Hall d'Entrée

[Hikari]

- Oui, regarde.

// Rhea n'avait pas l'air d'avoir entendu le ventre de Hikari, à son grand soulagement. La jeune femme, répondant à l'invitation de sa camarade, la regarda de façon attentive. Elle vit ses cheveux prendre une couleur rose bonbon et ses yeux vert. Une exclamation impromptue sortit des lèvres de Hikari. Rhea sortit un miroir de son sac pour voir le résultat. Apparemment non satisfaite du résultat, elle se reconcentra, et Hikari aperçut les dernières mèches châtains de la jeune fille devenir rose. La jeune femme trouva que sa camarade, affublée ainsi de rose et de vert, avait une légère ressemblance avec un perroquet. Rhea passa la main sur son ventre et dit : //

- C'est qu'il a faim dis donc ! Je ne suis pas enceinte ne t'en fais pas.Tu sors des potions ? J'aime beaucoup cette matière. Des fois je fais mes propres expériences. Une fois j'ai essayé de faire du Polynectar. Sa a été un désastre. Heureusement que mon père est un bon sorcier.. Je serai restée à moitié moi à moitié mon chat ! Quel horreur.. D'ailleurs, maintenant que j'y pense c'est stupide d'avoir fait du Polynectar puisque je peux me transformer à l'infinie ! Oh peut être que je parle un peu trop.

// Hikari resta de glace. De toute façon, Rhea s'était désintéressée d'elle : elle avait sorti une photo de son sac et se retransforma en la jeune fille que Hikari avait rencontrée. Une fois fini, la troisième année demanda à Hikari avec un regard interrogateur : //

- On va manger ? Je commence vraiment à mourir de faim !

// C'est avec soulagement que Hikari entendit cela. Elle ne voulait plus parler. Cette conversation était futile pour elle. C'est pourquoi elle acquiesça et dit : //

- J'ai également faim. Allons manger.

// Et les deux aiglonnes se dirigèrent vers la Grande Salle. //

[RP fini]

[Arsenic Rosidae]

[RP avec Aidan]

// Arsenic en était persuadée : depuis son arrivée au château, elle avait fait entre zéro et trois cents millions de pas. Autant de mètres parcourus dans le labyrinthe des couloirs, des sous-sols au septième étage. Et à présent, elle traversait le rez-de-chaussée, partie du bâtiment qu'elle n'appréciait que très moyennement. L'après-midi était maussade et la pluie ayant bien trop humidifié l'herbe du parc, il était hors de question qu'elle s'y rendît sans rien pour y poser en toute quiétude son derrière, aujourd'hui couvert par un pantalon en toile blanche. La Vert-et-Argent avait bien pensé à utiliser son si hideux elfe de maison comme siège mais elle doutait fortement du confort de ce dernier. Elle s'arrêta au centre du hall d'entrée, comme mue par le désir de camper la statue parfaite.

Tout à fait immobile, seuls ses cheveux rouges tressés remuaient au gré des courants d'air. Ses yeux bistre, quant à eux, détaillaient avec grande attention le mur ocre face à elle. Le silence qui régnait en aurait certainement découragé plus d'un ; pourtant, la septième année resta ainsi plusieurs minutes, figée dans son ennui. Elle n'était pas portée sur les monologues ou soliloques, préférant écouter que parler. Et son esprit était de toute manière bien trop agité et bruyant pour qu'il eût été malin d'ajouter toujours plus de son. Finalement, elle retroussa les manches de son pull violet, invitant les timides rais de soleil filtrés par les grandes vitres poussiéreuses à se poser sur ses cicatrices en forme de serres.

La jeune Rosidae aimait errer. Et quand elle n'allait pas ça et là sans but aucun, elle lisait. Or, elle n'avait - actuellement du moins car sa demeure était riche en livres de toutes les sortes - sous la main aucun ouvrage ayant pour sujet le façonnage d'une paroi en pierre. Car plus elle l'observait ce mur, plus elle le trouvait repoussant. Elle crut même distinguer une vieille tache de sang dans un angle. Soudain, elle tourna la tête sur sa droite ; quelqu'un approchait. La demoiselle pouvait se vanter d'avoir une ouïe affinée depuis ses durs entraînements imposés par son aimé père, lorsqu'elle était plus jeune. Elle pivota sur elle-même afin d'accueillir le nouveau venu, seul être croisé depuis une heure déjà. //

- Bonjour, dit-elle tout simplement, sans fioriture.

