ce mélange improbable de sérieux et d'humour qui lui rappelait à quel point elle aurait aimé que ce père fut ce genre d'homme. Si tant est que "ce genre d'homme" existe réellement. //


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Ancien(ne)





MessageDate du message: Jeu. 26 Mar 2015, 22:16  Répondre en citant

//La musique s'acheva, tout comme la danse qui l'accompagnait. L'une n'avait pas de sens sans l'autre. On avait beau pouvoir les séparer, il n'y avait que lorsqu'harmonie et ballet ne faisaient qu'un que le spectacle était complet.

Mais si James était encore à moitié dans les vapes, touché par le Beau, ce n'était pas le cas de tous les hommes du public. Leurs préoccupations étaient plus terre-à-terre, et les commentaires gras fusaient. Cela fit revenir fissa l'anglais à la réalité. Il en était ainsi dans le monde : la saleté, la crasse, le bas niveau revenait toujours. Faites le ménage, et deux minutes après vous devrez repasser votre chiffon ou l'aspirateur. Cuisinez un beau gâteau ? Sitôt mangé, il vous pèsera dans l'estomac. Votre toile est digne d'un Da Vinci ? Cachez-là, mettez là dans l'obscurité et sous vide au risque de l'altérer. Et parmi toutes ces paillettes de problèmes matériels, ajoutez le comportement des hommes. La vulgarité, l'égoïsme, le vandalisme, la recherche de notoriété à tout prix, les pensées réduites... Ah ! Que de bêtise ! Ne pouvait-on pas se délecter du Beau sans le salir ? Sans le souiller par les mots ou des altérations physiques ? Le Beau était-il si violent aux yeux de certains ?
Était-ce une manière d'entrer en sa possession, de le faire sien ?
Ce Beau qui m'attire, et si j'y apposais ma marque ? Regardez, j'ai le pouvoir de le rendre moche... était-ce à cela que pensait les vandales ?
Ainsi, en salissant le Beau, on le rabaissait à notre niveau. Ce qui était une pureté inaccessible et immaculée devenait bas, touchable... moins éblouissant... et finalement il ne nous faisait plus ressentir notre médiocrité.
Car en le rabaissant, on était passé au-dessus. Nous étions plus puissants que ce Beau.
Quel sentiment délicieux, de se sentir si fort, si important, si brillant, si formidable. Grisant.

Une telle attitude débectait l'anglais. Il s'en sentait presque gênait pour la demoiselle qui méritait autre chose que de la lubricité. Heureusement tout le monde dans le public ne réagissait pas de la même manière que le petit groupe de "Messieurs" à moustache devant James. Les applaudissements de la majorité étaient sincères. L'enthousiasme suscité était à la mesure du show !

Alors que la vie reprenait son cours, l'employé du Ministère en revint à une étude qu'il avait quelque-peu délaissée : celle des instruments de musique qui avaient été utilisés. D'une part d'un point de vue technique, il souhaitait savoir de quel genre d'instrument il s'agissait, s'ils étaient comme dans son monde, s'ils avaient subi une quelconque interaction avec la "magie" de ce monde-ci... Il voulait également en apprendre plus sur leur état d'usure. Étaient-ce des modèles récents, entretenus avec soin ? Ou bien étaient-ils une véritable extension des artistes, portant eux-aussi les blessures de la vie de leur propriétaires ? Gémellité ou contraste ? Quel rapport ces personnes entretenaient-ils avec le mode d'expression de leur art ? //

- Ouch.

// Sans qu'il n'y comprit grand chose, il manqua de perdre l'équilibre et de tomber. On venait de le percuter assez violemment. Il eut toutefois l'heureux réflexe de faire un pas vers l'arrière, de contracter les quelques abdos qu'il avait et de basculer son poids sur une autre jambe d'appui. Comme quoi, les entraînements dispensés par le Ministère à ses équipes de terrain payait ses fruits.
Cela ne l'empêcha pas de se faire prendre une remarque par la personne qui venait de lui rentrer dedans. D'un ton sec, elle lui reprochait de se trouver sur le passage. C'eut été malvenu de la part d'un badaud quelconque de faire ce reproche. Il avait le droit, en tant que piéton simple, de stationner comme bon lui semblait dans cet espace public. Sauf que cette personne n'était pas n'importe-qui ; c'était la danseuse qui venait juste de faire sensation. Ses mots paraissaient donc très ironiques, ils ne relevaient plus du manque de correction mais de maladresse ou d'une taquinerie mal exprimée. Alors qu'il s'apprêtait à faire le fâché tout rouge, James reprit une inspiration simple et répondit calmement, un petit sourire complice au coin des lèvres. //

- Mais je ne serai pas planté là, au milieu du passage, si une certaine animation de rue n'avait pas retenu mon attention !

