Près du Lac, au Pied d'un Hêtre

[Elerinna Calaelen]

- Tous fous ? Pourquoi pas ? Plus on est fous, plus on rit. Bon, c'est vrai, normalement, c'est plus on est de fous, plus on rit. Mais, franchement, j'ai préféré déclamer une version plus individualiste. Parceque dire que le bonheur viens au contact des autres, ça m'inspire la même chose que d'affirmer que Gryffondor est la meilleure des maisons - alors que tout le monde sait que les meilleures commencent par "ser" - ou que la propagande datant de la guerre mondiale affirmant que les soldats se sont habitués aux balles et n'en meurent plus. Je vous assure que c'est véridique, c'est paru dans les journaux à l'époque... Pensez-vous que la Gazette du sorcier puisse un jour nous dire que les aurors résistent désormais à la magie noire et être crue ? Ce serais au moins une occasion de rire. Même si moi je ne ris pas vraiment, mais je trouverais quand même ça drôle, pas vous ?

// Elerinna se laissa aller à un petit rire enfantin suite aux remarques de son interlocuteur. Tout ce qu'il énonçait était on-ne-peut-plus vrai, mais une petite contradiction apparaissait en elle, et elle ne se gêna pas le moins du monde pour la formuler à haute voix. //

- Le bonheur ne vient pas forcément au contact des autres, mais sans les autres il est parfaitement impossible puisque nous ne saurions même pas qu'il existe si nous étions parfaitement seul... Étrange non ?

// Et puis finalement, en haussant les épaules et sans réfléchir à la question plus longtemps, et reprit son petit rire en pensant à la Gazette du Sorcier. S'ils osaient un jour publier telle ignominie, pour sur elle en rirait ! Il vaut mieux prendre ces choses là avec humour après tout. //

- Mais ce serait très drôle en effet si la Gazette publiait pareil article. J'imagine déjà le gros titre "Des supers-aurors !" Vous savez, comme les superhéros moldus, mais pour la magie noire cette fois ? J'espère cependant que personne ne serait assez stupide pour croire un tel article. A moins que les journalistes soient assez malins pour le rendre très réaliste ..

// Elle parut réfléchir un instant, comme si la profession de journaliste avait éveillé en elle une pointe d'envie. Puis, aussi soudainement que joyeusement, elle se leva d'un bond. La pluie avait cessée et il ne subsistait qu'une bruine légère qui rendait l'atmosphère humide et qui laissait planer sur le lac un nuage de brouillard, cachant ainsi la rive opposée. Le spectacle devenait moins agréable, plus banal, et il semblait que la jeune fille fut prise d'une soudaine envie de bouger. Changeant de sujet comme à sa fâcheuse habitude, elle proposa une petite escapade au Serdaigle. //

- J'ai une idée, viens je veux te montrer quelque chose ! s'exclama-t-elle

// Elle voulait son ton mystérieux, pour éveiller la curiosité de Zlatz et l'obliger à la suivre. La rouquine avait bel et bien quelque chose en tête et tout portait à croire qu'elle ne céderait pas facilement. Plus timidement, elle hésita et tendit finalement sa main menue au jeune homme pour l'aider à se relever et pour le tirer vers l'endroit où elle voulait les mener. //

[Zlatz]

// Elerinna se mit à rire juste après que Zlatz ait cessé de parler. Ce qui était le but recherché par l'adolescent, lequel était néammoins légérement surpris par la facilité avec laquelle la jeune fille riait. //

- Le bonheur ne vient pas forcément au contact des autres, mais sans les autres il est parfaitement impossible puisque nous ne saurions même pas qu'il existe si nous étions parfaitement seul... Étrange non ?

**Etrange, certe... Voire opaque. J'imagine qu'elle veux dire que l'on ne peut profiter du bonheur de la solitude qu'en connaissant l'horreur que l'on peut vivre avec les autre.**

// Le serdaigle croqua dans sa pomme en repoussant ces interrogations de son esprit. Quel que soit le sens que son interlocutrice ait donné à ses mots, elle les expliquerait probablement plus en détail au garçon si jamais la conversation revenait dessus. Et s'ils n'en reparlaient pas, alors cela prouverait que la chose était sans importance. C'est en tout cas ce que se disait Zlatz pour se convaincre de laisser tomber ses efforts pour comprendre. Il remarqua alors que la pluie se calmait rapidement, jusqu'à en devenir presque inexistante. L'averse avait été très courte, trop courte. Ou alors il n'avait pas vu le temps passer en conversant avec la rousse. Les deux s'était probablement combinés, pensait le serdaigle. //

- Mais ce serait très drôle en effet si la Gazette publiait pareil article. J'imagine déjà le gros titre "Des supers-aurors !" Vous savez, comme les superhéros moldus, mais pour la magie noire cette fois ? J'espère cependant que personne ne serait assez stupide pour croire un tel article. A moins que les journalistes soient assez malins pour le rendre très réaliste...

