Toilettes de Mimi Geignarde

[Eona]

// La dernière semaine de congé d'Eona Loor s'écoulait trop rapidement pour le plus grand malheur de celle-ci. La jeune fille n'avait pas songé une seule seconde de pouvoir se lasser de dépouiller ces livres qu'elle appréciait tant. La bibliothèque étant son refuge, Eona y avait passé tout son temps libre depuis sa première année. Par conséquent, rare étaient ceux que la Bleu-et-bronze n'avait pas déjà consulté. L'ennui l'envahissait et une envie de se divertir en une quelconque façon, se répandait à travers son âme.
La jeune fille arpentait les corridors, à la recherche d'une occupation. C'est à ce moment qu'elle surprit - non, malgré elle - quelques bribes de paroles concernant les toilettes d'une certaine "Mimi Geignarde". Ce nom lui était devenu familier, grâce aux rumeur qui circulaient sur cet endroit sinistre, dépourvu d'hygiène et de chaleur humaine. Bien que ce lieu ne méritait pas d'être vraiment visité, une curiosité incontrôlable l'étreignit alors. Avide d'en connaître un peu plus sur ce lieu déserté par tous, Eona se dirigea vers ces fameux "toilettes".

Mimi Geignarde ayant assez mauvaise réputation, pour ses pleurnicheries et ses plaintes consécutives ; très peu d'élèves étaient désireux de lui adresser la parole pour peu d'être harcelé par son très mauvais caractère. Eona Loor incarnait la solitude même. La Serdaigle se frottait très peu à ses camarades et n'appréciant pas la compagnie de la foule qui lui avait développé une phobie, cet endroit désolé lui convenait parfaitement.

Arrivée à destination cette dernière perçut le bruit d'un léger couinement. Posant les pieds sur le carrelage humidifié par le flot incessant du robinet, une jeune fille à la chevelure bleutée se tenait devant un miroir brisé, fixant son visage et se recoiffant d'un geste nonchalant sans vraiment lui prêter attention. Ce comportement lui parut bien étrange. Qui souhaiterai s'arranger dans des toilettes aussi délabrés ? Les miroirs ne manquaient pas à Poudlard... Après tout, cela ne concernait pas Eona. Et la jeune fille en vint à ses propres préoccupations, bien qu'elle soit embêtée de la présence de cette inconnue. Elle-même ne savait que faire, il était bien vrai que sa prétendue visite n'avait pour but et bien... aucun but. À présent elle hésitait entre détaler d'ici à vitesse en V , ou de faire connaissance avec une élève. Des idées en l'occurrence peu flatteuses. Mais Eona Loor avait tout de même penché pour la deuxième option, même si cette dernière ne savait comment l'aborder. Prise d'une mélancolie soudaine, elle saisit la troisième option "improviste" pour viser le naturel. Décidée à aller de l'avant, elle rejoignit le lavabo en piteux état prudemment, afin de ne pas se vautrer au sol. Son reflet brillait de connaissances et de savoir. D'un passé difficile et heureux. Ses cheveux ébènes l'entourait d'une cascade s'étendant vers le milieu du dos, et ses yeux éclataient d'un vert émeraude. À l'instant, la bleu-et-bronze s'attarda vers l'ombre de la taille d'Iniga. Certaine d'avoir croisée un elfe de maison, elle songea que celui-ci appartenait sûrement à la propriétaire que voici. L'interrogeant du regard, la fille aux cheveux bleus feignit de ne pas s'en apercevoir. C'est alors qu'Eona Loor l'aperçut, d'un air enthousiaste et craintif à la fois. Doucement la jeune fille s'en approcha et s'accroupit pour mieux distinguer la petite créature. Pivotant vers l'inconnue, elle lâcha par réflexe : //

- C'est ton elfe, n'est-ce pas ?

