Tête de Sanglier

[Adhara]

- Si je vous paie... Vous serez donc avocate plus tard ? Vous devez être en septième année, non ? Comme... Cassiopee. Du coup, Londres dès septembre pour vous ? Cela fera t-il des vacances pour Iris ? Elle aussi a reçu des cadeaux retenue de votre part ou non ?

// Adhara ne savait plus quoi dire. Premièrement, il devait penser qu'elle était folle et à comment le faire placer dans le service psychiatrique de Ste-Mangouste. Deuxièmement, il pensait, sans doute, qu'elle était une horrible personne puisqu'elle lui avait avoué avoir pourri la scolarité de Tatiana. //

- Par tous les strings léopards de Merlin, bien sûr que non ! Je n'ai jamais rien fait contre Iris. Au contraire, pour l'avoir observé de loin, je la trouve gentille et douce. Très différente de l'autre mégère... Pardon, de votre autre sœur.

// Et voilà qu'elle recommençait à insulter sa sœur. Non, mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond avec elle. Un peu plus et elle en viendrait à penser que son cerveau a pris de la Goutte du Mort-Vivant. Si seulement cela était possible, elle aurait eu une bonne excuse pour toutes les bêtises qui étaient sorties de sa bouche.

Histoire d'éviter à son vis-à-vis de trop réfléchir sur ce qu'elle venait de dire, Adhara enchaîna sur sa scolarité. //

- En effet, je suis en 7ème année comme Cassy. Nous venons justement de passer nos ASPIC. Maintenant, il n'y a plus qu'à prier Merlin pour tous les avoir. Dès que l'on aura les résultats, votre cousine et moi iront à Londres pour nous dénicher un appartement. Cependant, je ne sais toujours pas ce que je veux faire plus tard. J'hésite entre l'enseignement de la potion ou devenir vétérimage.

// Pour la première fois, la cadette des O'Callaghan venait de reconnaitre à haute voix -et ce, devant un presqu'inconnu - qu'elle ne savait pas du tout de quoi sera fait son avenir.

Parler de son futur, lui rappela soudainement qu'elle avait promis à sa mère de ne pas rentrer trop tard afin de l'aider à re-décorer l'une de leur chambre d'ami.

Ainsi, Addy se leva précipitamment de sa chaise, jeta quelques mornilles sur la table et se posta à côté de l'aîné des O'Neill. //

- Je suis désolée, mais je vais devoir vous quitter. J'avais totalement oublié que j'avais rendez-vous avec ma mère. En tout cas, j'ai été ravie de vous rencontrer, Maximilian.

// Même si elle aurait adoré passer un peu plus de temps avec l'ancien Serpentard, la jeune femme était soulagée de partir. Elle qui, en temps normal, était une personne posée, calme et réfléchie, devenait une parfaite cruche face au médicomage.

Elle commença donc à partir quand, sur un coup de tête, elle décida de faire demi-retour. Sans réfléchir, elle posa un doux baiser sur la joue d'un blondinet.
Réalisant soudain son geste, elle prit ses jambes à son cou et sortit du pub aussi vite qu'un niffleur qui aurait vu une montagne d'or au bout de la rue. //

[RP fini]

[Cassiopee]

[Début de RP entre Loreliese Laners (Cassiopee) et Swaran H. Walter (Elerinna Calaelen)]

//En arrivant à Pré-au-Lard, Loreliese fut surprise de reconnaitre La tête de Sanglier, taverne bien connue du monde sorcier au nettoyage parfois plus que discutable. Elle tremblait encore un peu de ce voyage en cheminette. Ou bien était-ce dû au fait que son compagnon de voyage lui avait qu'il était tout à elle. Et plus encore, qu'il était libre.

Le patron de la taverne la dévisagea longuement. Il était surtout surpris de la voir arriver par cheminette, sa petite phobie étant très connue dans le village. Ou bien parce qu'elle était accompagnée.