// Assez malin pour le rendre réaliste ? Peut-être. S'ils s'en donnaient la peine. Ce n'était même pas sûr, les journaux ayant sans doute conscience que la majorité les croiraient sans se poser de question. C'était le pouvoir que possédait les journaux dans le monde sorcier et la télévision chez les moldus. Le garçon n'eut cependant pas le courage d'exprimer ses sentiments à ce sujet à Elerinna, qui avait visiblement plus foi en l'humanité que l'adolescent. Soudain, la jeune sorcière bondit sur ses pieds, faisant sursauter son interlocuteur. //

- J'ai une idée, viens je veux te montrer quelque chose !

// Après une courte pause, Elerinna tendit la main à Zlatz qui hésita à la saisir. Prendre la main de quelqu'un, même un court instant, le mettait mal à l'aise. Mais même lui aurait trouvé impoli de refuser l'aide que lui offrait la jeune fille. Il finit cependant par passer sa pomme dans sa main gauche avant de saisir celle qui lui était tendue. Main que le serdaigle relacha néammoins tout de suite après s'être levé. //

- Tu veux me montrer quelque chose ? Quoi ? Ne réponds pas, ça gâcherai la surprise. Je suis sur tes talons. Enfin pas vraiment, mais... C'est pas important. Je te suis, donc. Mais ne vas pas trop vite, s'il te plaît. J'aime pas courir. Alors, en avant ! Et, rassures-moi, on ne va pas très loin ?

[Fin du RP]

[Jade Ogreaney]

[Debut du RP entre Leana tholvod et Ambros Fadraig]

// La lumière encore rosée de l’aube inondait le parc d’une douce couleur orangée, Ambros contemplait l’eau calme et profonde du lac, maison du Calmar Géant. Depuis sa première année, cette étendue limpide le fascinait, d’abord il l’avait traversé en barque bien avant d’être répartie. Il savait qu’un nombre incalculable de créatures magiques proliféraient au sein même de cette étendue, ce qui le fascinait encore plus.

Ambros avait tendu la main à la jeune fille, qui l’avait accepté, ensemble ils avaient marché quelques minutes après avoir passé la lourde porte d’entrée du château, afin de rejoindre un endroit dépourvu de bruit et surtout de gryffondor. Ambros ne les détestait pas, loin de là, mais ils étaient beaucoup trop bruyants à son goût surtout le matin.

Il avait aperçu l’immense hêtre, majestueux, surplombant et protégeant un havre de paix. L’herbe verte était présente en abondance, même si la température n’était pas encore très élevée. Les deux élèves avaient fait le tour du parc et à présent Ambros n’avait envie que d’une chose, se poser. Ses pieds ne demandaient qu’à faire une pause. Il posa ses affaires à même le sol et s’assit au pied de l’arbre contre le tronc après avoir jeté un sort pour que l’herbe de leur trempe pas les fesses.

Le garçon venait tout juste d’apprendre que son parrain était le nouveau directeur de Poudlard. Même si cela l’enchantait de revoir un membre de sa famille, il ne cessait de songer qu’à présent il était comme espionné par ses parents. Il connaissait Cooper Lawford depuis sa plus tendre enfance, son père et lui était très proches et il lui avait demandé de devenir le parrain du garnement qu’Ambros était à 2 ans et demi. Sa mère plutôt réticente à l’idée de faire entrer un sorcier de plus dans la famille avait appris à l’apprécier, surtout grâce à la jovialité qu’il dégageait.

