Al-Chen

[Zlatz]

- Moi un héros ? Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous mais moi j'opterais pour la prudence. Jamais personne n'a été confronté à telle situation, que ce soit une guerre, une farce ou une menace... Je préférerai milles fois chercher l'origine de tout ça dans un livre de ma bibliothèque, bien au chaud et en sécurité dans un fauteuil... Je suis rarement un homme d'action.

// Laïln jeta un coup d’œil surpris à l'homme brun. Entendre son ainé parler de ses multiples voyages avait donné au Dessinateur une image toute autre de son interlocuteur que celle que celui-ci dépeignait à présent. Il avait entendu dire que dans l'autre monde, les gens pouvaient voyager aisément et sans danger. C'était presque inimaginable pour le gwendalavirien qui était incapable de concevoir un monde où l'on ne craint ni les monstres ni les bandits ni les animaux sauvages. Mais Swaran était capable d'utiliser le Grand Pas, alors était-il possible que tout le monde là-bas en soit également capable ? Ou plus probablement, l'homme brun avait-il beaucoup changé depuis l'époque de ses voyages ? //

- Si nous fuyons c'est à deux. Je peux vous emmener dans mon monde mais je veux m'assurer que rien ne vous retiens ici, pas de famille, pas d'amis que vois risquez de laisser derrière ? Qui sait si vous pourriez seulement les revoir un jour quand on constate ce qu'il s'est passé ici. La décision vous incombe, je ne jouerai pas l'imprudent si j'étais vous mais je comprendrais que vous vouliez rester et chercher ici des indices pour expliquer tout ça...

- Aller dans votre monde ? C'est tentant. De la famille, des amis ? Pas vraiment. Seulement des fantômes et un espoir à moitié abandonné. Sans parler d'une obsession pour les bijoux. Il faudrait que je sois complétement stupide pour choisir de rester ici. Or, je ne considère pas comme irrémédiablement idiot. Seulement irrécupérablement curieux. Franchement, je serais parfaitement incapable de partir de cet endroit sans avoir rien fait pour comprendre ce qui se passe. Même si j'adorerais aussi pouvoir découvrir à quoi jouent les gens dans votre monde. J'aime beaucoup les jeux.

Couleurs utilisées dans ce message : #262754, #005000

[Elerinna Calaelen]

- Aller dans votre monde ? C'est tentant. De la famille, des amis ? Pas vraiment. Seulement des fantômes et un espoir à moitié abandonné. Sans parler d'une obsession pour les bijoux. Il faudrait que je sois complétement stupide pour choisir de rester ici. Or, je ne considère pas comme irrémédiablement idiot. Seulement irrécupérablement curieux. Franchement, je serais parfaitement incapable de partir de cet endroit sans avoir rien fait pour comprendre ce qui se passe. Même si j'adorerais aussi pouvoir découvrir à quoi jouent les gens dans votre monde. J'aime beaucoup les jeux.

- Partons alors, répondit simplement Swaran

// Partagé entre l'idée de faire découvrir son monde à ce jeune homme avide de connaissances, et de faire preuve d'une lâcheté muette en abandonnant la ville à son immobilité inexplicable, il opta tout de même pour la sécurité. Re-basculer dans le monde du connu, dans les rues de Londres lui procurerai un sentiment de sûreté qui lui manquait au moment où il se tenait parmi ces statues. La curiosité, l'envie d'en savoir plus le tracassaient bien sur, mais il faut croire que passé un certain âge, la raison prend le dessus sur l'aventure. Est-ce-que c'est ça, être un adulte ? Choisir de partir quand c'est risqué, vouloir mettre en sécurité ceux qui peuvent encore être sauvés, mais partir avant tout ?

