Stand de mode lutinesque [Event de Noël]

[Lucie]

//Agitant leur bonnets et les grelots qui y sont accrochés, Luc et Lucie vous accueillent dans leur stand avec des petits sauts enthousiastes et de grands sourires accrochés aux lèvres. Ne se lâchant jamais la main, ils entreprennent de vous présentez les lieux. Comme dans les stands précédents, vous vous trouvez sous une construction de bois où il fait bon. Des tables encombrées de tissus, ciseaux, mètres, aiguilles, fils meublent l'endroit, mais cette fois-ci, il y a moins de chaises. Les deux lutins vous montrent les tables et vous expliquent rapidement ce qu'ils attendent de vous, puis vous laissent vous mettre au travail, sautillant sans cesse autour de vous, regardant par-dessus votre épaule, impatients de voir ce que vous leur concoctez. Mais quand vient l'heure des essayages, ils s'immobilisent et restent sages pour ne pas gâcher votre concentration et votre travail. Mais sous leur bonnet à grelots, ils piétinent d'impatience...//

[Elerinna Calaelen]

// Les festivités de Noël avaient frappé la rouquine une nouvelle fois cette année comme un éclair de joie et de folie auquel elle succombait bien volontiers. Cependant, une nouvelle bien sombre avait vite eu raison de son sourire : les monstres (comme s'ils n'avaient pas assez fait de tapage à Halloween) avaient décidé de gâcher Noël. Heureusement, et comme chaque problème a sa solution, il suffisait pour les en empêcher, de s'adonner à diverses activités dans des stands tenus par les lutins. Oui mais voilà : vous prenez des lutins capricieux en y ajoutant quelques monstres troubles-fête et des ateliers manuels, et vous vous retrouvez dans une zizanie sans pareille !
Mais c'est sans compter sur la détermination de la Serpentarde qui était bien décidée à retrouver l'ambiance des fêtes de son enfance, et qui ferait alors tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir.

Puisque les premiers stands étaient déjà assaillis par les autres élèves s'improvisant sauveurs de Noël, Elerinna s'était avancé plus loin pour s'arrêter devant un atelier où deux grelots résonnaient dans ses oreilles comme une douce mélodie emplie de souvenirs heureux d'antan. Luc et Lucie dans leur tenue de fête, lui firent part de sa mission, et elle s'y attela sans attendre. Prise dans un élan de détermination, elle virevoltait déjà à droite et à gauche, annonçant ses idées à voix haute. //

- Je dois avouer que les lutins sont des êtres bien exigeants ! Mais j'ai une petite idée pour vous. Si nous résumons les couleurs de Noël au rouge, vert et or, je peux les nuancer en milles autres couleurs et en faire des tenues festives à souhait ! Du bordeaux, du rouge carmin, du vert pomme ou du vert foncé.. Mais avant tout, prenons des mesures : Madame Lucie, si vous voulez bien vous donner la peine

// Tandis que la lutine s'avançait tout sourire sur le plan de travail, Elerinna l'entourait d'un mètre mesureur tout droit sorti de sa baguette magique. Se prenant le temps d'un atelier pour Madame Guipure, elle griffonna quelques notes sur un parchemin, avant de demander à Luc de venir à son tour.

Lucie :
Tour de taille 29,5 cm
Largeur des épaules 26 cm
Hauteur 98 cm
Taille chaussures 22

Luc :
Tour de taille 31 cm
Largeur des épaules 30 cm
Hauteur 104 cm
Taille chaussures 25

A peine les tailles furent-elles prises en note que la gamine se faufila d'un bout à l'autre du stand pour trouver les tissus nécessaires. //

- De la flanelle ça tient chaud mais ça donne des allures de pyjama ! La laine ? Pas question, vous n'aurez de cesse de vous gratter. Quoi que .. La laine de vigogne de la Cordillères des Andes, vous connaissez ? Un animal extrêmement rare qui produit une laine si fine qu'elle ne vous démangera pas le moins du monde. Il faudra assembler le tout avec du fil d'acromentule bien entendu, et pour se procurer tout cela ...

// Elle faisait les cents pas en débitant ses paroles à une vitesse incroyable. Son cerveau fumait presque tant la réflexion intense la poussait dans ses derniers retranchements. Comment obtenir en un laps de temps si réduit autant de tissus rarissimes ? Si l'on compte les deux modèles il faut bien 3 mètres de laine de chaque couleur, en multipliant par le nombre de lutins et de lutines, plus les délais, les frais de transplanage...