[Aidan Carter]

// Il faut bien l'avouer Aidan n'avait pas que des idées de génies. Plus jamais il n'essayerait quelque chose de nouveau. Sortir pour lire, c'était comme dormir à côté d'une boîte de nuit. Impossible de se concentrer. Pourtant, il n'y avait pas beaucoup d'élèves. Mais entre les oiseaux, le vent faisant bouger les feuilles des arbres et le vent tout simplement... Comment lire? Comment en apprendre plus sur le maniement de l'arc? Le professeur d'Art du Combat disait que c'était inutile. Cependant, tous les Arts se perfectionnent grâce à la lecture. Et même l'art du combat pouvait être perfectionné. Car pour la pratique il fallait la théorie. Comment savoir si une flèche atteindra sa cible à 200 mètres s'il y a du vent? Avec des essaies certes, mais la lecture permettait d'orienter ses essais.

Aidan avait donc décidé de rentrer dans l'enceinte du château et de se diriger vers la bibliothèque. Là-bas au moins on respectait le silence. Le seul bruit qu'il y avait, était délicieux. Le bruit des pages que l'on tourne, le bruit des livres quand on les ouvre. Tous ces bruits étaient moins nuisibles. Alors qu'il atteignait le hall d'entrée il pouvait apercevoir une jeune élève. elle était en septième année comme lui. Il ne la trouvait pas très désagréable à regarder, mais elle ne lui avait jamais adressé la parole. Et Aidan aurait préféré parler à ses livres plutôt qu'à une Serpentard. Il fut donc surpris quand il avait entendu la salutation. Le jeune Carter la regarda sans sourire. //

- Salut...

// Il n'avait guère envie de continuer la conversation. A quoi bon? On disait que c'était une peste. Il est vrai aussi que d'autres disaient qu'elle était gentille. Cependant, il est souvent préférable de n'écoute que les rumeurs péjoratives. Au moins on est rarement déçu. Alors qu'il s'apprêtait à monter les marches du grand escalier il s'était surpris lui-même à se retourner pour lui parler. Les mots lui avaient échappé avant qu'il puisse se retenir. //

- Vous savez... vous pouvez regarder le mur autant que vous voulez. Il ne changera pas pour autant.

// Un sourire apparut sur les lèvres de Aidan. A première vue on pouvait dire qu'il était moqueur, mais ceux qui le connaissaient, savaient qu'il était amical. Chose étrange, car Aidan était tout sauf amical avec les Serpentards. //

[Arsenic Rosidae]

// Le nouvel arrivant était grand. Sans doute même plus grand que le Russe de septième année à Serpentard. Arsenic dut relever son menton alors que le garçon répondait : //

- Salut...

// C'était très engageant. Les deux jeunes gens ne s'étaient jamais parlés jusque-là mais déjà une certaine tension planait au-dessus d'eux. La Vert-et-Argent émit mentalement un bon nombre d’hypothèses qui auraient pu expliquer cette apparente froideur chez son condisciple. Mais après avoir admis qu'il était peu probable que le jeune homme ait été atteint de la variole du dragon ou qu'il ait réappris très récemment à parler ayant eu la langue coupée à la suite d'un accident de balai renversant (c'est le cas de l'écrire), l'héritière Rosidae se contenta de hausser ses épaules. Elle le vit se diriger vers les grands escaliers et la seule pensée qui lui vint à l'esprit fut : //

** Pourquoi le ciel bleu est-il noir et non bleu ? **

// Toujours debout et très droite, elle observa d'un œil distrait la volte-face du grand brun. Malgré les quelques mètres qui les séparaient, elle distinguait très clairement le bleu houleux de son regard, comme un oasis perdu sur une figure bien pâle. //

- Vous savez... vous pouvez regarder le mur autant que vous voulez. Il ne changera pas pour autant.

