Joueuse
Messages : 4423
Guilde : Aucune
Maison : Serpentard
Poudlard : 6e année |
Date du message: Jeu. 15 Juin 2017, 18:55
|
|
|
Citation de Thalia Gilsayan : | Sinon, pour le Bac de français : le sujet d'invention des S *-* |
Ma réaction en le voyant a été l'inverse "Outch les pauvres"
D'ailleurs si vous voulez les sujets (sans les textes du corpus, seulement ceux des commentaires ou sujet d'invention) de l'épreuve anticipée de français :
Citation : | Texte A : Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, extrait (1751)
Texte B : Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes, « La Prison », extrait (1826)
Texte C : Victor Hugo, Les Jumeaux, acte II, scène 1, extrait (1839)
Texte D : Alexandre Dumas, Le Vicomte de Bragelonne, extrait (1850) |
Les textes de Vigny, Hugo et Dumas reprennent la figure du Masque de fer : en quoi diffère-t-elle de celle que propose Voltaire ?
Au choix :
Vous commenterez le texte B, extrait des Poèmes antiques et modernes d’Alfred de Vigny.
Spoiler : | Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes, « La Prison », extrait (1826)
Alfred de Vigny reprend la légende du Masque de fer : il imagine le prisonnier sur le point de mourir recevant la visite d’un vieux moine.
[…]
— Sur le front du vieux moine une rougeur légère
Fit renaître une ardeur à son âge étrangère ;
Les pleurs qu'il retenait coulèrent un moment ;
Au chevet du captif il tomba pesamment ;
Et ses mains présentaient le crucifix d'ébène,
Et tremblaient en l'offrant, et le tenaient à peine.
Pour le cœur du Chrétien demandant des remords,
Il murmurait tout bas la prière des morts,
Et sur le lit sa tête avec douleur penchée
Cherchait du prisonnier la figure cachée.
Un flambeau la révèle entière : ce n'est pas
Un front décoloré par un prochain trépas,
Ce n'est pas l'agonie et son dernier ravage ;
Ce qu'il voit est sans traits, et sans vie, et sans âge :
Un fantôme immobile à ses yeux est offert,
Et les feux ont relui sur un masque de fer.
Plein d'horreur à l'aspect de ce sombre mystère,
Le prêtre se souvint que, dans le monastère,
Une fois, en tremblant, on se parla tout bas
D'un prisonnier d'État que l'on ne nommait pas ;
Qu'on racontait de lui des choses merveilleuses
De berceau dérobé, de craintes orgueilleuses,
De royale naissance, et de droits arrachés,
Et de ses jours captifs sous un masque cachés.
Quelques pères (1) disaient qu'à sa descente en France,
De secouer ses fers il conçut l'espérance ;
Qu'aux geôliers un instant il s'était dérobé,
Et, quoiqu'entre leurs mains aisément retombé,
L'on avait vu ses traits ; et qu'une Provençale,
Arrivée au couvent de Saint-François-de-Sale
Pour y prendre le voile, avait dit, en pleurant,
Qu'elle prenait la Vierge et son fils pour garant
Que le masque de fer avait vécu sans crime,
Et que son jugement était illégitime ;
Qu'il tenait des discours pleins de grâce et de foi,
Qu'il était jeune et beau, qu'il ressemblait au Roi,
Qu'il avait dans la voix une douceur étrange,
Et que c'était un prince ou que c'était un ange.
[…]
(1) Père : homme d’Église. |
L’intérêt du lecteur pour une réécriture dépend-il essentiellement de sa ressemblance avec le modèle ? Vous vous appuierez sur les textes du corpus, les œuvres que vous avez étudiées en classe ainsi que sur vos lectures personnelles.
Poursuivez, en une cinquantaine de lignes, le récit de l’extrait du Vicomte de Bragelonne (texte D): une fois dans sa cellule, l’homme au masque de fer se remémore les circonstances malheureuses qui l’ont conduit en prison et exprime avec amertume sa désolation.
Votre texte reprendra certaines caractéristiques du texte d’Alexandre Dumas.
Spoiler : | Alexandre Dumas, Le Vicomte de Bragelonne, extrait (1850)
Après avoir tenté de prendre la place de Louis XIV, le jumeau du Roi est conduit par d’Artagnan au fort de Sainte-Marguerite où il est tenu au secret sous un masque de fer. Mais Athos et Raoul de Bragelonne découvrent par hasard l’identité du prisonnier. D’Artagnan cherche à protéger ses deux amis désormais en danger.
