[Event]Monde Incertain

[Assora]

// Aussitôt le cadenas ouvert, Zaranki s’engouffra dans la pièce suivante, provoquant quelques murmures de protestation parmi les élèves fatigués. Assora, elle, était surtout impatiente de continuer, et ramassa rapidement ses affaires avant de suivre les professeurs.

Quelques temps plus tard, la jeune Gryffondor découvrait l’orée de l’Irtych Violet. Le feuillage dense et mauve piqua la curiosité de la rouge et or, qui écouta attentivement les explications de leur professeur. Elle se laissa saisir par l’atmosphère silencieuse et feutrée, presque pesante, de la forêt, rompue seulement par les craquements des brindilles sur lesquelles les élèves marchaient, et des cris lointains de créatures qu’elle ne reconnaissait pas. Alors que certains de ses voisins semblaient inquiets, Assora se sentait exaltée par tant de mystère, de nouveauté et de danger. De toute façon, ils ne risquaient rien en compagnie de Zaranki et des chevaliers de Bromotul. En fait, la jeune sorcière espérait même qu’une créature menaçante surgirait des bosquets, pour voir leurs accompagnateurs se battre. Aussi fut-elle quelque peu déçue lorsque le petit groupe arriva, sans encombre, dans une clairière, où il s’arrêta. //

- Ah, c’est ici ! La personne que nous attendons n’est pas encore arrivée, vous avez de la chance ! Profitez-en pour souffler un peu, et boire, surtout ! C’est important après un effort physique !

// La Gryffondor s’assit dans l’herbe, et s’aperçut, l’excitation retombée, qu’elle avait effectivement soif, et que son estomac gargouillait. Elle se sentait aussi fatiguée, mais réprima un bâillement. Zaranki était posté non loin, et il était hors de question qu’elle lui offre une excuse pour un sarcasme de plus sur les capacités des élèves. Cependant, la jeune fille laissa sa concentration baisser, et elle sursauta légèrement lorsque le professeur d’Art du Combat appela d’une voix forte : //

- Kahlaï ?

//Assora tourna la tête pour apercevoir le nouvel arrivant sortir de l’ombre des arbres, et tendit l’oreille lorsqu’une voix grave répondit au professeur : //

- C’est bien moi, Zaranki !

//Le chasseur suscita bon nombre de murmures dans les rangs des élèves, surtout chez les jeunes filles. Assora, quant à elle, devait bien reconnaître qu’il possédait un physique avantageux, mais aurait préféré qu'elles se taisent pour pouvoir entendre les explications de Zaranki. Heureusement, ce dernier les fit taire rapidement, et la rouge et or ne perdit pas une miette des paroles du professeur. A la mention d’une énigme, elle se redressa, définitivement réveillée, et sortit son carnet et son crayon. Après quoi, elle écouta attentivement les consignes du dénommé Kahlaï. //

- Bonjour, au fait, jeunes élèves de Poudlard ! J’espère vous revoir plus tard quand vous serez en mission pour Gifdu et Bromotul !
Voici mon énigme, destinée à voir si vous seriez digne d’être un Chasseur de l’Irtych Violet. Elle est très simple dans sa formulation… mais la réponse, si elle est une, n’est pas évidente :

Si je vous demande de tuer deux cent sangliers chacun en moins d’une heure, que faites-vous ?

Spoiler :

//Aussitôt, la Gryffondor se mit à réfléchir. Elle reposa machinalement son matériel, jugeant qu’il s’agissait d’une réflexion ne nécessitant pas qu’elle écrive son raisonnement. // ** Voyons voir… Tuer deux cent sangliers seul en moins d’une heure… C’est un chiffre énorme, surtout pour si peu de temps, donc je peux déjà tirer un trait sur l’utilisation des armes. Ensuite… Je pourrais mettre le feu à la forêt. En tenant bien compte du vent, il pourrait se propager très rapidement. Avec une bonne réflexion sur l’emplacement des foyers, je pourrais empêcher les sangliers de s’échapper. Mais… cela détruirait en grande partie la forêt, et les sangliers ne seraient pas les seuls à mourir. Ça n’est pas cohérent avec le respect que les chasseurs ont pour la forêt. Réfléchissons… Je pourrais repérer le point d’eau auquel ils vont tous s’abreuver, et l’empoisonner. Seulement, là encore, les sangliers ne seront pas les seuls à s’y abreuver. De nombreux animaux mourraient également, et les plantes à proximité risquent d’être également touchées. Là encore, c’est trop nocif pour la forêt pour coller avec leur mode de vie… ** //Après avoir réfléchi quelques minutes de plus, Assora se dirigea vers Kahlaï, et lui annonça sa réponse:// - A moins que vous n’ayez une excellente raison de me demander de tuer deux cents sangliers en moins d’une heure, et encore, je ne sais pas si vous pourriez en avoir une, voici ce que je ferais : je refuserais. En effet, je ne vois pas de moyen suffisamment rapide qui ne nuise gravement à la forêt et à ses autres habitants, or je pense que les chasseurs de l’Irtych Violet respectent trop la nature pour la dégrader à ce point s’ils peuvent l’éviter.

[Kathleen Hayden]

// C'est avec joie que Kathleen vit les élèves éviter un à un le piège que leur tendait Zaranki. En effet, tuer 200 sangliers aurait été une aberration aux yeux des chasseurs qui vivaient en accord avec la nature. La professeure de Graphème était fière de ses élèves.

