[Magic Museum - Partie 1] Fashion Troll

[Frey Damaris]

// La nuit tombait doucement sur Londres lorsque le Magicobus réservé par l’école de Poudlard s’arrêta dans un crissement de pneus devant le British Museum. Le lieu, habituellement noir de monde, était d’un calme impressionnant. Les spots éclairaient la grande façade, soulignant les hautes colonnes de pierre et mettant en valeur les lettres dorées sur le fronton.

Rose Carter, jupons par-dessus tête, retint un juron alors que Frey Damaris l’aidait à se relever. Ils avaient été mandatés pour superviser les visites au musée et la professeure d’astronomie se demandait encore pourquoi le directeur n’avait pas pris la peine de se souvenir qu’ils n’étaient pas en bons termes. Plus exactement, elle n’était pas en bons termes avec lui. Mais le discret professeur ne laissait jamais entrevoir quels pouvaient être ses sentiments à son égard.

Il l’aida à remettre de l’ordre dans sa tenue avant d’aider les élèves qui participaient à cette visite. La plupart avaient roulés à travers tout le Magicobus. Fort heureusement, il n’y avait pas l’air d’avoir de blessés.

Quand ils furent tous hors de cet engin roulant diabolique, Frey Damaris expliqua aux élèves la marche à suivre. //

- Nous allons vous remettre les tickets avant de nous diriger vers l’entrée. Comme vous le savez certainement, celle-ci se trouve au bout de l’aile ouest. Nous sommes pile à l’heure mais pressons un peu le pas. Nous n’avons pas toute la nuit, malheureusement.

// Il semblait réellement attristé par ce fait en distribuant les précieux sésames.

Quelques instants plus tard, une horde d’élèves suivit le professeur de divination tandis que Rose Carter fermait la marche. Elle devait guider un élève qui semblait déterminé à avancer le nez en l’air. Ce qui, selon l’ancienne Serpentard, était à la fois ridicule et peu gracieux. Dans un sourire, la professeure d’Astronomie lui affirma qu’il n’était pas possible de voir la moindre étoile ou constellation. La pollution était bien trop importante dans la ville et l’étoile soit disant filante qu’il avait repéré était en fait un avion. Déçu, il accéléra le pas.

Le hall d’accueil du musée magique était désert mais une jeune femme, une brunette au regard malicieux, qui se présenta comme étant Elisa, responsable de l’accueil, les entraina à sa suite dans les grandes salles du musée. //

- Pour aujourd’hui, je vous laisse visiter la section des arts vestimentaires troll. Vous verrez, c’est absolument ravissant ! Précisa-t-elle avant de repartir rapidement dans le dédale de pièces du musée.

// Frey Damaris fronça les sourcils devant l'empressement de la jeune femme à les laisser seul et sortit son plan de la section. Il commença à lire les instructions qui y était données. Étrangement, des petits papiers portant les initiales du directeur avaient été rajoutés. Frey se souvint des avertissements joyeux de ce dernier lorsqu'il était venu régler les derniers détails à Poudlard : il semblait ravi de leur annoncer qu’il était tout à fait possible de mourir le soir dans le Magic Museum. Son épouse et lui avaient un humour très… particulier. //

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit. Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum. Sous-vêtements.

// Il rougit, faisant ainsi soupirer la plupart des jeunes filles de l’assistance tandis que Rose Carter, elle, levait les yeux au ciel. //

- Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

// Il marmonna en fronçant les sourcils. Il n’arrivait pas à déchiffrer l’écriture du gobelin. Une main délicate lui arracha le plan des mains. //

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint. Lu Rose Carter, une habituée des hiéroglyphes illisibles. Puis, avisant ce qu'elle lisait sur le plan, elle écarquilla les yeux. Mais… Je… Ils ont osé mettre la section astronomie avec la divination ?! Dans la même pièce ?! C’est un scandale ! C'est inadmissible ! Allons rectifier cela immédiatement. A dans deux heures !

// D’une poigne de fer, elle s’empara de la manche du professeur de divination et le traina dans le musée. Les élèves, enfin seuls, pouvaient donc commencer leur exploration. //

[Thalia Gilsayan]

// C'était la première que Sarah montait à bord du Magicobus. C'était la première fois qu'elle montait à bord d'un bus tout court, d'ailleurs. Elle ne se doutait de rien lorsqu'elle avait suivi les autres élèves à l'intérieur du véhicule violet. L'intérieur semblait conçu pour y passer la nuit. Des rangées de lit s'alignaient près des fenêtres, éclairés par des lampes diffusant une lumière tamisée. Les élèves avaient rempli les places qui leur étaient réservées, se serrant sur les lits. La première chose que pensa la jeune fille fut qu'elle ne tarderait pas à s'endormir sur l'épaule de son voisin...

Elle changea d'avis lorsque le bus démarra. Vrombissement de moteur, accélération brutale... Au premier coup de frein, Sarah exécuta un joli vol plané, en compagnie de tous ses coloc's de lit. Ils atterrirent en désordre quelques mètres plus loin, avant de glisser dans l'autre sens lorsque le véhicule se remit en marche. Arrivée à la hauteur d'un lit, Sarah s'agrippa à un pied de métal et ne le lâcha pas, s'y cramponnant comme si sa vie en dépendait. C'était toujours mieux que de traverser une vitre.

Lorsqu'enfin le magicobus s'arrêta, pour de bon, cette fois, la Poufsouffle était sur le point de vomir. Désorientée, les cheveux en bataille et le teint livide, elle tenta de se relever, mais eut aussitôt le tournis. Elle se rattrapa sur l'épaule d'un élève à proximité. //

- Désolée... s'excusa-t-elle d'une voix faible.

- Ce n'est rien... murmura en réponse une petite blondinette qui faisait presque une tête de moins qu'elle.

// Se remettant peu à peu, elle suivit la troupe des survivants hors de cet engin de malheur, et se trouva face au célèbre British Museum. Bien qu'elle soit déjà passée devant la façade, lors de ses visites de Londres avec son père, elle n'y était jamais entrée et était toujours aussi impressionnée par l'architecture et la grandiosité du monument. Celui-ci avait l'allure d'un temple grec, soutenu par d'imposantes colonnes. De nuit, éclairée par des dizaines de lumières, il paraissait encore plus... mystérieux. Intriguant. Terriblement fascinant. Et le silence environnant enrichissait cette atmosphère.

En revanche, la Jaune-et-Noir avait découvert l'existence du British Museum seulement quelques semaines plus tôt, lorsque l'annonce d'une sortie pour le découvrir avait été diffusée. Elle n'avait pas hésité à s'inscrire. Découvrir de nouveaux lieux, aussi éloignés et dangereux qu'ils soient, faisait partie de ses passions et de son emploi du temps. //

- Nous allons vous remettre les tickets avant de nous diriger vers l’entrée. Comme vous le savez certainement, celle-ci se trouve au bout de l’aile ouest. Nous sommes pile à l’heure mais pressons un peu le pas. Nous n’avons pas toute la nuit, malheureusement. déclara Frey Damaris, ponctuant la fin de son discours d'une pointe de tristesse.

// Sarah suivit le professeur de Divination à l'intérieur du musée, où les attendait une jeune femme brune. Elle les guida à travers un enchevêtrement de pièce, puis les informa qu'ils allaient visiter la section dédiée aux arts vestimentaires troll, avant de s'éclipser aussi vite qu'elle était apparue. //

** L'art moderne, je suppose... **

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit. Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum. Sous-vêtements.

// Frey Damaris s'arrêta un instant, les joues en feu. Plusieurs filles soupirèrent, tandis que Sarah dissimula un sourire, ne manquant pas de remarquer l'expression exaspérée de Mrs Carter. //

- Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint. termina la professeure d'astronomie, lui arrachant son papier des mains. Mais… Je… Ils ont osé mettre la section astronomie avec la divination ?! Dans la même pièce ?! C’est un scandale ! C'est inadmissible ! Allons rectifier cela immédiatement. A dans deux heures !

// Et c'est ainsi que les deux professeurs accompagnateurs les abandonnèrent dans le Hall désertique du musée, livrés à eux-mêmes.

Sarah se repassa en mémoire les différentes sections proposées, et opta pour la visite de l'exposition sur la "mode troll pour les mâles et grands chefs". Ça pourrait être amusant. Elle se faufila donc parmi les élèves qui ne s'étaient pas encore décidés et franchit la porte d'en face. //

** C'est parti... **

// A peine entrée, la jeune fille se trouva face à un immense mannequin en vague forme de Troll, vêtu d'une armure intégrale qui devait peser quelques centaines de kilos, le tout surmonté d'un casque d'où surgissaient deux longues cornes pointues, et tenant à la main un monstrueux gourdin parsemé de pointes métalliques. A côté, un écriteau indiquait en gros caractères :

"IMPOSEZ VOTRE VIRILITE MASCULINE !"
(DANGEREUX : NE PAS CHATOUILLER LE GOURDIN.)

Ensuite, la salle se divisait en trois sections, probablement consacrées aux trois espèces de Trolls différentes, soit le Troll des Montagnes, le Troll des Rivières et le Troll des forêts. Sarah relut encore une fois les petits caractères sur l'écriteau. //

** C'est une blague ou quoi ?! **

// Elle repensa à ce que leur avait indiqué le professeur de Divination. De faire attention aux gourdins. Que de drôles de choses se produisaient la nuit. Peut-être aurait-elle dû plus faire attention aux recommandations, pour sa propre survie ! Ça ne présageait rien de bon. Mauvais, très mauvais. Cette visite s'annonçait mouvementée...

Puis elle se rappela qu'elle avait promis à son père de prendre des notes sur toutes ses visites pour les lui raconter ensuite. Elle tenait vraiment à tenir son engagement. Elle sortit donc un carnet et un stylo de sa poche, s'apprêtant à griffonner un petit dessin, lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait oublié quelque chose d'important. Son pique-nique. Ça commençait bien...

C'est alors qu'un jeune fille blonde entra à sont tour dans la salle. Sarah crut reconnaître la fillette sur laquelle elle s'était appuyée dans la Magicobus. Parfait. Elle pourrait sûrement la renseigner. Ou pas. Elle s'avança vers la blondinette, et demanda : //

- Salut ! Tu sais où se trouve le coin cafet' du musée ? Par exemple un endroit où acheter un sandwich...

// La fillette sortit un plan du musée de sa poche. Sarah s'étonna de ne pas avoir pensé à en prendre un, elle aussi. En même temps, elle avait un sens de l'orientation tellement minable qu'avec ou sans carte, elle était capable de se perdre... Elle jeta quand même un coup d’œil vers le plan par curiosité, et remarqua une crois rouge à l'intersection de trois portes, intersection qui ressemblait étrangement à l'endroit exact ou elle se trouvaient. Et la Poufsouffle se doutait que ça ne signifiait pas "Vous êtes ici". //

- Moi non, mais ça, peut-être que ça pourrait nous aider... répondit la petite blonde tout en cherchant un chemin sur la carte.

- Ouais. C'est utile comme objet, sortit-elle machinalement.

// La blondinette fit quelques manipulations dont Sarah ne comprit pas trop le sens, jusqu'à ce que la carte vibre, et laisse apparaître une ligne jaune qui parcourut le papier, avant de poursuivre son chemin sur le sol devant elles. La rouquine observa la scène avec de grands yeux ébahis. //

- Je crois que c'est par là-bas, mais je pense que c'est un distributeur, il n'y a pas de cafet' ici, expliqua la fillette. Sinon, puis-je connaître votre nom, moi c'est Rose.

// Son sourire final fut accompagné d'une rapide secousse. Sûrement pas un tremblement de terre. Sarah remarqua que sa jeune compagne sortait sa baguette de sa poche. C'était compréhensible. Il y avait de quoi s'inquiéter... L'ancienne ligne jaune ressemblait désormais plus à une trace de cendres gravée au sol, et l'air crépitait, comme chargé d'un surplus de magie. Rien de très rassurant en tout cas. Pourtant, le regard que la jeune fille porta sur la Poufsouffle restait serein. Elle admira son sang-froid. A son âge, elle se serait déjà affolée. Et à seize ans, elle ne pouvait que demeurer sur le qui-vive. Elle fixa suspicieusement l'énorme gourdin du mannequin de Troll, prête à réagir si celui-ci esquissait le moindre mouvement... //

- Ça fera très bien l'affaire. Moi c'est Sarah, 6ème année, Poufsouffle, enchantée... Et tu peux me tutoyer tu sais ! répondit-elle en masquant sa propre tension. Tu es dans quelle maison ?

- Je viens de serpentard et je suis en 5ème année.

// Elle marqua un temps d'arrêt, avant d'ajouter d'une voix calme : //

- Je ne sais pas toi, mais cet endroit ne me dit rien qui vaille. On ferait mieux de ne pas s'attarder...

- Je le pense aussi.

// La jeune fille s'avança d'un pas rapide vers la première ouverture, soit la porte qui conduisait à la section pour Trolls des forêts. Elle n'alla pas bien loin. Alors qu'elle était à moins de cinq centimètres de l'entrée, une lourde herse métallique s'abattit devant elle dans un vacarme assourdissant, lui barrant complètement le passage. Elle bondit en arrière. //

- Bon sang de... Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ! s'exclama-t-elle, ahurie, tentant de tenir des propos compréhensibles.

// Elle entendit avant d'apercevoir le gourdin qui décrivit un arc-de-cercle au niveau de sa tête. Elle se jeta au sol, entraînant Rose avec elle. Elle serra les dents lorsque son genou heurta un peu trop violemment le sol. Par Merlin, que ça faisait mal... Rapide, la Vert-et-Argent se releva et lança un Petrificus Totalus exécuté à la perfection. L'arme meurtrière s'immobilisa en plein vol. Mais ça ne durerait certainement pas très longtemps.//

- Merci de m'avoir aidée, dit comment te sens tu? Tu n'as pas l'air d'avoir bien atterri quand tu as esquivé l'attaque... s'inquiéta sa jeune amie.

// Sarah n'eut pas le temps de répondre, le sortilège venait de se briser, et le gourdin maléfique revenait à la charge. Il visait leur têtes. Il atteint la jambe de Rose, qui avait réagi rapidement, leur évitant une mort tragique et douloureuse à elle deux, mais pas assez. Réflexe sur réflexe, elle stoppa l’hémorragie à l'aide d'un bout de tissu arraché dans l'urgence.//

- Quel force destructrice, si ça nous avait touché... déclara-t-elle d'une voix tremblante.

- Ne t'en fais pas, elle ne nous touchera pas ! voulut la rassurer Sarah, même si elle essayait en grande partie de s'en convaincre elle-même.

// Le mannequin de Troll allait revenir à la charge dans l'immédiat. Rose était affaiblie. Elle devait faire quelque chose. Elle sortit sa baguette et la pointa devant elle, ne sachant pas qu'en faire. Pourquoi n'avait-elle pas écouté ses cours de Sortilèges !... Elle était forte en Arts du combats, pas pour lancer des maléfices... Mais donner un coup de poing, aussi puissant soit-il à une créature qui est quadruplement plus puissante que vous, ça ne sert strictement à rien.