// Sursautant sur l'effet de la surprise, elle se redressa pour tendre l'oreille à la quelconque chose qu'Eona avait perçu. //

[Ryo]

// Ryô suivait depuis le début d'année les cours de Poudlard, comme n'importe quel élève normal. Si au début il avait un peu de mal à parler couramment l'anglais d'une façon naturelle, voilà quelques mois que ce n'était plus du tout le cas, qu'il la parlait sans plus aucune hésitation, bien qu'ayant toujours gardé malgré-lui son accent d'origine.

Il y avait toujours toutefois quelques expressions ou mots plus techniques qui ne passaient pas, mais ça, logique. Puis il y avait eu du mieux. Il avait pu avoir miraculeusement un contact d'un membre de sa famille alors qu'il la pensait morte. Ensuite, une nouvelle connaissance, Lucy, de la maison de Serdaigle, une jeune fille qu'il trouvait fort sympathique, à qui il avait rendu le dernier livre qu'elle lui avait prêté. Ryô avait beau avoir ses défauts, il restait toujours quelqu'un d'honnête et de respectueux envers les choses qu'on lui prêtait. En revanche, au niveau des personnes, c'était une tête brûlée qui ne respectait que ceux qui le méritaient.

Bref, aujourd'hui était une journée tout à fait banale. Il s'était simplement mis dans un coin pour réviser une liste de sort de métamorphose, seul, sans rien demander à personne, en prévision d'un test de leur professeur au prochain cours. Jusque-là, tout se passait NORMALEMENT. Sauf qu'au bout de longues minutes, Ryô sursauta carrément, faisant presque un large bon en lâchant un cri de surprise, manquant tout juste de tomber de sa chaise. En revanche, il fit bien tomber sa liste sur le sol, la ramassant, revenant sur la table, et râler : //

- Non, mais ça va pas de surprendre les gens comme ça ?!

// Une jeune fille fantôme se trouvait devant lui, coudes appuyés sur la table, le fixant d'un air qui le gêna pas mal, réservé comme il était. Ensuite, même s'il avait perdu la mémoire et tous les souvenirs reliés au monde de la sorcellerie, voilà plusieurs mois qu'il était ici, donc des fantômes, il en avait vu, au point de finir par s'habituer à leur présence, en tout cas suffisamment pour ne pas être surpris d'en apercevoir un. Elle fit d'ailleurs la moue, lui envoyant : //

- Oh, le garçon est de mauvais poil ?

- Va jouer ailleurs, j'ai pas de temps à perdre avec toi, grommela Ryô en récupérant sa liste et commençant à se relever afin de se trouver un endroit plus calme.

// Parole que la petite fantômette prit très mal, l'accusant d'être "méchant", etc etc, ce qui fit lever les yeux au ciel à Ryô qui trouvait ce genre de situation aberrante, enfin debout, jetant son sac par-dessus son épaule, sauf qu'il fut surpris par comme une sorte de douche glaciale, à cause du fantôme qui li traversait le corps. //

- Mais eeeeeeh, ça ne va pas, la tête ? Mais...EH, rends-moi ça, j'en ai besoin pour demain !

// La fantôme lui tira la langue, tenant sa liste avec un air victorieux, en lui disant que s'il la voulait, il n'avait qu'à aller la chercher. //

- Rends-moi ça.

- Non, je vais plutôt noyer le parchemin du garçon méchant, ça lui apprendra !

- RENDS-MOI ÇA TOUT DE SUITE ! fit-il, essayant de l'attraper, mais essayez d'attraper un fantôme...

// Fantôme qui s'échappa avec un cri se mélangeant entre rire sadique de sale peste et pleur de caprice. Bref, assez spécial, en hurlant qu'il était en train de l'agresser. Sauf que bon. Qu'est-ce que Ryô pourrait bien lui faire, franchement, même s'il le voulait ? Bref, une belle course-poursuite s'engagea dans les couloirs de l'école, surprenant tout le monde, d'autres pas, habitué aux scènes de Ryô qui ne passaient pas souvent inaperçues à son grand damn. Fallait dire qu'il n'avait pas trop de chance, là.