Et c'est alors que l'idée apparut ! Claire comme de l'eau de roche et aussi soudaine que lumineuse ! Mme Guipure ! La gamine avait entretenu un assez bon contact avec la commerçante depuis qu'elle était allé acheter ses fournitures. Sa sensibilité et son étrangeté avaient plu à la vieille femme qui l'avait prise d'affection. Peut être pourrait-elle l'aider dans sa tâche ! Ni une ni deux, Elerinna s'empare d'une plume et gribouille un parchemin à toute vitesse.

Très chère Mme Guipure,
En cette période de fêtes de fin d'année je fais appel à votre bonté pour résoudre un problème qui me tient à coeur. N'ayant pas le temps nécessaire pour vous l'expliquer, je vous promet de vous en raconter les plus infimes détails autour d'une tasse de thé une fois cette folie de décembre passé. En attendant, j'ai besoin dans les plus brefs délais d'une grande quantité de tissu rare. Mon hibou vous transmettra l'emplacement du stand auquel vous pourrez me trouver.
Merci de votre compréhension et de votre aide
Elerinna Calaelen

Le hibou s'envole et disparaît à l'horizon, et sans plus attendre la gamine se remet au travail. Il s'agit de ne pas perdre une minute et puisque les tenues ne peuvent pas encore être confectionnées sans les tissus, cela ne signifie pas que les chapeaux et les chaussures en peuvent pas l'être non plus. Elerinna découpe aux ciseaux un grand rectangle de cuir, sur lequel elle reporte deux fois la taille du pied de Lucie. //

- Viens voir ici, Lucie. Tiens toi debout sur le tissu s'il te plaît, et ne bouge pas.

// Aussi rapide que l'éclair la rouquine découpe entre les pieds de la lutine, prenant garde de ne pas l'écorcher. Elle repli ensuite les deux côtés du cuir sur les orteils du modèle, avant d'attacher le tout à l'aide d'une aiguille. Bien entendu pour l'instant, ce ne sont pas des chaussures mais de pauvres loques ouvertes des deux côtés qui recouvrent le pied de Lucie, mais un passage de couture ça et là, et un petit grelot plus tard et voilà une paire de mocassins musicaux pour le moins originaux ! //

- Pour le chapeau, je voyais quelque chose de plus atypique qu'un simple bonnet à pompons. Que diriez vous d'un cache-oreille ? C'est plus discret, et ça tient chaud.

// Les lutins n'osant prononcer mot, Elerinna prit leurs acquiescements effrénés pour un oui et accrocha deux boules de tissus épais d'un bout à l'autre d'une barre de métal malléable à la forme de la tête d'un lutin. Elle recouvrit ensuite la barre d'un tissu de la couleur du costume : rouge pour Lucie, vert pour Luc, et enfila le tout sur la tête des modèles d'un regard satisfait. Et c'est pile poil au bon moment qu'apparut Madame Guipure dans un transplanage professionnel dont elle ne sortait pas même essoufflée. Chargée de la tête au pied d'une quantité de tissus incroyables, elle hurla : //

- Mais quelle idée de me faire venir à un tel moment de l'année ? Je suis débordée de boulot et tu me fais déplacer pour des lutins ? Tu as intérêt d'avoir une bonne raison, et de réussir à habiller correctement ces deux marmots sinon tu auras affaire à moi.

// Et sans plus d'amabilité la vieille repartit, laissant en tas tous les matériaux qu'elle avait amené. La jeune fille était désormais habituée aux sautes d'humeur de la couturière et n'y prêtait plus attention, tant elle lui était reconnaissante à ce moment précis. Sans perdre une minute de plus elle se mit à coudre à la machine la robe à volant de Lucie, et dans un même temps elle dirigeait sa baguette d'une main de maître pour faire passer l'aiguille et le fil d'acromentule dans le veston de Luc à l'aide d'un Wingardium Leviosa.

Les deux chenapans tentaient tant bien que mal de jeter un oeil au travail de la rouquine, sans succès. Elle gardait jalousement jusqu'au dernier moment les moindres détails de sa création, et ce n'est qu'au bout d'un long moment que les petits yeux épuisés que la gamine se tournèrent, brillants, vers les lutins. //

- C'est terminé, allez donc essayer ça !

