A l'Abri des Regards

[Katleen Makerley]

- Parce que c’est à moi de m’excuser maintenant ? Comme si j’avais vraiment eu le choix de ce qui est arrivé ! Tu crois que ça m’enchante d’avoir des sentiments pour toi ? Que ça me fait pas souffrir et que la moindre particule de mon corps ne crie pas ? et que j’ai pas hésité à venir travailler ici pour éviter de te croiser parce que ça fait trop mal ?

// Les yeux d'Eileen s'agrandirent après avoir entendu la révélation d'Alistair. Elle n'était donc pas la seule à toujours ressentir quelque chose. Par contre, elle était la seule à essayer d'en faire abstraction. A se changer les idées, à traîner avec d'autres personnes pour éviter de penser à lui. Elle leva la main vers lui comme pour le consoler, mais il fut plus rapide et continua de parler, de crier même. //

- Toi aussi tu es censée me connaître, mais à priori je me suis trompé. Finalement tu as peut être raison, tu es bien incapable de t’attacher à quelqu’un.

// Ce fut comme si elle avait été percutée par un astéroïde. Les yeux de la rouge-et-or s'embuèrent cette fois. Elle essayait de les garder ouverts, mais elle voyait flou. Comment avait-il osé dire ça alors que tous les matins en se réveillant et tous les soirs avant de s'endormir elle pensait à lui ? Il savait que ça allait la blesser de lui lâcher ça et pourtant il l'avait fait.

Différentes émotions traversaient la batteuse qui essayait de rester tant bien que mal debout. Des particules d'elle-même étaient énervées, d'autres étaient infiniment tristes et d'autres encore étaient simplement abasourdies par ce que le blond avait osé lui dire.

Eileen ne prit même pas la peine d'essuyer ses larmes, préférant focaliser son énergie sur ce qu'elle allait répondre. Elle le força à se retourner en le tirant par l'épaule, puis se plaça à trente centimètres de lui en plantant ses yeux dans les siens. //

- Dis-moi ce que tu veux vraiment Alistair plutôt que de m'accuser de tous les maux et de tourner autour du pot ! C'est pas comme ça que les choses vont avancer. Je le répète, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs puisque tu sembles si bouché, mais je n'allais pas rester seule jusqu'à la fin de mes jours. Il faudra t'y faire un jour ou l'autre !

// La Gryffondor renifla d'une façon peu gracieuse, mais elle se fichait de ça à cet instant. //

- Et franchement tu crois vraiment que si cette histoire ne me touchait pas, je serais dans cet état ? Cet été j'avais l'impression de m'être confiée sur tout, mais en fait tu ne m'as apparemment pas écoutée une seule seconde pour me balancer ça au visage ! Si je fréquente autant de monde c'est bien pour une raison et si tu avais un minimum de cervelle tu aurais compris depuis longtemps !

[Jade Ogreaney]

// Il n’avait encore pas réfléchit avant de parler. Ses mots avaient largement dépassés sa pensée, encore une fois. Mais la colère et la rage masquaient toutes pensées rationnelles. Il était prêt à tout pour se forger une barrière et si vraiment c’était sa dernière solution, il irait signer un métayage ou se mettrait à l’aquaponie à l’autre bout du monde.
Il ne pensait pas pouvoir ressentir une telle peine un jour, elle était si présente qu’il ne voyait même plus celle de sa meilleure amie, face à lui, les yeux embués de larmes. Il avait mal au cœur et il voulait inconsciemment qu’elle ait aussi mal qu’il avait mal. Il sentit sa main lui agripper fermement l’épaule pour le forcer à se retourner et planta son regard dans le sien. Alistair avait la mâchoire serrée, si bien qu’on pouvait presque entendre ses dents grincer, ses yeux étaient brillants de larmes et son visage rougit par l’émotion.

- Dis-moi ce que tu veux vraiment Alistair plutôt que de m'accuser de tous les maux et de tourner autour du pot ! C'est pas comme ça que les choses vont avancer. Je le répète, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs puisque tu sembles si bouché, mais je n'allais pas rester seule jusqu'à la fin de mes jours. Il faudra t'y faire un jour ou l'autre !

// Le blond bouillonnait, il voulait vraiment aller le plus loin possible d’elle, fuir, oui c’était le mot mais il en avait besoin, parce qu’il savait exactement ce qu’il voulait mais il savait également pertinent qu’il le l’aurait pas. //

- Et franchement tu crois vraiment que si cette histoire ne me touchait pas, je serais dans cet état ? Cet été j'avais l'impression de m'être confiée sur tout, mais en fait tu ne m'as apparemment pas écoutée une seule seconde pour me balancer ça au visage ! Si je fréquente autant de monde c'est bien pour une raison et si tu avais un minimum de cervelle tu aurais compris depuis longtemps !

