A l'Ombre de la Clairière

[Stormy]

// Lasbelin savait parfaitement qu'elle devrait faire quelque chose à propos de tout chose la perte de son précieux carnet, et ensuite à propos de Logan Lewis, ce stalker qui semblait passer son temps libre à l'observer. Mais pas tout de suite. Pour le moment, elle avait faim, et voulait à tout prix s'isoler. Passer la journée à Londres avec l'établissement scolaire qu'était Poudlard avait un prix, celui de côtoyer des gens qu'elle détestait et méprisait. Mais le jeu en valait la chandelle. Elle ferait bien plus pour passer du temps dans sa ville favorite, son foyer, le véritable endroit qui comblait ses attentes et ses espoirs. En parlant de Londres, il faudrait qu'elle persuade Logan de lui montrer son tatouage. C'était peut-être stupide, mais ainsi elle aurait l'impression d'en avoir elle-même un. Après tout, s'il la suivait, c'était pour une raison ! Et donc elle devait trouver une raison de le voir pour lui demander le pourquoi du comment de cet espionnage peu discret. Elle avait d'ailleurs senti son regard la brûler plusieurs fois durant le trajet du retour. C'est dans ces moments-là qu'elle souhaitait savoir pratiquer la Légilimencie. Elle avait entendu que cette pratique était illégale, mais pour être honnête, Lasbelin n'avait que faire de la légalité. Après tout, si l'on commençait à fouiller de son côté, elle était tout sauf légale, et ses actes étaient souvent hors-la-loi, alors un de plus ou de moins... De plus, cela pouvait être une arme redoutable pour se défendre si jamais quelqu'un lui cherchait des noises. Enfin bref. En y réfléchissant elle avait passé une assez bonne journée, et avait même pu s'acheter des cigarettes. Sa drogue coupable. Considérant l'entourage qu'elle avait dans le monde moldu, elle se trouvait chanceuse de tremper uniquement dans cela. Après tout, elle aurait pu être accro à l'herbe, ou héroïnomane... Ou alcoolique... Ou quelque chose dans ce goût. Mais non. Elle fumait juste de temps en temps quelques cigarettes. Elle s'en tirait plutôt bien. Et elle n'avait pas l'intention d'abandonner cette petite pratique qui permettait à son esprit de s'apaiser et de penser à une chose à la fois.

En descendant du bus, la blonde Serdaigle était passée comme un courant d'air entre les groupes d'étudiants vomis par le véhicule moldu, et avait évité les rassemblements de pies jacasseuses qui osaient se considérer comme des étudiants modèles. Elle avait quand même dû passer au-dessus de Logan, ce qui l'avait un peu contrariée. On évitait de passer au-dessus du jeune homme qui passait son temps libre à l'espionner! Elle avait rejoint au plus vite son dortoir, avait profité de l'absence de ses camarades pour se réserver une douche d'une vingtaine de minutes bien brûlante, puis s'était couchée et avait appliqué un sortilège de Silence autour de son lit. Hors de question d'être réveillée par les bécasses pipelettes !

Lasbelin se réveilla au petit matin le lendemain, bien avant les autres filles de 5e année. Elle profita ainsi d'un silence reposant. Elle s'assit en tailleur sur le matelas, puis décida de méditer tout en réfléchissant aux différents problèmes lui occupant l'esprit. Elle trouvait que c'était une excellente méthode pour se vider l'esprit, et elle était recommandée dans certains livres qu'elle avait pu acheter concernant les magies de l'esprit. L'Occlumancie en particulier recommandait de se vider l'esprit pour éviter les attaques.
Inspiration. Premier problème, le plus urgent : son carnet. Elle devait le récupérer. Personne ne devait lire ses pensées. Jamais. Solution : trouver un moyen de retracer son parcours et ainsi comprendre comment il avait été dérobé. Trouver le voleur et lui faire comprendre que s'attaquer à elle était la pire erreur de toute sa vie. Plan en marche. Expiration. Second problème, moins urgent : Logan Lewis. Inspiration. Il était un problème car imprévisible. Peu discret. Voulant potentiellement être remarqué. Pourquoi ? Qu'est-ce que ça lui apportait et lui apporterait ? A creuser. Une rencontre devait être envisagée. Ami ou ennemi ? Utile ou négligeable ? A déterminer. Expiration.

