Au Pied de la Tour

[Isara]

- ça va ? Tu devrais venir t'asseoir, tu es toute pâle!

// Isara était tellement mal qu'elle ne se rendit compte qu'à ce moment-là qu'elle n'était pas seule. Une camarade venait de voler à son secours. Elle voulu la regarder et la remercier reconnaissante, mais ce simple geste empira encore sa migraine. Celle-ci était si violente qu'elle était à peine supportable. Elle appréciait cependant le contact chaleureux établit par l'élève désireuse de l'aider. C'était agréable de voir que certaines personnes arrivaient encore à penser aux autres dans ce monde de brute. //

- J'ai bien cru que t'allais tomber dans les pommes !

// Il fallait avouer qu'elle aussi y avait songé. Et si la sensation de vertige était passée, elle ne se sentait pas mieux pour autant. Elle n'aurait peut-être pas dû repousser indéfiniment cette petite visite à l'infirmerie. Mais bon l'endroit lui faisait un peu trop penser à l'hôpital et elle détestait ce lieu plus que tout autre chose. D'ailleurs elle n'aimait pas le blanc parce que cette couleur le lui rappelait justement.

Elle avait pourtant bien mangé la vieille et sauter le petit-déjeuner n'expliquait pas un tel malaise. Il ne pouvait être la cause que de son tournis à la limite mais cela n'avait rien à voir avec son violent mal de crâne. Et celui-ci ne faisait qu'empirer de seconde en seconde. //

- Tu veux boire un peu d'eau ? J'ai aussi des sucreries dans mon sac si tu veux. Quand on a une chute de tension, il n'y a rien de mieux !

// Arrêter de penser et répondre à l'autre fille, un peu angoissée, serait peut-être une bonne idée. Mais cela lui semblait être un tel effort. Elle s'en sentait à peine capable... Que lui arrivait-il ? //

- Merci, ça va aller.

// La Serdaigle avait à peine prononcé ces mots que sa vie s'obscurcit et qu'elle se sentit sombrer. Ah finalement, ça n'allait pas si bien que ça. Elle s'effondra dans les marches, perdant totalement connaissance avec pour dernière pensée "elle va flipper". Et oui, c'était tout elle ça, alors qu'elle s'évanouissait, elle pensait encore aux autres.

[Polissonne]

// Marlowe avait toujours eu cette âme généreuse à donner avant de recevoir malgré une réserve parfois maladive. En présence de quelqu'un en difficulté, elle avait toujours su faire preuve de courage et agir dans la rapidité était son fort. //

- Merci, ça va aller.

// La voix de la jeune fille raisonnait dans le calme qui venait d'envahir la contrée. Marlowe regarda attentivement le visage anormalement pâle de celle qui venait de rompre sa lecture morose. Quelque chose clochait, elle pouvait le sentir, la jeune fille avait le regard fuyant, le teint livide et elle ne semblait pas du tout aller comme elle le prétendait pour rassurer Marlowe.


Aussitôt pensé, aussitôt arrivé, la jeune élève bleu et bronze s'effondra littéralement avant que Marlowe n'ai eu le temps de réagir. //

- Hey, non, non...

// Marlowe s'agenouilla, prit la tête de la Serdaigle dans une main pour la surélever et la positionner dos contre terre, ou plutôt contre les marches, tout en cherchant à sentir son pouls. Elle avait suivie vaguement les gestes de premiers soins à effectuer lorsqu'elle avait été chez son cousin Moldu de France, mais quand ça arrivait pour de vrai, c'était bien plus compliqué et surtout flippant. //

- Est-ce que tu m'entends ? Hey !

// Et dire qu'elle ne se souvenait même pas de son nom. Marlowe lui releva une paupière et vit que ses yeux étaient révulsés. //

** Bon sang, pourquoi ? Pourquoi moi ? **

// Elle tenta d'écouter son pouls, mais rien, elle ne sentait rien... S'y prenait-elle mal ? Marlowe paniquait, elle lâcha la jeune femme et se précipita sur son sac. Elle l'ouvrit en arrachant presque la fermeture dans sa précipitation angoissée. Pourquoi son père lui avait-il confisqué son porte au loin, elle en aurait bien eu besoin à cet instant précis. Heureusement, elle avait sa précieuse baguette. La tenant à bout de bras fébrile, elle se risqua à lancer un sort. //

- Revigor !

