Dojo

[Morgahne]

//Florian reposa l’épée en soupirant , elle avait beau avoir appartenu à son père , et au père de son père avant lui , il n’était vraiment pas à l’aise avec ! Il l’aurait plutôt vue exposée au côté d’autres objets familiaux dans le grand salon , là ou personne n’aurait l’idée de la décrocher .
Mais au lieu de ça , son père – bien encouragé par le reste de la famille – lui avait remise et lui avait signifié par une périphrase assez longue mais qui pouvait facilement se résumer à ces mots : réussit tes cours d’arts du combat et distingue toi de cette masse d’étudiants quelconques . Le tout accompagné d’une tape « amicale » sur la tête et d’un « Je suis fier de toi MON fils ! » bien appuyé sur le « MON » et qui ne tolèrerait aucune réponse négative . Il s’était donc contenté à l’époque de hocher la tête et d’emporter la lourde épée qu’il aurait pour seule compagne pendant un long moment . La voix de la jeune fille le fit sortir de ses pensées://

- Peu de personnes transporte une épée sans savoir s'en servir. Tu prépares un ASPIC en Art du Combat, enfin je suppose.

//Argument logique … il releva la tête et répondit d’une voix morne : //

-Je ne suis qu’un sixième année … mais l’an prochain je devrais effectivement y passer .

//Il se préparait à repartir dans cette rêverie éveillée qui lui permettait de s’échapper un instant des salles sombres de ce château et de revenir dans leur propriété lumineuse ou sa mère , affectionnant la décoration et les coloris blanc et dorés , avait apporté de nombreuses touches de lumières destinées à faire oublier les longs hivers viennois , lorsque la brune reprit , d’un ton plus hésitant ://

- Dis, je me demandais si tu pouvais m'apprendre le maniement de l'épée ? Si cela ne te dérange pas, bien sûr.

//Il resta un instant sans voix , dépité d’avoir été sorti à bras le corps de son paradis artificiel pour s’entendre demander ça ! Elle aurait pu tout demander , même lui faire un interrogatoire si elle voulait , même lui raconter ses histoires mais vouloir qu’il lui apprenne ce qu’il détestait le plus ici ! Bien sûr que si ça le dérangeait mais d’un autre côté elle n’y était pour rien … Il repris l’objet métallique d’un air résigné .//

-Si tu veux mais je suis loin d’être doué dans cette matière , ne t’attends pas à des miracles !

[Rp abandonné]

[Croun]

//Content n'était pas le meilleur mot pour désigner son état. Charles était plutôt soulagé. Sa réunion avec le Directeur s'était plutôt bien passée. Mieux qu'il ne l'avait craint. Il ne lui avait pas demandé de détail et avait acté son départ de la manière la plus simple qui soit. En lui souhaitant bonne chance et bonne continuation. Il n'y avait plus qu'un gros détail qu'il lui restait à régler pour que tout se finisse bien.

L'Amafia. Ce groupe qui l'avait attiré. Ils étaient intéressants. Mais ce n'était pas son combat. Pas du tout. C'était le leur. Celui de gens de ce pays. Il ne savait pas qui était ce Amarel Prince. Le peu qu'il en avait vu lui avait renvoyé l'image d'un garçon insupportable, engoncé dans des principes qu'il détestait... Bah, ce n'était plus son combat après tout. Il allait partir, mais avant, il allait leur faire oublier qu'il avait participé à cela. Personne ne pouvait garder le souvenir de ce qu'il avait, bêtement raconté à Timothy Seymour. Et que ce dernier avait raconté à sa soeur

Il avait eu un moment de faiblesse. Et il avait laissé tout voir à ce garçon. Il s'était totalement ouvert à lui et maintenant il s'en voulait. Premièrement, il ne devait pas raconter cela à qui que ce soit. Deuxièmement, ce garçon, Timothy ne dormait plus depuis et c'était sa faute. Et puis ... il y avait Ann Seymour. Une fille dangereuse. Intelligente, fière, mais bornée et têtue. Elle voulait lui reprendre ce qu'il savait... Mais ... il avait vu les deux Seymour s'entrainer. Dans l'ensemble ils se valaient. Et ne le valaient pas. Loin de là. De sa mauvaise main il avait envoyé Tim mordre la poussière très facilement... Et pourtant, il était très fort, presqu'autant que Quinlan.