// Il en avait marre, il voulait mettre un terme à cette discussion, peut-être était-ce la fin d’une amitié, d’une belle amitié mais le jeune homme ne pouvait plus. Il s’avança d’un pas vers la jeune femme et lui tint le menton de sa main. Il pouvait sentir sa respiration, et il sentait son propre cœur battre la chamade. //

Ce que je veux vraiment…

// Il ne finit pas sa phrase et plaqua violement les lèvres sur la bouche de la jeune femme. Il la voulait elle mais malgré tout ce qu’ils ressentaient, elle ne le voulait pas. Il ne fallut pas moins de quelques secondes pour qu’une gifle vienne lui claquer sur la joue et ces quelques mots lui claquer au visage avant de la voir partir. //

- T’es qu’un salaud Al !

FIN DU RP

[Yasashi]

[Début de RP entre Kass Raut (Yasashi) et Thimothy Seymour (Croun)]

// Kassy avançait dans les couloirs de Poudlard, rapidement. Elle était crispée par tous ces gens qui l'entouraient et essayait tant bien que mal de sortir de cette foule le plus rapidement possible. Elle espérait que cet attroupement se terminerait bientôt, mais de plus en plus d'élèves sortant des cours rejoignaient le troupeau, accroissant le mal-être de la jeune fille. Elle détestait qu’on la touche, elle détestait l’agitation, elle détestait le bruit, donc il était évident qu’elle détestait la foule.

Au détour d’un chemin, elle aperçut un couloir moins fréquenté et s’engouffra dedans sans réfléchir. Elle aurait eu beau réfléchir, elle aurait fait la même chose : c’était le chemin pour se rendre au parc, et s’il y avait bien un endroit que Kassy adorait à Poudlard, c’était bien celui-ci ! Surtout un coin qu’elle avait trouvé où elle était, la plupart du temps, plutôt tranquille. Ce furent donc ses pieds qui la menèrent là-bas, laissant son esprit se concentrer sur la vérification des manches de son pull. //

** J’espère que personne ne le verra… **

// Tirant toujours les manches de son vêtements pour cacher jusqu’à ses mains, Kassy s’adossa à un arbre une fois son chemin terminé, prenant une grande inspiration en vérifiant qu’il n’y avait personne dans les alentours. Elle tenta de calmer les battements de son coeur, qui n’arrivait toujours pas à se faire aux autres humains qui arpentaient ce château, puis se redressa, posant sa main gauche sur le tronc de l’arbre et fermant les yeux. Toujours sur ses gardes, elle ne se permettait que très rarement ces quelques moments de faiblesse, où elle pouvait enfin souffler et respirer convenablement, au moins pour quelques minutes…
Elle rouvrit les yeux au bout d’une minute, faisant une nouvelle inspection visuelle du paysage pour s’assurer qu’il n’y avait toujours personne dans les parages qui pourrait briser ce moment de paix et de sérénité. Puis elle prit une douce inspiration, fermant les yeux à moitié et ouvrant la bouche, se mettant à chanter. //

- Sparkling angel I believed
You were my savior in my time of need.
Blinded by faith I couldn't hear
All the whispers, the warnings so clear.
I see the angels,
I'll lead them to your door.
There's no escape now,
No mercy no more.
No remorse cause I still remember
The smile when you tore me apart.

// Elle porta une main à sa joue, ramassant la larme qui y coulait. Elle savait parfaitement l’effet qu’avait le chant sur elle, extériorisant tout ce qu’elle gardait habituellement bien caché derrière l’épaisse muraille qu’elle avait construite autour d’elle. Ce fut donc les larmes aux yeux, mais la voix toujours aussi claire, qu’elle continua sa chanson par le refrain. //

- You took my heart,
Deceived me right from the start.
You showed me dreams,
I wish they would turn into real.
You broke the promise and made me realize.
It was all just a lie.

// Honnêtement, elle n’avait jamais compris pourquoi elle aimait tant cette chanson. Elle parlait de trahison, mais Kassy ne comprenait même pas ce que ça voulait dire, parce que pour que quelqu’un nous trahisse, il faut qu’on lui fasse confiance, et Kassy n’avait jamais fait confiance à personne. //

[Croun]

//Il était fin prêt. Du moins, l'espérait-il en sortant de la salle des professeurs. Zaranki l'avait fait entrer dans le Saint des Saints de Poudlard aujourd'hui, pour avoir une dernière discussion avec lui et Katleen Hayden en charge des graphèmes. Ils avaient beaucoup parlé, notamment, des protections que Tim s'était fait construire, ses deux bracelets possédants à la fois des runes, des graphèmes Yssois et Incertain et des Oghams, qui lui permettait, par une simple alimentation, de détourner des sorts et de se protéger physiquement. Zaranki trouvait l'idée brillante quoi que manquant un peu de brutalité, et le professeur Hayden l'avait mis en garde contre une sur-utilisation. Comme pour toute magie liée au graphème, les absolus pouvaient le tuer, la magie serait drainée jusqu'à ce qu'il la relache. Pour autant, le consensus était que cela simplifiait la vie en cas de combat dans le monde incertain.

