Editorialiste
Messages : 5909
Guilde : Les Marchombres
Maison : Serdaigle
Poudlard : 6e année |
Date du message: Dim. 09 Nov 2014, 02:17
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Youplaboum tralalère, voici venu le temps des résultaaats !
Sans plus attendre, le podium !
En première place, nous acclamons Canard laqué Peregrin, qui remporte 3 citrouilles et 15 PdM !
Sur la deuxième marche, nous trouvons Chantilly Elerinna Calaelen, qui gagne 2 citrouilles et 10 PdM !
La troisième place revient à Poisson pané Versipellis, qui reçoit 1 citrouille et 5 PdM.
Nous saluons également les participations de Banane flambée Isara et Citrouille Mira !
Les récompenses seront distribuées prochainement
Au sujet des bonus, nous avons eu des explications assez drôle, merci ! Isa a battu tous les records en associant deux mots aux bonnes personnes mais les autres (excepté Versi qui ne pouvait malheureusement pas participer) en ont tous trouvés un, bravo ! Pour information, il n'y avait absolument pas d'explication métaphysique sur notre personnalité à trouver (aa)
Spoiler : | Le beau, le grand, le magnifique Lunilo a choisi le mot soupeser.
Nelyss vous a proposé le mot carpaccio car elle préférait que Yoshee soit mangé ainsi, plutôt qu'en tartare. Yoshee a choisi le mot endogène (et nous a avoué qu'il était une fille en lisant une certaine explication). Cassiopée a imposé ballet et Versipellis lapis-lazuli. Quant à Selly, elle a demandé le mot funambule. |
Parce que nous avons eu l'honneur de lire ces textes en exclusivité, ce serait un crime de les garder pour nous ! Voici donc les participations, telles qu'elles ont été appréciées par nous, accompagnées de la note obtenue, régalez-vous :
Spoiler : | Citation de Canard laqué - note de 16.39 : |
Les élèves de troisième année se pressaient à la sortie du château, en pleine nuit. Il n'était pas rare que quelques étudiants téméraires s'y aventuraient parfois malgré les interdits, mais il y avait ce jour là que quelque chose clochait : non seulement on ne leur avait pas interdit de sortir, mais en plus on les y avait obligé ! Ils devaient se rendre au cours de botanique.
Les plus surexcités étaient déjà presque arrivés, guidés par le sort lumos au bout de leurs baguettes. Plusieurs Serpentard s'amusaient à faire peur aux plus timides en se cachant dans quelques fourrés mal éclairés, et à l'arrière, un jeune Poufsouffle se plaignait :
- J'ai mal au ventre, pleurnichait-il les deux mains autour de la panse.
- C'est pas étonnant, désapprouva une jeune fille de sa maison. Je t'avais prévenu, les elfes de la cuisine sont bien gentils, mais tu n'aurais jamais dû avaler autant de carpaccio !
- Mais j'adore ça, moi ! gémit le jeune garçon.
Arrivés aux serres, les élèves hésitèrent quelques instants : le professeur n'était visiblement pas encore arrivé, et dans le noir, les ombres des végétaux et les bruits de la Forêt Interdite semblaient vouloir prendre les apparences les plus terrifiantes que jamais. Pour se rassurer et se réchauffer dans ce froid en cette fin du mois d'oct... WAIT WHAT ?! Un trente-et-un octobre ? À minuit ? Un cours de botanique ? Dans quelle serre, déjà ? Cela ne me dit rien qui vaille !
Au loin derrière l'amas d'apprentis sorciers, un hurlement retentit dans les fins fonds de la Forêt Interdite, dans laquelle la plupart des élèves n'avaient jamais osé mettre le moindre orteil.
- Il... Il n'y a pas de loups dans cette Forêt, n'est-ce pas... ? couina le jeune Poufsouffle, toujours ses bras enroulés autour de son abdomen.
- Oh, je ne crois pas, renchérit un Serpentard sur un ton malicieux. Ou, s'il y en a, ils sont assurément garous !
- Ne l'écoute pas, rassura une élève de Serdaigle. Tous ceux qui se sont un minimum penchés sur l'histoire de Poudlard et de ses alentours savent pertinemment qu'il n'y a pas de loup-garou dans le coin ! Le dernier en date était un dénommé Remus Lupin qui...
- On s'en fiche ! Il y a pire que des loups-garous dans cette Forêt ! s'écria un autre.