// Sa voix vibrait tandis que rien ne se passait. Ce sort visant à redonner un peu d'énergie à une personne inconsciente ne fonctionnait pas. Bien évidemment, elle l'avait appris, cela ne voulait pas forcément dire qu'elle savait s'en servir. Jamais encore elle n'avait eu le besoin de lancer ce sort. Un silence oppressant régnait, laissant un terrible nœud dans la gorge de Marlowe. Elle devait se ressaisir et vite. Prenant son courage à une main, elle releva sa baguette et lança un dernier sort, priant pour que quelqu'un les repère rapidement. //

- Periculum !

[Isara]

// Isara était inconsciente allongée par terre dans les marches pendant que sa camarade paniquée à ses côtés. Elles furent rapidement repérées à la suite de l'appel à l'aide lancé par la deuxième élève. C'est Rose Carter qui les trouva. Elle ne mit qu'un instant à se rendre compte de la gravité du problème et à faire transférer la sixième année à l'infirmerie.

Une fois que ce fut fait, Ashley Dawon essaya tout ce qu'elle connaissait pour ranimer la jeune sorcière mais n'arriva malheureusement à rien. Elle fut obligée d'appeler Ste Mangouste sauf que l'état d'Isadora était tellement préoccupant qu'on ne pouvait pas la déplacer. Des médicomages vinrent donc à l'école. Un professeur se chargea de prévenir sa petite sœur également élève. Tout un tas de sorcier s'acharnaient autour de la Bleue-et-Bronze pour essayer de la sauver mais personne ne réussit à faire quoique ce soit pour elle. Il fallu se résoudre à laisser tomber. Aucune magie ne sauverait la brune. Décision fut prise de la transporter à Londres à l'hôpital des sorciers où la fine fleur médicale veillerait sur elle et essaierait de la ranimer.

Katerina s'effondra quand elle apprit la nouvelle. Elle tenait particulièrement à sa soeur et elles étaient proches surtout depuis leur entrée à Poudlard. Elle perdait un modèle, une amie, une soeur... Les médicomages lui avaient expliqué qu'Isadora avait une tumeur au cerveau et que son évanouissement était due au saignement intempestif de celle-là. Du coup, on ne savait pas si elle se réveillerait un jour. Ni si le saignement aurait provoqué des dommages.

[Polissonne]

// Marlowe avait le coeur qui battait la chamade, tenant de nouveau la jeune Serdaigle dans ses bras, en espérant que son appel ait porté. Les secondes lui semblaient des minutes avant que quelqu'un n'apparaisse dans son champ de vision. Relevant le visage, Marlowe reconnue Rose Carter venir en trombe vers elle pour voir dans quel état se trouvait l'élève.

Marmonnant d'une voix encore essoufflée par ce qu'elle venait de vivre, Marlowe expliqua brièvement ce qui s'était passé quelques instants plus tôt, ne sachant pas si cela pouvait changer quelque chose à l'état de la Serdaigle. Au visage plus que sombre de Rose Carter, Marlowe comprit que c'était très grave. Rose s'alarma et décida de la rapatrier rapidement à l'infirmerie. Rose disparut rapidement avec la souffrante, tandis que les yeux de Marlowe se posait une dernière fois sur le visage de la jeune Serdaigle sans nom.

Se retrouvant seule, dans un silence de mort, où le vent semblait souffler de nouveau, Marlowe regarda autour d'elle, complètement perdue. Elle aperçut les affaires laissées par la jeune femme avant qu'elle ne s'effondre. Marlowe revit le visage endormi de celle qui venait de lui causer la plus grande peur de sa vie. A cette image, il lui avait semblé voir un fantôme. Un frisson lui parcouru le corps.