Sur le chemin vers le parc, Ambros avait croisé bon nombre d’élève lui demandant comment était le nouveau directeur. Il n’avait rien répondu, d’abord ne sachant quoi répondre, après tout il n’avait pas à divulguer des informations personnelles. Au moment de l’annonce du nom du nouveau directeur de l’école de sorcellerie, Ambros s’était tourné vers Selena Edelwes, une serdaigle dont il ne connaissait rien hormis le nom et le prénom. Techniquement rien ne changeait dans la vie du garçon, il n’allait pas plus aller parler à des gens parce qu’il était le filleul du directeur et les remarques désobligeantes de certains lui reprochant un futur favoritisme, il n’en avait que faire, de toute façon il était le meilleur dans presque toute les matières.
Se tournant vers Leana, il la vit pensive, son regard loin vers l’horizon. Il n’avait fait que parler de lui pendant de longues minutes. Il se frappa mentalement avant de répondre. //

- Excuses moi, je te propose une balade et je ne fais que parler de moi... ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler être un gentleman ! Alors parles moi de toi ?

// Laissant ses mains de balader dans l’herbe fraîche du matin, il tomba sur un caillou. Un caillou parfait pour faire des ricochés. Près de sa maison, il y avait un lac où père et enfants s'amusaient à faire des ricochés, y passant des fois des heures entières. //

- Oh je vais essayer ! Mon père m’a appris comment faire des ricoché mais je n’y arrive jamais ! Si tu sais faire des ricoché tu es la bienvenue ! Rigola le garçon

// Debout face au lac, le garçon arqua son bras et lança son caillou en espérant faire un magnifique ricoché. Sans succès, la pierre coula à pic dans le lac. un rire cristallin le fit se retourner pour faire face à la jeune fille. //

- Ne te moques pas ! se plaignit Ambros. Essayes de faire mieux et tu verras que c'est le soleil qui m'a ébloui, ou bien c'était toi ? répondit le garçon en tirant la langue

[Leana]

// Leana a toujours aimé le matin. Sans doute son moment préféré de la journée. Le calme, la lumière magnifique, la fraîcheur de la nuit qui subsiste avant que le soleil ne reprenne totalement ses droit, et le fait d'assister au réveil de la nature. C'est dans ce genre de moment que pour elle, la devise "le monde appartient à ceux qui se lève tôt" prend tout son sens.
Etant enfant elle se levait souvent très tôt en cachette, alors que ces frères dormaient encore, pour se rendre en haut d'une colline et assister au lever du soleil. Devant se spectacle elle se sentait libre, capable de faire tout se qu'elle voulait.
Malheureusement avec la rentrée à Poudlard elle ne trouvait plus de temps pour ça que pendant les vacances, ce qui n'était pas suffisant à ses yeux.

Sans trop savoir comment, Leana s'était retrouvée main dans la main avec Ambros tandis qu'ils se baladaient autour du parc. Ce qui n'était absolument pas pour lui déplaire, bien au contraire ! Elle pourrait passer des heures à tenir la main du jeune homme.
Ils finirent par s'approcher d'un grand hêtre qui étendait ses branches jusqu'au dessus de l'eau. Ambros s'assit contre le tronc et la jeune rousse hésita quelques secondes avant de s'installer à ses côtés, épaule contre épaule. Le paysage qui s'étendait devant elle était vraiment magnifique. Tout en écoutant le garçon qui lui parlait de son parrain récemment annoncé comme nouveau directeur, elle laissa son regard dériver. Un vent très léger faisait onduler la surface aux reflets argentés du lac. Peut-être que le calamar géant leur ferait une petite surprise en surgissant de ses profondeur ? Elle n'espérait pas. Pas qu'elle ne souhaitait pas le voir, mais il risquerait de gâcher le moment agréable qu'elle était en train de passer. //

- Excuses moi, je te propose une balade et je ne fais que parler de moi... ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler être un gentleman ! Alors parles moi de toi ?
- Mais ce n'est pas grave, j'aime bien t'écouter parler. Il n'y a vraiment pas grand chose à dire sur moi... Quand je ne suis pas à Poudlard j'habite en Irlande avec mes parents et mes deux frères. J'adore l'isolement, pouvoir être seule avec moi-même pour réfléchir à tout et rien. Pas que je n'apprécie pas ta compagnie, au contraire ! Actuellement je ne regrette absolument pas ma solitude. Sinon, et bien... Je ne sais pas quoi dire.

// Rien à faire, Leana n'aimait toujours pas parler d'elle. Bien qu'elle se sente à l'aise avec Ambros, il lui faudrait un moment avant de se livrer à lui. Un long moment... //

- Oh je vais essayer ! Mon père m’a appris comment faire des ricoché mais je n’y arrive jamais ! Si tu sais faire des ricoché tu es la bienvenue !