Enfin bon... quoi qu'il arrive, elle ne pouvait pas décemment garder cela en mémoire. Le naturel de Timothy l'empêcherait toujours d'utiliser cela contre lui. Et de toute façon, le garçon ne saurait même pas comment faire. Ann par contre.. elle 'hésiterait pas si elle pouvait s'en servir pour l'Amafia. Elle détruirait tout pour cela... A sa manière elle était la pire des fanatiques. Il fallait qu'elle oublie.

Charles la suivait depuis 5 minutes sans qu'elle n'ait eu l'air de le remarquer mais de toute façon, il était près. Un puissant heaume de la terreur était imprégné sur sa main depuis qu'il avait commencé à suivre la jeune fille//

Ann Seymour. Je voulais justement te parler...

[Versipellis]

// Ann quitta la tour de Serdaigle vêtue d’une tenue de combat souple et sombre. Aucun élève ne lui posa de questions : tous savaient qu’elle se rendait dans le dojo du 5ème étage pour s’y entraîner. Seule. Elle savait que cela pouvait sembler étrange à ses camarades : comment pouvait-elle s’entraîner à se battre seule ? C’était totalement inefficace !
Mais à la vérité, Ann ne pouvait réellement travailler que si elle était loin du regard des autres élèves, Amafieux excepté. Sinon, elle était obligée de cacher son vrai niveau, et elle ne progressait pas. Alors, elle avait mis au point des techniques pour simuler des combats. Ainsi, la dernière fois qu’elle était rentrée à Londres, elle était allée au cinéma moldu voir un film intitulé Hunger Games : Catching fire. La salle d’entraînement qui y était montrée l’avait grandement inspirée, et elle avait découvert après quelques recherches le sort Auraspectra, qui lui permettait d’invoquer des silhouettes dorées qui l’attaquaient sans relâche, lui donnant ainsi l’occasion de s’entraîner à esquiver les attaques d’adversaires multiples. Le seul problème était que ces invocations n’étaient pas très intelligentes, et étaient de moins en moins rapides à mesure qu’elle-même se fatiguait. Mais c’était mieux que rien.
Car, pour l’heure, elle avait besoin de se défouler. La discussion houleuse qu’elle avait eue avec Timothy quelques jours plus tôt la rongeait encore et elle avait besoin de sentir le feu dans ses muscles pour s’en purifier. Elle espérait simplement que ses invocations n’auraient pas la tête de son frère : lorsqu’elle était vraiment énervée contre quelqu’un, les spectres prenaient parfois ses traits. Non seulement elle n’arriverait pas à penser à autre chose, mais en plus, elle serait incapable de riposter contre leurs attaques fantômes.
Elle allait pousser la porte du dojo lorsqu’elle entendit une voix derrière elle : //

- Ann Seymour. Je voulais justement te parler...

// Ann se retourna, pestant intérieurement. Elle n’avait pas remarqué que quelqu’un l’avait suivie. Elle s’en voulut de sa négligence : même pour un acte aussi bénin que de se rendre au dojo, elle aurait dû être capable de repérer une filature… Sans cela, elle pourrait mener de simples élèves à la salle secrète de l’Amafia.
Mais découvrir l’identité de son interlocuteur l’agaça encore plus. Charles le Seault. Foncièrement, elle n’avait rien contre le jeune homme. Mais il était la cause de sa dispute avec Timothy, et depuis sa discussion avec son jumeau, Ann était de plus en plus persuadée que le recruter avait été une erreur. Elle mourrait d’envie de lui jeter un Oubliettes pour effacer toute trace de l’Amafia de son esprit : mais elle savait que si elle faisait cela seule, Timothy ne lui pardonnerait pas…
Cela dit, Charles avait apparemment quelque chose à lui dire. Selon le contenu de ce qu’il voulait lui transmettre, Ann pourrait peut-être trouver un prétexte pour justifier auprès de Timothy la nécessité dans laquelle elle se serait trouvée de lancer le sortilège d’amnésie… Et puis, elle était curieuse de ce qu’il avait à lui dire : elle ne pouvait totalement chasser l’idée qu’au moment de le recruter, elle l’avait trouvé intéressant…
Mais de toute façon, pour la discussion comme pour l’éventuel sortilège, ils avaient besoin de se trouver seuls. Ann poussa la porte du dojo : personne. Elle dit donc à Charles : //

- Entre. Nous discuterons à l’intérieur.