Décidant de couper court aux potentielles conversation de voisinage, elle entraina son beau porteur de livres dans un coin isolé qui était étrangement toujours plus propre que le reste de la maisonnée. //

- Il me semble que vous m'aviez demandé le nom de mon neveu. C'est Mathis. Ma sœur a fouillé des centaines de livres de prénom et elle a craqué. 'Don de dieu' excusez du peu. Elle sourit en revoyant Anne la bassiner avec toutes les signification des prénoms. Vous avez de la chance, vous l'auriez croisée la semaine dernière, elle vous aurait sauté dessus pour savoir votre prénom, sa signification et même si vous le trouviez correct ou merveilleux.

// Loreliese se revit expliquer à sa sœur que le jeune stagiaire accoucheur s'appelait Maximilian, qu'il était content de son prénom et qu'il répondrait à toutes ses questions quand il aurait fini de l'ausculter. C'était assez adorable.

Attrapant deux menus, elle en tendit un à son monsieur Walter. Elle supposait que c'était là son nom de famille mais maintenant qu'elle y réfléchissait bien, cela pouvait-être son prénom. Le lui demander était peut-être un peu trop indiscret. Ouvrant sa carte, elle lut quelques noms de plats avant d'envisager que le moment était opportun.

La discussion s'était focalisée sur les prénoms à ce moment là et il n'avait pas hésité à lui demander son nom un peu plus tôt dans la librairie... //

- Dites-moi, monsieur Walter, ou devrais-je dire Walter tout simplement, vous avez une préférence pour votre plat ? Faites-vous plaisir, c'est moi qui vous l'offre.


// Retournant à sa lecture, Loreliese hésitait entre plusieurs plats, comme à son habitude, mais elle fut intriguée par une des nouveautés de la carte. Le couscous du magicien. Le nom était un peu trop touristique à son goût mais les odeurs qui flottaient dans l'air étaient délicieuses. Oui, elle allait tenter sa chance avec ce plat. //

[Elerinna Calaelen]

// Swaran ne connaissait ce lieu que de nom. Il faut dire que ses parents n'avaient pas eu pour habitude de l'emmener dans les restaurants et autres commerces de petits villages, et il avait gardé dans ses gênes cette manie de réserver des tables dans des grandes enseignes, le plus souvent moldues. Oui mais voilà, cette fois tout s'était fait très vite. Ne pouvant se résoudre à refuser un repas en compagnie plus qu'agréable, il se surprit finalement à apprécier le décor, un peu rudimentaire certes, mais qui donnait un charme champêtre au lieu.

Il ne manqua pas de remarquer le regard du patron de la taverne, et en déduisit sans peine que Loreliese devait être connue de la plupart des habitants de Pré-Au-Lard. Il l'imaginait comme étant l'adorable voisine polie, à la maison fleurie bien entretenue et au sourire communicatif. Peut-être idéalisait-il certains aspects de sa vie, mais pour ce qui est de son sourire, il en avait la preuve sous les yeux. //

- Il me semble que vous m'aviez demandé le nom de mon neveu. C'est Mathis. Ma sœur a fouillé des centaines de livres de prénom et elle a craqué. 'Don de dieu' excusez du peu. En tout en souriant, elle continua : Vous avez de la chance, vous l'auriez croisée la semaine dernière, elle vous aurait sauté dessus pour savoir votre prénom, sa signification et même si vous le trouviez correct ou merveilleux.

// Tout en saisissant la carte des plats qu'elle lui tendait, Swaran prit place à la table et afficha un petit rire aux paroles de sa jolie interlocutrice. Sa soeur devait être un sacré phénomène décidément. Il se surprit à réfléchir à la signification de son propre prénom.. Ce n'était très certainement pas "Don de dieu", ce devait être quelque chose de bien moins glorieux à son humble avis. Il se promit d'y réfléchir plus tard. Un de ses vieux bouquins enfouis au fond de sa bibliothèque devait bien traiter du sujet. //

- Dites-moi, monsieur Walter, ou devrais-je dire Walter tout simplement, vous avez une préférence pour votre plat ? Faites-vous plaisir, c'est moi qui vous l'offre.

- Oh non, bien sûr, quel impoli je fais ! Je ne me suis même pas présenté, dit-il, l'air confus. Je m'appelle Swaran, Walter est mon nom de famille. Le nom de mon père plus précisément, je fais partie de ces familles au nom à rallonge. Mais je vous épargne les détails qui vous feraient fuir à toutes jambes .. ajouta-t-il, non sans une pointe d'humour.