Il écrira en revenant cette péripétie dans son carnet, fouillera de fond en comble sa bibliothèque pour trouver une explication rationnelle, mais peut-être ne trouvera-t-il rien. Il prenait ainsi le risque de vivre avec le souvenir de cette ville, de ce marché, vidé de ses mouvements, sans jamais savoir pourquoi. Alors lui vint une idée. //

- M'aiderez-vous ? demanda-t-il au jeune homme. Vous me paraissez tout sauf stupide, et vous connaissez ce monde. Alors si on part, m'aiderez-vous à trouver une explication à ce phénomène ? S'il y a bien une chose que je déteste, c'est rester dans l'ignorance ..

// Il prit le timide hochement de tête du garçon pour un oui, et pour l'expression de leur volonté commune de partir d'ici. Alors une fois n'est pas coutume, il se lança. Le grand pas. Le voyage. Un instant ils étaient là, un grand brun et un petit blond, stupéfaits devant un décor d'apocalypse, et l'instant d'après il ne restait plus que le silence, l'immobilité parfaite. Et l'ignorance surtout. //

[Fin de RP]

[Helena]

[RP entre Ana Tinúviel (Thalia Gilsayan) et Eryanne Gil'Allin]

// Elle était presque arrivée.

Eryanne avait chevauché le long du Pollimage en buvant l'eau du fleuve et en se nourrissant de bâtonnets de siffleur séchés, avait dormi à la belle étoile, mais elle allait enfin pouvoir se reposer dans le lit d'une auberge et déguster un vrai repas. Malgré le froid qui l'assaillait la nuit et le soulagement qu'elle éprouvait à l'idée du confort d'un matelas, dormir dehors avait un parfum délicieux de liberté.

Le lac Chen ressemblait plus à une mer qu'à un lac. Les premiers rayons du soleil semblaient glisser avec grâce dans ses eaux, effectuants une danse aux couleurs rosées et orangées. Ses belles vagues vertes s'écrasaient sur des rochers blancs, éclaboussant la jeune fille de leur écume semblables à des pétales blancs . Elle trouvait le spectacle aussi beau et impressionnant que l'Arche, sûrement parce qu'ayant toujours vécu à Al-Jeit, elle s'était facilement habituée par les miracles que les dessinateurs pouvaient faire dans le domaine de l'architecture, alors que le le lac Chen, lui naturel, dégageait une impressionnante beauté sauvage et libre qui émerveillait la fugueuse.

Eryanne ferma les yeux. Nuage s'étant arrêtée, elle n'entendait plus que le bruit harmonieux des vagues s'écrasant et leur va et vient, le chant de quelques oiseaux. elle savourait la caresse du vent, l'écume qui s'écrasait sur son visage, l'odeur de la menthe poivrée et des plantes sauvages. Cet instant était magique. Comme tous les autres depuis qu'elle avait quitté Al-Jeit.

Elle rouvrit les yeux. Certes, elle méritait une pause mais elle voulait pouvoir manger dans une auberge ou dans une taverne, or, ce n'était pas en restant immobile qu'elle allait arriver à Al-Chen. //

- On y va, murmura-t-elle à sa jument.

// Eryanne avait savouré chaque instant de sa fugue, sauf celui où trois brigands avaient tenté de lui voler son cheval, mais elle avait réussi à s'enfuir après avoir blessé deux d'entre eux. Cette pensée étendit un sourire son visage. Les seuls moment où elle avait manié un poignard étaient ceux où elle s'entraînait en cachette dans sa chambre, la jeune n'en revenait toujours pas d'avoir pu échappé aux voleurs.

Lorsque la fugueuse arriva à Al-Chen, elle songea d'abord à trouver une bonne auberge où manger à bon repas et de faire une bonne sieste, mais changea rapidement d'avis, voulant visiter la deuxième ville de l'empire Alavirien.

Après avoir visité rapidement la vile, mangé, acheté des nouveaux habits, réservé une chambre et laissé son cheval dans l'écurie, elle décida de longer le lac et laisser les vagues effleurer ses pieds.