Plus courageux d'un côté que de l'autre de la barrière, un Gryffondor s'arma de ses qualités pour défoncer la porte de la serre afin que tout le monde s'y réfugie. Les uns en rigolaient, les autres s'apaisaient, mais tous retirèrent leur cape d'hiver : à l'intérieur des serres régnait une ambiance bien plus proche de la chaleur de Noël que de la frayeur des fêtes de Halloween.
Bientôt, le professeur Spire arriva, et la lumière fut : les élèves poussèrent des cris d'émerveillement. La serre numéro 666 regorgeait de citrouilles et autres fruits d'automne. Comme dans les autres serres, les élèves reconnurent les vieilles tables en bois recouvertes de terre, le vert dominant dans cette ambiance végétale, l'agréable humidité environnante, et cette inimitable odeur de petrichor. La lumière de la lune passait à travers les châssis, et, tout en haut, dans un coin du toit, on pouvait apercevoir une minuscule citrouille naissante, en funambule sur la tige de l'une de ses consœurs de taille impressionnante.
Le professeur ordonna aux élèves de s’asseoir, et d'un coup, le ballet des élèves s'agitant comme dans un jeu de chaises musicales se mit en place jusqu'à que le dernier tabouret fut trouvé, et le dernier élève assis en silence.
- Comme vous avez-dû le constater, aujourd'hui, nous allons étudier les citrouilles, commença Jack Spire. J'espère que vous avez ramené les graines que je vous ai fait transmettre !
Quelques élèves échangèrent des regards inquiets, mais le professeur de botanique n'y prêta guère attention.
- Bien, quoi qu'il en soit, je ne vais pas vous révéler ce à quoi elles vont servir. Vous devrez le découvrir par vous-mêmes. Bien, prenez un parchemin et notez. Les citrouilles sont nées du résultat d'une expérience très ancienne, du côté de chez les sorciers mexicains. Le lendemain de leur Fête des Morts, il y a environs cinq mille ans, un sorcier ayant abusé de la boisson s'est réveillé en pleine nuit, en ce soir de pleine lune, seul dans un cimetière... Pris de panique, il s'est empêtré les pieds dans sa robe et s'est retrouvé la tête la première dans la tombe de son défunt arrière-grand-père. Il s'est enfuit si vite qu'il n'avait pas remarqué que sa robe s'était couverte de petites graines étranges... Une fois chez lui, il entreprit de se préparer une petite potion relaxante, et c'est là qu'eût lieu le drame : au moment d'ajouter les graines de potimarron, les graines de sa robe se mélangèrent à la mixture, et le chaudron explosa, pour laisser place à un énorme amas de matière orange. Ainsi naquit la première citrouille. Enfin, au début, elle ne portait pas ce nom, mais ce sorcier était devenu si trouillard qu'on lui donna cette appellation au fil du temps. Bref, quoi qu'il en soit, il s'agit donc d'un fruit endogène...
Certains élèves relevèrent les yeux étonnés sur le professeur, qui soupira.
- Si vous ne savez pas ce que signifie ce mot, demandez-donc à l'un de vos voisins Serdaigle. Bien, passons à la pratique ! Sortez vos balances en cuivre, mais avant de vous en servir, j'aimerais que vous choisissiez trois de ces fruits pour les soupeser et vous faire une idée du poids avant de le vérifier. Vous allez voir, c'est très amusant !
Les yeux écarquillés, les élèves obtempérèrent avec vélocité. Effectivement, ils se rendirent compte assez rapidement que le poids indiqué sur la balance était loin d'être celui ressenti en portant ces cucurbitacées ! Les Serdaigle avaient déjà lu, pour la plupart, que les citrouilles de cette espèce, qui servaient de décors pour Halloween, étaient dotés de pouvoirs magiques étranges, certainement plus ou moins reliés dans ce cas à un sortilège de lévitation inné. De leur côté, les Poufsouffle faisaient et refaisaient les tests de manière consciencieuse, tandis que les Gryffondor et les Serpentard se livraient une bataille sans merci, prenant les plus jeunes plants pour des boules de neige.
- ASSEZ ! hurla le professeur Spire. Je sais que vous êtes fatigués et qu'il est tard, mais vous êtes en cours ! Et puis... Ce sont des plantes magiques, je vous le rappelle ! Elles pourraient vouloir se venger !
Horrifiés, les Serpentard se rassirent sans broncher. Un sourire au coin des lèvres, les intrépides Gryffondor se disaient qu'ils aimeraient bien voir ça. Et ce n'était pas peu dire !