Kathleen, compatissante, regarda les élèves. Elle avait beau adorer son collègue, ses méthodes d'apprentissages étaient un peu "dur" à son goût. Elle savait bien qu'elle n'aurait pas du l'emmener, mais quand il avait appris qu'elle prévoyait une sortie dans le Monde Incertain, il avait insisté pour en être et la gentille enseignante n'avait pas su dire non. Elle regrettait un peu maintenant en voyant l'état dans lequel était les élèves. Au moins la prochaine étape serait plus reposante. En effet, l'une des trente tribus du Peuple de la Mer avait accepté de les prendre sur leurs radeaux.

Cela faisaient maintenant un moment qu'ils avaient laissé la forêt derrière eux et ils approchaient de la Mer des Grands Vents ou les attendaient les hommes de la Sixième Tribu. Ils auraient pu arriver bien plus rapidement avec un Galdr, mais Zaranki avait préféré les faire marcher. Compatissante, Kathleen profitait du trajet pour parler aux élèves de ce peuple qu'elle appréciait pour sa douceur et sa bravoure. //

- Le Peuple de la Mer n'a pas toujours vécu ainsi, il y a longtemps, ils vivaient sur les côtes de la Mer des Brûlûres. Puis à la fin du Moyen-Age, la Guilde et la Confrérie se sont débarrassés des Gommons en les envoyant ici. Les paysans se sont fait décimés.

// Kathleen s'arrêta en voyant rougir autant les sorciers que les chevaliers qui les accompagnaient. Oups, elle avait oublié que l'histoire n'était pas brillante pour eux. //

- Les chefs de ce peuple se sont donc réunis pour trouver une solution. Ils ne pouvaient se réfugier dans les terres ou les autres peuples belliqueux auraient continué de s'en prendre à eux. En effet, ce magnifique peuple n'est pas un peuple de combattant. Ils avaient tout de même remarqué que les Gommons se s'aventuraient pas au-delà des plages à causes des Brûleuses. Chaque village est donc devenu une tribu et depuis ils vivent sur la Mer.

// Les élèves qui au début ne prêtaient que peu d'attention au discours de leur professeur, étaient maintenant captivés. Ils avaient retrouvé un regain de vitalité et avaient hâte de rencontrer cet étrange peuple. //

- De plus, ce fier peuple ne manque pas de courage. Ils ont participé à leur manière à la prise de Yénibohor. Ce sont eux qui sont entrés en premier grâce à l'eau et qui ont ouvert les portes aux combattants.

// Ils étaient enfin arrivés au bord de la mer et la Sixième Tribu les attendait. Matsi les accueillit chaleureusement et pris Kathleen dans ses bras. C'était de vieilles amies, d'ailleurs l'enseignante préférait passer cette histoire-là sous silence. Les yeux pâles, comme ci ils étaient recouvert d'une voile, attirèrent le regard des élèves intimidés.

Ils prirent la direction de la Mer des Brûlûres, Matsi avait accepté de les déposer à Yénibohor leur prochaine étape, Kathleen n'avait pas résisté à l'envie de faire découvrir aux sorciers le Peuple de la Mer, puis c'était plus sympathique que les heures de marche de Zaranki et ça changeait du Galdr du Désert. //

- J'ai besoin de votre aide, depuis quelques jours, nous n’arrivons plus à pêcher. On a trouvé d'ou ça venait l'un des objets, que l'on récupère à la surface de l'eau est ensorcelé et nous en empêche. Aidez moi à trouver lequel.

// Matsi déposa devant les élèves les derniers trucs/machins/chouette récupérer et jeter dans la tente qui leur servait à les entreposer. Il y avait un filet de pêche rouge, une petite bouée bleue, une statuette en bois représentant le lion de Yâdigar, une bouteille verte fermée, un collier avec un pendentif avec un gros diamant, une coquille de tortue. //

[Cassiopee]

// La voix de Kathleen Hayden narrant les histoires des peuples de ces terres avait bercé Cassiopée lors du voyage jusqu'au peuple de la mer. Leur histoire était difficile mais belle à sa manière. Ils peuplaient les bords de cette mer, ils vivaient en harmonie avec elle.

Lorsqu'au détour d'un chemin, les élèves aperçurent le village, la serdaigle sortit son appareil photo. C'était un paysage à couper le souffle. La tranquillité du lieu se lisait partout. Dans chaque recoin, il y avait cette douceur de vivre, cette tendresse dans les regards.

C'était tout simplement magique.

Leur professeure enlaça une femme. Son regard était étrange et la jeune fille ne put s’empêcher de la prendre en photo. Son geste sembla agacer Zaranki mais sachant qu'il râlait pour tout et pour rien, en tout temps et toute heure, Cassiopée ne s'en formalisa pas. Hayden, elle, en parla à son amie et celle-ci ne sembla pas choquée ni fâchée par son geste. Elle leur proposa de les déposer à Yénibohor mais avant de le faire, elle déposa devant les élèves une foule d'objets.

- J'ai besoin de votre aide, depuis quelques jours, nous n’arrivons plus à pêcher. On a trouvé d'où ça venait : l'un des objets, que l'on récupère à la surface de l'eau est ensorcelé et nous en empêche. Aidez-moi à trouver lequel.