Où ira-t-elle? Combien de temps restera-t-elle à Al-Chen? Oui, elle n'allait pas rester. Pour plusieurs raisons. Parce que ses parents demanderaient sûrement à des "amis" dessinateurs de la ramener à Al-Jeit, et qu'ils commenceraient par fouiller Al-Vor et Al-Chen, les villes les plus proches d'Al-Jeit. Eryanne aurait pu être tranquille en s'installant dans un village, mais elle voulait voyager en Gwendalavir, de découvrir ses villes, ses merveilles naturelles... C'était une autre des raisons de ne pas rester dans la deuxième ville de l'Empire. Ira-t-elle à Al-Far? Non. C'était une ville peu sûre, pas particulièrement belle et ne possédant rien d'attractif . La jeune fille trouvait les montagnes de l'Est plus intéressantes et elle pourrait s'y rendre avec une caravane. Elle sourit. Elle avait trouvé sa prochaine destination. Elle ne savait pas quand elle allait partir, mais ce n'était pas très important.

Eryanne se leva et décida de se promener dans les rues d'Al-Chen. Les plus proches du lac étaient boueuses, glissantes et étroites. Les maisons qui les bordaient étaient vielles, sales et abîmées, et pas très hautes. Pas très hautes. Pourquoi marchait-elle dans la boue alors qu'elle pouvait se balader sur les toits?

La voyageuse prit le bord d'une fenêtre comme appui puis se hissa sur le toit d'une des maisons. Elle enleva ses chaussures, les rangea dans une large poche de sa sacoche, et sauta sur un autre toit. La vue était magnifique. Derrière elle, se dressait le lac Chen, et devant elle, des toits en tuile aussi haut que celui sur le quelle elle se tenait, puis, quelques tours de verre ou de pierres précieuses semblables à celles d'Al-Jeit. Elle sauta de toits en toits jusqu'à se trouver en haut d'une tour dont le haut était plat . Elle s'assit, ses pieds se balançant dans le vide, et fixa les nuages qui filaient vers le nord. Eryanne sourit. Elle allait voyager, libre de toute entrave, comme eux. //

[Thalia Gilsayan]

PNJ Ana Tinúviel

// Ana promena son regard sur l'étendue infinie, sereine et miroitante qu'offrait à ses yeux le lac Chen. Mer intérieure ou lac d'une circonférence surprenante, aucun géographe Alavirien n'avait jamais réussi à trancher. Mais cela n'avait guère d'importance. Le lac n'était pas seulement impressionnant par sa taille, mais aussi resplendissant par la beauté de sa couverture aqueuse, apaisant par la douce tranquillité qu'il inspirait, majestueux par la profondeur de ses eaux mystérieuses, que personne n'avait pu sonder jusqu'au fond. D'après les pêcheurs, il était possible d'apercevoir des Dames de temps à autres. Immenses taches sombres et royales regagnant la surface pour s'offrir au jugement du ciel. Le reflet des nuages s'affichait nettement sur la surface plane du lac, troublé régulièrement par la caresse du vent, qui laissait son empreinte par des multitudes de sillages, transformés en vaguelettes, avant de venir s'échouer sur les rives.

Assise sur le flanc d'une colline herbée, face à ce paysage inspirant, où la nature triomphait sur chaque chose, et rafraîchie par le souffle discontinu de la brise, qui entraînait avec elle les boucles rousses de sa chevelure, Ana se sentait bien. C'était dans une exploitation agricole, pas loin d'ici, que sa vie avait commencé. C'était dans cette même exploitation qu'elle avait rencontré Jalath pour la première fois. Jalath, son Maître. Celui qui lui avait ouvert la Voie. Voie sur laquelle elle s'était engagée le jour de sa naissance, et qu'elle n'avait plus jamais quitté. Voie qui guidait ses pas, et qu'elle traçait à chaque nouveau pas. Voie qui n'avait pas de fin, tout comme ce Lac qui l'émerveillait tant.