Il voulut lui lancer un sort pour la transformer temporairement, justement, afin de récupérer son document, mais il ne réussit qu'à faire tomber un tableau qui se mit à râler. Bref, Ryô prévoyait dans son plan d'échapper au concierge à la suite de cet incident, parce qu'il se voyait encore bon pour une énième retenue. Il finit par arriver à l'étage correspondant, le fantôme pénétrant à travers deux grands portes. Que Ryô ouvrit avec violence, donc avec pas mal de bruit. Cherchant le fantôme du regard. Des toilettes désaffectées...ben voyons ! Quoique...ça signifiait que la fantômette était sérieuse, là. D'ailleurs, la voilà qui flottait par-dessus une cabine, le parchemin de Ryô à la main, prenant un air genre machiavélique, lui envoyant, telle une enfant gâtée, voix mielleuse en prime : //

- Incline-toi à genoux devant moi et implore mon pardon, et peut-être que je te rendrais tes notes !

// Ryô étant très expressif, son visage se crispa. Il fit d'ailleurs une drôle de tête. Un mélange entre une personne en train de se faire étrangler sur place par une corde invisible avec un air de celui qui va péter un câble en cet instant précis, genre l'expression qui signifiait très clairement un "Je vais la tueeeeeeer". Ce qui faisait un drôle d'effet. Si bien qu'il ne s'était pas encore trop aperçu des deux filles qui étaient là. Parce que réactif, il réagit de suite, et pas forcément très discrètement : //

- Saleté, tu as de la chance d'être morte ou je t'aurai ETRIPEE ! Rends-moi ça tout de suite !

// Et de partir à sa poursuite. Mais Ryô était surentraîné depuis enfant. Aussi était-il très souple et agile. Alors il ne lui fallut qu'une seconde pour rejoindre l'autre cabine pour tenter de rebondir après pour avoir son parchemin. Pendant que la fantôme hurlait genre de terreur en prenant la fuite dans toutes les toilettes. //

[Isuki]

// Les bruits de pas qu'Isuki avait entendus s'étaient intensifiés, et ne tardèrent pas à en révéler l'auteur : une élève de Poudlard, dont le visage lui rappelait vaguement quelque chose - sans doute avait-elle dû la croiser dans les couloirs. C'était une jeune fille à la silhouette fine, plutôt grande - du moins, et au grand regret de la Poufsouffle, bien plus grande qu'elle-même. Des cheveux noirs de jais encadraient son visage, composé, entre autre, de grands yeux verts. La fille Hadley sentit peser sur elle le poids du regard de la nouvelle venue, alors que cette dernière s'approchait, mais fit mine de ne pas s'en apercevoir, tandis qu'elle continuait à se regarder dans le miroir. Elle l'entendit se placer devant un lavabo voisin, puis s'accroupir. Une moue d'exaspération mêlée d'inquiétude vint alors brièvement s'afficher sur son visage ; cela ne pouvait tout de même pas être encore son elfe Milude, qui venait tout gâcher alors qu'elle essayait de faire "celle-qui-n'a-rien-vu-rien-entendu" ?

Ses soupçons ne tardèrent pas à se révéler fondés, lorsque l'autre élève lui adressa la parole : //

- C'est ton elfe, n'est-ce pas ?

// Sans précipitation, la Jaune et Noir se retourna pour se positionner face à son interlocutrice. Cette fichue Milude... Pourquoi s'était-elle pointée ? Avait-elle eu le temps de finir de ranger son matériel ? Elles échangèrent un bref regard, à la fois interrogateur et menaçant pour Isuki, tandis que l'elfe s'empressait de baisser les yeux. Elle aurait bien eu envie de lui parler en tête-à-tête, histoire de savoir ce que Milude avait fait et faisait... Mais en l’occurrence, elles avaient de la compagnie. Ainsi la fille aux cheveux bleus adopta-t-elle un visage impassible, avant de s'exprimer d'une voix neutre, ou légèrement hautaine, peut-être : //

- Oui, en eff...