Pris dans ses pensées, il laissait ses pieds le guider jusque dans le Hall d'entrée, au milieu des élèves, essayant d'éviter de bousculer les plus jeunes. Sa malchance était de passer pendant un intercours et d'avoir donc 28 classes désireuses d'attendre leurs prochaines salles, entre lui et la porte. Il avait décliner l'offre de Zaranki, qui souhaitait qu'il participe à sa session au dojo, souhaitant saluer le garde-chasse avant de partir et si possible, son quintette. Préfet tout juste retraité, il fut régulièrement arrêté par des Serdaigles qui voulaient des nouvelles et le saluaient amicalement. Evidemment, il n'eut pas à chercher Maylis, Etienne, Marc et Andrew. Les 5, dès qu'ils surent sa présence, l'accostèrent avec joie, Alix allant même chercher un calin du "meilleur préfet du monde".

Ils discutèrent quelques minutes sur les marches de l'entrée. Tim avait en tête le futur qu'il avait vu pour ses 5 élèves favoris, et, quelque part, il comprenait mieux d'où venait un tel futur, en écoutant les cours qu'ils avaient choisi pour cette 6ème année. Il apprit notamment que Maylis et Marc formaient maintenant un couple et subissaient les blagues des 3 autres avec un stoïcisme et une tranquille joie qui faisaient le bonheur de leurs amis. Malheureusement, le début des cours signa le départ des 5 et, ayant promis d'essayer d'envoyer des nouvelles de son épopée, Tim les regarda partir avec un léger pincement au coeur. Il devait ouvrir un certain compte à Gringotts, juste au cas où. Même s'il n'avait pas encore percé le pourquoi de ce besoin. Le futur était clair quand il y avait été bloqué. Ce compte était utile et utilisé.

Un sourire nostalgique flotta sur ses lèvres, il avait encore le temps pour aller rendre hommage à un dernier lieu, et il ne regrettait pas d'avoir évité son habituel costume, et de porter un pantalon et un polo adaptés à la forêt, avec, bien évidemment, Aranruth attaché à sa jambe, et son inaliénable cape grise. Car le lieu était un petit bosquet d'où l'on pouvait voir le lac et profiter d'une pause calme. L'endroit le plus calme de Poudlard, qu'il avait si souvent hanté avant d'être préfet. Et avant de partir dans une solitude dangereuse et agressive, il ressentait le besoin de passer un moment dans une solitude plus douce et nostalgique, heureuse.

Arrivant près du lieu, il entendit une voix qui chantait. La voix était claire et sure, pourtant, de temps à autre, un léger tressautement semblait indiquer que la personne qui chantait n'était pas dans une joie des plus absolues. //

- Sparkling angel I believed
You were my savior in my time of need.
Blinded by faith I couldn't hear
All the whispers, the warnings so clear.
I see the angels,
I'll lead them to your door.
There's no escape now,
No mercy no more.
No remorse cause I still remember
The smile when you tore me apart.
You took my heart,
Deceived me right from the start.
You showed me dreams,
I wish they would turn into real.
You broke the promise and made me realize.
It was all just a lie.

*En même temps, vu ce qu'elle chante. Et cette voix c'est … Kassy Raut si je ne me trompe pas*

//Il faillit se mettre à rire pendant un instant. Cela ne faisait que deux mois qu'il avait quitté l'école. Il était évident que les fiches qu'il avait à l'Amafia était encore claire dans sa tête, de même que les voix de tous les élèves qu'il avait cotoyé pendant sa scolarité. Après tout, l'information et le renseignement étaient ses métiers, il ne pouvait pas oublier de telles souvenirs aussi facilement, quand bien même, Kassy était l'une des voix que l'on entendait le moins dans tout Poudlard.

Fouillant dans sa mémoire parfaitement rangée, il se "vit" prendre le classeur des étudiants en 4ème année à Serdaigle l'année précédente et relut sa fiche mentale sur Kassy Raut. Une fille solitaire, peu à l'aise avec les êtres vivants, douce pourtant quand elle était en confiance. Pas de signe de maladie malgré une stature fragile, voire gracile, ou de psychose malgré un coté vaguement instable, une puissance normale, des capacités non relationnelles normales. Une tendance à répondre par l'agression aux gens qui s'approchaient d'elle, exceptionnelle chanteuse, refusant tout contact physique. Selon sa cousine Ambre, elle coudrait en cachette, mais Tim n'avait pas eu de preuve de la chose. Ses investigations l'avait rapidement amené à conclure que Kassy ne se cachait pas derrière une pseudo solitude pour créer un réseau interne et il avait laissé faire, notant les retours qu'on lui avait donné.

Il hésita franchement. Il voulait vraiment être tranquille et se projeter sur son extraordinaire aventure à venir, mais … Mais il était Timothy Seymour, ex-préfet de Serdaigle, si attaché à sa maison et à ses aiglons et aiglonnes. Il ne pouvait pas juste laisser passer le fait qu'elle se soit cachée pour pleurer, alors, il s'avança dans un silence absolue, la laissant finir de chanter. Alors, seulement, il s'avança et se montra, s'asseyant à bonne distance de son ancienne condisciple pour ne pas la brusquer.//

- Parmi tous les dons de ce monde, le tien est d'autant plus magnifique qu'il fait voyager le cœur et la tête en même temps Kassy. Puisse-t-il t'apporter la paix.