Le soleil commençait déjà à descendre dans le ciel lorsque Ana, apaisée, se leva. Il était temps de rentrer en ville. Ville qu'elle avait toujours fui, car elle préférait nettement la solitude des forêts d'érables à l'animation étouffante de la cité d'Al-Chen. Elle se sentait chez elle au milieu des bois et des lumières tamisées, à écouter le chant silencieux du vent effleurant les feuillages, à admirer la danse gracieuse des feuilles orangées, virevoltant sans trêve, jusqu'à se déposer en douceur sur le sol terreux et humide, lorsque la saison pluvieuse arrivait. Il n'y avait rien dans la société humaine qui puisse la satisfaire autant. Peut-être, si Jalath ne l'avait pas trouvée, qu'elle serait devenue ermite dans la chaîne du Poll, exilée loin du territoire des hommes. Mais non. Elle était devenue Marchombre.

Un fin sourire flottant sur ses lèvres, Ana pénétra dans la ville aux abords du lac. Elle marchait tranquillement, aussi silencieuse qu'un félin, en se fondant dans les ombres des maisons. Les rues étaient silencieuses en l'approche du soir.
Mais elle n'était pas seule. Alertée par ses sens aiguisés, la jeune femme remarqua tout de suite l'autre silhouette, perchée non loin de là au sommet d'une tourelle. C'était une jeune fille, aux longs cheveux châtains ballottés par le vent. Que faisait-elle ici ? Peu de gens se promenaient habituellement sur les toits des petites maisons de pierre. Ce fait était suffisamment intriguant pour éveiller la curiosité de la Marchombre...

En quelques mouvements souples, Ana se retrouva perchée sur le toit de la maisonnette, puis rejoignit la jeune demoiselle au sommet de la tour, avec suffisamment de discrétion pour que celle-ci ne la remarque pas. Lorsqu'elle y fut parvenue, elle examina l'inconnue plus en détail. Bien qu'elle soit de dos, elle ne paraissait pas très âgée, et semblait aspirée dans sa contemplation du paysage.

Ana s'avança de deux pas pour se placer à son niveau, les pieds au bord du vide, afin que la demoiselle s'aperçoive de sa présence. //

- Les nuages ont l'allure de voyageurs audacieux, se promenant comme bon leur semble dans un ciel vaste et dénué de tout obstacle. Et pourtant, ils sont poussés vers l'inconnu par une force mystérieuse à laquelle ils ne peuvent résister, et qui est maître de leur destin. Nul ne peut se dresser face au vent sans être balayé sans vergognes.

// La jeune femme aux longs cheveux roux avait parlé sur un ton neutre, en veillant à n'y placer aucune émotion, afin de laisser à sa jeune compagne la liberté d'interpréter ces phrases comme bon lui semblerait. Elle maintint le silence pendant quelques secondes supplémentaires, puis se tourna vers la brune. //

- Penses-tu que les hommes puissent être comparé aux nuages ?

// Ana s'accroupit, et reporta son regard sur le lac. Elle avait l'intention de laisser à son interlocutrice tout le temps qu'il lui faudrait pour répondre. //

[Helena]

- Les nuages ont l'allure de voyageurs audacieux, se promenant comme bon leur semble dans un ciel vaste et dénué de tout obstacle. Et pourtant, ils sont poussés vers l'inconnu par une force mystérieuse à laquelle ils ne peuvent résister, et qui est maître de leur destin. Nul ne peut se dresser face au vent sans être balayé sans vergognes.

// Eryanne sursauta. La voix, féminine, neutre, avait retenti derrière elle, pourtant, la voyageuse n'avait entendu personne arriver. Elle se retourna lentement et vit une femme aux longs cheveux roux foncés et bouclés et aux yeux bleus. L'inconnue, vêtue de noir, fine et musclée dégageait une aura qui émerveilla la jeune fille. Mais qui était-elle? Comment avait-elle fait pour arriver au sommet de la tour sans faire le moindre bruit? //

- Penses-tu que les hommes puissent être comparé aux nuages ?

