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Ondiane

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MessageDate du message: Ven. 20 Fév 2015, 18:36  Répondre en citant

Ondiane




    //Ondiane, la cité des Rêveurs. Plus grande que Fériane, elle est située au nord des Grandes Plaines et au nord-est d’Al-Vor. Souvent ensoleillée, le temps peut toutefois y être lourd en prévision d’un gros orage aux plus belles périodes de l’année, mais elle n’échappe pas à la froideur sèche de l’hiver. Quant à l’autre temps, celui qui passe, notons justement qu’il s’écoule à une vitesse anormalement lente en ce lieu, qui est d’ailleurs idéal pour le repos, la méditation et l’entraînement de l’esprit grâce au calme féérique qui règne sur les lieux. Cette cité dispose d’une gigantesque cour, en son centre trônant une grande fontaine, entourée de couloirs spacieux et ombragés.

    Cette cité regroupe une grande partie de la communauté des rêveurs. Ces derniers aspirent à la sérénité et sont non-violent. De plus, ils ont pour don une forme extrêmement particulière du dessin, ils peuvent soigner les blessures et ont pour qualité leur grande hospitalité. Si vous étiez amené à vous présenter à la porte d’Ondiane, les rêveurs ne refuseront certainement pas de vous accueillir et de vous prodiguer des soins ! Alors, souvenez-vous de témoigner du respect aux Rêveurs lorsque vous en croisez, ils vous le rendront sûrement !//


[lieu créé par Izaac Reagan et Amarel Prince, merci à eux.]


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MessageDate du message: Jeu. 26 Fév 2015, 20:09  Répondre en citant

Aïe. Ouille. Aïe. Les pensées d’Amarel étaient loin d’être cohérentes ou du moins – je vous vois venir – elles étaient bien plus incohérentes que d’habitude. Mais pour une fois, le Marchombre – bon sang, Maître Marchombre en plus – avait une bonne excuse : loin de coaguler, son sang refusait de rester bien au chaud dans ses veines et profitait des larges plaies ouvertes par le tigre pour s’enfuir vers de nouveaux horizons. En un mot : il allait s’évanouir. Et les tâches de lumière qui parsemaient les Grandes Plaines n’étaient pas des lucioles, il était bien trop tôt pour qu’elles sortent et scintillent de cette manière. Amarel tituba. Un pas, deux. Il trébucha, même, sur son propre pied, avant de s’écrouler dans les bras de son apprenti qui allait devoir, de toute évidence, accomplir la première et potentiellement dernière mission de son apprentissage : tenter de garder son maître en vie.

Etrangement, Amarel n’avait pas tout à fait conscience d’avoir mal. Les soins que commença à lui apporter Zaackary, la douleur, le contact du sol et les mains glacées de son apprenti qui essayait de calmer l’hémorragie… non, il n’avait pas conscience de tout cela. Son attention, si on pouvait appeler ça comme ça puisque, rappelons le, Amarel était évanoui, était toute concentrée sur la pluie qui s’écrasa sur son torse, sur sa nuque, qui dégringola dans son cou pour imbiber ses vêtements et se frayer un chemin un peu partout pour mieux les tremper tous les quatre – il s’agissait de ne pas, surtout pas, oublier Crétin et Brindille dans l’affaire – lorsque son cheval partit au galop comme comprenant que son maître n’allait pas bien et qu’il risquait de ne plus aller du tout si ses sabots ne les portaient pas le plus vite possible à Ondiane. D’ailleurs, profitons qu’Amarel soit inconscient et ne nous assomme plus de ses pensées aussi stupides que constamment inattendues pour nous attarder sur ce à quoi est en train de songer Brindille. Cela devait faire trois ans qu’il voyageait avec Amarel. Trois ans. A peine ? Déjà ? C’était dur à définir, mais aux yeux de l’équidé, cela faisait une éternité. Et Amarel, malgré sa bêtise légendaire, ses maladresses innombrables, ses heures perdues dans ses pensées, sa vie dans les nuages ou à se poser des questions aussi farfelues que décalées, c’était son maître, point final. Son maître à lui, son ami, presque autant que cet imbécile de Crétin qui lui gratouillait la peau à chaque fois que ses petits pas le conduisaient d’un bout à l’autre de sa colonne vertébrale. Et la confiance que pouvait avoir Brindille en son Maître Marchombre était totalement infinie – la réciproque était vraie, d’ailleurs, il ne fallait pas l’oublier. Un claquement de langue voulait tout dire, une petite tape sur les naseaux et une pomme offerte lorsqu’ils arrivaient ou repartaient d’une ville… Il n’était pas question de faillir maintenant, pas alors que la poussière retombait sous la pluie sitôt envoyée vers le ciel par leur galop de plus en plus rapide, pas alors que l’urgence battait aux rythmes de ses flancs fumant de transpiration, pas alors que la porte d’Ondiane se rapprochait à toute vitesse, pas alors qu’il ralentissait, le souffle court d’avoir porté non pas une mais deux personnes aux kilos additionnés. Brindille piaffa pour aider le petit humain que son maître appréciait. Il était même prêt à envoyer ses sabots heurter la lourde porte de bois lorsqu’elle s’entrouvrit enfin pour mieux le laisser se précipiter dans la cour pavé des Rêveurs.

Aïe. Ouille. Aïe. Lorsqu’Amarel ouvrit les yeux et tenta de se redresser, il s’aperçut que malgré tous leurs talents, les Rêveurs y étaient allés doucement avec lui et sa chair malmenée. A moins que ce ne fut que la conséquence d’un repos un peu trop longtemps et pas vraiment mérité. Ou les deux. Allongé sur le ventre, donc, Amarel releva la tête, mâcha un peu dans le vide pour se dégourdir la mâchoire et lâcher un lourd bâillement, avant de rouler sur le côté pour mieux se redresser dans un mouvement lent d’une prudence mêlée de cette gestuelle marchombre qui lui permettait d’être toujours plus alerte que ce qu’on pouvait penser en le voyant avec ses cheveux constamment ébouriffés et son regard rêveur. Rêveur. Ah, oui, c’était donc pour ça qu’il connaissait, ou plutôt reconnaissait, les lieux. Un pas glacé sur les pavés – il n’allait quand même pas s’embarrasser de chaussures, déjà qu’enfiler une tunique lui semblait insurmontable malgré le caractère nécessaire de l’opération – et Amarel se faufila hors de sa chambre, hors du bâtiment, hors de tout pour émerger dans une cour large et lumineuse ou son regard accroché immédiatement des silhouettes familières. Un éclat de rire retentit dans son dos avant qu’il n’ait pu faire le moindre mouvement, et, interloqué, Amarel se retourna dans une lenteur exagérée. C’était bien ce qu’il pensait. Son regard se figea dans celui de son petit frère. Qui le dépassait d’une tête, il n’y avait pas de justice dans ce bas monde. « Gontrand ! Je peux savoir ce qui cause chez toi pareille hilarité ? » Il fallait l’excuser, Amarel venait de sortir d’une bonne nuit de sommeil et d’une large griffure de tigre des prairie, c’était donc tout à fait normal qu’il ne perçoive pas immédiatement le côté grotesque de son accoutrement. Ou plutôt l’allure que sortir avec une tunique en lambeaux – il fallait vraiment songer à remercier l’animal – pouvait lui faire. Fronçant les sourcils, Amarel se frotta les tempes avant de considérer l’habit totalement irrécupérable. Ou presque. « Dis petit frère, tu ne saurais pas comment je suis arrivé ici ? Normalement il devait y avoir un gosse avec moi, du genre grand, comme toi, trop sérieux pour son âge mais qui bouge comme un Marchombre ? » C’était une description tout à fait amarellienne qu’il venait de faire. Pour compléter le tableau, il avait juste à préciser que Zaackary avait les cheveux de la couleur du soleil lorsqu’il est joli et Gontrand n’aurait plus eu le moindre doute sur la santé mentale de celui qui n’était que de onze mois son aîné.