[Yasashi]

// Au fil de la chanson, Kassy avait arrêté d’essayer de cacher ses larmes. Après tout, elles faisaient partie intégrante de ce qu’elle était. Cette douleur, autant physique que mentale, causée par ses frères et ses parents avaient fait d’elle celle qu’elle était maintenant et elle ne pourrait pas retourner en arrière. A plusieurs reprises, elle s’était surprise à se demander comment serait la jeune Kassy Raut si elle ne portait pas ce nom de famille maudit, si elle était née dans une autre famille… Elle n’avait jamais trouvé de réponse à sa question, n’en étant pas capable. Elle n’avait jamais réussi à imaginer comment pourrait être la vie différemment, car elle n’avait connu que ça. Rejet, blessures, souffrance. Elle était Kassy Raut, celle dont personne ne voudrait jamais et qui ne voudrait jamais dépendre de personne pour ne pas risquer de se briser un peu plus qu’elle ne l’était déjà. //

- Could have been forever.
Now we have reached the end.

// Aux dernières notes, sa voix se brisa, rabaissant le dernier mot au rang de murmure, menaçant de la faire pester. Le chant était ce qu’elle aimait plus que tout et elle détestait voir que ses frères arrivaient à tout lui gâcher, même ça… Elle se refusa à s’énerver pour ça. Elle était à Poudlard, elle était loin d’eux, en sécurité, ou du moins, elle le serait jusqu’à la fin de l’année, alors elle devait en profiter, ne pas penser à eux. Mais le pouvait-elle vraiment alors que le dernier d’entre eux avait laissé tant de traces sur son corps pour venger la mort de son frère ? Elle serra son poing contre le tronc de l’arbre.

Ce fut à ce moment qu’elle entendit une voix non loin d’elle, la faisant sursauter et se retourner d’un bond, crispée. Cette personne l’avait entendue chanter. Elle faisait tout pour que personne ne connaisse sa passion pour le chant, et ce type l’avait entendue. Elle serra les dents, reculant contre l’arbre en fixant le garçon avant de répondre d’une voix presque cassante, sur la défensive, bien loin de celle qu’elle laissait échapper durant sa musique. //

- Le chant n’est pas un don. C’est une faiblesse.

// Est-ce qu’elle le pensait vraiment ? Oui et non. Malgré le fait qu’elle aime énormément chanter, elle n’avait montré à personne ce côté de sa personnalité et ne voulait pas le faire car elle estimait que ça ne collait pas du tout avec la coquille qu’elle avait construite autour d’elle. Laisser les gens savoir qu’elle aimait chanter, c’était comme leur exposer une faille immense dans sa protection. Surtout vu sa façon d’exprimer ses sentiments dans ses chansons.

Essayant de reprendre son calme et de remettre de l’ordre dans ses pensées, elle observa l’inconnu, espérant trouver une indication sur ce qu’il comptait faire de cette information. Il était assis au sol, assez loin de la jeune sorcière qui plissa légèrement les yeux en remarquant ça. D’un côté, ça l’arrangeait grandement, vu qu’elle n’aimait pas que les gens s’approchent d’elle, par peur qu’ils ne veuillent eux aussi s’en prendre à elle, mais elle se demandait surtout comment il avait pu savoir ça. Sûrement un hasard, ou alors il agissait comme ça par simple prudence.
En y regardant plus attentivement, elle se rendit compte que ce garçon n’était pas si inconnu que ça, au final, elle l’avait déjà vu quelque part, mais pas moyen pour l’instant de mettre un nom sur ce grand type aux cheveux bruns et aux yeux bleus, son esprit ne s’étant pas encore complètement remis en marche après la peur qu’il lui avait faite. //

[Croun]

// Le cœur de l'ex-préfet se serra à la vue des larmes sur les joues de Kassy, comme chaque fois qu'un de ses aiglons ou aiglonnes était malheureux. Dans le cas de Kassy, il savait aussi, d'expérience, qu'il ne devait pas l'approcher pour le moment, sous peine de créer une réaction épidermique. Or, s'il voulait pouvoir l'aider, il lui fallait d'abord qu'il arrive à lui donner confiance, à passer la première peur qu'il était pour elle, que tout le monde était pour elle.

Assez étonnamment, il n'était pas le rédacteur de la fiche sur la serdaigle. C'était Amber Knight, sa cousine, qui s'en était occupé. Tim avait porté sur Kassy un regard identique à celui qu'il portait sur les autres serdaigle: attentif, sérieux, présent et à l'écoute. Probablement pas assez pour voir ce qu'Amber avait vu. Il se souvenait des jumelles venant le voir pour lui parler de certaines fiches, et d'une fiche avec un post-it, signe qu'Amber avait un truc particulier à dire. Les mots avaient paru disproportionnés à Tim; qui avait tout de même essayé d'avoir des preuves, mais, après un peu de recherche, avait abandonné. Et maintenant, il se souvenait de ce qu'il était écrit sur ce post-it: "battue ?" Et l'avis d'Amber devenait soudainement plus pertinent.

