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- AAAAAH ! Fais attention ! Je savais que les garçons de Gryffondor étaient des étourdis mais pas à ce point là !

// Lunilo rigolait. La pauvre July était à moitié trempée, à moitié furieuse. Elle s'était relevée d'un bond et semblait à présent chercher quelque chose. Elle se concentra un instant et puis le sort fusa. //

- Rictusempra !

// Le jeune Gryffondor savait parfaitement ce qui allait se passer mais n'eut pas le temps de dire ouf. Il eut tout d'abord le souffle coupé avant qu'un son ne sorte de sa bouche. //

- HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIAAAAH[...]AAAAAAAAAAhh

// Les chatouillis. Une multitude de sorts s'était offert à Andrews, mais il avait fallu qu'elle choisisse les chatouillis. Elle avait visé juste et le résultat ne se fit pas attendre, Lunilo était en train d'exploser de rire, presque littéralement. Il était extrêmement chatouilleux, ce que constatait la préfète avec satisfaction. Il avait lâché sa baguette et se débattait avec le maléfice insaisissable. Se tortillant à terre, son fou-rire montait à présent dans les aigus alors qu'il essayait tant bien que mal de parler. //

- Haaahaaahh, aaarhhaaa-rrêtaaaaaah, çççHAAAAAAAAAAHAAhhh !

// Les chatouilles ne s'arrêtaient pas et July annonça qu'elle le laissera ainsi durant trois minutes. Trois longues minutes délirantes. Lunilo ne pouvait absolument rien faire, trop occupé à rire pour réfléchir et à se débattre pour lancer un providentiel anti-sort. De toute façon il ne voyait plus rien, il pleurait de rire comme à son habitude lorsqu'il riait trop.
Lorsque le châtiment prit fin, Lunilo s'assit pour reprendre son souffle et essayer de se calmer. //

- Alors là... bravo ! Ne refais... plus jamais... ça, hihi !.. C'est malin ça... !

// Ne jamais s'attaquer à une fille. Son oncle le lui avait dit un jour, et il comprenait parfaitement pourquoi ! Le Rouge & Or n'osait imaginer ce que la préfète lui aurait fait s'il l'avait attaquée exprès. Il récupéra sa baguette dans l'herbe et essuya ses larmes de rire. //

- C'est bon je t'avais dit que j'étais désolé ! Je suis vraiment chatouilleux...

// Décidant de ne pas aggraver sa situation, le garçon ne répondit pas à l'attaque. Après tout, il l'avait mérité, et même si July s'était bien moquée de lui, ils étaient quitte. Il n'avait jamais pensé rire autant avec Andrews... Enfin pas de cette manière. C'est donc le visage illuminé d'un sourire encore humide qu'il proposa : //

- Au lieu de faire n'importe quoi, on retourne vers le château ?

- Salut Lunilo ! La pêche ?

- Ouais, ça va !

// Le jeune garçon souriait. D'habitude, il n'aimait pas être dérangé lorsqu'il se reposait, mais la présence de la préfète ne l'avait pas perturbé. Cela lui faisait même plaisir d'avoir de la compagnie. Et puis, même si elle avait l'air épuisée par sa journée, elle était de bonne humeur. Ça tombait bien, Lunilo Goupil n'avait pas l'intention de s'énerver. //

- Aguamenti !

// Un nouveau jet d'eau jaillit de la baguette en Hêtre et toucha à-peu-près le sommet de la pierre. Satisfait, il se tourna vers July qui s'était installée tranquillement sur l'herbe. Même s'ils n'avaient jamais pris la peine de se connaître, les deux Gryffodor se côtoyaient depuis leur entrée à Poudlard, étant dans la même classe depuis six années, ce n'était donc pas une parfaite inconnue. Essayant d'engager une discussion, elle demanda : //

- Alors ? Tu t'en sors bien ? Les cours et tout... ?

- Pour moi oui. J'arrive toujours à m'en sortir, je n'ai pas à me plaindre. Aguamenti !

// Devant le regard interrogateur de la jeune fille, Lunilo expliqua alors ce qu'il faisait. //

- Tu savais que les sorts les plus simples étaient les meilleurs pour s'améliorer ? C'est Mlle Hayden qui m'a dit ça l'autre jour.

// Le garçon décida de lui montrer en effectuant une nouvelle fois le sort, tout en continuant à parler. //

- C'est pratique pour la précision ! Mais bon, c'est elle aussi qui m'a dit que le progrès n'avait aucun sens sans imagination, je sais pas ce qu'elle a voulu dire par là...

// Tout en parlant, le Rouge et Or faisait de petits mouvements avec ses mains, pour agrémenter ses propos. Cependant, il n'avait pas prévu ce mouvement plus ample que les autres, alors que son sortilège fonctionnait toujours et que l'eau sortait de la baguette. Il réalisa ce qu'il se passait une seconde plus tard et dirigea le jet vers le lac, mais la préfète avait eu le temps de recevoir un peu d'eau. C'est incroyable la quantité d'eau qui pouvait sortir d'une baguette magique en si peu de temps ! //

- Oh excuse-moi ! J'ai pas fait attention, je crois qu'il va falloir revoir ma précision...

// Lunilo regardait la préfète avec attention en guettant une réaction... Et ne put se retenir d'exploser de rire. Il était réellement désolé, mais la situation était cocasse. Il attendait alors de voir si elle allait contre-attaquer ou le maudire pour les dix ans à venir. //

// Le Parc. Un endroit doux, imposant et reposant à la fois, une pièce maîtresse de l'école, selon Lunilo Goupil. Il aimait le contact avec la nature, les animaux, peut-être était-ce dû à son caractère si insolite. Un Goupil, et puis quoi ? Certains auraient donné beaucoup pour pouvoir être comme ça, cela devait être excitant ! Lui, il n'avait pas choisi, et c'était un réel calvaire pour l'instant. Non pas parce que tous les élèves le trouvaient bizarre – de toute façon trop peu étaient au courant – mais parce que tout cela le fatiguait, il ne se maîtrisait aucunement. Et aucun professeur ne l'avait encore aidé... Même si lui-même n'avait encore rien demandé.
En tout cas, le contact avec la nature était apaisant, cela faisait aussi un moment que son corps était resté tranquille. Il n'y pensait d'ailleurs plus du tout, les cours de Poudlard lui prenait beaucoup de temps cette année. Alors parfois, comme aujourd'hui, lorsque le soleil daignait réchauffer les plantes et que le vent bruissait doucement entre les feuilles, il profitait un peu du parc. //

- Aguamenti !

// Un petit jet d'eau fut propulsé depuis la baguette du Rouge et Or jusqu'au bord du lac. Il y avait une pierre qui dépassait de la surface de l'eau non loin du bord, et le jet d'eau s'écrasa tout juste à cet endroit ce qui envoya quelques éclaboussures un peu plus loin. Lunilo se félicita de cette adresse et recommença. Assis en tailleur, il s'entraînait plus ou moins à lancer ce sortilège avec précision, sans grands efforts. En fait, il se prenait plus à contempler le jet d'eau scintillante qu'à se concentrer.
Au bout d'un moment, un nouveau bruissement fut perceptible, celui de l'herbe aplatie au rythme d'un pas léger. Le jeune garçon tourna la tête pour voir de qui il s'agissait, avant de replacer son regard sur le lac. Un instant, il avait cru que c'était Knox venant se plaindre de son elfe, ou alors simplement pour discuter. Non, les pas appartenaient en fait à la préfète de Gryffondor. //

- July Andrews, dit-il simplement lorsqu'elle fut arrivée à sa hauteur.

// Le garçon fit un sourire, indiquant qu'elle ne le dérangeait pas. Il ne la connaissait que parce qu'elle était préfète à vrai-dire, mais il ne savait pas grand chose d'elle. En y repensant bien, il côtoyait presque plus d'élèves des autres maisons que les Gryff's, à commencer par Emy Looney et Zougui Akane à qui il parlait depuis plusieurs années déjà. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés ensemble, c'était pour enfreindre une dizaine de règles en allant sauver Knox Evenglaw et se retrouver en plein conflit familial dont le sens lui était resté obscur.
Chassant ces pensées, le garçon se demanda ce qui pouvait bien amener sa préfète par ici. //

// Non mécontent de sortir enfin de la salle de sortilèges après un cours théorique des plus ennuyeux, Lunilo Goupil traînait le pas. Enfin un peu de répit, la journée avait été longue ! L'enseignante des sortilèges et Simoshesha Hy, le professeur de potion, dépassèrent les élèves dans le couloir en discutant. Hy lui racontait vraisemblablement une anecdote amusante sur une élève. Le garçon ne put entendre tous les détails puisque les deux professeurs empruntèrent un autre couloir.
Arrivé devant les grands escaliers ensorcelés du château, Lunilo fixa le flux intense des élèves heureux de pouvoir enfin se détendre descendre les longues marches. Il se fit alors légèrement bousculer par les élèves du couloir, ce qui le décida à continuer à avancer. N'ayant pas envie de commencer son parchemin sur "L'utilité les sortilèges informulés face à un Focifère", il se dirigea presque machinalement vers le hall où tout le monde allait. Une fois en bas, son attention fut attirée par un groupe d'élèves discutant d'un ton assez fort. Enfin, un groupe d'élève plus une autre personne qui n'avait pas vraiment l'air d'un élève. Il ne l'avait jamais vu, et pourtant il était sûr qu'il lui rappelait quelqu'un. C'était un jeune homme aux traits affinés et enchanteurs, possédant un charme exceptionnel. Pas étonnant que les deux filles face à lui haussaient la voix, comme si elles voulaient se battre pour lui. Mais à mieux y regarder, le petit groupe était rassemblé autour de quelque chose. Le jeune homme parla d'un certain Mimbor, nom qui fut associé à une série d'injures. Il ne pouvait s'agir que d'une seule créature, pauvre Mimbor, accablé par tous ou presque.
D'un pas décidé, Lunilo avança donc à leur rencontre, prêt à leur demander ce qu'ils fabriquaient avec ce pauvre elfe, quand il s'aperçut que l'une des fille n'était autre qu'Emy Looney. //

** Oh ! **

// Le Gryffondor n'avait pas vu Emy depuis un moment, mais ils se connaissaient bien depuis toutes les années passées à Poudlard. Content d'avoir trouvé quelqu'un qu'il connaissait pour peut-être finir la journée de bonne humeur, son attitude changea et il en oublia presque son but premier, celui du rôle de président du club de la S.A.L.E. //

- Tiens, Emy ! Comment ça va ? Salut, dit-il à l'attention des deux autres personnes. Tu savais que quelqu'un s'était endormi en cours aujourd'hui ? En plein cours de potions ! Je ne sais pas co...

