Dans les Marches

[Ancien(ne)]

//Celine ne réagit qu'elle n'était pas seule que lorsqu'elle entendit: //

- Oooh, mais nous avons de la compagnie, Maîtresse ! Bonjour mademoiselle !

//Celine se retourna alors et découvrit une fille qu'elle ne connaissait pas. Avec elle, elle vit aussi une elfe.// "Ce doit être cette elfe qui a parlée, pensa t-elle." // Elle détailla alors la Poufsouffle qui se tenait devant elle -elle avait deviné qu'elle était de Poufsouffle grâce aux couleurs de sa robe-, elle faisait à peu près sa taille mais vu son hair un peu hautain, elle devait être en 4ème ou 5ème année. Celine fut un peu déçu de voir qu'elle ne devait pas être très heureuse de ne pas être seul. Elle avait espéré en la voyant, un peu de compagnie, mais elle ne parraissait pas disposée à parler. A la grande surprise de la jeune Serdaigle, la jeune Poufsouffle parla: //

- Bonjour. Belle journée, n'est-ce pas ?

//Alors, déconcertée, Celine répondit://

- Oh, bonjour. Oui, il fait beau aujourd'hui... Tiens, toi aussi tu as une elfe. Moi aussi j'en ai une. Elle s'appelle Lalwende.

//Juste à ce moment là, Lalwende apparut.//

-Vous m'avez appelé Miss?

-Eh bien, que fais-tu la Lalwende?

-Eh bien, vous m'avez appelée, Miss. Non Miss?

-Heu oui et non... //Dit alors Celine déconcertée. Elle ne savait pas que quand on prononçait le nom de son elfe, elle apparraissait comme ça.//

-Donc vous n'avez pas de choses à me confier comme porter vos affaires ou autres, Miss? //Demanda l'elfe déçu.//

-Eh bien non, désolée. Et s'il te plaît, je t'avais demandé de ne plus m'appeler "Miss". Tu peux m'appeller Celine.

-Oui, désolée, je ne recommancerais plus, Mi... Céline.

-Désolé, je ne savais pas qu'elle apparaîtrais comme ça, //Commença la Bleu et Bronze à l'intention de la jeune fille en face d'elle et continua en s'adressant à son elfe.// et toi Lalwende je t'ordonne de ne plus jamais t'excuser! Ce n'est pas de ta faute, tu as été élevé pour servir alors te faire oublier certaines choses que tu as apprise comme par exemple faire TOUT se qu'on te dit de faire, ça ne va pas être facile donc arrête de t'excuser!

//Celine s'adressa alors encore une fois à la Poufsouffle.//

-Encore désolée. Au faites, comment tu t'appelle?

[Isuki]

- Oh, bonjour. Oui, il fait beau aujourd'hui... Tiens, toi aussi tu as une elfe. Moi aussi j'en ai une. Elle s'appelle Lalwende.

// La SALE. Pff. Voilà de quoi allaient-ils parler. Super ! Pendant qu'Isuki se faisait ses réflexions, l'elfe en question apparut. L'autre jeune fille le traita gentiment, avec respect même pour ainsi dire. Milude, qui allait s'avancer d'un air ravi vers son congénère, en fut dissuadée par le regard de sa maîtresse. Les principes de l'association ne l'ayant nullement séduite (d'ailleurs, elle ne s'y était inscrite que pour avoir un serviteur), elle haussa un sourcil ; pour elle qui était issue d'une vieille famille de sorciers, c'était toujours étrange de voir des gens s'adresser ainsi à des elfes de maison. Elle, elle l'aurait déjà rembarré, si elle était à sa place ! La Serdaigle, comme elle finit par s'en apercevoir également grâce aux couleurs de sa robe, s'excusa de cette irruption soudaine. Elle semblait être plutôt bavarde ; elle lui demanda alors son nom. Pendant un court instant, Isuki fut tentée de révéler son appartenance à la famille réputée des Selwyn, mais un brin de modestie et d'honnêteté la retinrent ; après tout, elle portait le nom de Hadley. Et puis, si Céline provenait d'une famille moldue, elle ne comprendrait pas. La Poufsouffle répondit donc simplement : //

- On m'appelle Isuki.

