Près du Lac, au Pied d'un Hêtre

[Elerinna Calaelen]

- Oui, je crois que c'est ça. Tente d'abord le second, si tu veux mon avis, parce qu'il sonne mieux, moins sec, tu comprends ce que je veux dire ? Au pire, placé comme on l'est, si ta baguette explose, je serais protégé. Ou alors, je peux utiliser le charme du bouclier une seconde fois pour te protéger toi. Mais dans ce cas, celui déjà en place se dissipera et l'eau retombera sur ton sac. Ton sac ou toi, je te laisse décider... En fait non, c'est moi qui choisis, et vu que contrairement à toi, ton sac ne me parait pas particulièrement intéressant, c'est lui qui ne seras pas protégé. En plus, je n'aime pas bloquer la pluie. Protego.

// Protégée par le sort du jeune homme et touchée de cette délicate attention, Elerinna s'apprêtait à lancer la formule qui lui semblait être la bonne. Elle hésitait à rire du ridicule de la situation : elle ne se souvenait même pas d'un mot prononcé il y a peu de temps encore, alors que c'était un sort on-ne-peut-plus utile, la météo le montrait encore aujourd'hui. //

- Désolé, j'avais oublié qu'au lieu de te protéger d'un éventuel problème, j'allais t'empécher de tenter ta formule. Enfin, faire n'importe quoi une fois de plus ou de moins, je n'en suis plus là.

// Regardant un instant Zlatz, la rouquine ne répondit pas dans l'immédiat, et se reconcentra sur son sac. Avec détermination elle lança d'une voix claire le sortilège. //

- Impervius

// En apparence, rien ne s'était passé. Mais ouvrant grand son sac sous la pluie qui tombait à grosses gouttes, elle s'aperçut avec satisfaction qu'il était bel et bien devenu imperméable et qu'elle pouvait désormais profiter de la pluie dans le calme et sans avoir besoin de s'inquiéter pour ses parchemins. C'est qu'elle y tenait à ses petits gribouillis ..
En soupirant un instant, elle laissa de nouveau son sac sur le côté et déporta son attention sur son interlocuteur. Elle laissa passer quelques secondes, peut être une minute, en le fixant de ses grands yeux gris, avant de répondre d'une voix qui se faisait tendre, presque enfantine, comme si elle prononçait une évidence. //

- Moi je ne trouve pas que tu fais n'importe quoi ..

// Laissant en suspens sa phrase, elle s'arrêta pour fixer le lac. Ses cheveux désormais détrempés lui mouillaient le dos. L'idée de jeter un Impervius sur sa tête lui traversa l'esprit, et aurait pu la faire sourire, mais son esprit était ailleurs, concentré sur Zlatz et son habitude à dénigrer tout ce qu'il savait faire de bien. Comme s'il était incapable de reconnaître qu'il était doué. Pas toujours bien entendu, mais comme tout le monde. La maladresse n'était pas un défaut après tout, pas aux yeux d'Elerinna en tout cas. Sans cependant savoir comment le lui prouver, elle se contenta d'ajouter : //

- .. bien au contraire même.

[Zlatz]

- Impervius.

// Après avoir prononcé la formule du sort, laquelle ne provoqua nul explosion, ère glaciaire ou autre cataclysme comme le craignait Zlatz, Elerinna placa son sac sous la pluie, qui était désormais repoussée par l'enchantement de la jeune fille. Le garcon leva la tête et agita distraitement sa baguette en recherchant comment annuler son sort protecteur. Il s'écoula un long moment avant que ses réflexions ne soient interrompues par la voix de son interlocutrice. //

- Moi je ne trouve pas que tu fais n'importe quoi...

**Hein ? Elle est aveugle ? Ou alors elle essaye juste d'être gentille. Je doute qu'elle pense vraiment ce qu'elle dit. Quoique c'est pas impossible, finalement. C'est vrai que l'idée de bloquer la pluie avec Protego était bonne. J'imagine que de ce point de vue, on peut dire que je ne fait pas que des bêtises. Dommage parce que les bêtises aux pommes sont délicieuses. Mais c'est pas le même sens du mot. En fait, si, l'un vient de l'autre, mais c'est pas la question. La question, c'est de savoir comment annuler ce parapluie magique. Pour le reste, parfois je fait n'importe quoi, parfois je réussi les choses que je fait, moi aussi j'ai le droit à avoir un peu de chance.**

- ... bien au contraire même.