Commençant à rassembler les affaires de la jeune fille qu'elle ramènerait à l'infirmerie, elle s'aperçut soudainement qu'elle tremblait, que ses jambes ne la tenaient plus. Marlowe se laissa tomber à genoux au sol et c'est tout naturellement que les larmes vinrent lui brouiller la vue. Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour porter secours à cette fille et si maintenant elle devait se sentir soulager de la savoir entre de bonnes mains, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire. Son intuition ne lui avait jamais fait défaut.

Séchant ses larmes d'un revers de main, elle termina de ranger les affaires de l'inconnue ainsi que les siennes. Se relevant péniblement, elle ferma son sac à dos, le mit sur son dos et prit le chemin de l'infirmerie à l'allure normale tout en priant intérieurement pour que son impression soit infondée et s'avère fausse, priant pour revoir la jeune Serdaigle sur pied rapidement, priant pour que tout se passe bien. //

** Et dire que je ne connais même pas son prénom... **

[Viatoris]

// Via était lasse : elle avait reçue le matin même un hibou de son père qui lui informait qu'elle ne pourrait pas les rejoindre lors des prochaines vacances ; autrement dit, il n'avait pas de temps à lui consacrer. Mais, elle n'aurait même pas dût être triste ! Qu'attendait elle de cet imbécile ? Des vacances de rêves aux Bahamas, où ils resteraient deux semaines, et où il lui consacrerait ses après midi ?

Elle n'allait pas se leurer : c'était sa mère qui lui manquait. Habituellement, lorsqu'elle recevait un message comme celui-ci, elle trouvait un post-scriptum tendre et consolateur de la part de sa maman. Là, rien. Le vide inter-sidéral.
Alors, son sentiment si familier de solitude revint en force, et après être allée à la volière, elle s'était lamentablement vautrée par terre, au pied de la tour, comme en attente du hibou maternelle. Mais c'était stupide. Il n'y avait pas eu de post-scriputm, il n'y aurait rien. Nada.

Elle était un peu frustrée aussi : pourquoi ne pouvait pas avoir une vie familiale normale ? Pourquoi connaissait elle mieux le secrétaire de son père que son père lui même ? Et, bon sang de bon soir, pourquoi son père avait il eut un gosse si il ne voulait pas s'en occuper ?//

**Calme toi ma vieille, ta tête est dans un tel bazar qu'on dirait une gryffie**

//Et se parler à soi même était probablement le énieme symptome de son éternelle solitude.

D'un geste rapide, entre la rage et la honte, elle essuya la lamre traitresse qui avait osée couler.

elle avait beau être particulièrement mature et grande pour son âge, elle restait ne gamine ! Elle avait besoin de son papa !//

[Eynar Yasashi]

//Eynar était toujours un peu nerveux quand il venait chercher son courrier pour autre chose que de payer ses commandes pour le restaurant dans lequel il travaillait.

Et particulièrement à l'approche d'une certaine période...

L'Angleterre était souvent propice à la neige, en hiver. Si Eynar s'était muni comme la majorité des gens de gants noirs en cuir, d'une écharpe, aimant souvent faire le mariole, il s'était enfoncé sur la tête un bonnet à pompon avec... des petits grelots rouges pétards.

Ça, c'était pour on côté déjanté. Ce qui pouvait y ajouter encore, bien que cette fois, c'était surtout pour protéger ses yeux sensibles : des lunettes de soleil noires. Non seulement ça protégeait ses yeux bleus des réverbérations de la lumière sur la neige, mais ça dissimulait aussi ses pupilles fendues d'ris verticales.

Étant typé japonais, et ressemblant parfaitement à ça, il se réajustait souvent ses verres d'un doigt, ses lunettes ayant la sale manie de glisser de son nez très souvent.