// Le jeune homme se leva et lança le caillou dans le lac, et ce fut un échec magistral. La rouquine ne put s'empêcher de rire. Ambros se retourna et sa mine déconfite valait tous les devoirs non-finis du monde. Il laissa entendre qu'elle l'avait ébloui avant de lui tirer la langue, et répondant au défi qu'il lui avait lancé elle se leva et pris un caillou dans sa main qu'elle soupesa avant de s'avancer vers le bord de l'eau. Elle se concentra et lança la pierre plate qui fit trois rebonds avant de s'enfoncer doucement dans le lac.
Leana leva les bras en l'air et se retourna, un grand sourire aux lèvres. //

- Yeah ! C'est pas si difficile que ça, il suffit juste... d'être doué ! Je pourrais t'apprendre si tu veux, je ne pense pas être meilleur professeur que ton père mais sait-on jamais. Regarde...

// Leana se pencha et pris une deuxième pierre qu'elle lança sur le lac. Deux rebonds seulement cette fois-ci. //

- Moins bien. Mais c'est toujours deux rebonds de plus que toi ! Tu sais c'est pas grave si tu n'y arrive, l'art de faire des ricochets est un don, on l'a ou on ne l'a pas, de toute évidence je l'ai. Par contre dans ton cas je n'en suis pas très sûre.

// Elle éclata de rire en voyant le jeune homme se renfrogner mais ne fit pas la maligne lorsqu'il s'approcha d'elle, un sourire aux lèvres. //

- Mmh, je pense que c'est le moment pour moi de fuir, non ?

// Sur ces mots, Leana détala comme un lapin en éclatant de rire, sachant pertinemment qu'il la rattraperait en quelques secondes. //

[Jade Ogreaney]

// Ambros regardait la jeune fille faire des ricochés, son regard était plein de concentration et en un instant elle réussit à faire trois rebond, puis à nouveau deux. Son air victorieux et son sourire éblouissant sortirent Ambros de ses pensées. Il ne se sentait pas blessé dans sa virilité ou quoi que ce soit, mais plutôt stupide de s’être ridiculisé. Il avait voulu faire son intéressant et Leana venait de le battre haut la main. Il vit son sourire illuminer son visage et en un instant il retourna la situation à son avantage. Un sourire fixé sur ses lèvres il s’approcha d’elle et avant qu’il ait pu dire ou faire quoique ce soit elle avait pris ses jambes à son cou tout en rigolant.

Le garçon fronça les sourcils, surpris que la jeune fille qui ne s’était que très peu dévoilée à son sujet, se mette à rigoler autant et soudainement. La silhouette de la jeune fille voletait dans l’air, ses cheveux flamboyants se mouvant au grès du vent et son rire cristallin sortirent Ambros de sa contemplation.

Sans réfléchir il partit à sa suite, rigolant et rattrapant la jeune fille en quelque secondes. Il lui attrapa le bras pour l’arrêter et lui faire face. Ses iris couleur noisette resplendissaient au soleil accentuant l’éclat doré autour de la pupille de la jeune fille. Plongeant son regard dans celui de la jeune fille, il vit ses joues rosirent, ce qui le fit sourire. //

- Si tu as un seul don, saches que j’en ai des tonnes chère mademoiselle.

// Ambros lui avait murmuré ses paroles dans l’oreille, sachant pertinemment que la jeune fille se sentirait gênée. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise mais il sans réellement savoir pourquoi il voulait être proche d’elle et la pousser dans ses retranchements. Il sentait son propre coeur battre la chamade, se mêlant au propre rythme des battements du coeur de la jeune fille. Ils étaient très proche, il pouvait voir le moindre détail de son visage, sentir son souffle et son odeur.

Lentement il se dégagea et relaça son étreinte sur le bras de la jeune fille. Le parc du château était vide de tout élèves et même si ils étaient seuls et qu’ils n’avaient pas couru très loin de leurs affaires, Ambros préféra retourner vers le grand hêtre qui surplombait le lac.
Le temps de retourner auprès de ses affaires et de calmer le rythme saccadé de son coeur, Ambros se remémora les quelques choses que la jeune fille avait dit par rapport à elle. //

- Mais ! mais tu es irlandaise ?!