// Les deux tourtereaux prenaient leur temps pour enfiler leurs vêtements, rendant le suspense insoutenable pour l'apprentie couturière. Et c'est finalement Luc qui s'avança le premier, dans un petit veston vert foncé, couleur mousse des bois, et une salopette vert herbe humide, le tout en laine de vigogne et tenu par deux gros boutons vert pomme. Son cache-oreille le gênait légèrement mais il semblait ravi de son nouvel accoutrement. Tout comme sa dulcinée qui venait à son tour briller dans ses habits de lumière. La robe aux dizaines de volants en nuance de rouge virevoltait lorsque la lutine tournoyait le sourire aux lèvres. Le haut, d'un rouge si foncé qu'il tirait sur le noir, était dégradé et glissait vers le bas pour finir en un rose pâle assorti aux joues roussies par le froid du modèle. Ses chaussures parfaitement adaptées sonnaient à chaque pas qu'elle faisait, si bien que lorsqu'elle dansait on croyait entendre se jouer un chant de Noël. //

- Il ne manque qu'une chose, venez là.

// Dans un dernier coup d'aiguille, la jeune fille attacha sous la manche des deux amants un fil d'or, qui tenait à son extrémité un petit pendentif de la forme d'un flocon. Sur celui de Lucie était gravé en lettres manuscrites "Notre amour est notre plus beau cadeau .." continué par celui de Luc ".. puisse-t-on le garder pour toujours".
Émue par l'élan d'affection qui suivi entre les deux lutins, la gamine s'éclipsa en prononçant doucement : //

- Je reviendrais pour vous aider à finir les autres costumes, joyeux Noël..

[Cassiopee]

// Iris, enfin libérée du travail fastidieux du bois, avait trainé un peu avant d'être attrapée par un lutin sautillant et débordant de joie de vivre qui lui rappela un instant sa cousine Cassiopée. Etonnant pour un lutin en grève qui devait râler contre le système...

Celui-ci parlait vite, très vite, mais il l'entraina à travers le terrain en sautillant dans la neige qui lui arrivait bien au-dessus du genou. Elle en avait mal pour lui. Au point qu'elle allait lui proposer de le porter quand il s'engouffra dans une petite maison coquette.

Il s'essuya les pieds et entraina la cadette O'Neill à sa suite.

Là, il lui présenta Luc et Lucie avant de partir en courant. //

- Mais... Il ne m'a même pas dit son nom. J'aurais voulu le remercier...

- On l'appelle Pétillant. Mais son vrai prénom, c'est Audric. Il vient d'être nommé responsable du pôle des cadeaux, alors, il est ravi. Fit Lucie.

- Mais pour aujourd'hui, il fait grève. Il proteste un peu. Pour la forme. Il est trop content de son poste mais il fait grève parce que les autres lui ont demandé gentiment. Du coup, c'est sur nous que tu vas devoir t'amuser. Nous aimerions de nouvelles tenues pour motiver les autres.

- D'accord... Et bien, c'est l'occasion ou jamais de voir si j'ai retenu les cours de bonnes manières pour jeune fille de ma sainte mère.

// Même s'il était un peu ennuyeux de travailler pour deux modèles qui ne se quittaient pas d'un pouce et qui se tenaient la main en se regardant amoureusement sans se soucier le moins du monde des contraintes techniques, Iris prit plaisir à faire le tour de l'atelier.

On y trouvait des quantités de tissus, de pompons colorés, de broches, de décorations, de bijoux et de cravates. Il y avait même une collection de plus de cinq cents nœuds papillons ! Adorable.

Dans un premier temps, elle attrapa quelques tissus. Du taffetas rouge et du coton blanc pour Lucie ainsi qu'un tissu en soie d'un ton bordeaux. Pour Luc... Et bien, elle voulait tenter du coton d'un vert pomme ainsi qu'un autre à carreau rouge, vert et blanc qui était à la fois chic et terriblement joli.

Quand elle avait sept ans, sa mère avait voulu lui inculquer les bonnes manières pour devenir une bonne épouse. Sa soeur, la parfaite, était appliquée pour les politesses. Mais Iris avait adoré les techniques de couture. Mais ça, elle ne l'avouerait pas. Surtout pas à sa mère !

Elle se mit dans un coin, à même le sol et demanda aux deux lutins de s'installer près d'elle pour qu'elle puisse prendre leurs mesures à son aise et surtout, pour ne pas devoir se relever toutes les cinq minutes.