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MessageDate du message: Dim. 08 Mar 2015, 13:16  Répondre en citant

La lumière aveuglante du jour fit frémir les pupilles du jeune garçon, allongé dans un lit. Il avait peur d’ouvrir les yeux, mais en même temps, il se posait beaucoup de questions. Il résista néanmoins à sa dernière envie. Première chose, était-il mort ? Il avait du mal à se souvenir des derniers évènements. Des bribes lui revenaient, floues. Il sentait le contact de sa main contre sa poitrine… nue ?! Extrêmement rapidement, il vérifia plus bas… Un soupir de soulagement traversa ses lèvres, non, il portait tout de même son caleçon. À moitié rassuré, bien qu’il n’ait pas vraiment honte de son corps, au contraire, il se décida à ouvrir les yeux. Qu’allait-il découvrir ? Dix paires d’yeux l’observant ? Non, rien. Il était seul. Il soupira à nouveau. La pièce était relativement vaste, mais dénudée de meubles inutiles. Rien que l’essentiel, à la manière des rêveurs. Une armoire en bois, un lit, une table de chevet. Zaackary voulut se lever, mais son corps refusa d’obtempérer. Si l’on pouvait faire quelque chose contre les griffures de tigre, on ne pouvait rien contre les courbatures et la fatigue générale du corps. Tous les muscles du jeune homme étaient endoloris, rouillés.

- Aïe. On va y aller tout en douceur, hein…

Doucement, il entreprit de se redresser dans son lit. Cette tâche était déjà plus à sa hauteur. Il continua son travail de mémoire. Que s’était-il passé ? Il se souvenait de l’attaque avec le tigre, de la fuite, mais pas du reste. Il entrapercevait des flashs, puis plus rien, le trou noir. Son regard se tourna vers la fenêtre, il faisait beau, contrairement à hier… Contrairement à hier ?! Cette pensée avait été spontanée. Il ne faisait donc pas beau hier, non, pire que ça, c’était l’orage. Il se souvint de la pluie tombant avec fracas sur lui, de son visage inondé et de ce corps devant lui. Il voyageait avec quelqu’un ! Etait-ce Amarel qui avait été blessé ? Ce corps inerte, c’était lui ? Il réfléchit, il n’avait pas souvenir d’avoir voyagé avec une autre personne, ce devait forcément être lui dans ce cas… Il se souvint de ce corps inerte… Ce poids mort… Les portes d’Ondiane qui ne s’ouvraient pas…. Brindille qui piaffait… La fréquence cardiaque du garçon s’accéléra, que leurs était-il arrivés ? Etaient-ils morts ? Non, il ne pouvait penser à cela et devait en avoir le cœur net.

Il rabattit le drap qui le couvrait se leva d’un bon en grimaçant de douleur. L’entièreté de son corps le faisait souffrir. Avec toutes les difficultés du monde, il enfila un pantalon en toile et laissa tomber sa tunique. Il voulait savoir comment ils allaient, et comment dire, dans cette optique, la tunique lui paraissait drôlement accessoire. Ses mouvements raides lui donnaient une allure plus que rocambolesque et il se retenait de ne pas lâcher des « ouilles » et des « aïes » à tout va. Prochaine étape, la porte, l’ouvrir et la refermer. La phase première en soit ouvrir la porte fut réussite dans l’ensemble, la seconde phase, celle de ferme cette maudite porte, fut abandonnée, purement et simplement. Tant pis, quelqu’un finirait bien par le faire à sa place, se retourner et se tordre lui demandait bien trop d’efforts physiques. Il parvint néanmoins à s’extirper dehors en crapahutant sa carcasse à travers les couloirs, heureusement déserts. Lorsqu’il sortit, il eut le plaisir de se trouver dans la seule partie ombragée de l’immense cour qui s’offrait à son regard. La première chose qu’il remarqua et à laquelle il pensa fut « C’est vrai que les fleurs sont jolies ici, bien plus jolie qu’à Al-Far et Al-vor. » Ce n’est qu’ensuite qu’il remarqua l’attroupement dans un coin très ensoleillé, trop ensoleillé même. Zaackary n’avait pas vraiment envie d’y aller, ses yeux ne s’étaient pas encore remis du choc lumineux de la dernière fois, mais il devait retrouver son maître… ou son cadavre. Il ne savait pas encore. Et puis il n’avait pas envie de parler à des gens… Raaaah… s’il avait su que sa formation allait commencer par-là, il se serait peut-être abstenu d’accepter.

Malgré-tout, le garçon s’avança vers le groupe, méthodiquement, un pied après l’autre. Une épreuve à la fois. Il arrivait dans le dos de ce qui devait être un groupe de rêveurs occupés à… éclater de rire. Oui, oui, éclater de rire. D’abord, il crut qu’il était à l’origine de se rire, mais c’était impossible, ou plutôt improbable puisqu’ils n’avaient pas l’air d’avoir des yeux derrière la tête. Puis il se décala et comprit. Le spectacle qui s’offrait à lui était effectivement hilarant. Au milieu de la cour se tenait un Amarel vêtu d’une tunique déchirée, littéralement en lambeaux. Et ce dernier ne trouva pas mieux que de s’exclamer en s’adressant à un rêveur, se nommant apparemment Gontrand et le dépassant d’une grande tête :

- Gontrand ! Je peux savoir ce qui cause chez toi pareille hilarité ?

Nom d’un siffleur à trois têtes ! Ne savait-il vraiment pas ce qui clochait ? Zaackary hésitait franchement à se manifester. Certes, il avait retrouvé Amarel et ce dernier avait l’air d’aller bien, à part peut-être un léger problème de déficience mental ou de folie, au choix, mais tout de même, avait-il vraiment donné trois ans de sa vie à une telle personne ? Et il appréhenda le pire en le voyant froncer les sourcils et se masser les temps. Qu’allait-il encore dire ? Le jeune homme espérait franchement que cela ne le concernait pas.

- Dis petit frère, tu ne saurais pas comment je suis arrivé ici ? Normalement il devait y avoir un gosse avec moi, du genre grand, comme toi, trop sérieux pour son âge mais qui bouge comme un Marchombre ?

Ouch. D’une, c’était raté, il était fiché voir même catalogué jusqu’à la fin de sa vie. Et de deux, ce Gontrand était son petit frère ? Bon, un élément était maintenant clair contrairement à un autre, Amarel était petit. Et ce n’était pas de famille. Zaackary observa la situation, de là où il se trouvait, son maître ne le voyait pas, il avait donc le loisir d’effectuer une action avant de se faire griller. Il décida donc d’aller vers l’action la plus logique qui soit, essayer d’éclaircir un gigantesque mystère. C’est pourquoi il décida de tapoter sur l’épaule de ce Gontrand pour lui demander :

- Dit, il est tombé sur la tête quand il était petit ou quoi ? Non, parce que franchement je me demande…

Sur ces paroles, il passa nonchalamment son bras derrière sa tête et offrit un sourire à l’individu extraterrestre qui le cherchait. Que devait-il faire, s’avancer ? Hm, oui, pourquoi pas. Après tout, que pouvait-il lui arriver de pire. Il fit donc un pas, puis deux, puis….