// Le ton soudain du garçon la fit sursauter et devant son regard incrédule, il se résolu à poursuivre. //

- Moi aussi ! Bon je sais que ce n’est pas la nouvelle du siècle mais je trouve ça franchement cool ! répondit le garçon. Irlande en force ! rajouta t-il en levant les bras en l’air. Tu es d’où ? Mes parents ont une petite maison près de Kenmare ce n’est pas franchement le grand luxe mais c’est cosy !

// Le garçon avait parlé précipitamment, débitant un nombre impressionnant de mots à la seconde. Il se sentait stupide. Prenant une large inspiration une fois qu’il eut fini de parler, il aperçut une onde à la surface du lac, peut être que le calmar allait se montrer. Il ne l’avait encore jamais aperçu et il n’attendait que ça depuis sa première année.
Reportant son attention vers le rivage où l’aurore finissait sa course et illuminait de sa lumière les quelques fleurs qui avaient osé se confronter au froid du mois présent, le garçon pensait à sa petite soeur et oh combien elle serait heureuse d’être ici avec lui jouant à cache-cache dans le parc. Une silhouette au loin dans l’horizon le tira de sa torpeur. Des élèves. Surement des gryffondor qui venaient pour les déranger. //

- Viens dépêches toi !

// Cela n’avait été qu’un murmure mais assez audible pour que la jeune fille soit sur le qui-vive. Rapidement Ambros lui avait attrapé la main et l’avait tiré vers l’arbre. Il ne voulait simplement que les élèves qui arrivaient dans leur direction passent leur chemin et ne viennent pas les importuner. Instinctivement ou par simple reflexe de protection, le garçon avait plaqué la jeune fille contre l’arbre, la protégeant de ses deux bras de chaque côté de son visage. Ils étaient cachés à la vue de tous mais ils étaient aussi horriblement proches. //

[Leana]

// Comme elle s'en doutait Ambros l'avait rattrapée au bout de quelques pas seulement. Il lui avait attrapé le bras pour qu'elle se retourne et s'était penché à son oreille. //

- Si tu as un seul don, saches que j'en ai des tonnes chère mademoiselle.

// Leana retint son souffle, sentant ses joue rosir. Ce garçon avait la capacité de la mettre dans tous ses états en seulement quelques mots... //

**Leana, il faut que tu te repren...**

// Elle plongea son regard dans les yeux du jeune homme et ne pu formuler la fin de sa pensée. Elle ne pensait pas que des yeux marrons foncés puissent autant l'hypnotiser, mais rien n'y faisait. Elle ne sentait plus le vent ni la fraîcheur, elle n'entendait plus les gazouillis des oiseaux. Elle s'était perdue et rien n'aurait pu la ramener dans la réalité. Rien, sauf Ambros qui la lâchait. Elle détourna le regard et soupira. Elle s'était laissée emporter et son côté trop méfiant lui en voulait pour ça. Mais son côté téméraire, enfoui et caché au fin fond de son subconscient depuis des années, avait laissé sortir sa tête et l'encourageait à continuer comme ça. Leana ne savait plus que faire.
Voyant que le Beau Brun s'en retournait vers l'arbre où ils s'étaient assis tout à l'heure, elle ordonna à ses jambes tremblotantes de se remettre en marche et le suivit. //

- Mais ! mais tu es irlandaise ?!

// Elle sursauta en entendant ces mots. Oui elle était Irlandaise, ne l'avait-elle pas dit quelques minutes plus tôt ? //

- Moi aussi ! Bon je sais que ce n’est pas la nouvelle du siècle mais je trouve ça franchement cool ! Irlande en force ! Tu es d’où ? Mes parents ont une petite maison près de Kenmare ce n’est pas franchement le grand luxe mais c’est cosy !
- Kenmare ? C'est un coin sympa. J'y suis déjà allée avec mon père quand il cherchait des livres pour sa librairie. J'habite un peu plus à l'est, à Cork.

// Cork. Sa famille lui manquait, plus particulièrement ses frères. Elle avait toujours des nouvelles régulièrement de Logan mais Liam qui avait fini l'école l'année précédente n'avait pas répondu à sa dernière lettre, il y a de cela un mois déjà. Elle ne comprenait pas cette distance. Quand il était encore à Poudlard ils étaient tellement complices, et là il n'avait visiblement plus de temps pour répondre à sa petite soeur. Elle lui en toucherait quelques mots quand elle rentrerais pour les vacances. //

- Viens dépêches toi !
- Que... Quoi ?

