Ancien(ne)
|
Date du message: Dim. 04 Jan 2015, 14:49
|
|
|
Chers wyrdiens !
Je viens le cœur rempli de joie et de galettes des rois -épiphanie powaaaaa - vous annoncer les résultats !
Nous avons eu deux superbes rédactions que je vous joins ici :
Texte de petite luciole dans la nuit étoilée.
Spoiler : | Il était tard : onze heure, minuit, peut être plus. Seul le bruit des chaussures d'une élève peu consciencieuse se faisait entendre au travers des longs corridors du château. Sara McRoyle ne parvenait pas à dormir cette nuit là, elle était restée à la bibliothèque après la réunion avec les professeurs, qui semblait l'avoir perturbée plus que n'importe qui d'autre. Le mois décembre évoquait pour elle de si doux souvenirs qu'elle ne pouvait se faire à l'idée que Noël était perdu. Le maigre espoir auquel elle s'accrochait encore vacillait dangereusement.
Elle parcourait les derniers couloirs qui la séparait de son dortoir en jetant tristement un regard sur les guirlandes qui n'éclairaient désormais plus de leur lumière flamboyante la marche de ceux qui n'avaient pas sommeil. Poudlard avait perdu de sa joie, de son entrain, et était devenu le château morose et vide qu'elle craignait de rencontrer à son arrivée. Les élèves n'étaient plus d'humeur à faire des farces ou à offrir des cadeaux, l'esprit de Noël s'envolait à vive allure au grand désespoir de la jeune fille. Elle se voyait déjà passer la porte de sa salle commune et annoncer aux premières années que leur seule chance de revoir des lumières sur le sapin était de trouver un monstre et de le convaincre de restituer Noël, autant dire que c'était peine perdue. Appréhendant le regard attristé des plus jeunes, elle ralentissait le pas, ne souhaitant pas arriver trop vite à la confrontation inévitable qui l'attendait.
Le glissement d'un long vêtement se fit entendre de l'autre côté du couloir. Sans se retourner la jeune fille supposa qu'elle n'était pas la seule à avoir voulu retarder le moment de l'annonce horrible que les préfets avaient à faire à leur maison. Certains avaient peut être souhaité prendre une grande bouffée d'air pour se donner une once de courage. Elle reprit sa marche, la tête tristement baissée, à l'écoute inespérée d'une voix qui lui annoncerait que les monstres avaient abandonné et que Noël était revenu. Mais ce fut un tout autre son qui parvint à ses oreilles en un sursaut effrayé. Un rire tout droit sortit d'un film d'horreur résonna sur les murs de pierres. Se retournant d'un coup brusque, elle cria en direction du malotru.
- Pas d'élèves dans les couloirs ! Qui que tu sois je te prierais de retourner dans ta salle commune.
Une voix d'outre tombe lui répondit, sortant d'une bouche sans visage à la provenance inconnue.
- Oh mais je ne suis pas un élève ..
La peur commençait à pénétrer la jeune fille par de légers frissons qui parcouraient son échine. Elle tentait de rester impassible face à la voix et posa inconsciemment la main sur sa baguette, comme un réflexe de prévention. Elle ne pu empêcher quelques tressaillements lorsqu'elle s'exprima à son tour.
- Q-qui êtes-vous ? Montre-trez vous !
- Vous voulez me voir ? Vous m'entendez déjà, n'est-ce-pas suffisant pour vous faire trembler de peur ?
- Êtes vous... l'un des monstres ?
Un silence pesant suivit sa question. Partagée de milles sentiments contraires, la jeune fille espérait sans y croire qu'il s'agissait d'une farce d'un camarade ayant retrouvé un semblant d'humour, mais la voix ne lui était en rien familière et si c'était un monstre qui s'adressait à elle, elle avait alors l'occasion rêvée de réaliser sa mission. Reprenant un peu de confiance elle gardait la main posée sur sa baguette, se remémorant les sorts qui lui avaient été donné d'apprendre au cours de ses années dans le château. Un nouveau bruissement résonna, ricochant sur les murs en faisant trembler la pierre.
- Un monstre ? Me prenez vous pour un
vulgaire fantôme ou autre citrouille dégénérée ?
Je suis bien pire que cela voyons..