[Croun]

//manifestement, elle ne l'avait pas entendu arriver et était plutôt étonnée de le voir là. Tant mieux, cela lui donnerait un avantage psychologique en cas de confrontation orale. Bien qu'il soit certain qu'Ann n'était pas du genre à rester sur ses erreurs très longtemps. Cela dit, il avait entendu dire que les jumeaux s'étaient disputés. Ca pour le coup c'était innovant. Certes il n'était à Poudlard que depuis un an mais une chose l'avait frappé c'était la loyauté de Tim pour ses deux soeurs quand bien même les deux faisaient de sa vie une sorte d'enfer de gestion. Il n'y avait rien d'étonnant à ce que le garçon soit à la fois si complice avec tout le monde et pourtant si discret, si silencieux dans les moments forts...

Zoey attirait l'attention par sa pétillante joie de vivre et son goût décomplexé de la vie. Ann attirait l'attention parce que ses disputes avec Zoey avaient fait le tour de Poudlard et parce qu'au final ... personne ne savait rien sur elle si ce n'était ses mauvaises relations avec Zoey. Et Timothy .... écoutait. Toujours. Et ne se plaignait jamais, ne disait rien, était au centre du rire et toujours à l'écoute de tout le monde mais ne parlait jamais de lui. Et Charles l'avait noté. Il avait été très compliqué d'apprendre quoi que ce soit sur les jumeaux. Et l'Amafia était une bonne réponse. Chacun à sa manière, ils vivaient la chose et la protégeait de leur mieux et ils y arrivaient très bien. Le secret était dans leur sang.

Mais Ann n'était pas Timothy, elle ne se laisserait pas berner par de longues paroles pleines de sentiments et quelques images. Oui, il avait abusé de la confiance de Tim sur ce coup là et se sentait responsable de l'état des relations des Seymour mais ... il le referait sans hésiter. Cela lui avait donné un grand avantage stratégique. Malheureusement, la situation avait vite tourné et il ne pourrait jamais s'en servir, mais au moins ... il savait ou placer ses pions dans cette famille là et comment faire bouger l'échiquier.//

**Toujours un coup ou deux d'avances.**

//Quinlan serait fier de lui lorsqu'il lui raconterait tout cela.

- Entre. Nous discuterons à l’intérieur.

//Il la suivit à l'intérieur. Maintenant le temps jouait contre lui. Il fallait qu'Elwyng revienne vite le voir pour qu'il puisse l'envoyer à Tim pour faire venir le garçon ici et en finir au plus tôt. Entre temps, il fallait qu'il occupe Ann suffisamment longtemps pour qu'elle ne sache qu'il partait qu'au moment ou i serait trop tard pour elle et Tim, que ce soit pour le retenir ou l'empêcher d'agir. Il fit apparaître son épée et la dégaina

Que dirais-tu de t'entrainer tout en devisant ? Nous pourrions ainsi confronter nos techniques.

[Versipellis]

// Charles suivit Ann sans discuter. Visiblement, lui aussi voulait parler de choses confidentielles… La jeune fille ferma la porte derrière eux, précaution supplémentaire pour ne pas être dérangés. Elle ne la verrouilla cependant pas, afin d’avoir une possibilité de fuite si nécessaire.
Charles sembla inspiré par le lieu, puisqu’il lui proposa : //

- Que dirais-tu de t'entrainer tout en devisant ? Nous pourrions ainsi confronter nos techniques.