Elle peina au début sur les coutures et très vite, elle s'améliora. Elle n'avait donc pas tout perdu. //

- C'est chouette d'avoir un prénom qui signifie la lumière. Je trouve ça charmant.

- Nous sommes nés pendant la période des aurores boréales... Du coup...

// Iris sourit tout en obligeant Luc à passer le petit costume qu'elle lui avait fait. Un mélange subtil de l'homme d'affaire et du lutin coloré. La chemise à carreaux était parfaite sur lui. Il semblait avoir gagné quelques centimètres tellement il était droit et fier dans son costume. Même Lucie souriait en le voyant si bien habillé.

Ensuite, elle prit une broche en argent à laquelle elle ajouta quelques breloques. Elle avait confectionné un minuscule petit bonnet de lutin en taffetas vert et or, glissa quelques minuscules petits grelots, une breloque représentant une aurore boréale ainsi qu'un pain d'épice et un cadeau en argent où elle grava 'Lucie, mon cadeau de Noël, c'est toi'. Iris fixa ensuite la broche à la boutonnière de Luc.

Pour Lucie, Iris avait opté pour de hautes chaussettes en laine rouge et blanc. Par dessus, elle avait confectionné une jupe en taffetas qui bouffait joliment autour de Lucie tout en serrant sa taille fine. Son haut était un petit pull tricoté qui avait demandé un temps bête à Iris qui mélangeait ses points à l'endroit et à l'envers. La veste était identique à celle de Luc, si on exceptait la couleur.

Iris confectionna la même broche où elle mit une breloque en argent représentant un cadeau, un escarpin et un cœur qu'elle avait gravé magiquement au nom de Luc. Quelques grelots et un petit sapin en taffetas vinrent finirent l'ensemble qui tintait joyeusement.

Lucie avait un look plus moderne grâce à la veste tout en restant chic et sobre. D'un coup de baguette, elle enchanta leurs tenues pour qu'elle chatoie de lumière, clin d'oeil à leurs prénoms et surtout à leur amour. //

- Voilà, je pense que vous êtes juste... adorables. Vous êtes vraiment trop mignons ensemble. J'adorerais trouver ma moitié moi-aussi.

- Qui sait ! Ca sera peut-être bientôt ! Lui répondit-on malicieusement.

- Et je vous ai fait des bonnets en tricot. Je me doute que vous aviez déjà des bonnets de ce type mais je trouve qu'ils ont un charme indémodable. Et vous avez votre prénom dessus ! Je ne suis pas sûre de retrouver Audric du coup... Vous lui donnerez son bonnet de ma part ? Merci beaucoup ! Essayez de les convaincre de reprendre le travail... J'adore Noël.

[Katleen Makerley]

// Après avoir été inventé et créé des décorations pour le hangar des lutins, Katleen décida de se rendre à l'atelier où on pouvait leur fabriquer des vêtements.

Elle se rendit donc à cet atelier et lut une affiche à l'entrée. Pour fabriquer les vêtements destinés aux lutins, il fallait apparemment remplir certaines conditions. Elles avaient l'air assez difficiles à remplir mais Katleen ferait du mieux qu'elle pourrait.

Elle se miit donc à la recherche de ciseaux capables de découper du tissu, différents tissus, rouges et blancs de préférence, un mètre et aiguilles. Elle courut ensuite voir Luc et Lucie afin de prendre leurs mesures. Tous les lutins faisaient presque la même taille donc elle pouvait se fier à ses mesures. De plus, elle eut l'idée de faire de jolis vêtements accordés pour ces deux lutins.

Elle s'attabla donc et commença à faire un patron dans le tissu rouge. Les lutins seraient ainsi aux couleurs de Noël et accordés avec le père Noël. Une fois le patron fini, elle découpa dans le tissu. Elle le prit à bout de bras et le regarda. Il allait être joli. Elle y cousit de la moumoute blanche. Au col, aux poignets et aux chevilles.

Elle laissa son travail sur la table et partit chercher des grelots. Elle en mit un au col. Elle jeta un sortilège qui rendit le son du grelot doux et mélodieux. De plus, il y avait un bouton sur lequel on pouvait appuyer et qui arrêtait la mélodie.

Une fois le petit costume fini, elle le répliqua en un bon nombre à l'aide d'un sort. Elle créa aussi un bonnet rouge avec un contour blanc sur le bord pour que les petits lutins n'attrapent pas froid.

