Al-Chen

[Zlatz]

- Non, vous ne me dérangez pas le moins du monde... A vrai dire, c'est plutôt plaisant de laisser revenir à la surface certains souvenirs, et de les partager. J'en ai rarement l'occasion.

// Visiblement, Swaran se laissait aller à la mélancolie et à la nostalgie. Voyant cela, et bien qu'il soit impatient d'en apprendre plus sur le monde d'origine de son interlocuteur, Laïln décida de laisser on l'homme brun le temps pour faire revenir ses souvenirs. Le Dessinateur blonc s'allongea donc par terre, laissant son regard dériver dans le ciel. //

- Rien de bien rocambolesque vous savez... J'étais un jeune passionné mais pas plus qu'un autre. Le plus intéressant de mon histoire n'est pas la suite, mais ce qui s'est déroulé avant. Comme je vous l'ai dit, la Bulgarie était la dernière étape de mon périple en Europe. Je suis resté en France pour étudier la littérature, j'ai ensuite fait plusieurs concertos de piano à Berlin, Vienne, Venise. Dîtes moi une ville et je vous raconterai son histoire...

// Le plus jeune des deux hommes sourit, se demandant si on aîné avait lu dans son esprit sa curiosité. L'alavirien sourit en songeant qu'après cette discussion, il en saurait peut-être plus sur l'histoire de villes existants dans une dimension où il n'avait jamais mis les pieds et qu'il doutait voir un jour que sur le passé de l'empire dans lequel il avait toujours vécu. Mais peut-être que c'était logique après tout. Le passé de ce dont Laïln connaissait le présent ne l'attirait pas. En revanche, tout ce dont Swaran lui parlait lui était parfaitement inconnu et donc fascinant, et l'histoire de tout ces lieux étaient un bon moyen de les découvrir. //

- Eh bien dans ce cas, commencez donc par celle que vous avez le plus aimé ! Franchement, j'ai assez de temps devant moi pour vous écouter pendant un moment, alors tant que cela ne vous dérange pas, je vous écoute.

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[Elerinna Calaelen]

- Eh bien dans ce cas, commencez donc par celle que vous avez le plus aimé ! Franchement, j'ai assez de temps devant moi pour vous écouter pendant un moment, alors tant que cela ne vous dérange pas, je vous écoute.


// Et alors que le jeune homme s'allongeait dans l'herbe comme s'il attendait de Swaran d'être un conteur fabuleux, ce dernier s'étonna d'une chose qu'il n'avait jamais remarqué auparavant. Il ne s'était jamais demandé quelle était la ville qu'il avait le plus aimé, ni même le pays qu'il avait le plus admiré. Peut-être était-ce simplement parce qu'il les avait toutes trouvées magnifiques, mais une autre explication se profilait dans son esprit comme un oiseau de mauvaise augure, et c'est celle-ci qui lui semblait la plus exacte. //

- Oh, celle que j'ai le plus aimée n'était pas une ville.. murmura-t-il pour lui même, si bas qu'il doutait que Laïln ait pu l'entendre.

// Ces paroles sibyllines se suivirent d'un instant de silence, laissant flottant un univers de mystère et de conte autour des deux hommes. Même si Swaran ne cessait de penser que chaque description qu'il ferait de son passé ramèneraient avec elle des souvenirs douloureux, il était d'un autre côté ravi de se sentir capable d'en parler, de se rappeler et de le raconter. Il ne craignait pas le regard de jugement qu'aurait pu porter sur lui ce jeune blond : il venait d'un autre monde et était simplement animé d'un désir de découverte. Ce même désir que Swaran avait ressenti si ardemment dans sa jeunesse. //

- Je pense que la ville que j'ai le plus aimé n'était pas une des grandes capitales européennes. J'aime la ville mais son effervescence constante m'épuise. Au contraire, j'ai particulièrement apprécié une région d'Allemagne en particulier. Les alentours de Stuttgart pour être précis. Des villages fleuris qui bordent le fleuve, des maisons à colombages, la Forêt Noire et son paysage si sombre et féerique à la fois. Si vous ne deviez visiter qu'une région de notre monde, je vous conseillerai très certainement celle-ci. Elle vous plairait je pense, en tant que Dessinateur. C'est une antre de pureté, un cocon de nature dans lequel je me suis lové des mois entiers. Un environnement on-ne-peut-plus favorable pour chercher l'inspiration musicale.

