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Dans une grande ville vivait un riche commerçant. Il avait une femme et un fils âgé de dix ans. Celui-ci s'appelait Clément. C'était un beau garçon, mais il était fier et arrogant. Le riche commerçant gâtait sa famille avec de nombreux cadeaux. Pour Noël en particulier, Clément recevait toujours de nombreux paquets sous le sapin. Mais il se lassait très vite de ses nouveaux jouets et les délaissait après quelque temps.
Mais ce que Clément ne savait pas, c'est que d'autres enfants, quelque part dans la ville, vivaient dans la plus grande pauvreté ; il ne connaissait pas la petite Elisabeth, qui était malade depuis sa naissance et devait garder le lit une grande partie du temps. Clément ne connaissait pas non plus Pierre, le fils du chiffonnier. Le pauvre garçon aidait son père du mieux qu'il pouvait ; malgré cela, il recevait parfois des coups et s'endormait souvent le ventre vide. Enfin, Clément ignorait l'existence du petit Amédée, dont les parents étaient décédés. Depuis, il vivait avec sa grand-mère, qui l'élevait du mieux qu'elle pouvait. La brave vieille femme travaillait nuit et jour à sa couture afin que son petit-fils ait quelque chose dans son assiette.
Clément ne savait rien de tout cela. Lorsque Noël arriva, il trouva, comme d'habitude, plusieurs cadeaux pour lui sous le sapin. Parmi eux, un jouet en bois, des soldats de plomb et un livre de chants joliment illustré. Mais ces cadeaux ne plurent pas au petit garçon.
« Ah, que ce jouet est moche ! Et regarde-moi ces horribles soldats de plomb ! Pff ! »
Quant au livre de chants, il le jeta dans un coin sans même l'ouvrir.
« Qu'est-ce que j'ai à faire d'un livre ennuyeux ! » brailla-t-il.
Son père devint furieux.
« Petit ingrat ! File immédiatement dans ta chambre ! »
Clément tapa du pied et courut dans sa chambre. Il pleura de colère. Puis il se changea et se mit au lit.
Il était presque minuit lorsque Clément se réveilla. Il prit peur, car il remarqua qu'il n'était pas seul. En effet, sur le rebord de la fenêtre se tenait un garçon, qui devait avoir le même âge que lui.
« Qui es-tu ? demanda Clément. Comment es-tu entré dans ma chambre ?
— Je suis un ange, répondit-il. Cela fait un moment que je t'observe. Tu n'as pas été gentil avec tes parents aujourd'hui.
— En quoi ça te regarde ? répondit méchamment Clément.
— Tu n'as aucune idée de la misère d'autres enfants. C'est pour cela que ton coeur est si dur. Mais aujourd'hui, je vais te montrer quelque chose. »
Alors il prit Clément par la main et posa celle-ci sur son épaule, puis il se retourna.
« Cramponne-toi bien », conseilla-t-il.
Et ils s'envolèrent dans la nuit. L'ange vola au-dessus des maisons, dont une douce fumée s'échappait par les cheminées. Il s'arrêta devant la maison où habitaient Amédée et sa grand-mère, et y entra, Clément avec lui. Il était très tard mais la vieille femme cousait encore, éclairée par les flammes qui brûlaient dans la cheminée. L'ange et Clément pénétrèrent dans la petite chambre dans laquelle Amédée dormait paisiblement. A la lueur de la lune, le garçon apparaissait maigre et pâle, et pourtant, il souriait. L'ange leva le bras et soudain, le jouet en bois de Clément apparut dans sa main. Il le déposa sur le lit d'Amédée.
« Hé, c'est le mien ! protesta Clément.
— Tu n'en as pas voulu, répliqua l'ange. Mais pour Amédée, ce sera le plus beau cadeau de sa vie. Et maintenant, je vais le réveiller. Ne t'inquiète pas, il ne pourra pas nous voir. »
Sur ces mots, il effleura doucement la tête du garçon endormi, qui se réveilla. Il vit aussitôt le jouet en bois et écarquilla les yeux.
« Grand-mère ! Grand-mère ! cria-t-il. Regarde ce que j'ai eu ! »
Et quand la grand-mère arriva, elle le vit, serrant son jouet contre son coeur. Elle joignit les mains et regarda vers le ciel...
Mais l'ange et Clément étaient déjà repartis. Ils arrivèrent chez la petite Elisabeth, qui avait eu du mal à s'endormir. Sa mère avait veillé longtemps à son chevet et avait fini par s'endormir elle aussi, épuisée. L'ange posa délicatement le livre de chants au bord du lit, puis réveilla la petite malade. Quand Elisabeth vit le livre, elle se mit à pleurer tant elle n'y croyait pas. Sa mère se réveilla alors, et, n'y croyant pas non plus, elle murmura « les miracles arrivent donc vraiment... ». Puis elle fit un câlin à sa fille et ouvrit le livre, avant de se mettre à entonner
Douce Nuit.
Clément était ému. Lui aussi aurait aimé faire un câlin à Elisabeth. Il dit à l'ange : « Il reste encore les soldats de plomb à offrir ». L'ange lui répondit par un sourire et ils s'envolèrent de nouveau, jusqu'à chez Pierre, le fils du chiffonnier. Lui aussi fut très heureux de découvrir son cadeau, à tel point qu'il appela son père.
« Papa ! Regarde ! De beaux soldats de plomb ! »
Et le père, qui, sous ses airs durs, avait un coeur tendre, prit son fils dans ses bras.
L'ange ramena ensuite Clément chez lui. Quand il se retrouva dans son lit, Clément pleura sous le coup de l'émotion. Il remercia chaleureusement l'ange de lui avoir montré tout cela et de l'avoir fait prendre conscience de son bonheur. Depuis ce jour, Clément se montra complaisant, serviable et empathique avec ses parents, mais aussi avec les autres. Il pensait souvent à « son » ange. Un jour, sûrement, ils se reverraient...
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Ma chère
Foxy,
J'espère que ce petit conte t'a plu !
Il est un peu tard pour te souhaiter un joyeux Noël, alors je vais plutôt te souhaiter une douce et belle année ♥
Un(e) Anonyme qui te veut du bien ~