Une fois ces costumes finis, elle s'attela à ceux de Luc et Lucie. Elle décida de faire un costume violet à Luc et un rose à Lucie. C'était de belles couleurs pour représenter leur amour inconditionnel. Elle découpa donc une robe dans le tissu rose, elle y ajouta des paillettes ainsi qu'un effet qui faisait briller la robe de mille feux. Pour Luc, elle lui fit un pantalon de costume noir et une chemise violette claire. Ils allaient être mignons tous les deux. Elle fabriqua aussi deux couronnes en argent.

Une fois les deux costumes finis, elle appela Luc et Lucie et leur dit : //

- Mes chers amis, je vous ai créés deux costumes, un pour chacun d'entre vous, afin de représenter votre amour éternel.

// Elle demanda aux deux lutins d'essayer leurs vêtements respectifs et de couvrir leur tête de leur couronne. Les lutins avaient l'air ravi, ils souriaient. Ils dirent merci à Katleen.

Celle-ci partit en direction du troisième et dernier stand où elle allait devoir cuisiner. Ce qu'elle préférait bien sûr. //

[Versipellis]

// Les monstres d'Halloween s'étaient ligués pour gâcher Noël ! On ne parlait plus que de cela dans les couloirs de Poudlard, et Aglaé passait une bonne partie de son temps à rassurer les élèves de première année terrorisés : elle prenait très à coeur son rôle de préfète. En bonne Gryffondor, elle exhortait également ses camarades à se montrer courageux, et à tout faire pour repousser la menace qui pesait sur les fêtes de fin d'année.
Aussi, lorsqu'il fut annoncé que des ateliers allaient être organisés pour aider les lutins à lutter contre le terrible fléau qui s'abattait sur eux, la rouquine fut dans les premières à s'inscrire. Cuisine, décoration ou mode ? Elle savait qu'elle ne brillait dans aucune des trois activités, et choisit la troisième d'entre elles un peu par hasard : à ce moment, il y avait un peu moins d'élèves inscrits pour coudre des vêtements pour lutin...
Le jour convenu, elle se retrouva donc avec les camarades qui avaient choisi l'activité mode devant le stand correspondant, tenu par deux lutins dont le nom était brodé sur le devant de leur habit : Lucie et Luc. Il suffisait de les observer pendant dix secondes pour comprendre que ces deux-là étaient amoureux... Luc semblait bien plus timide que sa compagne, aussi fut-ce cette dernière qui annonça aux élèves : //

- Bonjour, bonjour ! Prenez chacun une place autour de la table !

// Aglaé s'assit à l'extrémité d'un des bancs, n'aimant pas être au centre de l'attention. Quand tout le monde se fut assis, Lucie poursuivit : //

- Comme vous le savez puisque vous vous êtes inscrits dans cet atelier, nous sommes rassemblés pour coudre des habits pour lutin ! Nous avons ramené le matériel nécessaire : vous trouverez sur les tables tissu, ciseaux, fils et aiguilles. Nous savons que la plupart d'entre vous n'ont que peu d'expérience en couture, aussi, faites du mieux que vous pouvez pour fabriquer des habits convenables ! Cependant, si certains se débrouillent mieux ou s'en sentent capables, sachez que nous apprécierions grandement que les couleurs de Noël soient présentes sur les vêtements. Ah, et qu'on entende le tintement de grelots, aussi. Et que ces habits nous donnent le sourire. Ah oui, et nous n'avons pas pu en ramener nous-mêmes parce que cela coûtait trop cher, mais si certains d'entre vous disposent de tissus précieux et de fil d'acromantula, ils sont invités à les utiliser : ce serait absolument parfait d'avoir des habits luxueux !

** Et puis quoi encore ? **

// Aglaé trouvait que les revendications de Lucie étaient bien trop nombreuses pour un groupe d'élèves totalement novices dans l'art de manier l'aiguille... Mais ce n'était pas fini, car Luc ajouta à son tour : //

- Et pensez aux couples...