// Elle s'interrompit. Des bruits de pas, précipités cette fois-ci, suivis de hurlements venaient de se faire entendre... et ceux-ci se dirigeaient, une fois de plus, vers les Toilettes de Mimi Geignarde ! Elle qui pensait avoir choisi un endroit désert et tranquille, c'était raté...

S'ensuivit l'apparition d'un fantôme - Mimi Geignarde n'était donc pas qu'une légende ! - et d'un jeune homme, d'origine asiatique, plutôt mince et grand, arrivant à toute allure ; il ne semblait même pas avoir aperçu leur présence. La Poufsouffle fronça les sourcils, plutôt déconcertée. Apparemment, la fantôme avait volé quelque chose appartenant à l'autre élève ; elle semblait beaucoup s'amuser, pour quelqu'un qui avait la réputation de pleurnicher tout le temps, pensa Isuki. //

- Incline-toi à genoux devant moi et implore mon pardon, et peut-être que je te rendrais tes notes !

- Saleté, tu as de la chance d'être morte ou je t'aurai ETRIPEE ! Rends-moi ça tout de suite !

// Mimi se plaça au-dessus d'une cabine, les feuilles du jeune homme à la main, le narguant d'un air goguenard. A la grande horreur de la fille Hadley, la victime de la fantôme s'élança à sa poursuite et s'engouffra dans la cabine, partant à la poursuite de Mimi Geignarde. Seulement, la cabine concernée était celle où Isuki avait posé ses affaires... et son elfe n'avait pas eu le temps de tout ranger. //

SBLAM !

// Les affaires qui restaient dans la cabine tombèrent dans un grand fracas - un mélange de chute, de verre brisé... Isuki s'y précipita, inquiète. Elle fusilla son esclave du regard, regard qui signifiait un "mais-pourquoi-n'as-tu-pas-tout-rangé-au-lieu-de-sortir" ; et déjà l'elfe se punissait en frappant sa tête contre le carrelage, même si sa maîtresse était bien trop occupée à examiner son précieux livre pour lui faire attention. En effet, cette dernière avait ramassé son bien et l'examinait, l'époussetant avec précaution. Puis elle se tourna vers le Gryffondor. //

- Put*in, jura-t-elle, je te jure que si tu as abîmé ce chef-d'œuvre...

// Elle ne finit pas sa phrase. Elle venait en effet de remarquer qu'une fiole s'était brisée, et que son contenu coulait vers son interlocuteur... //

- AAAH, RECULE ! C'EST DU VENIN !

// Elle-même fit un bond en arrière, en espérant que l'autre aurait la présence d'esprit de faire de même. La Jaune et Noir pensait déjà à ce qui l'attendait si l'on découvrait qu'elle détenait du Venin d'Acromantula, à Poudlard... Il fallait vraiment espérer que l'autre ne soit pas blessé, dans son intérêt comme dans le sien, et à ce que les deux - trois, si on comptait Mimi Geignarde - témoins se taisent. En parlant de l'autre fille... Isuki lui jeta rapidement un regard en se mordillant la lèvre inférieure, tandis qu'elle attendait de voir sa réaction. //

[Eona]

- Incline-toi à genoux devant moi et implore mon pardon, et peut-être que je te rendrais tes notes !

// Un fracas et des pas précipités avaient suffi à mettre la discorde dans cette pièce. Un jeune homme à taille plus modeste qu'Eona, poursuivait un fantôme tout en vociférant des menaces : //

- Saleté, tu as de la chance d'être morte ou je t'aurai ETRIPEE ! Rends-moi ça tout de suite !

// Le fantôme prenait un malin plaisir à faire chanter le jeune arrivant. S'engouffrant dans une cabine, ce dernier fit de même. Désorientée par tout ce chahut, Eona recula instinctivement, jetant un coup d'oeil vers sa camarade. La mine horrifiée, la jeune fille ne bougeait plus d'un millimètre. Inquiétée par ce comportement, Eona fut interrompue par un tapage assourdissant. Un mélange de verres brisées, d'intonations étranges vinrent percuter les oreilles de la Bleu-et-bronze. C'est contrariée, que la fille à la chevelure bleue dressa un dernier regard à son elfe de maison, invectivant le jeune homme de termes hautains et injurieux.