// Un silence pesant se fit, rompu seulement par les petits pas pressants de Milude qui retournait vers sa propriétaire. Cette dernière commença à s'intéresser au sol, grattant de la terre par-ci par-là. Quelles répugnantes créatures, ces elfes. //

- Quant à mon elfe, c'est Milude... Comme tu l'as sans doute constaté, elle n'est pas des plus futées. , dit-elle en ricanant brièvement.

// L'intéressée leva la tête et rougit, avant de marmonner quelques "désolée, désolée...". //

[Ancien(ne)]

- On m'appelle Isuki.

//Un silence s'installa alors dans la Volière. Celine voyait l'elfe d'Isuki s'amuser avec la terre qui se trouvait coincé entre les pavés du sol. Le silence fut alors romput par Isuki.//

- Quant à mon elfe, c'est Milude... Comme tu l'as sans doute constaté, elle n'est pas des plus futées. //dit-elle en ricanant brièvement.//

//La petite elfe leva alors la tête et rougit en marmonnant quelques "Désolée, désolée". Celine trouvait que Isuki était un peu dure avec son elfe. Elle pensait que les personnes inscritent à la S.A.L.E. n'étaient que des personnes qui voulaient aider les elfes mais aparement, elle avait tort.Peut-être qu'elle se trompait sur Isuki, mais elle avait l'air de n'avoir une elfe que pour qu'elle la sert.//

-Tu es en quelle année? Tu es là depuis longtemps? //Demanda alors la Serdaigle.// Moi je suis en première année.

//La Poufsouffle répondit qu'elle était en cinquième année.//

-Wouah! Tu dois déjà avoir l'habitude des quêtes et tout ça alors! Moi je m'étonne toujours quand quelque chose d'anormale arrive... Tu as un animal? Moi oui, j'ai un chiot. Il s'appelle Bandit. C'est un husky. Mais, les chiens ne sont pas acceptés ici, alors j'ai dûs le laisser chez moi.

[Kaoru Ishikawa]

Kaoru finit de nouer son écharpe, tout en regardant d’un œil morose la brume matinale inonder le parc de Poudlard. Le vent avait été d’une rare violence cette nuit-là et elle avait difficilement réussi à fermer l’œil. Mais le pire, c’est qu’elle était contrainte de se lever aux aurores et de braver les intempéries en plein week-end, tout ça pour envoyer une lettre. Elle se montrait souvent tête-en-l’air ces temps-ci, si bien qu’elle n’avait pas vu arriver l’anniversaire de sa mère. Résultat, le jour fatidique, le colis était encore dans sa valise, coincé entre deux paires de chaussettes. C’est donc bien malgré elle qu’elle le récupéra et quitta le dortoir d’un pas lent. Il était encore tôt. Avec un peu de chance, sa mère le recevrait sans trop de retard.

Le vent froid s’engouffra sous sa cape lorsqu’elle déboucha à l’air libre. Elle frissonna, tentée de retourner immédiatement sous sa couette. Le colis aurait pu attendre, mais Kaoru savait que si sa mère ne recevait pas un « Joyeux anniversaire » de sa part dans les vingt-quatre heures, ce serait le drame. Elle en avait fait la désagréable expérience une année. Et dire que si le château ne détraquait pas les appareils électroniques moldus, elle aurait pu envoyer un message depuis son téléphone sans bouger d’un pouce…