Presque aucun sort ne lui venait à l'esprit. Sauf un. Un seul. Son préféré. Peut-être le seul qu'elle avait retenu, et qui pourrait peut-être lui être utile autrement que pour faire tourner Billybork en bourrique...

Elle pivota subitement sur elle-même, pointa sa baguette droit vers le mur et s'écria : //

- Confringo !!!!!!

// Elle réalisa trop tard qu'utiliser la magie était la pire chose à faire. Une très violente détonation éclata, projetant des débris dans tous les sens. La Poufsouffle rencontra douloureusement un morceau de pierre en pleine épaule. La poussière brouillait entièrement sa vue, elle ne distinguait plus que la silhouette floue de Rose à côté d'elle. Pourtant, elle comprit vite que, alors que le maléfice explosif aurait juste du créer une ouverture dans le mur, c'était tout le mur qui avait volé en éclats. L'explosion avait été amplifiée par la surdose de magie déjà présente dans l'air. Elle allait certainement s'attirer une sacrée dose d'ennuis...

Soudain épuisée par l'énergie que ce sort lui avait coûté, elle chancela, et dut se retenir à la Serpentard pour ne pas tomber. Quelle comédie. Voila qu'elle se retrouvait dans la même situation qu'au Magicobus. La pensée de la tête que feraient les propriétaires du Magic Museum, en réalisant que leur joli mur avait tout bonnement disparu, lui arracha un sourire. Puis un gémissement lorsqu'un élan de douleur lui traversa l'épaule, puis le genou. Elle était partie pour récolter une foule de bleus. //

- La voie est libre... suffoqua-t-elle, mais réalisant soudain que le mannequin ensorcelé et son gourdin étaient toujours vivants.

// Soudain, la créature surgit du nuage de poussière en poussant un rugissement perçant. Les deux jeunes filles plaquèrent leurs mains sur leurs oreilles. Les plaies du monstres se refermaient d'elles-même. //

**Tricheur** le maudit Sarah mentalement.

// Rose semblait pétrifiée, comme médusée par le Troll. Elle entrouvrit les lèvres et murmura d'une voix étouffée : //

- Ce n'est pas possible, on est... dans un cercle magique ! La créature... a été réveillée à cause de la carte... Quelle idiote.

// Les yeux de la fillette devinrent vides, comme si elle tentait de se souvenir de quelque chose. Le cercle magique... La rouquine en avait déjà entendu parler, probablement lors d'un cours de Défense contre les Forces du Mal, le professeur avait du leur en glisser une allusion. Mais comme elle s'intéressait beaucoup plus à la partie pratique qu'à la partie théorique, ce n'était pas resté ancré dans sa mémoire. En tout cas, le Troll paraissait vouloir en finir et ça, ce n'était pas rassurant. Pressée par l'urgence et oubliant toutes ses douleurs, Sarah empoigna le bras de la blondinette et la tira vers le chemin dégagé. Tout en courant, elle lança une petite douzaine de sorts à l'aveuglette, dont elle écorcha allègrement les formules, mais tout était à prendre, si elles voulaient s'en sortir vivantes ! //

- Deprimo ! Reductus ! Confusus ! Furunculus ! Petrificum Totalum ! Riddukulus ! Sourdinatus !

// Elle ignorait si ses sorts avaient atteint leurs cibles, mais alors qu'elles franchissaient d'un bond la ligne bleue nuit crépitante, elle entendit un bruit d'affaissement. Elle ne prit pas la peine de jeter un regard en arrière. Son sortilège d'affaissement avait du fonctionner. Avec un peu de chance, le Troll se trouvait désormais dans les sous-sols du Musée. Ce serait une heureuse surprise pour les propriétaires.

Les deux jeunes filles traversèrent en courant la salle dédiée à la mode pour Trolls des Forêts. Elles durent renverser plusieurs pièces en exposition au passage, notamment une superbe couronne d'épines de pin, un slip tricoté avec des branches de lierre, une ceinture en écorce de bouleau... Sarah décocha un coup de pied à un ridicule gourdin couvert de mousse qui les poursuivait, sûrement pour les punir des dommages qu'elles causaient. Celui-ci retomba au sol avec un bruit sourd.

Enfin, elle atteignirent le bout de la salle. La 6ème année claqua la porte derrière elles, et la scella à l'aide d'une canne en bois à l'air très solide. Puis elle poussa un long soupir avant de s'affaisser sur un banc, non loin d'une jeune fille en train de bouquiner tranquillement.

Leur visite avait du durer un peu moins d'une heure. Il leur restait donc une heure encore de repos, avant le retour des professeur. //

- Bon, ben... je crois qu'on a bien mérité une petite pause... lança-t-elle à Rose, qui semblait aussi éprouvée qu'elle.

// Elle esquissa un petit sourire. Puis celui-ci s'élargit. Elle finit par éclater de rire. Sans raison. Puis elle posa sa tête contre le mur et ferma les yeux. Rien de mieux qu'une petite sieste pour récupérer de la soirée. //

[Rose Del'calinse]

// La jeune fille avait allez pour la première fois monter dans le Magicobus. Elle était rarement monté dans un bus dans le monde moldu, elle le faisais surtout quand elle devait retourner chez elle quand son père n'avait le temps de le faire lui même. Elle ne savait pourquoi mais quand elle entra dans le bus et vit des lits à la place de sièges elle fut plus surprise qu'elle ne s'y attendait. Elle pris place à côté d'une fille de poufsouffle qu'elle avait croisée rapidement dans les couloirs du château pour ce rendre dans un cours. Elle voulait bien devenir amie ou copine avec la jeune fille qui dégageait on ne sait quoi qui donnait envie aux autre d'aller vers elle. La jeune fille, un peu étrange regarda par la fenêtre d'un air perdu.

Le départ du bus se fit après que le conducteur est signalé d'une voix forte qu'il allait démarrer, le bruit du moteur commença à s'entendre de plus en plus forte, il y eu une accélération brutale qui poussa le jeune fille vers l'arrière, elle eu cependant le réflexe de ce maintenir d'une poigne ferme sur le rebord de la fenêtre et se jambe qu'en à elles se maintenait au rebord du lit en forçant de toute ces forces. Quand le coup de frein arriva, la jeune fille se sentit transporter par l'avant, elle s'envola en avant comme la plupart des élèves et s'écrasa quelques mètre plus loin, une grande douleurs se sentit au dos qui avait pris la chute de plein fouet ainsi que les jambes qui avait trop forcés. Elle se sentit poussé à l'arrière quand le bus redemarra, elle prit par reflexe un pied d'un lit, elle le tenait avec tout ce qu'elle avait sachant ce qui lui arriverais.

La jeune fille lâcha sa prise quand le bus termina enfin son interminable ascension à son terminus. La serpentard trembla de tout ces membres, après qu'elle est un peu reprit elle se leva avec l'aide du lit puis elle senti quelqu'un se rattraper sur son épaule, se qui la plia légèrement. //

- Désolée... Elle l'avait dit d'une voix faible et la petite blonde compris tout de suite qu'elle avait eu du mal avec le voyage, pas étonnant les conducteurs, les ont tournée dans tout les sens.

- Ce n'est rien... Murmura t'elle de sorte à ce que seule la jeune fille puisse entendre, bien que Rose voyait que la jeune rousse était plus âgée et aussi beaucoup plus grande qu'elle, la vert-argent aimerais vraiment l'avoir comme copine. Elle l'aida un peu à se remettre tout en se remettant elle même de ses émotions puis elle sortit un peu avant la jeune dame.

// Quand elle sortit de cette horrible bus avec les autres élèvs qui n'avait pas tous l'air au point, la jeune fille sourit légèrement remarquant qu'elle n'était pas la seule à être dans cette état. Elle regarda la vue, qui l'époustoufla en quelques secondes, les murs du British Museum était fais de pierre incroyablement lisse, les colonne était nombreuses, imposante et fais de la même pierre que la façade de l'imposant monument, les lumière des réverbères données aux lieu un aspect plus mystérieux, plus imposant dans son cœur ainsi qu'un peu plus intrigant, le silence qu'il y avait donner à l'atmosphère du lieu encore plus attirant, les yeux de la jeune fille pétillait de joie à l'idée de visitée cette endroit qui avait l'air vraiment magique. Les élèves étrangement silencieux à cause du voyage extrêmement mouvementé regardait tous ou la plupart du moins le musée avec des yeux à la fois malicieux et fatigué, s'imaginant surement tous ce qu'ils allaient explorer et surtout découvrir. //

Le professeur de divination finit par rompre le silence ce qui ne plus pas vraiment à la jeune serpentard qui était pour une fois dans la même longueur d'onde que quelques élèves.
- Nous allons vous remettre les tickets avant de nous diriger vers l’entrée. Comme vous le savez certainement, celle-ci se trouve au bout de l’aile ouest. Nous sommes pile à l’heure mais pressons un peu le pas. Nous n’avons pas toute la nuit, malheureusement. dit le jeune professeur en ayant un soupçon de déception pour ce laps de temps si court ce qui calma la rancune de la 5ème année.

La fillette suivi le professeur d'astronomie à l'intérieur du musée, il se forma une pétaudière d'élèves qui quelques-uns ayant reprit des couleurs commencèrent à bavardé, une jeune fille brune arriva et dis quelques mots avant de repartir.

** Mais pourquoi elle pars aussi vite qu'elle est venue? Elle aurais pu nous donner des détails tout de même mais non rien... Il doit y avoir un truc derrière tous sa!... **

// Soucieuse de ce qui venait de se passait elle fut interrompu dans le cours de ces pensées par le prof d'astronomie qui repris la parole. //

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit. Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum. Sous-vêtements.

// Le jeune professeur de divination rougie quand il parla des sous-vêtements des filles, la plupart des jeune fille sous le charme du professeur soupirèrent, la serpentarde quand à elle trouvait sa un peu bête de rougir en parlant de sous vêtement de troll après tout, maillot de bain ou sous-vêtements c'est pareil non? Quand à Mrs Quarter elle avait une expression exaspéré fasse à se qui ce passait. //

- Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

// Monsieur Frey, le papier à la main ne su décrypté l'écriture du directeur et la professeur d'astronomie pris la feuilles des mains de l'homme avant de lire à haute voix l'écriture du directeur qu'elle comprenait assez bien. //

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint. Mais… Je… Ils ont osé mettre la section astronomie avec la divination ?! Dans la même pièce ?! C’est un scandale ! C'est inadmissible ! Allons rectifier cela immédiatement. A dans deux heures !

// La professeur fut déconcerté quand elle lu qu'ils avaient mélangé la section d'astronomie à celle de la divination, la dame trouva cela inadmissible et dans une colère folle elle entraina le prof de divination dans les couloirs du musée, certainement pour allait ce plaindre de mélanger ces deux matières totalement diffèrent dans une même salle.

La fillette regarda rapidement les panneaux où était inscrit les noms des sections, la jeune fille ce décida assez rapidement mais pas assez vite car elle ce fit devancer par la poufsouffle du magicobus, et voulant de toute façon prendre cette section la jeune fille suivi la jeune rousse à la même vitesse qu'elle était partie...

Rose rejoignit quelques minutes plus tard la jeune rousse, parti en première pour l'exploration du musée, la petite serpentard n'avait jamais visité un musée de toute son enfance, tout en marchant à vive allure, elle regardait les sombre couloirs à la pierre de glace, quand elle arriva devant la jeune poufsouffle, son pas était léger et ne faisait que peu de bruit, son souffle, régulier laissée tout de même se libéré un faible murmure. Elle s'arrêta près de la grande fille et lit l'inscription puis elle se tourna vers la jeune rousse qui venait de l'interpeller. //

- Salut ! Tu sais où se trouve le coin cafet' du musée ? Par exemple un endroit où acheter un sandwich...

// Une cafétéria, dans un musée... Rosy ce demanda si c'était possible, dans les lieu public elle pouvais comprendre qu'il y ai un distributeur de boisson et de quelque friandise mais une cafet', bon elle pouvait toujours vérifier. Elle sortit de sa poche un prospectus qu'elle seule avait pensée prendre à l'entrée pour une part de sa grande curiosité des lieux qu'elle voulait visiter de fond en comble et d'une autre par une ancienne habitude d'en prendre à chaque fois à l'entrée de la gare. Après l'avoir ouvert une petite carte du musée était dedans mais ce qui lui sembla étrange c'était la petite croix rouge qui ce situé à l'endroit précis où elles ce trouvaient. //

- Moi non, mais sa, peut être que sa pourrais nous aider...

// La jeune fille pensa à chercher son chemin pour trouver une cafeteria mais rien ne ce produisit après quelque secondes d'attente, elle tenta ensuite de chercher un distributeur et après un petit moment d'attente, la carte vibra et un trait jaune apparu sur la carte entièrement vide hormis la croix où elles ce trouvaient la ligne jaune se faufila entre les couloirs de la carte avant de sortit de celle ci et de laissé une marque magique sur le sol, avant de disparaitre. La jeune fille regarda deux secondes la grande poufsouffle avant de briser le silence. //

- Je crois que c'est par la bas, mais je pense que c'est un distributeur, il n'y a pas de cafet' ici, Sinon, puis-je connaitre votre nom, moi c'est Rose.

// La fillette sourit discrètement, une secousse se produisit, la jeune fille souriait toujours bien qu'au fond d'elle, la jeune fille sur la défensive sortit discrètement sa baguette et regarda la mystérieuse poufsouffle de son regard serein attendant sa réponse. La marque semblait être brulé mais en réalité, la concentration de magie qui avait tracé le chemin à suivre était drôlement puissant, plus que ce qu'il devrait être... //


- Ça fera très bien l'affaire. Moi c'est Sarah, 6ème année, Poufsouffle, enchantée... Et tu peux me tutoyer tu sais ! Tu es dans quelle maison ?

- Je viens de serpentard et je suis en 5ème année.

//Rose avait répondu machinalement à la question de la 6ème année.
La fillette sentait que tout comme elle Sarah avait un peu de tension et sa se voyait surtout aux regard qu'elle faisait au gigantesque gourdin de Troll puis avant d'avançait vers la plus proche des portes d'un pas rapide avec Rose, la jeune fille dit d'une voix étrangement calme. //

- Je ne sais pas toi, mais cet endroit ne me dit rien qui vaille. On ferait mieux de ne pas s'attarder...

- Je le pense aussi.

// Une énorme herse tomba à cinq centimetre de Sarah qui eu le reflexe de bonodir en arrière, elle se trouvait à côté de la jeune fille plus afffolé que ce qu'elle laissait paraître. La petite blonde regardait d'un regard inquiet Sarah qui heureusement n'avait rien. //

- Bon sang de... Mais qu'est-ce que c'est que ce truc !