// Une façon détournée de confesser à l'artiste qu'il avait été captivé par le spectacle au point d'en être encore sous le charme.

Cette proximité n'avait pas que du bon. De près, la pauvreté d'Aliya se faisait moins discrète encore. Sa peau, ses cheveux, ses vêtements... le peu de chair sur ses pommettes qui manquaient de la teinte rosée des gens de son âge... Autant de signes qui trahissaient la misère. Elle n'était plus la danseuse rayonnante et éblouissante, mais une jeune fille à la fois fragile et combattive. Elle n'inspirait pas la pitié. D'ailleurs, elle ne semblait pas la rechercher, cette pitié. C'était tout à son honneur. L'honneur... ce détail qui n'était rien mais qui était tout...
En tous cas, James, perturbé par le regard qu'elle lui lançait et touché par sa situation, ne put s'empêcher de poursuivre. //

- Depuis quel âge dansez-vous ? j'ai rarement vu personne si jeune être si douée...

// Il lui aurait bien proposé un vrai repas, à elle et aux musiciens, mais venant de la part d'un gars à l'accent et aux vêtements bizarres, il craignait que ce soit mal perçu. Pour l'heure, il préférait faire connaissance, se concentrer sur l'humain. L'humain, c'était un peu plus que le niveau primaire -faim, soif, sommeil-, mais c'était bien plus rassembleur et universel. //


Dernière édition effectuée par un ancien joueur (Ven. 27 Mar 2015, 00:20) ; édité 1 fois

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Elerinna Calaelen

Ancien(ne)





MessageDate du message: Dim. 03 Mai 2015, 22:52  Répondre en citant

// Dévisageant celui qui se trouvait alors devant elle, Aliya se désintéressait de la foule compacte de badauds qui défilait tout autour en un ballet incessant. Le mot "ballet" était cependant bien trop fort pour décrire le lieu. La musique avait cessé, l'euphorie s'était éteinte avec elle, laissant simplement place à la lassitude sur les visages des hommes pressés et au faux engouement des voyageurs.
La brune n'avait jamais compris l'admiration que certains pouvait vouer à la ville. Il est vrai que sa construction atypique en laissait plus d'un béat, mais elle y avait vécu si longtemps que plus rien ici ne pouvait l'émerveiller. Son monde d'extase à elle se trouvait dans la danse .. et dans sa tête de temps à autre, quand elle se surprenait à imaginer ce à quoi le paysage pouvait ressembler au delà de ces murs.

Plus rien ne la surprenait dans le monde réel, plus rien n'attirait son regard excepté peut-être cet homme. Après qu'il eut parlé, la jeune fille aurait voulu le contourner et simplement s'enfuir. Elle était lassée de cette journée, lassée de le défier du regard pour s'affirmer, lassée de se forcer à ne pas baisser les yeux, à ne pas paraître faible et affamée. Mais l'étrangeté qui se dégageait de lui la retint, comme un aimant. Elle restait de marbre, un pilier froid au beau milieu de la foule mouvante sous les rayons brûlants du soleil. Et puis finalement sa question la fit sursauter, comme une surprise qui lui explose à la figure. //

- Depuis quel âge dansez-vous ? j'ai rarement vu personne si jeune être si douée...

// Elle était habituée à ce que l'animation retienne l'attention des passants, si bien qu'elle n'avait pas même pu prendre la remarque de l'homme au costard comme un compliment. Mais cette question, comme si l'espace d'un instant elle aurait pu croire qu'il s’intéressait à elle, en tant que personne. Pour un étranger, il paraissait normal qu'il soit quelques peu impressionné par les attractions des rues, mais la vouvoyer, l'approcher... Que pouvait-il bien attendre d'elle ? La méfiance pointait dans ses yeux, mêlée à une sorte d'intrigue qui rendait son regard perçant, déstabilisant. Son corps était un pur objet inoffensif, mais ses yeux pouvaient tuer. Elle voyait à travers eux comme à travers une vitre, ils filtraient le monde pour n'en tirer que le mauvais, pour n'en voir que la noirceur abyssale. Et tous ses sens semblaient parfois répondre à cet unique but, de ne sentir que le mal autour d'elle, de se rendre adversaire et victime d'événements qu'elle ne faisait que subir. Au bout d'un court instant, elle répondit, sur la défensive. //

- C'est que vous n'avez pas du beaucoup voyager ..