// Il s'arrêta en pleine phrase lorsqu'il vit que la deuxième jeune fille le regardait avec deux grands yeux surpris, un cours de potions à la main. Il ne lui fallut que quelques instant pour qu'il comprenne et son visage s'empourpra. //

- Oh, désolé ! C'est juste que Hy en parlait justement à la prof de sortilège et... enfin bon... Mais sinon je vous ai vu faire avec cet elfe, qu'est-ce qu'il vous prend d’agresser de pauvres petites créatures innocentes ainsi ?!

// Il profita de ce qu'il avait vu juste avant pour changer de sujet, et se tourna enfin vers le garçon qui paraissait prêt à exploser. //

// Ce soir-là, une sinistre atmosphère s'était emparée du château. Outre un imposant brouillard qui s'entrelaçait avec les tours de pierre et enduisait les fenêtres d'une épaisse buée, un vent glacé parcourant les longs couloirs de Poudlard produisait un sifflement aigu, lugubre, terriblement oppressant. Lunilo Goupil, comme les autres élèves, sentait bien qu'il allait se produire quelque chose.
Où ? Et quand ? Le jeune Gryffondor se posait ces questions lorsque le portrait de la Grosse Dame dégagea le passage de sa salle commune. Il s'engouffra dans l'ouverture, fit quelques pas, et puis plus rien. Du noir. Du vide. Sans doute avait-il perdu connaissance...

Des bruits et des formes apparaissaient aux sens de Lunilo, comme dans un songe. Une silhouette commença à tourner... Des bandelettes de tissu défilaient devant lui... Troublant comme songe.

Enfin, le garçon s'éveilla. Le garçon ? Non, c'était plutôt une sorte de poupée de toile, il n'était qu'un assemblage de fils et bouts de ficelle. Lunilo ne pouvait ni bouger, ni parler, il avait juste froid. Ses yeux étaient fixés sur un plafond crasseux, très loin au dessus de lui. Pourquoi était-il si petit ? Qu'avait-il bien pu se passer ? Comment était-il arrivé dans ce corps de chiffon ?!
Très vite, il se rendit compte que d'autres poupées l'entouraient dans cette sorte d'énorme boîte. Alors qu'il se demandait si ses camarades se trouvaient ainsi dans les autres poupées, le visage d'un ogre s'avança au dessus de la boîte. Attendez... Ces cheveux gris, cette peau fripée... Ce n'était pas un ogre, non, mais plutôt Quintus Billyborck ! Cela n'était toutefois pas plus rassurant car son visage, d'habitude si calme et posé était troublé par un terrifiant regard diabolique. La colère et la haine le défiguraient, il n'était plus lui-même. Ce visage marqué par le temps laissa place à une grosse main ridée, descendant dans la boîte telle un grappin. Lunilo sentit la main de Quintus le soulever, l'empoigner et l'extirper hors de là. Tout était tellement grand ! Ses yeux se posèrent alors sur de nombreux bouts de ficelle qui jonchaient le bureau de Bilieux le concierge. Quelques étranges et effrayants outils dont le but n'était pas bien précis étaient disposés près d'une longue baguette magique. Un frisson parcouru Goupil intérieurement, comme un mauvais présage. Tout ceci servait sans doute à réaliser les atroces idées pernicieusement imaginées dans l'esprit possédé du concierge. Celui-ci laissa tomber avec force la poupée sur le bureau. Une longue chute. Puis le choc. Un choc. Lunilo eut l'effroyable sensation du choc avec la surface dure. L'angoisse qui agitait Lunilo semblait ainsi réellement fondée.

Une petite pince aux bouts fins tout d'abord. Voilà le premier outil que Lunilo vit s'animer par la main endiablée de Bilieux. Tenant la poupée de l'autre main, ce dernier choisit un morceau de ficelle dépassant du petit corps et tira. Un coup sec. La douleur que Lunilo s'attendait à ressentir n'était rien à côté de celle qui l'assaillit. Ce fut comme si on lui avait arraché une partie de la peau, laissant un large espace de chair à nu. La petite pince agit une nouvelle fois, puis une autre, et à chaque fois le Gryffondor était accablé par cette même douleur. La pince regagna le bureau dans un bruit métallique et aussitôt, sans lui laisser le temps de comprendre ce qu'il se passait, Billyborck s'empara de sa baguette magique. La petite poupée se trouva en lévitation à quelques centimètres de la surface du bureau, ainsi soumise au regard satisfait de Bilieux devant cet air terrorisé.
La baguette pointée sur la poupée, un mot fut articulé. Un mot insupportable. //

- Diffindo

// Lunilo savait parfaitement à quoi servait ce sortilège. Trancher, découper, équarrir. Et au delà d'imaginer les effets qu'il pourrait y avoir sur son étrange enveloppe de chiffon, il en ressentait l'infernal déchirement. L'infâme souffrance qui semblait lui taillader les membres, comme si ses os étaient transpercés par une épée. Le sortilège fut réitéré deux fois encore, jusqu'à ce que des morceaux entiers de tissu se déchirent, tels des bras arrachés à un corps mutilé. S'il avait pu parler, il aurait hurlé. S'il avait pu bouger, il se serait mutilé lui-même tant la douleur était pénible. Il retomba mollement sur le bureau du concierge en même temps que la baguette magique.
Ce fut ensuite ce large maillet que la grosse main ridée empoigna. La masse se leva très haut, et s’abattit violemment sur le petit corps morcelé. Douleur épouvantable, monstrueux élancement. Le jeune Goupil se sentait étouffer, comme écrasé par un poids immense, jusqu'au plus profond de son être. Ses os semblaient se séparer en nombre de petits morceaux, tous ses muscles semblaient se consumer. À nouveau, le maillet se leva avant de retomber lourdement. Bam. Bam. La torture recommençait encore et encore dans un féroce martellement, et l'odieux supplice s'intensifiait au rythme de ce bruit cruel.
Enfin, Billyborck laissa le maillet au profit de sa baguette magique une fois encore. Il la pointa sur ce qui restait de l'informe amas de tissu, et dans un élan d'abominable folie, il prononça un nouveau sortilège. Point final de la douleur, terme du diabolique calvaire. Issue fatale du triste manège que Quintus Billyborck avait mené. //

- Confringo !

// Ce coup-ci, le sortilège ne fut prononcé qu'une seule fois. Le maléfice d'explosion fonctionna à merveille, ce fut un mélange de tous les tourments que Lunilo venait de subir. Comme s'il était écartelé, il se sentait littéralement exploser. Toutes les fibres de son corps criaient à l'unisson, un cri long et inaudible. Chaque bout de ficelle se séparait du pantin en éclatant de l'intérieur. La douleur l'aveuglait, il ne voyait plus que la blancheur éclatante d'un éclair de souffrance. Du blanc. Et puis plus rien. Du noir. Du vide. Il était peut-être enfin mort...

Des ombres au rire démoniaque dansaient dans ce vide vertigineux, cet abîme infini. Songe ou réalité, comment savoir ? La mort était probablement les deux...

Un sursaut anima le corps de Lunilo Goupil, étalé sur le sol froid et dur de sa salle commune. Le feu dans la cheminée était mort depuis plusieurs heures déjà et seules les lueurs de la pleine lune éclairait le pâle visage du Gryffondor. Que faisait-il ici ? Combien de temps était-il resté allongé ainsi ? Tout cela lui avait semblé si réel ! Il décida de s'asseoir sur l'un des gros fauteuils pour reprendre ses esprits et tenter d'oublier cet horrible cauchemar. Par Merlin, c'était bien lui. Son corps, sa peau, il était entier. Mais enfin, pourquoi avait-il les poches remplies de bouts de ficelle ? //

// En se relevant, Lunilo Goupil regarda la Poufsouffle, qui elle-même regardait les plantes avec un regard noir. Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis se mit à déchiqueter consciencieusement le végétal qu'elle tenait dans sa main en lançant au passage quelques malédictions. Mais, alors que les deux étudiants se remettaient en marche, la préfète décida de revenir sur ses pas et c'est avec une expression de rage qu'elle écrasa les petites pousses au sol
Cratch ! Cratch !
Chaque fois que le pied touchait le sol, ce bruit résonnait entre les arbres avant de s'atténuer. D'habitude, Lunilo n'aimait pas ce genre de spectacle. Il aurait certainement répliqué si lui-même n'était pas énervé par cette fichue liste. C'était bien peu courageux de se comporter ainsi face à des êtres qui ne peuvent réagir, mais il avait déjà vu à l’œuvre l'impulsivité d'Evenglaw ; aussi se contenta-t-il de détourner le regard.