Eynar avait carrément pensé un jour à se les coller sur le nez avec un point de colle dessus, mais ça n'avait pas très bien fonctionné. Le scotch non-plus, et encore moins la patafix, d'ailleurs. Le summum ayant été l'idée de se tresser deux ou trois mèches de ses longs cheveux noirs (au moins jusqu'au milieu du dos hein) de manière à y attacher discrètement les branches de ses lunettes de soleil.
Eynar avait toujours eu pas mal d'imagination, mais s'ils n'avait jamais mis cette idée en application, ce n'était pas par honte de son côté déjanté, c'était juste parce qu'il n'avait pas la patience de mettre ça en œuvre. A peine avait-il commencé trois secondes que ça l'avait gonflé.

Et si aujourd'hui, il venait chercher son colis ici particulièrement au lieu de chez lui, vu qu'il ne bossait pas à Poudlard, c'était justement pour que ce fameux colis puisse attirer les curieux le moins possible. Eynar s'était plus ou moins arrangé avec l'administration de Poudlard, qui avait connu des cas comme lui de nombreuses années plus tôt. De plus, Eynar était encore étudiant quand...ben quand il s'était fait contaminer par des loup-garou mal intentionnés.

En arrivant sur place, au son léger de ses grelots et de des bottes qui s'enfonçaient dans la neige, il aperçut une jeune fille, qui était très triste. Sensible, ce genre de chose lui échappait très rarement.

Il savait que, conventionnellement, on laissait ce genre de personne tranquille quand on ne les connaissait pas.
Mais Eynar n'était pas conventionnel. En plus, il était du genre à aimer les enfants.

Alors il s'approcha, et demanda tout naturellement en s'appuyant négligemment contre le mur ://

Salut ! Pourquoi tu pleures, Petite ?

//Cash, certes. Mais Eynar aurait trouvé très idiot de demander si ça allait, tant la réponse était évidente.//

[Viatoris]

Salut ! Pourquoi tu pleures, Petite ?

//Via sursauta, n'ayant pas entendu le jeune homme la rejoindre, la neige assourdissant tout les bruits, comme un isolant. Elle eut tout d'abord très peur, son esprit remarquant, dans un bazar innomable que le type qui l'avait rejoint était asiatique, qu'il avait des lunettes et qu'il y avait des... Des grelots sur son bonnets ! Via s'était toujours méfiée des gens qui se montraient si particulier : si il se fichaient de l'avis qu'on pouvait avoir d'eux, pas grand chose ne devait les retenir...

Elle lâcha sa lettre complètement froissée, cette fichue lettre qui était aussi froide que cette fichue neige ! Elle se leva rapidement, sa cape mouillée au niveau des fesses... Et le reste de ses vetements pas très secs non plus... Son petit nez roses était à moitié caché dans une grosse écharpe de laine faite maison, couleur noire pour la sobriété.

Elle, par contre était en uniforme, et elle avait beau avoir des collants, elle avait bien envie d'en mettre une à l'imbécile qui avait décrété que l'uniforme des filles serait une jupe.//

**C'était surement un garçon**

//Elle croisa les bras dans un geste de défense dérisoire, et regarda l'intru de ses yeux marrons et neutre. Quoique cette fois ci, ils montraient un peu de colère... Colère envers qui ? Son père ? Elle même ? Ou cette imbécile qui lui faisait peur ?//

- Je pleure pas.

//Elle avait énoncé cette information d'un ton boudeur, essuyant au même moment ses yeux, histoire de sècher un peu ses joues et d'avoir l'air un minimum crédible.//

- Vous êtes qui ?

//Et depuis quand il y avait des inconnus dans l'enceinte du chateau ?//

[Eynar Yasashi]

[Pour répondre à la question de Via : Depuis qu'une joueuse jouant une élève de Poudlard a décidé de faire son RP dans l'enceinte de l'école, et qu'il a bien fallu que je trouve un prétexte xDD Maaaaiiiiiis soyons RP 8D]

//Evidemment, réaction impulsive. Eynar eut un mince sourire sous son écharpe. Une vieille écharpe, celle aux couleurs de la maison dans laquelle il avait été attribué quand il était à Poudlard : Serdaigle. Il n'avait jamais voulu s'en débarrasser, ni la garder bien au chaud quelque part comme un trophée.