// Et puis se rendant compte de la froideur avec laquelle elle s'était exprimé, et craignant de couper court à la conversation et de voir l'homme, qui avait piqué à vif sa curiosité, faire demi-tour et s'éclipser dans la foule, elle se reprit. //

- Je danse depuis que je sais marcher je crois. Et je ne suis pas si jeune.

// Tentant peut-être de se faire passer pour une femme plus âgée qu'elle ne l'est réellement, Aliya s'efforça de se donner un air mature, se redressa et se promit d'accueillir plus correctement la prochaine remarque de son interlocuteur. Mais son impulsivité et ses réactions imprévisibles l'avaient toujours empêché de paraître polie. "Chassez le naturel et il revient au galop .." Les mots sortaient bien avant qu'elle ait même pensé à l'impact qu'ils pouvaient avoir. Elle fit glisser un regard gêné tout autour d'elle, s'excusant presque d'être là, n'imposant plus d'aucune manière sa présence comme lorsqu'elle dansait. Les gens la voyait parler, depuis quand parlait-elle ? Les jeunes filles des rues ça ne parle pas, ça ne rit pas, ça n’intéresse pas outre mesure les passants .. Alors elle en déduisit, sans peine et comme si ça coulait de source, que l'homme au costard avait pris pitié. //


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Hilde

Ancien(ne)





MessageDate du message: Ven. 08 Mai 2015, 21:52  Répondre en citant

// Hop, le petit jugement de valeur gratuit. Une attaque facile sur laquelle James préféra ne pas s'attarder. Pourtant, il avait pas mal voyagé avec son métier, et rencontré beaucoup de monde de toutes les couches de la société. Pour ne pas dire des sociétés, puisqu'il ne s'était pas cantonné aux sorciers. Il lui arrivait parfois d'avoir à faire à des moldus. En revanche, il était vrai qu'il ne s'était jamais aventuré aussi loin de chez lui. Mais qui pouvait se targuer d'être passé dans un autre... monde... un autre univers... une autre dimension ? Pour la faire courte, il avait plusieurs expériences de voyages variés, et cette demoiselle lui semblait soudainement trop juger à la première impression. A moins que ce ne fut son sens de la répartie. Un atout pour elle ? Pour ne pas se faire écraser ? Attaquer, lancer des piques, pour ne pas montrer de faiblesse. //

- Pas si jeune ? Je suis pourtant indiscutablement plus âgé que vous. Or je ne me considère pas comme vieux...

// Il fit une moue faussement vexé. Cela ne dura pas ; il reprit. //

- A vôtre âge, on trouve souvent des techniciens virtuoses ou de véritables artistes qui compensent la technique par l'expressivité, le rapport au public. Mais vous, vous savez allier les deux ; vous en êtes à ce stade où des mouvements complexes nous paraissent faciles et naturels. Votre danse impressionne la raison et l'émotion. Elle touche le beau, l'esthétique, mais aussi les sentiments. Rare sont ceux qui y arrivent, et bien souvent il s'agit du fruit d'un entraînement sans compromis et d'expériences de la vie. L'exercice et la maturité.

// Ouf, il avait terminé sa tirade. Tout ce blabla pour se justifier... Il avait été plus piqué par les paroles de la jeune fille qu'il ne voulait bien l'admettre. Il tenait à lui démontrer qu'il n'était pas un niais tocard, mais que son raisonnement était réfléchi et fondé. Du moins en avait-il l'impression. Et puis, la danseuse ne pouvait pas balayer si facilement ce compliment. C'était trop facile d'esquiver, de dévier plutôt, ce qui pouvait nous toucher. Parfois, il fallait savoir le regarder en face ; que ce soit facile ou non. Ce n'était pas toujours source de blessure. //