// Ambros avait murmuré mais ça n'avait pas empêché Leana de comprendre que quelque chose se passait. Elle regarda tout autour d'elle avant d'apercevoir ce groupe d'élèves qui se dirigeait vers eux. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la jeune fille se retrouva coincée entre l'arbre et le Serpentard. Elle en eu le souffle coupé.
Essayant d'éviter le regard du jeune homme, elle se sentait tiraillée entre son envie de fuir et de se barricader sous sont lit, loin de toute présence humaine, envie qui venait bien sur de son côté méfiant, et son envie de rester là et de s'en foutre de tout ce qu'il pouvait bien se passer autour d'eux. Une bataille psychologique s'engagea alors dans sa tête. Du moins un simulacre de bataille. Avant que Mr. Méfiance n'ait le temps de réagir, Mr. Témérité s'était précipité et lui avait décoché une droite mémorable.
Alors Leana oublia de nouveau les sifflements des oiseaux, le clapotis de l'eau, le chuchotement du vent et les éclats de voix des élèves qui les avaient maintenant dépassés. Elle oublia son devoir non-terminé dans son sac, elle oublia ses problèmes avec son frère, elle en oublia jusqu'à son prénom. Tout ce qui comptait c'était ce garçon, ce magnifique garçon, qui était devant elle.
Leana détailla son visage, ses cheveux. Qu'est-ce qu'elle avait envie de passer sa mains dans ces cheveux en bataille. Elle s'apprêtait à lever la main pour le faire quand elle sentit quelque chose qui lui tirait les cheveux. Elle pensa d'abord à ignorer ce tiraillement puis l'image d'un insecte qui se logeait dedans la réveilla et elle se retourna, à contre coeur.
C'était un hibou posé sur la branche la plus basse, une lettre accrochée à la patte, qui lui tirait les cheveux avec son bec pour attirer son attention. Elle détacha la lettre et laissa le hibou s'envoler. Sur l'enveloppe il n'y avait que son nom, Leana Tholvod, mais elle reconnu instantanément l'écriture. Liam. //

[Jade Ogreaney]

// Le garçon avait agi rapidement, sans réellement réfléchir. Il sentait la jeune fille tout près de lui, ses cheveux voletant légèrement. Le groupe d’élève les avait dépassés, sans les voir, et même si il pouvait se dégager et s’écarter, il n’en avait pas envie. Un coup d’oeil au loin lui confirma qu’il n’y avait plus aucun élève dans les environs. Pourquoi bouger alors ? C’était ridicule, il ne connaissait cette fille que depuis peu et il avait déjà envie de rester auprès d’elle. Il avait envie de se balader toute la journée avec elle, de parler des heures entières, de partager.

Le hululement d’un hibou tout proche le sortit de ses pensées, il se dégagea rapidement, s’excusant et rougissant d’autant de proximité. Il passa une main dans ses cheveux, essayant de reprendre ses esprits et de se redonner une contenance.

Le hibou était adressé à la jeune fille, qui s’empressa de récupérer la lettre qui était attaché à la patte de la bête. Ambros l’observait. Elle semblait différente, à l’instant même où elle avait récupérer cette lettre. Une mauvaise nouvelle peut-être, mais ce n’était pas ses affaires et même si il était horriblement curieux de connaitre le destinataire de la missive, il n’avait pas envie de demander et de paraitre grossier.
La jeune fille était retournée près de ses affaires, assise et pensive face au lac. //

- Peut être que si tu penses assez fort je pourrais deviner à quoi tu penses, sourit Ambros en s’asseyant à ses côté.

** Woah c’est vachement profond et surtout stupide ce que je raconte **

// Tentative d’humour, un échec cuisant. Il se prit la tête entre les mains, il aurait bien voulu s’enfoncer mille pieds sous terre s’il avait eu la possibilité. Il pouvait encore se jeter dans le lac certes mais la perspective de mourir dans d’atroces souffrances n’était pas à son programme.
Il arracha un brin d’herbe, et se mit à se tortiller dans tous les sens. Il adorait la sensation et l’odeur du brin d’herbe qui craquait sous ses doigts.