// Avant que la fillette eu le temps de dire quoi que ce soit elle senti que quelque chose arrivait et se préparait à l'exquivait mais elle ne fut pas aussi rapide que Sarah qui exquiva la lourde gourdin quui visait son crane tout en prenant la petite serpentarde. La fillette se releva, lança un petrificatus totalus bien réussi avant d'aider Sarah à se relevait. Elle regarda la poufsouffle d'un regard calme. //

- Merci de m'avoir aidée, dit comment te sens tu? Tu n'as pas l'air d'avoir bien atterri quand tu as esquivé l'attaque...

// Le sort se brisa pour on ne sais qu'elle raison et le bourdin du Troll en mannequin fit traça une ligne de mort en visant les deux tête, Rose reussi de justesse à esquiver l'attaque en prenant Sarah avec elle, mais sa jambe fut tout de même salement touché bien que sa ne l'avait qu'effleuré. Avant que la créature ne reprenne son équilibre, la jeune fille déchira rapidement un morceau de tissu et le serra sur sa jambe pour arrêter l'émoragie. //

- Quel force destructrice, si sa nous avait touché...

// La voix de Rosy tremblait légèrement et la créature revenait déjà à la charge...//

- Ne t'en fais pas, elle ne nous touchera pas !

// La fillette senti que Sarah essayait de la réconforté dans cette situation quelque peu tendu, comment allaient-elles s'en sortir, valait mieux éviter le corps à corps franchement si elles s'en sortaient vivantes... La jeune fille sa calma après les paroles apaisantes de Sarah, la petite Rosy vérifia que le tissu tenait bien la lourde plait avant de se relevait lentement en s'appuyant surtout sur sa jambe intact, elle savait que le mieux qu'elle aurais du faire si elle était dans cette état mais ce moment l'en interdirais, qui serais assez fou pour rester allongée alors qu'une bête furieuse tentais de tout réduire en poussière! Personne même un fou l'aurait compris. Rose regarda la jeune poufsouffle en pleine réflexion puis tout à coup elle se mit à pivoter sur elle même avant de pointer sur le mur sa baguette et de crier un confrigo bien fait. //

** Au non, qu'a t'elle fait?! Bon maintenant que c'est fait, fat espérer que sa va marcher, faites que les débris tue ce monstre **

// La jeune fille frissonna légèrement lorsque l'idée que la créature survive lui vienne à l'esprit, elle écarta un instant cette pensée la jeune serpentard se rapprocha de Sarah qui ressue de plein fouet sur son épaule un morceau de pierre. De la poussière s'élevait dans les airs rendant floue tout ce que les jeunes filles puissent voir avec leur yeux, le sort n'aurait du créer qu'un petit trou mais par le surplus de magie au sol et dans les airs la puissance de cette attaque fut multiplier par au moins dix. Le plus important était pour le moment de sortir de cette endroit, Rose regarda Sarah qui chancela et tomba sur l'épaule de la jeune fille qui du forcer sur sa jambe blessée, ce qui la plia un peu plus, en attendant que l'éboulement diminue d'intensité, la jeune fille ne bougea que très peu pour récupérer de l'énergie. Rose entendit son compagnon gémir de douleurs, elle se tenait l'épaule ainsi que le genou. //

- La voie est libre...

// Sarah parlé d'une voix suffoquant et avant de l'aider à ce relevait en prenant un bras, la créature sorti des rocher qui l'avait enterré, son gourdin à la main, d'après ses yeux la créature n'était plus d'humeur joueuse, il lança un cri strident qui força les jeune fille à se boucher les oreilles, Rose regardait la créature, ébahie de voir qu'il était toujours là, ce qui la surprit le plus fut les blessure qui se soignait quand l'ancienne ligne jaune devenu poussière concentrée de magie se mit à brillait d'une couleur bleu nuit. //

- Ce n'est pas possible, on est... dans un cercle magique! La créature...à été réveillé à cause de la carte...Quelle idiote.

// La fillette parlait d'une voix étouffé, se yeux regardant plus que le vide, en quelque seconde elle se mis à réfléchir pour ce rappeler des livres lu à ce sujets ....

" Chapitre IV: Cercle Magique

Les cercles magiques étaient une magie noire qu'on utilisait autrefois pour des invocations de créature venant du monde des morts, Lors du passage entre ces deux mondes la création d'un corps est nécessaire, et cela coutait pour la majeur parti du temps la mort au sorcier ayant eu la naïveté de tenter ce sortilège seul ou avec un nombre limité de sorciers expérimentés. Les rois sorciers forçaient ces magiciens d'user de leurs magies. Une fois que la créature eu un corps pour apparaître brièvement dans le monde des mortelle, celui ci deviens incontrôlable, en faisant un sort pour soumettre la créature, la vie ne pouvait qu'échapper aux sorciers ayant tentaient leurs chances et quand cela arrivait la créature détruisait tout après avoir jeté un cri strident avant de retourner dans son monde pour faire souffrir les ignorants ayant tenté de le réveiller et de le soumettre. Ce sort, trop dangereux pour tous fut interdit et tous tentèrent de l'oublier.
- Je laisse tout de même cette trace de ce sort pour faire comprendre au monde qu'il ne faut jamais croire que la magie est...

[à suivre]

[Isara]

// Merenwen était appuyé contre un des arbres. Elle regardait le jour se couchait en attendant les autres élèves et les professeurs. Elle profitait d'un dernier moment de tranquillité, persuadée que cela n'allait pas durer. Et déjà, elle entendait au loin le bruit des conversations des sorciers approchant.

Encore une fois, elle était là contre son gré. De nouveau, elle participait à une sortie scolaire par obligation. Et pour ne pas changer, elle était toujours persuadée que c'était inutile. Elle n'allait pas se fondre dans la masse, loin de là. Elle n'allait pas d'un coup de baguette magique ressemblait à ses camarades. Elle resterait éternellement la mystérieuse Lossëhelin ! Son père aurait beau la forcer à participer à toutes les excursions, il n'était pas là pour l'obliger à parler aux autres. Une fois de plus, elle allait rester dans son coin et attendre que cela passe. Elendil pensait que la meilleure façon de sa cacher était de s'incorporer à la masse. Ce n'était pas son avis, loin de là. Elle trouvait juste qu'elle s'exposait plus...

Énervée, elle monta dans le magicobus sans un regard pour ses camarades et s'installa dans un coin tranquille. L'arrivée du transport au British Museum ne se fit pas dans la discrétion. La plupart des jeunes sorciers avaient été bousculé, sans parler de leur professeur qui venait plus ou moins de dévoiler ses dessous. La posture de celle-ci lui arracha un sourire, allons peut-être que la soirée n'était pas perdue finalement. //

- Nous allons vous remettre les tickets avant de nous diriger vers l’entrée. Comme vous le savez certainement, celle-ci se trouve au bout de l’aile ouest. Nous sommes pile à l’heure mais pressons un peu le pas. Nous n’avons pas toute la nuit, malheureusement.

// Au contraire du professeur, la septième année était ravi de ne pas y passer la nuit, elle avait bien mieux à faire ! Elle attrapa le biller qu'il lui tendait, puis suivit le mouvement à distance du groupe de tête. Un regard vers le ciel lui apprit que même sa vue perçante ne lui permettrait pas de percer la pollution. Contrariée par tout ce béton et le manque de nature qui l'entourait, elle avait hâte de retourner au château. //

- Pour aujourd’hui, je vous laisse visiter la section des arts vestimentaires troll. Vous verrez, c’est absolument ravissant !

// La jeune femme du musée devait plaisanter, ce n'était pas possible autrement. Ils n'allaient pas passer tout ce temps à contempler des bouts de tissus sur des troll ! //

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit. Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum. Sous-vêtements.

// Ca ne pouvait pas empirer, les bouts de tissus qu'ils allaient admirer couvrirait à peine la reconstruction... Génial ! En cet instant, elle haïssait Elendil et elle jura intérieurement de lui faire payer au centuple. //

- Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

// Damaris continuait dans sa lancée mais elle ne l'écoutait plus. De toute façon, il ne lui faudrait pas deux heures pour faire le tour de a galerie. Elle comptait bien y passer cinq minutes maximum et revenir au point de départ attendre les autres. De toute façon, elle était tellement discrète que personne ne remarquerait son absence et même pas les enseignants. Elle releva la tête quand elle entendit la voix de leur enseignante d'astronomie. //

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint.

** Ok, là j'ai loupé un chapitre... **

// Elle n'eut pas le temps d'essayer de comprendre les énigmatiques paroles de la jeune femme que celle-ci se mit à s'insurger sur le placement de la section astronomie. Elle attrapa son collègue par la manche et l'entraîna à sa suite, bien décidé à remédier à cela. Ses condisciples se regardaient se demandant ce qu'il convenait de faire, puis seul ou par petit groupe, ils prirent la direction de la galerie.

Très bien, tout ça arrangeait très bien la Serdaigle. Plus personne ne lui prêtait attention. Et comme elle n'avait aucune envie d'en savoir davantage, elle se contenta de s'asseoir sur un des bancs à disposition. Elle attrapa un livre dans son sac et se plongea dans sa lecture. //

[Azmaroth]

//Après un trajet plutôt mouvementé à bord du Magicobus, les élèves arrivèrent tous (plus ou moins) sains et saufs à Londres. En descendant de l'engin infernal, Eoghan se demanda pourquoi le voyage par poudre de cheminette n'avait pas été sélectionné. Après tout, c'était rapide, pratique, et on ne risquait pas d'avoir d'énormes bleus sur les fesses. Les élèves endoloris se massèrent donc un instant, puis le professeur Damaris leur donna les précieux billets qui leur permettrait d'entrer. Ils se mirent en route, étrangement silencieux, traversant divers galeries pleines d'art moldu, avant d'arriver dans les salles grecques, en face d'une sorte de reconstitution de façade de temple. Le professeur Carter leur montra la voie, en grimpant sur les vieilles pierres et ouvrant d'un coup de baguette la porte. Les élèves s'empressèrent de la suivre, toujours dans le plus grand silence. Ce ne fut que lorsque les premiers eurent pénétré dans la partie magique du musée qu'ils lâchèrent un "woooaow" appréciatif devant ce qui se dressait devant eux. Sans qu'ils aient le temps de redescendre sur terre, une femme vint à leur rencontre, et s'empressa de les conduire dans la section qu'ils devaient visiter, avant de disparaître aussi vite qu'elle était apparue.//


-Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu...

//Eoghan se laissa distraire par les fresques qui ornaient les murs, détaillant les formes étranges que formaient les empreintes de mains de trolls au milieu des fresques, apparemment de leur facture, narrant les différentes guerres Trolles. Le garçon s'approcha d'un mur où un troll plus petit que les autres semblait en train d'utiliser l'un de ses compagnons comme monture, gourdin en main, tout en écoutant distraitement le timide professeur. Ce ne fut qu'une pause particulièrement longue qui le fit revenir vers le groupe, ça, et le fait que le cavalier troll avait une lueur peu rassurante dans ses yeux peints.//


-Hum. Sous-vêtements, reprit le professeur.


//Eoghan retint un gloussement. Les trolls portaient donc des sous-vêtements? Intrigué, il partit vers la salle avant même que les explications soient finies, et pénétra donc dans une espèce de caverne, éclairée par quelques torches. Une pancarte indiquait sobrement "Boudoir troll, reconstitué d'après le boudoir d'Annis la noire, palais de Dane Hills". Il secoua les épaules. Peu importe les noms, place à la curiosité! Il entra dans la pièce d'un pas décidé.
Des tentures quelque peu défraîchies masquaient les ouvertures servant de fenêtres, et le peu de lumière que fournissait la lune ne permettait pas d'y voir grand chose. Le garçon saisit sa baguette en soupirant. Ce musée n'était décidément pas commode à visiter de nuit. D'un mouvement de poignet, il envoya flotter une lumière au plafond, illuminant la pièce dans sa quasi intégralité. La pièce était décorée avec... goût. Enfin, autant de goût qu'un troll pouvait avoir. Mais le plus intéressant n'était pas tant les peintures pariétales, mais les mannequins disposés ça et là dans la pièce. Mannequins taille troll, bien entendu, tous vêtus de pièces de tissu plutôt courtes, et brodées avec soin. Le petit sorcier commença à bouger dans la pièce, observant tantôt un ensemble de lingerie simple, "pratique pour le massacre des ennemis dans un confort élégant", tantôt un corset extrêmement travaillé, couvert de perles, et dont les baleines étaient apparemment une "oeuvre magistrale de la métallurgie trolle". Il arriva rapidement devant la pièce maîtresse de la collection, exposée sur une imposante figure de troll en cire. Il devait avouer avoir espéré voir un jour quelque chose d'aussi sexy, mais pas dans ces conditions. Le pauvre serpentard souffla, espérant se débarrasser de la chaleur qu'il sentait monter dans ses joues, sans pouvoir pour autant détacher son regard de la guêpière rouge et noire sulfureuse, de ses entrelacs en dentelle, des grosses hanches qu'on apercevait en travers du tissu transparent, des cuisses boudinées dans les collants tout aussi travaillés que le corset, et pire que tout, la culotte, qui comportait pourtant une grande quantité de tissu par rapport à certaines des pièces qu'il avait précédemment vu, mais dont les nœuds et les entrelacs titillaient bien plus son imagination. Il poussa un gémissement sourd, essayant d'arrêter son imagination trop fertile, et réussit au prix d'un énorme effort de volonté, à poser ses yeux ailleurs que sur la colossale oeuvre.
Soudain, il y eut un mouvement dans le fond de la salle. Sans comprendre ce qui lui arrivait, le garçon fut projeté en arrière, et atterrit sur le dos, tout l'air de ses poumons expulsé sous le choc. Sa baguette roula hors de sa portée, et une chose appuya sur son torse, l'empêchant de se relever. La chose poussa un chuintement pas très humain, et fut rapidement rejointe par une autre. Il attendit le moment fatidique où il mourrait, mais les choses ne semblaient pas décidées à le tuer. Pour l'instant. Aussi ouvrit-il un œil, puis l'autre sous le coup de l'étonnement.
Une espèce de vieille femme était en train de lui marcher dessus. Elle était étonnamment lourde, même si les rondeurs de l'âge étaient bien présentes sur sa silhouette. Et surtout, son habillement était plus qu'étonnant. Elle semblait tout droit sortie du XVIIIeme siècle, avec sa robe à la polonaise bleu défraîchie et ses cheveux poudrés coiffés en un chignon lâche dont s'échappaient quelques mèches folles. La vieille se courba un peu plus qu'elle ne l'était déjà par les ans, ses petites lunettes rondes perchées dans un équilibre précaire sur le bout de son nez, le fixa un instant, puis regarda sa comparse, qu'on aurait pu prendre pour sa sœur jumelle, si ce n'était pour la couleur de sa robe et les tâches de rousseur qui lui donnaient l'air un peu plus jeune. Celle perchée sur lui pointa une aiguille aussi grande qu'une baguette vers son visage, le faisant loucher vers la dangereuse pointe.//


-C'est bizzzarre, chuinta-t-elle, je n'avais pas souvenir d'un mannequin aussssi petit.
-C'est peut-êtle une nouvelle acquisition. Nous devlions l'inspecter, je suis sûle que tu viens de faile des dégâts en le mettant à telle.