Ils marchaient depuis quelques minutes et Knox était tellement accaparée par ses pensées qu'elle semblait avoir fait abstraction de la présence du Gryffondor. //

- Knox, t'es sûre que ça va ? Il doit y avoir d'autres plantes par là-bas... Hé Knox ! Attend !

// Lunilo n'était même pas sûr qu'elle l'avait entendu. Se gardant bien de répondre, elle avançait de plus en plus vite. Dégageant les branches qui la gênaient d'un geste de bras, elle ne faisait guère attention à celles qui la griffaient au passage et continuait à avancer.
Au bout d'un moment, le garçon la perdit de vue. Le rai de lumière émis par sa baguette était pointé devant lui, il avançait à la même vitesse. Il la rattrapa au bout d'une ou deux minutes, quelque peu essoufflé, et marqua une seconde de surprise lorsqu'il vit cet homme avec Knox. Ce devait être Lycosis, son cousin ou quelque chose comme ça. //

- Goupil.

- Euh, bonsoir..

// Sans avoir le temps de dire quoi que ce soit, Lycosis reprit la parole. //

- A la recherche de plantes, c'est ça ? Ce bon vieux Monsoon vous a envoyé ici pour trouver des feuilles de thé ? Alors qu'il a une réserve spéciale à son nom au château ?

- Oui mais... Quoi ? Toute une réserve ?!

// Après réflexion, cela n'était pas très surprenant. Monsoon se donnait bien assez d'importance pour avoir une réserve personnelle, et c'était tout à fait son genre de donner des tâches inutiles aux élèves. Ce qui l'était plus, par contre, c'est qu'il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour trouver une bonne partie des plantes inscrites sur le parchemin. Ce petit manège ne fit qu'énerver un peu plus la jeune Poufsouffle qui fourra les plantes dans la sacoche et s'exclama : //

- Oh ne me dis rien ! Tu es venu ici pour parler à Looney. Bien entendu, étant donné que tu la connais depuis des années et qu'elle est si importante à tes yeux. Suis-je bête ? J'ai un moment cru que tu venais pour discuter avec ta cousine. Non, bien sûr, tu as des gens plus importants à voir et j'ai des choses plus importantes à faire que de rester ici et papoter avec toi. Allons y Goupil, terminons ce qu'on a à faire.

// Lycosis la regarda s'éloigner à pas rapides. Lunilo Goupil ramassa ses affaires et, en s'éloignant à son tour, il se tourna vers l'homme avec un air désolé. //

- J'imagine que c'est pas son jour de chance... Merci pour les plantes.

// Après avoir rattrapé la préfète, les deux jeunes gens reprirent la recherche des plantes restantes dans la direction que Lycosis leur avait indiqué. Lunilo se posait une multitude de question mais n'avait pas grand chose à voir avec la scène qui venait de se dérouler. Il décida de ne rien relever, si Knox voulait en parler elle le ferait elle-même. //

- Regarde là-bas, ça ressemble à l'hibiscus... euh peut-être pas en fait.

// Knox Evenglaw soupira et inspecta un autre pied, peut-être de menthe poivrée. Le Gryffondor prit les tiges qu'il avait dans la main pour les placer dans la sacoche, peu importe si c'était les bonnes plantes ou non. //

- Je me demande où en sont les autres, pas toi ?

// Lunilo Goupil ne sortit qu'au dernier moment de la salle commune de Gryffondor. Il n'aimait pas être en retard habituellement, mais pour le coup il le serait. Tant pis, avoir nettoyé consciencieusement – et à la brosse à dent – toute la volière en guise de « première punition » était d'une telle inanité que cela avait fini par énervé. Et comme si cela ne suffisait pas, Monsoon en avait rajouté une couche avec sa deuxième punition, en leur sommant d'aller chercher des plantes pour son thé. Son thé, et puis quoi ? Tout ça pour avoir fait une petite sortie hors du château sans autorisation et avoir failli mourir d'une dizaine de manières différentes. //

** Enfin quoi, on n'est pas ses elfes attitrés non plus ! **

// Quoi qu'il en soit, cette deuxième punition paraissait un peu moins barbante que la première. Tout d'abord, il serait parmi les arbres, en pleine nature, il adorait ça. Et puis cueillir des plantes, tant qu'il n'y avait pas de brosse à dent dans le coup ça irait bien. Enfin, il ne serait pas tout seul mais avec Knox, Emy, Weyna, Knox, Zougui & Knox.

Une fois à l'extérieur, Lunilo se dirigea vers la cabane d'Ulrich, le garde-chasse.
Le soleil n'était déjà plus visible au dehors, bien que ses dernières lueurs persistaient toujours dans le ciel étoilé, créant ainsi de longues bandes colorées.
C'est dans cette atmosphère que le Rouge et Or vit la silhouette imposante du garde-chasse se dessiner au loin. Il y avait déjà quelqu'un avec lui, mais il ne put le reconnaître à cette distance, et ils commençaient déjà à partir vers la forêt interdite.
Lorsqu'il arriva à son tour devant la forêt, il décida de s'engager sur le sentier pour rattraper les autres. Lorsque le sentier se faisait plus deviner qu'autre chose, Lunilo continua tout droit, espérant ne pas se perdre. Au bout d'un moment, il entendit du bruit sur sa droite. Des voix puis des feuillages qu'on déplaçait. Il se fraya un chemin dans cette direction, et en repoussant un dernier groupe de branches folles il tomba sur une minuscule clairière où se trouvait Knox. Gordon était déjà parti, visiblement. //

- Attrape !

// À moitié surpris, le garçon réceptionna une sacoche dépareillée que la préfète lui avait lancé. Cette dernière lui résuma tout ce que Gordon lui avait dit. Ils étaient apparemment le premier groupe de deux à être arrivé – déjà qu'eux-mêmes étaient en retard, il imaginait très bien que les autres soient aussi excédés par les punitions de Monsoon – et devraient chercher les plantes notées sur un morceau de parchemin. Lunilo écarquilla les yeux à la lecture de la liste. //

- Alors ? Par où on commence ?

- Ben ça, j'en sais rien ! Je crois qu'il nous prend pour des botanistes avertis... J'ai déjà cueillis des plantes, et c'est très difficile de les reconnaître comme ça, il y en a beaucoup qui se ressemblent. Et en plus il veut une espèce particulière !

// La recherche s'annonçait d'autant plus difficile que la faible lumière mourante du jour était atténuée par la densité de la forêt. Evenglaw illumina sa baguette magique Goupil en fit de même, et les deux jeunes gens avancèrent simplement devant eux. Au bout d'un moment, ils se penchèrent sur une fleur assez haute. //

- Regarde celle-là... Ce serait pas de la Matricaria reticuli.. tula.. machin ? Mais les feuilles ne sont pas comme sur le dessin.

// Hésitant et ne sachant trop que faire, Lunilo ne prit pas la plante. Dans un long soupir, les deux étudiants se relevèrent et continuèrent leur recherche. //

// La scène qui s'était déroulée était des plus étranges. Lunilo en avait conscience et il semblait désorienté.
Quelques minutes plus tôt, la jeune Poufsouffle tombait à terre dans une crispation de douleur Les voix s'étaient alors élevée derrière les deux étudiants, avant que la préfète ne reprit sa respiration. Tout ceci n'avait pas duré plus d'une paire de minutes, ce qui était d'autant plus troublant. Qui étaient ces deux hommes ? Lunilo aurait juré qu'ils n'étaient pas là quelques minutes avant. //

- Comment se fait-il que tu les ai vus ?
Tu ne peux pas les voir.. c'était.. dans ma tête..

- Mais... Comment.. ?

// Voilà qui était de plus en plus bizarre. Lorsque la jeune femme s'était effondrée, Lunilo la retint tant bien que mal, et c'était à ce moment là que les deux hommes étaient... //

** Apparus... **

// Le garçon réfléchissait, essayant de reconstituer la scène comme un puzzle dans lequel des pièces s'étaient retournées. À l'entendre, Knox Evenglaw avait vraisemblablement eu une vision, une hallucination, un rêve éveillé. Et quand Lunilo l'avait touchée, quand sa peau était entrée en contact avec la sienne, il s'était produit une connexion. Était-ce vraiment possible ? Goupil n'en était pas sûr, mais il n'avait aucune autre explication. Comment avait-il vu quelque chose qui s'était produit dans la tête de la Pousouffle ? Cela lui avait semblé si réel... et si troublé à la fois ! Le lien avait subsisté quelques secondes après que Lunilo ait lâché la jeune femme, mais le temps qu'il reporte son attention sur elle, les deux hommes avaient disparus comme ils étaient venus.
La préfète reprenait peu à peu ses esprits. //

- Écoute euh, je sais pas ce qu'il s'est passé mais on ferait bien de rentrer au château maintenant.