// Le regard qu'il lança ensuite à Lucie ne laissait aucun doute sur le fait que par "couple", il entendait essentiellement "Lucie et moi"...
Aglaé, un peu énervée, envisagea un instant de s'en tenir au strict minimum et de coudre des habits tout à fait quelconques, mais elle se ravisa bien vite. Elle était préfète, elle devait montrer l'exemple ! Mais en même temps, elle savait qu'elle ne serait pas capable de satisfaire à toutes les exigences de Lucie... //

** Bon, tant pis. Je n'ai qu'à être réaliste et ne choisir que certaines d'entre elles. J'aurais fait de mon mieux et ce sera déjà bien, non ? **

// Pour Aglaé, la dernière des consignes, concernant les tissus rares, risquait bien d'être la plus simple : n'avait-elle pas la chance d'être amie avec la gérante d'un magasin de curiosités ? Il semblait bien à la rouquine qu'elle avait aperçu des cartons de tissu dans la réserve du Bazar de Tikazar la dernière fois qu'elle y était allée... Si son amie n'avait pas encore tout vendu, elle pouvait peut-être en récupérer un ou deux rouleaux...
Même si Tikazar se trouvait dans un autre monde, la contacter n'était pas vraiment difficile quand on connaissait les techniques adaptées. Et, en l'occurrence, Aglaé allait utiliser un Galdr : Gebu pour rassembler son message, Raidhu pour le transporter et Eihwaz pour le faire changer de monde. Elle tourna légèrement la tête pour ne pas gêner son voisin pendant l'incantation, et articula tout en agitant les doigts pour former les Mudras adaptées au fil de ses paroles : //

- Par le pouvoir de Gefj et de la Voie, de Nerthus, d'Ullr et de la Double Branche, Gebu dessus, Raidhu dessous et Eihwaz devant, transportez mes paroles ! GRE !

// Un instant passa, puis Aglaé entendit dans sa tête une voix qu'elle connaissait bien, celle de Tikazar : //

- Aglaé ? C'est toi ?

// Aglaé fut surprise de la capacité de la commerçante à la reconnaître alors même qu'elle n'avait pas parlé. Identifier la signature magique de quelqu'un était normalement réservé aux sorciers les plus puissants... La rouquine mit cela sur le compte de la relation privilégiée qu'elle entretenait avec la commerçante, et ne s'attarda pas plus sur la question. Elle répondit : //

- C'est bien moi, bonjour !

// Puis elle alla directement à l'essentiel, ne sachant pas combien de temps elle serait capable de maintenir la communication : //

- Dis-moi, as-tu encore dans ton arrière-boutique les rouleaux de tissus que j'y ai vus la dernière fois ?

***

// Une dizaine de minutes plus tard, Lucie s'arrêta devant la rouquine qui semblait paresser pour la remettre au travail : //

- Dites donc, jeune demoiselle ! Puis-je savoir pourquoi vous n'avez pas commencé à coudre ?

// Aglaé offrit à la lutine son plus grand sourire : //

- J'attends quelque chose !

- Ah oui, et quoi ?

- Ca !

// Aglaé montra du doigt un hibou grand duc qui volait vers elle, un carton de taille respectable accroché aux pattes. Lorsqu'il se rapprocha, elle put distinguer l'inscription "Bazar de Tikazar" sur l'un de ses flancs. Le hibou déposa le carton juste devant Aglaé, sous l'oeil envieux de ses camarades. La préfète expliqua à la lutine : //

- J'ai contacté une amie pour qu'elle m'envoie le matériel dont j'avais besoin, je vais pouvoir commencer à présent !

// Lucie se radoucit : //

- Très bien, je vous laisse tranquille alors !