- Ahhhhh ! scrogneugnon ! Grmbllll.

Ce qui, directement traduit, voulait vraisemblablement dire « Ah, bordel de flûte ! Crampe. » Mais il n’eut malheureusement pas le temps d’éclaircir ses propos puisqu’il chuta. Oui, oui, il chuta et lamentablement, en s’étalant de tout son long sur les pavés de la cour. - Vous nous accorderez qu’il y a beaucoup plus marchombresque comme entrée, mais personne n’est parfait. – Zaackary ouvrit un œil puis deux, non, ce n’était pas un rêve. Foutu, il était foutu. Il laissa échapper un long soupir qui équivalait à un bon vieux aïe. Il allait entreprendre de se relever, mais il s’arrêta net. Après tout, pourquoi se relever, ici-bas, il ne pouvait pas vraiment tomber plus bas, alors sur ces sages paroles, il se retourna et regarda le ciel. Cela faisait longtemps que, en réalité même si son corps le faisait souffrir, il ne s’était pas senti aussi bien. Paisiblement, il exprima cette pensée par un simple constat.

- Pfiouuuuh, ça manque de nuages tout blanc, tout ça…


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MessageDate du message: Mar. 05 Mai 2015, 15:56  Répondre en citant

    Amarel n’était pas vraiment étonné de se retrouver face à son petit-frère-en-âge-mais-pas-en-taille. En même temps, ses parents habitaient dans cette région de Gwendalavir et lui-même avait été longtemps promis à un grand avenir chez les Rêveurs, en étant un à ses heures perdues, lorsqu’il mâchonnait un brin d’herbe, étendu sereinement dans les prés en oubliant qu’il était supposé surveiller les troupeaux. Amarel, donc, n’était pas vraiment étonné de voir Gontrand. Onze mois d’écart, à peu de chose près la même tête et la même dégaine, il n’y avait que leur taille et l’air sérieux de son frère pour les distinguer l’un de l’autre. Et c’était bien suffisant aux yeux encore embrumés de sommeil du jeune Maître Marchombre. Ce qui l’étonnait, donc, ce n’était pas ça mais bien la présence des autres Rêveurs qui semblaient trouver ça extrêmement amusant. Amarel fronça les sourcils, chercha du regard des connaissances autres que ce grand dadais encore bien trop rieur pour son propre bien et finit par comprendre qu’il allait devoir leur demander où se trouvait son apprenti. Son apprenti. Sérieusement… il avait encore du mal à assimiler qu’il allait véritablement transmettre ses connaissances à un gosse. Quelque chose lui murmurait qu’il avait fait le bon choix, mais franchement, s’il n’avait pas été aussi confiant en son instinct et surtout en la Voie, Amarel se serait vraiment remis en question. Parce que déjà, le fait d’être un vrai Maître Marchombre, c’était quelque chose qu’il avait du mal à assimiler, mais transmettre ses connaissances… Ca dépassait toutes ses capacités d’imagination. Et les nôtres. Amarel, maître, Amarel avoir un apprenti… A cette simple pensée, ce n’était pas très compliqué : il avait de la peine pour le malheureux élu qui aurait pu tombé sur une Zougui ou sur un Lunilo et qui, par un malencontreux coup du sort, avait été envoyé par un Adrek irresponsable vers un Amarel plus irresponsable encore. Et dubitatif. Il avait un apprenti, donc. Et il l’avait déjà perdu. Mais il en avait un. Et c’était très étrange. Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose qu’il n’envisage même pas de reconsidérer l’apprentissage de Zaack ? Seul l’avenir pourra nous le dire. Pour le moment, donc, Amarel fronçait les sourcils. Ce qui, chez lui, pouvait avoir de très nombreuses significations. L’interrogation, déjà. Mais où donc se trouvait son apprenti ? S’il l’avait déjà perdu, il entendait d’ici les rires amusés voir blasés des autres marchombres quand ils l’apprendraient. Le doute, ensuite. Parce que bon, c’était bien mignon que les Rêveurs s’amusent de le voir se promener avec une tunique en lambeaux, mais il était en train de se demander s’il n’y aurait pas aussi une autre raison à leur hilarité. L’interrogation, donc, mais aussi la profonde perplexité. Un instant plus tôt, il était dans les grandes plaines à tenter de calmer un tigre hors de lui. Et maintenant, il était à Ondiane – de ça il en était certain du fait de la présence de Gontrand – et la blessure dont il se souvenait aussi n’était qu’un vieux souvenir. Alors… comment était il venu jusqu’ici et surtout… depuis combien de temps était-il là ? Et… était-ce vraiment Zaack qui l’avait mené chez les Rêveurs ? Zaack sur Brindille ? Fichtre.

    Et Gontrand qui riait encore, ce grand Crétin. Amarel leva les yeux au ciel, ne se retenant même pas de poser sur ses hanches de des poings serrés, dans une attitude qui rappelait de manière risible l’autorité d’une personne supposée charismatique dans ces moments là. Inutile de préciser qu’Amarel ressemblait juste à un enfant tapageur et capricieux dont on se moquait gentiment et que ça commençait un peu à l’exaspérer. Parce qu’il voulait retrouver son… - Dis, il est tombé sur la tête quand il était petit ou quoi ? Non, parce que franchement je me demande… Amarel écarquilla les yeux, un large sourire flottant sur ses lèvres à l’idée d’avoir retrouvé Zaackary sans avoir besoin de le chercher avant de disparaître lorsque les mots dudit Zaack parvinrent à ses oreilles, aussitôt suivis de ceux, amusés, de Gontrad. « Je crois qu’il a toujours été comme ça mais t’as raison, il faudra que je demande à nos parents, seuls eux sauront nous répondre. » Gontrand s’amusa à ébouriffer les cheveux d’Amarel comme pour appuyer ses propos, Amarel qui ne put au final que rentrer la tête dans les épaules dans un soupir et froncement de sourcils agacé cette fois. « Arrête de dire des bêtises, Gontrand, il va finir par te croire… » Le Marchombre croisa les bras sur la poitrine. En fin de compte, chacune de ses mimiques ne faisait que le décrédibiliser davantage. Lorsqu’il se comportait normalement, on lui donnait bien moins que son âge réel. Mais lorsqu’il tentait dans une bêtise indubitable de se vieillir et d’avoir l’air sérieux, il laissait à la porte tout charisme et autorité qu’il aurait pu avoir. En résumé, que Zaackary réussisse à faire quelques pas en avant ou juste à trébucher dans un - Ahhhhh ! scrogneugnon ! Grmbllll. explicite, ça ne changeait rien au fait qu’étant associé à Amarel, il pouvait faire une croix pour les années à venir sur toute crédibilité dans l’enceinte d’Ondiane. Et dans cette région de Gwendalavir pour faire simple.