//La vieille sur son ventre bougea légèrement, enfonçant le talon de sa petite bottine de cuir dans l'estomac du petit serpentard, dont seul l'instinct de survie lui fit retenir un glapissement de douleur. Elles le prenaient pour un mannequin, il serait donc mannequin jusqu'à ce qu'elles s'éloignent. Ces longues aiguilles et la lueur folle dans leurs yeux ne lui disaient rien qui vaille. Elles le redressèrent donc alors qu'il faisait de son mieux pour rester droit et ne pas bouger, ne serait-ce qu'un cil, et le regardèrent encore un moment.//


-Il a pas une tête de troll ssscelui-là. Est-sssce que tu en a déjà vu un aussi maigrichon?
-Pas vlaiment. Il était peut-êtle malfolmé, qui sait. On devlait se mettle au tlavail, legalde moi ça. Ils n'ont même pas enlevé sa housse de plotection, dit-elle en tirant sur sa robe de sorcier. Jamais vu ça aupalavant.


//Elles se tournèrent pour s'emparer de grands sacs qu'elles avaient laissé à quelques pas de là, et ce fut à ce moment qu'Eoghan vit. Il vit, et faillit hurler d'horreur, se bâillonnant lui-même en mordant dans sa main. Car les deux petites vieilles, qui semblaient auparavant presque inoffensives malgré leurs aiguilles et leur talons et leurs regards fous, avaient un abdomen et des pattes d'araignées qui dépassaient derrière leurs élégantes robes. Avec une petite bottine lacée à chaque patte. Il commença à reculer en direction de sa baguette, mais dû s'arrêter sur place quelques secondes avant qu'elles se retournent, comme dans une dangereuse partie de ce jeu moldu, un-deux-trois soleil. Ce fut ce moment que la lumière qu'il avait projeté au plafond choisit pour s'éteindre, laissant la pièce dans le noir le plus total. Les deux femmes-araignées revinrent vers lui en murmurant, marchant étrangement silencieusement pour des personnes dotées de quatre paires de talons. Habilement, elles lui retirèrent sa robe, puis étouffèrent une exclamation en découvrant ses vêtements.//


**Comme si elles avaient jamais vu un humain, c'est fou. Bon, Eoghan, ferme les yeux et attend que ça passe. On va pas contrarier deux espèces d'araignées à moitié sénile. Surtout quand elles voient dans le noir, et pas toi.**


-Tu as vu ssssça? Ça ne resssssemble à rien de sssce qu'on a d'habitude...
-Est-ce qu'il se selaient tlompés de dépaltement en le plaçant ici?
-Voyons, ne ssssoit pas bête, il ne ssssse trompent jamais! De toute fasssçon, autant faire notre travail. Enlevons ssssce dans quoi sssc'est emballé, et voyons ssssce qu'il y a à reprendre.


**Oh nononononon! Tout mais pas... Arg!**


//Les deux araignées avaient d'un coup d'aiguille, réduit sa chemise en lambeaux, et leurs mains avides s'approchaient de son pantalon. C'était très, très mauvais. Le garçon devait avouer que quand il pensait à un visage aux éphélides dont les yeux brillants observeraient les maigres muscles de son torse, il ne voyait pas celui d'une vieille femme araignée aux cheveux poudrés. Et lorsqu'il rêvait de mains qui lui enlevaient son pantalon, c'était plus à celle d'un de ses équipiers qu'il pensait, habituées au manche d'un balai, et non au maniement d'une aiguille. N'y tenant plus, il fit un bond en arrière, essayant de retenir tant bien que mal le reste de sa chemise sur ses épaules, et son pantalon. Les araignées poussèrent un petit glapissement, surprise du mouvement soudain du présumé mannequin troll. Elles reprirent cependant assez vite leurs esprits, et s'approchèrent, leurs longues aiguilles brillantes sous la faible lumière de la lune. Eoghan leva une main en un geste qu'il espérait apaisant, tout en cherchant sa baguette du pied.//


-Allons mesdames, je suis sûr que nous sommes aussi surpris les uns que les autres, pas besoin de s'énerver et de planter ces hum... instruments... où que ce soit.


//Il fit un pas en arrière, se retrouvant dos au mur, et tenta un sourire rassurant, priant pour qu'elles ne sentent pas la peur qui commençait à l'envahir. Son pied glissa sur quelque chose à sa droite. Okay. Il savait où était sa baguette, mais comment la récupérer sans se retrouver avec vingt centimètre de matériel de couture dans le crâne? Son cerveau tournait à cent à l'heure, en vain. Une seule solution se présenta à son esprit. Ce qui lui permettait de s'en tirer un peu partout, sa capacité à baratiner et son sourire angélique. Il allait devoir faire du charme à deux très vieilles femmes-araignées.
Avalant sa salive, il se dressa de toute sa petite taille, et figea son visage dans son expression la plus pure et la plus innocente.//


-J'avouerais que ce n'est pas tout les jours qu'on a l'occasion de rencontrer d'aussi ravissantes créatures. Tenta-t-il en attrapant doucement, tout doooucement, la main de la plus vieille. Je suis ABSOLUUUUMENT enchanté de faire votre connaissance. Eoghan, pour vous servir.


//Il fit une espèce de petite courbette, et en profita pour attraper sa baguette de l'autre main. Quelques secondes s'écoulèrent. Soudain, l'une des femmes-araignées eu une réaction étrange pour une chose aussi terrifiante. Elle gloussa.//


-Allons bon, sssc'est qu'il est étonnament poli ce petit troll!
-Oui, tlès poli! Mais dis nous, que fais-tu au milieu de notle galelie en pleine nuit, jeune Eoghan? Ne selais-tu pas un voleul? Demanda la créature à la robe jaune d'un ton menaçant.


//Le serpentard prit une inspiration. Évidemment, ils étaient hors des heures de visite. Et qui visite un musée hors des heures de visite? Il serra sa baguette.//


-Voyons, non! Loin de moi l'idée de voler vos pièces. Bien qu'elles soient magnifiques, et totalement dignes d'être volées, cela va sans dire. Je ne suis pas un troll, mais un sorcier. Un élève de Poudlard, plus précisément. Hum... je peux lancer un petit sort pour vous le prouver. Et ça me permettra de mieux vous voir, ainsi que ces incroyables oeuvre.
-Un sorssscier? Mais perssssonne ne nous as prévenu d'une quelconque visite!

//Eoghan, d'un petit mouvement de baguette, envoya une boule de lumière flotter paresseusement dans les airs. Les deux femmes-araignées paraissaient intriguées, confuses, et surtout nettement moins menaçantes.//


-Si vous voulez, il y a l'écusson de l'école sur la cape que vous m'avez prise tout-à-l'heure. Regardez donc!


//La plus jeune trottina vers la robe, jetée négligemment par terre, la déplia, et revint vers son aîné.//


-Oui, legalde, il a laison. Poudlald. Et il me semble avoil leçu un papier, il y a quelques jouls, avec ce nom. Mais je ne me souviens plus de ce qu'il disait.
-Oh. Je sssuis confuse. Désolée, élève de Poudlard. Notre mémoire nous joue parfois des tours. Je sssuis Elizabeth Stanton, et voisssci Ielena Sabrovitch, ma collègue et amie. Nous sssommes couturières, et réparons et entretenons les pièsssces isssci.
-Ce n'est rien, je n'avais pas... peur! Enfin. Un peu. Un peu beaucoup. Les deux femmes-araignées échangèrent un regard. Le garçon, gêné, se gratta le nez. Bref, je suis heureux que ce quiproquo soit éclairci. Hum. Vous avez beaucoup de chance de travailler dans cet endroit, en tout cas!
-Tu ssssais, mon petit, sssce n'est rien comparé à notre préssscédent emploi. Nous avons eu le grand privilège de travailler pour Annis la noire en perssssonne! La plupart des pièsssces que tu vois là, sssce sont nos oeuvres!
-Vraiment?! C'est incroyable! S'exclama-t-il sincérement.
-Mon garsssçon, tu as un goût exquis, gloussa Elizabeth.


//La plus jeune des deux tira sur la manche de son aînée, et lui chuchota quelques mots à l'oreille de sa voix feutrée. Les femmes-araignées eurent un regard complice, et se tournèrent vers la garçon. La lueur qui brillait dans leurs yeux ne lui disait rien de bon...//


-Viens donc pal ici, mon petit...


//Eoghan se retrouva un peu en avance devant le Magicobus, déboussolé et carrément secoué. Il l'avait dit, ce n'était pas tout les jours qu'on était confronté à des femmes-araignées couturières de lingerie. Peu à peu, d'autres élèves, semblant eux aussi quelque peu traumatisés, arrivèrent, puis une Rose Carter furibonde suivit d'un Damaris inquiet fit son apparition. Ils montèrent dans le bus en quatrième vitesse, la professeur leur aboyant presque littéralement dessus. Le serpentard glissa la main dans la poche de sa robe, et serra le tissu qui reposait dedans.//


-C'est un cadeau que nous te faisons, poul la peul que nous t'avons faites. J'espèle que tu te lend compte de sa valeul.
-Ssssce que nous voulons dire, ssssc'est que tu possssède maintenant une pièsssce unique au monde. Nous ne cousons pas pour les hommes, fussssent-ils trolls ou humains. Ssssc'est un gage de notre amitié pour le charmant jeune homme que tu es. Profites-en bien, petit Eoghan!


//Il se promit de chercher les enchantements qui rendraient ce cadeau inusable, immortel. Après tout, il était maintenant l'heureux propriétaire d'un magnifique boxer en dentelle noir, tissé sur mesure par les plus grandes couturières arachnéenne de la lingerie troll!//

[Versipellis]

// Aglaé d'Aspinge sursauta légèrement en entendant son nom sur la liste d'appel de Frey Damaris et de Rose Carter, à la sortie du Magicobus. Elle n'avait changé de patronyme que deux semaines auparavant, et n'était toujours pas habituée à ne plus s'appeler "Bourbon de la Camelière", même si le changement la ravissait. Plutôt porter le nom de sa mère morte que celui de son père... Qui ne l'était plus légalement depuis qu'elle avait fait des démarches au Ministère de la Magie en ce sens. Elle était désormais Aglaé d'Aspinge, de père inconnu. Elle hésitait à prendre la nationalité anglaise quand elle aurait vécu les cinq ans règlementaires sur le sol britannique. Peut-être cette visite au British Museum lui servirait-elle au moment de passer le Test of English Life, version sorcière ?
En tout cas, cette sortie serait un bon moyen pour elle de se détendre et de penser à autre chose qu'à la mort de sa mère, à son cercueil descendant lentement dans un caveau du cimetière Viviana de Paris... Depuis sa dernière rencontre avec Marie d'Aspinge, trois semaines auparavant, la jeune fille était déprimée...
Elle prit le ticket que lui remettait Frey Damaris, puis écouta l'employée d'accueil souhaiter au groupe la bienvenue au musée. Aglaé était venue seule : elle ne connaissait pas les autres élèves... Elle espérait que l'art suffirait à la distraire. Elisa, l'employée d'accueil, révéla le programme : //

- Pour aujourd’hui, je vous laisse visiter la section des arts vestimentaires troll. Vous verrez, c’est absolument ravissant !

// Pour avoir étudié les trolls en cours de Défense contre les Forces du Mal, Aglaé trouvait que le qualificatif "ravissant" était peut-être exagéré... Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir plus à cela, car Damaris expliquait déjà : //

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit. Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum. Sous-vêtements. Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

// Rose Carter coupa la parole au malheureux professeur de divination pour terminer l'explication : //

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint. Mais… Je… Ils ont osé mettre la section astronomie avec la divination ?! Dans la même pièce ?! C’est un scandale ! C'est inadmissible ! Allons rectifier cela immédiatement. A dans deux heures !

// Et les deux professeurs plantèrent là leurs élèves. Aglaé resta quelques instants sur place, ne sachant trop où aller. Aucune des trois sections n'éveillait réellement son intérêt... D'ailleurs, elle n'était pas la seule : elle vit une Serdaigle sortir un livre de son sac et s'installer pour lire tranquillement. //

** Elle aurait pu rester au château, si ce n'était que ça... **

// Aglaé, elle, se dit qu'il était bête d'avoir fait ce trajet mouvementé en Magicobus pour ne rien voir du musée. Elle vit que de nombreux élèves se dirigeaient vers la mode pour mâles et grands chefs : n'ayant pas envie d'être collée par ses camarades, elle élimina donc cette section. Quant à la vision de soutien-gorges pour troll, non merci. C'était une soirée au musée, pas un film d'horreur...
Il ne lui restait donc que la section pour femmes trolls modernes et jeunes filles coquettes. Soit. Si c'était une bonne surprise, elle pourrait peut-être retenir des conseils de mode pour elle-même... Mais elle en doutait beaucoup. Elle se dirigea donc vers la porte de gauche.
La salle qui se trouvait derrière aurait très bien pu passer pour un magasin de vêtements ordinaire, avec ses mannequins sur lesquels étaient passées des tenues diverses. Mais les habits exposés auraient fait mourir n'importe quelle vendeuse d'une crise cardiaque : des couleurs criardes, des coupes osées... Aglaé n'avait jamais rien vu de pareil, et encore moins porté, elle qui affectionnait les robes blanches toutes simples...
La section était organisée en fonction des grands couturiers trolls modernes. La première salle était consacrée à Iv Sale Orange, nommé ainsi en raison de son affection pour la couleur des agrumes pourris. Etaient exposés des smokings pour trolles d'un orange criard, une tunique à motifs carrés, une autre entièrement composée d'un tissu transparent, avec une petite pancarte "La trolle libérée dévoile ses seins !" //

** Même si je n'ai pas choisi la section des sous-vêtements, on ne m'épargne pas les visions d'horreur... **

// Aglaé se réfugia immédiatement dans la salle suivante, consacrée au travail du créateur Janpol dit "Gros pieds", qui avait d'abord voulu faire carrière dans la chaussure mais qui avait dû se rabattre sur les vêtements traditionnels lorsqu'il s'était rendu compte que la pointure des dames trolles nécessitait une quantité de cuir capable de mettre son entreprise en faillite. L'une de ses pièces phares était un pull orné de rayures marines, qui avait fait fureur chez les trolls des rivières. Mais il avait également remis au goût du jour le corset pour trolle, au grand désespoir de la rouquine... //