Lasbelin rouvrit les yeux et se rendit compte qu'il était l'heure de descendre pour avoir un petit-déjeuner correct. Il y aurait aussi la distribution du courrier. Elle détestait cette cérémonie matinale. Elle n'avait jamais de hibou au matin. Ils arrivaient au soir, et encore, si rarement... Elle devait ainsi supporter le bonheur des autres, alors qu'elle mangeait en silence tout en les maudissant intérieurement. Elle laissa échapper un soupir, puis se leva. Elle attrapa rapidement des habits convenables, les enfila, puis passa la main dans ses cheveux courts. Ils ne réclamaient jamais beaucoup de soin de toute façon. Elle descendit ensuite, évitant les endroits fréquentés, pour arriver dans la Grande Salle. Cet endroit bruyant et puant de sueur. L'accumulation des gens était vraiment une idée stupide. Elle se glissa à un bout de table, attrapa de quoi manger, puis resta la tête baissée pour éviter la vues des autres. Elle n'entendait que trop bien le brouhaha des autres suivant ce qu'ils recevaient. Et les cris des hibous... Insupportable. Elle serra les dents en entendant un hululement très proche. Finalement, au troisième cri du volatile, elle releva la tête, prête à incendier le propriétaire et à transformer le maudit poulet en rôti, mais se rendit compte que le hibou noir était là pour elle. Pour elle ? Il devait y avoir erreur sur la personne... Elle ne recevait jamais rien. C'était presque une règle de Poudlard. Lasbelin Jones ne recevait pas de courrier au petit-déjeuner. Elle attrapa le bout de papier que le petit-duc lui tendait, et l'ouvrit rapidement. « J'ai un objet qui t'appartient. Rendez-vous après le petit-déjeuner, à l'ombre de la clairière de la forêt interdite. » … C'était une blague ?! Qui pouvait bien lui avoir écrit ça ? Peut-être le voleur. A cette pensée, la blonde esquissa un sourire mauvais, presque carnassier. Elle allait pouvoir exprimer le fond de sa pensée au crétin qui avait jugé bon de la contrarier. Personne ne volait Lasbelin Jones.

Elle se leva d'un pas gracieux, comme emplie de grandeur. Elle était prête pour rencontrer ce voleur. Lorsque la blonde était contrariée et prête à rendre ce qu'elle appelait 'justice', elle semblait plus majestueuse que jamais, gracieuse et somptueuse. Elle était la vague inarrêtable, la tempête renversant les obstacles sur son passage. Elle se composa un visage neutre, et se dirigea vers la Forêt Interdite, ne prêtant aucune attention aux insectes qui étaient déjà dans le parc, profitant du rare beau temps. La clairière était un endroit discret, qui avait toujours attiré Lasbelin. Elle y était déjà allée plusieurs fois, et connaissait donc le chemin sur le bout des doigts, grâce à sa mémoire infaillible.

Quelqu'un était déjà présent. Un jeune homme. Logan Lewis. Les traits du visage de la Serdaigle se crispèrent, puis elle afficha un large sourire carnassier. Elle pouvait ainsi faire d'une pierre deux coups. Elle alla donc s'installer contre un tronc d'arbre, dans l'ombre, en face de ce cher espionneur de second ordre. //

- Je crois que cela t'appartient, non ?

// Et en plus il avait l'outrecuidance de faire comme si de rien n'était ? Décidément... il voulait vraiment la mettre en colère. Elle afficha un sourire froid, dévoilant ses dents et particulièrement ses canines pointues. Elle attrapa son Zippo dans sa poche, se raccrochant à son objet fétiche pour ne pas perdre pied et le gifler violemment. Il était sûrement fort, elle n'était pas sûre de gagner un combat contre lui. //

- Tiens tiens... Monsieur Logan Stalker-est-mon-deuxième-prénom Lewis... Que puis-je faire pour toi ? Tu n'as pas d'autres choses à faire ? Genre... espionner les gens dans les couloirs ? Ah non, c'est vrai... Tu préfères m'espionner moi. Pourquoi ? Hein ? Pourquoi moi ? Ca ne te suffisait pas de me suivre partout en t'assurant que j'en sois consciente, il fallait en plus que tu me voles ?! Pour qui te prends-tu exactement ?! Un espèce de Dieu au-dessus des autres ? Les gens comme toi je les écrase et les exècre ! Pourquoi tu m'as volé mon carnet, hein ? Ca t'a amusé de lire ce qu'il y a dedans ?! Tu vas aller vendre mes secrets aux autres pour qu'ils se vengent ? Ca ne suffisait pas de me voler ?!

// La blonde se rendit compte de son acte juste une seconde avant qu'elle l'exécute, et sa main pâle mais ferme s'écrasa violemment sur la joue du jeune homme. Oups, elle s'était énervée... //

[Izaac Reagan]

Logan était assis sur l'imposante souche au centre approximatif de la clairière. Cette dernière mesurait un bon mètre de hauteur et permettait au garçon d'être assis en tailleur sans pour autant être plus bas qu'il ne l'était habituellement. La patience était un trait tantôt inconnu, tantôt très présent chez le Serdaigle. Aujourd'hui, elle était au rendez-vous, ainsi, il resta calme en attendant la venue de son rendez-vous. Celle-ci ne tarda pas et apparut en face de lui, elle alla s'adosser à un truc d'arbre dont la gigantesque largeur donnait l'impression d'engloutir la jeune fille tant elle était fine. Pendant ce laps de temps, il avait mis en évidence le carnet de cuir noir et en avait souligné l'appartenance, qui n'était pas la sienne, mais celle de mademoiselle Jones. Celle-ci avait bondit sur cette simple phrase tel un chat sauvage affamé, montrant ses dents ou plutôt ses crocs, il s'y perdait. D'un mouvement ample et fluide, il la vit se saisir de son briquet, un objet qu'elle emportait constamment avec elle. Cela lui rappela la présence du sien dans sa poche de jean. C'était un point commun étonnant qu'il avait été amené à remarquer, à l'époque, cela l'avait même fait sourire. Cependant, en cet instant, il ne souriait plus, le chat était devenu tigresse et elle se mit à déblatérer tout un tas de choses qui pour certaines le mirent dans un état de tristesse et de colère mêlées à de l'irritation, mais jamais il ne perdit son calme. Voici le discours qu'elle lui tint :