// Et tandis qu'il plongeait dans ses rêveries, les yeux brillants, racontant les détails des paysages de sa mémoire, il ne remarqua pas que la ville s'était tue. Accommodé du brouhaha de la place du marché, il ne l'entendait presque plus, devenu bruit de fond. Alors qu'ils s'étaient éloignés le volume sonore avait diminué, mais persistait encore. Excepté depuis quelques secondes. Un silence pesant émanait d'Al-Chen, comme si la ville était devenue fantôme en un instant. Swaran ne s'en était pas aperçu mais peut-être Laïln avait-il remarqué ce fait étrange et inexplicable. //

[Zlatz]

// Swaran marmonna quelque chose, probablement en train de réfléchir à ce qu'il allait dire. Laïln soupira et, en attendant que son interlocuteur n'ai rassemblé ses souvenirs pour lui répondre, sortit son jeu de carte récemment acheté et commença à le mélanger machinalement. //

- Je pense que la ville que j'ai le plus aimé n'était pas une des grandes capitales européennes. J'aime la ville mais son effervescence constante m'épuise. Au contraire, j'ai particulièrement apprécié une région d'Allemagne en particulier. Les alentours de Stuttgart pour être précis. Des villages fleuris qui bordent le fleuve, des maisons à colombages, la Forêt Noire et son paysage si sombre et féerique à la fois. Si vous ne deviez visiter qu'une région de notre monde, je vous conseillerai très certainement celle-ci. Elle vous plairait je pense, en tant que Dessinateur. C'est une antre de pureté, un cocon de nature dans lequel je me suis lové des mois entiers. Un environnement on-ne-peut-plus favorable pour chercher l'inspiration musicale.

**Un musicien ? Je me demande quel genre de musique on écoute dans son monde. Il faudra que je lui pose la question.**

// Le Dessinateur blonc ferma les yeux, imaginant tout ce dont son aîné parlait. Il se laissait transporter par la voix calme de son interlocuteur vers d'autres lieux, vers un autre monde. Il lui semblait presque que le silence s'était abattu sur le monde entier afin d'écouter l'homme brun. L'alavirien ouvrit soudain les yeux et se releva pour scruter la ville portuaire toute proche, d'où ne provenait plus le moindre son. //

- Excusez moi de vous interrompre, mais vous ne trouvez pas que la ville est bien silencieuse, tout à coup ? C'est peut-être mon imagination, mais j'ai l'impression qu'elle s'est subitement tu. Cela vous gênerait-il d'aller jeter un oeil là-bas ? A moins bien sûr que vous entendez toujours la vie d'Al-Chen, auquel cas je recommencerais à vous écouter, honteux d'avoir paniqué de la sorte.

// Laïln jeta un regard à Swaran, espérant de tout son coeur d'être victime de son imagination. Il rangea également ses cartes dans sa poche, avec le sentiment que l'heure n'était plus aux jeux. //

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[Elerinna Calaelen]

- Excusez moi de vous interrompre, mais vous ne trouvez pas que la ville est bien silencieuse, tout à coup ? C'est peut-être mon imagination, mais j'ai l'impression qu'elle s'est subitement tu. Cela vous gênerait-il d'aller jeter un oeil là-bas ? A moins bien sûr que vous entendez toujours la vie d'Al-Chen, auquel cas je recommencerais à vous écouter, honteux d'avoir paniqué de la sorte.

- Non en effet, maintenant que vous le précisez, ce silence est fort étrange..