// Aglaé avait eu de la chance : Tikazar n'avait pas vendu ses tissus... Et elle avait également du fil d'acromantula dans son magasin ! De plus, elle venait de recevoir un hibou de l'un de ses fournisseurs du Monde Certain : elle avait pu l'employer pour faire un petit détour pour livrer quelques rouleaux de tissu à Aglaé avant de retourner dans son entreprise de rattachement. Et elle avait insisté pour faire tout cela gratuitement...
La rouquine ouvrit le carton : son amie avait choisi deux échantillons de tissu splendides. Leur couleur était éclatante, car ils avaient été teints à partir de pigments magiques : des écailles de dragon pilées... L'un était du même vert que le célèbre spécimen gallois, l'autre était rouge comme un boutefeu chinois. Aglaé était ravie : elle allait pouvoir coudre des habits aux couleurs de Noël !
Pendant les dix minutes qu'elle avait passées à attendre le hibou livreur, elle avait eu le temps d'observer ses camarades, et avait remarqué l'efficacité d'un sort de découpe, et d'un autre qui permettait de faire se mouvoir l'aiguille seule à une vitesse impressionnante. Elle s'était entraînée à les lancer sur des chutes de tissu, et y était parvenue sans problèmes : c'est donc confiante qu'elle pointa sa baguette sur ses propres échantillons. Les sortilèges fonctionnèrent, et une vingtaine de minutes plus tard, elle avait deux habits pour lutin devant elle.
Il lui restait encore du temps... Mais plus de tissu. Elle réfléchit donc à la manière dont elle pourrait améliorer ses créations. Elle appréciait peu l'idée de leur rajouter des grelots : elle n'aimait pas l'idée d'avoir des habits bruyants, quoi qu'en disent les lutins. Elle décida donc d'essayer de faire sourire ces derniers. Mais comment ?
En les rendant heureux ? Mais quel dessin y parviendrait ? En les faisant rire ? Mais cela risquait de rendre les habits ridicules ! En les faisant se sentir bien ?
Une idée jaillit dans son esprit : et si elle donnait aux vestes la propriété de masser celui qui les porterait ? Cela devait bien être faisable par la magie, non ? En plus, ajouter une capacité aux objets relevait de la métamorphose, une matière où elle était particulièrement douée...
Elle réfléchit à la manière de procéder. En début de cinquième année, elle avait étudié un sort dont le fonctionnement était similaire, même si l'effet était bien différent : le maléfice de Flagrance, qui permettait d'ensorceler un objet pour qu'il brûle tous ceux qui le toucheraient... Il suffisait de transformer la brûlure en douce caresse, et le tour serait joué... Par un dérivé de Rictusempra, peut-être ?
Aglaé allait devoir créer un tout nouveau sort... Elle posa une chute de tissu devant elle pour faire des essais, et articula successivement : //

- Flagransempra... Rictutay... Flagrempra...

// La chute de tissu ne bougeait pas... Aglaé se disait qu'elle avait été présomptueuse, mais fit tout de même un dernier essai : //

- Grantusempra !

// Des étincelles jaillirent de sa baguette et vinrent imprégner les fibres du tissu. Prudemment, la rouquine prit ce dernier entre son pouce et son index droits et le déposa sur le dos de sa main gauche... Et elle le sentit alors frotter délicatement sa peau. Elle avait réussi ! Elle parviendrait à faire sourire les lutins en leur procurant une sensation de bien-être ! Elle lança aussitôt son sort fraîchement inventé sur les vestes qu'elle avait créées afin de les doter de cette propriété massante.
Elle appela ensuite Lucie et Luc pour qu'ils viennent essayer ses vêtements. Comme Aglaé les avait taillés magiquement, elle avait pu les adapter directement aux mensurations des deux lutins, et le tissu s'ajusta parfaitement sur eux. Lucie prit un regard brillant quand elle découvrit le fil d'acromantula et les tissus colorés qu'avait employés Aglaé, et soupira d'aise lorsqu'elle sentit le massage commencer. Elle s'exclama : //

- Vos habits sont... merveilleux, mademoiselle... ?

- D'Aspinge.

// Luc, lui, ne semblait pas aussi convaincu... Il demanda : //

- Mais... Y a-t-il une référence à notre couple ?

// Aglaé sourit. A cela aussi, elle avait pensé ! Elle retourna une question au lutin : //

- Vous ne sentez rien ?

- Hmm. A vrai dire, non.

// Aglaé expliqua alors : //

- Le massage dessine en fait les lettres qui composent le prénom de l'être aimé dans votre dos. Lucie est massée par le mot LUC, et vous, par le mot LUCIE !

// Le regard du lutin s'éclaircit, et il s'exclama : //

- Je suis donc d'accord avec ma douce ! Vos habits sont merveilleux ! Un vrai cadeau de Noël pour nous !

// Et Aglaé savait que de la part de lutins du pôle Nord, il n'y avait pas plus grand compliment ! //

[Thalia Gilsayan]

// Thalia était encore sous l'emprise du bonheur qu'elle éprouvait d'avoir pu aider la Mère Noël à redécorer les hangars des lutins. Elle ignorait jusque là à quel point cela lui faisait plaisir de mettre ses compétences au service des autres... Peut-être était-ce une future vocation ? Ou bien était-ce juste l'esprit de noël, omniprésent dans ce marché, qui l'affectait particulièrement ?