Il remarqua immédiatement le langage corporel, les mains s'accrochant à un signe stable et inamovible, tel l'arbre, la prostration générale, l'inquiétude face aux sons inconnus ou inattendus, la tension générale qui bloqua ce petit corps frêle, jusqu'aux dents qui se serrèrent de peur et de … colère ? Ce n'était pas un être humain surpris qui lui faisait face, mais une bête blessée, usée, fatiguée, qui attendait qu'un nouveau coup porte. Evidemment, le coup ne viendrait pas de lui, et s'il voyait quelqu'un s'en prendre à la bleue et bronze, il était fort probable que cette personne ne puisse plus faire grand-chose d'autre que compter ses bleus pendant de nombreux jours… mais elle avait peur de lui. Par sa seule présence, il déclenchait en elle une peur brute irraisonnée et irraisonnable. //

- Le chant n’est pas un don. C’est une faiblesse.

//Maintenant qu'il y pensait, elle était de la promo de ses protégés. C'était étonnant, considérant ce point, qu'il n'ait jamais été confronté à elle de manière plus poussé. Elle l'avait esquivé avec une telle qualité qu'il l'aurait probablement recrutée s'il était encore à la tête du réseau. On ne pouvait pas laisser de telles qualités de dissimulation et d'esquive être inutilisée. Il secoua lentement la tête pour chasser cette idée parasite. Il n'était plus à la tête de l'Amafia, il était Prince du Consortium, en mission et ancien préfet. S'il parlait avec cette jeune fille, c'était au titre d'humain et d'ancien Serdaigle, pas pour accroitre des profits internes ou des cellules. Par ailleurs, sa fragilité interdisait qu'on tente de la recruter, trop dangereusement faillible, trop blessée par la vie.

Il posa son regard sur elle un long moment, suffisamment longtemps pour qu'elle relâche, probablement inconsciemment, sa prise sur l'arbre et semble se détendre, très légèrement certes, mais un peu tout de même. C'était l'un des "superpouvoirs" de Tim selon Zoey, sa capacité à être silencieux, sans devenir un inconfort ou donner l'impression de forcer les gens à parler.//

- Je vais prendre le risque de parier que tu ne te souviens pas de moi. Je m'appelle Timothy Seymour, j'étais préfet de Serdaigle jusqu'à la fin de l'année dernière. De mon coté, je me souviens de toi. Intelligente et très loyale en ce que tu crois. Très discrète aussi.

//Il laissa passer un temps, hésitant à la suite à donner à cette phrase. Dans les dernières années, il avait passé pas mal de temps à accueillir les petits et grands secrets de ses aiglons et aiglonnes, des amafieux et amafieuses, mais, toujours, les gens étaient venus à lui. Il avait toujours dit à haute voix qu'il était prêt à écouter n'importe qui et n'importe quand, se comportant peut-être parfois trop comme un grand frère spirituel pour chacun à Serdaigle, mais il avait rarement été celui qui allait chercher les gens pour les faire parler. Zoey et Alix étaient les deux exceptions notables. Zoey parce qu'il tentait beaucoup trop de la protéger, Alix parce qu'il s'était opposé violemment à Zaranki à cause d'elle et qu'il avait ensuite décidé de tirer tous les fils de l'histoire. Zoey lui en avait voulu par moment de ne pas la laisser assez être "grande", Alix avait été soulagé de se confier, de savoir que quelqu'un voulait bien s'occuper d'elle, la pousser et l'aimer surtout. Mais avec les deux, il y avait une grande connaissance avant.

Les autres étaient venus à lui, que ce soit pour des petits soucis, tel que la métamorphose pour Arthur, ou des plus graves, comme la disparition des parents de Marc et les lettres qui avaient suivies. Quelque part, ses camarades avaient vu en lui une figure moderne de l'ataraxie la plus profonde et cela les avait attiré. Et lui, avec son inextinguible volonté d'aimer et aider les siens, avait eu l'impression d'avoir une grande famille à protéger.

Sauf que Kassy était différente de toutes les autres situations. En 5 ans, elle n'avait jamais voulu se confier. Le pouvait-elle aujourd'hui ?//

- Tu as déjà du l'entendre, mais je doute que tu l'aies pris pour toi. Si tu veux parler, si tu veux te confier, si tu as juste besoin de compagnie… et bien je suis ici. La solitude peut donner de la beauté à bien des choses, mais elle n'apaise jamais la douleur. Au contraire, elle la laisse grandir, s'épanouir et prendre toute la place dans ton cœur. Au final, il ne reste qu'elle et tu ne sais plus comment en sortir, il n'y a plus personne qui te semble être une main secourable et la douleur et la peur restent les seules présentes.

//Il avait conscience de ne pas avoir répondu à la question. Mais il s'en fichait un peu. Il donnerait son avis sur le sujet plus tard.//

[Yasashi]

// Le corps de Kassy tremblait légèrement. Comme à chaque fois que quelqu’un essayait de l’aborder, elle avait peur. Elle était terrifiée et elle détestait ça, se mettant à dissimuler ça derrière la colère et la distance. Ces deux atouts l’aidaient très souvent, lui accordant le répits et la protection dont elle avait besoin, lui permettant également de cacher assez efficacement tout ce qu’elle pouvait ressentir. Avec elle, le diable n’y perdait rien, jamais. Mais elle n’arrivait pas à conserver sa maîtrise d’elle-même quand les gens l’approchaient par surprise. Dans ces moments-là, la peur prenait totalement le dessus, sans qu’elle n’arrive plus à la dissimuler derrière sa coquille.