// Dans les objets, Cassiopée identifia un filet de pêche rouge, une statuette en bois zoomorphe d'un félin, une bouée bleue, une bouteille verte, un collier avec une sorte de diamant et une carapace de tortue. //

Spoiler :

- Joie et paix sur le monde, ça ne doit pas être si sorcier que ça... // La jeune fille s'éloigna un peu du groupe, juste pour le plaisir d'entendre le bruissement des vagues. Bon, des problèmes de pêche. Comment pouvait-elle résoudre cela ? Déjà, le filet de pêche rouge était suspect. Elle avait l'habitude des filets bleus des côtes des Cornouailles où elle habitait. La statuette était tout aussi étrange. N'était-ce pas un animal profondément terrestre et le fait qu'il soit en bois n'était pas vraiment plus intéressant. Le sel de mer n'avait pas altéré le bois en question. La bouée et le collier n'étaient pas ennuyeux. Les bouées étaient là pour retenir les filets. C'était nécessaire. Et le collier était utile. L'éclat lumineux que pouvait produire le diamant pouvait induire les poissons en erreur. Ils croyaient voir le soleil se refléter sur les écailles d'une proie potentielle et se ruaient dessus. C'était donc une bonne idée de le laisser dans l'eau. Il restait donc la carapace de tortue et la fiole verte. Aucun détail n'était perturbant dans ce cas-là. La fiole était simple, le verre était lissé à l'extrême, elle avait survécu aux remous des vagues. Un exploit pour du verre. La carapace de tortue devait-être un objet fréquemment ramassé. Dans un ultime regard pour les objets, la jeune fille se tourna vers la femme qui avait réclamé leur aide. // - Je pense qu'il y a plusieurs possibilités. J'avoue ne pas avoir une réponse unanime du coup, je vais juste vous donner mes idées. Vous devriez avoir un filet bleu, les mailles sont plus grandes, vous auriez ainsi l'occasion de ne pêcher que les plus grands poissons et les poissons plus petits auraient ainsi le temps de se développer. La surpêche est un fléau qui touche surement nos deux mondes. Et puis, ce sera assorti à vos bouées. Le collier peut attirer les poissons, accrochez-le sur une bouée pour que le soleil frappe le diamant. Par contre, tout le reste n'est pas utile. La carapace pourrait être vendue ou gardée comme décoration pour votre village. La fiole et la statuette sont par contre très louches. Elles ne sont pas altérées par le sel de mer, ni abimées. Ce n'est pas naturel. Je pense qu'il vous faut vous en débarrasser. // Dans un sourire, elle rajouta malicieusement. // - Maintenant, si je me trompe et que la situation ne s'améliore pas, il faudra tout enlever. Mais ça vaut le coup d'essayer.

[Versipellis]

// Après des heures de marche à travers le Monde Incertain, Aglaé était épuisée. Mais quelle mouche avait donc piqué Zaranki ? Le trajet entre l’Irtych violet et la Mer des Brûlures était bien trop long, les élèves n’avaient pas la condition physique pour le réaliser ! Aglaé ne pouvait plus se concentrer que sur ses pieds douloureux qui, un à un, venaient se poser au sol en un rythme interminable. La jeune fille, d’ordinaire si astoriette, ne parvenait même plus à s’intéresser à ce que racontait Kathleen Hayden sur l’histoire des Tribus de la Mer des Brûlures, le peuple qu’ils allaient rencontrer maintenant.
Enfin, au bout d’un moment, une lueur attrapa son regard à l’horizon. Il ne lui fallut que quelques instants de plus pour que son intuition soit confirmée : cet éclat provenait du reflet des rayons du soleil sur les eaux ! Ils étaient arrivés ! Aglaé trouva en elle la force nécessaire pour parcourir les dernières centaines de mètres.
Sur le rivage, une femme, la peau tanée par le soleil, les attendait. Derrière elle, sur des radeaux, étaient rassemblées de nombreuses personnes. //

** La Sixième Tribu du Peuple de la Mer, je suppose… **

// Même si Aglaé n’avait pas écouté l’intégralité de ce qu’avait raconté Kathleen Hayden, elle en avait tout de même retenu l’essentiel… Après s’être entretenue quelques instants avec l’enseignante en Etude des graphèmes et s’être présentée au groupe, la femme, qui portait le nom de Matsi, déclara : //

- J'ai besoin de votre aide, depuis quelques jours, nous n’arrivons plus à pêcher. On a trouvé d'où ça venait : l'un des objets, que l'on récupère à la surface de l'eau est ensorcelé et nous en empêche. Aidez-moi à trouver lequel.

// Et elle montra devant elle quelques objets qu’Aglaé s’empressa de détailler du regard, prête à résoudre le mystère. Il y avait un filet de pêche rouge, une petite bouée bleue, une petite statuette en bois flotté représentant un lion, une bouteille verte vide et fermée, un collier avec un pendentif énorme en diamant et une coquille de tortue.