Mais la Serdaigle l’avait bien compris, on ne faisait pas toujours ce qu’on voulait dans la vie. Alors elle continua son périple dans le parc enneigé, jusqu’à atteindre sa destination. Les marches étaient gelées et ce fut de justesse qu’elle arriva en haut sans dommages. Bien entendu, la Volière était déserte. Il fallait être fou pour être debout à une heure pareille. L’odeur caractéristique des volatiles lui assaillit les narines, et Kaoru fit la grimace. Au moins, ça avait fini de la réveiller. Avisant une chouette effraie dans un coin, elle y attacha son colis. Etant donné qu’elle n’avait pas de hibou personnel, elle utilisait toujours ceux de l’école. Eux en moins, elle n’avait pas à s’en occuper. Et puis les oiseaux ne l’avaient jamais réellement captivée. Elle préférait les chiens, ce n’était guère pratique pour envoyer du courrier.

Regardant la chouette s’éloigner au loin, son petit paquet à la patte, Kaoru s’interrogea une fois de plus sur l’utilité d’un tel système de communication. Elle trouvait la magie fascinante mais pour certaines choses, elle trouvait la vie moldue tellement plus simple.

Se détournant de la fenêtre, elle se dirigea vers la sortie tout en réfléchissant à la meilleure option possible : céder à la paresse et retourner se coucher ou aller prendre son petit-déjeuner ? Dilemme qui l’occupait toute entière. C’est sans doute pour cette raison que Kaoru oublia les marches gelées et faillit dévaler l’escalier sur les fesses. Heureusement, les arts martiaux lui avaient donnés de bons réflexes, et elle se rattrapa à la rambarde in extremis, sans pourtant éviter une brutale collision entre son genou et l’une des marches. Se traitant intérieurement de tous les noms, Kaoru se redressa pour découvrir qu’elle n’était pas seule. Quelqu’un se tenait légèrement en contrebas. Mina Shukhapova, une Serdaigle de son année. Celle-ci devait simplement se rendre à la Volière mais comme toujours, la fierté de Kaoru la faisait souvent réagir avec agressivité, même quand elle n'avait pas lieu d'être.

« Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? Tu n’as jamais vu quelqu’un tomber ? »

Sitôt que les mots eurent franchi ses lèvres, elle les regretta. Bien que fidèlement à son habitude, elle n’ait jamais cherché à se lier avec sa camarade, elle trouvait Mina plus intéressante que les autres idiotes de leur promotion. Qui plus est, elle se montrait toujours gentille lors de leurs rares contacts. Elle ne méritait pas qu’on lui parle sur ce ton sans raison. Alors, chose extraordinaire, Kaoru s’excusa.

« Désolée, je suis un peu sur les nerfs en ce moment. »

[Mina Shu]

Mina commença sans entrain la montée des marches qui menaient à la volière. Elle avait mal dormi durant la nuit, il faisait vraiment trop froid, et elle avait tout sauf envie de subir une ascension fatigante sur des marches qui en plus étaient gelées. Mais ce matin-là elle s'était réveillée en ressentant une profonde culpabilité pour ne pas avoir répondu à la lettre que sa famille lui avait envoyée déjà trois jours plus tôt. Alors sans se soucier de l'heure matinale elle avait quitté à regret son lit pour écrire une brève missive, et était ensuite sortie pour l'envoyer immédiatement.
Elle ne se pressait pas dans l'escalier, testant chaque marche de pierre recouverte d'une couche glissante de glace avant d'y prendre appui. Elle pensait à ce qu'elle allait pouvoir faire avant de prendre son petit-déjeuner. Elle n'aurait pas faim avant un petit moment. L'idée de déambuler dans le château encore presque désert à cette heure-ci ne la tentait pas vraiment, mais elle n'avait pas envie de travailler non plus.
Peut-être pourrait-elle passer un peu de temps avec son hibou. Elle ne s'habituait pas vraiment à son nouvel animal, d'autant plus qu'il était nourri par les bons soins de l'école, et qu'il n'était donc pas primordial qu'elle s'en occupe. Mais le petit hibou était réellement mignon, et elle se disait parfois qu'il deviendrait malheureux avec une maitresse aussi peu affectueuse qu'elle, alors elle pensait parfois à le cajoler quand il lui apportait du courrier. Peut-être aurait-il fallu qu'elle passe le voir plus souvent dans la volière, aussi. Mais pourquoi y avait-il donc autant de marches ?
Mina était presque arrivée quand elle vit une personne sortir de la volière et déraper sur une marche. Mina fut persuadée que la fille allait chuter, mais cette dernière se rattrapa avec une vivacité étonnante.
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle, elle se serait sans doute lamentablement écrasée par terre... Heureusement qu'elle regardait où elle mettait les pieds !

« Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? Tu n’as jamais vu quelqu’un tomber ? »

Mina soupira en reconnaissant Kaoru Ishikawa. Elle n'avait eu que de très brefs échanges avec la jeune fille qui était pourtant dans son année et dans la même Maison qu'elle. Sans lui paraître antipathique, celle-ci lui avait donné l'impression de ne pas faire d'efforts pour aller vers les autres ou être gentille avec eux. Aussi son intervention ne l'étonna pas vraiment.
Mais elle ne savait pas quoi répondre. Plein de gens faisaient ça, quand ils tombaient, comme s'ils anticipaient une moquerie de la part des témoins. Mais vraiment, ce n'était pas son genre de s'amuser d'une fille qui tombait à cause de marche gelées. Elle avait plutôt admiré son rétablissement, en fait.
Elle était en train de se demander si elle devait répondre quelque chose, quand la jeune fille reprit la parole :

« Désolée, je suis un peu sur les nerfs en ce moment. »

Mina se sentit tout de suite plus à l'aise face à ce ton plus doux. Elle était arrivé au niveau de la jeune fille maintenant.

"Il n'y a pas de mal. Je suppose que manquer la chute par ce froid et si tôt n'aide pas à être exactement... euh, détendue ?"

Mina sourit à la maladresse de sa réponse. Elle se demanda s'il serait impoli de juste tourner les talons pour aller donner sa lettre à Chichipiou.
Elle pensa que oui, mais elle ne savait pas trop comment poursuivre la conversation.

"Je ne pensais pas croiser quelqu'un d'ailleurs."

Vraiment, l'autre fille devait penser qu'elle n'avait aucune conversation. Et poursuivre sur cette voie en lui demandant la raison pour laquelle elle allait à la volière si tôt manquait certainement de discrétion.

"Superbe rattrapage, au fait..."

Eh bien, ce n'était pas exactement un moyen génial de relancer la conversation, évoquer à nouveau la chute... Mina sourit à Kaoru, espérant de toute ses forces que l'autre comprendrait qu'elle ne sous-entendait rien de moqueur. Les gens vraiment ne savaient pas tous rire de tout, c'était embêtant.

[Kaoru Ishikawa]

« Superbe rattrapage, au fait... »

Kaoru fronça presque imperceptiblement les sourcils. La conversation avait pourtant bien commencé : de la compréhension, de l’amabilité, bref une petite conversation sans prétention avant de retourner vaquer à leurs occupations. Mais elle n’avait pas pu s’empêcher de tiquer face à cette dernière remarque. Moquerie… ou compliment ? Nul besoin de préciser qu’en plus d’être orgueilleuse, la jeune Japonaise était également légèrement susceptible, surtout lorsqu’elle venait à peine de se lever. Elle avait toujours été comme ça, ce qui bien sûr n’avait pas arrangé ses capacités relationnelles. D’ailleurs, depuis ce jour où elle avait invectivé sans relâche un garçon à son école primaire après que celui-ci se soit moqué du pull tricoté par sa grand-mère, son entourage s’étaient résignés à vivre avec son caractère difficile et faisaient désormais attention à ne pas froisser son ego. Tout le monde, sauf son frère, qui s’amusait bien en la voyant s’énerver après lui.