// Arsenic arqua un sourcil ; il avait une façon de s'exprimer qui lui plaisait mais elle ne put s'empêcher de le reprendre : //

- Du vouvoiement ? Je ne suis pas bien plus âgée que toi. Alors, même si j'apprécie le respect que cela impliquait, j'accepte l'emploi du vulgaire tu. Et penchant sa tête vers la gauche, elle ajouta : Si mon objectif avait été de métamorphoser les parois du hall, nous serions actuellement entourés de cloisons rouges ou vertes, de fresques narrant les merveilleuses péripéties de la rhapsode Rosidae dans le Royaume de Poudlard et de vitraux et réflecteurs jouant avec la lumière de cet astre dangereux qu'est le soleil.

// La Serpentarde affichait un sourire que tout observateur aurait défini comme carnassier mais qu'elle voulait narquois. Ses dents saines étaient de sortie et la longueur de ses canines était toujours autant étrange - bien qu'il n'y ait ici aucune histoire vampirique. Elle fit trois pas vers son camarade, avant de s'arrêter net, à la manière d'un mime entrant en contact avec un mur invisible. Elle savait garder ses distances avec tout inconnu potentiellement dangereux et/ou rongé par la scrofulite. //

- Allais-tu quelque part ?

[Aidan Carter]

// La jeune Serpentarde avait continué la conversation. Aidan soupira intérieurement. Où est-ce que cela allait-il mener ? En général quand on parle à un inconnu c'est soit qu'on s'ennuie, ou dans un but précis. Cependant, il n'était pas vraiment un inconnu. Il la connaissait depuis sept ans et jamais elle ne lui avait adressé la parole. Intrigué, le jeune Carter allait jouer le jeu. Après tout, la théorie sur les arcs, il la connaissait déjà. Alors qu'Arsenic lui demandait où il allait il n'avait pas pu s'empêcher d'avoir un petit rire discret. Comme si c'était important pour elle. Elle critiquait son vouvoiement, se flattait un peu son égo, et glorifiait sa famille... et après elle lui demande où il va ? Les femmes étaient toutes étranges aux yeux d'Aidan, mais Arsenic commençait vraiment à l'intriguer. //

- Et bien je me rendais à la bibliothèque. C'est un lieu bien plus charmant que le parc. Et précision, je vous vouvoie et je continuerais de le faire, car je ne vous connais pas. Le tutoiement sera peut-être envisageable un jour.

// Ce n'était pas tout à fait vrai. Il vouvoyait, car il marquait ainsi une distance entre la personne à qui il parlait et lui. Cela évitait les familiarités et ainsi il ne s'attachait pas à la personne. De plus en général, le vouvoiement est mal vu, personne ne lui parle et lui il peut rester tranquille à faire ses études. Il était à Poudlard pour cela après tout. Pourquoi avoir des amis qu'on ne reverrait sans doute jamais ? Les sorciers sont des fois aussi idiot que les moldus. //

- Et vous? Est-ce dans votre habitude d'imaginer ses murs si laid abriter des fresques des exploits de votre famille?

// Il disait cela presque sur le ton de la moquerie. Il avait entendu parler plus ou moins de la famille de la jeune fille. Mais de là à employer le mot exploit... Enfin pourquoi pas ? Les Serpentards ont tous un égo sur-dimensionné de toute façon, les contredire ne sers à rien car les dialogues de sourds n'enchante guère Aidan. Il préfère les débats constructifs... où il a raison en général. Même s'il ne voulait pas l'avouer, son égo était aussi gonflé que celui des Serpentards, la seule différence, est que lui utilise le savoir pour ruser. //

[Arsenic Rosidae]

- Et bien je me rendais à la bibliothèque. C'est un lieu bien plus charmant que le parc. Et précision, je vous vouvoie et je continuerai de le faire, car je ne vous connais pas. Le tutoiement sera peut-être envisageable un jour.

// Pour la Serpentarde, la bibliothèque et le parc n'étaient pas comparables. Comment pouvait-il confronter une pièce généralement emplie d'élèves (et de livres, tant qu'à faire) à un espace sans mur ni toit, aux couleurs changeantes et aussi vaste que le parc ? Elle laissa cependant couler, pressentant qu'il n'en avait pas terminé. //

- Et vous ? Est-ce dans votre habitude d'imaginer ces murs si laids abriter des fresques des exploits de votre famille ?