Spoiler :

Le premier réflexe d’Aglaé fut de sortir discrètement sa baguette et de la pointer sur les différents objets afin de reconnaître un éventuel sort. Mais cela ne produisit aucun résultat : le maléfice devait être bien plus pernicieux… A cours d’idées, la jeune fille contempla les objets un long moment. A côté d’elle, les élèves de sixième et septième année optionnaires de Perfectionnement sur l’Art de la Magie passaient en revue les divers sorts et contresorts qu’ils connaissaient et qui pourraient les aider dans cette situation. // ** J’avoue que pour le coup, je dois avouer que je suis totalement incompétente. Si quelqu’un trouve la solution, ce sera sûrement eux…Autant en profiter pour regarder le paysage ! ** // Et Aglaé s’assit face à la mer, les yeux dans le vague, fascinée par l’écume qui croissait et décroissait. Était-il possible qu’une force si calme apporte au pacifique Peuple de la Mer un objet maléfique ? Elle imagina chacun des objets venant vers eux en flottant, potentiellement porteur de menace : la petite bouteille portée au gré des flots, avec peut-être un esprit pernicieux en son sein, la statuette venant frapper le bois du radeau jusqu’à ce que quelqu’un l’entende et la ramasse, le collier… Aglaé tiqua. Elle avait compris ce qui n’allait pas. Elle se releva, alla voir Matsi et lui demanda : // - Excusez-moi… Vous avez bien dit que vous aviez trouvé tous ces objets à la surface de l’eau ? - Oui, tout à fait ! - Alors c’est le collier qui pose problème. Tous les autres objets flottent. Lui, il coule. Donc, si vous l’avez trouvé là, c’est qu’il est forcément ensorcelé ! // Matsi regarda brièvement les autres membres de sa tribu. Quelques-uns hochèrent la tête. Elle se retourna donc vers la jeune fille et lui dit : // - Merci. Nous allons essayer de pêcher en laissant le collier à terre. Si nous reprenons du poisson, eh bien, nous te devrons une fière chandelle ! - J’espère pour vous que cela va marcher !

[Kathleen Hayden]

// La partie relaxante du voyage, la croisière sur les radeaux de la Sixième Tribu, était terminée, les élèves s'étaient bien reposés et Kathleen devait avouer qu'à elle aussi, cela avait fait du bien. Elle était heureuse que l'objet maudit ait été trouvé : le collier, le seul à ne pas pouvoir flotter...
Kathleen était loin d'avoir l'endurance de Zaranki et devait avouer qu'il l'avait épuisée. Elle ne disait rien pour montrer le bon exemple mais avait hâte de rentrer à Poudlard.

Matsi les avait déposés aussi près de Yénibohor qu'il lui était possible sans se mettre en danger. Après tout, ils s'apprêtaient à entrer dans la ville la plus périlleuse du Monde Incertain. Depuis la défaite de l'Ombre, elle s'était un peu ouverte mais restait tout de même aux mains des terribles prêtres et il était conseillé d'être prudent à ceux qui osaient s'y aventurer. //

- Ecoutez moi attentivement, nous allons entrer dans Yénibohor. Je vais donc vous demander de vous faire tout petits et de surtout ne faire aucune bêtise.

// Les élèves connaissaient mal le Monde Incertain et aucun ne comprenait la mise en garde et ne la prenait à sa juste valeur. Il pénétrèrent sans méfiance dans la terrible ville. Et ce qui devait arriver, arriva. Un gryffondor bouscula l'un des prêtres et ils se retrouvèrent tous dans les cachots sans avoir le temps de comprendre ce qui se passait. A voir la tête de Zaranki, il allait falloir le surveiller quand ils allaient en sortir, il semblait prêt à tuer.

Kathleen regarda autour d'elle, espérant trouver une issue avant qu'ils ne finissent tous en sacrifice aux rituels des prêtres. Nombre d'enfants du Monde Incertain avaient disparu à l'approche de la cité, et si leur disparition était mystérieuse, personne ne se faisait d'illusion sur le sort qui leur avait été réservé. La défaite de l'Ombre avait plus ou moins mis fin à cette pratique, mais on n'était sûr de rien.

Elle finit par découvrir sur l'un des murs une inscription : "Gagnez la Liberté". En dessous, sur chaque pierre, la représentation d'un des 24 graphèmes. Cela ressemblait à un passage secret ! Mais comment l'ouvrir... Kathleen se tourna vers Zaranki, perplexe. //

- Regarde l'inscription, si on la décrypte, on pourra sortir de là.

// Mais l'éminent professeur de combat était plus doué pour se servir de ses bras plutôt que de son cerveau. De plus, il maîtrisait mal la magie des graphèmes. Il retourna donc un regard interrogateur à l'enseignante. A défaut, celle-ci se tourna vers les élèves, les chevaliers et les sorciers. //

- Quelqu'un a une idée ?

[Cassiopee]

- Ecoutez moi attentivement, nous allons entrer dans Yénibohor. Je vais donc vous demander de vous faire tout petit et de surtout ne faire aucune bêtise.

// Si on avait demandé son avis à Cassiopée, à la mention de 'Yénibohor' et de 'bêtises', elle aurait déconseillé aux professeurs de les laisser rentrer dans la ville. Les serdys allaient faire leurs curieux, les gryffys allaient foncer dans le tas comme à leur habitude, les serpys allaient ruser pour s'éloigner et les pouffys... resteraient sages. Mais ce n'était pas le point important de son exposé. En somme, des jeunes et bêtises étaient inséparables. C'était donc illogique de les mettre en garde. Même la plus grand prudence ne les protègeraient pas d'une catastrophe aussi prévisible et inéluctable.