// Et, en disant ces mots, il fit apparaître une épée dans sa main. Ann eut un léger sursaut à la vue de l’arme. Danger, disait une petite voix dans sa tête. Elle la fit taire. Charles voulait un simple entraînement, et dans ce cadre, une lame était acceptable.
Elle hésita à relever le défi. Après ce que Timothy lui avait dit de Charles, elle mourrait d’envie de prouver à son jumeau qu’elle était capable de battre leur nouvelle recrue. Mais, justement, elle entendait la voix de Tim dans sa tête : « Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué », lui aurait dit son frère. Ann n’était pas sûre de le battre… Et puis, si elle devait se concentrer sur la conversation et sur le combat, elle serait moins efficace dans l’un et dans l’autre domaine…
Mais sa dispute avec Tim avait trop fortement écorché la fierté d’Ann. « Va te faire frire un phénix », dit-elle à la voix intérieure hésitante dans sa tête. Elle devait relever ce défi, c’était viscéral, comme un mâle alpha en affronte un autre au sein de la meute. Elle devait montrer qu’elle était la dirigeante de l’Amafia.
D’un geste théâtral, elle dégaina donc en même temps sa baguette, dans sa main gauche, et sa dague-bracelet, qui prit aussitôt une taille normale, dans sa main droite. Ann s’était entraînée depuis qu’elle était petite à ce style de combat mixte, magique et physique. Elle était donc parfaitement ambidextre et coordonnée. //

** Cette fois, je vais pouvoir donner ma vraie mesure… Pas comme en cours… **

// Elle se mit donc en garde et répondit à Charles : //

- Faisons donc. De quoi voulais-tu parler ?

// En lui laissant la main dans la conversation, elle prenait l’avantage dans le combat, puisqu’elle serait à même d’observer les premiers gestes de son adversaire en silence… Elle attendit donc, aux aguets, le début des deux assauts, le verbal et le physique. //

[Croun]

//Ann s’était figée lorsqu’il avait dégainé et manifestement, elle s’était sentie en danger. Puis, elle avait semblé mieux comprendre ce qu’il lui proposait et avait repris contenance, dégainant sa baguette et utilisant ce fameux objet magique que Charles lui voyait régulièrement quand il regardait par les yeux d’Elwyng. intéressant comme arme, bien pratique surtout…

- Faisons donc. De quoi voulais-tu parler ?

Dans sa tête, il reprit immédiatement l’analyse de son adversaire. C’était un combo rare mais qui pouvait s’avérer très dangereux si l’adversaire était bon. Et Ann était forcément douée. Cela, il n’en doutait pas. Il suffisait de voir son laisser-aller chez Zaranki. Jamais elle n’avait besoin de faire le moindre effort au combat. En fait, les seuls qui semblait crédible pour la battre à ses yeux étaient lui-même et Timothy. Encore que pour Timothy, il ne sache pas ce que cela donnerait dans un duel mêlant magie et physique. Car si le garçon l’avait raisonnablement étonné par sa maîtrise de son épée, il restait des problèmes rédhibitoires dans son utilisation de la magie. Et Charles doutait sérieusement qu’Ann ait la même éthique que son jumeau.

Il allait devoir faire attention en fait. il sentait toute la haine qu’Ann lui vouait pour il ne savait quelle raison. Enfin, il se doutait que c’était lié à Tim, mais était-ce la seule raison ? Pas sur … Bref, elle n’hésiterait pas si elle en avait l’occasion. A quoi ? Le tuer, peu probable tout de même … Quoi d’autre ? Il éluda la question, de toute façon, il ne laisserait rien lui arriver. Quinlan avait besoin de lui, et il n’avait pas le droit de répondre à cet appel. Il fallait juste faire passer le temps

Plusieurs choses. La première étant de tes qualités de duellistes. A quel niveau te trouves-tu réellement au final ? Je vois bien que tu te gardes contre Zaranki et que tu ne donnes pas ta pleine mesure en cours. Mais je sais aussi que tu es bien puissante Ann Seymour. Je ne sais juste pas à quel point. Tim est probablement le plus fort de vous deux à l’arme blanche mais il est bien niais et limité par son éthique dans l’utilisation de sa magie de ce que j’ai vu. Mais toi tu n’as pas ce genre de problème n’est-ce pas ? Peu importe les moyens tant qu’on a le succès attendu…