Du bluff rien de plus. Ce devait être du bluff, se disait Sara pour rassurer son fort intérieur, et pour s'empêcher de fuir à toutes jambes. Pour le monstre c'était un jeu, il jouait avec les nerfs de ses victimes, avec leurs peurs. Puisqu'il fallait le convaincre, il suffisait d'entrer dans son jeu, de jouer avec lui .. et de gagner. Une voix désormais emplie d'une assurance nouvelle s'éleva, et la réponse du monstre ne se fit pas attendre :
- Loin de moi cette idée, je sais quel genre de créature
effrayante et terrible vous êtes.
- Ah oui ? « Effrayante, et terrible », voilà qui me plaît.
- Avancez vous, je vous en prie, que je puisse
contempler l'étendue de votre grandeur
Le plan était clair : la créature, quelle qu'elle soit, s'avançait, et la gamine lui jetait un sort. Elle avait dans l'idée un Petrificus Totalus, simple et concis, elle pourrait de cette façon l'interroger tout à son aise sans risquer qu'il ne lui dévore les entrailles. Et sous promesse qu'il laisserait Noël et ses festivités revenir à Poudlard, elle le libérerait. Les seuls mots qui lui venaient cependant à l'esprit était « dangereux, culotté ». Elle revoyait sa mère et ses professeurs qui lui diraient que c'est impossible, qu'elle ne devait pas prendre le risque. Mais elle le ferait.
Elle s'attendait à voir un monstre immense, sans visage, au costume effrayant qui cachait un corps de charogne, mais rien ne se produisit, pas même une hésitation de son drôle d'interlocuteur.
- Monsieur ?
- Oh.. cela fait bien longtemps que l'on
ne m'avait pas appelé de la sorte
- Comment cela ? Comment les autres monstres
vous appellent-ils si ce n'est pas « Monsieur » ?
- Les autres monstres ? Ils m'appellent rarement,
et lorsqu'ils le font c'est … Pauvre demeurée ! Je vois ce que tu es
entrain de faire ! Tu crois pouvoir m'émouvoir ?!
Tandis que la voix s'était adoucie, elle reprit un son guttural et terrifiant. Un ton de menace à faire trembler Sara de la tête aux pieds et à faire gronder les murs comme si le tonnerre s'était abattu sur le château.Voyant cependant que ses compliments avaient plu, elle continua d'une voix aussi calme que possible, n'abandonnant rien :
- Loin de moi l'idée de vous énerver ou de vous faire
ressentir quoi que ce soit contre votre gré, Monsieur.
Je m’intéressais à vous, tout simplement.
- Tu te quoi ? Je pense surtout que tu me mens ..
- Pas le moins du monde Monsieur.. Je vous écouterai
avec grand plaisir parler de vous
- Il n'y a que peu à dire, jeune fille. Tu ne te doutes pas
à quel point mon existence est morose.
Je ne souhaite à personne d'autre de vivre ainsi.
Si tu me voyais, tu comprendrais ..
- Montrez vous donc.
La jeune fille semblait avoir marqué un point, si bien qu'elle s'attendait à voir surgir un monstre défiguré de derrière le mur, qui se jetterait sur elle en un éclair. Mais à son plus grand étonnement, ce fut une petite créature hirsute, pas plus haute qu'un buisson, qui fit son apparition, le visage enfoui derrière une cape qui traînait derrière. A cette vue, la préfète renonça à jeter un sort au malheureux, dont le physique ne collait absolument pas à la voix.
- Tu comprends maintenant, pourquoi je suis malheureux..
Avec un sourire attristé, Sara lui répondit :
- Il te manque une apparence, à moi il me manque Noël.
Tu ne souhaites à personne d'être aussi malheureux que toi
alors ramène Noël aux enfants. Et si tu ne le fait pas pour eux,
fais le pour toi, car à Noël tous les vœux peuvent être exaucés …
- Crois tu que si je libère le Père Noël
il me rendra grand et fort ?
- Je crois qu'à Noël, tout est possible ..