Des prêtres à l'allure étrange allaient et venaient dans les rues de cette ville et rendaient l'atmosphère pesante pour la serdaigle. Elle serrait nerveusement son collier. La petite fiole répandait son habituelle chaleur et c'était bien là la seule chose de rassurante dans ce lieu. Même Zaranki semblait sur ses gardes... Ce n'était pas rassurant ! Elle avait de plus en plus l'impression d'être entrée dans un univers de ton sépia. Avec douceur, elle se glissa plus près de son professeur d'art du combat. Son aura rassurante allait lui porter chance.

Enfin...

Jusqu'au moment où une écharpe rouge et or rencontra un prêtre étrange et paf. Ni une ni deux avant qu'elle se retrouve transportée avec les autres dans un endroit exigu qu'il fallait nommer : //

- En prison. Au cachot ! Non mais qui a eu l'idée lumineuse d'envoyer d'innocents adolescents dans la gueule du prêtre fanatique ?!

// Zaranki lui fit un regard morne. Il semblait un peu... //

- Vous êtes inquiet. Par le string en dentelle de Merlin, on va pourrir ici et nous ne saurons jamais si Rose Carter et Frey Damaris finiront ensemble ! Adieu, monde cruel !

// Elle arracha un rictus à Zaranki. Enfin un sourire de sa part. Il avait encore son sens de l'humour ! Alléluia ! Oh, elle n'avait pas remporté le grand prix mais l'accessit était tout de même à sa portée.

Le professeur Hayden et les autres avaient un vrai sourire stressé. Il fallait plus que de simples blagues pour les sauver de là.

On découvrit assez vite qu'il y avait une description sur les murs. Avec des graphèmes. Cassiopée détestait les graphèmes. C'était à la fois simple, compliqué, inutilisable au quotidien et particulièrement casse-pied. //

Spoiler :

- Alors alors... Gagnez la Liberté. Et un graphème par pierre. Comment diable pouvons-nous analyser ça. Sur le chemin de Traverse, il y a trois briques à tapoter. Mais point de graphème dessus... // Elle soliloquait seule mais un regard courroucé vint l'avertir qu'elle avait intérêt à se taire. Elle sortit son calepin de son sac et griffonna les graphèmes. Pas de mémoire, elle copiait allègrement sur le mur. Bon, du peu qu'elle se souvenait - et il n'y en avait pas des masses - Raidhu apportait la cohérence. Elle choisit de le mettre. C'était tout ce dont elle avait besoin là tout de suite. Beaucoup de cohérence et une fameuse dose de chance. Mais y avait-il un graphème pour ça ? Cassiopée soupira, elle allait avoir un mal de chien pour ses ASPIC en graphèmes. C'était déjà en soi un miracle qu'elle ait réussi sa BUSE dans cette matière... Donc, Raidhu le cohérent. Avec ça, il fallait un graphème pour les libérer. Pour ouvrir la voie en tout cas. Raidhu était la voie et le voyage ! Oui, ça elle s'en rappelait. Qui libérait du coup ? Elle fixait les graphèmes, attendant un possible miracle. Celui-là... Le 15ème au centre... Mince, c'était quoi encore son nom ? Elhaz ! Oui, c'était ça. Celui qui enlève les verrous. Et celui d'à-côté c'était un semblable... Elle avait écouté ce cours là avec attention car il lui semblait qu'utiliser ces graphèmes pour fuir ses cours aurait eu une certaine utilité. Bon, elle était nulle en graphème, du coup, ça n'avait jamais marché. Mais Elhaz et son cousin germain Sowelo qui libère l'homme et brise les barrières ! // - Mademoiselle Hayden. Je pense avoir une proposition. La professeure cacha bien sa surprise en la voyant. Cassiopée n'était pas réputée comme étant une élève attentive à son cours. Je dois surement me tromper mais plus vite vous aurez des propositions, plus vite on aura la bonne et plus vite on partira d'ici. // Cassiopée avait griffonné ses trois propositions sur une page qu'elle agita sous le nez d'Hayden. // - Raidhu nous montre la voie, en espérant qu'il nous montrera la sortie, Elhaz lève les verrous et Sowelo brise les barrières et nous libère. Si avec ça, on ne sort pas d'ici... C'est que c'était écrit que nous finirions en pâté en croute. // Sur ces sages paroles, elle se réinstalla près de Zaranki et de ses gros bras. La fiole de son collier était toujours pressée doucement dans sa main. Il fallait qu'ils sortent d'ici. Elle voulait être au mariage de Carter et Damaris ! //

[Versipellis]

// Aglaé soupira lorsque Matsi annonça leur débarquement prochain. Qu'elle était bien, assise au bord d'un radeau, à se laisser bercer par les flots ! Bien sûr, elle n'avait pas mis sa main dans l'eau, de peur d'être attaquée par les méduses, mais elle avait profité d'un repos agréable après les heures de marche que leur avait imposées Zaranki.
Une fois que tous les élèves furent rassemblés sur la berge, Kathleen Hayden leur annonça quelle serait leur prochaine destination : //

- Ecoutez moi attentivement, nous allons entrer dans Yénibohor. Je vais donc vous demander de vous faire tout petits et de surtout ne faire aucune bêtise.