D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Ambros avait toujours été intéressé par le monde qui l’entourait. Petit n’ayant pas encore montré une once de pouvoir il était allé à l’école moldue, sa mère très fière était persuadée que son fils n’aurait pas le gène magique paternel.
Il avait toujours été le premier de sa classe, s’intéressant à toutes les matières et posant des questions toutes plus étranges les unes que les autres. Il avait très peu d’amis, il pouvait encore aujourd’hui les compter sur les doigts de sa main. Mais il n’en avait que faire d’avoir une vingtaine d’amis, il était proche de certain de ses camarades de chambrée mais sans plus.
Un soupir. Un deuxième, puis un troisième. Il n’arrêtait pas de soupirer triturant toujours son brin d’herbe. Il lança un regard vers la jeune fille, avant de se lancer. //

- Bon on ne se connait pas très bien, même pas du tout en fait, mais si tu veux parler, je suis une oreille super attentive, lança-t-il. Pas que je t’oblige à parler, mais ce silence me tue à vraie dire. Rigola-t-il. Je peux même faire genre je dors si ça t’aide. Rajouta t-il en souriant.

// Appuyant ses dires, le garçon s’allongea dans l’herbe, la tête appuyée sur une des racines de l’arbre qui dépassait. Passant son pied droit par-dessus son pied gauche pour être plus à l’aise, il mit le brin d’herbe dans sa bouche, croisa ses mains derrière sa tête et il ferma les yeux. Laissant le doute de croire qu’il dormait vraiment. //

[Leana]

- Peut être que si tu penses assez fort je pourrais deviner à quoi tu penses.

// Leana sourit intérieurement à cette remarque.
Elle n'avait pas voulu lire la lettre de son frère devant Ambros, ni devant personne d'ailleurs, elle avait trop peur de ce qu'elle pourrait y trouver. Trop peur de la réaction qu'elle aurait. Elle était donc retournée s'asseoir et l'avait rangée dans ses affaires quand le jeune garçon lui avait lancé cette remarque. Mais elle n'avait pas répondu. Sa tête était trop encombrée pour ça.
D'abord curieuse et effrayée de savoir ce que contenait cette lettre, ensuite en colère contre son frère et son maudit hibou de l'avoir dérangée dans un moment pareil. Perturbée aussi de son attitude envers Ambros qu'elle ne connaissait que depuis ce matin, bien qu'elle l'ai plusieurs fois vu auparavant.
Ce silence pesant dura encore quelques minutes. Elle entendit soupirer le Serpentard plusieurs fois et s'en voulu de ne pas savoir quoi dire et de se taire. Il devait penser qu'elle en avait marre de lui, ce qui était totalement faux. //

- Bon on ne se connait pas très bien, même pas du tout en fait, mais si tu veux parler, je suis une oreille super attentive. Pas que je t’oblige à parler, mais ce silence me tue à vraie dire. Je peux même faire genre je dors si ça t’aide.

// Elle se tourna vers lui et le vit allongé, les mains derrière la tête et un brin d'herbe dans la bouche, tel un parfait garçon de campagne. Elle rigola à cette image et tourna sur ses fesses pour s'asseoir face à lui. //

- Eh, ne t'endors pas. Qui est-ce que je vais pouvoir embêter avec ses talents médiocres en ricoché sinon ? Et puis pour la lettre, ce n'est rien d'important. C'est juste mon... ma famille. Surement pour me dire que tout va bien et que je leur manque. Je la lirais plus tard. Revenons-en plutôt à ces fameux dons que tu prétends avoir. Peut importe de quoi il s'agit, je suis sure que je suis meilleure que toi ! Alors vas-y, je t'écoute.

[Jade Ogreaney]

- Eh, ne t'endors pas. Qui est-ce que je vais pouvoir embêter avec ses talents médiocres en ricoché sinon ? Et puis pour la lettre, ce n'est rien d'important. C'est juste mon... ma famille. Surement pour me dire que tout va bien et que je leur manque. Je la lirais plus tard. Revenons-en plutôt à ces fameux dons que tu prétends avoir. Peut importe de quoi il s'agit, je suis sure que je suis meilleure que toi ! Alors vas-y, je t'écoute.

// Ambros ouvrit les yeux à l’instant où la jeune fille avait repris la parole. Elle avait changé de place. Elle qui auparavant se trouvait à ses côté, se tenait en face de lui. Il se redressa, observant chacun de ses mouvements quand elle parlait. Elle avait hésité à lui dire qui était son correspondant, à l’instant où elle mentionna sa famille, il soupira. Inconsciemment il avait eu peur. Il ne savait expliquer cette peur, mais elle lui avait retourné l’estomac.