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Elerinna Calaelen

Ancien(ne)





MessageDate du message: Dim. 31 Mai 2015, 15:44  Répondre en citant

// L'air presque vexé de la remarque, l'homme au costard ne cessait d'éveiller en Aliya une curiosité grandissante. Il paraissait prêt à continuer son discours, à entamer une discussion avec elle. Comme c'est improbable... Elle avait presque l'impression que les passants autour ralentissaient pour les dévisager, étonnés eux-aussi que deux êtres aussi différents puissent se retrouver à discuter sur la place publique. En réalité, la foule n'en avait que faire, et se contentait de défiler, itinérante et bruyante. //

- A vôtre âge, on trouve souvent des techniciens virtuoses ou de véritables artistes qui compensent la technique par l'expressivité, le rapport au public. Mais vous, vous savez allier les deux ; vous en êtes à ce stade où des mouvements complexes nous paraissent faciles et naturels. Votre danse impressionne la raison et l'émotion. Elle touche le beau, l'esthétique, mais aussi les sentiments. Rare sont ceux qui y arrivent, et bien souvent il s'agit du fruit d'un entraînement sans compromis et d'expériences de la vie. L'exercice et la maturité.

// A mesure qu'il parlait, Aliya voyait se matérialiser chacun de ses mots par un geste, un pas de danse qu'elle faisait souvent, et elle s'aperçu alors qu'il avait raison. Peut-être était-elle talentueuse, peut-être savait elle allier complexité et beauté malgré son jeune âge, et alors ? Qui d'autre que lui aurait pu remarquer cela ? Invisibles à un œil non-expérimenté, ses techniques, ses mouvements passaient inaperçus. Seul le spectacle importait le public, avide de sonorités bondissantes et d'ondulations sensuelles. Quant à l'expressivité, connaissaient-ils seulement ce mot ? Elle-même ne le comprenait que dans la danse, sans en connaître la définition. //

- Je vous remercie, je suppose .. Je n'ai pas l'habitude d'entendre ça de la bouche d'un spectateur. Je n'ai pas l'habitude d'entendre ça tout court, à vrai dire.

// Et voilà, une phrase plus de deux mots moins emplie d'amertume et de méfiance. Son ton s'était radouci, un homme qui parlait ainsi de la danse ne pouvait être un ennemi. De là à en faire un ami, il y avait encore un fossé. Un précipice de manque de confiance évident. Mais l'envie de fuir ou de l'insulter l'avait au moins temporairement quittée.

Elle s'approcha d'un pas de l'homme au costard, pour mieux l'entendre, espérant que son initiative serait perçue comme une marque de politesse quelconque qui ferait oublier sa condition misérable et son piteux état. Mais le bruit d'une foule qui s'écarte la fit aussitôt reculer. Les muscles de ses jambes tressaillaient, prêts à s'élancer dans la direction opposé du danger qui s'avançait. Les bruits de lourdes chausses résonnaient sur le pavé, et les badauds s'écartaient un à un pour laisser le passage à une troupe de quatre marchombres au regard sévère. Que faisaient-ils en plein jour au beau milieu des rues marchandes ? Deux d'entre eux s'arrêtèrent nets, postés d'un bout à l'autre de la place, et leurs deux congénères continuèrent leur marche, droit vers elle. //

- Aliya Tintallë ?

// Le regard apeurée comme une biche prise au piège par le chasseur, Aliya recula, et chercha des yeux une issue, une sortie de secours. La voyant prête à s'enfuir, l'un des marchombre lui attrapa le poignet sans violence, mais d'une main ferme, allumant non plus la peur mais la haine dans les yeux de la jeune fille. Elle reporta enfin son attention sur l'homme au costard, qui devait certainement être éberlué devant la scène qui se déroulait sous ses yeux. //

- Aidez moi, ne les laissez pas m'emmener. Je n'ai rien fait, lâchez moi ! s'était-elle mise à hurler.

- Mademoiselle calmez-vous, nous souhaitons simplement vous emmener un peu à l'écart pour vous faire parvenir une information importante. Je vous en prie suivez nous.