// Yénibohor ? Tikazar en avait vaguement parlé à Aglaé... comme du lieu le plus dangereux du Monde Incertain ! Est-ce que ses professeurs étaient devenus fous ?
La rouquine hésita un instant à aller mettre en garde les adultes, mais se ravisa. Ils savaient sûrement ce qu'ils faisaient...
L'avenir prouva cependant qu'elle avait raison. Il leur suffit de faire quelques pas dans Yénibohor pour qu'un camarade à elle, Theodore, décide de faire le malin et de bousculer un prêtre... Aglaé n'eut pas le temps de le mettre en garde. Aussitôt après, des gardes déboulèrent pour les arrêter et les enfermèrent tous dans une geôle collective de leur temple.
Là, la plupart des élèves cédèrent à la panique, et notamment Cassiopée. Son amie se mit à se plaindre aux professeurs sur un ton hystérique : //

- En prison. Au cachot ! Non mais qui a eu l'idée lumineuse d'envoyer d'innocents adolescents dans la gueule du prêtre fanatique ?! Vous êtes inquiet. Par le string en dentelle de Merlin, on va pourrir ici et nous ne saurons jamais si Rose Carter et Frey Damaris finiront ensemble ! Adieu, monde cruel !

// Aglaé remarqua aussitôt que les professeurs ne l'écoutaient pas, plongés dans la contemplation du mur sur lequel étaient gravés, mais oui, les symboles des 24 graphèmes ! Chacun d'entre eux prenait place sur une pierre différente. Au dessus, une inscription : "Gagnez la liberté".
A voir la tête de Kathleen Hayden, il était évident qu'elle voyait dans ces symboles un espoir de sortie. La professeur plissait le front à s'en faire apparaître des rides prématurées : apparemment, elle échouait à trouver la solution. D'ailleurs, elle lança un appel à l'aide auprès des élèves, cherchant si quelqu'un aurait une idée brillante : //

- Quelqu'un a une idée ?

Spoiler :

// Aglaé se rapprocha pour mieux voir. Puisque chaque graphème était gravé sur une pierre, il fallait probablement taper ces dernières dans un ordre précis, comme pour ouvrir le passage vers le Chemin de Traverse... Le mécanisme de sortie devait être du même genre... Mais comment trouver cet ordre ? L'inscription mystérieuse, "Gagnez la liberté", était son seul indice... La rouquine se concentra, cherchant des possibilités. Autour d'elles, les autres élèves tentaient des Galdr au hasard, sans succès : la magie semblait bloquée dans ce lieu peu accueillant... Elle ne céda pas à l'instinct grégaire et se concentra sur sa propre intuition : même si elle avait tort, mieux valait que tous exploitent des pistes différentes... Elle chercha d'abord les graphèmes du gain et de la liberté, mais aucun n'était associé explicitement à ces concepts. Elle tenta alors de se remémorer les différentes caractéristiques des graphèmes : numéro... forme... prononciation... Prononciation ! Et s'il suffisait de remplacer les lettres de l'inscription par leur équivalent dans le Futhark ? Cela donnerait donc... Gebu... Ansuz... Un deuxième Gebu... Naudhiz... Lorsqu'elle eut bien mémorisé la suite complète, elle se leva et s'approcha du mur pour tester sa proposition, sous le regard désabusé de quelques élèves : la plupart avaient, entre temps, perdu espoir. Elle tapa le code qu'elle présumait correct, attendit quelques secondes... Et miracle, le mur s'écarta, laissant place à un tunnel s'enfonçant dans la Terre ! Aussitôt, ses camarades se levèrent et la suivirent : nul n'avait envie de passer une seconde de plus dans ce lieu lugubre ! //

[Kathleen Hayden]

// Kathleen n'en pouvait plus, c'était la dernière fois qu'elle organisait une sortie dans ce monde hostile.

Après avoir réussi à sortir des geôles de Yénibohor en employant la phonétique des graphèmes pour taper le code de sortie, ils s'étaient enfuis de justesse grâce à un Galdr et avaient atterri dans le... Désert Vorace au lieu d'arriver à Yâdigâr comme prévu. Dans la précipitation, elle avait loupé son Galdr. Heureusement, il faisait nuit, sinon ils se seraient fait avaler tout crus. Elle était bien trop fatiguée pour lancer un deuxième Galdr aussi vite, et ils avaient du marcher en direction de la Route de Pierre. L'aube avait pointé avant qu'ils ne puissent l'atteindre, il avait donc fallu trouver une Bokht, les plaques de roche qui permettait aux voyageurs de trouver un abri la journée.

Et c'était là qu'ils se trouvaient maintenant, les adultes regroupés dans un coin. Kathleen pensait qu'ils devaient rentrer à Poudlard, ils avaient connu suffisamment de catastrophes. Mais Zaranki voulait continuer, après tout il ne restait plus qu'une étape et il trouvait dommage de priver les élèves de la visite de Yâdigâr. L'enseignante le soupçonnait surtout de bien trop s'amuser pour avoir envie de retourner à la routine de l'école. Bon, elle sentait qu'elle allait le regretter mais elle céda en soupirant. //

- Ok, poursuivons, mais tu seras responsable de la suite des événements, Zaranki !