Et puis, lui qui s'habillait majoritairement en noir et en bleu quotidiennement, pour la peine, ça tombait très bien.

Bref, il ne s'offusqua pas le moins du monde. Après tout, c'était normal, il arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe, et c'était fait exprès. Donc pourquoi reprocher quelque chose qu'on avait provoqué consciemment ?

Elle avait donc accroché. Sans que cette gamine le sache, Eynar essayait en fait de l'aider à sa manière : en la "manipulant" un peu par le biais de la provocation, bien que très gentillet sur ce coup-là vu ce qu'il était capable de faire normalement, histoire d'essayer de la consoler légèrement...ou au moins, l'aider à surmonter cette épreuve.

Cela pouvait paraître étrange comme méthode, mais Eynar avait une certaine expérience sur la façon dont pouvait plus ou moins fonctionner la psychologie humaine. Pour avoir lui-même manqué de devenir fou à lier après ses quelques jours de torture physique et mentales dans le noir complet, séquestré.

Alors à la réplique, il leva ses deux mains comme si l'adolescente était en train de lui pointer une arme dessus, en assurant ://

- Ok, ok ! Tu ne pleures pas. Pardon pour ma méprise ! Du coup, tu dois être quelqu'un de très sensible. Parce que si c'est la beauté de la neige qui fait rougir tes yeux et briller légèrement les coins, c'est que tu dois vraiment avoir une âme sensible à tout ce qui t'entoure ! J'trouve ça beau !

//Il soupira, se rappuyant négligemment contre le mur, regardant au loin, genre très sérieux par rapport à ce qu'il venait de dire. Admirant la neige. Et de rajouter après quelques secondes ://

- Moi aussi, je trouve ça joli. Mais il fait trop froid, je n'arrive pas à pleurer, contrairement à toi, ça gèle direct, et ça fait mal aux yeux. Enfin. J'adore quand même. Parce que j'imagine ça comme une immense toile, tu vois. Une immense toile sur laquelle on peut dessiner quelque chose, faire une petite oeuvre d'art éphémère. En géant. Avec un petit peu de magie, on peut aussi y ajouter des touches de couleur. J'aime pas mal faire cette activité. Ça détend. Tu devrais essayer !

//Et ça, c'était une vérité. Il avait toujours été un peu rêveur, et le dessin était aussi devenu son moyen de maîtrise à l'école. Incapable de se concentrer plus de 5 minutes en cours, toujours déconcentré par quelque chose, perdant le fil très vite à cause de son hyperactivité, Eynar avait trouvé une solution : dessiner en même temps. Si ça l'avait fait beaucoup passer pour quelqu'un qui s'en foutait des cours, surtout au début, concernant Eynar, ce fut tout le contraire : le fait de devoir produire quelque chose de soigné, qui lui plaisait et qui obligeait quelque part à devoir maintenir une concentration, l'avait étrangement aidé à suivre en même temps ses cours.

Parce qu'il pensait à plusieurs choses à la fois.

Depuis, cette passion lui était restée, aujourd'hui, c'était simplement devenu un hobby pour le plaisir. Son travail actuel lui permettait de s'exercer encore tous les jours à améliorer ses capacités à suivre une conversation normalement.

Mais il avait mis de très nombreuses années pour ce faire.

Ensuite, vint cette question : "vous êtes qui ?".

Eynar lâcha donc simplement ://

- Eynar Yasashi, enchanté P'tite.

//Pour la suite...il avisa le papier tombé dans la neige, et fit simplement remarquer ://

- Tu sais que si tu ne ramasses pas ce bout de papier, je serais bientôt très tenté de la lire ? A moins que ça soit ce que tu veux ? Dans ce cas, autant le demander directement, ça va plus vite, comme ça.

//Mais bon. Il lui restait encore un minimum de politesse pour éviter de faire ce genre de chose !
Bien sûr, cela dépendant des circonstances...