// Alors que le jeune homme rangeait son jeu de carte, Swaran avait interrompu son discours et tendait l'oreille vers la ville. Le silence s'était abattu sur eux comme une masse, et plus un bruit ne s'élevait vers les cieux, alors qu'il y a une minute encore le marché résonnait jusqu'à l'extérieur de la ville. Plus un commerçant n'hurlait le prix de ses poissons aux passants, plus un enfant ne pleurait, plus un mot ne perçait la bulle de stupeur qui semblait s'être formée autour d'Al-Chen.

Se décidant à aller jeter un oeil sur la situation, Swaran, suivi de près par Laïln, revint sur ses pas et entra à nouveau dans la ville. Sa marche se faisait mesurée et prudente, et par un regard appuyé il conseillait au jeune homme de faire de même. Alors qu'ils arrivèrent sur la place du marché, qu'ils avaient quitté plus tôt, ils furent tout deux abasourdis par le spectacle qui s'étendait sous leurs yeux. Pas un homme ne bougeait, pas une mouche ne volait. Immobilisés dans leur action, tous les passants semblaient comme figés, de marbre, comme si un sortilège s'était abattu sur eux soudainement. //

- Nom de Dieu ! ne put retenir Swaran.

// Il aurait reconnu l'effet d'un sort de pétrification, et savait parfaitement que ce n'était pas de cela dont il s'agissait. Nul sorcier n'aurait pu pétrifier une foule aussi dense en une seule fois, aussi puissant fut-il. Même les feuilles des chênes ne bougeaient plus, comme si le vent s'était lui aussi arrêté de souffler. Se retournant vivement vers Laïln, Swaran lui demanda légèrement suspicieux : //

- Se pourrait-il qu'une telle chose soit l'oeuvre d'un Dessinateur ? Est-ce dans vos capacités d'accomplir une telle prouesse ? Puis, conscient du ton relativement agressif qu'il avait pris, il se détendit, et continua plus calmement : Pourquoi diable cette foule est aussi immobile, que s'est-il passé ?

[Zlatz]

- Non en effet, maintenant que vous le précisez, ce silence est fort étrange...

// Laïln se releva et suivi Swaran vers la ville en se préparant à faire à nouveau surgir du néant une plaque de bois pour servir de pont. Les deux hommes ralentirent une fois dans la ruelle. En arrivant sur la place du marché, le Dessinateur blonc se figea, bouche bée. Le monde semblait s'être figé. Hommes, bêtes et feuilles portées par la brise étaient désormais immobiles et silencieux. //

- Nom de Dieu !

**Nom de Dieu ? Je ne sais pas de quelle dieu il parle, mais je suis vraiment d'accord avec lui. D'autant que la chose ressemble beaucoup à un jugement divin. Mais, sérieusement, qui, que, quoi, pourquoi ? Et comment ?**

- Se pourrait-il qu'une telle chose soit l'oeuvre d'un Dessinateur ? Est-ce dans vos capacités d'accomplir une telle prouesse ? Pourquoi diable cette foule est aussi immobile, que s'est-il passé ?

- Un Dessinateur ? Non. La base de l'art du Dessin, c'est la création. Rare sont ceux capables d'interagir sur quelque chose. En fait, je doute qu'il y ait assez d'entre eux en Gwendalavir pour pouvoir faire une chose de cette envergure.