// Tandis que la rousse s’accroupissait, Eryanne réfléchit. Les premières phrases qu'avait prononcées l'inconnue s'accordait parfaitement avec ses pensées, mais pourtant, les dernières phrases l'intriguait.

« Et pourtant, ils sont poussés vers l'inconnu par une force mystérieuse à laquelle ils ne peuvent résister, et qui est maître de leur destin. Nul ne peut se dresser face au vent sans être balayé sans vergognes. Penses-tu que les hommes puissent être comparé aux nuages? »

Les hommes étaient-ils poussés vers l'inconnu par une force mystérieuse, comme des nuages? Était-elle entraînée par des courants invisibles? //

- Oui.

// Elle avait répondu d'une voix claire, sans hésitation. Elle avait beau vouloir croire que maintenant, elle était maître de son destin, était parfaitement libre à présent, elle était toujours menée par cette force mystérieuse. Eryannae regarda dans les yeux l'inconnue. Pourquoi lui posait-elle cette question? Pourquoi la fugueuse, sans la connaître, avait confiance en la femme? Pourquoi mourrait-elle d'envie de connaître celle-ci? Tant de questions aux quelles elle ne trouvait pas la réponse//

- Même si ils peuvent paraître libres, comme les nuages, les hommes sont entraînés par des courants invisibles aux quels nous ne pouvons pas résister.

[Thalia Gilsayan]

PNJ Ana Tinúviel

// La jeune fille réfléchit pendant quelques secondes, avant de s'exprimer d'un voix claire et sans doutes.//

- Oui.

// Elle se tut quelques secondes, songeuse, avant d'ajouter : //

- Même si ils peuvent paraître libres, comme les nuages, les hommes sont entraînés par des courants invisibles aux quels nous ne pouvons pas résister.

// Ana sourit. La jeune fille avait répondu par une phrase affirmative ne laissant nulle place à l'hésitation. La Marchombre ne lui offrirait pas de réponse, pour la bonne et simple raison qu'il n'existait aucune réponse précise qui puisse être apportée à la question qu'elle avait posée. Chacun devait trouver et construire sa propre réponse selon la force de ses convictions. Cependant, il ne fallait jamais négliger la place du doute. Doute que sa jeune interlocutrice avait chassé sans vergognes. //

- En es-tu sûre ? répondit-elle simplement.

// Elle laissa le temps à la brunette d'interpréter cette interrogation comme elle le voulait et d'en déduire ce que bon lui semblerait. En attendant, Ana se retira dans ses pensées, en les laissant dériver au rythme des nuages. Cela faisait à présent un petit moment que son apprentissage était terminé. Elle vouait une reconnaissance profonde à Jalath, son maître, qui lui avait transmis son enseignement, et... Elle se demandait si il n'était pas temps pour elle de transmettre également son savoir. De trouver un apprenti réceptif, et de guider ses premiers pas sur la Voie. Un jour ou l'autre, elle avait l'intention de le faire. C'était un choix personnel, absolument pas une obligation de par son appartenance à la Guilde... Mais elle trouvait cette perspective intéressante. Et enrichissante.

La rouquine s'intéressa à sa jeune compagne. C'était une adolescente dans la force de l'âge, dont les yeux reflétait une conviction absolue de volonté de liberté. Elle lui rappelait elle-même au même âge... Cette envie de voyager, de découvrir le monde, de ne dépendre de personne et de vivre son rêve. Elle avait envie de plus connaître cette jeune fille. //

- Qu'est-ce qui t'amène en haut de cette tour ? demanda-t-elle, en accompagnant ses mots d'un petit sourire ironique.

[Helena]

- Même si ils peuvent paraître libres, comme les nuages, les hommes sont entraînés par des courants invisibles aux quels nous ne pouvons pas résister.