Et c'est sur ces belles paroles que la jeune fille amena un sourire sur le visage d'un monstre, et, comme si ce fut un signe du destin, au même moment une lumière de la guirlande du sapin vacilla, avant de s'allumer et d'éclairer le couloir d'une flamme rougeoyante : d'une flamme d'espoir. |
Texte de petite aurore boréale dans le ciel du nord :
Spoiler : | Tina et Alasternum
Celestina Maud Julia Garrison était une minuscule élève de Poufsouffle de première année, avec des tresses blondes et des souliers bien vernis, et tous ses amis l'appelaient Tina, tout simplement. Tina n'avait rien d'une héroïne : tout à l'heure, dans sa salle commune, lorsque les autres élèves s'étaient mutuellement motivés pour convaincre les monstres qui avaient envahi Poudlard de les laisser profiter de Noël, elle avait promis son aide, poussée par ses camarades et par les élèves plus âgés. Mais maintenant qu'elle se trouvait seule dans un couloir sombre, à la recherche d'un esprit d'Halloween avec qui discuter, elle tremblait de peur...
Elle avait déjà vu passer un vampire et une goule, mais les deux fois, ses bonnes résolutions avaient fondu comme neige au soleil et elle s'était cachée derrière une armure. Non, Tina n'était pas un modèle de courage...
Elle entendit soudain du bruit dans une salle de classe à côté d'elle. Etait-ce un monstre ? Elle craignait de se retrouver en face de lui, mais avait encore plus peur de revenir devant ses préfets sans avoir tenu sa promesse. O'Callaghan allait peut-être la frapper avec une canne en or... Après avoir sorti sa baguette par précaution, elle s'approcha de la porte pour voir ce qui se passait à l'intérieur de la salle.
Un petit squelette s'appliquait à dessiner des citrouilles sur le tableau noir. Il devait travailler sur son oeuvre depuis un certain temps : de la craie avait volé et avait recouvert les os dont il était composé, lui donnant une couleur orange assez comique. Tina ne put retenir un petit éclat de rire...
Cela fit sursauter le squelette, qui en lâcha sa craie. Mais il se reprit bien vite, fit craquer ses multiples os, et se retourna vers Tina avant de déclarer d'une voix qu'on sentait volontairement pompeuse :
"Tremble, pauvre mortelle ! Car je suis le terrible Alasternum ! Bouhouhouh !"
Tina le regarda avec des yeux ronds. Ce petit squelette n'était pas du tout effrayant ! Il était même plutôt drôle, avec ses tentatives pour se rendre terrifiant... Elle décida de l'imiter et répliqua :
"Tremble, pauvre squelette ! Car je suis la terrible Celestina ! Bouhouhouh !"
Alasternum la regarda avec des orbites rondes, puis jeta un coup d'oeil inquiet à la baguette de Tina :
"Ne me lance pas de sortilège, Celestina ! Sinon, je... euh... je...
- Oui ?
- Je déchaînerai sur toi les mille éclairs de l'enfer ! Na !"
Tina ne fut pas du tout impressionnée. Alasternum se vantait, c'était clair ! C'en était même mignon... Elle gagna de l'assurance, rentra dans la salle de cours et se dirigea droit sur une table pour s'y asseoir. De ce nouveau point de vue, elle avait une vision parfaite sur les dessins qu'Alasternum avait faits sur le tableau... Les citrouilles étaient très détaillées, mais assez macabres : leurs bouches étaient tordues dans des rictus diaboliques, et leurs yeux colorés en jaune brillaient d'une lueur démoniaque. Pas du tout dans l'esprit de Noël. Tina s'exclama :
"Effaçons d'abord ces horreurs !"
Et elle pointa sa baguette vers le tableau en prononçant le sort adéquat. Puis elle se tourna vers Alasternum et lui demanda sur un ton accusateur :
"Pourquoi est-ce que tu viens pour gâcher Noël ?"
Le squelette prit la mouche et s'énerva lui aussi :
"Noël ? Mais comment pourrait-on gâcher une fête qui est déjà complètement nulle à la base ?"
Tina s'offusqua :
"Comment peux-tu dire ça ? Comment peux-tu trouver nuls les cadeaux, le sapin, les lumières, les guirlandes et les boules ?
- Mais de quoi tu parles ? Ce n'est pas ce qui se passe à Noël !
- Et c'est quoi pour toi, alors ?
- Mais c'est un jour horrible ! D'après Maman, l'horrible Père Noël vient pour faire des fractures aux petits squelettes pas sages ! Il ne faut pas sortir dehors, car des méchants rennes peuvent venir vous bramer dans les oreilles et vous ruer dans les tibias ! C'est la nuit où toutes les créatures des cauchemars hantent les rues !"