- Bien, voilà qui est mieux, soupira le professeur. Maintenant, je vais vous laisser étudier ces citrouilles, et surtout, n'oubliez pas les graines.
Jack Spire s'assit alors dans un coin, et les élèves se mirent à parcourir la serre, observant ses fruits de la naissance au détachement, évaluant leurs propriétés, et faisant quelques croquis. Minuit était passé, mais les élèves ne s'en soucient plus : ils avaient l'esprit bien trop occupé.
Soudain, la lumière s’éteignit. Les enfants relevèrent les yeux vers la lune qui les éclairait à présent d'une lumière douce mais suffisante, avant de se tourner vers leur professeur de botanique, mais ce dernier roupillait dans un coin. L'élève le plus proche tenta de rallumer la lumière, mais c'était impossible. Certains haussèrent les épaules, lancèrent un lumos et se remirent au travail, mais la plupart râlèrent. Ce fut de courte durée.
Bientôt, d'autres sources de lumière apparurent : dans les citrouilles s'étaient dessinés des visages terrifiants, éclairés comme si du feu brûlait à l'intérieur, sans qu'il n'y ait la moindre bougie. La plupart des lueurs étaient orangées, mais certaines ressemblaient à des néons violets fluorescents. Et les citrouilles illuminées ainsi n'avaient pas l'air commode... En effet, l'une d'elle semblait avoir pris pour cible un élève de Gryffondor à qui il manquât soudain du courage. Il marchait à reculons en gémissant :
- C'est.. c'est... c'est la citrouille que j'ai pesé tout à l'heure, elle... elle pèse une tonne et je l'ai envoyée sur quelqu'un d'autre tout à l'heure... Vite, faites quelque chose, elle m'en veut !
Pris d'une peur panique, les autres élèves restèrent pétrifiés sur place. D'un coup, la citrouille violette bondit sur le pauvre Gryffondor et l'avala d'une seule bouchée. Après quoi, elle retomba sur le sol, simple petite citrouille toute mignonne... La lumière revint, et toutes les citrouilles étaient redevenues normales. Terrorisés, les élèves s'échangeaient des regards bouleversés, n'osant plus bouger d'un centimètre. De l'autre côté de la serre, il ne se trouvait plus que le professeur de botanique, qui marmonnait entre deux ronflements : « hum, oui, c'est bien les enfants, continuez... ».
L'ami de l'élève dévoré, un autre Gryffondor, sortit sa baguette et tenta de lancer quelques sorts improvisés pour essayer d'obliger la citrouille à recracher son camarade. Mais rien n'y faisait. Même les Serdaigle n'avaient aucune solution à donner. Jamais personne n'avait lu ou su quelque chose de semblable.
À peine les élèves eurent le temps de se remettre de leurs émotions, que de nouveau, la lumière s'éteignit...
- Oh non ! hurlèrent-ils en cœur.
Ils s'entassèrent les uns contre les autres, baguettes en mains, pointées vers l'ennemi cucurbite. Un élève de Serdaigle, plus petit et plus tête en l'air que les autres, s'était retrouvé loin du groupe. Voulant les rejoindre à toute vitesse, il s'emmêla les pieds sans sa robe de travail et s'étala de tout son long. Sa baguette lui échappa des mains et roula quelques mètres plus loin : la citrouille au néon avait trouvé sa prochaine victime...
Affolé, le jeune élève sortit de sa poche tout ce qui s'y trouvait : les trois graines transmises par le professeur endormi... Bien piètre arme contre une citrouille maléfique enragée ! Qu'à cela ne tienne, en dernier recours, le jeune garçon se couvrit le visage et cria pour se donner du courage en jetant dans la gueule du végétal ensorcelé les trois malheureuses petites graines.
La lumière revint. Le jeune Serdaigle entendit un bruit mate et osa se découvrir les yeux pour voir ce qu'il se passait. Était-il encore vivant dans le cœur de la citrouille ?
Il était toujours dans la serre. Devant lui, l'élève de Gryffondor avait été régurgité par la citrouille, couvert d'un liquide orangé peu ragoûtant. La citrouille furieuse avait disparue... Disparue ? À sa place, se trouvait trois amulettes en lapis-lazuli. C'était ce qu'elle était visiblement devenue.
Du fond de la serre, un applaudissement retentit : Jack Spire s'était réveillé.