Comme ils passaient sur le rempart dans une galerie dont d’Artagnan avait la clef, ils virent M. de Saint-Mars(1) se diriger vers la chambre habitée par le prisonnier.
Ils se cachèrent dans l’angle de l’escalier, sur un signe de d’Artagnan.
— Qu’y a-t-il ? dit Athos.
— Vous allez voir. Regardez. Le prisonnier revient de la chapelle.
Et l’on vit, à la lueur des rouges éclairs, dans la brume violette qu’estompait le vent sur le fond du ciel, on vit passer gravement, à six pas derrière le gouverneur, un homme vêtu de noir et masqué par une visière d’acier bruni, soudée à un casque de même nature, et qui lui enveloppait toute la tête. Le feu du ciel jetait de fauves reflets sur la surface polie, et ces reflets, voltigeant capricieusement, semblaient être les regards courroucés que lançait ce malheureux, à défaut d’imprécations.
Au milieu de la galerie, le prisonnier s’arrêta un moment à contempler l’horizon infini, à respirer les parfums sulfureux de la tempête, à boire avidement la pluie chaude, et il poussa un soupir, semblable à un rugissement.
— Venez, monsieur, dit Saint-Mars brusquement au prisonnier, car il
s’inquiétait déjà de le voir regarder longtemps au-delà des murailles. Monsieur, venez donc !
— Dites monseigneur ! cria de son coin Athos à Saint-Mars avec une voix
tellement solennelle et terrible que le gouverneur en frissonna des pieds à la tête. Athos voulait toujours le respect pour la majesté tombée.
Le prisonnier se retourna.
— Qui a parlé ? demanda Saint-Mars.
— Moi, répliqua d’Artagnan, qui se montra aussitôt. Vous savez bien que c’est l’ordre.
— Ne m’appelez ni monsieur ni monseigneur, dit à son tour le prisonnier avec une voix qui remua Raoul jusqu’au fond des entrailles, appelez-moi Maudit ! Et il passa. La porte de fer cria derrière lui.
— Voilà un homme malheureux ! murmura sourdement le mousquetaire, en montrant à Raoul la chambre habitée par le prince.
(1) Saint-Mars : Gouverneur du fort de Sainte-Marguerite, chargé d’assurer la garde de l’homme au masque de fer. |
Citation : | Texte A : Marcel Proust, Du côté de chez Swann, « Combray », extrait (1913)
Texte B : Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, Deuxième partie, extrait (1951)
Texte C : Albert Camus, Le premier homme», Première partie, chapitre 6, « La famille extrait (1994, publication posthume) |
Les personnages de ces romans sont-ils touchés de la même manière par l’univers fictif qu’ils découvrent?
Au choix :
Vous proposerez un commentaire du texte de Marguerite Duras (texte B).
Spoiler : | Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, Deuxième partie, extrait (1951).
"L’action se situe en Indochine, péninsule d’Asie du Sud-Est, dans les années 1920. La famille de Suzanne, l’héroïne du roman, mène une existence misérable. Désœuvrée et livrée à elle-même, Suzanne erre dans les quartiers de la ville à la recherche de son frère Joseph.
[…] Elle ne trouva pas Joseph, mais tout à coup une entrée de cinéma, un cinéma pour s’y cacher. La séance n’était pas commencée. Joseph n’était pas au cinéma. Personne n’y était, même pas M. Jo.
Le piano commença à jouer. La lumière s’éteignit. Suzanne se sentit désormais invisible, invincible et se mit à pleurer de bonheur. C’était l’oasis, la salle noire de l’après-midi, la nuit des solitaires, la nuit artificielle et démocratique, la grande nuit égalitaire du cinéma, plus vraie que la vraie nuit, plus ravissante, plus consolante que toutes les vraies
nuits, la nuit choisie, ouverte à tous, offerte à tous, plus généreuse, plus dispensatrice de bienfaits que toutes les institutions de charité et que toutes les églises, la nuit où se 10 consolent toutes les hontes, où vont se perdre tous les désespoirs, et où se lave toute la jeunesse de l’affreuse crasse d’adolescence.
C’est une femme jeune et belle. Elle est en costume de cour. On ne saurait lui en imaginer un autre, on ne saurait rien lui imaginer d’autre que ce qu’elle a déjà, que ce qu’on voit. Les hommes se perdent pour elle, ils tombent sur son sillage comme des 15 quilles et elle avance au milieu de ses victimes, lesquelles lui matérialisent son sillage, au premier plan, tandis qu’elle est déjà loin, libre comme un navire, et de plus en plus
indifférente, et toujours plus accablée par l’appareil immaculé de sa beauté. Et voilà qu’un jour de l’amertume lui vient de n’aimer personne.
