Antre des Hiboux

[Wyvern]

- Il était comment ton hibou ? Grand, petit, gros, maigre ?

//Wyvern se souvenait très bien de l'oiseau, et eût même l'impression de le voir sur un perchoir, bien plus haut. Il s'adressa à Lucy, en faisant un vague signe de la main en direction du perchoir en question.//

- Il était plutôt grand et fin, d'ailleurs, je crois que je l'aperçois là-haut. Tu le vois ?

//Il se demandait si Lucy avait une aussi bonne vue que lui, et allait bientôt être fixé car l'oiseau n'était pas proche d'eux. Une multitude de hiboux voletait dans tous les sens, entourant une odeur insoutenable. Wyvern avait toujours rêvé d'être un oiseau et de pouvoir voler en toute liberté, mais la perspective de rester enfermé dans une volière pleine de semblables, de fientes, et d'où on ne peut sortir que pour envoyer des lettres ne lui plaisait pas beaucoup.//

[Lucy]

- Il était plutôt grand et fin, d'ailleurs, je crois que je l'aperçois là-haut. Tu le vois ?

//Lucy, qui avait toujours eu une vue assez mauvaise, ne voyait qu'une tâche informe, d'une nuance comprise entre le brun orangé et le noir. De plus, les hiboux voletaient sans arrêt, rendant encore plus difficile d'en identifier un pour la pauvre Serdaigle.

Plissant les yeux, elle se rapprocha de l'endroit approximatif qu'avait indiqué Wyvern. Les volatiles continuaient de voler sans but, mais elle voyait bien mieux le noir, seule tâche sombre au milieu des bruns de ses compères.

Comme il lui semblait que le hibou s'était envolé lorsqu'il avait entendu sa voix - ou bien était-ce dû à un geste de Wyvern ? -, elle se rapprocha silencieusement de l'oiseau, puis s'arrêta lorsqu'elle fut assez près. Cependant, le hibou était trop haut pour que quiconque puisse lui attacher une lettre.

Sortant de son sac un vieux paquet de Miamhibou, dont le papier était déchiré - seul témoignage de mois entiers passés au fin d'un sac de cours -, elle attira le noir volatile, qui se posa sur un perchoir à côté d'elle.

Lucy se tourna alors vers Wyvern, qui était resté à sa place le temps qu'elle approche l'oiseau.//

- Alors, c'est celui là ?

//Et au fond d'elle-même, elle espérait que le Serpentard réponde par l'affirmative. L'odeur de la volière, mélange de fientes et de nourritures pour hiboux, lui donnaient mal à la tête.//

[Wyvern]

//Wyvern avait l'impression que Lucy avait du mal à aperçevoir l'oiseau. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire pour l'aider à le trouver, donc préféra attendre qu'elle le voie par elle-même. Lucy plissait et déplissait sans cesse les yeux, puis, la mine satisfaite, elle se détendit. Wyvern la vit approcher le hibou silencieusement, puis, devant le temps d'arrêt de Lucy, il comprit qu'elle était en train de réaliser la hauteur qui la séparait du hibou. Il la vit, sans qu'elle eût besoin de trop réfléchir, sortir un paquet de nourriture pour hiboux des entrailles de son sac. Seule l'odeur semblant provenir du sachet suffit à faire venir le messager ailé à côté de Lucy. Wyvern était épaté.//

- Alors, c'est celui là ?

//En réalité, Wyvern avait remarqué qu'il ne s'agissait pas du bon hibou, et que celui-ci était un petit peu moins majestueux, mais, devant la gentillesse que lui témoignait la Serdaigle en l'aidant à chercher le volatile, il ne pouvait pas vraiment chipoter. Le hibou trouvé par Lucy était parfaitement convenable malgré ça, et Wyvern n'avait pas réellement envie de s'éterniser dans ce tourbillon d'oiseaux, et sa camarade semblait du même avis.//

- Oui c'est celui-là ! Peux tu m'aider à lui tenir la patte pendant que je lui attacherai la lettre ?