    L’apprenti n’avait pas touché les pavés, en revanche, qu’Amarel s’était déjà mis en mouvement pour le retenir, le réceptionner, protéger sa tête. Se mettre à genoux devant Zaack et s’assurer qu’il allait bien, puisque les trois verbes précédant n’avaient pas pu être effectués dans les temps. Amarel bougeait vite, oui. Très vite, oui, encore une fois. Mais incapable de se téléporter, il ne lui avait manqué qu’une fraction de seconde pour parvenir à sa fin – autrement dit ralentir la chute de Zaack – et il se contentait au final de compter le nombre de neurones décédés dans l’opération. - Pfiouuuuh, ça manque de nuages tout blanc, tout ça… Amarel arqua un sourcil. Gontrand devait actuellement se demander où Amarel avait pu trouver un gosse plus désespérant qu’il ne l’était déjà, mais le Maître Marchombre était plutôt en train de se demander comment diable une telle chute pouvait non pas tuer des neurones mais au contraire, en fait miraculeusement apparaître. Parce que pour faire une telle constatation, il était certain que Zaackary venait de voir quelque chose qui lui était invisible auparavant. Et saisissant son grand dadais par les épaules pour le remettre debout avec une force que la silhouette d’Amarel ne laissait pas paraître, ce dernier hocha la tête d’un air convaincu. « Je suis bien d’accord avec toi, l’uniformité n’a rien de beau et perturbe toujours les sens. » Dans le ton même du Marchombre on pouvait sentir qu’il y avait derrière cette phrase une réflexion, longue et intense. « D’ailleurs, c’est peut être ça qui t’a fait tomber. » Là, en revanche, il n’y avait rien d’autre qu’un petit soupir dépité. « A moins que tu ne sois juste que maladroit, mais c’est franchement dommage que tu caches comme ça ton petit côté marchombre. Il ne faut pas être intimidé par Ondiane, tu sais ? » En parlant, Amarel époussetait les habits de son apprenti et se mettait sur la pointe des pieds pour le recoiffer aussi. « Je te présente mon frère, Gontrand, et Artis, Froïn, Elundr et… désolé toi, j’ai oublié ton prénom mais j’imagine que c’est parce que tu n’es pas très important ou nouveau. » Amarel se retourna dans la direction de Zaackary. Sourcils plissés. Froncés. En intense réflexion. « Hum… va mettre une tunique quand même. Et rapporte moi en une. Et… Tu sais où est Brindille ? »



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MessageDate du message: Mar. 16 Juin 2015, 21:14  Répondre en citant

Zaackary, qui s’était affalé de tout son long sur les pavés de la cour, n’avait pu entendre la réponse de Gontrand et encore moins la réaction d’Amarel qui avait l’air… risible. Dans la tête du garçon, il ne se passait pas une seule seconde sans qu’il ne reconsidère son choix et il commençait sérieusement à douter que ce fut le bon. Mais passons, il était trop tard pour revenir en arrière et là tout de suite, il voulait juste s’enterrer si profondément sous terre qu’il se momifierait naturellement et d’ici là, tout le monde l’aurait oublié. Malheureusement, cela ne risquait pas d’arriver et il allait devoir vivre avec pendant quelques temps. Dans son malheur, il trouvait tout de même un réconfort : Il était plus grand que son maître ! Oui, monsieur. Plus grand, d’une tête, au moins. Et ça, c’était chouette, surtout qu’il n’avait pas fini de grandir, pas encore. Enfin bref, avec tout cela, il avait failli en oublier d’écouter son mètre, son mentor, son… professeur. Il avait du mal avec ce statut, lui, l’indépendance personnifiée se retrouvait à être un disciple. Il était tombé bas dans son estime et assumait mal ce choix. Conscient que ce n’était pas à son avantage, il préféra taire ses doutes ou Amarel n’allait pas être content du tout. D’ailleurs, celui-ci se montra laconiquement marchombre dans sa réponse.

- Je suis bien d’accord avec toi, l’uniformité n’a rien de beau et perturbe toujours les sens.

Tout en parlant, il acquiesça et saisit Zaackary par les épaules pour le remettre debout. Et ce dernier se dit qu’il était sacrément musclé pour son mètre soixante estima-t-il. Sa réponse lui vint naturellement et il répondit donc du tac au tac :

- Non, mais il suffit de regarder ses mains et ensuite ça va mieux.

Le reste du dialogue s’enchaîna très vite.

- D’ailleurs, c’est peut être ça qui t’a fait tomber.

- J’aurais plutôt dit une crampe, mais bon…

- A moins que tu ne sois juste que maladroit, mais c’est franchement dommage que tu caches comme ça ton petit côté marchombre. Il ne faut pas être intimidé par Ondiane, tu sais ?

- Ouais, enfin, je ne suis pas un empoté non plus, même si ça y ressemble et puis d’abord, je ne peux pas cacher quelque chose que je ne connais pas, c’est vrai, comment pourrais-je savoir ce que je dois faire ou non sans savoir ce que cela veut vraiment dire ? Un petit rire bref s’échappa de sa gorge. Je ne serai jamais intimidé par rien, décréta-t-il avec arrogance.

Pendant ce temps-là, Amarel s’était mis à l’épousseter et il s’était même hisser sur la pointe des pieds pour le recoiffer. Zaack, qui n’aimait pas qu’on le traite comme un enfant en bas âge tenta de ne pas se laisser faire et secoua la tête. De toutes façons, ses cheveux étaient toujours en pagaille. Tout en faisant ceci, il poursuivit :

- Je te présente mon frère, Gontrand, et Artis, Froïn, Elundr et… désolé toi, j’ai oublié ton prénom mais j’imagine que c’est parce que tu n’es pas très important ou nouveau.

Tout un tas de prénoms que le jeune Dark s’empressa d’oublier, sauf celui de Gontrand qui pourrait s’avérer être une bonne source d’informations. Il ne voyait pas l’intérêt de les retenir, si tôt sorti d’Ondiane, ces personnes sortiraient de sa vie et puis de toute manière, il n’aimait pas entretenir de relation avec les gens et n’en avait que faire. En plus, pour cela, il fallait souvent les écouter blablater pendant des heures sur des sujets aussi intéressant que la reproduction des Tsli’chs, quoique, cela pouvait être vraiment intéressant, et ce n’était pas vraiment le genre de la maison. Donc oui, sans aucun, mais véritablement aucun scrupule, il les oublia, purement et simplement. Soudain, Amarel fronça très fortement les sourcils, ce qui donnait lieu à une image plutôt cocasse. Il semblait plongé dans une profonde réflexion. Qu’allait-il encore dire ?

- Hum… va mettre une tunique quand même. Et rapporte moi en une. Et… Tu sais où est Brindille ?

Ah, il avait décidé d’aborder un sujet épineux : la tunique, ou plutôt le port et l’enfilage de ce vêtement de malheur qui allait lui causer maintes douleurs. Le garçon hésitait fortement entre protester aveuglement parce qu’il n’avait pas envie et puis qu’en plus il avait chaud et la volonté de jouer le dur. Evidemment, dans son cerveau d’adolescent, dire non aux courbatures et serrer les dents, c’était faire le dur, enfin, en même temps, il se trouvait à Ondiane, il était bien loin d’Al-Far. Il eut un pincement au cœur en pensant à cette ville, avait-il vraiment abandonné sa vie ? Oui, certainement. Il prit une grande inspiration et ferma les yeux un instant, aucune larme ne coulerait. Aucune. Aucune j’ai dit ! Les poings serrés et le cœur plus lourd que jamais, il rouvrit les yeux et se contenta de partir sans un mot, sans une protestation à la recherche de deux tuniques.