Mais là, oui, il préférait garder ce petit jeu. Cette fille était contrariée, et ne semblait avoir personne pour décharger sa colère et sa peine.
Alors en la provoquant légèrement, elle finirait peut-être par le faire. Sur lui. Un inconnu. Mais au moins, cela lui permettrait de se vider un peu la tête, et d'avoir ainsi l'esprit plus clair, afin de pouvoir prendre du recul plus facilement.

Eynar se la jouait beaucoup "imbécile de première", "clown de service" ou autre selon les moments, dans ce genre, mais il ne fallait pas oublier que, pour faire l'idiot, il fallait d'abord être intelligent à la base...//

[J'espère que ça t'ira =)]

[Viatoris]

- Ok, ok ! Tu ne pleures pas. Pardon pour ma méprise ! Du coup, tu dois être quelqu'un de très sensible. Parce que si c'est la beauté de la neige qui fait rougir tes yeux et briller légèrement les coins, c'est que tu dois vraiment avoir une âme sensible à tout ce qui t'entoure ! J'trouve ça beau !

//Évidemment... C'est quand on avait envie d'avoir la paix qu'on était forcément dérangé par un imbécile de première. Et celui ci avait visiblement décidé de lui casser les pieds (au préalablement déjà gelés). Via hésita à simplement partir sans demander son reste, à marcher quelque part où elle ne serait pas dérangée, commz la bibliothèque, ou la tour d'astronomie.//

- Moi aussi, je trouve ça joli. Mais il fait trop froid, je n'arrive pas à pleurer, contrairement à toi, ça gèle direct, et ça fait mal aux yeux. Enfin. J'adore quand même. Parce que j'imagine ça comme une immense toile, tu vois. Une immense toile sur laquelle on peut dessiner quelque chose, faire une petite oeuvre d'art éphémère. En géant. Avec un petit peu de magie, on peut aussi y ajouter des touches de couleur. J'aime pas mal faire cette activité. Ça détend. Tu devrais essayer !

//Un loufoque en plus. Certes il parlait bien, malgré son niveau de langue familier, mais ça restait un loufoque... Le grelot sur le bonnet aurait dût lui mettre la puce à l'oreille, et si elle avait été suffisament intelligente, elle aurait fait n'importe quoi pour partir. Imiter une crise d'épilepsie, regarder le type en bavant de façon insistante jusqu'à qu'il s'en aille. Un lot d'idées comme celles ci fourmillaient dans sa tête, et Via commençait sérieusement l'option "courir en hurlant qu'on avait oublié le devoir de potion' lorsque l'asiatique s'adressa à nouveau à elle.//

- Eynar Yasashi, enchanté P'tite.

- Je suis pas petite.
//Grogna-t-elle.

C'était étrange les réflexes qui vous venaient lorsque votre cerveau avait décidé de partir faire un tour en Afrique, histoire de faire un safari. En plus, elle ne faisait que dire la vérité ! Entre sa maturité et sa grande taille (nous parlons de façon relative, bien entendu), Via n'avait pas l'habitude d'être appelée " petite" (et p'tite encore moins). Mais la Serdaigle commença à flipper lorsque le loufoque baissa les yeux vers le bout de papier par terre. Oups. Sa lettre.//

- Tu sais que si tu ne ramasses pas ce bout de papier, je serais bientôt très tenté de la lire ? A moins que ça soit ce que tu veux ? Dans ce cas, autant le demander directement, ça va plus vite, comme ça.

//Prestement, elle ramassa la feuille de papier, fronçant les sourcils et son visage devenant aussi polaire que le temps face à l'agacement qu'elle commençait à ressentir.//

- J'ignore si tu as pour habitude de fouiner dans la vie privée des gens, mais si c'est le cas, je te prierais de te contenir, je ne souhaite pas que tu lises ma correspondance.