// Le plus jeune des deux hommes se baissa pour observer un tourbillon de poussière figé. Il plaça son index dans sa bouche puis leva celui-ci. Comme il s'y attendait, l'air était parfaitement immobile. Il se releva en essuyant son doigt sur son pantalon et se tourna vers son interlocuteur brun en récupérant distraitement une statuette de bois finement scultée sur l'étal le plus proche de lui. //

- Flippant... Non, plutôt... Terrifiant. Ce mot est plus adapté à la situation, je pense. Enfin, pour ce qu'il ce passe, je dirais que c'est un mauvais rêve. Un très, très mauvais rêve, d'ailleurs. Et je suis catégorique, si je ne me trompe pas, ce qui ce passe en ce moment n'a rien à voir avec le Dessin. Parceque, voyez-vous, je ne crois pas que qui que se soit soit immobilisé. Plus exactement, d'après ce que je vois, je penses que c'est le temps lui-même qui a été bloqué. Et ça, entre nous, je doute que le Dragon et la Dame eux même puisse faire un truc pareil. Si on m'avait raconté quelque chose comme ça, je ne l'aurais pas cru, mais en fait c'est bien possible.

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[Elerinna Calaelen]

- Un Dessinateur ? Non. La base de l'art du Dessin, c'est la création. Rare sont ceux capables d'interagir sur quelque chose. En fait, je doute qu'il y ait assez d'entre eux en Gwendalavir pour pouvoir faire une chose de cette envergure.

// Visiblement pas rassuré le moins du monde par la réponse du jeune homme, Swaran furetait du regard sur tous les visages immobilisés, comme statues de glace au beau milieu de la chaleur d'Al Chen. Toute vie s'était évaporée à une vitesse déconcertante, si bien que les yeux globuleux des passants fixaient encore les bijoux des étalages et les robes des jeunes filles avec un regard plein d'envie. La physionomie atypique de certains contrastait avec le paysage, et Swaran ne s'était jamais rendu compte à quel point les visiteurs de ce monde étaient issus de milles milieux différents, et à quel point leur culture, leurs vêtements et même leurs gestes n'avaient rien de commun avec les habitants de ce monde. //

- Flippant... Non, plutôt... Terrifiant. Ce mot est plus adapté à la situation, je pense. Enfin, pour ce qu'il ce passe, je dirais que c'est un mauvais rêve. Un très, très mauvais rêve, d'ailleurs. Et je suis catégorique, si je ne me trompe pas, ce qui ce passe en ce moment n'a rien à voir avec le Dessin. Parceque, voyez-vous, je ne crois pas que qui que se soit soit immobilisé. Plus exactement, d'après ce que je vois, je penses que c'est le temps lui-même qui a été bloqué. Et ça, entre nous, je doute que le Dragon et la Dame eux même puisse faire un truc pareil. Si on m'avait raconté quelque chose comme ça, je ne l'aurais pas cru, mais en fait c'est bien possible.

// Laïln avait vu juste, non seulement un Dessinateur n'aurait pu agir de la sorte, mais en plus ce n'était pas seulement les gens, le lieu qui étaient figés, mais l'espace temps tout entier. Une question se posait cependant, et s'imposait à Swaran comme une enclume qui lui martelait l'esprit. //

- Je crois que vous avez raison oui, c'est bien le temps qui s'est arrêté, mais alors .. Pourquoi pouvons nous encore nous mouvoir et nous parler, alors que tous ici sont figés comme des statues ? Pourquoi n'avons nous pas subi d'immobilisation ..

// Retournant dans son esprit toutes les possibilités qui s'ouvraient à lui, il réfléchissait à toute allure, émettant des hypothèses sur le pourquoi du comment sans parvenir à trouver une explication à ce phénomène. Si lui était immunisé parce qu'il était sorcier, pourquoi Laïln le serait-il aussi ? L'épicentre de cette magie semblait se situer sur la place du marché, la périphérie de la ville était-elle épargnée ? Autant de questions sans réponse qui l’assaillaient, sans qu'il ne perde pour autant son calme. Espérant que le jeune homme, qui connaissait mieux ce monde, aurait peut-être un semblant de réponse à lui apporter. //

[Zlatz]

- Je crois que vous avez raison oui, c'est bien le temps qui s'est arrêté, mais alors... Pourquoi pouvons nous encore nous mouvoir et nous parler, alors que tous ici sont figés comme des statues ? Pourquoi n'avons nous pas subi d'immobilisation...