En courant, il retourna dans la pièce où il s’était réveillé et dégota deux tuniques dans l’armoire, taille unique semblait-il. C’était fâcheux. Zaackary enfila la sienne tant bien que mal, elle était un peu longue, mais ça allait, au moins, s’il était autorisé à la garder, il pourrait grandir encore sans trop de problèmes. Son regard dévia vers la tunique avec laquelle il était arrivé. Cette dernière était trop petite pour le garçon maintenant, voilà bien deux ans qu’il la portait, elle était trouée par endroit et tâchée, tâches minérales autant que physiologiques, comme du sang. Certainement le sien par endroit, mais là où la trace de ses propres mains rouges était bien visible, il s’agissait sans nul doute de celui d’Amarel. Le garçon se sentit soudainement très mal à l’aise et détourna le regard pour se recentrer sur la seconde tunique qu’il tenait encore entre ses doigts. Elle était exactement de la même taille que celle qu’il portait, son maître n’allait certainement pas aimer et pourtant, il ne s’agissait ici guère d’une plaisanterie. L’esprit du jeune était ailleurs, si bien qu’il revint en marchant dans la cour, encore troublé par la vue de son ancienne tunique.

Il s’arrêta devant Amarel et brusquement fut pris d’un questionnement soudain. Comment devait-il se comporter avec lui ? Devait-il faire comme avec les frontaliers ? Devait-il se plier à une discipline et une rigueur de fer ? Brrr. À cette pensée, son corps frémit, il n’aimait pas ça, l’autorité. Ne sachant trop comment présenter les choses, il se contenta dans un temps de tendre la tunique à Amarel et s’exclama en se redressant :

- Zaackary Dark au rapport ! J’ignore totalement ce qu’est devenu Brindille depuis notre arrivée ici, je me souviens qu’il était devant les portes d’Ondiane, avec moi, puis je me suis évanoui et ensuite c’est le néant…

Le naturel l’avait repris au galop, au final, malgré-lui, il avait adopté l’allure qu’on lui avait enseigné chez les frontaliers et qu’il s’était empressé d’oublier, ou du moins le croyait-il, en les quittant. Visiblement, même après sept mois d’errance, les manières étaient toujours là, quelque part. Allait-il un jour s’en débarrasser ? Du moins en partie, il y avait des bons côtés, mais il détestait ce côté petit soldat. Les pensées du jeune Dark continuèrent de fourmiller dans son esprit alors qu’il faisait face à Amarel, attendant sa réponse…


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MessageDate du message: Mar. 23 Juin 2015, 23:38  Répondre en citant



    Bon sang, non. Rien n’y faisait. Même avec toute la bonne volonté du monde, il était presque impossible de voir en Amarel un maître marchombre lorsqu’il était comme ça, à bâiller aux corneilles, à raconter des phrases sans queue ni tête sur le ton le plus sérieux du monde. Pourtant, lorsqu’il se déplaçait, tout en lui clamait son appartenance aux marchombres. Il avait ce petit quelque chose dans ses mouvements qui était imprégné de grâce, il avait ce petit quelque chose dans son sourire et sa voix tranquille… lorsqu’il se déplaçait, Amarel était véritablement un marchombre. Mais dès qu’il parlait, le mythe se brisait, la réalité reprenait ses droits et Amarel redevenait réellement le crétin que l’on voyait. Pourtant il était loin d’être bête. En théorie. Il avait juste ce don, ou cette malédiction, d’être dans un monde différent des autres et d’appréhender les choses et les faits avec cette candeur et cette naïveté non violente qui le rangeaient dans une catégorie de personnes totalement à part.

    Accroupi à côté de Zaackary, donc, Amarel avait semblé être un maître marchombre pendant une fraction de seconde. Puis Zaackary avait parlé. Puis Amarel avait répondu. Et Gontrand s’était demandé comment ce petit énergumène pouvait être son frère et être aussi… amarel. Redressant Zaac comme s’il ne pesait rien – on sous-estimait toujours la force brute d’Amarel lorsqu’on le voyait pour la première, voire la cinquantième fois – le marchombre commentait donc les propos rhétoriques de son apprenti sans faire attention une seule seconde aux réponses que ledit apprenti lui apportait. Ou presque. Plus ça allait, plus Amarel fronçait légèrement les sourcils. - Ouais, enfin, je ne suis pas un empoté non plus, même si ça y ressemble et puis d’abord, je ne peux pas cacher quelque chose que je ne connais pas, c’est vrai, comment pourrais-je savoir ce que je dois faire ou non sans savoir ce que cela veut vraiment dire ? Je ne serai jamais intimidé par rien Hum. Amarel n’aimait pas beaucoup ce qu’il venait d’entendre. Ce n’était ni marchombre, ni correct, ni acceptable. Et Amarel, malgré tous ses défauts et ses rares qualités, avait quelques idées sur les propos à tenir et ceux à ne pas tenir, sur ce qui était acceptable et sur ce qui ne l’était pas. Il fronça les sourcils, notant d’en toucher deux mots à son apprenti. Plus tard. Pas devant Gontrand. Qu’il devait lui présenter, d’ailleurs, c’était bien la moindre des choses. Quelques mots suffirent à Amarel pour faire le tour de la question, avant d’envoyer Zaackary se chercher et lui chercher une tunique. Avec un sourcil froncé, Amarel observa son apprenti. Son apprenti. Qui hésitait.

    Fichtre. L’apprenti n’était-il pas supposé obéir à son maître ? Il avait du lire ça quelque part et, surtout, il ne lui serait jamais venu à l’idée de remettre en cause l’autorité naturelle de Zougui. Amarel se pinça l’arête du nez lorsqu’il vit Zaack partir, poings serrés, dos crispé, sans un mot. De toute évidence le grand garçon n’était pas très content. Et de toute évidence, Amarel n’était pas le plus doué des maîtres marchombres malgré son Ahn-ju, malgré sa greffe. Et il n’avait qu’une crainte actuellement : que Zaack en pâtisse. Pourtant il était fait pour être son maître, et le gamin était fait pour être son apprenti. Nul doute là-dessus. Songeur, donc Amarel vieillit brutalement lorsqu’il suivit du regard le blondinet. Et il sentit dans sa nuque le regard tout aussi songeur de son frère qui fit signe aux autres rêveurs de le laisser tranquille et de quitter la cour. C’était dans des moments comme celui là qu’on pouvait sentir que les deux étaient frères. Prompt à se chamailler, prompt à se provoquer, du côté de Gontrand du moins, mais prompt aussi à se soutenir.
    Amarel n’avait pas bougé lorsque Zaack revint avec deux tuniques dans les bras. Les yeux clairs du Maître Marchombre auscultèrent son apprenti. Pourquoi hésitait-il encore ? - Zaackary Dark au rapport ! J’ignore totalement ce qu’est devenu Brindille depuis notre arrivée ici, je me souviens qu’il était devant les portes d’Ondiane, avec moi, puis je me suis évanoui et ensuite c’est le néant… Amarel arqua un sourcil. Avant d’exploser de rire et d’attraper la tunique. De toute évidence, ils avaient tous les deux à apprendre comment se comporter l’un envers l’autre. Oh, il ne fallait pas s’y méprendre, le rire d’Amarel n’avait rien de moqueur, rien de méchant : on pouvait même légitimement se demander si Amarel savait être volontairement méchant. Son rire, bien au contraire, donc, était un rire simple et communicatif. Et joyeux. « Merci Zaack, tu gères ! Si Brindille était avec toi ici, alors il doit grappiller quelques pommes dans les écuries d’Ondiane. J’irai le voir après. » Amarel sentit un poids s’envoler de ses épaules. Il fallait qu’il aie confiance en la Voie s’il n’avait pas confiance en lui. En quelques mouvements, il enleva ses lambeaux de tunique, les remplaça par ce qui n’était rien de moins qu’une robe, à lui tomber un peu trop bas au niveau des genoux. Amarel fronça les sourcils, fit un tour sur lui-même. Sa main glissa à sa mollet, en tira une lame qu’il fit courir le long de la tunique pour en trancher grossièrement ce qui était trop long et du tissu ainsi découpé, il se fit une ceinture assez sommaire. Il ne ressemblait plus à un mendiant, à présent. Il ne ressemblait plus à rien tout court, certes, mais il ne fallait pas trop en demander non plus.