Le garçon, qu’elle n’avait pas quitté des yeux, ne bougea pas, ne semblant pas déterminé à répondre à ce qu’elle venait de dire. En soi, elle ne savait pas si elle voulait qu’il le fasse, et s’il le faisait, si elle désirait qu’il réfute ou non ses paroles. C’était une autre chose qui énervait Kassy : elle ne savait jamais ce qu’elle voulait.
L’inconnu garda donc le silence pendant un temps, mais le regard de Kassy ne l’avait pas lâché. Au bout d’un moment, elle commença à lever son bras droit pour essuyer les larmes sur ses joues, mais elle s’interrompit, laissant échapper une petite grimace. De sa main droite, elle tira sur sa manche pour s’assurer qu’elle était toujours bien en place, puis essuya brièvement ses larmes avant de reposer ses doigts contre le tronc, regardant un peu ailleurs. Elle était un peu mal à l’aise, non pas par le silence, même si c’était perturbant de se dire que si elle se retournait, elle serait presque capable d’oublier qu’il y avait quelqu’un à cet endroit, mais parce qu’elle n’avait pas l’habitude de ça. Le silence, dans la tête de la petite sorcière, n’avait de raison d’exister que s’il n’y avait rien autour d’elle… Elle ne pouvait concevoir que quelqu’un soit près d’elle pour autre chose que faire du bruit, hausser le ton sur elle, voire vouloir la frapper. Pourtant, cet homme ne faisait aucun des trois, il semblait juste… attendre… Quoi, elle ne le savait pas.

Mais il sembla avoir eu ce qu’il voulait finalement, puisqu’il se mit à prendre la parole. La jeune Serdaigle cligna des yeux en l’entendant, perplexe. //

** Vient-il vraiment de dire qu’il se souvient de moi… ?**

// Comment quelqu’un pourrait-il se souvenir d’elle, et encore plus en ces termes ? Elle savait que certains se rappelaient d’elle parce qu’elle avait passé ses nerfs sur eux, mais se souvenir d’elle comme une personne intelligente et loyale… ? Etait-ce vraiment possible ? Son esprit commençait à resituer qui était ce garçon et pourquoi elle le connaissait. Le préfet de Serdaigle, enfin l’ancien préfet, le genre de personne à proposer à droite à gauche d’écouter vos problèmes. Elle ne savait pas s’il était vraiment quelqu’un d’ouvert, cherchant à aider les autres, à les lénifier, ou s’il cherchait juste à en apprendre plus sur les gens, mais même le premier cas n’aurait pas poussé la demoiselle à aller le voir, pour la simple et bonne raison qu’elle ne pensait pas que quiconque puisse l’aider.

La solitude n’apaisait pas la douleur selon lui ? Kassy fronça légèrement les sourcils. Avait-il la moindre idée de la souffrance qu’elle ressentait ? Avait-il seulement une idée de ce qu’il pouvait se passer dans sa tête pour avancer de telles paroles ? Elle en doutait grandement. Sa main se crispa contre la surface de l’arbre, marmonnant pour elle même, plus que pour lui répondre. //

- Elles ont toujours été les seules de toute façon…

// Elle ne savait pas quoi répondre. Elle ne devait pas s’impliquer, elle ne devait pas en parler… Si elle en parlait, la direction finirait par savoir, et alors, que se passerait-il… ? Sa famille serait au courant car mise face à la situation, mais le monde magique pouvait-il vraiment interférer avec un cas juridique moldu ? Kassy en doutait, et elle ne gagnerait alors que plus de remontrances quand elle rentrerait chez elle. Il n’y avait pas de solution, et il n’y en aurait jamais… //

- Il n’y a pas de main secourable, et il ne pourra jamais y en avoir parce que personne peut m’aider, plus maintenant…

// Plus maintenant qu’elle avait involontairement tué l’un de ses frères… Avant, ils l’auraient peut-être laissée partir, ça leur aurait enlevé un poids, quelqu’un qu’ils n’aimaient pas, mais maintenant… Ils voulaient lui faire payer ce qu’elle avait fait… Un frisson de peur lui parcourut le dos et elle se crispa, détournant la tête en fermant les yeux pour retenir les larmes qui menaçaient de se pointer. Elle prit une grande inspiration avant de recommencer à fixer Timothy, sans rien ajouter. //

[Croun]

//L'espace d'un instant, il crut qu'elle continuerait la voie du mutisme et qu'elle ne lui répondrait ni sur le fond ni sur la forme. Et s'il était honnête avec lui-même, il ne savait pas dire ce qu'il aurait préféré. D'un coté, la voir dans cet état, et comprendre qu'elle y était depuis un moment, lui faisait mal au cœur et lui donnait envie de s'impliquer plus; d'essayer de l'aider. De l'autre, il avait conscience qu'il devait commencer à penser au plus pressé. L'avenir qu'il avait vu continuait de le réveiller la nuit et même la crypte, dans le cimetière, n'apaisait pas ses craintes par l'absence de nom après celui de Zoey. Quand bien même, il savait déjà qu'une partie de cet avenir ne pouvait pas avoir lieu, que déjà, des choses avaient changés, il n'en restait pas moins que Léontin devait mourir, et que le plus tôt serait le mieux.