// Le Gryffondor n'était pas sûr que Knox l'ait écouté, mais celle-ci lui intima le silence. De nouveaux bruits se firent entendre non loin d'eux. La respiration de Lunilo s'apaisa lorsqu'il s'aperçut qu'il s'agissait de l'elfe Mimbor. Il salua aussi bas qu'il pouvait, et dit : //

- Mimbor a trouvé ceci sur votre bureau.

// L'hideuse créature leva la main et montra le parchemin jaunâtre déchirée à la jeune Poufsouffle qui lui arracha le papier abîmée des mains. Elle l'ouvrit et le referma sans prononcer aucun mot. Parce qu'aucun mot ne sortait de sa bouche. //

- Il va falloir fêter l'arrivée de Monsieur.

// Lunilo ne comprenait pas. Il regarda l'elfe, puis la jeune préfète, et s'adressa finalement aux deux. //

- Mimbor, tu parles de quoi ? Qui va arriver ? Knox !

// Aucun des deux ne bougeaient. L'expression de Knox était insondable, mais l'elfe avait un sourire satisfait. Le garçon n'avait aucune idée de qui il s'agissait, mais rentrer dans le château lui semblait la meilleure alternative. Il entraîna alors doucement la préfète et ils se mirent en marche. //

** De quoi vous rendre fou ! **

// La chouette se tenait toujours aussi droite sur l'épaule du jeune homme sans qu'aucun des deux ne bronche. Lorsque Lunilo fit un compliment sur l'oiseau, Knox haussa les sourcils sans rien dire, comme s'il avait proféré une énorme bêtise. N'avait-elle donc aucun sentiment pour aucune créature ?
Le garçon lui parla ensuite de Mimbor et la préfète semblait effectivement penser que tous les elfes étaient plus idiots les uns que les autres, du moins ceux du club. Il se retint de lui dire qu'il ne l'avait pas forcée, et que si elle le voulait elle pouvait s'en séparer, Mimbor n'en serait que ravi. Après un instant de réflexion, Knox ouvrit la parole pour adoucir un peu les bords. Le Gryffondor aurait fini par la prendre pour une folle. //

- J'aurais pu tomber sur pire. Il reste tout de même un bon elfe, à mon écoute et à ma disposition

- Content qu'il te plaise quand même, mais n'oublie pas que tu restes sa marraine hein. Je leur ai dit, aux elfes, mais je crois que "parrain" et "maître" sont synonymes...

// Le sourire mesquin qu'affichait Knox indiquait que ça l'arrangeait bien, effectivement.
Les deux étudiants auraient pu discuter encore longtemps sur les intérêts du parrainage du club. La discussion aurait probablement été passionnante en cette belle nuit, mais il en fut autrement lorsque l'expression sur le beau visage féminin changea. Lunilo sut qu'il y avait un problème. Il ne voyait pas les traits ennuyés ou moqueurs, mais une crispation de douleur. D'ailleurs, la jeune femme ne le regardait plus et ses jambes se dérobèrent sous elle. La chouette blanche s'envola quand Lunilo fit un mouvement pour retenir la préfète. Celle-ci respirait maintenant avec difficulté. Elle ferma les yeux se tint le ventre, le cachant du regard de Goupil. //

- Urman !

// Avant qu'ils ne puissent échanger une parole, le cri avait retenti derrière eux. Lunilo vit deux hommes : l'un d'eux était debout, le teint livide s'alliant avec sa chevelure blonde, l'air paniqué. Il regardait le deuxième homme brun qui était écroulé par terre. Écroulé et non simplement allongé car une de ses jambes formait un angle intrigant par rapport au reste du corps, et une tâche rouge apparaissait sous son nez qui avait dû heurter la surface dure de la terre.
Le jeune Goupil, tout aussi affolé, se releva et, ne sachant trop que faire, il pointa instinctivement sa baguette en direction de l'homme debout. //

- Qu'est-ce que vous avez fait ? Mais qu'est-ce que vous avez fait ?!

// Le garçon restait ainsi, sans bouger. Aucun sortilège ne sortait de la baguette, c'était plus un réflexe qu'une véritable action. D'ailleurs, à mieux y réfléchir, l'homme n'aurait pas cet air affolé s'il avait attaqué de sang froid cet Urman et Knox. Cette dernière rouvrit d'ailleurs les yeux, et Lunilo se rebaissa afin de lui parler. Il lui demanda si ça allait et, sachant qu'elle n'en saurait surement pas plus que lui, il dit : //

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

// La scène était étrange. Le jeune homme n'avait pas vu les deux autres personnes. C'était comme si elles étaient apparues comme ça, et il ne comprenait pas non plus ce qu'ils faisaient ici. Et il avait plutôt l'impression d'avoir assisté à un phénomène des plus bizarres plutôt qu'à une véritable attaque.
Du mouvement se fit entendre à nouveau et Lunilo releva les yeux.//

// Knox ne semblait pas tout à fait enchantée de la réponse du jeune Goupil. Elle fit la moue et ne réagit pas plus lorsque le garçon se fit moins sérieux. L'elfe, quant à lui, se balançait sur ses pieds en observant la scène. Bien que Lunilo avait vu Knox le réprimander, son elfe et elle semblaient proches. Cet air froid et dur envers l'elfe était sûrement une façade, ou un genre qu'elle voulait se donner. Même si elle ne devait pas porter Mimbor entièrement dans son cœur, elle appréciait sa présence, mais qui sait pourquoi. Lunilo les vit d'ailleurs échanger un regard et un sourire lorsqu'il voulut savoir pourquoi il s'était retrouvé à terre soudainement. La jeune femme se contenta finalement de répondre sèchement : //

- Je n'ai pas de compte à te rendre.

- Ah oui c'est vrai, tu m'as aidé à me relever après m'avoir aplatit au sol par surprise avec un filet des plus étouffants. J'imagine qu'on est quitte ? Mais je voulais simplement savoir ce qui t'avait pris...

// Lunilo voulait tenter encore une fois de savoir pourquoi elle avait fait ça. Ce n'était pas forcément la meilleure idée. Il n'avait pas envie de l'énerver, et encore moins car elle était préfète. Elle était bien capable de le renvoyer dans sa salle commune en le traînant par les pieds ! Mais la préfète ne se démonta pas, et repris la parole après un nouveau regard vers son elfe. //

- Je t'ai pris pour un invité indésirable.

// Elle avait répondu simplement, en gloussant derrière. Lunilo voyait bien qu'elle cachait quelque chose, mais après tout ça ne l'avancerait à rien. Il ne releva donc pas.
La lumière ne perlait plus au dessus de l'horizon à présent, et l'entière obscurité de la nuit régnait sur le parc. Les étoiles et les astres lointains se reflétaient dans le lac calme. Les rides légères à sa surface les faisaient danser lentement, à moins que ce ne soit les êtres aquatiques offrant un somptueux ballet des profondeurs, dont on ne pouvait percevoir que de faibles lueurs.
Lunilo fut à nouveau déranger par un bruit : cette fois, Mimbor semblait vouloir faire tomber un arbre en donnant des coups de ses petits pieds dans un tronc. Knox prit la créature par ses haillons pour l'en éloigner, et lui ordonna de partir. L'elfe s'inclina et transplana. Alors, un hululement se fit entendre. Une chouette blanche traversa les airs et fonçait vers les deux étudiants, pour venir finalement se poser sur l'épaule de Lunilo. La jeune femme semblait sereine, et lui ne fut surpris qu'un instant. Il avait un contact proche avec la nature, une relation le liait à elle. C'est ce que lui conférait sa propre nature, sans doute. //

- Je te présente Earwen. Ma chouette.

// Earwen, c'était un beau nom, et bien choisit. Même si elle était sereine, la préfète regardait sa chouette comme si elle avait une tache sur les plumes, un peu comme si elle ne devait pas se trouver là. Lunilo sourit. //

- Elle est jolie, dit-il. J'en ai une moi aussi, de chouette.

// Le garçon entama un ou deux pas prudents avec la chouette sur l'épaule. Elle sortit ses griffes un peu plus dans sa chair mais ne bronchait pas. //

- Mimbor ne te donne pas trop de soucis ? J'ai jamais vu un elfe aussi grincheux !