// La carte ! Il en avait presque oublié qu'il tenait le menu entre ses mains, et l'ouvrit directement à la page du plat principal. Quelque peu poussiéreux il affichait plusieurs plats dont certains à l'origine douteuse. D'autres avaient cependant l'air délicieux, si bien que Swaran ne serait jamais parvenu à se décider en si peu de temps. Après un coup d’œil rapide, il le referma aussitôt et le posa sur le bord de la table en s'exclamant : //

- Je prendrais la même chose que vous ! Avant d'ajouter à voix basse : A vrai dire, je ne suis jamais venu ici et vous me paraissez avoir bon goût, je vous fais confiance. C'est une grosse responsabilité, croyez-moi. Mes papilles gustatives vous en voudront encore longtemps si vous choisissez un gratin de courgettes dit-il en un petit rire.

[Cassiopee]

// Loreliese lisait encore une fois la carte. C'était quand même un comble, ils n'avaient fait aucun effort pour l'améliorer. Mais elle ne pouvait pas non plus crier au scandale, ils étaient bien les seuls qui daignaient encore la recevoir dans l'enceinte de leur établissement.

Il était vrai qu'ouvrir une pâtisserie illégale dans un petit village n'avait pas franchement mis un climat de franche camaraderie entre elle et ses collègues restaurateurs. Et sa peur panique de la magie n'avait pas non plus arrangé les affaires. //

- Oh non, bien sûr, quel impoli je fais ! Je ne me suis même pas présenté, Je m'appelle Swaran, Walter est mon nom de famille. Le nom de mon père plus précisément, je fais partie de ces familles au nom à rallonge. Mais je vous épargne les détails qui vous feraient fuir à toutes jambes ..

// Swaran... En plus, il avait un nom unique et absolument délicieux. Swaran. Cela sonnait vraiment, vraiment bien, à son oreille. Et elle était vraiment ridicule. Elle lutta contre un sourire qui voulait naître mais n'y arriva pas. Elle souriait, telle une adolescente.

Et elle avait amené un homme, qui devait être de la haute société vu ses dires sur les noms à rallonge, dans un troquet miteux à l'hygiène déplorable. Il était là très étonnant qu'il pense qu'il pouvait la faire fuir à toutes jambes. Elle allait y arriver bien avant. //

- Swaran. C'est adorable. Unique en son genre. Anne n'aurait fait qu'une bouchée de votre prénom !

// Il lisait la carte et la manière dont il le tenait doucement dans ses doigts lui firent regretter encore plus le choix de s'installer ici. Ils auraient pu rester au chemin de traverse... Ou autre part. Même un pique-nique en plein hiver aurait fait l'affaire...

Elle était vraiment une imbécile heureuse qui n'avait aucun sens de la drague. La dernière fois remontait à... Oulah, non, elle n'allait pas réfléchir à cela. C'était bien trop lointain et n'avait mené à rien de bon.

Swaran était autrement plus... adorable. Il avait un regard tellement doux. Malin. Espiègle en fait. Et il allait fuir. C'était presque inévitable. //

- Je prendrais la même chose que vous !

// Loreliese avait presque envie de lui conseiller de fuir. Mais d'un autre côté, s'il était de la bonne société, sortir avec une roturière dans un lieu aussi inhabituel, c’est qu'il avait le sens de l'aventure. Mais il reprit la parole, assez bas pour qu'elle doive s'avancer un peu vers lui. //

A vrai dire, je ne suis jamais venu ici et vous me paraissez avoir bon goût, je vous fais confiance. C'est une grosse responsabilité, croyez-moi. Mes papilles gustatives vous en voudront encore longtemps si vous choisissez un gratin de courgettes.

// La rouquine éclata de rire. Assez fort pour que les quelques clients présents se retournent vers elle d'un air étonné. Elle n'était pas vraiment connue pour être très spontanée ou détendue en public. //

- Oh, Swaran... Comment vous dire ça. Elle se mordilla la lèvre inférieure pour arrêter de sourire - ce qui n'eut aucun effet. N'ayez pas confiance en moi. Loin de là. Ma petite entreprise illégale m'a valut quelques inimitiés dans cette ville. Beaucoup en fait. Ce sont les seuls qui m'acceptent pour grignoter un bout. Avoua-t-elle toujours avec un amusement certain.