// Tirant de toutes ses forces pour s'échapper de l'emprise du maître marchombre, Aliya n'entendit pas sa voix qui se voulait rassurante, et implorait du regard l'étranger. Pris à parti au beau milieu des passants, il ne pouvait pas décemment la laisser se faire arrêter. Était-ce seulement l'intention des marchombres ? Ces derniers continuaient vainement leurs tentatives pour la calmer, sans lâcher prise. //

- Mademoiselle ! C'est à propos de votre grand-père, cessez donc de vous débattre !

- Vous mentez, je n'ai pas de famille ! Lâchez moi !


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Joueuse


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MessageDate du message: Ven. 21 Aoû 2015, 07:17  Répondre en citant

[¤ Intrusion soudaine d'Aksel Tzâfihyr, en promenade dans les ruelles ~ ¤]


// Aksel était revenu il y a peu de son périple dans la forêt des Faëls, le cœur un peu plus léger. Il n'avait pas rencontré sa mère, comme il l'avait espéré dans ses rêves les plus fous. Mais il avait rencontré cette jeune femme, cette Faëlle un peu plus vieille que lui ; et d'instinct, il avait senti un lien entre eux. Qui pouvait-elle bien être ? Une jeune tante ? Un cousine ? Une.. Sœur ? Il n'avait pas reçu de réponse à ses questions, mais... Savoir qu'il y avait quelqu'un, là-bas, une Faëlle qui partageait peut-être son sang - tout de moins, c'était ce que lui criait son intuition... Il était heureux de l'avoir rencontrée.

À présent, il lui tardait de reprendre son apprentissage sur la Voie aux côtés de Syane, le seul endroit où il se sentait pleinement lui-même. Il avait hâte que la jeune femme lui communique sa date de retour, cela faisait déjà deux mois qu'elle était partie en expédition. Depuis qu'il avait commencé sa carrière d'apprenti marchombre, il ne pouvait plu s'en lasser. C'était presque comme une drogue.

Non. Pas une drogue. Son Chemin, sa Destinée, son Avenir. Sa Voie.

Comme à son habitude, Al-Jeit piaillait joyeusement de toutes parts. Ce n'était pas l'animation qui manquait la ville, ça, c'était sûr. Il y en avait même beaucoup trop, en fait. Dont beaucoup de parasites gâchant le plaisir de découvrir de vraies merveilles. La rue était tellement bruyante qu'il aurait fallu une ouïe de Faël pour distinguer la musique jouée à quelques ruelles de là, sûrement par un petit groupe de musiciens impécunieux. Voila qui tombait bien, Aksel avait cette ouïe.

Guidé par son oreille, le jeune apprenti Marchombre se faufila à travers la foule, aussi discret et indétectable qu'un félin. //

- Au secouuurs ! Au secouuuurs ! piailla une perruche verte qui venait de se prendre dans un fil pour étendre le linge, quelque part au-dessus de la tête des passants.

// Ok. Pour le caractère indétectable, en présence de Pichu, c'était à revoir. //

- Tiens bon Pich', j'arrive, décréta le garçon en rigolant.

// Aksel avisa le mur sur sa droite, et l'escalada souplement jusqu'à arriver à la hauteur du fil. Pichu s'était emmêlé les pattes dans une sorte de... soutien-gorge ? Un peu gêné, le demi-faël se concentra sur sa mission, qui était de libérer son oiseau. Peu importait de quoi il était prisonnier, aussi ridicule que ce fut... //

- Oh, arrête de bouger, tu me m'aides pas là, ordonna-t-il à l'intention de sa perruche.

// Soudain, un cri perça le tumulte ambiant, tout près d'ici. Depuis s position en hauteur, Aksel avait un point de vue optimal. C'est pourquoi il repéra immédiatement la jeune fille aux cheveux noirs bouclés et à la silhouette de danseuse, qui faisait partie de son cercle de connaissance. Et qui paraissait très mal partie, entourée de quatre hommes vêtus de noir, dont un lui tenait fermement le poignet. Son association d'idées se fit très vite. //

**Mercenaires du Chaos**
pensa-t-il sur le coup.

// Son sang ne fit qu'un tour. Adoptant un comportement primesautier, le jeune homme grimpa jusqu'en haut du mur et courut à son sommet jusqu'à l'emplacement de l'agression, où il se laissa tomber sur l'un des hommes avec un redoutable cri de guerre : //

- Yataaaaaa !!!!! hurla-t-il.