//Wyvern, de par le fait qu'il envoyait très rarement des lettres, ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Il espérait Lucy plus compétente que lui.//

[Lucy]

//Lucy vit Wyvern fait une légère moue amusée, qui lui apprit que ce n'était pas exactement ce hibou qu'il cherchait. Cependant, il s'avança vers elle, sa lettre toujours à la main, ne cherchant pas plus qu'elle à s'éterniser dans la volière.

La volière était un endroit prisé uniquement pour la possibilité d'y envoyer ses lettres. Mais elle était souvent vide, l'odeur éloignant rapidement les élèves. Et même les elfes semblaient éviter l'endroit le plus possible.//

- Oui c'est celui-là ! Peux tu m'aider à lui tenir la patte pendant que je lui attacherai la lettre ?

//D'un sourire, elle remercia Wyvern de ne pas lui faire chercher un autre hibou. S'approchant de l'oiseau, qui avait déjà englouti son premier miamhibou et semblait en attendre un autre, elle lui attrapa une patte. Elle se tourna ensuite vers le Serpentard, qui ne paraissait pas très à l'aise.

Lucy pensa alors qu'elle n'avait jamais vu Wyvern envoyer des lettres, et pourtant, elle-même allait souvent à la volière, puisqu'elle n'avait pas d'oiseau. Elle tendit légèrement sa main vers son camarade.//

- Tu veux que j'attache ta lettre ?

[Wyvern]

//Lucy lui sourit. Elle était probablement contente que Wyvern lui ait indiqué que c'était le bon hibou. Elle s'approcha de l'oiseau et lui prit une patte d'un mouvement, quoique vif, très grâcieux, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Wyvern était admiratif devant sa facilité. Il se souvenait que, des deux lettres qu'il avait envoyées depuis son arrivée à Poudlard, une lui avait-été attachée par un autre élève, et il avait essayé une fois de le faire, mais cela avait tourné au désastre. Il vit Lucy poser son regard sur lui, puis se dit qu'il devait surement paraitre mal-à l'aise. Ne voulant pas passer pour une petite nature, il s'apprêtait à avancer vers le hibou et la Serdaigle, décidé à attacher sa lettre à la patte de l'oiseau, lorsque Lucy, qui semblait lire dans ses pensées, lui demanda ://

- Tu veux que j'attache ta lettre ?

//Wyvern pesa le pour et le contre en une fraction de seconde. Il choisit finalement de refuser, car il y avait un début à tout, et que, au cas-où il se ridiculiserait, il ne pensait pas que l'affaire s'ébruiterait car il était tout seul avec Lucy, qui semblait digne de confiance.//

- Laisse moi faire, je vais essayer tout seul.

//Le Serpentard s'approcha du hibou et tendit vers lui la main avec la lettre, se disant que l'oiseau serait plus rassuré en voyant ce qui l'attendait. Pendant que Lucy lui tenait la patte, l'oiseau se laissa attacher la lettre par Wyvern. Il posa l'oiseau sur le rebord de la fenêtre en lui disant où il fallait aller.//

- Apporte ça à Christinna Docleis, en Angleterre, à Londres.

[Marelle]

[HRP: Ze m'incruuuuuuste]

// Le souffle court à cause de l'ascension ardue, Amarel arriva tout en haut du long, très long, trop long escalier qui menait à la volière. Par Salazar, quelle idée étrange que de faire un escalier si long. Nous étions des sorciers, non ? Il devait bien exister un quelconque sortilège qui permettait de plier l'espace-temps à volonté non ? Enfin, comment dire, histoire qu'au lieu de monter 251 marches, on puisse n'en monter qu'une quinzaine. Ce serait vraiment sympathique pour ses jambes et ses poumons. Mais bon, à présent, il était arrivé en haut, et espérait, en poussant la porte, ne trouver personne de l'autre côté. Malheureusement, des éclats de voix ruinèrent toutes ses espérances. //

- Oui c'est celui-là ! Peux tu m'aider à lui tenir la patte pendant que je lui attacherai la lettre ?
- Tu veux que j'attache ta lettre ?
- Laisse moi faire, je vais essayer tout seul. Apporte ça à Christinna Docleis, en Angleterre, à Londres.