- Bravo, bravo, vingt points pour Serdaigle pour avoir trouvé la solution, et dix pour Gryffondor pour ce moment pénible ! Relevez-vous, les garçons, je suis fier de vous ! Vous avez découvert à la fois comment combattre cette espèce de citrouille, et comment s'en protéger à l'avenir ! Ces amulettes sont tellement puissantes qu'elles peuvent aussi vous protéger de n'importe quel fantôme. Je crois que même Peeves n'y résiste pas... Pour le reste, vous l'aurez deviné, ces graines sont celles que notre cher ami mexicain a découvert dans la tombe de son aïeul.
Ainsi s'acheva le pire cours de botanique de toute l'histoire de cette promotion. |
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Spoiler : | Citation de Chantilly - note de 15.91 : | "La missive découverte titilla ma curiosité
Et c'est une nuit qu'en douce je me faufila
A la recherche du mystère qui y était caché
Hors du château et à grands pas
Les étoiles, ballet lumineux,
Éclairaient mon chemin jusqu'à la serre
Où m'attendait mon rendez vous fallacieux
Qui préférait le soleil couché pour les affaires
Pénétrant telle une funambule silencieuse
Dans l'antre du danger
« C'est ici que meurent les curieuses »
Pensais-je apeurée.
Mais rien n'en fut et la pièce vide
Laissa dans mon esprit un carpaccio d'idées
Vagues, confuses, morbides,
Dans quoi diable m'étais-je fourrée ?
Une fleur lapis-lazuli
Attira soudain mon attention
D'un beauté pas amoindrie
Par sa charnelle alimentation
La carnivore d'une taille colossale
Piqua de vif mon intérêt
Et c'est de mes deux mains banales
Que furtivement j'exécute mon méfait
Je soupèse la jolie,
L'immense, la lourde, la pesante
Qui sans prévenir pousse un cri
M'effraie ; et CRASH tombe la bruyante
Après fracas revient la nuit,
Son silence éternel est dérangé
A pas de loup je m'enfuis
Avant d'être repérée
Dans ma course folle je laisse tomber
De ma lettre que je croyais close
Trois graines de cucurbitacée
Mais je n'ai que faire d'une si petite chose
Je continue de galoper
Et ce n'est que dans ma salle commune
Une fois la porte bien fermée
Que je pleure mon infortune
Les jeunes enfants ne sortent pas le soir
C'est une leçon à retenir
Apprise à mon plus grand désespoir
A l'heure où j'aurais du dormir
Il est temps désormais
Dans le sommeil de plonger
J'en ai suffisamment fait
Pour une soirée
C'est au réveil seulement,
Les affres de la nuit oubliés
Que le soleil en s'éveillant
Découvre ce qui fut réalisé
Où sont tombées les trois graines
Se trouve une plante démesurée
Semblant pourtant au sol endogène,
Comment en une nuit a-t-elle pu pousser ?
Les élèves ravis retirent au végétal
Sa production bénie de citrouilles tant voulues,
Au premier arrivé la plus monumentale
Y aura t-il dedans un cadeau farfelu ?
Ou bien peut être une amulette
Pour repousser les esprits
Comme celle que je souhaite
Si vous avez apprécié mon récit." |
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Spoiler : | Citation de Poisson panné - note de 15.43 : | Un fantôme
Quel est son nom, déjà ?
Ca commençait... Ca commençait par un H. Oui, il semble bien qu'il se rappelle de cela. Un H. Son prénom, c'était aussi le nom d'une arme, il le savait. Son père était chevalier, il avait nommé ses enfants en hommage à sa profession.
D'où vient une bribe de mémoire aussi consistante ?
Il ne sait pas. Il doit chercher son prénom.
Helmet.
Voilà, c'est ça. Il s'appelle Helmet. Helmet... West. Helmet West. C'est lui.
Il regarde son bras. Il est transparent. Bizarre. Un bras n'est pas censé être transparent.
Qui est-il, que fait-il là ?
Tout est confus. Il a l'impression qu'on a pris son cerveau pour en faire du carpaccio. Il ne se rappelle plus. Les mots s'éloignent de lui.
Il croit avoir suivi des gens qui partaient d'une maison de planche et qui passaient dans un couloir de terre. Ensuite, ils sont arrivés devant un château de pierre. Lui est parti vers une cabane de verre. Il ne sait pas comment il est entré. En tout cas, il est arrivé là. A-t-il traversé le mur ? Non, ce n'est pas possible.