// L'inconnue sourit. Était-ce la réponse qu'elle attendait? Ou souriait-elle pour une autre raison? Parce qu'elle pensait qu'Eryanne s'était trompée, par exemple? Et lui arrivait-elle souvent de poser cette question à des inconnus? La voyageuse n'avait pas l'habitude que des inconnus lui pose des questions de ce genre, et si la rousse n'avait pas dégagé cette étrange énergie envoûtante elle se serait sûrement méfiée.

- En es-tu sûre ? répondit la femme, toujours avec le même ton neutre.

// Que voulait-elle dire? Eryanne s'était-elle trompée ou attendait-elle qu'elle se justifie? ou, tont simplement, elle voulait juste s'assurer qu'elle n’éprouvait aucun doute? Cette question poussa la voyageuse à s'interroger. Existait-il des hommes faisant exception à la règle? Des hommes qui, eux, pouvaient être parfaitement libre? Si ils existaient, elle aurait adoré pouvoir être parmi eux... Mais cette liberté complète ne devait pas pouvoir existait, malheureusement. Mais si..? Non, c'était impossible. //

- Qu'est-ce qui t'amène en haut de cette tour ? demanda l'inconnue avec un sourire ironique, la tirant de ses réflexions.

- Je voulais voir la ville d'un autre point de vue, répondit Eryanne, j'ai donc utilisé les toits, et je me suis arrêtée ici pour admirer le paysage. Et vous?

// Elle ne s'était toujours pas posée cette question mais aurait du, ce n'était pas courant de monter en haut d'une tour. Les seules fois qu'elle avait vu quelqu'un le faire, c'était à Al-Jeit, plusieurs fois, mais elle n'en n'était même pas sûre car c'était juste des silhouettes noires qu'elle avait aperçu à peine une seconde. //

- Qui êtes-vous? lâcha-t-elle dans un souffle.

[désolée, je me suis trompée de couleur dans mon poste précédent x: ]

[Thalia Gilsayan]

PNJ Ana Tinúviel

- Je voulais voir la ville d'un autre point de vue, j'ai donc utilisé les toits, et je me suis arrêtée ici pour admirer le paysage. Et vous ? s'enquit la brunette.

// Ana hocha la tête. Il n'y avait rien de plus naturel que d'escalader les toits pour contempler ce magnifique panorama sur le lac. Malheureusement, les habitants d'Al-Chen s'étaient depuis longtemps lassés de cette chance prestigieuse qui était la leur ; ils ne voyaient dans le lac qu'un paradis de pêche en surface, recouvrant le royaume sous-marin des Dames en profondeur. De toute évidence, cette jeune fille était étrangère à la cité. Il n'était pourtant pas commun de voyager seule à son âge. //

- Je me suis dit que l'atmosphère des toitures empestait moins le poisson que celle des ruelles, sarcasma la rousse.

// L'adolescente la dévisageait à présent curieusement de ses grands yeux verts, comme si elle venait de commencer à se demander de qui elle avait le plaisir de recevoir la charmante compagnie. Cette impression se confirma d'ailleurs assez rapidement. //

- Qui êtes-vous ? Souffla la jeune fille.

- Ana Tinúviel, répondit-elle du tac au tac, estimant que son nom seul suffisait. Et avec qui ai-je le plaisir de partager mon toit ?

// Elle tourna la tête pour planter son regard dans celui de l'adolescente, après avoir prononcé sa dernière phrase. La couleur d'yeux de sa jeune interlocutrice était assez fascinante, d'un couleur singulière : un vert particulièrement vif, captivant, impérial... et riche de promesses. Un tel regard était rare à croiser, si l'on omettait les prunelles violettes caractéristiques à la lignée des Gil'Sayan.

Ana eut soudain envie de se lever, et s'exécuta sans attendre. //

- Je connais un endroit où la vue est encore plus belle qu'ici, murmura-t-elle en souriant. Je pourrais t'y emmener... Si tu arrives à me suivre.