- Tiens, tiens... Monsieur Logan Stalker-est-mon-deuxième-prénom Lewis... Que puis-je faire pour toi ? Tu n'as pas d'autres choses à faire ? Genre... espionner les gens dans les couloirs ? Ah non, c'est vrai... Tu préfères m'espionner moi. Pourquoi ? Hein ? Pourquoi moi ? Ça ne te suffisait pas de me suivre partout en t'assurant que j'en sois consciente, il fallait en plus que tu me voles ?! Pour qui te prends-tu exactement ?! Un espèce de Dieu au-dessus des autres ? Les gens comme toi je les écrase et les exècre ! Pourquoi tu m'as volé mon carnet, hein ? Ça t'a amusé de lire ce qu'il y a dedans ?! Tu vas aller vendre mes secrets aux autres pour qu'ils se vengent ? Ça ne suffisait pas de me voler ?!

Le ton avait monté, et durant toute cette envolé lyrique et enflammée, Logan n'avait pu s'empêcher de commenter chaque parole dans sa tête, ce qui était l'effet cumulé direct de sa conscience et son égo. D'abord, il avait été triste, c'était dommage qu'elle le traite ainsi d'emblée avec son nom. Mais cela l'avait énervé aussi. D'abord parce qu'il y tenait à son nom, et puis aussi parce qu'il ne savait même pas si c'était vraiment son prénom Logan et puis aussi parce qu'il portait le nom de la seule personne qui eut jamais compté à ses yeux, alors le voir ainsi déformer, même à juste titre ou non, il n'aimait pas, non. Cela ne lui plaisait pas du tout. Cependant, il garda le silence pour écouter la suite. Elle était ironique, il aimait bien ce trait de caractère, il aimait bien l'ironie, le sarcasme et l'humour noir, même quand cela était utilisé à ses dépens, parce qu'il avait une bonne répartie. Elle s'emportait au fur et à mesure de sa tirade. Ce n'était pas bon ça, et pourtant il n'avait rien fait. Il soupira. Ensuite, elle blablata sur son espionnage, mais seulement la partie où il avait cherché à se faire prendre, puis elle s'en prit à son égo, qui n'apprécia pas du tout. Heureusement, sa conscience était là et elle le tempéra, rester calme. Puis vint les accusations, fausses. Elle le prenait pour quelqu'un qu'il n'était pas, pas avec elle. C'était dommage, elle n'avait pas réfléchi plus loin, elle avait laissé la colère la submerger. Nouveau soupir. S'il avait vraiment voulu la voler et lui faire du mal, il l'aurait fait bien avant, au moins six bons mois auparavant, mais non, il ne l'avait pas fait, puisque ce n'était pas son but. Il ne voulait pas lui faire de mal, même si elle pensait le contraire. Dommage ça aussi, vraiment dommage. Cela l'avait rendu un peu triste, même s'il ne savait pas pourquoi. Il s'apprêtait à répondre lorsque la colère eut raison de Lasbelin qui le gifla, violemment. Il déglutit. Rester calme. Avant qu'elle ne puisse retirer sa main, il lui saisit le poignet et le début de la paume. Aucune violence, aucune réelle fermeté, elle pouvait se dégager si elle le voulait. Ensuite, il prit la parole :

- C'est bon ? Tu ne vas plus me frapper ? Non, parce qu'une fois je peux le comprendre, enfin, ma conscience le peut, même si mon égo désapprouve, mais ma conscience a décidé de lui clouer le bec pour le moment, alors tant mieux pour toi. Cependant, ne t'avise pas de recommencer, cette fois-ci, je suis resté calme, mais la prochaine fois, ça ne sera pas le cas, et je ne veux pas te blesser, mais si tu m'y obliges, je le ferai, ne crois pas que je ressente de la pitié à ton égard. Peut-être de la compassion, peut-être... je ne sais pas trop ce que c'est à vrai dire. La situation est beaucoup plus simple que tu ne le penses. C'est vrai que je t'ai suivi, mais mes motivations ne sont pas là où tu les penses. Non, pas du tout. D'ailleurs, on s'est déjà rencontré une fois, c'était il y a longtemps... Il marqua une pause durant laquelle ses yeux se voilèrent et son esprit divagua dans un passé lointain, cela ne dura que quelques secondes, puis il se reprit et continua comme si de rien n'était. Mais là n'est pas vraiment le sujet. Si mes motivations avaient été de te faire souffrir, comme tu as l'air de le penser, je l'aurais fait il y a longtemps. En effet, cela fait déjà quelques temps que je sais à quel point ce carnet compte pour toi, mais je ne l'ai pas fait. Parce que cela ne faisait pas parti de mes motivations. Au contraire, si j'avais été là au moment où le vol a eu lieu, je l'aurais certainement stoppé, mais je n'étais pas là. Donc oui, ce n'est pas moi qui t'ai pris ceci. Enfin bon, abrégeons, je te le rends en main propre parce que je ne voulais pas qu’il puisse atterrir entre de mauvaises mains et enfin, non, je ne l’ai pas lu. Libre à toi de me croire ou non, je n’en ai que faire… Ton avis ne m’empêchera pas de dormir la nuit, loin de là.