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Sujet : Près du Lac, au Pied d'un Hêtre
Lunilo Goupil Réponses : 312 Vus : 116699	Forum: Le Parc Date du message: Jeu. 07 Mar 2013, 18:27
Lunilo Goupil Réponses : 312 Vus : 116699	- AAAAAH ! Fais attention ! Je savais que les garçons de Gryffondor étaient des étourdis mais pas à ce point là ! // Lunilo rigolait. La pauvre July était à moitié trempée, à moitié furieuse. Elle s'était relevée d'un bond et semblait à présent chercher quelque chose. Elle se concentra un instant et puis le sort fusa. // - Rictusempra ! // Le jeune Gryffondor savait parfaitement ce qui allait se passer mais n'eut pas le temps de dire ouf. Il eut tout d'abord le souffle coupé avant qu'un son ne sorte de sa bouche. // - HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIAAAAH[...]AAAAAAAAAAhh // Les chatouillis. Une multitude de sorts s'était offert à Andrews, mais il avait fallu qu'elle choisisse les chatouillis. Elle avait visé juste et le résultat ne se fit pas attendre, Lunilo était en train d'exploser de rire, presque littéralement. Il était extrêmement chatouilleux, ce que constatait la préfète avec satisfaction. Il avait lâché sa baguette et se débattait avec le maléfice insaisissable. Se tortillant à terre, son fou-rire montait à présent dans les aigus alors qu'il essayait tant bien que mal de parler. // - Haaahaaahh, aaarhhaaa-rrêtaaaaaah, çççHAAAAAAAAAAHAAhhh ! // Les chatouilles ne s'arrêtaient pas et July annonça qu'elle le laissera ainsi durant trois minutes. Trois longues minutes délirantes. Lunilo ne pouvait absolument rien faire, trop occupé à rire pour réfléchir et à se débattre pour lancer un providentiel anti-sort. De toute façon il ne voyait plus rien, il pleurait de rire comme à son habitude lorsqu'il riait trop. Lorsque le châtiment prit fin, Lunilo s'assit pour reprendre son souffle et essayer de se calmer. // - Alors là... bravo ! Ne refais... plus jamais... ça, hihi !.. C'est malin ça... ! // Ne jamais s'attaquer à une fille. Son oncle le lui avait dit un jour, et il comprenait parfaitement pourquoi ! Le Rouge & Or n'osait imaginer ce que la préfète lui aurait fait s'il l'avait attaquée exprès. Il récupéra sa baguette dans l'herbe et essuya ses larmes de rire. // - C'est bon je t'avais dit que j'étais désolé ! Je suis vraiment chatouilleux... // Décidant de ne pas aggraver sa situation, le garçon ne répondit pas à l'attaque. Après tout, il l'avait mérité, et même si July s'était bien moquée de lui, ils étaient quitte. Il n'avait jamais pensé rire autant avec Andrews... Enfin pas de cette manière. C'est donc le visage illuminé d'un sourire encore humide qu'il proposa : // - Au lieu de faire n'importe quoi, on retourne vers le château ?
Sujet : Près du Lac, au Pied d'un Hêtre
Lunilo Goupil Réponses : 312 Vus : 116699	Forum: Le Parc Date du message: Jeu. 07 Mar 2013, 18:26
Lunilo Goupil Réponses : 312 Vus : 116699	- Salut Lunilo ! La pêche ? - Ouais, ça va ! // Le jeune garçon souriait. D'habitude, il n'aimait pas être dérangé lorsqu'il se reposait, mais la présence de la préfète ne l'avait pas perturbé. Cela lui faisait même plaisir d'avoir de la compagnie. Et puis, même si elle avait l'air épuisée par sa journée, elle était de bonne humeur. Ça tombait bien, Lunilo Goupil n'avait pas l'intention de s'énerver. // - Aguamenti ! // Un nouveau jet d'eau jaillit de la baguette en Hêtre et toucha à-peu-près le sommet de la pierre. Satisfait, il se tourna vers July qui s'était installée tranquillement sur l'herbe. Même s'ils n'avaient jamais pris la peine de se connaître, les deux Gryffodor se côtoyaient depuis leur entrée à Poudlard, étant dans la même classe depuis six années, ce n'était donc pas une parfaite inconnue. Essayant d'engager une discussion, elle demanda : // - Alors ? Tu t'en sors bien ? Les cours et tout... ? - Pour moi oui. J'arrive toujours à m'en sortir, je n'ai pas à me plaindre. Aguamenti ! // Devant le regard interrogateur de la jeune fille, Lunilo expliqua alors ce qu'il faisait. // - Tu savais que les sorts les plus simples étaient les meilleurs pour s'améliorer ? C'est Mlle Hayden qui m'a dit ça l'autre jour. // Le garçon décida de lui montrer en effectuant une nouvelle fois le sort, tout en continuant à parler. // - C'est pratique pour la précision ! Mais bon, c'est elle aussi qui m'a dit que le progrès n'avait aucun sens sans imagination, je sais pas ce qu'elle a voulu dire par là... // Tout en parlant, le Rouge et Or faisait de petits mouvements avec ses mains, pour agrémenter ses propos. Cependant, il n'avait pas prévu ce mouvement plus ample que les autres, alors que son sortilège fonctionnait toujours et que l'eau sortait de la baguette. Il réalisa ce qu'il se passait une seconde plus tard et dirigea le jet vers le lac, mais la préfète avait eu le temps de recevoir un peu d'eau. C'est incroyable la quantité d'eau qui pouvait sortir d'une baguette magique en si peu de temps ! // - Oh excuse-moi ! J'ai pas fait attention, je crois qu'il va falloir revoir ma précision... // Lunilo regardait la préfète avec attention en guettant une réaction... Et ne put se retenir d'exploser de rire. Il était réellement désolé, mais la situation était cocasse. Il attendait alors de voir si elle allait contre-attaquer ou le maudire pour les dix ans à venir. //
Sujet : Près du Lac, au Pied d'un Hêtre
Lunilo Goupil Réponses : 312 Vus : 116699	Forum: Le Parc Date du message: Jeu. 07 Mar 2013, 18:23
Lunilo Goupil Réponses : 312 Vus : 116699	// Le Parc. Un endroit doux, imposant et reposant à la fois, une pièce maîtresse de l'école, selon Lunilo Goupil. Il aimait le contact avec la nature, les animaux, peut-être était-ce dû à son caractère si insolite. Un Goupil, et puis quoi ? Certains auraient donné beaucoup pour pouvoir être comme ça, cela devait être excitant ! Lui, il n'avait pas choisi, et c'était un réel calvaire pour l'instant. Non pas parce que tous les élèves le trouvaient bizarre – de toute façon trop peu étaient au courant – mais parce que tout cela le fatiguait, il ne se maîtrisait aucunement. Et aucun professeur ne l'avait encore aidé... Même si lui-même n'avait encore rien demandé. En tout cas, le contact avec la nature était apaisant, cela faisait aussi un moment que son corps était resté tranquille. Il n'y pensait d'ailleurs plus du tout, les cours de Poudlard lui prenait beaucoup de temps cette année. Alors parfois, comme aujourd'hui, lorsque le soleil daignait réchauffer les plantes et que le vent bruissait doucement entre les feuilles, il profitait un peu du parc. // - Aguamenti ! // Un petit jet d'eau fut propulsé depuis la baguette du Rouge et Or jusqu'au bord du lac. Il y avait une pierre qui dépassait de la surface de l'eau non loin du bord, et le jet d'eau s'écrasa tout juste à cet endroit ce qui envoya quelques éclaboussures un peu plus loin. Lunilo se félicita de cette adresse et recommença. Assis en tailleur, il s'entraînait plus ou moins à lancer ce sortilège avec précision, sans grands efforts. En fait, il se prenait plus à contempler le jet d'eau scintillante qu'à se concentrer. Au bout d'un moment, un nouveau bruissement fut perceptible, celui de l'herbe aplatie au rythme d'un pas léger. Le jeune garçon tourna la tête pour voir de qui il s'agissait, avant de replacer son regard sur le lac. Un instant, il avait cru que c'était Knox venant se plaindre de son elfe, ou alors simplement pour discuter. Non, les pas appartenaient en fait à la préfète de Gryffondor. // - July Andrews, dit-il simplement lorsqu'elle fut arrivée à sa hauteur. // Le garçon fit un sourire, indiquant qu'elle ne le dérangeait pas. Il ne la connaissait que parce qu'elle était préfète à vrai-dire, mais il ne savait pas grand chose d'elle. En y repensant bien, il côtoyait presque plus d'élèves des autres maisons que les Gryff's, à commencer par Emy Looney et Zougui Akane à qui il parlait depuis plusieurs années déjà. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés ensemble, c'était pour enfreindre une dizaine de règles en allant sauver Knox Evenglaw et se retrouver en plein conflit familial dont le sens lui était resté obscur. Chassant ces pensées, le garçon se demanda ce qui pouvait bien amener sa préfète par ici. //
Sujet : Hall d'Entrée
Lunilo Goupil Réponses : 217 Vus : 103755	Forum: Rez-de-Chaussée Date du message: Jeu. 07 Mar 2013, 16:29