// Le serdaigle tourna des yeux visiblement surpris vers la jeune sorcière. Pensait-elle vraiment ce qu'elle disait ? Voilà qui paraissait improbable, et pourtant c'était l'impression que donnait Elerinna. Une question à laquelle il ne pouvait pas répondre. Il reporta donc ses pensées sur la façon d'annuler son sort. Il réfléchit pendant quelques instants avant de finalement retrouver la formule qu'il cherchait et de relever sa baguette magique. //

- Finite Incantatem.

// Au plus grand plaisir de l'adolescent, la pluie se remire à tomber sur les deux étudiants. Zlatz se rallongea et resta silencieux quelques temps, savourant les gouttes qui s'écrasaient sur son visage. //

- Tu veux dire quoi par "bien au contraire" ? Je dois avouer que pour le coups, je ne sais pas ce que je suis censé comprendre. C'est pas la première fois, remarque, j'ai l'habitude de ne pas comprendre.

[Elerinna Calaelen]

- Finite Incantatem.

// L'eau avait recommencé à perler sur le visage des deux jeunes gens, qui se réjouissaient de sentir cette fraîcheur agréable. Les aléas météorologiques ne déplaisaient pas toujours, et le ciel grisâtre n'entachait en rien l'humeur relativement souriante de la Serpentarde qui se plaisait à laisser durer les silences volontairement instaurés par Zlatz. //

- Tu veux dire quoi par "bien au contraire" ? Je dois avouer que pour le coups, je ne sais pas ce que je suis censé comprendre. C'est pas la première fois, remarque, j'ai l'habitude de ne pas comprendre.


// Nouveau silence, nouveau calme apparent. Paradoxal lorsqu'on savait que leur conversation avait démarrée du tac au tac, et qu'elle s'étendait désormais en un échange des plus plaisant ponctué de cette absence de mot et de cette compréhension consensuelle dont ils avaient visiblement le secret. Après cette minute à entendre les gouttes tomber à la surface du lac, Elerinna se tourna vers son interlocuteur et le fixa un instant. //

- Et bien, ce que je veux dire par là, c'est que je te trouve plutôt doué, vif d'esprit.. Tu te sous-estime je pense. Tu es quelqu'un d'intelligent Zlatz

// Elle prononçait pour la première son prénom de vive voix en s'adressant à lui, signe du plus grand sérieux chez elle. Son visage s'était légèrement refermé, aucun doute possible : elle pensait ce qu'elle disait. Bien qu'elle n'avait pas l'habitude d'être quelqu'un d'hypocrite, elle prononçait souvent à demi-mot ce qu'elle n'osait avouer aux gens qu'elle estimait. Mais cette fois, c'était différent. Elle avait annoncé ce qu'elle pensait du jeune homme sans timidité, sans même qu'il soit nécessaire qu'elle retienne un rougissement. //

- Mais c'est peut être mieux que tu n'en ai pas conscience .. Avoir un certain charme et ne pas le savoir accentue le charme en lui-même je trouve,ajouta-t-elle en tournant la tête.

// Cette fois elle avait rougit. Légèrement, imperceptiblement. Mais ses joues s'étaient bel et bien empourprées un instant avant de retrouver leur pâleur habituelle. Elle s'en était retournée dans sa petit bulle de silence, partagée avec Zlatz, et attendait sa réponse en espérant qu'il n'ait pas perçu cette infime expression de son visage. //

[Zlatz]

// Une minute de silence passa et Zlatz regretta qu'aucun cimetière n'ai été installé à Poudlard, cela correspondrait bien avec la pluie, la lumière voilée par les nuages, les uniformes noirs et les silences qui ponctuaient la conversation. L'adolescent aimait bien ces endroits dont l'ambiance triste contrastait agréablement avec la vie, toute de bruit et de folie. Et l'automne était la saison parfaite pour visiter ces endroits, avec le vent, la fraicheur et les feuilles mortes. Il devrait peut-être envoyer une lettre de réclamation à quelqu'un. Le garçon chassa néammoins l'idée de son esprit, ne sachant même pas à qui s'adresser. //

- Et bien, ce que je veux dire par là, c'est que je te trouve plutôt doué, vif d'esprit... Tu te sous-estime je pense. Tu es quelqu'un d'intelligent Zlatz.