Elle venait de mentionner les fameux dons, dont Ambros s’était vantés. Il sourit. Il avait voulu jouer au mec sure de lui qui n’a peur de rien pour faire craquer une fille. Il ne pensait pas avoir spécifiquement un don, il était doué en cours, oui mais ce n’était pas un don c’était du travail acharné, tout simplement. La natation, oui il y pensait. Mais ce n’était pas réellement un don non plus. Il voulait l'impressionner mais il ne savait pas comment ni pourquoi il tenait tellement que ça à montrer sa valeur.

Il lui sourit, après tout qu’est-ce qu’il avait à perdre, à part le fait de se ridiculiser. Il s’assit confortablement en face de la jeune fille et sortit sa baguette de sa poche. Il la pointa sur son propre visage et laissa son sortilège informulé faire son travail. Il avait les yeux fermés et récitait les différents sortilèges qu’il avait appris de lui-même dans sa tête pendant de longues minutes. Il espérait simplement avoir réussi. Il ouvrit les yeux et les planta dans les yeux écarquillés de la serpentard.

Normalement, si tout avait fonctionné comme il le fallait, le visage d’Ambros devait s’être métamorphosé. Il avait appris ce sortilège avec son père qui était un auror. Il servait à changer d’apparence, même si cela était simplement temporaire, on pouvait le faire durer pendant quelques heures si on était assez doué. Aujourd’hui, en face de Leana, au bord du lac, Ambros avait essayé du mieux qu’il pouvait de reproduire à l’identique le visage de celle qui était dans ses pensées. Il avait mémorisé le moindre détail de son visage et de ses cheveux et à présent qu’il avait terminé et qu’il se trouvait devant le visage complètement défait de la jeune fille, il ne savait pas si il avait réussi ou complètement raté. Il était doué en sortilège et en métamorphose c’était certain, c’était même le meilleur de toute la promotion, il réussissait à reproduire n’importe quel visage masculin, mais c’était la première fois qu’il essayé de reproduire un visage féminin. //

- Alors je suis comment ? rigola t-il, sachant pertinemment que si son visage avait changé sa voix, elle, restait la même.

[Leana]

// Ambros s'était redressé et avait dégainé sa baguette. Le sourire de Leana s'élargit, elle était impatiente de savoir ce que le jeune homme était capable de faire. Le voyant se pointer lui-même elle resta perplexe. Il voulait se faire pousser une corne de ronflak cornu ? Un troisième oeil ? Ah tien, c'était une bonne idée ça. Elle s'en ferait un pour son prochain cours de divination, le prof adorerait !
Le visage du garçon avait commencé à changer alors que la rousse n'avait rien entendu. De l'auto métamorphose c'était déjà compliqué, mais avec un sortilège informulé encore plus. Pour le coup Leana était vraiment impressionnée. Mais elle perdit bien vite son sourire et resta bouché bée devant le résultat. //

- Alors je suis comment ?

// Elle avait l'impression de regarder dans un miroir. C'était elle, du moins son visage, dans les moindres détails. Ébahie, elle se pencha et tendit la main. Elle effleura le visage transformé d'Ambros, soulignant ses traits du bout des doigts. Ses sourcils, son nez, ses pommettes, tout y passait. Elle passa même la main dans les cheveux flamboyants qu'elle remarqua plus doux que les siens. Injustice. //

- Wow, c'est... c'est impressionnant. Pour répondre à ta question, tu es magnifique, presque au niveau de l'originale. Pour un peu je tomberais presque sous mon propre charme !

// Leana ne s'en lassait pas. Elle n'était pas du genre narcissique, à sans cesse se regarder dans tous les miroirs et toutes les vitres qu'elle croisait, mais c'était tellement incroyable et stupéfiant qu'elle ne pouvait s'empêcher d'examiner sous toutes les coutures ce visage qui était en fait le sien. Elle attrapa doucement le menton su Serpentard et fit tourner sa tête à droite et à gauche profitant de ce moment pour observer des zones de son visage inaccessibles face à un miroir. //

- Par le caleçon jaune troué de Merlin, mon nez ressemble vraiment à ça de profil ? Avoue, tu l'a trafiqué pour m'embêter ! Plus sérieusement, c'est vraiment bluffant. Je vous tire mon chapeau monsieur Fadraig.

// La vert et argent se leva d'un bon et s'inclina exagérément devant Ambros, manqua de lui tomber dessus, et se rassit. //

- Encore ! N'importe qui, surprend-moi.