// L'homme n'avait pas vu son adversaire venu du ciel arriver, et s'effondra sous le poids et l'inertie du jeune garçon, amortissant la chute de celui-ci par la même occasion. Puis avant que les autres puissent réagir, Aksel se précipita vers l'individu qui avait attrapé Aliya et balança son pied, d'un coup mû par sa rage et sa colère, pour lui infliger un douloureux coup de talon.

Il tenta.

Tel un courant d'air, l'homme esquiva le coup d'une simple pivotation. Aksel se rattrapa comme il put sous l'effet de surprise, et le prochain coup ne tarda pas. Les genoux du jeune homme se plièrent, le forçant à se jeter à terre. Ne s'avouant pas vaincu, l'apprenti Marchombre exécuta une roulade sur le côté pour échapper à ses adversaires.

C'est alors qu'il se rendit compte qu'il n'y avait pas d'adversaires.
Les hommes étaient des Marchombres. Tout comme lui. A la différence près que ceux-là n'étaient plus apprentis, mais des membres accomplis de la guilde.
Sur le coup, il perdit l'usage de la parole. //

- ...

// Puis comme les marchombres ne l'attaquaient plus, il se releva, et recula de trois pas en arrière. //

- Hrrm... Qu'est-ce qu'il se passe ici ? se recontenança-t-il en souriant innocemment.


Dernière édition effectuée par Thalia Gilsayan (Mer. 03 Juin 2020, 20:24) ; édité 1 fois

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Elerinna Calaelen

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MessageDate du message: Mar. 22 Sep 2015, 20:08  Répondre en citant

// Comme des liens indénouables, les mains des marchombres enserraient ses poignets, et à chaque mouvement l'étau se resserrait. A chaque tentative de s'échapper, à chaque secousse pour se débattre, la douleur devenait un peu moins supportable. Aliya avait cessé de hurler mais se sentait profondément bafouée, honteuse d'attirer ainsi les regards, d'être la nouvelle bête de foire de la place publique pendant que pas un de ces badauds ne daignait bouger un cheveux pour la défendre. C'était ainsi, la conception de la justice en Gwendalavir ? Les marchombres pouvaient aller et venir, s'emparer d'une jeune fille dans la rue et personne ne cillait, parce qu'elle était habillée en haillons ? Elle s'imaginait fort bien qu'il n'en aurait jamais été de même pour une émule de l'Académie, pour une princesse d'un monde lointain ou elle ne savait quelle bourgeoise de bonne famille, oh ça non ! Les preux chevaliers auraient accouru en masse, et les braves gens n'auraient pas manqué de s'insurger contre cette injustice.

Sa rage se faisait sourde, grandissante. Sa gorge lui brûlait de ne pouvoir hurler. Et à sa plus grande surprise, le cri vint d'ailleurs, d'une autre voix que de la sienne. //

- Yataaaaaa !!!!!

// Tous les regards se tournèrent vers le jeune homme qui faisait irruption dans le décor. La tignasse semblait familière à la jeune fille, mais dans la foule et avec cette douleur, lancinante, aux poignets, impossible de dire s'il s'agissait bien du jeune homme à la perruche rencontré dans les souterrains. Elle croyait pourtant avoir presque rêvé cet épisode .. Elle se souvenait de la fuite, de s'être perdue, d'avoir rencontré quelqu'un mais il faisait si sombre, et elle avait si mal. Puis elle s'était réveillée, sans savoir où ni comment elle avait atterri là. Alors il y avait bien ce prénom 'Aksel' , et cette perruche verte, difficilement oubliable. Mais du reste, il se pouvait très bien qu'il ne s'agisse que d'un songe, d'une fièvre qu'il l'avait faite halluciner.

L'instant d'après elle sentit l'étreinte se desserrer, quelques millimètres, et en une seconde elle avait tiré si fort, si brusquement qu'elle manqua de tomber à nouveau. Surpris d'avoir eu à esquiver un coup de pied, et plus encore d'avoir perdu sa prise, le marchombre ne savait plus où donner de la tête. Un silence se fit, ni ses ravisseurs, ni son sauveur ni même les passants ne savaient que faire. //

- Hrrm... Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

// La nouvelle disposition spatiale était à l'avantage d'Aliya, il lui suffisait de se mettre à courir, très vite, dans la brèche que formait la foule à sa droite. Mais comme une enfant stupide, elle restait fixée sur le jeune homme. C'était lui, elle ne l'avait pas rêvé. Le même oiseau, le même sourire. Le même air rassurant .. Alors pour la première fois de sa vie elle renonça à la fuite, et prit la parole. //

- Ces hommes ont voulu m'emmener.. dit-elle d'un timbre accusateur.