//Tenter d’appuyer sur le fusible Tim pour la déstabiliser était une bonne technique. Il ne doutait pas d’être plus doué qu’elle mais … au cas ou, l’énerver détournerait un peu sa concentration et ce petit peu pourrait faire toute la différence. Il se fendit droit devant lui, faisant mine d’attaquer en pointe vers son omoplate droite, tandis que sa main libre traçait une légère protection de graphème.//

[Versipellis]

// C’est sur le plan verbal que Charles entama la joute : //

- Plusieurs choses. La première étant de tes qualités de duellistes. A quel niveau te trouves-tu réellement au final ? Je vois bien que tu te gardes contre Zaranki et que tu ne donnes pas ta pleine mesure en cours. Mais je sais aussi que tu es bien puissante Ann Seymour. Je ne sais juste pas à quel point. Tim est probablement le plus fort de vous deux à l’arme blanche mais il est bien niais et limité par son éthique dans l’utilisation de sa magie de ce que j’ai vu. Mais toi tu n’as pas ce genre de problème n’est-ce pas ? Peu importe les moyens tant qu’on a le succès attendu…

// Passés les premiers mots, Ann écouta d’une oreille distraite. Ce n’était sûrement pas pour comparer leurs compétences au combat que Charles voulait lui parler. Donc, s’il employait des phrases sans importance, c’était probablement pour couvrir sa vraie offensive, qui n’allait pas tarder à venir, surtout qu’il tentait de lui faire penser à Tim, probablement pour la déconcentrer…
Ann avait raison. Quelques instants plus tard, Charles se fendit vers son épaule droite. Un coup simple, très facile à éviter. Ann se glissa sur le côté, légèrement offensée que Charles ait osé croire que cela aurait pu marcher contre elle. La sous-estimait-il vraiment à ce point ? D’autant qu’en se penchant de la sorte, il lui présentait une ouverture qu’elle faillit exploiter aussitôt de sa dague…
Mais faillit seulement. Si Charles avait su vaincre Tim, c’est qu’il ne commettait pas d’erreurs aussi bêtes. C’était donc que cette erreur supposée correspondait à un plan… //

** Une diversion ! **

// Ann se souvint soudain de ce que Tim lui avait dit : Charles combattait avec la magie des graphèmes ! Ce coup d’épée devait probablement viser à détourner l’attention d’Ann pour utiliser une Mudra… La jeune fille ne savait pas exactement laquelle son adversaire avait employée, mais s’il se permettait de laisser son flanc à découvert, c’était probablement parce qu’il se savait protégé par ailleurs. //

** Epée contre dague : il a la puissance, j’ai la souplesse et la rapidité. Mais c’est l’inverse lorsque ma baguette se confronte à ses graphèmes… **

// Forte de cette analyse de la situation, Ann en déduisit qu’il lui fallait accentuer ses propres avantages… Ou les défauts de Charles. Elle se doutait bien qu’elle ne pouvait l’atteindre directement par la magie : en revanche, il n’avait probablement pas pensé à protéger son matériel. Elle tendit donc sa baguette vers son épée et prononça : //

- Utpetra !

// Ce sortilège avait pour conséquence d’alourdir sensiblement le poids de l’objet visé… Cela devrait accentuer le différentiel de rapidité physique entre elle et Charles. Elle ne devait cependant pas le laisser en prendre conscience, et décida donc de tenter de le distraire en répondant à son offensive verbale : //

- Mon niveau en combat ? Tu vas le découvrir bien assez tôt… Ne pense pas que je vais abattre mes cartes en début d’affrontement… Peut-être suis-je plus puissante que Tim, peut-être pas…

// En réalité, Ann en savait plus que cela sur leur style de combat respectif. Tim était, dans l’absolu, plus puissant et plus rapide ; mais Ann réfléchissait plus que lui, ce qui lui faisait perdre de précieux instants sur le court terme, mais pouvait payer sur le long terme. Le style de Tim avait échoué contre Charles : restait à voir ce qu’il en serait du sien… Même si l’idéal serait de réunir les qualités de chacun d’eux…
Elle essaya de forcer Charles à se désintéresser du combat en cours en lui demandant : //

- Mais ce n’est pas pour parler de cela que tu es venu. Alors, dis-moi ce qui te tient à cœur.