Lunilo Goupil Réponses : 217 Vus : 103755	// Non mécontent de sortir enfin de la salle de sortilèges après un cours théorique des plus ennuyeux, Lunilo Goupil traînait le pas. Enfin un peu de répit, la journée avait été longue ! L'enseignante des sortilèges et Simoshesha Hy, le professeur de potion, dépassèrent les élèves dans le couloir en discutant. Hy lui racontait vraisemblablement une anecdote amusante sur une élève. Le garçon ne put entendre tous les détails puisque les deux professeurs empruntèrent un autre couloir. Arrivé devant les grands escaliers ensorcelés du château, Lunilo fixa le flux intense des élèves heureux de pouvoir enfin se détendre descendre les longues marches. Il se fit alors légèrement bousculer par les élèves du couloir, ce qui le décida à continuer à avancer. N'ayant pas envie de commencer son parchemin sur "L'utilité les sortilèges informulés face à un Focifère", il se dirigea presque machinalement vers le hall où tout le monde allait. Une fois en bas, son attention fut attirée par un groupe d'élèves discutant d'un ton assez fort. Enfin, un groupe d'élève plus une autre personne qui n'avait pas vraiment l'air d'un élève. Il ne l'avait jamais vu, et pourtant il était sûr qu'il lui rappelait quelqu'un. C'était un jeune homme aux traits affinés et enchanteurs, possédant un charme exceptionnel. Pas étonnant que les deux filles face à lui haussaient la voix, comme si elles voulaient se battre pour lui. Mais à mieux y regarder, le petit groupe était rassemblé autour de quelque chose. Le jeune homme parla d'un certain Mimbor, nom qui fut associé à une série d'injures. Il ne pouvait s'agir que d'une seule créature, pauvre Mimbor, accablé par tous ou presque. D'un pas décidé, Lunilo avança donc à leur rencontre, prêt à leur demander ce qu'ils fabriquaient avec ce pauvre elfe, quand il s'aperçut que l'une des fille n'était autre qu'Emy Looney. // Oh ! // Le Gryffondor n'avait pas vu Emy depuis un moment, mais ils se connaissaient bien depuis toutes les années passées à Poudlard. Content d'avoir trouvé quelqu'un qu'il connaissait pour peut-être finir la journée de bonne humeur, son attitude changea et il en oublia presque son but premier, celui du rôle de président du club de la S.A.L.E. // - Tiens, Emy ! Comment ça va ? Salut, dit-il à l'attention des deux autres personnes. Tu savais que quelqu'un s'était endormi en cours aujourd'hui ? En plein cours de potions ! Je ne sais pas co... // Il s'arrêta en pleine phrase lorsqu'il vit que la deuxième jeune fille le regardait avec deux grands yeux surpris, un cours de potions à la main. Il ne lui fallut que quelques instant pour qu'il comprenne et son visage s'empourpra. // - Oh, désolé ! C'est juste que Hy en parlait justement à la prof de sortilège et... enfin bon... Mais sinon je vous ai vu faire avec cet elfe, qu'est-ce qu'il vous prend d’agresser de pauvres petites créatures innocentes ainsi ?! // Il profita de ce qu'il avait vu juste avant pour changer de sujet, et se tourna enfin vers le garçon qui paraissait prêt à exploser. //
Sujet : [Event] Les pantins de Quintus Billybork
Lunilo Goupil Réponses : 7 Vus : 7225	Forum: Events du passé Date du message: Ven. 02 Nov 2012, 20:45
Lunilo Goupil Réponses : 7 Vus : 7225	// Ce soir-là, une sinistre atmosphère s'était emparée du château. Outre un imposant brouillard qui s'entrelaçait avec les tours de pierre et enduisait les fenêtres d'une épaisse buée, un vent glacé parcourant les longs couloirs de Poudlard produisait un sifflement aigu, lugubre, terriblement oppressant. Lunilo Goupil, comme les autres élèves, sentait bien qu'il allait se produire quelque chose. Où ? Et quand ? Le jeune Gryffondor se posait ces questions lorsque le portrait de la Grosse Dame dégagea le passage de sa salle commune. Il s'engouffra dans l'ouverture, fit quelques pas, et puis plus rien. Du noir. Du vide. Sans doute avait-il perdu connaissance... Des bruits et des formes apparaissaient aux sens de Lunilo, comme dans un songe. Une silhouette commença à tourner... Des bandelettes de tissu défilaient devant lui... Troublant comme songe. Enfin, le garçon s'éveilla. Le garçon ? Non, c'était plutôt une sorte de poupée de toile, il n'était qu'un assemblage de fils et bouts de ficelle. Lunilo ne pouvait ni bouger, ni parler, il avait juste froid. Ses yeux étaient fixés sur un plafond crasseux, très loin au dessus de lui. Pourquoi était-il si petit ? Qu'avait-il bien pu se passer ? Comment était-il arrivé dans ce corps de chiffon ?! Très vite, il se rendit compte que d'autres poupées l'entouraient dans cette sorte d'énorme boîte. Alors qu'il se demandait si ses camarades se trouvaient ainsi dans les autres poupées, le visage d'un ogre s'avança au dessus de la boîte. Attendez... Ces cheveux gris, cette peau fripée... Ce n'était pas un ogre, non, mais plutôt Quintus Billyborck ! Cela n'était toutefois pas plus rassurant car son visage, d'habitude si calme et posé était troublé par un terrifiant regard diabolique. La colère et la haine le défiguraient, il n'était plus lui-même. Ce visage marqué par le temps laissa place à une grosse main ridée, descendant dans la boîte telle un grappin. Lunilo sentit la main de Quintus le soulever, l'empoigner et l'extirper hors de là. Tout était tellement grand ! Ses yeux se posèrent alors sur de nombreux bouts de ficelle qui jonchaient le bureau de Bilieux le concierge. Quelques étranges et effrayants outils dont le but n'était pas bien précis étaient disposés près d'une longue baguette magique. Un frisson parcouru Goupil intérieurement, comme un mauvais présage. Tout ceci servait sans doute à réaliser les atroces idées pernicieusement imaginées dans l'esprit possédé du concierge. Celui-ci laissa tomber avec force la poupée sur le bureau. Une longue chute. Puis le choc. Un choc. Lunilo eut l'effroyable sensation du choc avec la surface dure. L'angoisse qui agitait Lunilo semblait ainsi réellement fondée. Une petite pince aux bouts fins tout d'abord. Voilà le premier outil que Lunilo vit s'animer par la main endiablée de Bilieux. Tenant la poupée de l'autre main, ce dernier choisit un morceau de ficelle dépassant du petit corps et tira. Un coup sec. La douleur que Lunilo s'attendait à ressentir n'était rien à côté de celle qui l'assaillit. Ce fut comme si on lui avait arraché une partie de la peau, laissant un large espace de chair à nu. La petite pince agit une nouvelle fois, puis une autre, et à chaque fois le Gryffondor était accablé par cette même douleur. La pince regagna le bureau dans un bruit métallique et aussitôt, sans lui laisser le temps de comprendre ce qu'il se passait, Billyborck s'empara de sa baguette magique. La petite poupée se trouva en lévitation à quelques centimètres de la surface du bureau, ainsi soumise au regard satisfait de Bilieux devant cet air terrorisé. La baguette pointée sur la poupée, un mot fut articulé. Un mot insupportable. // - Diffindo // Lunilo savait parfaitement à quoi servait ce sortilège. Trancher, découper, équarrir. Et au delà d'imaginer les effets qu'il pourrait y avoir sur son étrange enveloppe de chiffon, il en ressentait l'infernal déchirement. L'infâme souffrance qui semblait lui taillader les membres, comme si ses os étaient transpercés par une épée. Le sortilège fut réitéré deux fois encore, jusqu'à ce que des morceaux entiers de tissu se déchirent, tels des bras arrachés à un corps mutilé. S'il avait pu parler, il aurait hurlé. S'il avait pu bouger, il se serait mutilé lui-même tant la douleur était pénible. Il retomba mollement sur le bureau du concierge en même temps que la baguette magique. Ce fut ensuite ce large maillet que la grosse main ridée empoigna. La masse se leva très haut, et s’abattit violemment sur le petit corps morcelé. Douleur épouvantable, monstrueux élancement. Le jeune Goupil se sentait étouffer, comme écrasé par un poids immense, jusqu'au plus profond de son être. Ses os semblaient se séparer en nombre de petits morceaux, tous ses muscles semblaient se consumer. À nouveau, le maillet se leva avant de retomber lourdement. Bam. Bam. La torture recommençait encore et encore dans un féroce martellement, et l'odieux supplice s'intensifiait au rythme de ce bruit cruel. Enfin, Billyborck laissa le maillet au profit de sa baguette magique une fois encore. Il la pointa sur ce qui restait de l'informe amas de tissu, et dans un élan d'abominable folie, il prononça un nouveau sortilège. Point final de la douleur, terme du diabolique calvaire. Issue fatale du triste manège que Quintus Billyborck avait mené. // - Confringo ! // Ce coup-ci, le sortilège ne fut prononcé qu'une seule fois. Le maléfice d'explosion fonctionna à merveille, ce fut un mélange de tous les tourments que Lunilo venait de subir. Comme s'il était écartelé, il se sentait littéralement exploser. Toutes les fibres de son corps criaient à l'unisson, un cri long et inaudible. Chaque bout de ficelle se séparait du pantin en éclatant de l'intérieur. La douleur l'aveuglait, il ne voyait plus que la blancheur éclatante d'un éclair de souffrance. Du blanc. Et puis plus rien. Du noir. Du vide. Il était peut-être enfin mort... Des ombres au rire démoniaque dansaient dans ce vide vertigineux, cet abîme infini. Songe ou réalité, comment savoir ? La mort était probablement les deux... Un sursaut anima le corps de Lunilo Goupil, étalé sur le sol froid et dur de sa salle commune. Le feu dans la cheminée était mort depuis plusieurs heures déjà et seules les lueurs de la pleine lune éclairait le pâle visage du Gryffondor. Que faisait-il ici ? Combien de temps était-il resté allongé ainsi ? Tout cela lui avait semblé si réel ! Il décida de s'asseoir sur l'un des gros fauteuils pour reprendre ses esprits et tenter d'oublier cet horrible cauchemar. Par Merlin, c'était bien lui. Son corps, sa peau, il était entier. Mais enfin, pourquoi avait-il les poches remplies de bouts de ficelle ? //