// Comment pouvait-elle lui dire que la seule chose qui serait sans risque ici serait de manger un fish and chips minute ? S'il craignait un simple gratin de courgettes... Il allait tomber mort à l'idée.

Elle posa sa main sur la sienne et frissonna à l'idée qu'elle était si entreprenante. //

- Vous êtes fichu. Le seul truc que je vous conseillerai alors, c'est un fish and chips. Vos papilles risquent de me haïr pour cinq ou six mille ans. Environ. Mais si vous survivez à l'affront, je vous promets de vous envoyer par hibou tous vos desserts favoris pendant un an. Dès que je retrouver une cuisine en état de marche en tout cas. Deal ?

[Elerinna Calaelen]

// Un rire à damner tous les saints. Un rire à faire oublier à Swaran son lamentable passé amoureux. Un rire à vous faire tourner la tête, encore et encore, et pour rien au monde il n'aurait voulu que cela cesse. Il voyait en elle ce mélange de maladresse subtile et cet air adorable qui la rendait si attachante et qui savait éveiller en lui des émotions endormies depuis bien longtemps. Il ne pu s'empêcher de sourire à son tour, et c'est très certainement cette bonne humeur communicative, ajouté à la liste des charmes de Loreliese, qui eut fini de le séduire irrémédiablement. //

- Oh, Swaran... Comment vous dire ça... N'ayez pas confiance en moi. Loin de là. Ma petite entreprise illégale m'a valut quelques inimitiés dans cette ville. Beaucoup en fait. Ce sont les seuls qui m'acceptent pour grignoter un bout dit-elle avant de poser sa main sur celle de l'homme.

// Agréablement surpris par le contact qui suivi, Swaran resta un instant muet, figé dans un sourire qui en devenait béas. Il sentit presque les poils de son bras se hérisser sous l'effet des picotements qui parcouraient sa peau. Cette sensation de douceur qui l'envahissait au toucher exquis de la main de Loreliese sur la sienne n'avait pas encore eu de précédent. Bien qu'il essayait de paraître de marbre, il ne pu se retenir de baisser le regard, en un rougissement timide. //

- Vous êtes fichu. Le seul truc que je vous conseillerai alors, c'est un fish and chips. Vos papilles risquent de me haïr pour cinq ou six mille ans. Environ. Mais si vous survivez à l'affront, je vous promets de vous envoyer par hibou tous vos desserts favoris pendant un an. Dès que je retrouver une cuisine en état de marche en tout cas. Deal ?

- Ça risque de vous coûter cher en tartes au citron meringuées, mais marché conclu ! Hésitant un instant, il continua : Mais je reste étonné de l'hostilité dont certains commerçants de la ville semblent avoir à votre égard. Comment peut-on ne pas apprécier une femme telle que vous Loreliese ?

// Apprécier, le mot était faible. A l'aise dans ses paroles, bien moins dans ses pensées, Swaran peinait à garder contenance et à organiser ses idées, si bien que les mots sortaient sans qu'il puisse parfois les retenir. Il fixait désormais les yeux de la jeune femme, comme pour attester de sa profonde sincérité, tout en sachant pertinemment que ce regard serait interrompu d'une minute à l'autre par le gérant mal-aimable qui viendrait prendre leur commande. Ses yeux parcouraient le doux visage de la jeune femme, s'arrêtant imperceptiblement au niveau de ses lèvres, pour remonter se plonger dans les siens. Court moment coupé du reste du monde, bien loin des rares clients du restaurant, bien loin du restaurant en lui-même, ils semblaient se partager cet instant sur leur nuage. //

- Vous voulez .. ? fit une voix grave dans son dos

Non sans déception, il coupa le contact visuel pour se tourner vers le perturbateur, qui ne faisait pourtant que son travail.
- Nous voulons .. Je ne sais pas. Qu'est-ce-que nous voulons, Loreliese ? demanda-t-il l'air rieur.