**"Plutôt doué" ? C'est pas moi qui ai deux ou trois ans d'avance sur le programme scolaire ! Je ne maîtrise qu'un sort que je ne suis pas censé pouvoir utiliser, moi. Pour l'intelligence, ma foi... J'ai le sentiment d'être arrogant rien que d'y penser, et je n'aime pas ça, j'abhorre les gens arrogants. Après, objectivement c'est vrai que j'ai été envoyé à Serdaigle, ce qui pourrai être un argument allant dans ce sens. Ou alors c'est juste parce que j'ai un esprit un brin différent de ceux de la plupart des autres. D'après ce que j'ai lu à la bibliothèque, les personnes qui frolaient la folie ont souvent été à Serdaigle.**

- Mais c'est peut être mieux que tu n'en ai pas conscience... Avoir un certain charme et ne pas le savoir accentue le charme en lui-même je trouve.

- Ce qui me laisse de marbre - pierre pourtant généralement réservée aux belles choses - étant donné que je ne suis pas concerné. Quoiqu'en poussant les choses au delà de ce qu'elles sont, on en peut en déduire que savoir qu'on a aucun charme en procure, et ça s'appliquerai à moi. Mais de toutes façon, c'est pas quelque chose qui m'interesse. Même si j'en avais beaucoup, ce serais inutile puisque j'évite autant que possible d'interagir avec les autres et c'est l'utilité, non ? Sauf dans certains cas extremes où le charme peut même aller jusqu'à affecter les végétaux.

// Le serdaigle avala ce qui, des caramels, n'avait pas encore fondu sous l'effet de sa salive et croqua la pomme qu'il avait encore en main. Elle était vraiment très bonne. Le garçon songea à proposer à Elerinna de partager, mais la saveur du fruit et sa faim le retinrent. //

[Elerinna Calaelen]

// Elerinna s'attendait déjà à la réponse de son interlocuteur, comme si elle se doutait que les mots qui allaient sortir de sa bouche seraient autant d'éléments qu'elle contredisait secrètement mais qu'elle n'infirmerait pas à voix haute pour autant. //

- Ce qui me laisse de marbre - pierre pourtant généralement réservée aux belles choses - étant donné que je ne suis pas concerné. Quoiqu'en poussant les choses au delà de ce qu'elles sont, on en peut en déduire que savoir qu'on a aucun charme en procure, et ça s'appliquerai à moi. Mais de toutes façon, c'est pas quelque chose qui m'interesse. Même si j'en avais beaucoup, ce serais inutile puisque j'évite autant que possible d'interagir avec les autres et c'est l'utilité, non ? Sauf dans certains cas extremes où le charme peut même aller jusqu'à affecter les végétaux.

** Les végétaux ? Et pourquoi pas les gobelins et les strangulots tant qu'on y est. On a visiblement une définition du charme bien différente .. **

- Les végétaux ont une odeur, une couleur, une certaine beauté peut-être, mais du charme ? Je crois que nos deux visions de ce qu'est le charme divergent énormément. C'est peut être pour cette raison que tu ne penses pas en avoir alors que moi, j'en vois en toi .. A moins que ce ne soit parce qu'on ne peut pas être juge de soi-même..