// Se faisant, elle se pencha en avant, prête à bondir à la prochaine attaque de Charles, qui serait, elle l’espérait, ralentie grâce à son sortilège… //

[Croun]

** Très intéressant. Il y en a donc quelques uns qui ont appris à se battre avec leurs cerveaux plutôt qu’avec leurs bras. Si en plus elle a compris que la dague n’est pas un simple objet, elle aurait pu faire une bonne apprentie et un très grand maître un jour… C’est presque dommage de devoir lui faire tout oublier …**

//Tandis que Charles réfléchissait, la jeune fille n’était pas restée totalement inactive. Elle avait passé un temps certain à cogiter et fit une attaque qui surprit Charles.//

- Utpetra !

**Putain mais deux fois en deux semaines… Il est plus que temps que je quitte cette école, je me ramollis, beaucoup trop. **

//De fait, il lui arrivait régulièrement de s’entrainer avec Zaranki ces dernières semaines. Et si l’homme n’était plus le grand champion de duel qu’il avait été par le passé, il n’en restait pas moins un adversaire intéressant à combattre. Certes pas de son niveau ou de celui d’Ann ou de Tim ni de quelques autres, mais en se bridant un peu, Charles arrivait à le laisser gagner plus d’une fois sur deux pour préserver son amour propre. Et le fait est que 10 jours auparavant, Charles avait subi exactement la même attaque, et que cela l’avait fortement handicapé. Et déjà, Ann reprenait la parole.//

- Mon niveau en combat ? Tu vas le découvrir bien assez tôt… Ne pense pas que je vais abattre mes cartes en début d’affrontement… Peut-être suis-je plus puissante que Tim, peut-être pas…

**Bon, clairement, cela va beaucoup trop me ralentir pour que je puisse continuer la dedans. Du coup, je ne vois qu’une solution pour garder une certaine vitesse…**

//D’un geste il remit son épée dans son fourreau et déboucla celui-ci de sa ceinture, autant ne pas s’encombrer inutilement. Et encore une fois son adversaire reprenait la discussion tandis qu’il réfléchissait à la suite. Bon, au moins elle serait surement déstabilisé par sa réaction//

- Mais ce n’est pas pour parler de cela que tu es venu. Alors, dis-moi ce qui te tient à cœur.

Ho ça oui, tu es puissante, je n’en doute pas, Tim l’était aussi, mais …. ça n’a pas suffit et même ainsi je doute que tu puisses réellement me battre, je doute que tu sois prête à tuer quelqu’un, ce qui retient inévitablement ton bras quand tu attaques… Alors qu’une fois qu’on a gouté au sang …

//Une étincelle illumina ses yeux alors qu’une nouvelle idée germait dans son esprit. Si Tim avait fidèlement rapporté leur duel à Ann il lui aurait surement dit graphème et épée. Or, il se débrouillait aussi plutôt bien en magie sans baguette, « instinctive » comme il disait dans ce pays… Ce serait un grand avantage pour la suite

Thursaz!!

//Il envoya son graphème en l’accompagnant d’une stadha puissant qui le renforça, puis, rapidement, il fit un bon en arrière et arriva près d’un râtelier ou il s’équipa d’un long bâton. La dague resterait ainsi limitée par sa taille

Je suis venu te dire que je m’en vais. Je quitte cette école!

//Assené ainsi, cela devrait la perturber, ou au moins la déstabiliser//

[Versipellis]

// Charles connaissait apparemment l’effet d’Utpetra, puisque, dès qu’il entendit Ann lancer ce sort, il rangea son épée. Sans doute savait-il qu’en la conservant, il serait trop ralenti pour contrer les attaques de son adversaire… Même si cela démontrait de sa part de bonnes aptitudes en combat, cela ne faisait pas le jeu de l’Amafieuse : l’avantage qu’elle pensait avoir conquis se dissipait… Car le désarmement de Charles n’était que provisoire, elle le savait : le dojo était rempli d’armes qu’il pourrait utiliser. Sa seule solution pour conserver l’avantage était de l’attaquer avant qu’il ne puisse se saisir du moindre objet ; mais Charles se mit à parler, ce qui détourna son attention : //