Il stoppa ici sa tirade et patienta quelques instants, pour que le cerveau de la dame ait bien le temps d’imprimer ses paroles et pour être certain de bien capter toute son attention. Il plongea ses yeux aussi noirs que le charbon dans iris noisette de Lasbelin :

- Une dernière chose, ne t’avise plus Jamais de me frapper.

Cette fois-ci, plus question de calme ou de douceur, la voix de Logan avait été froide, aussi tranchante que l’acier. Et il pouvait largement se le permettre, surtout qu'il lui avait fait la fleur de ne pas aborder la question de son nom qu'elle avait honteusement déformé. Sur ces paroles, ses coudes vinrent trouver ses genoux et naturellement, il croisa ses mains et fit reposer son menton sur ces dernières. Il n’était plus question de faire dans les sentiments et maintenant qu’il s’était expliqué, il n’avait plus aucune raison de se montrer aimable et gentil, d’ailleurs si le premier mot faisait bien parti, quoique de justesse, du vocabulaire du Serdaigle, ce n’était absolument pas le cas du second. Elle l’avait frappé, il passait l’éponge pour cette fois, mais elle n’avait pas intérêt à recommencer, déjà parce que d’une part, son coup n’arriverait pas jusqu’à sa cible et que ensuite, elle s’en prendrait une belle. Consciencieux, le jeune homme garda son visage impassible, il n’était pas non plus ici pour déclencher une bagarre. Il fallait savoir relativiser. Et puis après tout, ça lui apprendrait à vouloir se montrer humain. Décidément, ça ne lui réussissait pas et il ne se souvenait plus pourquoi il avait décidé de faire ça, cela ne lui ressemblait pas. Non, ça ressemblait à sa conscience… Justement, en parlant du loup, elle avait l’air de s’être faite la malle. Tant mieux, son égo reprenait ses droits, ce qui était une bonne chance. Il devenait trop… complaisant quand elle était là…

[Stormy]

// La blonde se rendit compte de son erreur en croisant le regard de Logan. Le feu de la colère brillait à l'intérieur, et était prêt à se répandre. Oups... Il lui attrapa rapidement le poignet et le début de la main, ce qui la fit se figer. Un contact physique. Un vrai contact physique. Cela était si rare... Elle évitait de se frotter aux insectes pullulant dans l'école habituellement, ne voulant pas laisser leur médiocrité l'infiltrer. Ne pas la toucher, une des règles essentielles pour survivre avec Lasbelin Ihoss Jones. Mais Logan Lewis, ce jeune homme si surprenant, l'avait touchée. Oh, bien sûr, c'était une réaction logique et tout à fait normale suite à une gifle, et elle pouvait se dégager facilement si elle le voulait. Pas de violence. C'était nouveau. Rafraîchissant. Et en même temps... brûlant. En plongeant franchement ses iris dans les onyx de Logan, elle sut qu'elle allait avoir une certaine réprimande... il n'était pas du genre à laisser passer ce genre de comportement. Elle l'avait bien mérité, elle s'était comportée comme une de ces idiotes gloussantes, alors que son intellect lui assurait une meilleure compréhension, une meilleure réaction. Stupide, stupide, stupide. Et tellement indigne d'elle. Elle campa donc, prête à recevoir ce qui serait sans doute l'une des plus cinglantes réprimandes de sa vie. //

- C'est bon ? Tu ne vas plus me frapper ? Non, parce qu'une fois je peux le comprendre, enfin, ma conscience le peut, même si mon égo désapprouve, mais ma conscience a décidé de lui clouer le bec pour le moment, alors tant mieux pour toi. Cependant, ne t'avise pas de recommencer, cette fois-ci, je suis resté calme, mais la prochaine fois, ça ne sera pas le cas, et je ne veux pas te blesser, mais si tu m'y obliges, je le ferai, ne crois pas que je ressente de la pitié à ton égard. Peut-être de la compassion, peut-être... je ne sais pas trop ce que c'est à vrai dire. La situation est beaucoup plus simple que tu ne le penses. C'est vrai que je t'ai suivi, mais mes motivations ne sont pas là où tu les penses. Non, pas du tout. D'ailleurs, on s'est déjà rencontré une fois, c'était il y a longtemps...