Sujet : Forêt Interdite
Lunilo Goupil Réponses : 134 Vus : 75342	Forum: La Forêt Interdite Date du message: Dim. 30 Sep 2012, 17:03
Lunilo Goupil Réponses : 134 Vus : 75342	// En se relevant, Lunilo Goupil regarda la Poufsouffle, qui elle-même regardait les plantes avec un regard noir. Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis se mit à déchiqueter consciencieusement le végétal qu'elle tenait dans sa main en lançant au passage quelques malédictions. Mais, alors que les deux étudiants se remettaient en marche, la préfète décida de revenir sur ses pas et c'est avec une expression de rage qu'elle écrasa les petites pousses au sol Cratch ! Cratch ! Chaque fois que le pied touchait le sol, ce bruit résonnait entre les arbres avant de s'atténuer. D'habitude, Lunilo n'aimait pas ce genre de spectacle. Il aurait certainement répliqué si lui-même n'était pas énervé par cette fichue liste. C'était bien peu courageux de se comporter ainsi face à des êtres qui ne peuvent réagir, mais il avait déjà vu à l’œuvre l'impulsivité d'Evenglaw ; aussi se contenta-t-il de détourner le regard. Ils marchaient depuis quelques minutes et Knox était tellement accaparée par ses pensées qu'elle semblait avoir fait abstraction de la présence du Gryffondor. // - Knox, t'es sûre que ça va ? Il doit y avoir d'autres plantes par là-bas... Hé Knox ! Attend ! // Lunilo n'était même pas sûr qu'elle l'avait entendu. Se gardant bien de répondre, elle avançait de plus en plus vite. Dégageant les branches qui la gênaient d'un geste de bras, elle ne faisait guère attention à celles qui la griffaient au passage et continuait à avancer. Au bout d'un moment, le garçon la perdit de vue. Le rai de lumière émis par sa baguette était pointé devant lui, il avançait à la même vitesse. Il la rattrapa au bout d'une ou deux minutes, quelque peu essoufflé, et marqua une seconde de surprise lorsqu'il vit cet homme avec Knox. Ce devait être Lycosis, son cousin ou quelque chose comme ça. // - Goupil. - Euh, bonsoir.. // Sans avoir le temps de dire quoi que ce soit, Lycosis reprit la parole. // - A la recherche de plantes, c'est ça ? Ce bon vieux Monsoon vous a envoyé ici pour trouver des feuilles de thé ? Alors qu'il a une réserve spéciale à son nom au château ? - Oui mais... Quoi ? Toute une réserve ?! // Après réflexion, cela n'était pas très surprenant. Monsoon se donnait bien assez d'importance pour avoir une réserve personnelle, et c'était tout à fait son genre de donner des tâches inutiles aux élèves. Ce qui l'était plus, par contre, c'est qu'il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour trouver une bonne partie des plantes inscrites sur le parchemin. Ce petit manège ne fit qu'énerver un peu plus la jeune Poufsouffle qui fourra les plantes dans la sacoche et s'exclama : // - Oh ne me dis rien ! Tu es venu ici pour parler à Looney. Bien entendu, étant donné que tu la connais depuis des années et qu'elle est si importante à tes yeux. Suis-je bête ? J'ai un moment cru que tu venais pour discuter avec ta cousine. Non, bien sûr, tu as des gens plus importants à voir et j'ai des choses plus importantes à faire que de rester ici et papoter avec toi. Allons y Goupil, terminons ce qu'on a à faire. // Lycosis la regarda s'éloigner à pas rapides. Lunilo Goupil ramassa ses affaires et, en s'éloignant à son tour, il se tourna vers l'homme avec un air désolé. // - J'imagine que c'est pas son jour de chance... Merci pour les plantes. // Après avoir rattrapé la préfète, les deux jeunes gens reprirent la recherche des plantes restantes dans la direction que Lycosis leur avait indiqué. Lunilo se posait une multitude de question mais n'avait pas grand chose à voir avec la scène qui venait de se dérouler. Il décida de ne rien relever, si Knox voulait en parler elle le ferait elle-même. // - Regarde là-bas, ça ressemble à l'hibiscus... euh peut-être pas en fait. // Knox Evenglaw soupira et inspecta un autre pied, peut-être de menthe poivrée. Le Gryffondor prit les tiges qu'il avait dans la main pour les placer dans la sacoche, peu importe si c'était les bonnes plantes ou non. // - Je me demande où en sont les autres, pas toi ?
Sujet : Forêt Interdite
Lunilo Goupil Réponses : 134 Vus : 75342	Forum: La Forêt Interdite Date du message: Sam. 21 Juil 2012, 14:44
Lunilo Goupil Réponses : 134 Vus : 75342	// Lunilo Goupil ne sortit qu'au dernier moment de la salle commune de Gryffondor. Il n'aimait pas être en retard habituellement, mais pour le coup il le serait. Tant pis, avoir nettoyé consciencieusement – et à la brosse à dent – toute la volière en guise de « première punition » était d'une telle inanité que cela avait fini par énervé. Et comme si cela ne suffisait pas, Monsoon en avait rajouté une couche avec sa deuxième punition, en leur sommant d'aller chercher des plantes pour son thé. Son thé, et puis quoi ? Tout ça pour avoir fait une petite sortie hors du château sans autorisation et avoir failli mourir d'une dizaine de manières différentes. // Enfin quoi, on n'est pas ses elfes attitrés non plus ! // Quoi qu'il en soit, cette deuxième punition paraissait un peu moins barbante que la première. Tout d'abord, il serait parmi les arbres, en pleine nature, il adorait ça. Et puis cueillir des plantes, tant qu'il n'y avait pas de brosse à dent dans le coup ça irait bien. Enfin, il ne serait pas tout seul mais avec Knox, Emy, Weyna, Knox, Zougui & Knox. Une fois à l'extérieur, Lunilo se dirigea vers la cabane d'Ulrich, le garde-chasse. Le soleil n'était déjà plus visible au dehors, bien que ses dernières lueurs persistaient toujours dans le ciel étoilé, créant ainsi de longues bandes colorées. C'est dans cette atmosphère que le Rouge et Or vit la silhouette imposante du garde-chasse se dessiner au loin. Il y avait déjà quelqu'un avec lui, mais il ne put le reconnaître à cette distance, et ils commençaient déjà à partir vers la forêt interdite. Lorsqu'il arriva à son tour devant la forêt, il décida de s'engager sur le sentier pour rattraper les autres. Lorsque le sentier se faisait plus deviner qu'autre chose, Lunilo continua tout droit, espérant ne pas se perdre. Au bout d'un moment, il entendit du bruit sur sa droite. Des voix puis des feuillages qu'on déplaçait. Il se fraya un chemin dans cette direction, et en repoussant un dernier groupe de branches folles il tomba sur une minuscule clairière où se trouvait Knox. Gordon était déjà parti, visiblement. // - Attrape ! // À moitié surpris, le garçon réceptionna une sacoche dépareillée que la préfète lui avait lancé. Cette dernière lui résuma tout ce que Gordon lui avait dit. Ils étaient apparemment le premier groupe de deux à être arrivé – déjà qu'eux-mêmes étaient en retard, il imaginait très bien que les autres soient aussi excédés par les punitions de Monsoon – et devraient chercher les plantes notées sur un morceau de parchemin. Lunilo écarquilla les yeux à la lecture de la liste. // - Alors ? Par où on commence ? - Ben ça, j'en sais rien ! Je crois qu'il nous prend pour des botanistes avertis... J'ai déjà cueillis des plantes, et c'est très difficile de les reconnaître comme ça, il y en a beaucoup qui se ressemblent. Et en plus il veut une espèce particulière ! // La recherche s'annonçait d'autant plus difficile que la faible lumière mourante du jour était atténuée par la densité de la forêt. Evenglaw illumina sa baguette magique Goupil en fit de même, et les deux jeunes gens avancèrent simplement devant eux. Au bout d'un moment, ils se penchèrent sur une fleur assez haute. // - Regarde celle-là... Ce serait pas de la Matricaria reticuli.. tula.. machin ? Mais les feuilles ne sont pas comme sur le dessin. // Hésitant et ne sachant trop que faire, Lunilo ne prit pas la plante. Dans un long soupir, les deux étudiants se relevèrent et continuèrent leur recherche. //
Sujet : Lac Noir
Lunilo Goupil Réponses : 295 Vus : 115090	Forum: Le Parc Date du message: Sam. 12 Nov 2011, 14:38