// Il était prouvé que nous n'étions jamais bon juge de nous-même. Entre fausse modestie et narcissisme exacerbé, l'avis final n'était jamais objectif. Mais l'était-il lorsqu'on jugeait du charme de quelqu'un d'autre ? Peut-être pas ...
Lassée de ces réflexions qui se bousculaient dans son cerveau, la rouquine soupira intérieurement. Elle se doutait qu'elle ne parviendrait pas à obtenir gain de cause dans cette situation et répondit donc nonchalamment : //

- D'un côté tu as raison, ça ne sert à rien d'avoir du charme si tu n'en fais jamais profiter les autres. Mais il se trouve que je suis là, que nous parlons et qu'en l’occurrence, à ce moment précis, tu es en interaction avec quelqu'un. Alors, vos impressions monsieur Zlatz ? Qu'est-ce-que ça fait d'être en contact avec quelqu'un de votre espèce ?

// Virant sur le ton de l'humour, elle imitait désormais une journaliste pour se moquer gentiment de celui qui se faisait passer pour un associable. Enfin, il l'était certainement réellement, mais puisqu'il ne semblait pas le montrer avec elle, elle préférait le taquiner sur le sujet. En espérant qu'il ne se montre pas susceptible... //

[Zlatz]

- Les végétaux ont une odeur, une couleur, une certaine beauté peut-être, mais du charme ? Je crois que nos deux visions de ce qu'est le charme divergent énormément. C'est peut être pour cette raison que tu ne penses pas en avoir alors que moi, j'en vois en toi... A moins que ce ne soit parce qu'on ne peut pas être juge de soi-même...

// La jeune fille n'avait visiblement pas compris ce à quoi avait fait allusion l'adolescent. Le serdaigle s'interrogea sur l'utilité de lui expliquer sa pensée et n'eut que le temps de se décider pour ne pas laisser son interlocutrice dans l'erreur avant que celle-ci ne reprenne la parole. //

- D'un côté tu as raison, ça ne sert à rien d'avoir du charme si tu n'en fais jamais profiter les autres. Mais il se trouve que je suis là, que nous parlons et qu'en l’occurrence, à ce moment précis, tu es en interaction avec quelqu'un. Alors, vos impressions monsieur Zlatz ? Qu'est-ce-que ça fait d'être en contact avec quelqu'un de votre espèce ?

// Le garçon réfléchit quelques instants aux paroles de la sorcière. A ce stade de la discution, les mots lui venaient avec tant d'aisance qu'il en avait oublié qu'il parlait avec quelqu'un qu'il n'avais jamais rencontré auparavant. //

- Eh bien étrangement, ce n'est pas désagréable d'interagir avec vous, mademoiselle Elerinna. En fait, je dois avouer apprécier ce contact, et vous pouvez me croire quand je vous dis que j'en suis le premier surpris. Par contre, au passage, lorsque j'ai parlé de charme affectant les végétaux, je ne voulais pas dire qu'ils avaient du charme. Je faisais simplement allusion à la protection dont jouissait une damoiselle que j'ai rencontré sous un arbre sanguinaire, protection assurée par sa beauté, qui était telle que même les plantes n'auraient tentés de lui faire du mal. Enfin, j'imagine que le fait que cette douce jeune femme ignore le don divin qu'est son visage ne peut qu'augmenter son charme. C'est une idée qui me viens de la plus sage des sorcières que j'ai rencontré, n'êtes vous pas en accord avec elle ? Et si, mademoiselle Elerinna, vous voulez rencontrer cette sage entre les sages, sachez qu'elle répondait au nom de Yawnie.

[Elerinna Calaelen]

- Eh bien étrangement, ce n'est pas désagréable d'interagir avec vous, mademoiselle Elerinna. En fait, je dois avouer apprécier ce contact, et vous pouvez me croire quand je vous dis que j'en suis le premier surpris. Par contre, au passage, lorsque j'ai parlé de charme affectant les végétaux, je ne voulais pas dire qu'ils avaient du charme. Je faisais simplement allusion à la protection dont jouissait une damoiselle que j'ai rencontré sous un arbre sanguinaire, protection assurée par sa beauté, qui était telle que même les plantes n'auraient tentés de lui faire du mal. Enfin, j'imagine que le fait que cette douce jeune femme ignore le don divin qu'est son visage ne peut qu'augmenter son charme. C'est une idée qui me viens de la plus sage des sorcières que j'ai rencontré, n'êtes vous pas en accord avec elle ? Et si, mademoiselle Elerinna, vous voulez rencontrer cette sage entre les sages, sachez qu'elle répondait au nom de Yawnie.