C'est alors qu'un liquide d'une couleur suspecte s'étendit sur tout le long du carrelage plein de fêlures en direction du Gryffondor. //

- AAAH, RECULE ! C'EST DU VENIN !

// Ce simple avertissement frappa la sixième d'année de pleins fouets, et par simple réflexe Eona s'écarta de quelques mètres avec rapidité et souplesse. La jeune fille chercha du regard l'élève à la chevelure bleutée - qui deviendra bientôt son surnom - qui l'observait. Son expression semblait paniquée et anxieuse. Se sentait-elle coupable ? Est-ce la fille aux cheveux bleus qui avait eut la saugrenue idée de concocter pareille potion ? Est-ce la raison de sa cachette délibérée à l'un des endroits les moins fréquentés de Poudlard ? Eona n'en doutait pas le moins du monde, mais cela l'importait guère. Cette manie - que la majorité des gens possédaient - de faire preuve de jugement à l'égard d'un individu quelque qu'il soit ; insupportait la Serdaigle. Au point d'en devenir froide et sadique envers cette personne, si telle chose advenait.

Se tirant de sa rêverie, elle vit le jeune homme qui avait - à moins que cela s'agisse du fantôme - produit l'accident et le désarroi de tous. Il sortit de la cabine précautionneusement, sans toutefois glisser un pied vers ce poison. Comment une jeune fille à l'âge de 15 ans et des poussières - du moins sembler juger Eona - puisse être capable de produire une telle boisson ? Celle-ci songea à un simple achat dans un commerce curieux - pour avoir accepter une mineure s'emparer de ce produit - ou alors la fille à la chevelure bleutée était extrêmement douée pour ce genre de pratique. Ce qui était loin d'arriver à la Bleu-et-bronze. Décidément, Eona était de nature bien trop curieuse. Même si en tant qu'élève plus âgée, elle était en droit de se poser certaines questions sur une potion qui n'avait nullement le droit de s'introduire dans l'enceinte du château.

Comment pouvait-elle parler de rôle, alors qu'elle-même défiait le règlement sans vergogne ? Eona aimait cacher ses petits secrets sans en faire profiter les autres ; ses escapades en pleine nuit, ses sorties en vêtements civils, ses emprunts non-rendus, ses heures de cours de potions esquivées... et encore la liste était longue. Même pour enfreint mineur, ces petites règles non respectées s'accumulaient et elle-même était passible d'heures de colles et de punitions. Ses rôles, elle préférait les ignorer. Prendre des responsabilités, se charger d'une mission ; aucunement pour Eona ! La jeune fille n'était pas faite pour cela. //

- Comment peut-on faire disparaître ce venin ? Si je l'éponge je serai en contact avec le liquide ou pas ; et dans ce cas serait-ce dangereux ? Je ne sais pas vraiment quel genre de mal il opère. Désolée, mais les potions n'ont jamais été mon point fort...

// Eona s'adressait directement à l'élève aux cheveux bleus, celle-ci avait l'air de s'y connaître en la matière. Son instinct lui soufflait qu'elle serait capable de lui répondre. //

[Ryo]

// Sur le coup, il ne vit pas le chaudron. Forcément. Pendant que l'autre fantôme s'esclaffait. Entendant l'invective, Ryô agit par réflexe. Il ne pouvait pas vraiment reculer. Alors rapidement avec sa baguette, il envoya : //

- Wingardium Leviosa !

// Sur le liquide, qui se détacha du sol, mais au moins, il avait évité d'y mettre un pied sans le vouloir, le coeur un peu battant sur le coup, ne s'attendant pas à ce genre de chose. Heureusement qu'il avait pu développer de très bons réflexes à force de pratiquer les arts martiaux depuis enfant ! La fantômette lâcha le parchemin, évidemment vers la boule de venin liquide en l'air, avant de disparaître. //

- Tssk, accio

// Ça, au moins pour ne pas risquer de toucher la chose, tout en s'éloignant de celle-ci. //

- Franchement, qui a idée de travailler du venin ici ? Tu veux empoisonner quelqu'un qui t'a vexé ? Tu perds ton temps pour ça. Enfin, ce n'est pas mon problème.