// Laïln se figea, réalisant que Swaran venait de mettre à jour une question que lui-même ne s'était pas posée une seule seconde et qui mettait en valeur une enigme de taille. L'alavirien reposa la statuette de bois qu'il avait pris et balaya du regard la foule compacte et figée formée de ses compatriotes en se demandant ce qu'il avait de différent d'eux pour pouvoir continuer de voguer sur les flots du temps dont eux avaient été arrachés. //

- Eh bien, je pense que seule Al-Chen est affectée. Quand à savoir pourquoi nous ne sommes pas affectés alors que nous sommes dans la zone affectée, il est possible que cela ne soit pas instantanné. Pour un effet affectant le temps, ce serais assez étrange, mais au moins se serais amusant. La seule autre idée qui me vienne, c'est qu'en vérité, le temps n'a absolument pas été figé, mais c'est la ville, ou plutôt tout ce qu'il y avait dedans, qui a été éjectée hors du temps. A mon avis c'est plus quelque chose dans ce genre. Mais si c'est ma seconde idée qui est juste, alors il nous faudra nous surveiller mutuellement. Au cas où nous commencerions à ralentir, vous comprenez. D'ailleurs, prévenez moi si vous avez froid je vous prie. Ce pourrait être causé par un ralentissement de votre sang. D'ailleurs, que préférez-vous, sortir de la ville afin d'être en sûreté ou nous diriger vers le centre où se trouve probablement ce qui est à l'origine de ceci ? Enfin, se touvait probablement. Et, tant que je suis en êtat de le faire, et pendant que vous choisissez...

// Le Desinateur se concentra et plongea dans les Spires pour faire surgir du néant plusieurs lettres indiquants la situation, lesquelles furent projetées par sa volonté dans toutes les directions. Après cela, l'homme blonc créa une une plume et un encrier avec quoi il commença à écrire le même message que sur les lettres sur ce qui semblait être les comptes du marchand qui tenait l'étal le plus proche, de façon à ce qu'au moins un exemplaire de son message ne soit pas éphémère, tout en gardant un oeil sur son interlocuteur d'un autre monde, craignant de le voir se figer comme les habitants de la ville. //

- D'ailleurs, il n'est pas impossible que l'épicentre du phénomène soit bien plus éloigné et qu'Al-Chen ne se trouve qu'à la limite de la zone atteinte. Et si c'est le cas, on a eu beaucoup de chance d'être du bon coté de la ville. Mais franchement, ce n'est guère probable. Néammoins, on en sait trop peu sur se qu'il s'est passé pour pouvoir être catégorique.

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[Elerinna Calaelen]

- Eh bien, je pense que seule Al-Chen est affectée. Quand à savoir pourquoi nous ne sommes pas affectés alors que nous sommes dans la zone affectée, il est possible que cela ne soit pas instantanné. Pour un effet affectant le temps, ce serais assez étrange, mais au moins se serais amusant. La seule autre idée qui me vienne, c'est qu'en vérité, le temps n'a absolument pas été figé, mais c'est la ville, ou plutôt tout ce qu'il y avait dedans, qui a été éjectée hors du temps. A mon avis c'est plus quelque chose dans ce genre. Mais si c'est ma seconde idée qui est juste, alors il nous faudra nous surveiller mutuellement. Au cas où nous commencerions à ralentir, vous comprenez. D'ailleurs, prévenez moi si vous avez froid je vous prie. Ce pourrait être causé par un ralentissement de votre sang. D'ailleurs, que préférez-vous, sortir de la ville afin d'être en sûreté ou nous diriger vers le centre où se trouve probablement ce qui est à l'origine de ceci ? Enfin, se touvait probablement. Et, tant que je suis en êtat de le faire, et pendant que vous choisissez...