    Et, les mains posées sur les hanches, une fois à peu près présentable, Amarel fixa Zaack. « Bien. Maintenant, tu ressembles à quelque chose. Je crois qu’on a beaucoup à faire, beaucoup à se dire, beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Qu’est ce que tu ressens, là, maintenant ? » Question abrupte, oui, mais les pensées d’Amarel sautaient du coq à l’âne, du tigre des prairies à Ondiane, sans lui laisser le temps de respirer. Et il était déjà en train de marcher, les mains croisées dans le dos, pour se dérouiller les muscles. « Déjà, quel est ton plat préféré. Et qu’est ce que tu sais des marchombres. Et selon toi, pourquoi est ce que le ciel est bleu ? Et tu t’es déjà battu ? Et que penses-tu de la violence ? Et quelle est ta couleur préférée ? » Amarel s’arrêta brusquement pour regarder Zaackary droit dans les yeux. « C’est très important que tu me répondes. Après, tu as droit à autant de questions que de réponses que tu m’auras données. »



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Gagnant du jeu de l'oie


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MessageDate du message: Sam. 22 Aoû 2015, 18:35  Répondre en citant

De toute évidence, à la vue de la réaction d’Amarel, Zaackary n’avait pas choisi la bonne manière de réagir et cela s’entendait. Son maître ayant éclaté d’un rire fort et franc. Décidément, ce n’était pas son jour, certes, ça n’avait pas l’air moqueur, mais cela suffit à rendre le jeune garçon mort et rouge de honte, si bien qu’il baissa la tête. Enfin, c’est ce qu’il se serait passé ne serait-ce que plusieurs mois auparavant, mais les deux dernières rencontres qu’il avait faites, l’avait changé, si bien que lui aussi parti dans un rire joyeux et, légèrement embarrassé, il passa un bras derrière sa tête tandis que le Marchombre prenait et enfilait la tunique-robe pour remplacer celle partie en lambeaux la nuit dernière. L’adulte parla :

- Merci Zaack, tu gères ! Si Brindille était avec toi ici, alors il doit grappiller quelques pommes dans les écuries d’Ondiane. J’irai le voir après.

Zaackary ne put s’empêcher de tiquer, « Si brindille était avec toi ici… », Comment ça si ? Doutait-il de lui ? Remettait-il sa parole en doute ? Pensait-il qu’un enfant de la rue est prêt à abandonner un cheval doué de sensibilité comme une vulgaire ordure ? Plus les minutes s’égrenaient et plus les doutes du garçon grandissaient. Une petite voix, au fond de lui, lui susurrait qu’il n’avait pas fait le bon choix et qu’il allait le regretter toute sa vie et que d’ailleurs, ce n’était pas une vie faite pour lui, qu’il ne le méritait pas. Non, tout ce qu’il méritait c’était de pourrir dans les rues d’Al-far ou encore dans un fossé au bord d’une route, sans un seul regard ou encore aucun signe de décence, puisqu’il n’en possédait aucune. Oui, c’était ça. Soudainement, la tristesse l’envahit, mais pas n’importe laquelle, celle sourde et nostalgique de la perte. Une larme afflua à la lisière de son œil gauche mais ne s’en échappa pas. Il n’aimait pas cette sensation, pas du tout et il ne comprenait pas pourquoi il devait la ressentir. Il essaya de la chasser, mais pas même la vision d’Amarel dans sa tunique bricolée, une ceinture trop large pour lui autour de la taille, ne suffit à lui redonner le sourire et son visage s’obstina à garder un bête air triste. Son interlocuteur posa ses mains sur les hanches et le fixa de son regard intense. Le trouble se fit ressentir chez le garçon, il ne voulait pas que son nouveau maître le voit comme ça et ressente sa détresse, alors, désespérément, il tenta d’afficher un sourire tandis qu’il l’écoutait parler, même faux, dans l’espoir de tromper le maître marchombre, espoir vain certes, mais espoir de gamin.

- Bien. Maintenant, tu ressembles à quelque chose. Je crois qu’on a beaucoup à faire, beaucoup à se dire, beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Qu’est ce que tu ressens, là, maintenant ?

Zaackary déglutit et reçut cette question comme un coup de poing à l’estomac, ou plutôt, comme si une brique était tombée dedans. Tétanisé par peur d’être découvert et qu’il s’énerve, en effet, il aurait plutôt dû ressentir joie et être comblé de pouvoir vivre cette expérience et de pouvoir saisir cette opportunité, mais ce n’était pas le cas et il n’arrivait pas à savoir pourquoi. Et bien qu’en total possession de ses moyens intellectuels à défaut de ses moyens physiques, il ne trouva pas ses mots qui avaient dû se perdre quelque part entre les pavés dans la cour et fut incapable de lui offrir une réponse. Mais pour l’instant, Amarel ne sembla pas s’en formaliser et continua dans son avalanche de questions tout en marchant, mains dans le dos.

- Déjà, quel est ton plat préféré. Et qu’est-ce que tu sais des marchombres. Et selon toi, pourquoi est-ce que le ciel est bleu ? Et tu t’es déjà battu ? Et que penses-tu de la violence ? Et quelle est ta couleur préférée ?

Puis, sans jamais lui laisser véritablement le temps de répondre, ce qui l’arrangeait fortement, le Marchombre stoppa net et plongea ses iris dans les siens avant de lui dire, sur un ton qui semblait extrêmement sérieux, comme s’il s’agissait d’une affaire d’état et que Zaackary devait absolument comprendre ce qu’il allait lui dire.

- C’est très important que tu me répondes. Après, tu as droit à autant de questions que de réponses que tu m’auras données.

Aïe. Une guerre s’était engagée dans le cerveau du jeune homme et elle consistait en un objectif simple, récupérer les mots que cette voix en lui avait caché derrière une tonne de doutes et de viles pensées. Comment faire ? Il tenta d’ouvrir la bouche, mais rien ne s’en échappa, frustré, il la referma aussi sec et pris un air soucieux qui lui rajouta une bonne dizaine d’années, les sourcils froncés et la bouche serrée. Il fallait qu’il fasse partir ce nuage pas beau et tout noir, mais il n’y arrivait pas, il était trop bien ancré. Soudain, une colère naquit en lui, au centre de sa poitrine, une colère dirigée exclusivement contre cet amas mauvais. Elle ne suffit pas à le faire partir, mais l’éclaira soudainement et brièvement, laissant enfin quelques mots franchir lèvres du jeune apprenti.