// Pourquoi s'en mêlerait-il, sincèrement ? Il n'y trouvait aucun intérêt. Si la jeune fille était en train de malmener quelqu'un, là oui, Ryô aurait réagi, mais là... bon. L'autre fille se demanda comment s'en débarrasser. Ce que Ryô trouvait être une bonne idée, mais bon. Est-ce que la concocteuse serait d'accord ? A voir. //

- Mh...si on vire ce truc dehors, on risque de te faire dénoncer sans le vouloir, et ce n'est pas trop le but. Y'a moyen de le transformer en un liquide...pas empoisonné ?

[Isuki]

// Isuki avait eu une belle frayeur ! Néanmoins, elle n'en montra rien et afficha une mine aussi impassible que possible ; son regard était toutefois dirigé vers le sol, et elle fixait obstinément ses pieds, mal à l'aise. L'incident, s'il avait mal tourné, aurait pu s'avérer mortel, et malgré son indifférence face aux inconnus ici présents, elle en éprouvait une certaine honte et de la culpabilité. D'un autre côté, lorsqu'elle avait choisi d'amener son matériel et ses ingrédients dans les toilettes infectes de Mimi Geignarde, elle était loin de s'imaginer qu'elle aurait eu de la compagnie en pareil lieu, et encore moins que les évènements auraient pris une telle tournure... Enfin, alors que la Poufsouffle était plongée dans ses pensées, l'autre fille, ainsi que le jeune homme, se décidèrent à parler : //

- Comment peut-on faire disparaître ce venin ? Si je l'éponge je serai en contact avec le liquide ou pas ; et dans ce cas serait-ce dangereux ? Je ne sais pas vraiment quel genre de mal il opère. Désolée, mais les potions n'ont jamais été mon point fort...

- Mh...si on vire ce truc dehors, on risque de te faire dénoncer sans le vouloir, et ce n'est pas trop le but. Y'a moyen de le transformer en un liquide...pas empoisonné ?

- Oh, comme tout liquide, un sortilège simple de nettoyage suffira - Milude, vas-y. C'est du venin d'Acromantula, un venin mortel... Il vaut mieux le manier avec précaution, comme l'on peut s'en douter. Je n'en ai jamais vu les effets, mais parait-il, lorsqu'on entre en contact avec, il brûle la peau à l'endroit touché et empoisonne le sang. Ceci dit, l'empoisonnement met des heures avant de tuer, donc j'imagine qu'on aurait eu le temps de nous administrer l'antidote à l'infirmerie si l'un de nous était touché ; mais sans doute est-ce douloureux, et... de plus - en effet -, je n'aimerais pas vraiment que des gens soient au courant que je possède pareille chose à Poudlard... si vous pouviez taire l'affaire.

// Il n'était certes pas dans les habitudes de la Jaune et Noir de s'exprimer autant, de manière aimable, qui plus est ; mais se mettre à dos les deux autres élèves aurait été une mauvaise idée, étant donné les informations pour le moins compromettantes qu'ils avaient la concernant. A ce propos, Isuki était intérieurement ravie de constater qu'ils n'avaient apparemment aucun désir de la dénoncer - bien qu'ils ne lui aient pas encore répondu. Elle leur en était d'ailleurs reconnaissante ; elle aurait eu bien des soucis avec ses professeurs s'ils étaient au courant, et elle aimait les potions à tel point qu'elle n'aurait pas supporté de ne plus pouvoir en concocter lorsqu'elle en avait envie, à Poudlard.