Il ferma les yeux l'espace d'une seconde. La magie avait tendance à crépiter autour de lui chaque fois qu'il se souvenait de ce que l'homme allait faire à sa famille s'il n'allait pas dans le monde incertain. Ce fut à ce moment que Kassy décida de faire un truc qu'il n'avait jamais vu en 4 ans de vie commune au sein de la tour de Serdaigle: s'ouvrir et donner des informations. //

- Elles ont toujours été les seules de toute façon…

//Il rouvrit instantanément les yeux. Des fils d'informations se tissait dans sa tête. Habitué à suivre plusieurs idée simultanément, il retint particulièrement les probabilités. Elle était une moldue, seul magicienne de sa famille, avait-elle été maltraitée quand sa famille avait découvert sa magie ? Mise à l'écart ? La jalousie avait été laissé des marques ? Oui, cela était évident. Mais y avait-il des marques physiques en plus des marques mentales qu'il voyait déjà.

*J'ai été négligent. Il est évident qu'elle souffre et qu'elle n'est pas timide*

La voix de Zoey répondit à ce constat qu'il était sorcier, pas dieu, et qu'il ne pouvait pas aider ceux qui souhaitaient se cacher. 6 mois plus tôt, il aurait offert à l'expression de sa sœur défunte un puissant râle de mépris venu des tréfonds d'un hybris qu'il réservait à ceux qui ne croyait pas assez dans les gens. Mais il avait appris depuis que pour aider, il faut être deux. Celui qui donne et celui qui reçoit. Elle ne voulait pas recevoir. Du moins pas jusqu'ici. Devait-il prendre cette minuscule ouverture pour un appel à l'aide ? Il l'espérait. //

- Il n’y a pas de main secourable, et il ne pourra jamais y en avoir parce que personne peut m’aider, plus maintenant…

//Dans l'esprit du désormais ancien Serdaigle, ces mots résonnaient bizarrement. Son expérience de la vie lui avait fait découvrir rapidement et simplement que des choses simples restaient. Et il savait que, par exemple, sa famille serait, de son vivant, toujours là pour lui. Pour autant, s'il avait compris comme il fallait, Kassy ne pouvait pas s'appuyer sur ce type de mécanisme. C'était un peu la spirale de la solitude.

Mais quelque part, il était là pour ça. Il avait connu tellement de choses ces 7 dernières années qu'il serait bien étonné que ce que lui raconte Kassy ne rentre pas dans une des cases qu'il eut déjà vécu. Entre les indicibles secrets, la mort de l'autre Serdaigle de sa main, celle de Zoey, le départ d'Ann, le Consortium et l'Amafia, le voyage dans le futur et les secrets du passé.

Il pourrait enquêter. Il connaissait bien des moyens de faire parler l'espèce humaine, chantage, menace, violence, douceur, amitié, amour, bonté, écoute, insistance, interrogation des proches et voisins… Mais aujourd'hui, alors qu'il partait dans cette mission si importante pour lui, il ne se voyait pas blesser quelqu'un juste pour répondre à une interrogation. On en revenait à l'écoute. Mais voulait-elle de cette écoute ? Était-elle prête à entendre que d'autres avaient pu vivre ce qu'elle vivait ? Qu'aussi terrible que sa situation lui paraisse, il était évident que dans l'infini des temps, d'autres avaient surement vécu la même chose et en étaient sortis ? Il la regarda avec un mélange de bonté et d'interrogation, non, surement pas.//

- On a toujours le choix d'allumer une bougie d'espoir dans sa vie. Je crois que tu négliges un point capital de cette affaire. Le point central. Au-delà de ce que tu crois, de ce que tu penses être mais qui est trop interprété pour être de simples faits. Au dela de cela. Sais-tu ce que tu veux ? Ou bien fuis-tu dans la solitude et la tristesse ? Si tu souhaites absolument cette solitude qui te ronge visiblement, alors je m'en irai. Mais je crois que tu te l'imposes et la détestes. Dis moi donc, jeune aiglonne, que veux tu ?

[Yasashi]

// La vie de Kassy n’avait jamais été un long fleuve tranquille, mais rien ne s’était arrangé depuis la mort de Kyle. Pourtant, rien n’avait été différent au début, il était venu la chercher pour rejoindre Myke en bas. Pour la première fois, elle avait eu une réaction, un réflexe de défense si insignifiant, qui n’aurait même pas dû fonctionner vu leur différence de carrure… Cette petite action avait été le guano de la haine de sa famille, accroissant sa peur des autres êtres humains. C’était pour cela qu’elle estimait que personne ne pouvait l’aider…

Pourtant, ce garçon s’était assis là, il ne s’était pas approché d’elle, n’avait pas eu de mouvement brusque ou de geste portant à croire qu’il lui voulait du mal… Sans comprendre pourquoi, elle avait baissé un peu sa garde, laissant même un peu de sa douleur s’exprimer par ses paroles. Elle ne savait pas ce qu’elle préférait en soi, qu’il ne fasse pas attention à ce qu’elle disait, ou qu’il essaye d’en savoir plus.