Elle a naturellement beaucoup d’argent. Elle voyage. C’est au carnaval de Venise que l’amour l’attend. Il est très beau l’autre. Il a des yeux sombres, des cheveux noirs, une perruque blonde, il est très noble. Avant même
qu’ils se soient fait quoi que ce soit on sait que ça y est, c’est lui. C’est ça qui est formidable, on le sait avant elle, on a envie de la prévenir. Il arrive tel l’orage et tout le ciel s’assombrit. Après bien des retards, entre deux colonnes de marbre, leurs ombres reflétées par le canal qu’il faut, à la lueur d’une lanterne qui a, évidemment, d’éclairer ces choses-là, une certaine habitude, ils s’enlacent. Il dit je vous aime. Elle dit je vous aime
moi aussi. Le ciel sombre de l’attente s’éclaire d’un coup. Foudre d’un tel baiser. Gigantesque communion de la salle et de l’écran. On voudrait bien être à leur place. Ah ! comme on le voudrait. […]"
|
Le personnage de roman se construit-il exclusivement par son rapport à la réalité ? Vous appuierez votre réflexion sur les textes du corpus, sur les œuvres que vous avez étudiées en classe et sur vos lectures personnelles.
À la manière des auteurs de ces romans, vous imaginerez le récit que pourrait faire un spectateur / une spectatrice d’une séance de cinéma qui l’aurait particulièrement marqué(e).
Votre texte, d’une cinquantaine de lignes,comportera les références au film, la description des émotions ressenties et des réflexions diverses suscitées par la représentation.
Citation : | Texte A : Paul VERLAINE, « Le paysage dans le cadre des portières », La Bonne Chanson, 1870.
Texte B : Anna de NOAILLES, « Trains en été »,Les Eblouissements, 1907.
Texte C : Jacques PRÉVERT, « En sortant de l’école »,Histoires, 1946. |
Question 1 : Quelles sont les particularités des trains évoqués dans les textes du corpus ?
Question 2 : Ces voyages vous paraissent-ils réels ou rêvés ?
Au choix :
Vous ferez le commentaire du texte « Trains d’été » d’Anna de Noailles (texte B) en vous aidant du parcours de lecture suivant :
1. Dégagez les caractéristiques des paysages traversés par les trains.
2. Montrez que les trains sont présentés comme des êtres humains. Spoiler : | Anna de NOAILLES, « Trains en été », Les Eblouissements, 1907.
Trains en été
Pendant ce soir inerte(1) et tendre de l’été,
Où la ville, au soir bleu mêlant sa volupté(2),
Laisse les toits d’argent s’effranger dans l’espace,
J’entends le cri montant et dur des trains qui passent...
— Qu’appellent-ils avec ces cris désespérés ?
Sont-ce les bois dormants, l’étang, les jeunes prés,
Les jardins où l’on voit les petites barrières
Plier au poids des lis et des roses trémières ?
Est-ce la route immense et blanche de juillet
Que le brûlant soleil frappe à coups de maillet(3) ;
Sont-ce les vérandas dont ce dur soleil crève
Le vitrage ébloui comme un regard qui rêve ?
— Ô trains noirs qui roulez en terrassant le temps,
Quel est donc l’émouvant bonheur qui vous attend ?
Quelle inimaginable et bienfaisante extase(4)
Vous est promise au bout de la campagne rase ?
Que voyez-vous là-bas qui luit et fuit toujours
Et dont s’irrite ainsi votre effroyable amour ?
— Ah ! de quelle brûlure en mon cœur s’accompagne
Ce grand cri de désir des trains vers la campagne...
(1) Inerte : sans mouvement, sans énergie.
(22 Volupté : plaisir sensuel.
(3) Maillet : sorte de marteau.
(4) Extase : joie extrême. |
Le rôle du poème est-il seulement de faire rêver le lecteur ?
Votre argumentation s’appuiera sur les textes du corpus, les textes étudiés en classe et vos lectures personnelles.
Un train raconte son voyage à travers des paysages, réels ou rêvés, en exprimant ses sensations et ses pensées. Votre texte sera écrit à la première personne du singulier. Il comprendra une quarantaine de lignes au minimum.
_________________
Dernière édition effectuée par Ambre (Jeu. 15 Juin 2017, 18:57) ; édité 1 fois |
|