// Bien entendu, elle ne se rendait pas compte à quel point elle était loin de la vérité, ces hommes ne lui voulaient en réalité pas le moindre mal. Mais des années de méfiance avait forgé en elle quelque chose d'indiscernable, quelque chose qu'on ne pouvait percer avec quelques paroles apaisantes. Quelque chose de froid. //


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MessageDate du message: Mar. 29 Sep 2015, 17:50  Répondre en citant

    // Le regard du jeune homme oscillait entre Aliya, qui avait réussi à se libérer de l'étreinte de son agresseur grâce à sa diversion, et les Marchombres, affichant un éternel air impassible. Enfin, si l'on mettait à part cette petite flamme dangereuse brillant dans l’œil de celui tout à droite... Celui-là ne lui inspirait clairement pas confiance. L'orphelin nota dans un coin de sa tête de l'éviter cordialement s'il avait l'occasion de le recroiser.

    Le demi-faël regarda tout autour de lui, de plus en plus gêné. Tout le monde dans un rayon de dix mètres semblait le fixer d'un regard inquisiteur, si bien qu'il sentit son visage s'empourprer, non pas de timidité, mais de honte et de désarroi. L'une des multiples disciplines dans lesquelles un Marchombre accompli se devait d'exceller était la discrétion, or il ne trouvait rien de mieux que d'attirer l'attention de toute la foule sur lui, et sur les autres Marchombres par la même occasion. Il allait se faire tuer.
    Considérant la situation trop dangereuse ou trop ennuyeuse, Pichu quitta le perchoir sur son épaule à cet instant-là, et disparut derrière une maison. //

** Lâcheur. **

    // Un détournement furtif du regard d'Aliya l'alerta alors. Il s'aperçut que la brune demoiselle avait remarqué un percée dans la foule, du style échappatoire parfait où personne ne pourrait la retrouver. Une vague de panique traversa son esprit. //

** Je t'en prie, non, ne pars pas toi aussi. Ne me laisse pas tout seul avec le poids et la responsabilité de mon énorme bêtise. Sil-te-plait. S'il-te-plait. **

    // Aksel interrompit ses prières mentales en s'apercevant, de un, qu'Aliya était encore là, alors qu'elle serait sûrement déjà partie si telle eût été son envie, et de deux que de toute manière, un telle fuite aurait été ridiculement inutile, car les Marchombres n'auraient eu aucun mal à la retrouver foule ou pas... A moins qu'un passant inédit la transporte à l'autre bout de Gwendalavir par le biais d'un pas sur le côté. Il sourit en s'imaginant la scène. Pouf, la fille qui disparaît d'un coup.

    Le marchombre tout à droite dut mal interpréter son sourire, le prenant sans doute pour de la moquerie, car il le mitrallait à présent allègrement du regard, si bien qu'Aksel aurait juste eu envie de prendre la place de Pichu pour s'envoler ailleurs en cet instant là.

    La douce voix d'Aliya se fit alors ouïr, chargée de reproches. Sous-entendus bien sûr. //


- Ces hommes ont voulu m'emmener... Expliqua-t-elle.

    // Aksel aurait bien répondu à cette accusation par un "ah ben je comprend ta réaction, c'est vrai qu'ils sont plutôt effrayants" mais il craignait trop que les yeux devenus brasier du Marchombre oriental ne se transforment en langue de feu pour venir le réduire en un petit tas de cendres. Mieux valait arrêter de faire des gaffes et essayer d'agir... sagement. //


- Oh. Je vois. Intéressant. On pourrait en discuter en allant se promener plus loin ? proposa-t-il sur un ton adorable.

    // Tout ce qui comptait pour le moment, c'était de partir autre part qu'au milieu de cette foule trop curieuse qui les entourait. De toute manière, si les Marchombres devaient annoncer quelque chose à Aliya, car le jeune homme se doutait fortement de la raison qui les avait amenés à partir à la rencontre de la jeune danseuse, ce ne serait pas au centre d'un public aux oreilles avides. //


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