// Il semblait presque se moquer du serveur désagréable et n'en avait que faire. Campé sur sa position et bien décidé à prendre le même plat qu'elle, il lui jetait un regard interrogateur, se disant que même si la nourriture était avariée, poussiéreuse et immangeable, le repas serait tout de même une réussite. En la compagnie de Loreliese, tout semblait être une réussite. Il aurait voulu que ce moment passé avec elle dure des heures, et plus encore. //

[Cassiopee]

// Les yeux rieurs de son nouvel ami provoquèrent chez Loreliese un sourire qui fut accompagné par un rougissement. Même le serveur semblait épaté qu'elle se soit fait un ami. Ou alors il se moquait d'elle pour flirter un peu avec lui ? Indécise, elle retira sa main qui avait élu domicile sur celle de Swaran et qui, pour ne rien cacher, aurait pu y rester encore un peu. Elle avait un peu l'impression d'être un couard de ne pas oser s'affirmer et assumer aux yeux de tous son attrait...

Et puis, elle recroisa ce beau regard malicieux. //

- Nous voulons... nous voulons beaucoup de choses en fait.Après une hésitation, elle lui fit un sourire et commanda. Nous aimerions une pile de crêpes. Une belle grande pile de crêpes. Au moins... Dix bons centimètres. Pas des crêpes épaisses. Des fines. Qui fondent dans la bouche. Et tous les accompagnements possibles que vous ayez. Sucre blanc et cassonade, confitures en tout genre surtout celle à la mirabelle, caramel beurre salé aussi, sirop d'érable, bien évidemment. Et vous pouvez aussi mettre une salade de fruits frais. Et deux jus de fruits exotiques ! Ajouta-t-elle alors que le serveur peinait à prendre note. Craignant d'être impolie, elle conclut sa tirade par un doux et mélodieux : S'il vous plait.

// Ce n'était pas le genre de Loreliese de parler autant. Mais Swaran l'ignorait, ce qui était une bonne chose. Elle osait s'affranchir de ses peurs et assumait d'autant plus être une nouvelle Loreliese. Pas qu'elle allait commencer à aimer la magie et à lancer des sorts partout tout le temps, elle n'était pas à ce point-là transformée. Mais elle pouvait devenir un peu plus... frivole ! C'était même assez grisant de faire des choses inconnues.

Pour un peu, elle pourrait par exemple demander l'autorisation à son monsieur Walter si elle pouvait l'embrasser...

Rougissant devant la tournure de ses pensées, elle reprit a conversation quand le serveur repartit. //

- Votre question est assez peu pertinente. Il est certain que je ne veux pas vous avouer toutes mes petites imperfections. Vu ma maladresse légendaire, il est certain que vous le découvrirez bien trop tôt. Mais vous disiez donc tarte citron meringuée ? Intéressant. Plutôt citron jaune ou vert ? D'autres pâtisseries ?

[Elerinna Calaelen]

// Lorsque le contact entre leurs deux mains se rompit, Swaran ne pu réprimer une déception qu'il tachait de rendre imperceptible. La présence du serveur lui importait peu, il ne pouvait détacher son regard de Loreliese, et souriait plus encore lorsqu'elle énuméra le commande. Très peu concupiscent, Swaran n'en était pas moins un grand gourmand, bien qu'il s'évertuait à ne pas se l'avouer. //

- Nous voulons... nous voulons beaucoup de choses en fait. Nous aimerions une pile de crêpes. Une belle grande pile de crêpes. Au moins... Dix bons centimètres. Pas des crêpes épaisses. Des fines. Qui fondent dans la bouche. Et tous les accompagnements possibles que vous ayez. Sucre blanc et cassonade, confitures en tout genre surtout celle à la mirabelle, caramel beurre salé aussi, sirop d'érable, bien évidemment. Et vous pouvez aussi mettre une salade de fruits frais. Et deux jus de fruits exotiques ! Et après une courte pause qui eut le don de faire rire Swaran, elle ajouta un S'il vous plait des plus polis.