Elle fut arrêtée dans ses réflexions par deux charmants lutins qui lui faisaient des grands signes. Intriguée, elle s'approcha. Et fut aussitôt ensevelie sous les paroles de la joie lutine Lucie, qui parvint à la convaincre de leur créer, à elle et son compagnon Luc, des vêtements à la mode, à condition qu'ils soient aux couleurs de Noël, en tissus rares, qu'ils émettent des sons de grelots, qu'ils fassent sourire, et qu'ils symbolisent leur amour... Beaucoup trop de conditions pour la nullissime en couture qu'elle était, si bien qu'elle décida que n'en remplir que deux serait déjà amplement suffisant.

** Bon, Noël, c'est entre autre la fête de la Joie, donc faisons-les sourire et faire de la musique **

// Primo, les faire sourire. Qu'est-ce qui pourrait faire sourire les gens ? Un dessin comique peut-être ? Oui, oui, elle tenait son idée. Quoi de mieux pour faire rire que de représenter le terrifiant préfet de Serpentard - en d'autres termes Amarel Prince, connu pour être aussi ténébreux qu'associable, cruel, désagréables, fourbe et violent - de la manière la plus ridicule possible ?
Et si c'était accompagné d'une petite phrase ironique, un jeu de mots par exemple, et provocante envers les monstres d'halloween, ça passerait encore mieux. Une petite phrase du style : "Nous ne sommes pas des uluberlus teints... Alors les monstres, allez lustrer vos luths hein !" //

** Nickel. **

// Thalia se mit au travail. Sur sa liste de matériel, il y avait : deux pantalons, deux T-shirts vierges, deux bonnets de noël... Elle se procura tout cela assez facilement, puis sortit sa baguette. C'était le seul outil qui puisse lui être utile, car il était hors de question qu'elle couse quoi que ce soit.

D'abord, la brunette étala un T-shirt vierge devant elle, puis pointa sa baguette dessus, et ferma les yeux, en pensant très fort au visage de l'effrayant Amarel Prince coiffé d'un bonnet vert et muni d'une barbichette. Cela lui demanda un grand effort de concentration mais qui fut récompensé par la victoire lorsqu'elle rouvrit les yeux. Elle avait réussi ! L'image s'était imprimée sur le T-shirt ! Sans attendre, la jeune fille fit de même pour ajouter la phrase, puis recommença avec le second T-shirt.

La deuxième partie fut plus simple : en effet, il s'agissait d'un simple travail de métamorphose de couleurs. En moins de cinq minutes, elle obtint un bonnet orange et un pantalon violet pour Lucie, accompagnés d'un bonnet violet et d'un pantalon orange pour Luc. Ce croisement ce couleurs serait symbolique de leur amour, non ?

Enfin, il resta l'étape finale : le bruit de grelots. C'était déjà beaucoup plus complexe, mais il n'y avait aucune raison qu'elle ne s'en sorte pas... Il lui fallut en effet un peu plus de temps et de réflexion, mais au bout d'un moment, l'effet désiré fut obtenu.

Thalia contempla son travail : La tête d'Amarel Prince coiffé d'un bonnet de noël et décoré d'une barbichette au menton. Le préfet de Serpentard avait l'air absolument ridicule. La brunette éclata de rire devant sa propre création... Puis songea que si ces T-shirts tombaient entre les mains des Serpentards, elle était en très, très mauvaise posture. Enfin, personne n'aurait moyen de savoir qu'elle était l'auteure de ces T-shirts, n'est-ce pas ? //

- Et voila ! s'exclama-t-elle en présentant son travail aux deux lutins.

// Les visages des deux amants se fendirent de deux sourires lumineux lorsqu'ils tournèrent la tête. Objectif réussi. //

- Qui est-ce ? voulut savoir Lucie.

- Euh... Un... Un camarade à moi.

// Ce n'était qu'un demi mensonge, puisque Amarel fréquentait la même école qu'elle. //

- C'est marrant ! s'enthousiasma Luc.

- J'ai hâte d'essayer ça ! reprit Lucie.

// Ni de une ni de deux, les lutins enfilèrent leurs vêtements dans un bruit de grelots cristallin. Puis ils la remercièrent chaleureusement, et la jeune fille put repartir l'esprit tranquille. A moins que quelqu'un d'autre ne vienne encore réquisitionner son aide aujourd'hui ! //