Cela dit, depuis un ou deux ans, Kaoru s’était un peu calmée. C’était sûrement ça, grandir. En tout cas, elle avait appris à faire preuve d’un peu plus de contrôle et si elle se vexait toujours aussi facilement, elle n’explosait plus de colère comme autrefois. Pour le coup, Kaoru ne savait pas comment réagir à la phrase de Mina. A force de rester dans son coin, elle se montrait de plus en plus maladroite dès qu’il s’agissait d’interagir amicalement avec les autres. Un véritable ermite en devenir. Quoique… Cette année, elle trouvait que sa vie sociale avait pris une nouvelle allure. Restait à savoir si ça allait durer.

Devant elle, Mina lui souriait. Un sourire sincère. Celle-ci n’était pas connue pour sa mesquinerie.

« Merci. J’ai développé de bons réflexes grâce aux arts martiaux. »

Franchement, Kaoru avait l’art de se monter la tête pour pas grand-chose. Alors que les choses pouvaient être d’une simplicité désarmante. Il faudrait qu’elle pense à aborder ce sujet, en plus de son asociabilité chronique, lors de son entrevue avec un psychologue de Ste-Mangouste. Elle avait pris cette décision quelques semaines plus tôt et bien que la jeune Serdaigle appréhende ce moment, elle était déjà fière d’avoir franchi cette étape.
Comme pour l’extirper de sa cogitation, son genou se rappela soudain à son bon souvenir. Ecartant sa cape, elle dévoila le lieu du désastre. Un mince filet de sang s’écoulait sur son collant déchiré.

« Tss… J’en serai quitte pour un beau bleu. Heureusement que c’était pour la bonne cause… »

Elle aurait maudit n’importe quel autre destinataire pour l’avoir attirée à la Volière à cette heure et par ce temps glacial, mais pas sa mère. Cette chouette avait intérêt à délivrer son colis à temps, par respect pour les déboires que Kaoru avaient endurés.

« Moi non plus je ne m’attendais pas à voir quelqu’un débarquer si tôt ici. Un envoi important ? Remarque, ça ne me regarde pas… »

[Mina Shu]

« Merci. J’ai développé de bons réflexes grâce aux arts martiaux. »

Mina fut soulagée de constater qu'elle n'avait pas froissé Kaoru par sa remarque, et que celle-ci l'avait prise comme le compliment que c'était. Ainsi, elle faisait des arts martiaux ? Elle devait être bien plus sportive qu'elle alors...
Elle observa la jeune fille écarter sa cape dévoilant ainsi son genou. Mina put apercevoir le collant déchiré et le sang qui le tâchait légèrement avant que le pan de tissu ne retombe. Il semblait que le choc avait été plus grand que ce qu'elle avait vu de plus bas, mais ce n'était certainement rien d'inquiétant.

« Tss… J’en serai quitte pour un beau bleu. Heureusement que c’était pour la bonne cause… »

Mina écouta avec curiosité le murmure de sa camarade. Une bonne cause ? Est-ce qu'elle participait à une oeuvre caritative ? Une bonne cause... Mina était réellement intriguée et imaginait toutes sortes de choses, mais elle s'était à force habituée à ne pas tout savoir, et elle essayait généralement de ne pas sembler indiscrète ou importune en posant des questions trop indiscrètes. Elle préférait quand le gens se livraient sans y avoir été invités.

« Moi non plus je ne m’attendais pas à voir quelqu’un débarquer si tôt ici. Un envoi important ? Remarque, ça ne me regarde pas… »

Mina ne réfléchit pas avant de répondre, et ne fut aucunement gênée que sa condisciple lui ait posé la question qu'elle avait elle-même retenue. Après tout il n'y avait rien de secret dans sa présence ici et elle ne se formalisait pas de la curiosité des autres, jugeant que de toute façon elle avait toujours le loisir de répondre ou pas. Et puis ce n'était pas en refusant de répondre ou de poser des questions qu'elle allait réussir à avoir une conversation.