// Un garçon et une fille d'après les tonalités. Et des grands, vu que le garçon avait mué. Amarel étouffa un soupir désabusé. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien. Et pire, il devait se dépêcher. Après tout, il était censé rester à l'infirmerie pour des examens, bien qu'il se sente presque en pleine forme. D'ailleurs, en parlant de ce presque.... Amarel s'appuya précipitamment contre la porte en bois qui était déjà brinquebalante, en proie à un léger étourdissement qui passa cependant bien vite, mais qui laissa chez lui une trace d'inquiétude. Amarel, dans sa robe de sorcier trop grande qui cachait le pyjama des élèves résidents à l'infirmerie (il n'avait rien d'autre à se mettre), se passa une main nerveuse dans les cheveux. Zut. Lui qui avait voulu être discret. C'était mort pour cette fois. D'une voix grave mais toujours avec ce ton détestablement enfantin (bien que ce soit le sien, il avait conscience qu'il ne l'avait pas toujours eu), Amarel les salua. Enfin, si on pouvait appeler ça saluer. //

Endoloris !

// Amarel eut un petit sourire en voyant les deux autres se crisper, alors qu'il n'avait même pas sa baguette dans la main (il ne l'avait pas tout court puisqu'on la lui avait confisquée). Sa mère adoptive lui avait dit qu'il avait un hibou grand duc de ce nom. Si c'était lui qui l'avait choisi, alors il l'avait bien choisi. Amarel, sous ses lunettes de soleil qui ne le quittaient presque jamais (ou plutôt jamais tout court) chercha de ses yeux noirs le volatil. Sa robe de sorcier, adapté à son ancien corpulence qui était celle d'un garçon de seize ans, faisait ressortir encore plus la maigreur de ses traits, sa petite taille et son teint blafard. Il l'avait mise comme il le pouvait et, malgré les plis et les replis, son port aristocrate hérité de son père se sentait dans la moindre de ses postures. Soudain, alors que les secondes s'étaient égrenées lentement, un hibou se fraya un passage parmi les autres oiseaux et vint se poser sans délicatesse sur l'épaule d'Amarel qui ne s'attendait pas à un tel poids. Ses onze ans et la fatigue le pénalisant, il chancela un peu mais finit par se stabiliser pou caresser le doux plumage de son hibou. Il était beau. Amarel releva la tête, conscient qu'il pouvait aisément passer pour un aveugle. Ca lui faisait bizarre de porter des lunettes de soleil, mais il semblait que depuis sa séquestration, il ne supportait plus un surplus de luminosité. Il en avait conclu ça puisque la Serdaigle qui l'avait vu en premier, une certaine Akane, les lui avait de suite passées. Comme si elle savait qu'il en avait besoin... Mais... en y pensant... la Serdaigle qui lui faisait face, tout comme le Serpentard, devaient être de son ancienne année. Ils devaient avoir entre quinze et seize ans. Amarel se mordilla la lèvre inférieure, conscient qu'ils le dévisageaient. Acariâtre, il cracha: //

Qu'est ce qu'il y a ? J'ai une pustule sur le nez ?

// Amarel détestait qu'on le regarde ainsi. August le regardait de cette manière. La directrice de l'orphelinat, avant de l'insulter, l'avait regardé de cette manière. Et lui, il avait fui. Enfin, dans le cas d'August, il avait voulu fuir, mais l'adulte l'avait rattrapé. Amarel frissonna. Il ne devait pas penser à August. //

[Lucy]

[Méchante !!]

//Wyvern parut réfléchir un instant à sa question, puis finit par choisir d'attacher lui-même sa lettre. Savait-il qu'il y arriverait cette fois, ou pensait-il que Lucy ne dirait rien s'il ne réussissait pas ? La Serdaigle n'avait pas la réponse à sa question, mais elle se décala légèrement, de manière à lui laisser le champ libre pour attacher sa lettre.

Doucement, Wyvern présenta doucement l'enveloppe au hibou, avant de l'attacher à la patte que Lucy tenait toujours. Il y réussit d'ailleurs très bien, avant de prendre l'oiseau et de l'emmener à la fenêtre la plus proche.//

- Apporte ça à Christinna Docleis, en Angleterre, à Londres.

