l était une fois, un elfe de maison nommé Slavy qui travaillait à Poudlard. Celui-ci stationnait dans les cuisines du château (allez donc lui rendre visite aux sous-sols !) et avait pour occupation l’activité la plus passionnante qui soit, j’ai nommé… la vente de cerises !

Rencontre avec Slavy :

« Bonjour, Maître. Je suis Slavy, pour vour servir.
J'ai ici un plein panier de Cerises, qui viennent du potager du professeur de botanique.
Il les vend 100 Myrins l'une, mais c'est de la bonne qualité, ça oui !
Cela vous intéresse, maître ? »

Nous passerons le fait que l’on vous extorque la somme colossale de 100 myrins en échange d’une unique cerise, et qu’un elfe avec « un plein panier de Cerises » jamais vide, c’est louche.

Concentrons-nous sur un autre point… des cerises qui viennent « du potager du professeur de botanique ».

...

Depuis quand le professeur de botanique a un potager ?! Nous connaissons tous bien les serres de botanique. Mais cela ne veut pas dire que le professeur a un potager à Poudlard simplement parce qu’il enseigne cette matière. D'ailleurs, avez-vous déjà vu un potager en allant dans le Parc ?! Non, non, bien sûr que non. D'autant plus qu'un grand cerisier ne passerait pas inaperçu.

Nous autres chercheurs wyrdiens avons donc décidé d'enquêter sur la provenance de ces cerises. Ainsi avons-nous interrogé Slavy... Enfin, tenté de l'interroger. La créature s'obstinant à nous refiler ses cerises, nous en avons achetée une, histoire de l'amadouer.

« Vous ne le regretterez pas, Maître ! Elles sont succulentes ! »
// Claquement de porte — Slavy est parti. //

... Rapide, cet elfe. Nous lui rendons donc visite une deuxième fois ; il semble nous avoir totalement oubliés (comment ose-t-il !!) et essaie à nouveau de nous vendre une cerise ! Impossible de le faire parler... Bref, nous lui achetons une deuxième cerise.

« Dis donc, Slavy, d'où viennent tes cerises ? Je n'avais jamais entendu parler d'un pota...

- Vous ne le regretterez pas, Maître ! Elles sont succulentes ! »
// Claquement de porte — Slavy est parti. //

... Pourquoi avons-nous la sensation d'avoir été carottés — ou plutôt cerisés, en l'occurrence — en beauté ?
Mais nous n'abandonnons pas, car nous savons l'importance qu'ont nos recherches pour le Wyrd. Il en va de notre devoir de persévérer ! D'autant plus que le fait qu'il esquive ainsi nos questions est plus que louche ! L'elfe ayant apparemment un Alzheimer précoce, nous lui achetons une 3ème cerise.

« Vous ne le regretterez pas, Maître ! Elles...

- ATTENDS ! On a des questions à te poser !!

- ... sont succulentes ! »
// Claquement de porte — Slavy est parti. //

... Et une 4ème cerise.
Cette fois, avant que Slavy ne disparaisse, nous décidons de le suivre. S'ensuit une course-poursuite dans les cuisines ; mais il y a foule, et le petit elfe se fond dans la masse rapidement. C'est un nouvel échec.

Nous en sommes à la 139ème cerise achetée (au cas où vous vous poseriez la question, un budget nous est accordé pour nos recherches ; nous en faisons bien sûr la meilleure utilisation qui soit !). Je crois bien que le Maître de Slavy n'a jamais été aussi riche.

Après de nombreuses tentatives pour rattraper Slavy, plus épuisantes qu'une course au vif d'or niveau Démon de l'Autre Monde, nous finissons... par retrouver l'elfe dans un coin des cuisines ! Ouiiiiiii !

Essoufflés, nous allons à sa rencontre.

« Ha... Slavy... Ha... Pourquoi dis-tu... que tes cerises... viennent du potager du professeur de botanique ? Je n'ai pas... connaissance d'un tel potager...

Je crois qu'après tant d'acharnement, Slavy a pris pitié de nous. Il ne fuit pas et décide de nous répondre... Nos efforts sont sur le point d'être récompensés !

- Pourquoi dis-je que mes cerises viennent du potager du professeur de botanique ? Eh bien... que voulez-vous, s'la vie... Pourquoi ai-je toujours un plein panier de cerises ? S'la vie écoutez... Pourquoi je les vends à 100 myrins l'unité ? S'la vie... Tant de questions pour une unique réponse, Maître, quel gâchis de temps... »

... Êtes-vous consternés par la réponse de Slavy, fruit — je dirais même cerise, dans le cas présent — de notre dur labeur ?

Si oui... eh bien, il n'y a aucune raison de l'être.

Après avoir entendu la réponse de Slavy, nous nous sommes regardés quelques instants. Et nous avons analysé ce qu'il a dit.

En réalité, sa réponse est pleine de bon sens et de raison. Elle répond en effet à toutes les questions que nous nous posons et que nous nous sommes posées...

Pourquoi Slavy a-t-il un panier de cerises venant du "potager du professeur de botanique" ? S'la vie... Pourquoi le tableau de Norbert Dragonneau répond toujours par la même phrase ? S'la vie... Pourquoi ne pouvons-nous pas contourner Gladys Sompton sur le Chemin de Traverse ? S'la vie...

Une autre question se pose alors. Puisque nous avons trouvé réponse à toutes nos questions... À quoi bon continuer les recherches ? Peut-être que ceci, cette nouvelle année marque la fin de l'ECWI (Équipe des Chercheurs Wyrdiens Inconnus (non, pas inexistants !) et de tous nos travaux...

Lorsqu'il a fallu manger toutes les cerises...