Tina le regarda, interloquée. Si c'est ce qu'on lui avait raconté sur Noël, pas étonnant qu'il veuille faire disparaître ce jour ! Elle tenta de lui expliquer son point de vue :
"Ce n'est pas comme cela que ça se passe chez les mortels ! Le Père Noël n'est pas méchant : au contraire, il vient apporter des jouets pour les enfants, et des cadeaux pour les adultes ! Ses rennes sont adorables et tirent son traîneau. Les familles se réunissent autour d'un sapin décoré, et partagent un repas convivial. C'est la fête de l'amour et du partage, que tous attendent avec impatience."
Alasternum plissa sa cavité nasale. Cette vision était... étrange. Ce n'était pas du tout ce que sa maman squelette lui avait raconté ! Mais en même temps, cela expliquait pourquoi les humains semblaient tant attachés à cet évènement...
A bien y réfléchir, cela lui rappelait même des choses... Il raconta à Tina :
"Nous aussi nous avons une fête comme celle-ci, mais c'est Halloween ! Tous les petits monstres vont voir leurs parents monstres, et il y a des cadeaux aussi ! Mais ce n'est pas le Père Noël qui les apporte, c'est la Grande Citrouille. Ils ne sont pas emballés de papier brillant, mais placés dans des courges évidées. C'est pour nous aussi une fête pleine de lumière : on accroche partout des cucurbitacées dans lesquelles sont placés des lumignons. Les voisins ouvrent leur porte pour donner des bonbons. Chez les monstres, c'est Halloween que nous attendons avec impatience, et Noël dont nous avons peur !"
Alasternum se rappela avec nostalgie Halloween dernier. Ses parents lui avaient fait une merveilleuse surprise : dans sa citrouille, il avait trouvé un petit chiot squelette ! Il l'avait aussitôt baptisé Médoradius, et il avait passé la journée à caresser ses belles côtes bien brillantes et à jouer avec lui à la balle. Quant à sa grande soeur, Fémurielle, elle avait reçu des produits de beauté : des vernis à os, du papier de verre pour polir son crâne... Lorsqu'elle avait terminé de les essayer, Alasternum s'était senti fier d'être le frère d'une si jolie squelettesse !
Il revint au présent lorsque Tina fit cette réflexion à voix haute :
"Mais en fait... Les choses sont inversées entre toi et moi. Mon Noël est ton Halloween, et vice versa !"
Alasternum hocha vigoureusement du crâne, et Tina ajouta :
"Ca m'a donné envie de voir comment se passe Halloween chez vous. Cela a l'air tellement sympathique...
- C'est pareil pour moi et Noël, répondit Alasternum. Maintenant, je regrette de vous avoir gâché la fête puisque je sais qu'elle vous apporte autant de joie..."
Les yeux de Tina s'illuminèrent, et elle proposa :
"Je sais ! Et si tu venais fêter Noël avec moi ! Tu te rendrais compte que le Père Noël n'est pas le méchant homme qu'on t'a décrit, et ce serait un bon moment !
- Oui, et si tu veux, tu viendras passer Halloween dans ma famille : ma mère sera sûrement ravie d'avoir une invitée."
Et ainsi fut-il convenu. Tina et Alasternum, ayant sympathisé, se rendirent ensemble dans la grande salle du château pour participer à la fête, et le squelette sentit pour la première fois ce que représentait l'esprit de Noël pour les humains. Et, l'octobre d'après, Tina vint passer Halloween chez Alasternum, et s'y plut beaucoup. Ils continuèrent dans cette voie et, d'année en année, passèrent les deux fêtes ensemble. Car ils avaient compris que ce que Noël signifiait avant tout pour les humains (et Halloween pour les monstres), c'était la tolérance et l'amour de l'autre.
Puissions-nous, comme Tina et Alasternum, aller au-delà de nos préjugés pour reconnaître la beauté dans chaque culture.
|
Devant tant de beauté, les éditorialistes ont été époustouflés. Et même s'ils avaient demandé au Père Noël une dizaine de participations... Et bien, ils ont été comblés.
De ce fait, petite luciole dans la nuit étoilée recevra trois boules de Noël, 2000 myrins et 5pdm (et une chocogrenouille). Bravo à Elerinna Calaelen !
Et pour sa part, petite aurore boréale dans le ciel du nord recevra trois boules de Noël, 2000 myrins et 5pdm (et une gratouille). Bravo à Versipellis !
Nous vous invitons toutes les deux à poster vos textes dans la bibliothèque de Poudlard pour que tous les petits monstres puissent les relire !
|
|