//Comme pour son propre hibou, Lucy regarda le sombre oiseau s'envoler au dessus du parc, décrivant des cercles réguliers pour monter le plus haut possible. Puis il survola la Forêt interdite et ne fut plus qu'un point dans le ciel.

Lucy se retourna en entendant le poids de quelqu'un s'appuyant sur le chambranle de la porte. Un Serpentard de son année, qu'elle ne fréquentait pas et qu'elle connaissait seulement de nom. Un élève qu'elle n'avait pas vu depuis un bon moment.//

- Endoloris !

//Dans un sursaut instinctif, Lucy se crispa en entendant le mot, sentant Wyvern faire de même à ses côtés. Mais rien ne se passa. En détaillant le nouveau venu, la Serdaigle aperçut l'absence de baguette de l'élève et se mit une claque mentale. Sans baguette, quelle était la probabilité qu'un étudiant de Poudlard puisse lancer un Impardonnable ? Vraiment infime.

Les sourcils de Lucy se froncèrent quand elle vit l'air maladif de Prince. Sa robe semblait trop grande pour lui, surtout mise à la va-vite et mal arrangée comme c'était le cas. Il était maigre, trop pour que cela résulte d'un métabolisme particulièrement performant, et son teint était pâle. Cependant, elle pouvait voir son maintien aristocratique, et légèrement hautain.

Elle s'arrêta de détailler le Serpentard quand le vol d'un oiseau se fit entendre, hibou qui vint se poser lourdement sur le bras d'Amarel Prince qui vacilla. Voilà donc le fameux "Endoloris", pensa une Lucy acide. C'est alors qu'elle remarqua les lunettes de soleil du garçon, qu'elle se souvint avoir vu dans les mains de sa préfète, Zougui Akane.//

- Qu'est ce qu'il y a ? J'ai une pustule sur le nez ?

//Le ton de la voix était acariâtre, trop grave pour un adolescent. Comme s'il avait le corps d'un élève, mais que son expérience l'avait emmenée bien plus loin. Une voix qui fit frissonner Lucy, qui dut réprimer un mouvement amical. Elle n'était pas sûre que Prince ait apprécié.//

- Pas du tout, Prince. C'est juste étrange de te revoir après tout ce temps. Tu vas bien ?

//Le teint pâle, les problèmes d'équilibre, la maigreur subite ne lui avaient bien sûr pas échappé. Et elle se doutait qu'en bon Serpentard, Amarel Prince balaierait sa question d'une pique acérée. Mais elle devait poser la question.//

[Wyvern]

// Wyvern observa le bel hibou, tandis qu'il s'envolait en direction de Londres, dans un élan majestueux. Alors qu'il s'apprêtait à repartir, il perçut un bruit, puis, en se retournant, détailla un jeune homme, qu'il reconnut comme étant un Serpentard, d'après sa démarche hautaine. Wyvern aimait bien parler avec les Serpentards, qui avaient en général une répartie digne de ce nom. Il remarqua que le garçon, mince et pâle, avait des lunettes de soleil qui cachaient ses yeux, mais avait aussi une robe beaucoup trop grande pour lui, et très mal mise, comme si il avait usé de Polynectar. Il le dévisageait. Lucy le regardait aussi, et semblait le reconnaître. Wyvern attendait que quelqu'un parle, lorsque le nouveau venu, qui semblait ne pas avoir plus de treize ans, prit la parole. //

- Endoloris !

// Wyvern se crispa en entendant ce mot, puis se dit qu'il y avait plus charmant comme "bonjour". En réalisant qu'il avait le temps de penser à ceci, il en déduisit que le sort n'avait pas fonctionné. Après avoir jeté un vif coup d'oeil au garçon, il remarqua qu'il n'avait pas de baguette. Il eût une moue amusée devant le ridicule pesant du jeune Serpentard.//

**Quelle blague de bon goût.**, pensa-t-il ironiquement.

// Wyvern vit un hibou voleter, puis se poser sur l'épaule du farceur en herbe. Celui-ci semblait avoir du mal à supporter le poids de l'oiseau, et se mit à le caresser. Wyvern était atterré qu'un gamin d'à peine 12 ans puisse posséder un si bel hibou. Il ne plussoyait pas le côté "pourri-gâté" que lui offrait l'enfant. Qui était-il ? Il se résolut à le dévisager, en insistant fortement du regard, car peu de gens appréciaient ceci. En effet, cela porta ses fruits, et il pût écouter la réponse peu persistante du jeune Serpentard ://

- Qu'est ce qu'il y a ? J'ai une pustule sur le nez ?