// Arsenic eut une moue de contentement, la question lui plaisait bien. Elle remit sa tresse lâche derrière son dos et s'approcha de son camarade encore un peu. La distance entre les deux s'amenuisait petit à petit et elle dut, à nouveau, lever les yeux pour croiser ceux du garçon. //

- C'est aussi coutumier que de dormir suspendu et maintenu par les pieds dans un tilleul aux feuilles mauves.

// Puis, ne laissant guère le temps à son semblable de rétorquer, elle enchaîna, avec un sérieux non feint : //

- Es-tu un descendant de géant pour être aussi haut ?

// Et comme pour accentuer ses dires, elle se hissa sur la pointe de ses chaussures plates et marron et leva son bras droit pour marquer la différence entre eux. Notant qu'ils avaient à peu près un avant-bras d'écart de taille, la septième année parcourut les derniers décimètres la séparant des escaliers et grimpa sur la cinquième marche. Enfin, tout sourire, elle dit : //

- Voilà qui est mieux ; je ne risque plus le torticolis à te parler.

// Les deux élèves étaient toujours les seuls êtres vivants dans le hall ; personne mis à part les portraits animés ne pouvait donc interrompre leur très peu passionnante conversation. Arsenic était une habituée des discussions futiles et sans queue ni tête, elle excellait même dans la divagation. Restait à savoir si son condisciple en était aussi familiarisé. //

[Aidan Carter]

// Quand Arsenic lui avait demandé s'il était le descendant d'un géant, il aurait voulu mettre un terme à la conversation. De quel droit parlait-elle de son père? La question était innocente, bien que ce terme n'était guère fait pour la jeune élève de septième année. Cependant, les conséquences sur le coeur du jeune Aidan n'ont pas tardé. Son coeur s'était brisé et son esprit bouillonnait. Il ne le montrait pas, mais l'envie de corriger la serpentard pour cette erreur était plus qu'importante. Aidan avait pourtant une certaine éducation. Une éducation faite de principes qu'il avait lui-même trouvé. Pour ne pas ressembler à son père il ne laissait jamais libre court à ses accès de violence.

Après avoir repris ses esprits il s'était aperçu qu'Arsenic arrivait à sa hauteur désormais. Elle disait que c'était pour éviter le torticoli. Cependant, Aidan était gêné. Il n'avait jamais été aussi proche d'une jolie fille. On pouvait voir que sa peau avait pris un teint rouge bien qu'elle conservait une certaine pâleur qui lui était habituelle. Il fallait vite mettre fin à cette situation, sans quoi il n'écouterais sans doute plus sa raison. Alors qu'il descendait les marches, il ne quittait pas Arsenic du regard. Un regard droit dans les yeux. Presque un défi. Une fois en bas il lui avait souri. //

- Je suppose que vous préférez être au-dessus de vos interlocuteurs que de l'être inférieur. Êtes-vous satisfaite? Ou allez-vous trouver un nouveau prétexte pour descendre me rejoindre?

// A sa dernière phrase, il avait eu un petit rire. Il avait oublié la bibliothèque. Il avait même oublié son environnement. La discussion, qui était pourtant futile, avec la jeune Arsenic le passionnait sans qu'il sache pourquoi. Sans même qu'il ose se l'avouer à lui-même. Il avouerait donc encore moins à cette Serpentarde, qui restait à ses yeux plus une menace qu'un plaisir. //

[Arsenic Rosidae]

// Arsenic assista indifférente à la coloration en rouge des joues de son camarade. Il ne faisait pas chaud dans le hall, mais peut-être était-il sensible aux changements de température. Il s'éloigna de la Serpentarde et descendit les quelques marches le séparant du plat, sans la quitter du regard. Ses yeux bleus étaient dérangeants ; la Vert-et-Argent n'en démordrait pas : elle préférait - et de loin - le rouge. //

- Je suppose que vous préférez être au-dessus de vos interlocuteurs que de l'être inférieure. Êtes-vous satisfaite ? Ou allez-vous trouver un nouveau prétexte pour descendre me rejoindre ?

// Nouveau prétexte ? À quoi faisait-il allusion ? Et puis, ne venait-il pas d'éluder la question à propos de sa taille et de spéculer sur la suffisance de celle avec qui il conversait ? Il souriait maintenant. Sa moue était défiante - Arsenic l'interprétait comme telle en tout cas, ce qu'elle ne supporta pas. //

- Que diantre crois-tu de moi ?