// Aïe. En plein dans la figure. Comme prévu. Lasbelin reprit chaque phrase dans sa tête. Le frapper à nouveau ? Non... Elle ne voulait pas provoquer une bataille, elle n'était pas là pour ça, et ils étaient tous les deux au-dessus de cela. Tiens donc, sa conscience et son ego s'amusaient donc à le torturer... ça devait être assez drôle dans sa tête quand les deux décidaient de se disputer sur la façon d'agir du jeune homme... A cette réflexion, la blonde se mordit la lèvre et tirailla son piercing pour éviter de sourire à la scène comique qu'elle venait d'imaginer. Alors il ressentait des choses indéfinies pour elle... Etrange. Mais bon, tout en lui était étrange. Tout en eux deux était étrange, alors pourquoi rompre la tradition ? Il ressentait quelque chose pour elle. Elle nota soigneusement l'information dans un coin de sa large cervelle. Elle n'allait pas se moquer parce qu'il ne savait mettre un nom sur le sentiment, au contraire, cela leur faisait un nouveau point commun. Elle fronça les sourcils. Ils s'étaient déjà rencontrés ? Hm... Possible. Oui, un soir, elle l'avait empêché de tabasser à mort un Serpentard. C'était il y a si longtemps... quand elle était en 2e année. Elle n'avait pas pu se retenir d'intervenir, même si elle comprenait la motivation de Logan. Elle aussi avait été mise à l'écart, et traitée de monstre. La violence n'était vraiment pas une bonne solution cependant... //

- Mais là n'est pas vraiment le sujet. Si mes motivations avaient été de te faire souffrir, comme tu as l'air de le penser, je l'aurais fait il y a longtemps. En effet, cela fait déjà quelques temps que je sais à quel point ce carnet compte pour toi, mais je ne l'ai pas fait. Parce que cela ne faisait pas parti de mes motivations. Au contraire, si j'avais été là au moment où le vol a eu lieu, je l'aurais certainement stoppé, mais je n'étais pas là. Donc oui, ce n'est pas moi qui t'ai pris ceci. Enfin bon, abrégeons, je te le rends en main propre parce que je ne voulais pas qu’il puisse atterrir entre de mauvaises mains et enfin, non, je ne l’ai pas lu. Libre à toi de me croire ou non, je n’en ai que faire… Ton avis ne m’empêchera pas de dormir la nuit, loin de là.

// Non... Elle savait qu'il ne la ferait pas souffrir. Il avait tout à fait le champ libre depuis des mois, mais il n'avait pas agi, donc ça n'était pas son but. Mais quel était son but ? Attendez... quoi ?! Il aurait stoppé le vol s'il l'avait pu ? Mais... Personne de sensé n'aurait agi ! Mais peut-être n'était-il pas sensé... Même plus que probable. Et il ne l'avait pas lu... Tant mieux. Personne n'était censé le lire. Elle devrait définitivement faire quelque chose à ce sujet. Peut-être un joli petit maléfice vicieux... ? Enfin bref, là n'était pas le sujet du moment. Et il n'avait que faire de son avis. Parfait ! Il était parfait ! Elle réprima un nouveau sourire, mordant violemment sa langue. Il était si... écorché... si semblable à elle... mais il avait dû vivre bien plus de malheurs qu'elle. Certes la Serdaigle était égocentrique, mais elle n'était pas idiote. Souvenez-vous, disgnostiquée avec un QI supérieur à la moyenne très jeune et hyperactive... Elle n'avait pas le monopole du malheur. Elle avait vécu des choses très moches, mais il y avait toujours pire. Et le pire semblait s'incarner dans les prunelles plus noires que l'enfer lui-même de Logan, qui la regardait assez intensément à cet instant précis... //

- Une dernière chose, ne t’avise plus Jamais de me frapper.

// Aaah, sa voix était plus froide que la glace elle-même... Elle enveloppa la jeune fille pour bien lui faire comprendre la menace. C'était si agréable... Pour une fois que quelqu'un lui tenait tête, c'était Logan Lewis... Message reçu cinq sur cinq, elle ne le frapperait plus... sauf s'il le méritait. Mais bon, s'il se comportait correctement, il n'avait aucune raison de mériter une nouvelle gifle. Et puis elle n'était pas violente de nature ! Cette menace, cette froideur, qui se mêlaient dans une brûlure tellement agréable à entendre et à ressentir... Quel bonheur... Lasbelin ne put se retenir et éclata d'un rire joyeux, pas le moins du monde moqueur, au contraire. Elle admirait ce jeune homme. Si semblable et si différent... //

- Excuse-moi... Je ne voulais pas rire. Ca n'était pas très poli, n'est-ce pas ? Non, ça ne l'était pas... Aaah, si mes géniteurs pouvaient m'entendre...

// Rien que de repenser à la tête qu'ils tireraient s'ils l'entendaient la fit repartir dans un rire éclatant. Ils seraient horriblement déçus et horrifiés ! Toutes ces leçons de politesse qu'elle avait reçues... Pour rien. Elle reprit son calme, et plongea son regard dans celui du jeune homme. //

- Je suis désolée. J'ai été stupide et j'ai agi impulsivement. Ca n'est pas dans mes habitudes. Crois-moi ou pas, ça ne m'importe pas beaucoup, mais je le suis. Je sais que tu ne m'aurais pas volée. J'ai été irréfléchie de le croire, et j'ai sauté sur la première conclusion, c'est-à-dire la plus éloignée de la vérité. Demande-moi ce que tu veux, je le ferai en réparation. Enfin... à part éviter de te frapper bien sur. Ca tu l'as déjà dit...