// Il s'agirait donc d'un festin, et ce n'était pas pour lui déplaire. Cela faisait très certainement une éternité qu'il n'avait pas savouré de crêpes, et malgré les soupirs lassés du serveur, Swaran était ravi que Loreliese ait ajouté autant de précisions : les crêpes fines étaient de loin les meilleures ! Repartant d'un pas nonchalant, commande en main, on l'entendit annoncer en cuisine d'une voix agacée : //

- Le p'tit couple de la table 9 veut des crêpes. Tiens avec tout ça ! Tendant certainement le papier de commande au cuisinier, on pouvait l'entendre revenir en râlant derrière le comptoir.

// Il avait parlé d'une façon si audible qu'il ne pouvait douter du fait que Loreliese ait également entendu, et la façon dont le serveur les avait appelé "petit couple" le fit rougir. Le bougre avait le culot d'interrompre leur conversation, et par dessus le marché de mettre Swaran légèrement mal à l'aise. Se surprenant dans des pensées malveillantes vis à vis du perturbateur, il fut soulagé que Loreliese reprenne le fil de leur conversation sans relever dans l'immédiat l'appellation du serveur. //

- Votre question est assez peu pertinente. Il est certain que je ne veux pas vous avouer toutes mes petites imperfections. Vu ma maladresse légendaire, il est certain que vous le découvrirez bien trop tôt. Mais vous disiez donc tarte citron meringuée ? Intéressant. Plutôt citron jaune ou vert ? D'autres pâtisseries ?

- Ce sont, je crois, vos imperfections qui vous rendent si attachante. Ayant encore une fois parlé plus vite que sa raison le lui aurait permis, il se reprit et continua d'un ton qui se voulait plus assuré. Quant aux desserts, on a passé mon enfance à me répéter sans cesse que la gourmandise était un vilain défaut, si bien que j'ai une expérience assez réduite en matière de pâtisseries. Je préfère le citron vert, mais je n'ai jamais eu l'occasion de goûter des meringues ou des muffins.. Ni même des tartes, vous y croyez ? A vrai dire, j'ai honte de dialoguer avec une pâtissière de renom telle que vous, mais de n'avoir jamais goûté de tartes. Tachant tout de même de ne pas se montrer totalement inculte en la matière, il ajouta : Mais j'aime beaucoup les croissants français !

// Si le sujet de conversation était bel et bien la cuisine, on virait en terrain inconnu pour Swaran. Il pouvait entretenir un dialogue sur La musique, aucun problème, la littérature, sans nul doute, l'art, la médecine, les voyages ou milles autres sujets sans le moindre gêne. Mais la cuisine, voilà bien un thème qu'il n'avait jamais potassé dans les livres, et très rarement pratiqué. Pourtant, cette conversation lui était étonnamment agréable, et ce très probablement grâce à ce qu'il nommera plus tard l'effet Loreliese. Quand tout d'un coup, tout vous parait plus facile et plus beau en la présence d'une personne en particulier. //

[Cassiopee]

// Loreliese essayait de se concentrer sur le doux visage de Swaran. Elle n'était que trop consciente des regards du personnel de la 'tête de sanglier'. Vu leurs têtes, il était certain qu'elle était en train de les abasourdir une bonne fois pour toute. Elle était enjouée et avec un homme. Si ça ne faisait pas la une de la feuille de choux qui se prétendait être le 'Journal de Pré-au-Lard', c'était un miracle.

Oubliant ses pensées, elle se concentra sur sa discussion en cours. //

- Ce sont, je crois, vos imperfections qui vous rendent si attachante.

// Il était inutile de dire qu'elle était en train de rougir comme une adolescente face à son premier crush. Mais elle put tenter de se remettre en l'écoutant. D'un air énamouré. Elle était vraiment irrécupérable. //

Quant aux desserts, on a passé mon enfance à me répéter sans cesse que la gourmandise était un vilain défaut, si bien que j'ai une expérience assez réduite en matière de pâtisseries. Je préfère le citron vert, mais je n'ai jamais eu l'occasion de goûter des meringues ou des muffins.. Ni même des tartes, vous y croyez ? A vrai dire, j'ai honte de dialoguer avec une pâtissière de renom telle que vous, mais de n'avoir jamais goûté de tartes.

// Jamais. Mangé. De. Tarte.

Jamais. Comme dans 'jamais, non jamais, jamais'.