- Oh ce n'est rien de secret ou d'important, à vrai dire, c'est juste une lettre que j'envoie à ma famille.

Mina hésita à ajouter quelque chose, car c'était forcément bizarre de se déplacer à une pareille heure pour envoyer une lettre à sa famille, mais maintenant qu'elle y repensait sa précipitation lui semblait vaguement ridicule ou inexpliquée, aussi elle préféra laisser Kaoru imaginer ce qu'elle voulait plutôt que d'expliquer sa hâte, qu'elle ne comprenait plus vraiment elle-même. Etait-ce vraiment la culpabilité qui l'avait fait envoyer cette lettre le plus tôt possible ou est-ce qu'elle avait juste peur de ne plus avoir la volonté (l'envie ?) de le faire plus tard ?

[Kaoru Ishikawa]

« Oh ce n'est rien de secret ou d'important, à vrai dire, c'est juste une lettre que j'envoie à ma famille. »

Perplexe, Kaoru releva les yeux vers Mina, laissant de côté son genou endolori. Si ce n’était pas important, c’est que ça aurait pu attendre quelques heures. Il y avait donc des gens qui se levaient à une telle heure, un week-end, par plaisir. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle serait bien restée se prélasser dans ses draps jusqu’à une heure tardive. Son lit, c’était son refuge. Elle s’y sentait mieux que n’importe où ailleurs, ou presque. Ses tendances à faire la grasse matinée étaient d’autant plus fortes que chez elle, son père insistait pour qu’elle se lève à une heure décente. « Ce n’est pas en restant couchée que tu vas avancer dans la vie », lui rabâchait-il sans cesse. C’était son refrain favori. Agaçant.

Un coup de vent insidieux qui s’était engouffré sous son écharpe la fit frissonner et la ramena immédiatement à l’instant présent. Peut-être que la demoiselle qui lui faisait face avait ses propres secrets elle aussi, des secrets qui la poussaient à traverser le parc enneigé pour poster une simple lettre. Ou bien Mina était-elle simplement plus dévouée envers sa famille que ne l’était Kaoru. Bon, elle exagérait. Elle avait beau critiquer ses parents et leur attribuer tous les défauts possibles quand elle était particulièrement de mauvaise humeur, mais elle devait bien avouer qu’elle était prête à faire n’importe quoi pour leur faire plaisir. La preuve en était sa présence en ces lieux.

« C’est important la famille… »

Elle avait presque murmuré ces mots, sur un ton qu’on aurait pu qualifier de rêveur. Mais Kaoru ne prenait jamais un ton rêveur. Ça, c’était avant.

« Shukhapova, c’est russe non ? Ta famille habite en Russie ? »

Elle n’avait pas prévu d’en dire plus. A vrai dire, Kaoru s’apprêtait à sortir une petite formule de politesse du style « passe une bonne journée, on se verra en cours » avant de prendre congé. Surtout que poser une telle question après six ans passés à se côtoyer était proprement ridicule. Mais les choses étaient ainsi faites qu’elles se passaient rarement comme on les avait prévues, en particulier ces derniers temps.

[HRP : Je suis pas du tout fière de ce que j'ai fait mais je n'ai absolument pas d'inspiration, et ça depuis ce week-end... Si tu as une idée pour animer un peu plus le RP, n'hésites pas^^]

[Mina Shu]

« C’est important la famille… »

Mina ne releva pas ce qui semblait être plus une réflexion personnelle qu'une phrase réellement adressée à elle. Important... Peut-être. Elle ne savait plus trop. Est-ce que c'était encore une valeur qu'elle avait, la famille ? Peut-être que malgré ce qu'elle sentait, si elle était là c'est justement parce qu'elle tenait à sa famille.
Il fallait vraiment qu'elle envoie cette lettre, elle la trouvait ridicule tout d'un coup, trop superficielle, trop creuse. Encore un peu et elle la déchirait. Et ce n'était vraiment pas une bonne idée. En fait, elle avait l'impression que sa famille ne la connaissait pas, ne la comprenait pas. Est-ce qu'elle avait le droit de leur en demander autant, cependant ? Elle-même ne se comprenait pas toujours. Et puis tant pis si sa lettre ne leur dirait pas qui elle était, certainement qu'ils seraient contents d'avoir de ses nouvelles, et ils lui renverraient une lettre, et elle aurait un nouveau dessin de Liouba, cette petite sœur qu'elle ne voyait presque jamais mais qu'elle adorait...