- Euh… Je ne veux pas répondre à la première question, enfin pour ce maintenant, mais peut-être pour un autre maintenant je le ferai, peut-être pour un maintenant qui ne me fera plus peur d’exprimer ce que je ressens. Dit-il péniblement en triturant ses mains, ses yeux fixant le sol.

À chaque mot prononcé, le nuage avait reculé et s’était caché un peu plus dans un recoin de sa tête, cependant, dire tout ceci l’avait presque vidé et il dut s’assoir par terre, en tailleur, pour continuer la discussion. Avec calme et sans se presser outre mesure, il entreprit de répondre aux autres questions, dans l’ordre et compta les réponses sur ses doigts.

- Hmmm, j’adore la viande, la viande rouge surtout, à peine cuite, sinon c’est dur et tu prends plus de temps à la mastiquer qu’à la savourer et puis c’est trop sec quand c’est trop cuit, mais j’aime pas tout ce qui est rouge et surtout pas les fraises, elles sont trop angoissantes. Quant aux marchombres, j’en sais pas grand-chose, je sais qu’ils sont dans le genre secrets et surtout, qu’ils m’ont pris ma maman ! Enfin, que certains d’entre eux, ou un seul d’entre eux m’a pris ma mère. Si le ciel est bleu, c’est pour faire ressortir les nuages et parce qu’il fait beau. Je me battais souvent à Al-Far, il fallait bien défendre sa peau et son territoire aussi, sinon, c’était juste la mort qui nous attendait au tournant. La violence est nécessaire pour le monde, j’dis pas qu’elle est justifié, mais qu’il faut de tout pour faire un monde et que du coup, il faut aussi les choses moins conventionnelles et plus immorales. Waoh, c’est une question difficile ça ! Ma couleur préférée ? Mais y a beaucoup de jolies couleurs… hm, je sais que je n’aime pas trop le rouge, ça fait trop penser aux fraises… mais j’aime le bleu ! Oui, le bleu c’est une super couleur, elle est apaisante.

Après avoir autant parlé, le petit homme s’arrêta et regarda ses doigts, il compta ceux qu’il avait déplié. Un… Deux… Trois… Quatre… Cinq…

- Six ! Ca fait six, donc j’ai le droit à six questions. Pourquoi tu es devenu Marchombre ? Tu manges des fraises des fois ? Comment tu définirais les Marchombres ? Tu penses que les rêveurs me laisseront garder cette tunique ? C’est-à-dire que.. l’autre est couverte de ton sang à toi et ça me fait froid dans le dos de savoir que t’as perdu tout ce sang, tout ce rouge… Le garçon marqua une pause, perturbé, avant de reprendre. Pourquoi est-ce que tu penses que ma mère m’a laissé pour vous ? Il fit une seconde pause et, soucieux, demanda. Tu penses que je peux vraiment devenir un Marchombre, dis ?

Le cœur encore plein de doutes, il posa ses grands yeux bleus empreint d’une prière sur Amarel. Petit à petit, il osa lui accorder une part de confiance et laisser filer, au goutte à goutte, ses doutes les plus profonds. Qu’allait-il lui répondre ?


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MessageDate du message: Lun. 23 Nov 2015, 17:30  Répondre en citant

    Peut être qu'en plissant les yeux… ou alors sur un malentendu.. oui, voilà, sur un malentendu, Amarel pouvait parvenir à passer pour quelqu'un de particulièrement brillant, futé, exceptionnellement doué voire simplement pour quelqu'un de parfaitement normal. Malheureusement pour lui, les malentendus n'étaient pas chose courante, surtout au coeur d'Ondiane et encore moins devant un apprenti bien plus au fait de la vie qu'Amarel ne pouvait et ne voulait l'être. Et puis, à l'écouter, on en venait vraiment à se demander pourquoi on tentait absolument de rattraper son cas et sa réputation. Amarel était Amarel, voilà la conclusion à laquelle on ne pouvait que parvenir dans ce genre de situation. Et Amarel resterait Amarel, voilà la conclusion qu'on devait accepter, voilà ce à quoi on devait impérativement se faire. Et même si c'était dur de s'y résigner lorsqu'on pouvait l'entendre rire de la sorte, d'un éclat de rire franc, clair, joyeux et si peu moqueur qu'on pourrait le croire provenir d'un enfant en bas âge, il fallait s'y résigner. Pour son propre bien, déjà, surtout pour le nôtre.

    Amarel, donc, avant cette digression pour clarifier à quel point son cas était désespéré, éclata de rire devant l'attitude de son apprenti. Ils commençaient certes de manière quelque peu chaotique mais au moins, ils ne s'ennuyaient pas. Et Zaackary avait ce petit quelque chose de mature qu'Amarel avait impérativement besoin. Et peu importait que l'un fut l'apprenti et non le maître, et l'autre le maître et non l'apprenti. Pour le moment, les deux se confondaient et c'était très bien ainsi. Brindille était en sécurité, en train de se goinfrer de pommes, Crétin ne devait pas être très loin non plus et Amarel était en train d'enfiler une tunique un peu trop grande : tout allait à merveille. Sauf la tunique, bien sûr, mais d'un coup de couteau il s'en occupa pour la réajuster à sa taille et se faire du surplus une ceinture grossière.

    Un peu joyeux, assez fier de lui et surtout d'eux, Amarel aurait pu manquer la larme qui tinta à la paupière de son apprenti, si ce qui était sa plus grande faiblesse et par moment sa plus grande force n'avait pas refait brutalement surface. Observateur, contemplatif, Amarel était de ceux qui pouvaient observer un paysage des heures durant sans se lasser. Des plantes, des animaux, Zougui l'avait même surpris accroupi à côté d'un ruisseau, une nuit, alors que faisant une insomnie il était allé se promener. Et avait perdu les heures qui le séparaient de l'aube dans la contemplation de l'écoulement de l'eau, de son jeu avec les cailloux, de ses danses avec la lumière blafarde de la Lune. Amarel, donc, avait cette capacité étonnante à être subjugué par un rien, mais ça se transformait en qualité lorsqu'on considérait ses capacités d'observation. Et l'éclat de lumière dans le coin de la pupille gauche de Zack lui suffit amplement pour comprendre ce qu'il était bien le seul à rire de la situation. Le petit était déçu ? Perdu ? Triste ? Une moue inquiète traça son chemin sur le visage du Maître Marchombre. Les mains posées sur les hanches, Amarel s'obligea à retrouver son calme et, plus encore, à regarder Zaack avec sérieux. Ils avaient beaucoup à faire. Trois ans devant eux, trois ans pendant lesquels ils allaient devoir composer l'un avec l'autre, apprivoiser l'autre, accepter l'autre. Et s'il était facile pour Amarel d'accepter Zaack – ce bougre d'âne aurait été capable de prendre un Raï en apprenti s'il avait eu la certitude que c'était ce qu'il avait à faire – il fallait parier que ça allait être beaucoup plus délicat du côté du blondinet. A juste titre, d'ailleurs. On pouvait tous le comprendre. Et compatir. Qu’est ce que tu ressens, là, maintenant ? La question débarqua de nulle part, comme le sérieux d'Amarel. Pensant trop vite, ou plutôt trop bizarrement, le Maître Marchombre ne laissa pas le temps à un Zaackary décontenancé de trouver ses mots et une réponse et commença à se dégourdir les jambes en laissant filer ses questions sur une voix tout à fait naturelle, sautant du coq à l'âne avec l'agilité d'une puce. Sentant, miraculeusement, que Zaack ne devait pas être tout à fait à l'aise, ou au taquet, Amarel s'arrêta aussi brusquement qu'il avait commencé à bouger et regarda son apprenti – apprenti, que ce mot était étrange, par la barbe des raïs – droit dans les yeux. C'était très important que Zaack réponde. Pourquoi ? Il ne fallait pas essayer de comprendre la logique d'Amarel.