- Ho ça oui, tu es puissante, je n’en doute pas, Tim l’était aussi, mais …. ça n’a pas suffit et même ainsi je doute que tu puisses réellement me battre, je doute que tu sois prête à tuer quelqu’un, ce qui retient inévitablement ton bras quand tu attaques… Alors qu’une fois qu’on a gouté au sang…

// Ann fronça les sourcils et répliqua, légèrement inquiète : //

- Tuer ? Le goût du sang ? Ne vas-tu pas un peu loin pour un simple combat d’entraînement ?

// Son inquiétude lui fut fatale : elle avait baissé sa garde, et Charles en profita pour lancer un puissant : //

- Thursaz !

// Ann se sentit projetée vers l’arrière, et hurla aussitôt, par réflexe : //

- Elhaz !

// Ce graphème était l’équivalent de Protego… Malheureusement, ses mains étant prises par sa baguette et sa dague, et étant déjà en train de voltiger, elle ne put renforcer son graphème par une Stadha ou une Mudra, ce qui fit qu’il ne contra que partiellement l’attaque de Charles. Elle heurta le mur du fond de la pièce, mais au moins, le graphème la protégea de la douleur. //

** Tu n’as plus le droit à ce genre d’erreur, Ann **

// Elle prit conscience que si elle n’avait pas eu le réflexe d’invoquer Elhaz, elle aurait pu se casser quelque chose. Charles n’avait pas retenu sa force en lançant son Thursaz… //

** Peut-être était-il sérieux en parlant de goût du sang… **

// Ayant pris conscience de cela, Ann était prête à mettre sa fierté de côté et à appeler les autres Amafieux à son aide, quitte à montrer sa faiblesse. Mais elle ne le pouvait pas : elle était coincée dans le dojo. Certes, elle avait laissé la porte ouverte, mais elle était de l’autre côté de la pièce, et Charles lui barrait la route… Surtout qu’entre temps, il s’était équipé d’un bâton… Ann se reprit aussitôt et analysa la situation : //

** A moins de m’asséner un coup de la pointe, le bâton ne peut pas me faire plus que des chocs violents. La douleur n’est pas un problème. Il faut que je combatte de manière rapprochée quitte à encaisser les coups pour avoir une chance à la dague… **

// Elle connaissait un sort pour ne plus ressentir la douleur. Elle savait qu’elle le payerait par la suite, mais elle sentait qu’il était vital pour elle de remporter ce combat. Elle pointa donc sa baguette vers elle et dit : //

- Haudoloris !

// Puis elle s’approcha du plus qu’elle put de Charles, tandis que ce dernier expliquait enfin ce pourquoi il voulait lui parler : //

- Je suis venu te dire que je m’en vais. Je quitte cette école !

// Ann répondit du tac au tac : //

- Etonnant, en cours d’année comme cela. Peut-on savoir pourquoi ?

// En elle-même, elle pensa qu’elle ne pouvait le laisser partir en emportant le secret de l’Amafia. Ce serait trop risqué, même Tim en conviendrait. Elle devait donc trouver le moyen de placer un Oubliettes dans ce combat. Voilà qui rajoutait encore de la complexité… Pour cela, elle devait anihiler les protections de Charles : si elle l’empêchait de recourir aux Stadhas et aux Mudras, sa propre magie devrait être suffisamment forte pour lui permettre de passer un sortilège lancé à la baguette. Elle serait obligée de le surdoser, étant donné qu’il serait atténué par les défenses de Charles, mais tant pis. Dans l’urgence, elle ne voyait pas d’autre solution.
Il fallait donc obliger Charles à prendre son bâton à deux mains. Pour cela, elle devait dans l’idéal porter une attaque vers le milieu de son corps, venant du haut. La dague n’était clairement pas l’arme idéale pour cela… Mais Ann n’en avait pas d’autre à sa disposition. Elle bondit donc, sachant bien qu’elle n’aurait pas de nombreuses occasions de réussir… //

[Croun]

//Manifestement, ses mots portaient parfaitement bien car c’est l’air inquiète et un peu plus pale que d’habitude qu’Ann lui répondit, avec une voix loin du ton bravache qu’elle employait quelques instants auparavant.//

- Tuer ? Le goût du sang ? Ne vas-tu pas un peu loin pour un simple combat d’entraînement ?