// A mesure que les mots s'écoulaient de la bouche du jeune homme, le visage d'Elerinna s'empourprait sans qu'elle ne daigne ciller. Laissant ses émotions la submerger, elle ne tentait pas même de cacher ni son gêne, ni son plaisir, ni sa moue faussement offensée. Non seulement elle avait reçu en l'espace de quelques minutes plus de compliments qu'elle n'en avait jamais reçu au cours des dix dernières années, mais en plus elle s'était fait prendre à son propre jeu. Milles sentiments et questionnements la traversaient à la vitesse de l'éclair : à la fois impressionnée par la capacité que Zlatz avait eu de retourner la situation de la sorte, et emplie d'une modestie qui la poussait à ne pas croire en ses paroles, la rouquine ne sut que répondre pendant un assez long instant. Elle bafouilla quelques "oh.." et autres onomatopées, et se trouvant ridicule, finit par se taire et se contenta de fixer le jeune homme de ses grands yeux gris.

Se pouvait-il qu'il pensa réellement toutes ces gentillesses ? Il lui avait déjà prouvé qu'il n'avait pas pour habitude de mentir .. Mais comment se faisait-il qu'elle ne sache que répondre, qu'elle reste les bras ballants et sans répartie aucune face à ces mots ? Il avait cette manière de dire les choses, cette façon bien à lui de s'exprimer, et de lui faire extérioriser ses émotions qu'elle gardait bien enfouies. Pour la simple raison qu'elle se sentait en confiance .. Tout du moins plus en confiance qu'avec d'autres ..

Finalement, le regard empli d'une reconnaissance certaine et d'une affection nouvelle, elle répondit avec la plus grande douceur du monde, tout en entrant dans le jeu verbal qu'elle avait elle-même lancé. //

- Me prendriez-vous pour une folle, mon très cher Zlatz, si je vous disais que non, je suis pas en accord avec elle ? Pas toujours du moins .. Je pense connaître plutôt bien cette sorcière dont vous me parlez, et il se trouve qu'elle est pleine de contradictions, qu'elle ne sait parfois pas comment réagir face aux rares compliments qu'elle reçoit, que ses mots dépassent régulièrement sa pensée et que sa manie à vouloir tout renfermer se retourne de temps à autre contre elle..

// Parler d'elle à la troisième personne s'avérait une expérience plutôt plaisante et lui permettait de s'exprimer assez librement. En hésitant quelque peu sur les mots et en rougissant à nouveau (foutus ressentis qui faisaient surface de la sorte), elle ajouta finalement : //

- Mais elle te remercie .. je te remercie...

[Zlatz]

// Le silence retomba. Elerinna devait probablement réfléchir à la façon de répondre. Zlatz soupira et croqua dans sa pomme. Le serdaigle s'interrogeait sur la pertinence de sa décision de parler d'elle comme de trois personne. Les choses auraient probablement été plus claires et plus simples s'il avait parlé de la belle et de la sage comme une seule personne. Il aurai été plus facile de répondre pour la jeune fille. Mais, de toute façon, c'était trop tard. Un jour peut-être l'adolescent réfléchirait avant de parler et non après. Le garçon se promit de faire des efforts, même si c'était quelque chose qu'il détestait. //

- Me prendriez-vous pour une folle, mon très cher Zlatz, si je vous disais que non, je suis pas en accord avec elle ? Pas toujours du moins... Je pense connaître plutôt bien cette sorcière dont vous me parlez, et il se trouve qu'elle est pleine de contradictions, qu'elle ne sait parfois pas comment réagir face aux rares compliments qu'elle reçoit, que ses mots dépassent régulièrement sa pensée et que sa manie à vouloir tout renfermer se retourne de temps à autre contre elle... Mais elle te remercie... je te remercie...