** Décidément, l'horreur ne me lâche pas... **

// La troisième salle était consacrée à un troll qui avait eu, lui, le courage de se lancer dans la chaussure pour dames trolles : Lou "Bouquetin", surnommé ainsi en raison de l'animal dont il employait en priorité le cuir pour ses chaussures. Des escarpins étaient présentés, dans lesquels Aglaé aurait presque pu tenir assise toute entière : ils avaient la taille de petits tabourets. Les trolles avaient vraiment des pointures impressionnantes. Les panneaux faisaient remarquer la semelle rouge des chaussures de Bouquetin, expliquant que cela reproduisait la couleur du sang séché sur la plante des pieds des valeureux guerriers. Un détail dont Aglaé se serait bien passée...
Elle traversa ainsi toutes les salles de la section, consacrées à des créateurs aussi divers que Koko "Chat net", Pommier et Bananas, "Goût de scie", René "La Poste"...
Elle parvint enfin dans la dernière salle, consacrée au plus célèbre des parfumeurs trolls modernes : le grand Kristian "Dix ogres" lui-même !
Cette fois, aucun vêtement n'était exposé : la salle était composée de panneaux présentant les différentes fragances du créateur. Aglaé s'approcha de la première, et en lut la description : "Une senteur forte, avec une touche de rance, pour exprimer la puissance de la trolle moderne".
Cela dit, sans odeur associée, il était dur de se faire une idée, et Aglaé passa rapidement devant les premiers panneaux... Le cinquième parfum avait droit à une description plus fournie : "Cette fragance culte de Dix Ogres a révolutionné le monde de la parfumerie, mais aussi du maquillage, en raison du nouveau mode d'administration qu'elle proposait". En dessous se trouvait un bouton rouge : le panneau invitait à le presser afin de vivre soi-même l'expérience du Dix Ogres n°5.
Aglaé, curieuse, appuya dessus... Et le regretta aussitôt ! En effet, une trappe s'ouvrit dans le mur, et une bouse de vache lui fut aussitôt catapultée au visage ! En s'essuyant sommairement avec dégoût, elle lut la précision qui se trouvait en dessous : "Ce produit délivre non seulement un agréable fumet de crottin des Alpes, avec une pointe de crottin de Chavignol, mais permet un remaquillage express pour permettre à la femme troll d'afficher un air sauvage en toutes circonstances". La rouquine comprit alors pourquoi le directeur de Poudlard les avait mis en garde contre les parfums dans cette section...
Pestant contre sa mauvaise fortune, elle sortit donc des salles d'exposition du musée, à la recherche de toilettes : il lui faudrait bien le reste des deux heures pour se débarasser de tout reste de bouse, et pour faire partir l'odeur de Dix Ogres n°5 qui l'entourait... Sinon, elle risquait d'ajouter à cela l'exquise senteur de vomi de son futur voisin de Magicobus... //

** Et ma robe est foutue... **

// Ce qui était sûr, c'est qu'elle ne ferait pas appel à un couturier troll pour la remplacer ! //

[Cassiopee]

// Cassiopée O’Neill cligna deux fois des yeux. A moitié couchée sur un de ses condisciples qui grognait des insultes au chauffeur du Magicobus, elle fixait avec un air mi stupéfait mi ravi ce qu’elle avait sous les yeux. Son sourire se fana dès qu’elle aperçut Frey Damaris arriver dans sa direction. Il fallait bien qu’il vienne la sauver. Il se positionna et releva sa collègue.

Car il fallait bien reconnaitre qu’il ne cherchait à l’aider elle, non. Il voulait aider Rose Carter qui se trouvait juste à… cinq centimètres de Cassiopée. Environ. Difficile d’évaluer les distances si courtes. Ou d’évaluer si c’était réellement la professeure d’astronomie. C’était du moins ce que la serdaigle en avait conclu en se retrouvant le nez à peine à cinq centimètres des fesses couvertes de dentelles vert émeraude où l’on pouvait admirer des constellations brodées. Car avouons-le, Cassiopée adorait l’astronomie et pouvait identifier des constellations n’importe où. Même dans les broderies d’une culotte en dentelle. Pire encore, la seule autre personne aussi fanatique de constellations dans ce Magicobus était Rose Carter. Les fesses de cette dernière, charmantes au demeurant, n’étaient donc pas si difficiles à identifier.

Damaris, rouge pivoine et passablement confus, sembla prendre son temps pour aider sa collègue – et semblerait-il qu’il était en train de reluquer la pièce de tissu qui couvrait ses fesses - et Cassiopée en eut les yeux brillants. Il y avait baleine sous gravillons entre ces deux-là ! Et elle était ravie de s’être trouvé un nouveau couple préféré. Il fallait qu’elle les observe et de très près. Ils devaient finir ensemble coûte que coûte. Cela semblait désormais évident qu’ils étaient fait l’un pour l’autre !

Mais la jeune O’Neill, à la réflexion, devait surtout mettre la professeure d’Astronomie dans sa poche. Était-il possible qu’elle ait le soutien-gorge assorti à cette charmante culotte ? Si oui, où avait-elle dégoté cette merveille ? Cassiopée était prête à casser sa tirelire pour avoir cet ensemble.

Ensemble qui disparut bien vite de sa vue. Dépitée, la serdaigle se redressa enfin, libérant le gryffondor qui avait amorti sa chute. Le remerciant vaguement d’un ‘arrête de râler, suis pas si lourde que ça‘, elle sortit de l’engin diabolique sur roues et se posta près de l’astronome avec un grand sourire. //

- Un souci, O’Neill ? Lui demanda cette dernière, suspicieusement.

// Oh, elle était tendue. Très tendue. Cassiopée décida qu’elle réessaierait plus tard de fraterniser. De toute façon, Frey Damaris leur distribua leur ticket d’entrée. Un joli ticket doré où l’on voyait les deux M entrelacés. Le ‘Magic Museum’ était une institution. Ou du moins, on essayait de le faire passer pour tel depuis sa réouverture. Le British était désert à cette heure-ci. C’était étrange d’ailleurs de les voir se balader devant cette immense façade de pierre.

Tout comme il était étrange de rentrer dans une colonne de pierre. Un passage qui ressemblait à s’y méprendre à l’entrée de la voie neuf trois-quarts - peut-être le même architecte ? – les fit arriver dans un grand hall. D’immenses escaliers en verre courraient ci et là et une immense peinture d’un sorcier chevauchant un balai couvrait le fond du hall. Il semblait tellement heureux de voler, les joues rouges et même, le peintre avait eu le doigté nécessaire pour faire croire que le joueur de Quidditch avait le souffle court… Comme s’il… //

- Cassiopée O’Neill, venez ici !
- Oui, professeur Carter, je suis là !

// Lâchant des yeux à regret la grande peinture, la brunette suivit son groupe de loin. Elle ne pouvait s’empêcher de s’extasier devant toutes les salles qu’ils traversaient. Était-ce la réplique de la Victoire de Samovar ?! Ce drapé était si minutieusement retranscrit dans un marbre qu’on aurait cru que la statue était réellement recouverte de soie transparente. On pouvait presque admirer toutes les courbes nues de la statue. Elle aurait juste à tendre le bras pour caresser la Victoire… //

- O’Neill ! On ne touche à rien !

// Cassiopée fit les gros yeux à sa professeure avant de se rappeler qu’elle devait l’amadouer. Arrivé dans la zone qui leur avait été réservée, le groupe s’installa autour des deux professeurs. Cassiopée, en retrait, aperçut Aglaé mais elle semblait tellement dans ses pensées qu’elle ne remarqua pas l’extravagante serdaigle qui portait encore et toujours son immense écharpe enroulée comme un manteau. Et tandis que tout le monde buvait – ou du moins, faisait semblant de boire – les paroles de Frey Damaris, Cassiopée ne retint que deux choses : sous-vêtements et Rose Carter qui regardait du coin de l’œil son collègue.

Cela semblait très prometteur. Vraiment très, très prometteur. S’ils se mariaient un jour, elle se demandait quand même ce qu’elle porterait comme lingerie pour sa nuit de noces. Idem pour lui en fait. Que devait porter le marié ? Un simple slip ? Rien du tout ? En dentelle ?

Tellement captivée par ses pensées, la serdaigle se retrouva seule dans la salle. Mince. Aglaé avait filé vite. Damaris et Carter eux-aussi avaient filé – peut-être pour faire des choses inconvenantes dans le musée… il lui semblait que c’était un fantasme courant dans le monde de reluquer des fesses de statues, de se comparer à l’art grec ou romain et leurs proportions parfois étranges, de susurrer des mots doux à l’oreille de sa compagne pour l’émoustiller en lui décrivant les courbes de la statue…

Mais Cassiopée n’en saurait pas plus. Ils devaient déjà être loin et elle était bien seule sur ce coup. Et puis, si elle voulait en savoir plus sur les romances dans les musées, elle devait lire son dernier bouquin en date ‘Viens me voir au Louvre’. Chose qu’elle ferait en rentrant à Poudlard.

Au moins, elle savait où se diriger dans la mode troll. Hors de question d’aller reluquer la mode pour les mâles. Elle avait entendu l’essentiel. Le boudoir donc ! Peut-être que la mode pour mariée troll serait jolie. //

- Peut-être ont-ils des talents insoupçonnés… Madame Troll est peut-être encore plus coquette que moi ou Rose Carter…

// Elle dépassa un garçon, un serpentard qui se dirigeait vers un des boudoirs. Il était si petit… Il y avait de forte chance qu’elle soit trop tentée de lui lancer un sort ou deux de métamorphoses histoire d’améliorer son style. Elle l’imaginait bien en ouistiti. Mais il risquait d’abimer des œuvres d’art en grimpant sur des œuvres d’art. Hum. Il semblait y avoir plusieurs petits boudoirs différents. Et bien, elle allait tirer au sort !

La troisième zone fut donc la bonne. Un petit panneau en bois indiquait ‘Effeuillage – l’art de se dévêtir d’une main experte’ et une culotte de dentelle immense avait été pendue sur un des bords du panneau. //

- Mais en voilà une chic idée ! Cela semble tout à fait prometteur !

// Cassiopée releva le tissu qui couvrait l’entrée du boudoir et s’avança dans la pénombre. Deux spots éclairaient une scène. De grands fauteuils placés dans la salle invitaient les visiteurs à s’assoir pour mieux observer les sous-vêtements qui étaient posés dessus. La brunette fut tout de suite attirée par une guêpière qui, malgré sa taille démesurée, donnaient des envies folles à la serdaigle. Oh oui, elle était juste parfaite. Juste parfaite. Des petits boutons en soie, des petits nœuds en satin sur les côtés, des dentelles roses et noires… Elle en bavait d’envie.

Elle s’approcha de l’objet de son désir, prête à y mettre les mains pour tester la douceur du tissu exposé quand deux mains immenses se posèrent sur son épaule. Des mains très fraîches d’ailleurs. Le cœur battant à mille à l’heure, Cassiopée se figea. Qui, dans ses condisciples, aurait pu avoir l’audace de lui faire une peur pareille ? Qui ? //

- Tu peux me lâcher, hein. Un simple ‘pas touche’ aurait suffi.

// Aucune réponse. Juste un souffle dans sa nuque. Par la guêpière la plus sexy de l’univers, qui s’amusait à lui faire une peur pareille ?! //

- Bienvenue dans mon cabaret, Chérie. Pour ce soir, et ce soir seulement… Tu es à moi. Rien qu’à moi. Nous avons un peu moins de deux heures. Mais ce sera un délice, je te le promets.

// Ok. On ne panique pas. Mains inconnues. Fraîcheur suspecte. Voix inconnue. Douce mais ferme. D’accord. On. Ne. Panique. Pas.

Les mains commençaient à enlever son écharpe et l’ainée de Alexander O’Neill ferma les yeux. Surtout, ne pas bouger.

Son écharpe tomba à terre dans un bruissement de tissu. Elle était donc dans un boudoir avec un être indéfini qui voulait la voir en T-shirt. Pas. De. Souci. Aucun.

Son T-shirt fut légèrement tiré vers l’avant. Stupéfaite, Cassiopée rouvrit les yeux. La personne reluquait sa poitrine. Il la reluquait ! //

- Quelle chance, tu as un goût ravissant pour les dessous… J’espère que le bas est assorti.
- Oui. Croassa difficilement Cassiopée qui ne pouvait pas laisser cet inconnu douter de son bon goût, fierté oblige.

// C’était un vampire. Les petits crocs qui reposaient sur sa lèvre inférieure ne laissaient aucune place au doute. //

- Charmante créature. Nous allons bien nous amuser ce soir ! Je vais de suite fermer la porte, pour que l’on ne nous dérange pas.

// Pragmatique, la serdaigle se demanda comment un simple bout de tissu pouvait-être fermé de manière correcte pour qu’on ne rentre pas mais elle préféra se taire. Ses jambes étaient encore un peu flageolantes, elle décida de s’assoir. Le fauteuil était moelleux et absolument fantastique sous ses fesses. Mais elle était morte de trouille. Ce qui était moins agréable, il fallait bien le reconnaitre. Elle était enfermée avec un vampire ! //

- Voilà, ma petite sauterelle. Nous sommes tranquilles. Ton prénom ?
- Cassiopée.
- Charmant, charmant ! Un prénom exquis. Qui irait d’ailleurs très bien pour une guêpière. Je suis certain de pouvoir faire quelque chose de très bien sur ce thème. Cassiopée. Reine éthiopienne un peu extrême, non ?
- Un truc du genre… Et vous êtes ? Osa-t-elle finalement demander.
- Auban Debade. Mais on m’appelle Aubade. Parce que je suis très motivé le matin. Une vraie sérénade matinale, au saut du lit, je trouve que c’est totalement romantique. Tu ne trouves pas ?
- Je… Je vis à Poudlard pour le moment. Dans la tour de Serdaigle. Les aubades à ma fenêtre ne sont pas fréquentes. C’est haut.
- Rien qu’un balai ne puisse résoudre, Chérie. Voyons. Allons. Commençons !

// Se retenant de demander ce qui devait être commencé, Cassiopée se redressa et se laissa mener par la main glacée qui la tirait en direction de la scène. //

- D’habitude, c’est Rosana, une troll sublime toute en jambes qui fait ça. Mais elle vient de se fiancer donc elle préfère passer sa nuit avec lui plutôt qu’avec nous. Mais même si je ne suis que brodeur et dentellière, j’ai vu son spectacle assez de fois que pour te préparer comme un pro.
- Spectacle ?
- Oui. Effeuillage. Tu vas être grandiose. D’ailleurs, ton écharpe, très chouette. Ton ami ou ton amie doit apprécier de te voir uniquement enveloppée dans cette chose. Sexy de venir avec ça sur le dos au musée. Afin de conter fleurette devant la victoire de Samovar, je parie ?
- Hum. Célibataire.
- Plus pour longtemps avec ce que je vais t’apprendre.

// Il lui tendit deux grands éventails en plume. Des plumes dans les tons verts, un dégradé de couleurs qui rendait d’autant mieux avec la lumière des spots.