// Swaran se pencha par dessus l'épaule du jeune homme pour regarder ce qu'il écrivait. Nulle place à la politesse, la situation était bien trop étrange et hors-norme pour se perdre en coquetteries. Après s'être assuré que le blond n'était pas pris d'une soudaine envie de commencer une romance épistolaire avec une jeune alavarienne, il détourna le regard et scruta la foule. Il s’efforçait de rester en mouvements, comme pour prouver à Laïln que son corps ne se figeait pas et qui ne l'abandonnerai pas de si tôt au beau milieu de la ville immobile. //

- D'ailleurs, il n'est pas impossible que l'épicentre du phénomène soit bien plus éloigné et qu'Al-Chen ne se trouve qu'à la limite de la zone atteinte. Et si c'est le cas, on a eu beaucoup de chance d'être du bon coté de la ville. Mais franchement, ce n'est guère probable. Néammoins, on en sait trop peu sur se qu'il s'est passé pour pouvoir être catégorique.

- Évacuons directement les impossibilités : ce ne peut etre l'oeuvre d'un Dessinateur, il parait absurde que nous ayons échappé de si peu à la zone touchée, et il m’apparaît comme encore plus improbable que tout ceci corresponde à un dessein particulier, comme si on aurait voulu nous laisser en mouvement, nous particulièrement. Il prit une pause en tapotant ses doigts contre sa cuisse. Non, nous n'avons décidément rien de particulier, nous venons à peine de nous rencontrer, personne n'aurait voulu de nous comme seuls échappés de l'immobilité totale...

// Le silence pesant était de plus en plus dur à supporter. Il ne s'agissait pas de ces silences agréable de plénitude qui vous emplissait d'aise. Il était question d'un silence anormal, bien trop anormal.. Cette situation n'avait décidément ni queue ni tête. //

- Je m'efforce de ne pas paniquer mais si vous avez la moindre explication je suis preneur .. dit-il dans un sourire forcé. Un sorcier maléfique ne vous aurait-il pas menacé d’apocalypse il y a peu ? Ou est-ce que ça vient de moi .. suis-je atterri au beau milieu d'un cauchemar vous emportant comme victime collatérale ?

// Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche pour essuyer la sueur qui perlait sur son front. Sans une petit brise, la chaleur se faisait étouffante. Ses pensées se bousculaient dans son esprit, et il semblait même favoriser la théorie du cauchemar, ce ne pouvait être que ça ... //

[Zlatz]

- Évacuons directement les impossibilités : ce ne peut être l’œuvre d'un Dessinateur, il parait absurde que nous ayons échappé de si peu à la zone touchée, et il m’apparaît comme encore plus improbable que tout ceci corresponde à un dessein particulier, comme si on aurait voulu nous laisser en mouvement, nous particulièrement. Non, nous n'avons décidément rien de particulier, nous venons à peine de nous rencontrer, personne n'aurait voulu de nous comme seuls échappés de l'immobilité totale...

// Laïln hocha la tête aux dires de son compagnon d'infortune et, une fois sa lettre terminée, usa de son don pour le Dessin afin de la téléporter dans la direction d'Al-Jeit. L'homme blond tomba à genoux, vidé de ses forces. La capacité de faire se déplacer instantanément des objets était aux limites de ses facultés et il n'avait qu'une précision toute relative. //

- Je m'efforce de ne pas paniquer mais si vous avez la moindre explication je suis preneur... Un sorcier maléfique ne vous aurait-il pas menacé d’apocalypse il y a peu ? Ou est-ce que ça vient de moi... suis-je atterri au beau milieu d'un cauchemar vous emportant comme victime collatérale ?