// Elle étouffa un nouveau rire menaçant de la dominer. Décidément, elle riait beaucoup en ce jour... Bon d'accord, sa tentative d'humour était pitoyable et révulserait sûrement Logan, mais elle avait essayé. C'était le principal. Elle commençait à penser un peu trop... à un peu trop de choses... Hm... Mauvais. Se refocaliser. //

- Je crois que j'ai été vraiment ridicule. Et je suis désolée pour la déformation de ton nom...

// La pure vérité. Elle savait peu de choses à propos du jeune homme, mais son nom était important pour lui. Elle comprenait. Elle s'était accrochée à son nom pour ne pas perdre pied, même si la pensée des gens qui lui avaient donné ce nom la révulsait. Elle s'y était accrochée de toutes ses forces, tentant désespérément de garder un point fixe. L'Automne Soupirant. //

[Izaac Reagan]

Logan était toujours là, à regarder, ou plutôt à observer le spécimen fascinant qui lui faisait face : Lasbelin Jones. Ses prunelles fixées sur la demoiselle, son menton posé sur ses mains et ses coudes reposant sur ses genoux. Devant lui se déroulait une drôle de scène qui le laissait franchement perplexe. En effet, la situation semblait d’ailleurs lui échapper et il n’aimait pas ça. Non pas que le garçon soit un maniaque du contrôle, loin de là, mais il n’aimait pas sentir que quelque chose lui échappait et en l’occurrence, quelque chose semblait effectivement lui échapper, vraiment, à tel point qu’il pouvait presque sentir les fils de ce mystérieux pan de compréhension lui filer entre les doigts. Ainsi, il était profondément déstabilisé, que se passait-il qu’il n’arrivait point à comprendre ? Pourquoi éclatait-elle de rire ainsi ? Qu’avait-il fait ? Qu’avait-il dit ? Non, cela ne pouvait être en rapport avec ses paroles ou alors, si c’était le cas, c’était profondément irrespectueux. Elle le frappait, il évitait de trop lui rentrer dans le plume et se contentait de lui expliquer bien froidement de ne pas me recommencer et… elle riait ? De l’impolitesse. Voilà ce que c’était. Il sentit la fureur monter en lui et il sentait aussi son égo, l’encourageant dans l’ascendance du tourbillon de sa colère. Il était d’ailleurs sur le point de bien lui faire remarquer à quel point c’était indécent de sa part, lorsqu’elle… s’excusa. Oui, oui, Lasbelin Jones s’excusait, ce n’était pas un mythe. Jamais, lors de toute sa filature il ne l’avait vu accomplir un tel geste, abasourdi ou presque, il la laissa parler :

- Excuse-moi... Je ne voulais pas rire. Ca n'était pas très poli, n'est-ce pas ? Non, ça ne l'était pas... Aaah, si mes géniteurs pouvaient m'entendre...

Bon, bon, soit, elle reconnaissait que ce n’était pas poli. Bien, bien, redescente de la colère, doucement et avec mécontentement, son égo rangea le brasier furieux qui le rongeait quelques instants plus tôt dans une trappe de son esprit. Hum, intéressant, elle parlait de ses géniteurs, c’était rare, enfin, tout du moins ce n’était pas fréquent. Cependant, il allait devoir arrêter de tout lui passer. Logan était profondément agacé, cela ne lui ressemblait pas du tout. Il ne savait pas ce qu’il lui arrivait, mais ce n’était pas bon, ses défenses, ses barrières automatiques semblaient disparaître en la présence de la jeune fille. Il fallait qu’il se ressaisisse nom de Dieu ! Même sans sa conscience, à l’entière disposition de son égo, il se sentait trop mielleux, trop coulant. Belles paroles, hein ? Et pourtant… lorsqu’elle se remit à partir d’un rire joyeux, il ne fit rien. Suite à cela, il s’adressa une véritable claque mentale : réagis, bon sang ! Mais il n’en avait pas envie, elle semblait contente, heureuse et bizarrement, il ne voulait pas briser cela. D’ailleurs, elle s’était déjà ressaisie, plongeant son regard dans le sien, et poursuivit son discours… d’excuses. Le Serdaigle avait encore du mal avec ce mot et avec cela.

- Je suis désolée. J'ai été stupide et j'ai agi impulsivement. Ca n'est pas dans mes habitudes. Crois-moi ou pas, ça ne m'importe pas beaucoup, mais je le suis. Je sais que tu ne m'aurais pas volée. J'ai été irréfléchie de le croire, et j'ai sauté sur la première conclusion, c'est-à-dire la plus éloignée de la vérité. Demande-moi ce que tu veux, je le ferai en réparation. Enfin... à part éviter de te frapper bien sûr. Ca tu l'as déjà dit...