Aubade se mit dans son dos et lui montra les enchainements à faire tout en ponctuant son récit de petites remarques du genre ‘on enlève son haut’, ‘on retire sa jupe’, ‘attention à garder les hauts talons assez longtemps pour rendre son amoureux/amoureuse fou de désir’,…

La scène était totalement surréaliste. Un vampire lui donnait des cours d’effeuillage. Vraiment. Elle avait le don de se fourrer dans des situations aussi folkloriques que ses romans à l’eau de rose. //

- Mais dis-moi, on pourrait croire que tu fais ça tous les jours, Chérie !
- Hum. Pas vraiment non…
- Quel dommage. Bon, on passe aux choses sérieuses ?
- Hein ?
- Toi. Des dessous affriolants, des talons,… La culture troll de l’effeuillage se doit d’être enseignée à la perfection. Et ensuite, à ton tour, tu convertiras un élu…
- Oh.
- Bien. Sur la scène, je vais prendre tes mesures.
- Hein ?!

// Ni une ni deux, Cassiopée se retrouva en sous-vêtements sur la scène avec un vampire prenant ses mesures – ce qui comprenait également la mesure de son auriculaire droit, la longueur de son avant-bras et la longueur de son oreille gauche.

Pour une fois dans sa vie, elle aurait bien voulu avoir un manuel de survie de type ‘comment survivre avec un vampire fanatique de couture portant assez d’aiguilles pour vous transformer en porc-épic humain’. Que pouvait-elle faire à part se laisser faire. //

- Tu as la chair de poule, ma cocotte.
- Vous avez les mains froides.
- Mains froides, vampire fidèle.

// Face à cette affirmation, que pouvait-elle bien rétorquer ?

Ou peut-être essayait-il de lui dire qu’il ne comptait pas la mordre pour boire tout son sang…. C’était difficile à dire.

D’une main, il lui défit son soutien-gorge. //

- Hey !
- Chérie, relaxe. J’en ai déjà vu d’autres.
- Mais…

// Il lui mit un immense corset troll sur le dos. Tellement immense qu’on aurait pu en caser trois comme elle dedans. Le vampire sortit des ciseaux avant de découper la dentelle excédentaire. Elle allait défaillir. Couper de la dentelle ? Vraiment ?! C’était un crime ! Se déplaçant légèrement, une poigne de fer la remit droite. //

- Remue encore une seule fois et je te plante cette aiguille dans le cœur, Chérie.

// Au moins, elle était certaine que ses intentions n’étaient pas honorables. Elle allait finir emballée de dentelle pour passer dans l’au-delà. Elle était si jeune. Tellement d’expériences encore à vivre...

Elle retint un juron bien senti lorsque les pans du corset se serrèrent à nouveau. Encore un peu et elle allait finir par ne plus respirer. Bon, c’était probablement le but du vampire en question mais tout de même ! Il y avait tellement de plus jolies petites morts !

Cassiopée consentit cependant à cette torture – il avait un jeu d’aiguilles diaboliques dans les mains. Elle n’allait certainement pas lui donner des raisons de la piquer de part en part. //

- Pas de souci, je suis aussi immobile qu’un mort. Sans vous vexer.
- Ma douce colombe, je ne le prends pas mal. Voilà le corset Cassiopée. Créé à même le corps. Il est parfait. Maintenant, le bas !

// Ce qui se passa ensuite, la serdaigle préféra oublier tant les positions étranges, les commentaires sur sa plastique et tout ce qui se rapportait à la dentelle. Et tout cas, elle récupéra bien vite ses éventails verts – assortis à sa lingerie actuelle mélange de noir et de vert. Aubade la fit mettre des chaussures à haut-talons absolument divin. //

- Bien. Fais comme moi et tout ira bien.

// Et c’est ainsi que Cassiopée dansa avec un vampire très souple sur une musique qu’il était le seul à entendre. Entrechats, mambo, pas chassés, valse et au moins six techniques pour être nue sous un éventail sans dévoiler plus que désiré. Et elle finissait par y prendre goût. Il pouvait être charmant quand il ne la menaçait pas de mort.

Un cri à faire briser les miroirs et tympans retentit cependant au milieu d’une pose assez suggestive. //

- Aubade !
- Rosana !

// Mince, c’était donc ça… la dame toute en jambes. A bien la regarder, elle était très bien proportionnée… pour une dame troll. Elle était énorme. Et elle semblait très en colère. //

- Tu me trompes avec une brindille ?! Tout ça parce que je suis fiancée à ce grand dadais ?


// Cassiopée ne se trouvait pas fine. Elle était somme toute très moyenne. Elle avait quelques formes en tout cas. Mais qu’on l’appelle Brindille, ça, c’était une première dans l’histoire ! //

- Je suis juste là pour le cours…
- En guêpière ? Vous voulez faire croire ça à une géante peut-être ? Je suis de la noble race des trolls. Et je ne suis pas née d'hier ! Nous percevons très bien le mensonge. Mais je vais devoir vous tuer. Mon amant vampire. Mes règles. Mes corsets !

// La brindille, comprenant son infortune, attrapa sa baguette qui était tombée à terre sur la scène, appela d’un accio sa lingerie et son écharpe. Tant pis pour le reste, elle remplacerait sa cape et ses vêtements.

Se glissant dans la zone de coulisses, elle courut sur ses nouveaux hauts-talons démesurés vers une possible sortie. Une sorte de trou de souris où une Rosana et son vampire n’iraient pas. Et malgré les hurlements derrière elle ‘Tu me le paieras au centuple, mon plus beau corset ruiné !’ et ‘Je te préfère nue de toute façon !’, elle tint bon.

Une fois hors de portée, elle s’enroula dans son écharpe – en reluquant le sublime ensemble qu’elle avait sur le dos. C’était quand même du fameux boulot. Une pièce unique en plus ! Elle s’était enveloppée dans une sorte de robe nouée très , très courte. Cela ferait l’affaire.

Après l’un ou l’autre détour dans la zone d’antiquités sorcières- section où il y avait le premier vrai balai sorcier de l’ère moderne, un Merlin 001, qui pouvait vous faire flotter cinq minutes à un mètre de hauteur maximum car Merlin détestait l’altitude – Cassiopée trouva le hall d’entrée et lança un sort à l’andouille de l’accueil. //

- Une dame troll et un vampire brodeur ! Un vampire brodeur ! Inacceptable !

// Drapée dans sa dignité – et surtout dans son écharpe, la brunette attendit que tout le monde revint devant le musée pour prendre le Magicobus. Chaque regard interloqué d’un élève avait droit à un regard noir made in O’Neill et sa baguette crépitait de magie.

**Par le string en dentelle rose de Merlin, faites que cette écharpe tienne jusque Poudlard. Pitié. ** //

[Selena Edelwes]

// Selena Edelwes n'aimait pas les transports en commun. Magiques ou moldus. Elle avait déjà pris le Magicobus et son expérience lui souffla de s'asseoir parterre et de fermer les yeux avant que le bus ne démarre. Ses condisciples l'avaient regardé d'un air étonné mais s'étaient bien vite vus éjectés de leurs places dans un grand désordre de membres éparses. La Serdaigle avait donc joui d'un confort acceptable et d'une relative tranquillité (si l'on exceptait la blondinette ayant atterri sur ses genoux, au milieu du trajet). Lorsque l'autobus s'arrêta, elle fut parmi les premières à descendre, réprimant un sourire en voyant Frey Damaris relever la professeure d'astronomie. Elle respira avec soulagement l'air frais de la ville et écouta les instructions professorales : //

- Nous allons vous remettre les tickets avant de nous diriger vers l’entrée. Comme vous le savez certainement, celle-ci se trouve au bout de l’aile ouest. Nous sommes pile à l’heure mais pressons un peu le pas. Nous n’avons pas toute la nuit, malheureusement.

// Selena n'avait jamais eu l'occasion de visiter le Magic Museum – ni sa partie molude, d'ailleurs. Elle avait hâte de découvrir ce que recelait cette mystérieuse aile ouest et marcha donc d'un pas vif à la suite de son guide, une fois que les billets furent distribués.
Dès que le petit groupe entra dans l'imposant bâtiment, la Serdaigle s'abîma dans la contemplation de l'architecture : la voûte ouvragée sous laquelle ils se trouvaient était impressionnante. En observant attentivement les reliefs, on arrivait à distinguer un véritable plan de la partie sorcière du musée. Entendant une voix féminine leur annoncer qu'ils allaient visiter la section des arts vestimentaires troll, Selly repéra le secteur sur le plafond. Elle ne poursuivit pas plus avant son analyse des lieux : Frey Damaris s'était remis à parler. //

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit. Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum. Sous-vêtements.

** Seulement trois sections ? Mais... Nous avons seulement deux heures ? D'après ce que j'ai compris, ce n'est pas une visite guidée... Tant mieux, mais je ne sais pas si j'arriverai à tout visiter...**

- Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femmes troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint, lut Rose Carter, lui arrachant le papier des mains.

// La professeure ne semblait pas, elle non plus, disposée à accompagner les élèves puisqu'elle partit avec son homologue en Divination. Avec lui ? La nuit s'annonçait... Particulière. Certes, elle était furieuse parce que leurs deux matières avaient été mélangées et voulait remédier à cet outrage... Mais elle aurait pu partir seule !
Selly se désintéressa cependant bien vite de l'attitude de Mlle Carter. Les yeux alternativement fixés sur les trois directions possibles, elle réfléchissait : //

** J'hésite, j'hésite... La mode virile trolle semble attirer les jeunes filles... Va pour les sous-vêtements ! **

// Selena Edelwes se dirigea donc vers la reconstitution du boudoir. A peine eut-elle franchi le seuil qu'elle était déjà totalement émergée dans l'univers troll... Elle s'attendait presque à voir surgir une dame trolle et se prit à inspecter les alentours pour s'assurer qu'elle était seule dans la salle. Un peu rassurée, elle entreprit de faire le tour de la pièce. La Serdaigle s'attarda sur un étrange objet d'ébène posé sur un massif secrétaire. Le carton explicatif l'informa que c'était un voermanusik – en réalité un support qui permettait à la dame d'ôter ses gants et de les garder à portée de façon très pratique tout en restant élégante.
Elle fit ensuite le tour de ce qu'elle identifia comme une liseuse aux broderies ouvragées, en camaïeu de roses (proportions trolles, évidemment), sans oser toutefois s'approcher trop : //

** Se méfier des tisseuses et des brodeuses ? Je ne vais pas l'oublier, ce lieu a un petit quelque chose d'inquiétant... **

// Selena s'approcha de trois mannequins monumentaux avec un sourire en coin : les sous-vêtements. Les fameux ! La Serdaigle imagina un instant le timide Frey Damaris devant la plus dentelée des culottes et ne put s'empêcher de ricaner. D'autant plus que son imagination fertile avait ajouté Rose Carter au tableau... Selly se reprit en haussant les épaules et se replongea dans l'observation de la lingerie trolle. Le premier mannequin était tout de blanc vêtu, dentelles de toutes tailles et formes s'agençaient sur le velours sombre du support... Un froissement de tissus fit sursauter la serdaigloise. Se retournant vivement elle resta figée de surprise. Devant elle, trois étranges créatures avançaient doucement. Elles dégageaient une profonde tristesses et ne semblaient pas voir la jeune fille qui leur faisait pourtant face.. Selly se remémora une fois de plus les avertissements de son professeur concernant cette salle : //

** On nous a dit de nous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus... Et personne n'aurait pu être plus explicite ?! Enfin... A en juger par l'air surpris de nos accompagnateurs lorsqu'ils lisaient leurs notes, ils ne devaient pas être au courant... C'est très rassurant... Mais ces... choses, je n'ai jamais rien vu de tel... Peuvent-elles véritablement être dangereuses ? **

// Selena observa plus attentivement les silhouettes qui se rapprochaient. Leur progression était certes très lente mais la pièce n'étant pas immense, elles étaient suffisamment proches pour être détaillées par l'étudiante. Elles ressemblaient à des femmes que l'on aurait couvert de bandages. Des momies ? Non, malgré leur vêtements gris et leurs cheveux cendrés, elles respiraient. Les bandes qui les couvraient semblaient étrangement faire partie de leurs corps... En y regardant de plus près, leur habit n'était pas si étrange : une longue robe grise qui couvrait leurs jambes et leurs pieds à laquelle était fixée une multitude de poches – grises elles aussi – de tailles variables. Connaissant leur profession, la bleu-et-bronze déduisit que ces poches contenaient fils, aiguilles, galons et tout le matériel nécessaire à l'entretien des tissus et son hypothèse fut confirmée par les quelques instruments ou rubans qui dépassaient de certaines poches.
Cependant, Selly ne savait quelle attitude adopter face à ces créatures qui ne semblaient pas la voir. Elle venait de se décider à quitter la salle lorsque les trois femmes s'arrêtèrent et chacune braqua les deux billes noires qui lui servaient d'yeux en direction de Selena. Cette dernière, inquiète et ne sachant que faire, articula : //

- Je vais m'en aller, si vous le voulez bien...

// L'une des tisseuses répondit en un chuchotement menaçant : //

- Que fais-tu ici ? Tu oses perturber notre travail ? Inadmissssssible !

- Euh ce n'est tout de même pas ma faute si le directeur de ce musée n'autorise les visite que pendant la nuit...

// Ne tenant aucun compte des paroles de Selena, les tisseuses et brodeuses continuèrent, se répondant l'une l'autre : //

- Tu ne t'en sortira pas...

- Tu resteras ici, avec nous...

- Très longtemps...

- Mesdemoiselles, votre compagnie ne me déplairait sans doute pas, loin de là mais... Je n'apprécierai pas de finir mes jour dans un musée, errant la nuit de salle en salle à la recherche d'une couture abîmée... Vous ne m'en voudrez pas si je m'éclipse ?

- Tu nous a dérangées...

- Sans égards aucuns pour le soin...

- Le soin que nous portons à notre ouvrage...

- Vous ne m'écoutez pas, en fait. C'est bête... Adieu.

- Inadmisssssssible !