// Ce n'était pas une réelle interrogation, plutôt une accusation. Déjà, il osait ne pas répondre à ses questions, et en plus il se jouait d'elle. L'irascibilité de l'héritière Rosidae ne tarda pas à poindre et elle serra le poing pour se retenir de l'asséner ardemment sur la tempe du garçon. Elle avait souvent recours à la violence pour apaiser son emportement ou tout simplement pour remettre en place des interlocuteurs bien trop confiants et trop peu méfiants. La figure de la demoiselle - bien que toujours aussi rose pâle - trahissait sa colère. L'après-midi avait pourtant si bien débuté ! Son observation du mur lui avait permis de faire le vide dans sa conscience afin de la réarranger avec méthode (oui, c'est tout à fait possible) et aucun élève n'était venu la troubler pendant cette pause de contemplation-méditation. Alors, pourquoi Merlin avait-elle eu l'idée de lancer une conversation avec cet adolescent de passage, qui se révélait être aussi ennuyeux que la grande majorité des étudiants du château ? //

- Grand homme ne signifie vraisemblablement pas grand esprit. Apprends que rien de ce qu'autrui propose ne me satisfait vraiment. N'as-tu donc pas deux yeux pour déceler quand une personne tente - sottement - d'être affable ? Elle descendit d'une marche avant de poursuivre : N'as-tu donc pas deux oreilles pour percevoir la sincérité ? À nouveau, elle passa sur la marche inférieure. Et n'as-tu donc pas un cerveau pour pressentir ce qu'il faut à tout prix éviter de dire ?

// Elle acheva la descente des escaliers et se retrouva une nouvelle fois tout près de son condisciple. Arsenic n'était pas gênée par la proximité qu'il pouvait y avoir entre elle et une autre personne. En revanche, il était conseillé d'éviter tout contact physique direct avec elle... //

[Aidan Carter]

// La colère commençait à emporter la jeune et belle Arsenic. Aidan jubilait. Il était gêné près des filles, mais quand il les perturbait il se sentait confiant. Si bien qu'il ne rougissait plus. Par contre, ses yeux bleus admiraient la rougeur du teint de la serpentard. Mettre mal à l'aise une personne, était l'une des occupations favorites de Aidan. Les mettre en colère lui plaisait encore plus. L'ironie était souvent la meilleure des solutions. De plus il avait évité une question gênante. Quand Aidan parlait, il faisait en sorte d'être toujours gagnant. Sinon autant garder le silence.

Elle lui avait demandé ce qu'il pensait d'elle. Question rhétorique. Si elle avait été sincère, Aidan aurait dit que c'était une garce, dominatrice et un peu manipulatrice sur les bords. C'était sans doute faux. Mais il préférait se cramponner à la mauvaise image que donnait les gens, que d'apprendre à les connaître. La solitude était la seule solution pour quelqu'un comme lui. Il avait créé son monde il y avait bien des années. Un monde où tout le monde est mauvais y compris lui. Cependant, il était le centre de son monde. Alors, il était préférable de ne pas le déranger. Après tout, lui aussi pouvait être dangereux.

Puis elle avait commencé un monologue. A lui demander s'il avait des yeux, un cerveau. Elle critiquait même son esprit. Il avait laissé échapper un petit rire. Comme si cela pouvait l'atteindre ces petites pics. Elle descendait les marches pour se rapprochait de lui. Ils étaient proches. Trop proche au goût d'Aidan. Mais pourquoi pas? Le risque faisait partie de la vie. Il lui souriait à nouveau. Il relevait le défi. //

- Mon esprit m'aide à savoir quand on est affable, car on s'ennuie, de quand on est sincère. De plus vous auriez pu être garce avec moi que cela aurait eu le même effet. Mon cerveau me dit ce qu'il faut dire pour mettre fin à une discussion. Et mes yeux voient quand j'ai atteint mon but. Après tout vous n'êtes pas différentes des autres élèves d'ici. Vous êtes tel une rose. Certes on peut vous trouver fascinante au début, mais vous fanez bien vite. Mes livres sont plus intéressants que notre conversation.