Elle surveilla du coin de l'oeil son elfe qui s'affairait à la tâche qu'elle lui avait assignée, tout en songeant que, si cette dernière n'était même pas capable d'effectuer ce simple sortilège de ménage correctement, elle n'aurait plus qu'à la renvoyer... A plusieurs reprises, la créature s'était révélée gênante, et cela commençait à agacer sérieusement sa maîtresse.

Il lui semblait important de justifier une dernière chose, histoire que les autres n'aillent pas s'imaginer que ce qu'elle faisait était totalement interdit et dangereux... Même s'il était vrai qu'utiliser des substances telles que du venin correspondait assez bien à cette définition. //

- Ah et, j'imagine que je vous dois quelques explications... J'ai pour habitude de préparer des potions dans mon temps libre... Elles ne sont pas réellement dangereuses, mais celle-ci nécessitait quelques gouttes de venin d'Acromantula ; désolée de l'incident occasionné.

[Eona]

- Oh, comme tout liquide, un sortilège simple de nettoyage suffira - Milude, vas-y. C'est du venin d'Acromantula, un venin mortel... Il vaut mieux le manier avec précaution, comme l'on peut s'en douter. Je n'en ai jamais vu les effets, mais parait-il, lorsqu'on entre en contact avec, il brûle la peau à l'endroit touché et empoisonne le sang. Ceci dit, l'empoisonnement met des heures avant de tuer, donc j'imagine qu'on aurait eu le temps de nous administrer l'antidote à l'infirmerie si l'un de nous était touché ; mais sans doute est-ce douloureux, et... de plus - en effet -, je n'aimerais pas vraiment que des gens soient au courant que je possède pareille chose à Poudlard... si vous pouviez taire l'affaire.


Ah et, j'imagine que je vous dois quelques explications... J'ai pour habitude de préparer des potions dans mon temps libre... Elles ne sont pas réellement dangereuses, mais celle-ci nécessitait quelques gouttes de venin d'Acromantula ; désolée de l'incident occasionné.

//Ce fut la plus longue tirade qu'elle n'eut jamais entendu. Du moins, de la part d'un élève. Quoi qu'il en soit cette affaire ne la concernait point. Mieux vallait s'eclipser d'ici. Elle, qui souhaitait s'isoler tranquillement ou comme par miracle découvrir un passage secret. Eh bien ce fut bel et bien raté. Mais peut-être était-ce l'occasion de se faire des amis ? L'idée était tentante, mais sa timidité l'emporta.

Pivotant sur elle-même, elle fit mine de leur adresser un sourire en guise d'excuse mais ce fut vain. Ce rictus ressemblait plus à une horrible grimace. Légèrement crispée, la Bleu-et-Bronze tourna les talons et d'une petite voix lâcha ://

- Au plaisir de vous revoir ! Et bon courage pour la suite !

//Il est vrai que ce comportement pourrait paraître lâche, de les planter de la sorte. Mais Eona ne voulait pas être impliquée dans cette histoire. La jeune fille essayait de se persuader qu'elle avait raison d'agir ainsi, tout en se sauvant.//

[Désolée pour le retard !]

[Elahis-Lou]

// Elahis ne lâcha pas Isadora durant tout le trajet. Si elles se séparaient, le concierge risquait de rappliquer aussitôt, et là, bonjour les ennuis. Elle ne réfléchit pas à la direction qu'elle prenait, son seul but étant de s'éloigner du concierge, mais tout en courant, elle se mit à penser. Elle avait cherché les ennuis. Encore une fois. S'introduire dans le bureau, parler avec la "criminelle", et s'enfuir au nez et à la barbe de celui-ci, après avoir failli lui lancer un sort d'oubli. C'était bien elle, ça. Elle n'avait jamais résisté à ça, et elle n'avait pas changé. Mais il était trop tard, ce qui était fait était fait.

Au bout de dix minutes, elle s'arrêta devant une porte. Par chance, celle-ci était ouverte, et elle s'y engouffra en entraînant la serdaigloise à sa suite, sans même prendre le temps de regarder dans quelle salle elles se trouvaient.