Professeur Helmet West.
Ca y est, il a réussi à attraper une nouvelle bribe de mémoire. Il est professeur. De quoi ? De Botanique. C'est Gryffondor lui-même qui l'a nommé à ce poste, en l'an de grâce... Il ne se souvient plus de l'année. Mais il est fier de s'être rappelé cela. Il ne perd pas totalement la mémoire. Pas encore.
S'il est professeur, il doit donc donner un cours. Un cours de botanique. C'est un effet endogène à sa fonction.
Il n'a pas perdu tout son vocabulaire non plus, il se souvient de mots comme celui-là. Endogène. Non, il n'est pas un vieux ramassis inutile. Comme le disent les autres. Les autres quoi ? Ceux qui vivent avec lui.
Comment fait-on un cours ? Les souvenirs lui reviennent, en un ballet chaotique. Pour un cours il faut des élèves. Il faut faire venir les élèves. Il faut leur envoyer une lettre : c'est comme cela qu'on faisait du temps de Gryffondor. Les emplois du temps n'étaient pas fixes, alors on envoyait les horaires par lettre.
Il tente d'écrire. Sa main est tremblante. La plume s'échappe de ses doigts, comme s'il la traversait. Il ne sait pas pourquoi. Il est désespéré. Est-ce qu'il a dégénéré au point de ne plus savoir écrire ? Il s'y reprend à plusieurs fois. Toujours un échec.
Et puis, il ne sait pas comment, il finit par vraiment vouloir tenir la plume, et elle reste dans sa main. Il trace les mots qu'il voulait écrire.
Il ne sait plus qu'on ne donne pas de rendez-vous pour un cours à minuit. Mais c'est l'heure indiquée sur l'horloge face à lui, et il la recopie. Il est trop fatigué pour penser à ces détails. Tellement fatigué... Il scelle la lettre d'une main tremblante. Il ne se rend pas compte que trois grains de potirons sont restés collés au papier. Il s'en fiche.
Sait-il encore qu'il est professeur, qu'il veut faire cours ? L'effort ne l'a-t-il pas fatigué au point de le lui faire oublier ?
Mais la lettre est partie. Un hibou est venu l'emporter. Les hiboux, eux, se souviennent. Se transmettent de génération en génération les savoirs de l'ancien temps. Helmet West vole, lui aussi. Est-ce qu'il est devenu un hibou ? Il ne sait pas. C'est confus dans sa tête.
Il continue à flotter pendant trois jours. Maintenant, c'est sûr, il a oublié avoir envoyé cette lettre. Il a oublié ce qu'il fait là. Il a oublié avoir été ailleurs un jour. Comme un funambule, il danse sur les queues des citrouilles. Il ne sait pas ce qu'il pourrait faire d'autre. Et il se répète son nom, inlassablement, pour ne pas l'oublier :
"Helmet West, Helmet West, Helmet West."
Il l'a déjà oublié une fois, il ne veut pas le perdre. Et s'il ne le retrouvait pas ? Mais bientôt il oublie la signification des syllabes qu'il répète, et cela devient une litanie sans but :
"Elmetouestelmetouestelmetouest."
C'est ainsi que les courageux qui se sont levés à minuit le trouve, divaguant dans la serre. Il les regarde avec incrédulité en rentrant. Qui sont ces gens ? Pourquoi sont-ils colorés alors qu'il est si gris ? Cette fille, elle a des cheveux oranges comme les citrouilles. Cette autre, les yeux bleus comme du lapis-lazuli.
Il ne sait plus ce qu'est le lapis-lazuli, il sait juste que c'était bleu.
Il ne s'interrompt pas et continue à répéter :
"Elmetouestelmetouestelmetouest."
Il ne sait pas pourquoi il dit cela, mais il a le sentiment que c'est important.
Les jeunes gens parlent entre eux. Ils ont l'air de soupeser le pour et le contre de différentes possibilités. Il parlent d'appeler un professeur. Ou d'essayer de lui parler.
Finalement ils concluent qu'il est fou. Qu'il faut l'amener dans "la Cabane Hurlante" au plus vite. Ils sortent quelque chose, une sorte de collier.