// Il n'allait pas attendre la réaction d'Arsenic. Il avait déjà commencé à monter les escaliers. La bibliothèque serait sans doute mieux que cet endroit désagréable et laid. La salle où il se rendait, était comme une maison pour lui. Il s'était éduqué seul là-bas. Toute sa scolarité il avait été seul. Pas une fois on l'avait vu accompagné d'un autre élève sauf pour les cours. Et encore le plus souvent il se mettait dans le fond seul. Cette solitude était sa force. On ne pouvait pas le blesser. Sauf dans son orgueil, c'est pourquoi il n'avait pas besoin de cette serpentard, qui était pour lui aussi insignifiante qu'un insecte. Cependant, il s'était retourné au dernier moment et lui avait souri. Pourquoi ne pas lancer un autre défi ? //

- A moins que vous ne vouliez me prouver le contraire?

[Arsenic Rosidae]

// Lorsque le garçon rit à ses cinq phrases, Arsenic Rosidae comprit qu'il était tout simplement idiot et trop fier de lui. //

- Mon esprit m'aide à savoir quand on est affable, car on s'ennuie, de quand on est sincère. De plus vous auriez pu être garce avec moi que cela aurait eu le même effet. Mon cerveau me dit ce qu'il faut dire pour mettre fin à une discussion. Et mes yeux voient quand j'ai atteint mon but. Après tout vous n'êtes pas différentes des autres élèves d'ici. Vous êtes tel une rose. Certes on peut vous trouver fascinante au début, mais vous fanez bien vite. Mes livres sont plus intéressants que notre conversation.

// La Serpentarde leva les yeux au ciel ; il jouait dans la métaphore maintenant ? Il passa devant elle, encore, et entreprit de monter les escaliers, sans doute en direction de la bibliothèque. S'il pensait qu'elle allait le suivre pour réclamer des excuses ou poursuivre une discussion apparemment stérile, il se fourvoyait. Elle, au bas des marches, suivit de son regard bistre le dos du jeune homme sans nom qui s'éloignait de plus en plus et pensa qu'il était fou de ne plus se méfier. Alors qu'elle sortait sa baguette, trouvant la configuration propice à l'exécution d'un sortilège (ce n'était pas son genre de ne pas attaquer les gens de dos), le grand brun se retourna encore. La septième année ne chercha même pas à dissimuler son épine noire, à moitié en dehors de la poche de son pantalon. //

- A moins que vous ne vouliez me prouver le contraire? lança-t-il un peu avant le premier palier, un sourire aux lèvres.

// Arsenic manqua de s'étrangler lorsqu'un début de fou rire vint chatouiller sa luette. N'était-ce pas là une demande dissimulée pour continuer la conversation ? Les éclats de rire de la Vert-et-Argent résonnèrent assez fortement dans le hall au haut plafond. Elle ne riait que très rarement et cela se devinait par les soubresauts dans sa voix. L'esclaffement prit vite fin et elle dit alors, tout en rangeant sa baguette : //

- De nous deux, tu es celui qui tend le plus vers la médiocrité commune des élèves du château. Tu te dissimules derrière un masque d'indifférence et traînes le poids de la solitude derrière toi comme un boulet enroulé autour de la cheville d'un bagnard - entends, j'use aussi des allégories.

// Elle fit une légère pause, le temps de reprendre tout à fait son sérieux habituel et de faire quelques pas vers la droite. //

- Tu peines simplement à t'attacher aux autres à cause d'une méfiance exacerbée et une peur de décevoir mais, au fond de toi, tu ne demandes que de l'attention. Peut-être tes géants de parents sont-ils l'origine de ce trouble-là d'ailleurs, ajouta-t-elle, clairement dédaigneuse, voire cruelle.

// Et, tournant à son tour le dos à son condisciple et avançant d'un pas disgracieux vers l'imposante porte d'entrée menant au parc, elle affirma, dans un dernier souffle et avec une étonnante lucidité sur sa propre entité : //

- Voilà la différence entre nous : tu as un cœur.

[HRP : comme dit par boubou : RP fini, mais tu peux tout à fait écrire un autre message pour exprimer la réaction d'Aidan (cependant, Arsenic est bien définitivement rendue dans le parc)]