// Il semblait énervé. Non, pas énervé, juste Serpentard. L'espace d'un instant, Wyvern trouva le garçon sympathique. Il crut se reconnaitre dans ces jeunes traits, dans cette réplique amusante. Il reprit vite ses esprits et retrouva en face de lui le garçon embêtant et immature. Wyvern allait lui répondre, lorsque Lucy, qui, comme pour confirmer ses pensées, révéla indirectement qu'elle connaissait le garçon.//

- Pas du tout, Prince. C'est juste étrange de te revoir après tout ce temps. Tu vas bien ?

// Wyvern sentit une pointe d'amertume dans ces paroles. Lucy ne semblait pas particulièrement apprécier ce "Prince", dont Wyvern connaissait au moins le prénom, à moins que ce ne fusse son nom de famille ? Prince n'eut pas le temps d'avoir la moindre réaction, lorsque Wyvern enchaîna, glacial.//

- Si j'avais ton visage, je pense que je serais heureux d'avoir une pustule sur le nez. La vie apprend bien des choses, elle m'a conseillé de ne pas parler pour ne rien dire. Je considère ceci comme faux, pas vous ? J'ai l'impression que toi aussi, "Prince".

// Il avait souri doucement lors de cette dernière phrase, et avait extrêmement insisté sur le nom du Serpentard, en prononçant toutes les lettres, et en se courbant un peu, comme si il accomplissait une révérence devant un prince.//

[HRP: Waw, plutôt fier de mon plus long post actuel en RP ]

[Marelle]

- Pas du tout, Prince. C'est juste étrange de te revoir après tout ce temps. Tu vas bien ?
- Si j'avais ton visage, je pense que je serais heureux d'avoir une pustule sur le nez. La vie apprend bien des choses, elle m'a conseillé de ne pas parler pour ne rien dire. Je considère ceci comme faux, pas vous ? J'ai l'impression que toi aussi, "Prince".

// Amarel fit un pas en arrière, intrigué. Mais il était connu dans toute l'école ou il tombait, par hasard, sur tous les élèves de sa classe ? Il ne pouvait pas adresser la parole à quelqu'un sans qu'on lui demande d'où il venait et ce qu'il s'était passé. C'en était presque devenu agaçant. Et ça l'était d'autant plus qu'il n'était pas en position de rétorquer avec méchanceté et était en position de faiblesse. Endoloris lui lacérait l'épaule avec ses serres, mais sans violence. C'était comme un massage un peu... coupant. Les plumes de l'imposant oiseau caressèrent le visage d'Amarel qui se demanda jusqu'où allait l'intelligence d'un tel animal. Il savait que l'oiseau avait senti son mal-être, et tentait de le rassurer. Le petit garçon déglutit péniblement et lâcha la hargne qu'il commençait à accumuler. De son regard plus noir que la nuit, il fixa la Serdaigle. //

On se connait ? Le vouvoiement semble de rigueur lorsque deux personnes qui ne se connaissent pas se rencontre pour la première fois.

// Sa robe trop grande commençait à le gratter, et Amarel la desserra un peu au niveau du cou, laissant apparaître le bleu rayé blanc des pyjamas de l'infirmerie. Il ne faisait pas si froid que ça... dommage qu'il dusse la garder pour éviter les regards intrigués sur sa petite taille et le fait qu'il ne soit pas en cours. Si répondre à la Serdaigle avec froideur et moquerie avait été simple, rétorquer quelque chose de valeur au Serpentard était plus délicat. Les rouages serpentard d'Amarel se mirent en mouvement dans son cerveau tandis qu'il caressait le grand duc posé sur son épaule. Finalement, il opta pour une approche distante et peu engageante. //

La vie apprend bien des choses à certain. Et peu à d'autres. Je crois faire partie de la première catégorie. Contrairement à certains...