Lorsqu'il le voit, il se sent obligé de reculer. Il ne comprend pas ce qui se passe, ce qu'on lui veut. Il voudrait s'expliquer mais ne sait pas quoi dire, ne sais pas comment parler. Il pleure comme un enfant. Le collier lui fait mal. Les jeunes gens échangent des regards. Mais ils ne cèdent pas. Ils disent qu'il est méchant. Qu'il veut saccager leur demeure. Lui ? Il voudrait les détromper mais ne le peut pas. Il en oublie sa litanie. Quelles paroles avait-elle, déjà ? Almouette ? La mouette ? Ce serait logique. C'est un mot qui existe, ça. Est-ce qu'il doit se souvenir qu'il est une mouette ? Alors il pourrait s'envoler, remonter vers le ciel. Il se souvient qu'il y avait une grande lumière là-bas. De cela il se souvient bien. Une grande lumière, mais il s'en est détournée. Il a choisi de redescendre. Pourquoi a-t-il fait ça ? Il ne sait plus à présent. Il a le sentiment qu'il aurait été mieux dans la grande lumière. Il aurait dû être courageux comme son père l'aurait voulu.
Mais il est une mouette et va pouvoir s'envoler ! Il voit encore la lumière, là-haut ! Ou ne sont-ce que des étoiles ? Il va s'envoler !
Mais il est trop tard. Il est déjà poussé vers un passage sombre. Puis vers une maison de planche. On l'abandonne là. A son triste sort. A errer. Mais il aura bientôt oublié la douleur. Il aura bientôt tout oublié.
Car les fantômes n'ont plus au bout du compte qu'un fantôme de mémoire qui s'estompe peu à peu dans le néant de l'oubli... |
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Spoiler : | Citation de Banane flambée - note de 13.21 : |
Conte d'Halloween
« - Il y a de cela bien longtemps, à l'époque où j'étais moi-même élève au château de Poudlard... »
Les enfants entouraient tous sagement leur grand-mère. On était le soir d'Halloween et tous étaient déguisés. Autour de l’aïeul, on pouvait voir la plus jeune habillait en citrouille, Emeric était un fantôme. Deux des cousines avaient choisi la traditionnelle sorcière, selon la vision moldu. Gwendoline, elle, s'était tournée vers une danseuse de ballet classique. Son grand frère avait eu beau lui répéter que ce n'était pas un costume effrayant, elle n'en avait pas démordu.
Ils revenaient de leur tournée et ils avaient tous des sacoches remplies de sucrerie. Comme chaque année, on avait soupesé chacun pour voir quel enfant avait ramené le plus de bonbons et c'est la jeune Gwen qui l'avait emporté. Toute ravie, celle-ci avait ainsi rétorqué à son frère que son costume n'était pas si nulle. Depuis, celui-ci boudait dans son coin, en criant à l'injustice.
Il était encore tôt et les adultes n'en étaient qu'à l'apéro. Ils dégustaient des tranches de carpaccio tout en papotant. Les enfants peu intéressés par tout ce blabla jouait à l'autre bout de la pièce quand l'un d'eux s'était tourné vers Sybille Higgs pour lui demander une histoire. Celle-ci avait réfléchi un instant avant de se décider. Elle avait ensuite demandé aux enfants de s'asseoir autour d'elle et avait commencé.
« - ... en cette période d'Halloween, les fantômes qui hante la cabane hurlante ont envahi l'école. Ils réclamaient une chose bien ridicule enfin de compte. Ils voulaient seulement une maison plus accueillante. Demande bien innocente qu'on s'empressa de réaliser, surtout qu'ils menaçaient de hanter les couloirs tant qu'on ne les aurait pas aidé. Et Peeves est bien suffisant comme esprit farceur ... »
Sybille poursuivit en leur racontant comment les élèves des quatre maisons s'étaient alliés pour faire du lieu d'épouvante, une charmante maisonnette. Enfin à l'intérieure, parce que de l'extérieur elle conservait son aspect repoussant. Ils n'avaient eu aucun mal à convaincre les esprits que c'était un mal nécessaire si ils voulaient conserver leur tranquillité. Les enfants commençaient à bayer et à s'ennuyer, fatigués des émotions de la soirée. Emeric et Derwent n'écoutaient même plus et se chamaillaient. La vieille sorcière s'interrompit donc ...
« - Mon récit vous ennuie ? »
« - Désolée, Granny. »
La petite Daphné devint toute rouge, ce qui avec son costume de citrouille lui donnait un drôle d'air. Sybille ne put s'empêcher de sourire et laissa tomber son air féroce.