    C'était important, voilà tout ce qu'il y avait à savoir. Au moins, Amarel avait le mérite de ne pas être qu'étrange mais aussi tout à fait conciliant. Une réponse donnait à Zaack le droit de poser une question. Et il avait tout son temps devant lui pour répondre : les yeux clairs et calmes d'Amarel le lui soufflaient en silence.

    - Euh… Je ne veux pas répondre à la première question, enfin pour ce maintenant, mais peut-être pour un autre maintenant je le ferai, peut-être pour un maintenant qui ne me fera plus peur d’exprimer ce que je ressens. Amarel hocha la tête dans un sourire. C'était une réponse qui lui convenait, même si ce n'était pas une réponse. En fait, c'était même une réponse suffisante puisque ce qu'elle ne disait pas en disait long sur ce qui n'était pas à dire et que ce qui ne voulait et ne pouvait pas être dit. Et Amarel avait parfois mal à la tête de penser des phrases trop compliquées pour qu'il puisse lui même les comprendre.

    - Hmmm, j’adore la viande, la viande rouge surtout, à peine cuite, sinon c’est dur et tu prends plus de temps à la mastiquer qu’à la savourer et puis c’est trop sec quand c’est trop cuit, mais j’aime pas tout ce qui est rouge et surtout pas les fraises, elles sont trop angoissantes. Quant aux Marchombres, j’en sais pas grand-chose, je sais qu’ils sont dans le genre secrets et surtout, qu’ils m’ont pris ma maman ! Enfin, que certains d’entre eux, ou un seul d’entre eux m’a pris ma mère. Si le ciel est bleu, c’est pour faire ressortir les nuages et parce qu’il fait beau. Je me battais souvent à Al-Far, il fallait bien défendre sa peau et son territoire aussi, sinon, c’était juste la mort qui nous attendait au tournant. La violence est nécessaire pour le monde, j’dis pas qu’elle est justifié, mais qu’il faut de tout pour faire un monde et que du coup, il faut aussi les choses moins conventionnelles et plus immorales. Waoh, c’est une question difficile ça ! Ma couleur préférée ? Mais y a beaucoup de jolies couleurs… hm, je sais que je n’aime pas trop le rouge, ça fait trop penser aux fraises… mais j’aime le bleu ! Oui, le bleu c’est une super couleur, elle est apaisante. Attentif, Amarel avait presque tout enregistré des réponses de Zaack. Presque parce que c'était bien triste de ne pas aimer les fraises et que ça le rendait triste. Et que oui, quand quelque chose rendait triste Amarel, il avait du mal à s'en détacher et à penser à autre chose. Alors honnêtement, il n'arrivait pas vraiment à se souvenir ce que Zaack pouvait bien penser des Marchombres. Mais ce n'était pas un souci, parce que ce n'était pas la question la plus importante.

    - Six ! Ca fait six, donc j’ai le droit à six questions. Hein ? Des questions ?Où ça donc ? [/color=#000080] Pourquoi tu es devenu Marchombre ? Tu manges des fraises des fois ? Comment tu définirais les Marchombres ? Tu penses que les rêveurs me laisseront garder cette tunique ? C’est-à-dire que.. l’autre est couverte de ton sang à toi et ça me fait froid dans le dos de savoir que t’as perdu tout ce sang, tout ce rouge… Pourquoi est-ce que tu penses que ma mère m’a laissé pour vous ? Tu penses que je peux vraiment devenir un Marchombre, dis ?

    Amarel s'autorisa quelques secondes pour répondre à tout ça. Beaucoup, beaucoup trop d'informations d'un coup. Parce que oui, c'était un maître marchombre. Bon sang que c'était déroutant de penser ça avait autant de sérieux, mais Amarel n'était pas complètement stupide et dans chaque question posée par Zaackary, il comprenait quelque chose et ça lui permettait de mieux comprendre le blondinet. Pourquoi tu es devenu Marchombre? C'était une excellente question. « Je ne sais pas vraiment. Peut être parce que c'était ce que je devais être. J'avais besoin de trouver la Voie et l'Harmonie, j'essayais de m'y immerger tout seul mais il me fallait un maître, et Zougui m'a proposé de la suivre et j'ai dit oui. Je ne crois pas qu'il y ait de raison rationnelle à ma décision de devenir apprenti marchombre, puis marchombre, puis maître marchombre. » Amarel était sérieux, bien trop sérieux. Et peut être aussi un peu trop cohérent. Pas de rationnalité dans son choix de devenir Marchombre, c'était la vérité. « Bien sûr que je mange des fraises ! » Sa voix sautilla à ses mots et il se retint de justesse de faire de même. « C'est tellement bon… ou les framboises, tiens, c'est bon les framboises. En fait, un marchombre, c'est un grain de framboise. C'est rond, dodu, et ça éclate sous la dent avec une poche de jus un peu acide et sucré. Un marchombre, c'est quelqu'un qui est en paix avec le monde, qui est en paix avec l'air qu'il respire, qui est en paix avec l'air qu'il expire. C'est une personne qui ne marche pas pour marcher, mais qui se promène. Qui frémit lorsqu'un arbre oscille sous le vent, qui voit ses poings se serrer lorsqu'un rocher se détache de la falaise et tombe sur le sol. Un marchombre, c'est juste un homme qui a compris qui il devait être et comme être en phase avec ce qui l'entoure. » Transition étrange que la framboise, mais il ne fallait pas lui en vouloir : Amarel commençait à dire un peu trop de choses intelligentes, il devait bien équilibrer.

    « Pour ta tunique, je demanderai à Gontrand mais je pense qu'ils t'en donneront même quatre ! Et ta mère ne t'a pas laissé pour nous, elle a du juste se perdre sur le chemin du retour. Tu sais, un Marchombre est libre d'être celui qu'il est et où il va, mais ce n'est pas un surhomme. Parfois, on se trompe d'embranchement et marchombre ou pas, on se perd et sans aide, on ne retrouve plus sa maison. » Amarel se tut, pour reprendre sa respiration.

    Tu penses que je peux vraiment devenir un Marchombre, dis ? Il s'arrêta une nouvelle fois. Se tourna vers Zaack. Posa même ses deux mains sur les épaules de son apprenti. C'était une question intéressante, pertinente. Et il avait une sacrée pression sur les épaules en devant y répondre en toute sincérité. « Oui. » Amarel regarda Zaack dans les yeux. « Oui. » répéta-t-il inutilement. « Et toi, penses-tu que je ferai un bon maître ? »


Dernière édition effectuée par Marelle (Lun. 23 Nov 2015, 17:35) ; édité 1 fois

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