- Me remercier ? Mais pourquoi ? Je n'ai fait que dire la vérité. Bon, c'est vrai, je n'ai pas de preuves que la beauté puisse réellement protéger des plantes, et j'ai menti, ou disons plutôt exagéré, lorsque j'ai parlé d'un arbre sanguinaire. Mais c'est tout. Et je suis égualement mal placé pour parler de la plus sage des sorcière, sachant que je n'en connais pas vraiment d'autre. Encore une fois, j'ai parlé sans preuves de ce que j'avançait. Mais c'est tout. Encore. Et pour ce qui est de la folie, deux choses : tout d'abord en prenant la définition, laquelle parle de déréglement mental, et en partant du principe que chacun est unique, on en arrive à la conclusion que l'auteur est normal et que tous ceux qui sont différent, c'est à dire tout le monde, est fou. A ce niveau, le terme de folie n'a plus aucun sens. En utilisant l'hypothèse inverse, que tous pensent à peu près de la même manière, alors la folie à bien un sens, mais est clairement positive. Enfin, c'est le raisonnement que j'ai eu. Je pourrai vous considérer folle, mais je risquerais d'être jaloux. Pour ce qui est des compliments, je ne vous crois pas. Pas que je vous traite de menteuse, mais je trouve dur à croire que les compliments lui étant adressés, sois vraiment rares. Pour le reste, les contradictions forment la personnalité, tout le monde en a, pour les mots dépassant, je suis mal placé pour dire quoi que ce soit. Par contre, je crains ne pas connaitre cette personne assez bien pour savoir ce à quoi vous faîtes allusion en parlant de vouloir tout renfermer, mademoiselle Elerinna.

[Elerinna Calaelen]

- Me remercier ? Mais pourquoi ? Je n'ai fait que dire la vérité. Bon, c'est vrai, je n'ai pas de preuves que la beauté puisse réellement protéger des plantes, et j'ai menti, ou disons plutôt exagéré, lorsque j'ai parlé d'un arbre sanguinaire. Mais c'est tout. Et je suis égualement mal placé pour parler de la plus sage des sorcière, sachant que je n'en connais pas vraiment d'autre. Encore une fois, j'ai parlé sans preuves de ce que j'avançait. Mais c'est tout. Encore. Et pour ce qui est de la folie, deux choses : tout d'abord en prenant la définition, laquelle parle de déréglement mental, et en partant du principe que chacun est unique, on en arrive à la conclusion que l'auteur est normal et que tous ceux qui sont différent, c'est à dire tout le monde, est fou. A ce niveau, le terme de folie n'a plus aucun sens. En utilisant l'hypothèse inverse, que tous pensent à peu près de la même manière, alors la folie à bien un sens, mais est clairement positive. Enfin, c'est le raisonnement que j'ai eu. Je pourrai vous considérer folle, mais je risquerais d'être jaloux. Pour ce qui est des compliments, je ne vous crois pas. Pas que je vous traite de menteuse, mais je trouve dur à croire que les compliments lui étant adressés, sois vraiment rares. Pour le reste, les contradictions forment la personnalité, tout le monde en a, pour les mots dépassant, je suis mal placé pour dire quoi que ce soit. Par contre, je crains ne pas connaitre cette personne assez bien pour savoir ce à quoi vous faîtes allusion en parlant de vouloir tout renfermer, mademoiselle Elerinna.

// La rouquine ne pouvait qu'afficher un sourire admiratif devant tant d'arguments et de vivacité d'esprit. Décidément, ce jeune homme était bien plus intelligent qu'il ne l'admettait, et Elerinna appréciait ses longs discours qui justifiaient toute chose minutieusement. Rares étaient les personnes qui avaient une capacité de logique aussi impressionnante. Il fallait pourtant réussir à suivre : le vouvoiement, parler d'elle à la troisième personne, cette conversation devenait décidément complexe, mais de cette complexité agréable. Elle avait ce sentiment que seuls eux deux pouvait la comprendre, comme s'il était nécessaire de posséder une certaine prédisposition d'esprit étrange qui leur permettait de créer, d’emmêler, d'allonger et de manier les mots comme ils ne l'avaient jamais fait auparavant avec n'importe qui d'autre. //