« - Granny, il peut y avoir des dragons dans ton histoire ? Demanda Derwent. »
« - Oh nan, des funambules s'il te plait, grand-mère ! S'écria Gwen. »
Emeric râla après sa soeur et ses contes de fées, toujours énervé que la petite est gagné avec son costume ridicule. Sybille les interrompit en leur faisant remarquer que c'est elle qui racontait et donc décidait des personnages. Elle reprit où elle s'était arrêtée en promettant plus d'action.
« - Certains esprits, plus méchants, ont profité que l'attention des professeurs était détourné par toute cette aventure ... »
Elle continua donc en leur racontant que certains élèves, essentiellement des premières années, avaient reçu une mystérieuse lettre d'un bleu lapis-lazuli leur demandant de se rendre à la serre des cucurbitacées à minuit et contenant trois graines de potiron. La missive était signé du nom de l'enseignant de botanique, ce qui évidemment incita les jeunes sorciers à se rendre au rendez-vous.
« - J'étais moi-même en sixième année et je n'aurais été au courant de rien si mon jeune frère n'avait pas reçu le courrier... »
« - Tu veux dire qu'oncle Charly s'est fait piéger ? S'exclama Emeric. »
« - Si tu arrêtes de m'interrompre, tu le sauras ! Répondit Sybille, taquine. Charly, un peu effrayé, m'a montré le parchemin. Il avait peur d'avoir eu une retenu... »
Sybille expliqua comment elle avait rassuré le jeune Gryffondor avant de lui conseiller de se rendre au mystérieux rendez-vous. Elle suspectait bien quelque chose, mais comme elle n'était sûre de rien, elle ne voulait pas que son frère se fasse gronder si l'ordre venait vraiment du professeur. Elle avait tout de même passé la journée à la bibliothèque en digne Serdaigle, à faire des recherches sur les graines de potiron et les fantômes. Malheureusement, elle n'avait trouvé aucun sort permettant de s'en débarrasser et sans autorisation elle ne pouvait chercher du côté de la réserve interdite. Le soir, entourée de sa cape noire, elle avait suivi Charly en direction des serres. Comme elle s'y attendait, des esprits attendaient les jeunes élèves. Ce qui l'avait surprise par contre, c'est que les sorciers étaient restés dans la serre, obéissant aux ordres des fantômes. Sous ses yeux, elle les vit avaler la première graine et se mettre à danser de manière plutôt ridicule sous les rires de leurs tortionnaires. La suivante les fit chanter. La dernière fut plus aléatoire et si certains jonglaient, d'autres faisaient diverses acrobaties. Les fantômes seraient sans doute mort de rire si ils ne l'étaient pas déjà. Ils relâchèrent les sorciers qui d'un pas automate regagnèrent leur dortoir. Le lendemain matin, elle se rendit compte qu'ils ne se souvenaient de rien quand elle interrogea Charly. Même la mystérieuse lettre avait disparu de ses pensées. Elle avertit dons les professeurs même si au final c'était juste une mauvaise blague et que rien de bien méchant n'arrivait. Elle n'aimait pas trop qu'on rigole au dépend des autres. Les enseignants découvrirent que certaines citrouilles avaient été ensorcelé pour dégager des spores endogènes. Ceux-ci permettaient d'endormir la volonté et la méfiance des jeunes élèves.
« - Grandma, ça veut dire quoi endrotruc ? Demanda Emeric. »
« - Endogène, Emeric. Ça signifie "qui vient de l'intérieur". Pour conclure, je peux vous dire que nos professeurs ont sacrément enguirlandé les fantômes responsables de cette mauvaise blague. »
« - Dis Granny c'est vraiment arrivé ? Questionna timidement la petite Daphné. »
« - Ah ça, ça restera mon secret ! Mais je vous conseille tout de même de toujours garder les yeux ouvert le soir d'Halloween à Poudlard... »
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Spoiler : | Citation de Citrouille - note de 12.69 : | En cette journée 28 octobre glacial, j’errais comme une âme en peine dans les couloirs de Poudlard à la recherche d’une bouillotte pour le soir. La veille je n’avais pas réussi à beaucoup dormir tant mes pieds étaient gelés. Par chance, on trouve tout ce qu’on veut dans la salle sur demande, une bouillotte y compris.