Le jeune homme ne savait trop comment réagir, il n’avait jamais dû faire face à des excuses, peut-être en avait-il lui-même déjà proférer, mais il ne s’en souvenait plus. Bon, au moins, elle reconnaissait qu’il ne l’aurait pas volé, c’était déjà un début et d’une quelconque façon que ce soit, il était rassuré à cette pensée. Cela voulait donc dire qu’elle ne lui en voulait pas ? Peut-être. Cela restait un point à éclaircir. Sauter sur la version la plus éloignée de la réalité ? Sur ce point-ci, il s’accordait parfaitement… Oh, un élément fit frémir les tympas du Serdaigle, en effet, la jeune fille semblait se marquer d’une dette en lui proposant de lui demander quelque chose, n’importe quoi et elle le ferait. Voilà qui sonnait fort doux aux oreilles de Logan. Il le nota dans un coin de son esprit, ça elle pouvait être certaine qu’il n’allait point oublier. Il avait même déjà une petite idée de ce qu’il allait lui demander… mais il ne fallait pas précipiter les choses. Il commençait à l’apprécier, du moins un peu, malgré ses… « sautes d’humeur ». Enfin, c’était avant qu’elle ne fasse une tentative d’humour entièrement déplacée ! Le sang de Mr. Lewis ne fit qu’un tour dans ses veines, il allait lui montrer combien c’était amusant de le frapper et d’en rire ensuite… Cette fois-ci, elle n’échapperait pas à sa vengeance. Enfin, il se retrouvait, son égo ravivant la flamme qu’il avait rangée. Par politesse, il la laissa néanmoins finir de parler et ne la coupa pas.

- Je crois que j'ai été vraiment ridicule. Et je suis désolée pour la déformation de ton nom...

Oh, pour être ridicule, elle l’avait été. De plus, le Serdaigle n’aimait vraiment pas cette situation qui semblait s’éterniser et ce n’était plus le temps de s’excuser. Surtout qu’une certaine personne lui avait bien appris une chose, quelqu’un qui s’excuse tout le temps est faible. Il ne devait pas être le seul sur les deux à se ressaisir et il comptait bien montrer à Lasbelin de quel bois il était fait. Il était grand temps de passer aux choses sérieuses. Il allait en finir immédiatement avec cette situation qui le mettait affreusement mal à l’aise. Le rapport de force entre les deux jeunes gens n’était absolument plus équitable et il comptait bien le rétablir, si ce n’est prendre l’ascendant sur son interlocutrice. Doucement, s’assurant qu’elle avait bien fini de parler, il déplia ses bras et posa ses paumes contre la souche. Puis, dans un même mouvement, il déplia aussi ses jambes et se laissa glisser au sol, tel un fauve. Le garçon la dépassait de quelques centimètres, c’était suffisant. Soudainement, un souvenir se fraya dans la conscience du bleu et bronze, celui du tigre, cet animal imposant et puissant. Il n’eut aucun mal à se calquer sur son aura et adopta l’allure d’un mâle dominant. Tranquillement et posément, il s’avança vers Mademoiselle Jones, marchant avec l’avant de ses pieds, tel un prédateur. Il s’arrêta à quelques centimètres d’elle, il pouvait sentir sa respiration. Il redressa ses épaules et se mit à parler d’une voix à la fois douce et dénuée d’émotions, de sentiments.

- Mademoiselle Jones, savez-vous que les paroles ont autant de conséquences que les gestes ? Imaginez un seul instant que par défi, je vous montre le sens des mots que vous avez employés. Imaginez que je sois bien un… stalker et que je sois cet impitoyable chasseur. Visualisez donc, je tombe sur votre carnet, je l’ouvre, je le lis, chaque phrase, chaque mot, chaque dessin, chaque symbole se grave au fer rouge dans ma mémoire et les jours, que dis-je, les mois d’après, vous ne cessez de retrouver des parchemins, distillant ainsi chaque recoin de votre conscience aux yeux et aux sus de tous. Il fit claquer ses doigts. Voici l’image de Logan Stalker Lewis. Les mots ont aussi un poids, retenez le bien, je pourrai décider de m’en souvenir un jour et de le mettre en application. Ce n’était qu’un exemple, cela vaut pour tout… alors cesse donc de t’excuser, ou je pourrais malencontreusement te prendre pour quelqu’un de faible, alors que tu ne l’es pas ! Il se rapprocha encore un peu plus de la Serdaigle, à quelques millimètres de la toucher sans pour autant le faire. Les derniers mots qu’il prononça furent murmure. Ce serait vraiment dommage, au moment où je commençais à vraiment t’apprécier…

Logan ne bougea pas et resta là, immobile, à contempler les yeux noisette et ambré de la blonde demoiselle. En cet instant, il ne s’était jamais senti aussi proche du tigre de son souvenir et encore moins aussi… vivant.

[Stormy]

// Lasbelin espérait sincèrement que ses excuses seraient acceptées, elle les pensait réellement, et elle s'était vraiment conduite de manière ridicule. Elle avait récupéré son poignet, et se tenait à un petit mètre de Logan, qui la regardait intensément. Son regard était brûlant sur sa peau, et était presque dérangeant. Elle savait qu'elle avait fait une erreur en lui riant au nez, ça pouvait être considéré comme de l'impolitesse grave, mais elle n'avait pas voulu rire à ses paroles. Elle avait ri parce que les sensations qu'elle ressentait lorsqu'il la menaçait étaient... exquises. Et non, elle n'était pas folle, enfin ! Juste mentalement dérangée ! Ça n'était pas la même chose. Elle avait senti la colère envahir le plus vieux, et avait failli soupirer de soulagement lorsqu'il s'était détendu. Logan Lewis était dangereux en colère, tel un félin, et elle n'était pas assez folle pour vouloir affronter un félin en colère. Il y avait des limites à ne pas dépasser, quand même !