Elle reprit son souffle et se redressa. La pièce était assez grande. Les murs étaient longés par de petites cabines avec des portes en bois, et au centre trônait une série de lavabos. Elle identifia la pièce comme étant des toilettes. Elle se figea soudain en réalisant que ce n'étaient pas n'importe quelles toilettes. Elle avala sa salive et avança de quelques pas sur le sol humide. L'endroit avait l'air désert, et elle se tourna vers sa camarade. //

- Je crois que je nous ai entraînée dans les toilettes de... Mimi Geignarde.

// Elle espérait vivement que le fantôme se trouvait ailleurs, cette fois-ci. Sinon, elles passeraient un mauvais quart d'heure quoi qu'elles fassent : si elles sortaient, le concierge ne les raterait pas cette fois-ci et si elle restaient... eh bien, elle ne préférait pas imaginer. //

[Isara]

// Isadora était encore en train de se demander si le sortilège d'oublie n'était pas un peu "extrême" comme technique quand elle sentit sa camarade l'attrapait par le poignée et la tirait à travers tout le château. Lahis s'arrêta devant une porte qu'elle poussa et elles s'y engouffrèrent.

La serdaigloise commença par reprendre son souffle, avant de regarder ou elles étaient. Elles se trouvaient dans des toilettes et vu l'aspect, elle avait bien peur de reconnaître lesquelles. Le sol humide et la présence, enfin plutôt l'absence de personne était inquiétante. //

- Je crois que je nous ai entraînée dans les toilettes de... Mimi Geignarde.

// Zut, sa camarade venait de confirmer ses craintes. Elle ne savait plus trop des deux maux, lequel était le pire. Enfin, si elle retournait maintenant dans le bureau du concierge, il ajouterait délit de fuite à sa liste de "crime". //

- C'est bien ce que je craignais... Et je ne crois pas que l'on puisse ressortir de suite. On a plus qu'à espérer qu'"elle" soit ailleurs !

// Par "elle", la Bleue-et-Bronze faisait bien évidemment référence au fantôme qui hantait ses lieux depuis de longues années. La très célèbre Mimi Geignarde, Isa ne connaissait même pas son vrai nom. Elle croisa fort les doigts et souhaita que l'esprit soit ailleurs dans le château. Enfin avec sa chance légendaire, il y avait peu de chance qu'elle soit exaucée. //

[Elahis-Lou]

// Elahis frissonna. Les toilettes n'étaient pas vraiment chauffées, et cela se sentait. Isadora n'était pas très à l'aise non plus, mais elle lui fit judicieusement remarquer qu'elles ne pouvaient pas vraiment sortir maintenant. Elles devaient donc attendre encore dans cet endroit humide. Elle se félicita d'avoir ordonné à Lost d'aller dans le parc. En effet, il y serait mieux et le concierge ne le retrouverait pas de si tôt. Elle n'avait donc pas de soucis à se faire de ce côté-là.

Elle se tourna à nouveau vers la Bleue-et-Bronze qui l'accompagnait, ou plutôt qu'elle avait entraînée ici. Bon, le lieu n'était peut-être pas très bien choisi, mais au moins leur sécurité était relative. Et même très relative. Elle se dirigea vers les lavabos. Elle avait soif et ne tenait pas en place. Au moment où elle ouvrait le robinet, ce qui en sortit projeta des éclaboussures partout, trempant Elahis de la tête aux pieds d'eau glacée. Elle se frotta les yeux, hébétée. Grelottante, elle se tourna vers Isadora en espérant qu'elle n'était pas trempée elle aussi, mais n'en eut pas vraiment le temps, car il s'avéra que ce qui était sorti du robinet était justement... Mimi Geignarde. Elle se maudit intérieurement de les avoir entraînées ici mais ne pipa mot.

Le fantôme virevoltait dans la pièce en poussant des lamentations déchirantes, montant plus haut dans les aigus qu'une chanteuse d'opéra. Elle mit ses mains sur ses oreilles et interrogea sa compagne du regard, espérant qu'elle trouverait une idée pour se sortir de là. //