« Shukhapova, c’est russe non ? Ta famille habite en Russie ? »

Mina répondit distraitement à la question.

- Mon père est venu en Angleterre quand il était jeune, avec ses parents. Ma mère est anglaise.

Mina agita sa lettre un peu nerveusement.

- Ecoute, il faut vraiment que j'envoie cette lettre, je, euh... J'en ai pas pour longtemps.

Mina hésita un instant, et puis tourna les talons. Mince, Chichipiou n'allait pas être content. Et elle n'avait même pas quelque chose à lui donner sur elle.

[HRP : T'en fais pas, ça me va, je fais pas du grand art non plus. J'espère que je te laisse pas dans une situation difficile, si tu veux tu peux considérer que je suis partie et que je reviens très bientôt.]

[Kaoru Ishikawa]

Elle ne savait pas s’il s’agissait de la question à ne surtout pas poser – chacun avait les siennes – mais en tout cas, sa condisciple semblait peu enthousiaste à l’idée de s’étendre sur le sujet. Une réponse brève, neutre, de celles dont Kaoru aimait abuser lorsqu’elle voulait faire comprendre à une personne un peu trop bavarde qu’elle n’en avait rien à faire. Elle comprenait désormais ce que ressentaient ses interlocuteurs et pour être honnête, elle n’était pas sûre d’apprécier. Elle avait l’impression que Mina cherchait un moyen de prendre congé poliment, malgré ses tentatives pour relancer la conversation.

« Ecoute, il faut vraiment que j'envoie cette lettre, je, euh... J'en ai pas pour longtemps. »

Tiens, son impression se confirmait-elle ? Kaoru regarda donc Mina finir de monter les escaliers, ne sachant pas trop ce qu’elle devait en penser. Après tout, la Serdaigle avait peut-être une lettre urgente à envoyer, un peu comme elle-même avait dû se dépêcher d’envoyer son colis. Elle avait pourtant dit que ce n’était pas important, mais pouvait-on vraiment lui reprocher de ne pas vouloir s’attarder quand la température extérieure avoisinait le zéro absolu ? Ce n’était pas vraiment le lieu idéal pour faire connaissance. Car c’était bien beau de s’informer de la vie des autres mais en attendant, Kaoru commençait à ne plus sentir ses orteils. Et depuis qu’elle connaissait l’effet prolongé du froid sur le corps humain, elle se préoccupait beaucoup plus de leur sort. Bon, ce n’était pas comme si la jeune Japonaise était en pleine ascension du mont Everest, mais mieux valait prévenir que guérir.

Décidant qu’elle allait laisser Mina à ses occupations et retourner aux siennes, Kaoru lui lança brièvement :

« Alors à plus tard ! »

Elle n'en avait pas pour longtemps, peut-être, mais Kaoru n'avait aucune envie de patienter dans ce froid glacial, ou pire, de retourner dans la volière dont l'odeur lui donnait légèrement la nausée à cette heure si matinale. Sans être très tatillonne à ce sujet, Kaoru aimait jouer les délicates de temps en temps. Le fait d'avoir grandi dans une belle maison sentant presque en permanence une odeur de romarin - une fantaisie de sa mère - n'avait sans doute pas arrangé sa tolérance à de telles choses.

En prenant cette fois soin de ne pas glisser, elle retourna en hâte en direction du château et de sa chaleur réconfortante.