// Le cadet des deux hommes se releva en s'appuyant sur un couple de personnes figées en train de discuter et reprit difficilement sa respiration. //

- Personnellement, personne ne m'a menacé, mais je ne suis pas vraiment au courant des événements. Je n'habite pas Al-Chen, vous savez. Je passe mon temps à voyager à la recherche des bagues de mes parents, donc tout ce que je peut dire, c'est qu'aucune guerre n'est en cours. A part si ceci en est le premier signe. Auquel cas, l'empire est déjà perdu, parce que personne ne peut faire face à quelqu'un capable de manipuler le temps. En revanche, pour ce qui est d'évacuer les impossibilités, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Franchement, c'est cette situation elle-même qui est impossible. Et pour ce qui est de votre théorie selon laquelle vous êtes mêlés à tout, ça, entre nous, je doute que vous pourriez en parler si c'était le cas. Cependant, vous n'avez pas répondu à ma question. Que faisons-nous ? Devons-nous chercher l'origine de tout ceci ou plutôt fuir ? Que préférez-vous être, héros, ou vivant ?

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[Elerinna Calaelen]

- Personnellement, personne ne m'a menacé, mais je ne suis pas vraiment au courant des événements. Je n'habite pas Al-Chen, vous savez. Je passe mon temps à voyager à la recherche des bagues de mes parents, donc tout ce que je peut dire, c'est qu'aucune guerre n'est en cours. A part si ceci en est le premier signe. Auquel cas, l'empire est déjà perdu, parce que personne ne peut faire face à quelqu'un capable de manipuler le temps. En revanche, pour ce qui est d'évacuer les impossibilités, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Franchement, c'est cette situation elle-même qui est impossible. Et pour ce qui est de votre théorie selon laquelle vous êtes mêlés à tout, ça, entre nous, je doute que vous pourriez en parler si c'était le cas. Cependant, vous n'avez pas répondu à ma question. Que faisons-nous ? Devons-nous chercher l'origine de tout ceci ou plutôt fuir ? Que préférez-vous être, héros, ou vivant ?

- Moi un héros ? dit-il dans un petit rire ironique. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous mais moi j'opterais pour la prudence. Jamais personne n'a été confronté à telle situation, que ce soit une guerre, une farce ou une menace.. Je préférerai milles fois chercher l'origine de tout ça dans un livre de ma bibliothèque, bien au chaud et en sécurité dans un fauteuil .. Je suis rarement un homme d'action.

// Ce discours le faisait réfléchir sur lui, sur sa vie, ce qu'il était. Pas un homme d'action, c'est certain. Il avait souvent fui lorsqu'il aurait fallu s'obstiner, il s'était obstiné lorsqu'il aurait fallu fuir .. Et maintenant, que fallait-il faire ? Lui, le maître des mauvaises décisions, le professionnel des mauvais choix, qu'allait-il faire ? Cette fois, tout ne dépendait pas de lui, il y avait ce jeune homme embarqué bon gré mal gré dans l'histoire. Swaran n'est pas un héros certes, mais il n'est pas un couard sans honneur. Jamais il n'abandonnerait un gamin seul au beau milieu du danger.

Alors calmement, et avec le sentiment qu'il s'agissait là d'une décision importante, de celle que l'on n'a pas l'occasion de prendre deux fois dans une vie, il dit en direction de Laïln : //

- Si nous fuyons c'est à deux. Je peux vous emmener dans mon monde mais je veux m'assurer que rien ne vous retiens ici, pas de famille, pas d'amis que vois risquez de laisser derrière ? Qui sait si vous pourriez seulement les revoir un jour quand on constate ce qu'il s'est passé ici. La décision vous incombe, je ne jouerai pas l'imprudent si j'étais vous mais je comprendrais que vous vouliez rester et chercher ici des indices pour expliquer tout ça ..

// Honorable Swaran, voilà qui est sagement dit. Qui, en ces jours troublés, aurait agit de façon si chevaleresque si ce n'est lui ? Dans le fond, l'envie le taraudait d'aider ce garçon, à la recherche de ses bagues, lancé dans sa quête corps et âme. Comme une piqûre de rappel de ce qu'il était lui, des années en arrière. Mais plongés comme ils l'étaient dans ce décor apocalyptique et dans cette situation inconnue, la recherche du blond semblait bien dérisoire. //