J’étais donc retournée dans la salle commune des Poufsouffles, me préparant pour mon cours de botanique à venir, lorsqu’un hibou s’est posé devant une fenêtre menant sur la pelouse du château. Comme il tapait aux carreaux, je l’ai fait rentrer. Il avait une lettre qui m’était adressée. Après une lecture attentive, le cours que je devais avoir était reporté au soir même à minuit, dans la serre des cucurbitacées où sont entreposées les décorations d’Halloween. Il y avait avec la lettre, trois graines de potiron. Tout cela était étrange. Minuit était une heure très tardive pour un cours. De plus, pourquoi y avait-il des graines de potirons dans la lettre ? L’idée de ne pas pouvoir dormir la nuit m’irritait. J’avais envie d’en faire un carpaccio de toutes ces cucurbitacées.
Ne sachant quel était l’intérêt des graines, j’ai décidé de les planter dans des pots. Selon moi, il n’y avait aucune autre raison pour qu’on me les donne à l’avance. Je me préparais aussi mentalement à ce cours, prévoyant plusieurs couches de vêtements chaud au passage.
Minuit allait sonner d’ici quelques minutes. Je m’extirpais de ma salle commune telle un funambule pour ne réveiller personne. J’avais avec moi mes trois plants de potirons qui avaient tellement grandi que j’avais du les rempoter plusieurs fois dans la journée et qui donnait chacun un gros potiron. Il était impossible de les soupeser tellement ils étaient lourds. J’avais dû les faire léviter avec un wingardium leviossa.
Le vent était glacial. Il fouettait violemment mon visage et givrait mes doigts. Je courais comme je pouvais, emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements qui commençaient à me faire ressembler à une baleine. Plus je m‘approchais des serres, plus le ballet d’élèves entrant était grand. Nous nous entassions tous le mieux possible. L’horloge sonna les douze coups de minuit et les derniers élèves rentraient nous rejoindre. Un brouhaha se faisait entendre, tout le monde se questionnant sur la raison de ce cours tardif et des graines dans la lettre. Tous ceux qui avaient des plants les avaient mis au fond de la serre.
Le professeur Jack Spire se racla bruyamment la gorge pour attirer l’attention. Nous nous sommes tues, attendant les instructions.
« Pour commencer, merci à tous d’être venu. Comme vous vous en doutez, il fallait planter les graines de potiron avant de venir. »
Certaines personnes commençaient à se regarder d’un air gêné.
« Je vois que tout le monde n’y a pas pensé. Tant pis, vous allez le faire maintenant pendant que j’explique la suite. Si certain n’ont pas amenés leur graines, ils vont aider ceux qui ne les ont pas planté, et ferons leur travail demain soir à la même heure. »
Quelques élèves se frayaient un chemin jusqu’au fond de la salle pour planter les grains.
« Donc, les graines que je vous ai fournies sont des espèces très spéciales. En effet, elles sont potentiellement endogènes. Cela signifie qu’elles peuvent former, dans notre cas, des amulettes en lapis-lazuli permettant de retenir les fantômes dans la Cabane Hurlante une bonne fois pour toute. Ce soir, vous allez devoir sculpter les citrouilles sans les cueillir. Ainsi, elles se concentreront en magie et pourront former les amulettes dont nous avons besoin. Minuit est une heure chargée magique, et est donc idéale pour tailler les potirons. Alors au travail tout le monde, nous avons des amulettes à faire pousser. N’oubliez pas de déposer vos potirons dehors après les avoir sculptés. »
Je récupérais donc mes plants, m’armais d’un couteau bien tranchant pour décorer ces potirons en vitesse avant d’aller récupérer le sommeil dont j’avais besoin. Dans un des potirons, je taillais un lapin de profil. Dans un autre, je sculptais un chat. Par manque d’inspiration, je mis un visage sur mon dernier légume, avec deux yeux en amande, une bouche ornée de deux canines saillantes, et un petit nez rond. Comme demandé, je posais donc mes plants dehors, demandais si je pouvais partir, puis courus pour sauter dans mon lit bien réchauffé par la bouillotte. Il n’y avait plus rien à faire à part attendre. Le professeur nous a dit qu’il s’occuperait de récupérer les éventuelles amulettes.
Je me mettais donc en pyjama, me blottissais sous les couvertures et enfonçais ma tête mon oreiller moelleux avant de m’endormir pour une bonne nuit de sommeil. Et maintenant, je suis ici pour vous parler de mon expérience, reposée après toutes ces péripéties.
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Merci à tous !
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Dernière édition effectuée par Selena Edelwes (Lun. 10 Nov 2014, 00:20) ; édité 1 fois |
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