// Sur ce ton de défi, elle s'élança, pour atterrir sans un bruit sur le toit le plus proche. Puis elle poursuivit son chemin l'air de rien, vagabondant sur les tuiles comme sur un terrain de jeu, sans un regard en arrière. De toute manière, elle savait que la brunette la suivait. //

[Helena]

- Je me suis dit que l'atmosphère des toitures empestait moins le poisson que celle des ruelles.

// Eryanne sourit. C’est vrai que les rues empestaient le poisson, mais l’inconnue devait sûrement avoir d’autres raisons. Mais les quelles ? Et surtout qui était-elle ? //

- Qui êtes-vous ? Souffla la jeune fille.

// C’était étrange qu’elle posait cette question après leur étrange conversation dont les circonstances l’étaient aussi, normalement, la voyageuse se serait méfiée mais pourquoi n’était-ce pas le cas ? Elle ne pouvait pas répondre à cette question. //

- Ana, Tinuviel répondit la femme. Et avec qui ai-je le plaisir de partager mon toit ?

// Ana Tinúviel… Ce n’était donc pas une noble. Qu’elle métier exerçait-elle ? Sa tenue, moulante et de cuir noir n’aider pas vraiment la jeune fille à le deviner, mais pourtant, cette dernière était sûre d’avoir vu plusieurs fois cette tenue, qui n’était pas étrange mais un peu particulière, les mêmes qu'elle avait vu plusieurs personnes à Al-Jet, mais elle n’en avait aucun souvenir précis.

- Avec Eryanne Gil’Allin, répondit-elle.

// Certes, la réponse était laconique mais elle ne savait pas quoi rajouter. Comme quoi pouvait-elle se présenter ? Elle ne pouvait plus qu’utiliser son nom, mais ce réduisait-elle seulement à ça ? À un prénom et un nom de famille ? Ana se leva avant de murmurer en souriant : //

- Je connais un endroit où la vue est encore plus belle qu'ici. Je pourrais t'y emmener... Si tu arrives à me suivre.

// Eryanne sourit à son tour. La perspective d’une vue magnifique lui plaisait, mais encore plus celle d’un défi, alors elle suivit la rousse. Celle-ci sautait de toits en toits une telle fluidité, une grâce, une rapidité, qui impressionna la fugueuse. Elle ne savait pas où l’inconnue la menait, mais pourtant, étrangement, elle lui faisait confiance. //

[Thalia Gilsayan]

PNJ Ana Tinúviel

//Ana sautait de toits en toits, avec l'agilité d'une panthère, se fondant comme une ombre dans la lumière déclinante. Elle fit exprès de se maintenir à une allure raisonnable, afin qu'Eryanne puisse tenir le rythme. La jeune fille ne se débrouillait pas trop mal, bien qu'elle soit un peu bruyante dans ses déplacements. Sans doute, avec un peu d'entraînement, ça s'arrangerait bien facilement...

Elles couraient, sautaient, volaient, fendant le vent ; elles s'élançaient gracieusement en direction de la lune, presque pleine ce soir là. Au fur et à mesure, Ana accéléra. Elle voulait également tester les limites de sa jeune camarade, son endurance, sa ténacité.

Ombres filantes, étoiles filantes.

Eryanne suivait toujours quand elles quittèrent la ville pour s'aventurer sur la colline, bondissant cette fois-ci de rochers en rochers avec la même habileté.

Elles y étaient presque.

Enfin, elles y arrivèrent. Ana s'arrêta net, attendit qu'Eryanne la rejoigne. Puis, sans rien dire, elle avança sur l'étroite corniche, presque au sommet de la colline, d'où le paysage offrait un magnifique décor composé d'eaux et d'étoiles. Les mêmes étoiles que celles qui brillaient dans les prunelles de la brunette.//