// La douce Kathleen fusilla du regard son collègue et pria pour qu'il n'arrive rien d'autre. Prière qui resta bien entendu, vaine. Elle vit approcher des silhouettes et se demanda ce qui allait encore leur tomber dessus. Puis elle réfléchit et se souvint qu'ils étaient au milieu du Désert Vorace et que seuls les Hommes des Sables s'y déplaçaient en journée.
Ils n'étaient pas dangereux et c'est d'eux que leur venait le Galdr du désert. Les Hommes des Sables voyageaient entre les mondes grâce à ce Galdr. Puis ils avaient perdu ce savoir jusqu'à ce que Guillemot reconnaisse ce qu'ils croyaient être une danse. Leurs mouvements n'étaient juste pas adaptés au Monde Incertain ou les Graphèmes changeaient.

Vu le bleu que portaient les hommes, Kathleen se douta qu'ils allaient avoir affaire à la tribu bleue des Hommes des Sables, peuple qui était composé de trois tribus. //

- Alors, imprudents voyageurs, on est coincé ?

// Le ton de l'Homme des Sables était railleur, ils aimaient se moquer des personnes perdues dans le Désert Vorace. Kathleen prit la parole, avant que Zaranki ne déclenche une guerre. //

- Je ne dirais pas "coincés", on attend seulement la nuit pour rejoindre la route de pierre.

// Kathleen retourna un superbe sourire à l'Homme, qui ne fut pas insensible au charme de l'enseignante. //

- On peut peut-être vous aider, répondez à l'énigme que je vais vous poser et on verra ce que l'on peut faire. Le Désert Vorace, le jour, avale tous ceux qui passent sur lui, sauf s'ils se sont réfugiés sur les pierres qui le jonchent. La nuit, il se repose et laisse passer les voyageurs.
Un homme part de Yâdigar pour retourner dans sa Tribu du Désert. Il n'a pas de chaussures en pierre. Il doit parcourir 137 km. Il avance à 5 km/h. Il peut marcher 4 heures 30 minutes avant de devoir se reposer pour le reste des 24 heures.
Combien de jours le verront marcher avant d'atteindre son but ?

[Cassiopee]

// Assise sur Boque, Bocket, fin, sur une plaque de pierre bizarre, Cassiopée se demandait sincèrement si elle devait envoyer une carte postale à ses parents. C'est vrai, depuis qu'ils étaient ici, ils avaient été utilisés comme cerveau sur patte pour résoudre des énigmes, jetés dans une prison, faillis mourir, trouvés une porte de sortie avant de finir... dans un désert. Même elle qui finissait pourtant dans des situations totalement invraisemblables, n'avait jamais cumulé tant de malchance. Son père allait être ravi. //

- Je n'ose imaginer notre prochaine étape. Si nous sortons, bien évidemment, de ce Désert Vorace ridicule. Disait-elle d'un air sarcastique à Zaranki.

// Ce dernier semblait assez amusé mais ne la contredit pas. Ce qui, en soi, était peut-être pire. //

- Mais il me semble que toute cette agitation finit par payer, vous attrapez des muscles O'Neill. Et vous perdez votre côté 'je-sais-tout' serdaigle. Et vous avez gagné des tâches de rousseur sur le nez.

// Grimaçant, la jeune fille se demanda ce qui était le pire. Son professeur, d'humeur joyeuse face à leurs mésaventures rigolait à gorge déployée et lui mit sur la tête ce qui ressemblait à un chapeau qui aurait été croisé avec un turban indien. Le tout était vert serpentard et portait les armoiries de cette maison.

La serdaigle lui en fut reconnaissante, la chaleur commençait un peu à l'assommer. C'était agréable d'avoir ça sur la tête.

Mais ce fut un autre entorchonné qui arriva près d'eux. Lui était en bleu. Un bleu serdaigle en plus. C'était un comble. Il dragouilla un instant avec sa professeure avant de leur sortir une énigme de son chapeau... de son turban. Tout ça pour les "aider". Une aide, ce n'était pas sensé être un acte dénué de toute malveillance ? Et s'ils se trompaient ? Hein ? Ils allaient finir en saucisses grillées sur leur pierre ? //

- On peut peut-être vous aider, répondez à l'énigme que je vais vous poser et on verra ce que l'on peut faire. Le Désert Vorace, le jour, avale tous ceux qui passent sur lui, sauf s'ils se sont réfugiés sur les pierres qui le jonchent. La nuit, il se repose et laisse passer les voyageurs.
Un homme part de Yâdigar pour retourner dans sa Tribu du Désert. Il n'a pas de chaussures en pierre. Il doit parcourir 137 km. Il avance à 5 km/h. Il peut marcher 4 heures 30 minutes avant de devoir se reposer pour le reste des 24 heures.
Combien de jours le verront marcher avant d'atteindre son but ?

Spoiler :

// Des mathématiques ? Réellement ? Mais quel était ce monstre ? Sous un soleil pareil, alors qu'elle commençait à se couvrir de tâches de rousseur de plus en plus nombreuses... Il leur proposait un problème de mathématique... Ce monde était peuplé de fous. De cinglés. De ciboulots grillés. Oh, ils n'avaient pas toutes leurs frites dans le même sachet, ça c'était certain ! Même dans le monde incertain ! // - Quatre heures et demi de marche par jour, donc. Cela veut donc dire quatre fois cinq kilomètres plus deux kilomètres et demi. Donc vingt-deux kilomètres et demi par jour. Belle marche quand même. Mais il doit faire cent trente-sept kilomètres. Le sixième jour donc, il aura parcouru cent trente-cinq kilomètres. Du coup, il lui manquera encore deux kilomètres. Du coup, c’est le lendemain qu'il arrivera à destination. Se tournant vers l'homme entorchonné des sables, elle affirma. Le septième jour, il aura fini son voyage à travers ce stupide désert. A moins qu'il se fasse attaquer, ou trucider ou que sais-je encore. Et si j'ai tord... Et bien, je suppose qu'il faudra que je m'exile à Serpentard. // Derrière elle, Zaranki leva les yeux au ciel. Grand dieu, il espérait ne pas voir ça un jour. Cassiopée O'Neill à Serpentard. Son pire cauchemar ou presque. //