- La folie, en voilà une chose bien étrange. Je ne peux qu'être d'accord avec ces explications, mais j'aime à croire que nous sommes tous, dans un certain sens, fous. Chacun à des degrés différents peut être.. Tu sais, il y a ces gens extravertis, on dit d'eux qu'ils sont fous, mais ils ne le sont peut être pas plus que toi et moi. Notre folie nous est propre, intérieure. C'est peut-être même ce qui nous caractérise le mieux. Mais je m'éloigne du sujet : la Yawnie dont tu parles, tu peux me croire, elle renferme beaucoup, sauf avec toi peut-être.. J'ai rarement eu l'occasion de parler aussi ouvertement avec quelqu'un qui me donnait l'impression de me comprendre...

// Se confiant quelque peu, Elerinna était repassé au tutoiement sans s'en rendre compte, se mélangeant l'esprit dans ces pronoms et autres jeux de langage qui s'étaient installés. Sa franchise avait pris le dessus et ces choses là, ces choses qu'on dit avec le cœur, doivent être prononcées clairement, sans détour. //

[Zlatz]

- La folie, en voilà une chose bien étrange. Je ne peux qu'être d'accord avec ces explications, mais j'aime à croire que nous sommes tous, dans un certain sens, fous. Chacun à des degrés différents peut être... Tu sais, il y a ces gens extravertis, on dit d'eux qu'ils sont fous, mais ils ne le sont peut être pas plus que toi et moi. Notre folie nous est propre, intérieure. C'est peut-être même ce qui nous caractérise le mieux. Mais je m'éloigne du sujet : la Yawnie dont tu parles, tu peux me croire, elle renferme beaucoup, sauf avec toi peut-être... J'ai rarement eu l'occasion de parler aussi ouvertement avec quelqu'un qui me donnait l'impression de me comprendre...

// Zlatz remarqua qu'Elerinna avait recommencé à le tutoyer. Peut-être en avait-elle assez de parler d'elle même comme d'une autre personne et de se vouvoyer l'un l'autre. C'eut été dommage, car le serdaigle n'avait pas l'intention de s'arreter de suite. Il croqua dans sa pomme en repenant aux mots de son interlocutrice et à ce qu'il pourrait lui répondre. L'adolescent trouvait déjà que la jeune fille étonnement semblable à lui-même, impression que l'aveu de la sorcière aux cheveux de feu ne pouvait que renforcer. Etrange que deux personnes aussi peu à l'aise pour conserver avec autrui puissent discuter ensemble si longtemps. Mais le garçon trouvait plus étrange encore le fait qu'Elerinna affirme avoir plus d'aisance pour parler avec lui qu'avec les autres. Zlatz avait plutôt l'habitude de rendre les gens aussi mal à l'aise qu'il l'était. Mais après tout, lui même avait bien plus de facilité à dicuter avec la jeune fille qu'il n'en avait en général avec le gens. Apparemment, c'était réciproque. Probablement grâce à leurs points communs qui s'avéraient plus nombreux que l'adolescent ne l'aurait cru de prime abord. //

- Tous fous ? Pourquoi pas ? Plus on est fous, plus on rit. Bon, c'est vrai, normalement, c'est plus on est de fous, plus on rit. Mais, franchement, j'ai préféré déclamer une version plus individualiste. Parceque dire que le bonheur viens au contact des autres, ça m'inspire la même chose que d'affirmer que Gryffondor est la meilleure des maisons - alors que tout le monde sait que les meilleures commencent par "ser" - ou que la propagande datant de la guerre mondiale affirmant que les soldats se sont habitués aux balles et n'en meurent plus. Je vous assure que c'est véridique, c'est paru dans les journaux à l'époque... Pensez-vous que la Gazette du sorcier puisse un jour nous dire que les aurors résistent désormais à la magie noire et être crue ? Ce serais au moins une occasion de rire. Même si moi je ne ris pas vraiment, mais je trouverais quand même ça drôle, pas vous ?