Mais il ne choisit aucune de ces deux options, lui demandant plutôt ce qu’elle voulait, elle. La jeune serdaigle le regarda, surprise, ne s’attendant pas à ce qu’il lui pose ce genre de question. Jamais personne ne s’était intéressé à ce qu’elle voulait et elle ne comprenait pas pourquoi lui le faisait, qu’avait-il à y gagner… ? Aveuglée par sa paranoïa, Kassy ne pouvait pas imaginer que quelqu’un puisse s’intéresser à elle sans arrière pensée, elle ne pouvait pas le concevoir. Pourtant, elle savait bien qu’elle n’avait rien à offrir à personne…
Alors que les dernières paroles de Timothy lui revinrent en mémoire, d’autres larmes coulèrent sur sa joue, même si elle s’empressa de les essuyer. //

- Je n’ai pas le choix… ! Les humains… ne savent que faire souffrir… !

// Elle détourna le regard, se mordant la lèvre. Moldus comme sorciers, personne n’avait jamais eu de geste bienveillant envers elle, elle n’avait jamais connu la joie d’avoir un ami, le bonheur de s’attacher à quelqu’un. Son monde n’était que noirceur et solitude… Dire qu’elle se l’imposait était… si mesquin, elle n’en avait pas eu le choix, elle devait se protéger… !

Mais en tremblant légèrement, elle recommença à regarder l’ancien Serdaigle, voyant en lui l’unique humain qui n’était pas là pour lui faire du mal. Ou plutôt, elle l’espérait… Alors elle reprit la parole, répondant à la question qu’il lui avait posée, d’une voix hésitante et tremblante. //

- Je… Je veux juste… arrêter… de souffrir…

// Elle tourna le dos à Timothy pour cacher les larmes qui revenaient et qu’elle n’arrivait plus à retenir. C’était la première fois qu’elle osait affirmer à voix haute qu’elle souffrait, mais surtout, qu’elle voulait que ça s’arrête... //

[Croun]

//Tandis que d'autres larmes couraient sur ses joues, Kassy lui tourna le dos, pas résolument mais elle se retourna. A priori, sa question la faisait réfléchir, car elle ne semblait plus aussi catégoriques que par le passé. Mais pour le moment, elle était comme un animal blessé, elle cherchait avant tout à se protéger, ce qui, en soit, était déjà une évolution. Plutôt que de souffrir passivement, elle avait un réflexe d'auto-préservation. Sauf que ce réflexe était guidé par une forme de volonté à garder loin d'elle tout être humain. Une nouvelle erreur selon Timothy. //

- Je n’ai pas le choix… ! Les humains… ne savent que faire souffrir… !

//Elle revint vers lui après avoir dit ses mots sans sens aux yeux de Tim. Il avait essayé par le passé de se couper de l'espèce humaine et il avait vite compris qu'à tout prendre, les risques qu'il y avait à aimer, se laisser aimer, découvrir, apprécier, connaître et comprendre existaient bel et bien mais étaient si largement compensés par le fait de rire, jouer, chanter, danser, pleurer, choyer, visiter, entendre, écouter, parler, de vivre tout simplement.

Peu importait ses activités illégales, les morts qu'il avait laissé derrière lui, 1 fois et 1 autre aussi, bien que cette seconde n'existât plus en ce temps. Peu importait que son monde soit noir et froid, dangereux et secret. Peu importait qu'une partie de sa vie soit contrôlable. Car il avait Syndra, Harriet, Peter, Aragorn, Hélène, Ann, Alixe, Charlen, Alix, les jumelles Knight, Arthur, Maylis, Etienne, Marc et Andrew, mais aussi des amitiés moins fortes comme Morgane, et une vie si complète. Le petit Bellamy peut-être ?

Il avait mis du temps à l'apprécier et à le vivre pleinement, mais maintenant, il ne comptait plus abandonner les siens et il allait aider Kassy. Quitte à venir à Poudlard à nouveau. Il tendit la main vers, paume ouverte vers le haut, geste de paix universel//

- Je… Je veux juste… arrêter… de souffrir…

//Elle lui tourna le dos, ayant enfin admis que souffrir ne lui plaisait plus. Déjà une jolie victoire pour l'ancien bleu et bronze. Il baissa sa main qu'lele ne pouvait plus voir et finalement, se décida à avancer différemment//

- Les humains sont faillibles, se blessent parfois, ne se comprennent pas souvent. Mais ils savent aimer, rire, pardonner, comprendre, écouter, grandir, progresser, changer, et vivre, toujours. La vie à toujours trouver un moyen de s'affirmer et de grandir en la présence de l'Humain. Certains ne la vive qu'égoïstement, mais ce n'est pas le cas du plus grand nombre. J'en ai fait la douce expérience. Chacun peut être écouté, apprécié, pardonné, entendu, voulu et même aimé. Il faut juste accepter d'ouvrir un peu son coeur aux autres.

//Il hésita un instant, avec de reprendre finalement.//

- Je ne compte pas te faire souffrir Kassy Frau. Puis-je m'approcher de toi ? Tu ressembles à quelqu'un qui aurait bien besoin d'un vrai calin.