[Zaranki]

// En sortant du Désert Vorace, le groupe vit se profiler avec joie les murailles de la cité de Yâdigar. L'énigme de la Tribu Bleue avait été fourbe : en réalité, aucun jour n'était nécessaire à la traversée du désert, puisqu'on ne pouvait y voyager que la nuit...
Un regain d’enthousiasme parcourut les élèves, et Zaranki vit avec joie qu’ils trouvèrent en eux un reste de force suffisant pour presser le pas. C’est donc moins d’une demi-heure plus tard qu’ils se présentèrent à la porte de la ville. Autrefois, il aurait fallu se soumettre à de nombreux contrôles pour y pénétrer ; mais tous rentrèrent dans la cité sans encombre, les portes de la ville étant grandes ouvertes.
Pour Zaranki, la partie stressante de cette dernière étape de leur voyage commençait. Dans les rues de Yadigâr, la foule était en effet relativement dense, et les élèves, émerveillés par les vêtements des habitants et les devantures des échoppes, pouvaient facilement se perdre au cours de quelques instants d’inattention. //

** Et puis, même si on nous dit que la ville a été pacifiée… Ca ne m’étonnerait pas que quelques vétérans de Thunkû traînent encore dans le coin ! **

// C’est donc la main toujours proche des armes qu’il trimbalait avec lui depuis le début du voyage que Zaranki conduisit les élèves vers la place centrale de Yadigâr. Il s’arrêta à côté d’une petite fontaine qui jaillissait d’un des murs de pierre des maisons qui entouraient le lieu. Pendant que les plus assoiffés se désaltéraient, il attendit les derniers retardataires, avant de déclarer : //

- Nous voilà à Yadigâr, dernière étape de notre voyage ! Comme vous avez pû le constater en arrivant, il s’agit aujourd’hui d’un des poumons commerciaux du Monde Incertain !
Et pourtant, c’est bien récent ! Il y a quarante ans, la ville était encore sous la domination du commandant Thunkû, qui y faisait régner la terreur grâce aux mercenaires sous ses ordres. D’ailleurs, méfiez-vous, il peut rester des individus louches, même après toutes ces années. L’année dernière, dans une taverne, j’ai dû sortir ma hache et… bref, ce n’est pas intéressant !

// Ses élèves n’avaient pas besoin de connaître tous les détails de sa vie privée, d’autant qu’un peu ivre, il s’était relativement ridiculisé dans le combat. //

- Je vous rappelle que nous rentrons à Poudlard sitôt Yadigâr visitée ! Je vous conseille donc de bien profiter de vos derniers instants dans le Monde Incertain, et pour ceux qui veulent ramener des souvenirs, de les acheter maintenant ! Vous allez avoir deux heures, par petits groupes, pour découvrir la ville par vous-mêmes !

// Zaranki trouvait cela horriblement imprudent - on avait bien vu ce que cela avait donné à Yénibohor - , mais Kathleen Hayden avait insisté, dans une longue diatribe pédagogique, où revenaient les mots autonomie, éducation à la liberté et autres fadaises du même acabit. Il éleva la voix pour récupérer l’attention des élèves qui s’étaient déjà mis à se regrouper par affinités. //

- Mais attention ! Même acheter des souvenirs est affaire périlleuse dans le Monde Incertain ! Si vous ne faites pas attention, vous risquez de dépenser beaucoup plus de diamants, la monnaie de ce monde, que vous ne pourriez le faire en ayant pris vos précautions !

// Le compte en banque de Zaranki lui permettait de ne pas se soucier de ce genre de détails - les professeurs de Poudlard étaient très bien payés -, mais l’argent de poche des élèves était, il le supposait, bien plus maigre. //

- Voici ce que nous savons des commerçants de Yadigâr :

Citation :

Quatre commerçants, Aurès, Merkès, Argentès et Bronès, vendent quatre souvenirs différents ( roses des sables, boutures d’Irtych violet, colliers en forme de lion de Yadigâr, perles du Peuple de la mer ), à quatre prix différents : 3, 5, 6 ou 8 diamants. - Aurès ne vend pas de boutures d’Irtych violet - Le prix de 5 diamants n’est pratiqué ni chez Argentès, ni chez Merkès - 5 ou 6 diamants ne sont les prix ni des roses des sables ou des colliers - Merkès fait payer plus que 3 diamants - Les colliers ne coûtent pas 5 diamants

- Je compte sur vous pour, dans deux heures exactement, revenir ici même en sachant me dire quel commerçant vend quoi, et à quel prix ! Allez, dépêchez-vous, maintenant, vous n’avez pas tant de temps que ça !

// Zaranki regarda alors les élèves s’éloigner en espérant que cette fois-ci, tout se passerait bien… //