// Amarel repensait à l'été horrible qu'il venait de vivre. Rien que la mort de ses parents, très présente en lui, lui faisait faire des cauchemars. Conscient que des larmes risquaient d'envahir son visage, conscient aussi que pour le moment ses lunettes de soleil masquaient ses yeux tristes et fatigués. Fatigue, justement, qui revenait au galop. Amarel chancela. Endoloris, conscient qu'il était peut être un peu trop imposant, ulula avec gentillesse à son maître qui trébucha et s'étala par terre, dans la paille. Un bref moment d'inconscience avait eu raison de son équilibre précaire. Lentement, il papillonna, des yeux et tenta de se relever. Endoloris volait autour de lui, ululant avec un certain énervement aux oreilles des deux autres comme pour leur dire de faire quelque chose. Amarel quant à lui, avait perdu la robe de sorcier qui ne tenait que d'une manière précaire sur ses épaules, et se tenait, à présent, un genou à terre, reprenant son souffle qui était fragile, en pyjama. Honteux, il rougit et détourna le regard. //

[Lucy]

- Si j'avais ton visage, je pense que je serais heureux d'avoir une pustule sur le nez. La vie apprend bien des choses, elle m'a conseillé de ne pas parler pour ne rien dire. Je considère ceci comme faux, pas vous ? J'ai l'impression que toi aussi, "Prince".

//Le jeune garçon, qui ressemblait décidément au jeune Prince avec qui elle avait fait sa rentrée cinq années auparavant - à tel point qu'elle se demandait comment il avait pu rajeunir à ce point -, recula d'un pas. Il semblait vraiment se demander qui ils étaient, comme s'il ne les reconnaissait pas.

Lucy se demanda alors si son interlocuteur était vraiment Amarel Prince. Il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, mais il avait onze ans et semblait ne reconnaître aucun des camarades de classe de l'Amarel qu'elle connaissait.

Le gamin l'interrompit dans ses pensées en la fixant d'un regard noir - définitivement Amarel Prince à ses yeux.//

- On se connait ? Le vouvoiement semble de rigueur lorsque deux personnes qui ne se connaissent pas se rencontrent pour la première fois.

//A ces paroles, le jeune adolescent desserra un peu sa robe trop grande, révélant le pyjama de l'infirmerie. Il paraissait réfléchir à ce qu'il pourrait bien rétorquer à Wyvern, tandis que Lucy était restée bloquée sur ses paroles. D'aussi loin qu'elle connaissait Amarel Prince, il ne lui semblait pas avoir entendu parler d'un frère ou d'un cousin. Elle devait donc digérer qu'elle avait en face d'elle un Amarel Prince rajeuni et amnésique.//

- La vie apprend bien des choses à certain. Et peu à d'autres. Je crois faire partie de la première catégorie. Contrairement à certains...

//Amarel vacilla alors, sa peau déjà pâle blanchissant encore plus. Il avait l'air faible et fatigué, son impassibilité perdant contre sa lassitude. Il trébucha, plongeant dans le sol recouvert de fientes. Le hibou Endoloris alla ululer aux oreilles de Lucy et de Wyvern, leur transmettant de l'inquiétude.

Encore incertaine des réactions de Prince, Lucy marcha doucement vers lui tandis qu'un déséquilibre de plus lui faisait perdre sa robe de sorcier. Il avait du mal à reprendre sa respiration et sa faiblesse le fit rougir.

La Serdaigle prit la robe abandonnée et s'agenouilla au côté du jeune garçon. Elle lui tendit la main, pour l'aider à se relever.//

- Vous êtes Amarel Prince, n'est-ce pas ? Nous sommes de la même année. Lucy Hunt, de Serdaigle.

//Elle lui sourit gentiment, espérant qu'il mette son foutu orgueil de Serpentard de côté. Il avait besoin d'aide, et rien de ce qu'il pourrait dire n'empêcherait Lucy de s'occuper de lui.//