//Son inquiétude lui fit d’ailleurs perdre une précieuse seconde de concentration et son Thursaz, pourtant lancé sans grande conviction toucha sa cible, l’envoya valdinguer au loin, mais elle reprit rapidement contenance, au travers d’un //

- Elhaz !

**Trop violent, tu ne cherches pas à la tuer Charles, et elle n’est pas Quinlan, elle ne t’anticipe pas bien, et elle ne sait pas comment tu combats**

//murmurait une petite voix dans sa tête. La tuer non. Mais il devait absolument la bloquer complètement. Il savait modifier la mémoire à l’aide des graphèmes mais pour cela, il lui fallait un contact visuel avec les yeux de sa cible. Quant à utiliser la baguette ce n’était pas une option. Les débats de long termes sur la psychés d’Ann seraient irréversible et pour le peu qu’il savait des parents Seymour et le beaucoup qu’il savait sur Tim, ça ne ferait que lui créer de nouveaux ennemis. Et cela, il s’en passerait volontiers.

Il avait baissé la tête, il faudrait quelques secondes à Ann pour se relever et se préparer et en lui même il cherchait un autre moyen… Cependant, quelque chose lui fit relever la tête//

- Haudoloris !

//Ce sort … Sans être un sort particulièrement noir, donc complexe, ce n’était pas un bon sort. On ne peut pas bloquer la douleur, juste la détourner pour un temps, et après, le corps réclame son du. Il haussa un sourcil, se demandant d’un coup quelles pouvaient être les motivations d’Ann Seymour… Il avait pensé être celui qui avait des choses à dire, mais il n’était peut-être pas le seul. Cela l’intriguait et l’inquiétait un peu. Rien n’est pire qu’une bête blessée et acculée par un homme qui refuse de tuer. Or, en cet instant précis, c’était la seule chose qui lui venait à l’esprit. Il élabora rapidement un galdr autour de Kenaz, le stimulant de la créativité et de Dagaz sensé éloigné les évènements néfastes//

Toi l’artisan, toi le cavalier,
Toi le feu et toi l’éternel retour,
Chassez de mon esprit l’indécision et éloignez les dangers de moi
KEDA

//Il se sentit immédiatement un peu mieux et un léger sourire flotta sur ses lèvres tandis qu’il passait une main sur son bâton

- Etonnant, en cours d’année comme cela. Peut-on savoir pourquoi ?

Je crains que la réponse ne t’échappe. Et puis-je savoir ce que tu me veux, Ann Seymour ? Je sens une animosité venant de toi qui ne m’étonne guère mais dont je ne sais la raison. Rassure moi, ce n’est pas une petite dispute avec ton petit frère un peu niais ou ta petite soeur qui te rendent ainsi ? Quelle piètre dirigeante tu fais alors

//C’était plus fort que lui, il fallait qu’il essaye de la faire disjoncter. Et d'un autre coté cela servirait ses intérêts, si elle s'énervait, elle serait moins efficace et il pourrait plus facilement l'immobiliser. Il ne resterait plus qu'à s'occuper de Tim mais pour le garçon, il avait un plan. Et cela irait vite

Qu’en dirait papa Seymour ? Je me le demande vivement

//Sans un bruit, Ann attaqua à son tour, bondissant sur lui tel une tigresse en colère, la détermination qui habitait ses yeux donnait une bonne idée de ce qu'elle cherchait à faire et Charles décida de donner ce qu'il fallait dans ce cas la. De la pointe du baton, il devia la dague et se fendit d'un mouvement d'esquive vers l'arrière. Quelque chose clochait manifestement. La tuer aurait été facile suite à cette attaque. Elle ne protégeait pas sa garde, comme si elle sedoutait qu'il ne la tuerait pas ...