// Selly se dirigea calmement, tous ses sens en éveil, vers la porte capitonnée – rose, évidemment. Elle eut une pensée émue pour le salon de thé de Mme Pieddodu. Alors qu'elle allait enfin sortir de la sinistre pièce, un bruit étrange l'arrêta. //

** Les brodeuses se sont décidées à agir ? Que vont-elles... Argh ! **

// Selena écarquilla les yeux en voyant les centaines d'aiguilles qui filaient dans sa direction. Elle eut à peine le temps de sortir et refermer derrière elle avant d'entendre le rembourrage de la porte gémir sous les piqûres des aiguilles se fichant dans sa chair rose. //

** On peut dire que j'ai eu chaud... Passons, puisque j'ai été éjectée de cette pièce je vais pouvoir continuer la visite. Direction la mode troll pour les mâles et grands chefs ! C'est bête, je ne sais plus à quoi il fallait faire attention...**

// Selly parcourut les quelques couloirs qui la séparaient de sa destination et resta perplexe devant une lourde herse qui barrait l'entrée de la salle. Des cris fusaient et la Serdaigle ne souhaitait pas entrer dans ce qui apparaissait comme une bataille ; elle fit donc demi-tour et se dirigea vers l'espace consacré à la mode pour femmes troll modernes et jeunes filles coquettes.
Elle pénétra avec ravissement dans une longue galerie de mannequins regroupés par thème. Après un rapide coup d'œil sur l'ensemble de la collection, Selly revint devant les trois robes de bal pour jeunes filles (coquettes, bien entendu) qui avaient attiré son attention. Un doux parfum fleuri embaumait l'air, poussant le visiteur à s'attarder plus que de raison devant chaque étoffe. La première des trois était simple mais magnifique : le fin drapé bleu ciel était uni et scintillant, la robe était si longue qu'elle couvrait les chevilles et le haut s'arrêtait au dessus d'une poitrine lunaire, laissant les bras à nu pour ne pas alourdir la création. Selena analysa chaque pli, lisant avec intérêt les panneaux explicatifs sur les différents types de points ou pigments utilisés. Elle s'apprêtait à observer la seconde robe lorsque le bruit ténu d'une cloche la fit sursauter : le temps de la visite était déjà écoulé ! Et leurs professeurs agitaient cette clochette pour alerter les derniers retardataires ! Avec un soupir à fendre l'âme, Selena s'arracha à sa contemplation douillette pour rejoindre le groupe. Prise d'un dernier regret, elle tourna légèrement la tête pour emmagasiner le plus d'images possible... Et se figea. S'approchant du petit miroir qui lui avait renvoyé un reflet étonnant, elle n'en crut pas ses yeux. Son visage était à présent du même bleu pâle que la robe ! Et pas seulement : ses mains et toute partie du corps à découvert avaient cette teinte... Comble de malchance, sa peau n'était même pas devenue aussi soyeuse que la robe ! Dans un éclair de lucidité, elle se souvint du gribouillis du directeur du musée déchiffré par Mlle Carter, se boucha le nez et courut jusqu'au rassemblement d'élèves qui attendaient dans le grand hall d'entrée : //

** L’abus de parfum nuit gravement au teint... Il ne pouvait pas être plus explicite ? Fichu directeur ! Heureusement que je suis en bleu et pas en jaune, rouge ni vert... Au moins, j'ai la consolation d'arborer les couleurs de ma maison... **

[Riverelle]

// Il faisait déjà nuit.

Les élèves de Poudlard étaient rangés en file sous la lune qui projetait sur le sol un éclatant rayon.

Lia balaya la petite foule de ses yeux bruns. Elle ne connaissait personne, ou du moins les reconnaissait de vue, mais sans plus.
Entre tous ses amis, la jeune femme était la seule à s'être inscrite à cette sortie scolaire.
L'art était une des choses qu'elle affectionnait le plus au monde, avec la poésie et la littérature. Jamais elle n'aurait pu manquer cette sortie. Quand Lia avait vu l'annonce, elle s'était jetée sur la liste d'inscription comme un chien sur un gigot. D'autant plus que la visite se passait la nuit, et qu'on se chuchotait que des phénomènes étrange y avait lieu ! On ne pouvait rêver mieux. Étant une grande amatrice de frissons, Lia ne pouvait qu'adorer cet évènement. Et au diable ses amis. Elle n'avait pas besoin d'eux pour apprécier cette visite du British Museum, bien au contraire ; on profitait bien mieux tout seul, elle en était persuadée.

De plus, elle avait l'habitude de se débrouiller sans l'aide de quelqu'un. Depuis qu'elle vivait seule, Li avait apprit à être indépendante et à ne compter que sur elle-même. Alors, elle s'en fichait presque totalement. Presque, car la Serpentard se sentait un peu perdue avec tous ses élèves qui marmonnaient autour d'elle. //

** Sérieusement, quoi. Arrête tes manières de fillette. Tu n'es pas là pour rigoler mais pour visiter ce musée. **

// Lia préféra tout de même rester en retrait sur le côté. Pour avoir l'air occupée, elle ouvrit son bissac et refit le tour de ses affaires. Plumes, crayons, parchemins pour dessiner, tout y était.
Un crissement de pneu lui fit lever la tête.

La jeune femme écarquilla les yeux en apercevant le gigantesque bus violet pétard qui venait de stopper devant eux. Elle n’avait jamais vu le Magicobus.
Lia fronça les sourcils. Il était tout sauf discret. Comment allaient-ils pouvoir parvenir à Londres sans se faire remarquer ?

Elle n’eut pas le temps de se poser plus de question. Rose Carter, la professeur d’Astronomie, la poussa à l’intérieur de l’engin.

L’intérieur semblait conçu pour y passer la nuit. 2 rangées de lit s’alignaient chacune le long des petites fenêtre. Lia chercha des yeux une place sur un lit vide, mais le car était déjà blindé. À regret, elle se résigna à s’asseoir sur un lit, en compagnie d’un jeune homme qui devait avoir son âge, dont elle se souvenait avoir aperçu dans les couloirs. Après avoir posé son sac sur ses genoux, elle se tourna vers le garçon. //

- Euh, je pouvais ?

- Mmmh.

// Lia arqua un sourcil, supposant que ça voulait dire « oui » .
Elle détourna le regard, préférant observer les autres. Elle remarqua, un peu surprise, que tout le monde autour d’elle avait agrippé fermement une prise solide, comme le rebord d’une fenêtre. C’est alors que le Magicobus s’ébranla.

Le démarrage fut… inattendu. Lia ne s’y était absolument pas préparée. Brutalement éjectée du lit, elle s’écrasa au milieu des rangées. Sonnée, elle ne bougea pas, sentant douloureusement la présence de son épaule. Hélas, ce n’était pas fini.

Le bus infernal eut une telle accélération qu’elle roula jusqu’au devant de l’engin, et son front heurta le frein à main, et le conducteur dut faire écart pour éviter de renverser un lampadaire. Face contre terre, elle releva légèrement la tête. Malgré leurs précautions, ses camarades n’avaient pas été épargnés. Rose Carter, armée de sa baguette et à l’aide d’une série d’Episkey, remettait en place quelques nez et réparait les éventuelles dents cassées. Frey Damaris remettait debout ceux qui étaient tombé, - c’est-à-dire à peu près tout le monde.

Le reste voyage ne se passa pas très bien : certains estomacs trop fragiles avaient lâché. Une odeur pestilentielle flottait dans le car, et Lia se jeta dehors dès qu’ils se furent arrêtés. Au soulagement général, l’horrible bus repartit à vive allure.

Lia suivit les autres élèves, qui se dirigeaient vers l’entrée du British Museum. Elle fut surprise en l’apercevant : il ressemblait à un temple Grec, avec ses multiples colonnes et les sculptures raffinées que sa façade arborait. Des lumières multicolores, dissimulées au pied des colonnes, l’éclairait, projetant sur les murs un superbe arc-en-ciel. C’était… étonnant.

Elle entendit alors la voix de Frey Damaris : //

- Nous allons vous remettre les tickets avant de nous diriger vers l’entrée. Comme vous le savez certainement, celle-ci se trouve au bout de l’aile ouest. Nous sommes pile à l’heure mais pressons un peu le pas. Nous n’avons pas toute la nuit, malheureusement.

// La jeune femme se rapprocha un peu du professeur de Divination, excitée. Enfin, ça commençait.

Après quelques minutes de marche plus ou moins ordonnée, ils atteignirent le Hall d’Entrée. Il n’y avait pas un chat, ni même la plus petite lumière allumée.

Prenant tout le monde par surprise, une femme brune et souriante surgit de la pénombre. Elle les invita à la suivre, avant de s’élancer dans les gigantesques salles du musée. Au bout de plusieurs minutes, elle se tourna vers eux : //

- Pour aujourd’hui, je vous laisse visiter la section des arts vestimentaires troll. Vous verrez, c’est absolument ravissant !

// Et avant que personne ne puisse réagir, elle disparut dans l’ombre.

La mâchoire de Lia se décrocha. Elle s’attendait à de la sculpture ou des tableaux, des choses de ce genre. Mais elle se moquait éperdument de savoir comment les trolls s’attifaient. Les sourcils froncés, elle écouta le professeur Damaris prendre la parole. //

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit.

// Cette fois-ci, Lia se redressa. Voilà qui devenait plus intéressant… //

- Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum…

// Ses pommettes virèrent au rouge. Rose Carter, quant à elle, leva les yeux vers la voûte du plafond. //

- Sous-vêtements.

// Lia se visualisa une gigantesque culotte et elle eut vraiment du mal à rester sérieuse. //

- Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

// Le jeune homme s’interrompit un instant, les yeux plissés. Mais le professeur Carter lui arracha le papier des mains avec impatience. //

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint. Mais… Je… Ils ont osé mettre la section astronomie avec la divination ?! Dans la même pièce ?! C’est un scandale ! C'est inadmissible ! Allons rectifier cela immédiatement. A dans deux heures !

// La professeur d’Astronomie, le papier serré dans son poing, entraina son pauvre collègue. En un clin d’oeil, ils avaient disparus, les laissant seuls.

Lia regarda un moment le large couloir qui menait à la section des sous-vêtements trolls. Hors de question qu’elle aille observer des slips, soutien-gorges et autres nuisettes pendant 2 heures.
La section consacrée à la mode masculine ? Pourquoi, c’était une bonne idée.
Puis son regard se porta sur l’entrée de la section restante, pour les femmes troll modernes et jeunes filles coquettes. Une seule personne l’avait choisie : c’était une jeune fille qui devait avoir entre 16 et 17 ans, avec de longs cheveux roux.

Elle se tourna de nouveau vers l’entrée des bâtiments de la mode pour mâles et grands chefs. La majorité s’y engageait. N’était-ce pas infiniment plus excitant d’aller là où personne n’allait ? Sa décision fut vite prise.

Lia hissa son sac sur son épaule et fit semblant de réfléchir à son choix de visite, jusqu’à ce qu’elle fut sûre que la jeune rousse ait prit de l’avance. Alors, elle se dirigea vers la porte de gauche et l’entrebâillement. Elle n’était plus là. La jeune femme se glissa dans l’immense pièce, avant de refermer le battant sans bruit. Elle eut l’impression de rentrer dans le magasin d’une styliste dérangée.

De multiples mannequins en forme de troll aux poses avantageuses arboraient des tenues… pour le moins étranges.

Il y avait surtout des robes - si il s’agissait bien de robes. On aurait plutôt dit des morceaux de tissus usagés, grossièrement assemblés entre eux. Il y avait de telles fautes de goût que Lia sentit un frisson lui parcourir la nuque.

La Serpentard observa le premier mannequin. La tête en plastique blanc était presque entièrement masquée sous un chapeau immense, de couleur orange. Elle était vêtue d’une sorte de robe aussi violette que le Magicobus, mais bizarrement asymétrique. Le bas droit lui tombait jusqu’à la cheville, l’autre lui montait jusqu’en haut de la cuisse. Pendant un moment absurde, Lia se demanda si celle qui portait une telle robe portait une culotte. On l’apercevrait, c’était certain. Soit elle n’en mettait tout simplement pas, soit elle portait un string. La jeune femme eut du mal à ne pas rire. Elle passa au mannequin suivant.

Il était si laid qu’elle eut du mal à reconnaitre le style rock-pour-troll sur lequel était basé la tenue. La robe était noire, dans une matière indescriptible, qui oscillait entre la toile d’araignée, le cuir et le velours plongé dans un fluide gluant. Un sac vert-de-gris à la forme abracadabrante et un bracelet noir clouté d’argent complétaient le tableau. //

** … Perturbant. **

// Juste en-dessous, un panneau indiquait :

"CÉLÈBRE TENUE PORTÉE PAR LA CHANTEUSE DU GROUPE DE ROCK TROLL : LES GRANDES GUEULES"

Les trolls connaissaient donc l’art de la musique ? Ce ne pouvait être qu’une ridicule plaisanterie. Les trolls ne pensaient qu’à 3 choses : Rôtir les humains à petit feu, les manger, puis piquer un somme jusqu’au prochain repas. Depuis quand écoutaient-ils du rock ?

La tenue suivante fut mémorable.
Ahurie, Lia regarda le mannequin de la jeune femme troll qui se dressait devant elle.
Elle ne portait que quelques bouts de tissu par-ci par-là. Sa poitrine était à peine couverte d'une sorte de crop-top jaunâtre désagréablement transparent, avec l’inscription : « KISS ME ! ». Le décolleté plongeait jusqu’au haut du ventre, et la coupe découvrait le nombril du mannequin. Elle portait un short extra-court, presque un shorty, laissait à nues les jambes striées de d’immondes varices. Chaussée de sandales à talons de couleur bleue presque aussi grande que le bras de Lia, elle tenait dans sa main, chose étrange, un bâton avec au bout une énorme boule, hérissée de piquant argentés.

Sur le petit écriteau, on lisait :

"ÉLUE TENUE LA PLUS SEXY DE L’ANNÉE
REMPORTÉ PAR LA TOP-MODÈLE DRÎHTÎGPÉ BJEFHŸLMÖ
1943"

Il semblait qu’il existait des prostituée trolls. Lia effaça vite cette vision d’horreur de son esprit. Puis elle dit à haute voix : //

- Pas possible de laisser de telles choses dans un musée, par Dumbledore. C’est hideux, ça pourrait choquer.

// Elle se détourna, dégoûtée, de l’horrible mannequin, mais les autres mannequins n’étaient guère plus beaux. Bêrk !

La jeune femme courut vers la porte, avec le vague espoir sûrement infondé qu’elle y trouverait quelque chose de moins glauque. La main sur la poignée de la porte, elle allait s’y réfugier quand une boule pleine de piques en argent s’abattit sur le sol de marbre, à quelques centimètres de ses pieds.

Lia se jeta sur le côté pour éviter les éclats de pierre. Elle se tourna vers son agresseur, et resta bouche bée.
C’était la prostituée Dripté Bjelyo quelque chose. Mais vivante. 300 kilos de trollette habillée sexy prête à la réduire en purée. Lia jeta un regard en coin vers le socle qui portait le mannequin. Ce dernier n’y était plus. Elle aurait dû se méfier. La prochaine fois, elle prendrait au sérieux le fait qu’on ait observé des phénomènes paranormaux la nuit. Aïe !

Dripté Bjelyo paraissait quand même beaucoup plus intimidante en vrai. 3 mètres cinquante de jeune troll baraquée, des petits yeux qui brillaient d’une lueur féroce, mais le pire était l’odeur. Lia crut qu’elle allait défaillir.

Elle renonça à chercher des explications, elle n’avait pas le temps. Elle n’avait pas non plus le temps de crier
Dripté repartait à l’assaut. Sa gigantesque boule fit voler le carrelage noir en morceaux. Encore une fois, la Serpentard ne put éviter de se faire transpercer qu’avec un bond.