Comment était-ce seulement possible ?! Et la gourmandise était le plus beau des défauts ! Il y avait là toute une éducation au gout à reprendre ! C'était... vital ! Essentiel pour le bon développement de... Non, elle s'emballait. Mais tout de même. C'était choquant pour elle d'entendre de telles choses.

Elle se fit la promesse de bien éduquer son adorable neveu et de l'avoir dans sa cuisine aussi souvent que possible. Elle allait le transformer en petit patissier en herbe. Mais d'abord, Loreliese décida de prendre en main le cas de Swaran Walter. //

Mais j'aime beaucoup les croissants français !

Ne vous inquiétez pas. Désormais, je ne laisserai personne vous conduire du côté salé. Avec moi, vous allez découvrir le sucré et l'acidulé sous toutes ses formes ! Je ne peux pas laisser un ami passer à côté du meilleur défaut du monde.

// Elle souriait désormais, sa gêne avait disparu aussi rapidement qu'elle était arrivée. //

- Mais en échange, j'aimerais que vous m'initiez à l'une de vos passions. Histoire que je ne passe pas pour une mégère qui vous oblige à découvrir le sucré. Ça donnera plus l'impression d'un échange courtois entre deux adultes consentants.

// Elle avait la drôle d'impression que ses paroles pouvaient avoir un double sens. De la taille d'un éléphant ce double sens. Un peu comme si elle avait transformé la gourmandise et la pâtisserie en 'je vous aimerais beaucoup dans mon lit'. Pas que l'idée ne l'avait pas effleurée. L'adolescente en elle craquait totalement pour Swaran et de fil en aiguille...

Mais elle venait de le rencontrer voyons ! Elle ne pouvait pas... Non.

Elle lui sourit. Bien qu'un peu crispé, elle avait un vrai sourire. Et elle espérait que le double sens lui passe largement au-dessus de la tête. //

- Voilà le dessert, les amoureux ! La suite arrive !

// Loreliese rêvait de se taper la tête contre le mur tellement elle était gênée. //

[Elerinna Calaelen]

// Tombant visiblement des nues en apprenant qu'il n'avait jamais goûté à une simple tarte, Loreliese garda dans ses yeux ce petit pétillement semblables aux étoiles, qui rendait Swaran d'autant plus honteux. Il avait avoué son ignorance face à une passionnée et se sentait comme un enfant à qui les rares souvenirs de pâtisserie laissait une saveur sucrée sur le bout de la langue. Fort heureusement elle ne se leva pas pour s'enfuir en courant face à celui qui était incapable de différencier un fondant au chocolat d'un moelleux au chocolat. Elle le rassura même, et proposa de l'initier aux charmes du sucré, ce qu'il ne manqua pas d'accepter d'un hochement de tête enthousiaste. //

Ne vous inquiétez pas. Désormais, je ne laisserai personne vous conduire du côté salé. Avec moi, vous allez découvrir le sucré et l'acidulé sous toutes ses formes ! Je ne peux pas laisser un ami passer à côté du meilleur défaut du monde. Et après que son rire cristallin ait une nouvelle fois embaumé le coeur de Swaran, elle continua : Mais en échange, j'aimerais que vous m'initiez à l'une de vos passions. Histoire que je ne passe pas pour une mégère qui vous oblige à découvrir le sucré. Ça donnera plus l'impression d'un échange courtois entre deux adultes consentants.

// L'expression de deux adultes consentants lui plaisait, et il dévorait Loreliese du regard sans répondre, réfléchissant à ce qu'il pourrait lui faire partager. La littérature apparaissait alors comme un passe-temps bien ennuyeux pour une jeune femme aussi pétillante, et il ne souhaitait pas s'étendre sur l'histoire des sortilèges ou sur la théorie philosophique d'écrivains moldus sur le hasard ou la relativité des choses, sujets qui la feraient cette fois fuir à toutes jambes, pour sur ! Si ce foutu serveur ne le faisait pas avant lui .. //

- Voilà le dessert, les amoureux ! La suite arrive !

- Hum .. dit-il en se raclant la gorge. Je vais prendre l'assiette, je vous remercie.