Lunilo Goupil Réponses : 295 Vus : 115090	// La scène qui s'était déroulée était des plus étranges. Lunilo en avait conscience et il semblait désorienté. Quelques minutes plus tôt, la jeune Poufsouffle tombait à terre dans une crispation de douleur Les voix s'étaient alors élevée derrière les deux étudiants, avant que la préfète ne reprit sa respiration. Tout ceci n'avait pas duré plus d'une paire de minutes, ce qui était d'autant plus troublant. Qui étaient ces deux hommes ? Lunilo aurait juré qu'ils n'étaient pas là quelques minutes avant. // - Comment se fait-il que tu les ai vus ? Tu ne peux pas les voir.. c'était.. dans ma tête.. - Mais... Comment.. ? // Voilà qui était de plus en plus bizarre. Lorsque la jeune femme s'était effondrée, Lunilo la retint tant bien que mal, et c'était à ce moment là que les deux hommes étaient... // Apparus... // Le garçon réfléchissait, essayant de reconstituer la scène comme un puzzle dans lequel des pièces s'étaient retournées. À l'entendre, Knox Evenglaw avait vraisemblablement eu une vision, une hallucination, un rêve éveillé. Et quand Lunilo l'avait touchée, quand sa peau était entrée en contact avec la sienne, il s'était produit une connexion. Était-ce vraiment possible ? Goupil n'en était pas sûr, mais il n'avait aucune autre explication. Comment avait-il vu quelque chose qui s'était produit dans la tête de la Pousouffle ? Cela lui avait semblé si réel... et si troublé à la fois ! Le lien avait subsisté quelques secondes après que Lunilo ait lâché la jeune femme, mais le temps qu'il reporte son attention sur elle, les deux hommes avaient disparus comme ils étaient venus. La préfète reprenait peu à peu ses esprits. // - Écoute euh, je sais pas ce qu'il s'est passé mais on ferait bien de rentrer au château maintenant. // Le Gryffondor n'était pas sûr que Knox l'ait écouté, mais celle-ci lui intima le silence. De nouveaux bruits se firent entendre non loin d'eux. La respiration de Lunilo s'apaisa lorsqu'il s'aperçut qu'il s'agissait de l'elfe Mimbor. Il salua aussi bas qu'il pouvait, et dit : // - Mimbor a trouvé ceci sur votre bureau. // L'hideuse créature leva la main et montra le parchemin jaunâtre déchirée à la jeune Poufsouffle qui lui arracha le papier abîmée des mains. Elle l'ouvrit et le referma sans prononcer aucun mot. Parce qu'aucun mot ne sortait de sa bouche. // - Il va falloir fêter l'arrivée de Monsieur. // Lunilo ne comprenait pas. Il regarda l'elfe, puis la jeune préfète, et s'adressa finalement aux deux. // - Mimbor, tu parles de quoi ? Qui va arriver ? Knox ! // Aucun des deux ne bougeaient. L'expression de Knox était insondable, mais l'elfe avait un sourire satisfait. Le garçon n'avait aucune idée de qui il s'agissait, mais rentrer dans le château lui semblait la meilleure alternative. Il entraîna alors doucement la préfète et ils se mirent en marche. // De quoi vous rendre fou !
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Lunilo Goupil Réponses : 295 Vus : 115090	Forum: Le Parc Date du message: Lun. 24 Oct 2011, 13:12
Lunilo Goupil Réponses : 295 Vus : 115090	// La chouette se tenait toujours aussi droite sur l'épaule du jeune homme sans qu'aucun des deux ne bronche. Lorsque Lunilo fit un compliment sur l'oiseau, Knox haussa les sourcils sans rien dire, comme s'il avait proféré une énorme bêtise. N'avait-elle donc aucun sentiment pour aucune créature ? Le garçon lui parla ensuite de Mimbor et la préfète semblait effectivement penser que tous les elfes étaient plus idiots les uns que les autres, du moins ceux du club. Il se retint de lui dire qu'il ne l'avait pas forcée, et que si elle le voulait elle pouvait s'en séparer, Mimbor n'en serait que ravi. Après un instant de réflexion, Knox ouvrit la parole pour adoucir un peu les bords. Le Gryffondor aurait fini par la prendre pour une folle. // - J'aurais pu tomber sur pire. Il reste tout de même un bon elfe, à mon écoute et à ma disposition - Content qu'il te plaise quand même, mais n'oublie pas que tu restes sa marraine hein. Je leur ai dit, aux elfes, mais je crois que "parrain" et "maître" sont synonymes... // Le sourire mesquin qu'affichait Knox indiquait que ça l'arrangeait bien, effectivement. Les deux étudiants auraient pu discuter encore longtemps sur les intérêts du parrainage du club. La discussion aurait probablement été passionnante en cette belle nuit, mais il en fut autrement lorsque l'expression sur le beau visage féminin changea. Lunilo sut qu'il y avait un problème. Il ne voyait pas les traits ennuyés ou moqueurs, mais une crispation de douleur. D'ailleurs, la jeune femme ne le regardait plus et ses jambes se dérobèrent sous elle. La chouette blanche s'envola quand Lunilo fit un mouvement pour retenir la préfète. Celle-ci respirait maintenant avec difficulté. Elle ferma les yeux se tint le ventre, le cachant du regard de Goupil. // - Urman ! // Avant qu'ils ne puissent échanger une parole, le cri avait retenti derrière eux. Lunilo vit deux hommes : l'un d'eux était debout, le teint livide s'alliant avec sa chevelure blonde, l'air paniqué. Il regardait le deuxième homme brun qui était écroulé par terre. Écroulé et non simplement allongé car une de ses jambes formait un angle intrigant par rapport au reste du corps, et une tâche rouge apparaissait sous son nez qui avait dû heurter la surface dure de la terre. Le jeune Goupil, tout aussi affolé, se releva et, ne sachant trop que faire, il pointa instinctivement sa baguette en direction de l'homme debout. // - Qu'est-ce que vous avez fait ? Mais qu'est-ce que vous avez fait ?! // Le garçon restait ainsi, sans bouger. Aucun sortilège ne sortait de la baguette, c'était plus un réflexe qu'une véritable action. D'ailleurs, à mieux y réfléchir, l'homme n'aurait pas cet air affolé s'il avait attaqué de sang froid cet Urman et Knox. Cette dernière rouvrit d'ailleurs les yeux, et Lunilo se rebaissa afin de lui parler. Il lui demanda si ça allait et, sachant qu'elle n'en saurait surement pas plus que lui, il dit : // - Qu'est-ce qu'il s'est passé ? // La scène était étrange. Le jeune homme n'avait pas vu les deux autres personnes. C'était comme si elles étaient apparues comme ça, et il ne comprenait pas non plus ce qu'ils faisaient ici. Et il avait plutôt l'impression d'avoir assisté à un phénomène des plus bizarres plutôt qu'à une véritable attaque. Du mouvement se fit entendre à nouveau et Lunilo releva les yeux.//
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Lunilo Goupil Réponses : 295 Vus : 115090	Forum: Le Parc Date du message: Dim. 02 Oct 2011, 12:59
Lunilo Goupil Réponses : 295 Vus : 115090	// Knox ne semblait pas tout à fait enchantée de la réponse du jeune Goupil. Elle fit la moue et ne réagit pas plus lorsque le garçon se fit moins sérieux. L'elfe, quant à lui, se balançait sur ses pieds en observant la scène. Bien que Lunilo avait vu Knox le réprimander, son elfe et elle semblaient proches. Cet air froid et dur envers l'elfe était sûrement une façade, ou un genre qu'elle voulait se donner. Même si elle ne devait pas porter Mimbor entièrement dans son cœur, elle appréciait sa présence, mais qui sait pourquoi. Lunilo les vit d'ailleurs échanger un regard et un sourire lorsqu'il voulut savoir pourquoi il s'était retrouvé à terre soudainement. La jeune femme se contenta finalement de répondre sèchement : // - Je n'ai pas de compte à te rendre. - Ah oui c'est vrai, tu m'as aidé à me relever après m'avoir aplatit au sol par surprise avec un filet des plus étouffants. J'imagine qu'on est quitte ? Mais je voulais simplement savoir ce qui t'avait pris... // Lunilo voulait tenter encore une fois de savoir pourquoi elle avait fait ça. Ce n'était pas forcément la meilleure idée. Il n'avait pas envie de l'énerver, et encore moins car elle était préfète. Elle était bien capable de le renvoyer dans sa salle commune en le traînant par les pieds ! Mais la préfète ne se démonta pas, et repris la parole après un nouveau regard vers son elfe. // - Je t'ai pris pour un invité indésirable. // Elle avait répondu simplement, en gloussant derrière. Lunilo voyait bien qu'elle cachait quelque chose, mais après tout ça ne l'avancerait à rien. Il ne releva donc pas. La lumière ne perlait plus au dessus de l'horizon à présent, et l'entière obscurité de la nuit régnait sur le parc. Les étoiles et les astres lointains se reflétaient dans le lac calme. Les rides légères à sa surface les faisaient danser lentement, à moins que ce ne soit les êtres aquatiques offrant un somptueux ballet des profondeurs, dont on ne pouvait percevoir que de faibles lueurs. Lunilo fut à nouveau déranger par un bruit : cette fois, Mimbor semblait vouloir faire tomber un arbre en donnant des coups de ses petits pieds dans un tronc. Knox prit la créature par ses haillons pour l'en éloigner, et lui ordonna de partir. L'elfe s'inclina et transplana. Alors, un hululement se fit entendre. Une chouette blanche traversa les airs et fonçait vers les deux étudiants, pour venir finalement se poser sur l'épaule de Lunilo. La jeune femme semblait sereine, et lui ne fut surpris qu'un instant. Il avait un contact proche avec la nature, une relation le liait à elle. C'est ce que lui conférait sa propre nature, sans doute. // - Je te présente Earwen. Ma chouette. // Earwen, c'était un beau nom, et bien choisit. Même si elle était sereine, la préfète regardait sa chouette comme si elle avait une tache sur les plumes, un peu comme si elle ne devait pas se trouver là. Lunilo sourit. // - Elle est jolie, dit-il. J'en ai une moi aussi, de chouette. // Le garçon entama un ou deux pas prudents avec la chouette sur l'épaule. Elle sortit ses griffes un peu plus dans sa chair mais ne bronchait pas. // - Mimbor ne te donne pas trop de soucis ? J'ai jamais vu un elfe aussi grincheux !