Elle réfléchit à toute vitesse. Avec un tel bruit, on allait sûrement arriver avec des renforts. Mais si la pièce était insonorisé ? Lia pesta intérieurement, plongeant au sol pour ne pas se prendre en pleine figure le morceau de carrelage que la troll furieuse venait de lui lancer. Bon, la diplomatie était souvent la meilleure des solutions. Elle se tourna vers le monstre. //

- Heuu, salut, dit-elle, un peu tremblante.

// La troll suspendit son geste offensif, mais ne baissa pas son arme pour autant. Elle se pencha vers la jeune femme avec un grognement, lui laissant le plaisir de détailler chacune des ses dents jaunes, toutes de travers. Lia détourna les yeux. Un champ de désolation.

- Tu… tu vas bien ? continua la Serpentard, d’une voix de plus en plus faible, amorçant un mouvement de recul.

// Elle eut raison. Dripté Bramo ne pouvait apparemment pas tenir une seconde sans essayer d’arracher les membres du premier malheureux qui lui tombait sous sa main aux ongles pourris.

La grosse boule fit voler en éclat la dalle de marbre sur laquelle Lia se trouvait 1 seconde auparavant. //

- J’aimerais bien que tu arrêtes, je vais me faire griller pour détérioration de bâtiments publics… dit Lia, avant de se rappeler que les trolls étaient trop bêtes pour comprendre le langage des humains.

// Comment faisaient les trolls pour communiquer ? Ils grognaient, ou, plus couramment, ils se tapaient dessus. Mais Lia était trop petite pour taper sur une troll de 3 mètres 50. Grogner ? C’était quand même assez ridicule. //

- Toi pas taper moi, sinon moi te faire mal.

// Dripté ne semblait pas très réceptive : Elle poussa un beuglement qui faire dresser les cheveux sur la tête de Lia. //

- Je ne souhaitais pas en arriver là, Sweetie… Mais hélas, tu ne me laisse pas le choix.

// Elle leva sa baguette, calculant le degré de puissance dont elle allait devoir faire preuve pour neutraliser un ennemi d’une telle grosseur. Ça allait être difficile, mais la tenue légère -très légère même- jouait en sa faveur ; de plus, avec sa taille, elle serait très facile à viser. //

- Stupéfix !

// Le sort la toucha dans le ventre. La troll, ses articulation temporairement rouillées, sembla avancer au ralenti. Si elle ne la bloquerait pas totalement, elle terminerait sous la forme d’un kebab pour troll. //

- Petrificus Totalus. PETRIFICUS TOTALUUUS !

// Cette fois-ci, sa volonté l’emporta… presque. Dripté s’immobilisa, mais Lia la voyait tenter furieusement de se libérer de son étreinte magique. //

- Stupéfix !

// Sous le coup du double sortilège, la troll finit par succomber. Elle bascula avec une lenteur effrayante, et s’abattit au sol dans un vacarme de fin du monde. Elle se retransforma en mannequin, s’immobilisant dans la même position qu’auparavant, comme si elle n’avait jamais pris vie. Le bâton surmonté de la boule meurtrière regagna sa place initiale, dans le poing de la trollette.

Lia, encore un peu secouée, s’adossa au mur de pierre. Elle était dans de beaux draps. Si on voyait les dégâts que la troll avait causé, elle écoperait de deux bonnes semaines de renvoi. //

** Merde, faut que je range tout maintenant… Dépêche-toi… Il ne faut pas qu’on te vois...

// Le front plissé par l’inquiétude, la jeune femme tenta de masquer les les fissures dans le carrelage, mais ce n’était pas facile. //

- Reparo. Reparo. Reparo.

// Accroupie au sol, elle longea la marque de casse de l’index, pour voir si elle se voyait. Foutue Dripté Barjot. Même son nom était imprononçable. //

- Wingardium Leviosa.

// Le mannequin s’envola et se déposa sur le socle de pierre. En quelques minutes, il ne resta plus rien du carnage, à part les fines failles sur le marbre du sol. Lia épongea son visage en sueur. Elle l’avait échappé belle.

Son envie de visiter une nouvelle salle avait singulièrement faibli. Tentant d’avoir l’air le plus naturel possible, priant pour que la jeune rousse qu’elle avait vu s’engager dans la section pour vêtements trolliens féminins ne remarque rien, elle regagna le Hall. Et se jura de ne plus jamais mettre les pieds dans ce musée après ce dangereux voyage de classe. //

[Nighty]

//Depuis quelques temps, tout allait mal pour Ethan. Enfin, il y avait certes quelques points positifs, comme sa rencontre avec Katleen, mais depuis son aventure avec le Retourner de temps, il n’arrivait plus à se débarrasser de la tristesse qui l’habitait. Bien sûr, cela faisait longtemps qu’Élia était partie, mais il avait toujours eu au fond, un petit espoir, un dernier, qui l’aidait à tenir au loin la noirceur qui l’envahissait. Mais il avait réalisé à Londres que c’était vraiment fini. Et la noirceur avait fait du chemin. N’ayant personne à qui parler, ne voulant, surtout, en parler à personne, cultivant sa peine et sa rancœur, il était devenu encore plus sombre qu’avant. Mais également plus effacé. Moins arrogant. Moins agressif. Sa rage avait comme muée, venant alourdir la culpabilité qu’il avait. Il s’était encore plus investie dans ses cours, mais avait aussi compris qu’il avait besoin de faire quelque chose de différent, de sortir un peu du château, pour se changer les idées, oublier.

C’est pourquoi il s’était inscrit aux visites du British Museum. Et qu’il se retrouvait dans le Magicobus. Ce fichu Magicobus. Habitué à le prendre, il avait prévu la conduite pour le moins…violente, et s’était accroché fermement à une des barres de fer durant toute la durée du transport. Secoué à l’arrivé, il réussit néanmoins à tenir debout, tant bien que mal, prenant sur ses muscles. Il grimaça légèrement à cause de son bras, pas entièrement guéri, et descendit avec une forte envie de vomir. La plupart des élèves, tombés lors de l’arrêt du Magicobus, descendirent avec peine, se retenant aux portes et se tenant la tête entre les mains, un peu vacillants.

Frey Damaris et Rose Carter, les professeurs qui les avaient accompagnés pour cette première sortie, se placèrent face à eux, et le professeur de Divination prit la parole.//

- Nous allons vous remettre les tickets avant de nous diriger vers l’entrée. Comme vous le savez certainement, celle-ci se trouve au bout de l’aile ouest. Nous sommes pile à l’heure mais pressons un peu le pas. Nous n’avons pas toute la nuit, malheureusement.

//Après cette brève explication emplie de regret, et après avoir distribué les tickets à chaque élèves, il les conduisit jusqu’au musée, où une jeune femme, responsable de l’accueil, les accueillit avec un grand sourire malicieux.//

- Pour aujourd’hui, je vous laisse visiter la section des arts vestimentaires troll. Vous verrez, c’est absolument ravissant !

//L’art vestimentaire troll. Troll ! Ethan eut un grand soupir. Il sentait que sa visite s’annonçait nettement moins passionnante que prévue. Enfin bon, il aurait peut-être la chance de croiser un quelconque troll fou pour s’amuser un peu. Il avait hâte de tester les nouvelles techniques d’arts martiaux que Zaranki lui avait brièvement montrées. La brune de l’accueil partie, Damaris se tourna vers eux avec un froncement de sourcils et reprit la parole, rougissant légèrement.//

- Alors, nous allons vous laisser deux heures pour visiter le lieu. Faites bien attention, le directeur nous a affirmé que de drôles de choses se produisaient la nuit. Mais rassurez-vous, je pense sincèrement qu’il plaisante. Donc, pour la visite de l'art vestimentaire troll, nous avons pu obtenir la visite de trois sections. A votre droite, vous avez le boudoir du troll. C’est une reconstitution de l’espace de vie intime d’une dame troll et vous pourrez y admirer des… Hum. Sous-vêtements. Il y a une remarque comme quoi il faudra vous méfier des tisseuses et des brodeuses qui viennent chaque soir vérifier la bonne tenue des tissus. Ensuite, la salle en face est destinée à la mode troll pour les mâles et grands chefs. Attention aux gourdins. Étrange comme remarque. Et enfin, vous avez la mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes. Et le mot du directeur précise que…

//Il n’eut pas le temps de finir que Rose Carter, passablement énervée, lui prit le guide des mains et acheva sa phrase.//

- Faites attention, l’abus de parfum nuit gravement au teint. Mais… Je… Ils ont osé mettre la section astronomie avec la divination ?! Dans la même pièce ?! C’est un scandale ! C'est inadmissible ! Allons rectifier cela immédiatement. A dans deux heures !

//Entraînant avec elle le pauvre Frey Damaris, les professeurs disparurent, les laissant seuls dans le musée.

Ethan se remémora les sections possibles. Aucune ne l’attirait plus qu’une autre. Il attendit donc de savoir où irait le plus grand nombre, pour aller dans la section la moins visitée. Sans grande surprise, beaucoup d’élèves choisirent la section « mode troll pour les mâles et grands chef ». Quelques élèves, peu nombreux cependant, se dirigèrent vers les autres sections.

Hésitant, Ethan finit par trancher. La section « mode pour femme troll modernes et jeunes filles coquettes ». Sûrement pas les sous-vêtements. Il aperçut une jeune fille rousse qui avait choisi la même section que lui, mais préféra l’éviter et entra dans une autre salle de la section.

Alors qu’il regardait par-dessus son épaule si des élèves le suivaient, il buta contre quelque chose. Retournant la tête, il tomba nez à nez avec un ventre. Un ventre de troll apparemment. Il recula un peu, se massant le nez, et leva la tête pour regarder l’immense statue de troll, très réaliste, qui lui faisait face.

La femme troll, car c’était censée en représenter une visiblement, portait une immense robe, euh oui robe, rose et violette, agrémentée de broderies et dentelles fleuries.

Ethan eut un haut le cœur devant les imposants attributs de la statue et tourna la tête, préférant aller observer des vêtements exposés dans une vitrine, non loin de l’énorme statue.

Pas très absorbé par les immenses pièces de tissu, Ethan laissait son regard dériver de temps à autre vers l’immense statue. Par moment, il avait l’impression qu’elle bougeait, qu’elle respirait. Mais il suffisait qu’il la regarde franchement et l’impression s’en allait. Il devait être trop paranoïaque. Le jeune garçon continua donc de déambuler entre les vitrines, jetant un coup d’œil ici et là en tentant de comprendre comment il était possible de porter des vêtements aussi immondes.

Soudain, sans comprendre ce qui lui arrivait, il se sentit soulevé, et légèrement écrasé aussi. Comme si une main géante l’écrasait entre ses doigts. Après vérification, c’était ce qui lui arrivait en fait. Enfin ! De l’animation ! Avec un grand sourire, Ethan leva son visage vers celui de la statue de femme troll, pas si statue que ça.//

-Bonjour gente dame ! Mon nom est Ethan. Auriez-vous l’amabilité de me reposer à terre s’il vous plaît ?

//A sa grande surprise, la troll resserra son étreinte et roucoula.//

-Rooh, mais c’est qu’en plus d’être beau jeune homme, tu es poli ! Mais je préfère te garder dans ma main, si je te posais cela serait beaucoup moins pratique pour t’embrasser ! Et mon nom est Fluvia. Fluvia… Quel est ton nom de famille ?

//Abasourdi par ce déluge d’information, Ethan ne retint qu’une seule chose.//

-Me… M’embrasser ? Mon nom de famille ? Mais… Pourquoi ?

-Mais ! Parce que nous allons nous marier très cher Ethan ! Alors, ton nom de famille, et plus vite que ça !

-Euh Cooper mais, je…

//Trop sonné pour réagir, il ne sut que dire et referma la bouche, affolé. Mince alors, mais pourquoi il n’était pas tombé sur un troll agressif contre lequel il pouvait se battre ? La troll le serrait beaucoup trop fort, et il ne pouvait pas remuer un doigts de pieds pour s’échapper. Il gémit doucement, espérant que ce n’était qu’une vaste blague.
Mais la troll le traînait déjà devant un étalage de robes, toutes plus hideuses les unes que les autres.//

-Très bien, je m’appelle donc Fluvia Cooper ! Enfin dès que nous nous serions mariés bien sûr. D’ailleurs j’ai ici une sélection de robes, j’ai besoin de ton avis. Dans laquelle m’imagines-tu, devant l’autel, puis dans notre tanière pour consommer le mariage ?

//Ethan eut subitement envie d’avoir mal compris. Tanière ? Mariage ? Consommer le mariage ? Quoi ? Blême, il se sentit mal. Consommer le mariage ? Avec… Une troll ? Sûrement pas. Oh que non ! Jamais !//

-Hum… Je pense que si vous me reposiez je garderai mes jambes en bon état, vous avez une grande force vous savez, et je pourrai observer ces robes de plus près, afin de mieux choisir.

-Vraiment ? Hum, tu as peut-être raison. Mais tu n’en profiteras pas pour t’échapper ?

//Ethan déglutit, et raffermit sa voix un peu tremblante.//

-Bien sûr que non enfin ! Vous êtes si belle, si parfaite, je ne peux que me réjouir de vous épouser !

//La troll roucoula de nouveau et le posa à terre. Il poussa un discret soupir de soulagement, son cœur battant la chamade. Non pas d’amour, mais de peur. Peur de devoir consommer un mariage avec une troll particulièrement. Il fit mine d’examiner les robes, prenant son mal en patience, tout en jetant de temps à autre des regards à la troll, voir si elle continuait de le surveiller. Mais la troll ne le quittait pas du regard. Il réfléchit un instant.//

-Oh, regardes ma douce, cette robe, là-bas, n’est-elle pas parfaite ?

//Il avait pointé le doigt devant lui, et comme prévu, la troll se retourna. Ethan en profita pour sortir sa baguette et utiliser un sortilège de désillusion. Il sentit le sortilège le recouvrir un millième de seconde avant que le troll ne se retourne. Il n’osa pas bouger, retenant son souffle. La troll mit un moment à se rendre compte qu’il n’était plus là.//

-Chéri ? Où es-tu ? Ethaaaan ?

//Elle le rechercha un moment, et Ethan profitait des moments où elle lui tournait le dos pour se diriger lentement vers la sortie.

La troll finit par rugir de déception en constatant qu’elle ne le trouvait pas, et retourna sur son piédestal de statue, où elle se figea. Ethan se retint pour ne pas courir franchement vers la sortie, par peur qu’elle ne se retourne, et atteint la porte avec soulagement.

Il la referma et courut jusqu’à la sortie du musée, où il rejoignit un groupe d’élève qui avaient finis la visite.

Essoufflé, il fut incapable de répondre aux questions qu’on lui posait, et lorsque l’heure de retourner à Poudlard arriva, il monta dans le Magicobus avec soulagement, quittant le musée sans regret, et avec seulement deux mots en tête.

Plus jamais.//