// Et tandis que le fauteur de troubles repartait l'air ravi de son intervention, Swaran partageait les rougissements de Loreliese. Il avait baissé le regard et tentait de masquer son embarras à coups de pleine bouchées de l'aliment non identifié qui décorait son assiette. A peine avait-il relevé la tête que leur deux sourires gênés se croisèrent et se transformèrent bientôt en un fou rire communicatif, qui se diffusa dans tous leur corps, leur donnant des crampes au ventre. Un rire en partie nerveux qui avait pourtant suffit à dissiper la gêne, et à leur faire partager un moment de complicité tandis que les rares clients qui peuplaient le restaurant les fixaient de leur regard d'adultes désapprobateurs. Ces gens là n'avaient-ils donc jamais connu l'amour ?

Et voilà que Swaran avait prononcé le mot. Intérieurement certes, mais il l'avait prononcé. L'amour. Comme un premier pas vers l'engrenage de non-retour. Comme une définition du sourire béat et de l'admiration qui l'habitaient. Il l'avait prononcé et s'en étonnait. Se pourrait-il que ce soit réellement ce dont il s'agit ? //

- Si votre offre tient toujours - même après cette intervention inopportune d'un serveur qui ne doit certainement pas beaucoup tenir à sa clientèle - je pourrai vous parler de musique. S'essuyant la bouche sur la serviette de tissu avec la plus grande élégance qui soit, il reprit : Je joue du piano et je suis ce que les gens appellent un mélomane, un rêveur. Mais je préfère prendre ça pour un compliment.

// En était-ce un ? Pas vraiment, quand on savait ce que sa rêverie et ses utopies l'avaient poussé à faire par le passé... Mais puisque son esprit lui permettait d'occulter ses douloureux souvenirs, ne serait-ce qu'un instant en compagnie de Loreliese, il saisissait cette chance et profitait de chaque moment comme d'un cadeau. //

[Cassiopee]

// Apprendre que Swaran jouait du piano eut un effet très particulier sur Loreliese. Elle était à la fois subjuguée par le fait qu'il était doté d'un talent pour la musique - chose dont elle était pour le moins dépourvue - mais elle était également subjuguée par les longs doigts de son vis-à-vis.

C'était stupide de se focaliser sur ce détail. Ou plutôt, cela ressemblait particulièrement à sa sœur. Anne lui avait un jour avoué qu'elle était tombée amoureuse de son mari en découvrant le charme de ses mains. Elle ne regardait pas les fesses... uniquement les mains. Lorelise avait trouvé cela un peu idiot mais désormais, elle voyait les choses d'un œil nouveau.

Un œil amoureux.

Swaran pouvait bien lui parler de tout ce qu'il voulait, au fond, elle pouvait se perdre totalement juste en l'écoutant. Pour un peu, il aurait pu lui dire qu'il voulait s'enfuir au loin avec elle... elle aurait sauté sans hésiter dans le premier train sans même se questionner un instant sur l'importance de prendre une valise ou de connaitre la destination. Elle pouvait le suivre... N'importe où.

Et cette révélation fut suffisante pour elle.

La plus jeune des demoiselles Laners avait envie de changement. Elle avait envie de prendre sa vie en main et d'arrêter de craindre le monde. Et avec un poète mélomane devant elle, musicien de surcroit... elle avait envie de croquer la vie à pleine dent. //

- Vous devez le prendre comme un compliment. N'arrêtez jamais de rêver. Vous devez me le promettre. Elle hésita un instant, puis, se disant qu'il serait bien idiot de ne pas tenter, elle se lança corps et âme. Elle remit sa main sur la sienne et lui annonça : Swaran, je devrais vous demander en mariage sur le champ, du moins, si j'avais une bague sous la main. Vous êtes... parfait à mes yeux. Et musicien en prime. Voilà des qualités essentielles pour un époux digne de ce nom.

// Loreliese était stupéfaite de sa propre audace. Une demande en mariage assez détournée que pour ne pas être prise au sérieux et se montrer ouvertement intéressée par le célibat d'un bel inconnu... Il devenait absolument certain que la nouvelle Loreliese était en train de naître. Ou d'éclore. Elle ne savait plus vraiment à quelle métaphore se vouer après une telle annonce.

Elle releva les yeux et se mordilla la lèvre. Il était vraiment parfait, adorable et sa main sous la sienne était... grisante. //