//La voix de Via était plus glacial qu'un iceberg, et si elle était en colère face à l'indiscrétion de l'imbécile en face d'elle, elle le montrait tout en gardant un excellent contrôle d'elle même.//

[Eynar Yasashi]

//Au coup du "je ne m'appelle pas "Petite", Eynar eut un haussement d'épaules ://

- Pourquoi pas ? C'est mignon. Tu préfères "ma grosse" ? Je trouve ça plutôt vulgaire, vois-tu. Puis je te ferais remarquer que je ne connais pas ton prénom, alors que tu m'as demandé le mien. Alors comme je ne sais pas comment t'appeler, ben je prends celui qui me vient dans la tête. Après, je m'en fous que tu ne me donnes pas ton vrai nom et tout. Je peux comprendre. Mais si je sais comment est-ce que je dois t'appeler, peu importe que ça soit Tartiflette ou Anaïs Delacourdubâtonquifaitmalquandonselereçoitsurlatronche, mais au moins, je ne t'appellerai plus "ma p'tite"...Petite.

//Le dernier mot, dit évidemment avec un sourire amusé très assumé. Au jeu de la provocation, à tous les degrés, c'était un jeu qu'il maîtrisait très bien. Du coup, ceux qui le contrariaient n'avaient qu'à bien se tenir !

Mais là, il n'y avait absolument rien de méchant. Juste une manière de tenter de faire "vider le sac" histoire que ça puisse aller légèrement mieux, au moins.

En plus, ça fonctionnait, le pire, preuve : là, elle s'énervait sur lui, et ne pensait même plus à ce qui lui faisait peine. Il ne savait pas quoi exactement, mais c'était quelque chose de suffisamment bouleversant !

Et il ne demanderait pas les détails. D'ailleurs, il répondit, justement, à la réplique ://

- Si j'avais vraiment cette habitude, sache que je me serais jeté sur cette missive sans même t'avertir. Si tu avais pris le temps de noter ce détail, tu saurais donc que je ne suis pas de ce genre.

//Le jeu de la répartie aussi, c'était compliqué de gagner avec lui, d'une façon générale ! Pour ça que ça n'étonnait personne quand on racontait qu'il avait explosé le record des retenues pendant toute une année scolaire, souvent pour insolence et blagues de mauvais goût. Genre tenter de glisser des dragées surprises de Bertie Crochue dans les assiettes des autres avant qu'ils ne mangent, avant qu'ils arrivent devant leurs assiettes.

Ou même d'avoir un jour dépensé tout son argent de poche en beuglantes pour ensuite écrire anonymement un mot à chaque prof pour le leur envoyer ensuite dans la Grande Salle...juste pour rigoler. Si, si. Oh, il n'avait pas balancé d'insultes ni rien, hein. Loin de là. Juste des blagues de mauvais goût, ce qui lui avait valu une bonne retenue également.
Ah, et le fait d'avoir enfumé les toilettes avec des bombabouses, histoire de faire une blague au concierge de l'école.

Une vraie tornade ambulante.

Sans compter les batailles de mie de pain et compagnie, hein, la moindre ânerie, il se devait de la faire, et même d'en inventer, innover dans le domaine, bien qu'il se soit un peu calmé à l'approche des examens. Tout de même. Parce qu'il ne tenait pas à foirer son avenir, il avait donc fait en sorte de jouer malgré-tout à l'élève studieux qu'il était malgré-tout, surtout qu'il aimait lire, donc bon.

Mais avec lui, il ne fallait donc surtout pas jouer au "t'es cap ou pas cap ?", parce que le défi, il le relevait.

Il laissa passer un court silence après sa remarque, avant de demander simplement ://

- Tu te sens un peu mieux ?

//Il se doutait bien sûr de la réponse qu'il allait avoir. Certainement un "non" ou une version plus sophistiquée, mais dans le genre. Afin de ne pas la mettre trop mal à l'aise, il continuait de regarder loin devant, son regard dissimulé derrière ses lunettes de soleil rêvant sur l'étendue blanche.

Mais...il avait déjà sa réplique pour la suite. Car là aussi, derrière les apparences, ces mots très simples étaient calculés !//