Elle savait parfaitement qu'elle avait été surprenante dans ses paroles, en présentant ses excuses et en évoquant les deux idiots... et c'était sans doute pour cela que Logan n'avait pas encore réagi. Ah, elle reconnaissait cet air : il était agacé. Probablement par elle. Ça, elle avait l'habitude, elle pouvait gérer. Tiens, elle l'avait encore surpris... Ça la rendait heureuse. Logan Lewis était connu pour être difficilement surpris, et elle était heureuse d'être une exception.

La blonde savait aussi qu'elle venait de s'engager dans une dette dangereuse en lui proposant une réparation, après tout il était dangereux, mais elle ne reprendrait pas sa parole. Elle s'engageait très rarement, mais elle tenait sa parole lorsqu'elle le faisait. Mais sa touche d'humour minable n'avait pas l'air de bien passer auprès du plus vieux... Zut. Elle allait sûrement le payer cher. Ça lui apprendrait à ne pas restreindre ses mots tiens ! Elle esquissa une petite grimace.

Et... oh oh... Il allait réagir à cet instant... Il se laissa glisser au sol, un comportement très félin selon la blonde, et la suite lui donna raison. Il se rapprocha dangereusement d'elle, comme un félin. Un très gros félin. Oh zut. Lasbelin hésitait entre deux réactions : ne surtout pas bouger, ou partir en courant et se réfugier dans un arbre. Son esprit luttait entre ces deux options, et c'était mauvais. Trop de pensées d'un coup... Puis le fauve parla, avec une voix de prédateur, comme ce dragon dans ce film moldu... Mauvaise pensée. Pas intéressante. Rester concentrée sur la situation présente ! //

- Mademoiselle Jones, savez-vous que les paroles ont autant de conséquences que les gestes ? Imaginez un seul instant que par défi, je vous montre le sens des mots que vous avez employés. Imaginez que je sois bien un… stalker et que je sois cet impitoyable chasseur. Visualisez donc, je tombe sur votre carnet, je l’ouvre, je le lis, chaque phrase, chaque mot, chaque dessin, chaque symbole se grave au fer rouge dans ma mémoire et les jours, que dis-je, les mois d’après, vous ne cessez de retrouver des parchemins, distillant ainsi chaque recoin de votre conscience aux yeux et aux sus de tous.

// Aïe aïe aïe... Mademoiselle Jones... C'était très mauvais là. Ca sentait franchement le roussi. Ouais, Lasbelin le sentait mal pour ses miches. Elle voulait vraiment s'enfuir en courant - oui bon, elle n'était pas connue pour son courage débordant ! - mais elle restait figée sur place, fascinée malgré elle par le danger devant elle. Elle déglutit difficilement, imaginant parfaitement son pire cauchemar, matérialisé par le jeune homme. Il en serait entièrement capable, juste pour marquer un point envers elle... Elle se mordit violemment la lèvre, regrettant d'être allée à ce rendez-vous. Elle avait fait une belle erreur à nouveau. Elle aurait mieux fait d'ignorer le mot... //

- Voici l’image de Logan Stalker Lewis. Les mots ont aussi un poids, retenez le bien, je pourrai décider de m’en souvenir un jour et de le mettre en application. Ce n’était qu’un exemple, cela vaut pour tout… alors cesse donc de t’excuser, ou je pourrais malencontreusement te prendre pour quelqu’un de faible, alors que tu ne l’es pas !

// Oui, les mots avaient un poids... Elle les sentait peser contre sa nuque, tels les crocs du fauve lui faisant face, prêts à la dévorer. Elle n'osait plus bouger d'un seul muscle, tétanisée, fascinée, et terrifiée. Son pire cauchemar pourrait bien se réaliser à cause d'une erreur. Et... tiens, il était repassé au tutoiement. Pourquoi diable alternait-il comme ça ? Qu'il se fixe une fois pour toute au lieu de l'embrouiller et de provoquer trop de pensées dans son cerveau, nom d'un loup mal léché ! Faible ? Oh, s'il savait... S'il savait à quel point elle était faible à cet instant précis... Lasbelin sentait ses jambes trembler, prêtes à cesser toute activité utile. Pourquoi diable se rapprochait-il encore ?! Il était suffisamment près d'elle, pas besoin de se coller à elle ! Elle sentit ses mains se mettre également à trembler, et son cerveau crier devant cette intrusion de son espace vital. Il fallait qu'il recule, maintenant ! Ou elle ne répondait plus de rien... //

- Ce serait vraiment dommage, au moment où je commençais à vraiment t’apprécier…

** Recule, recule, rec... QUOI ?! **

// Lasbelin devait certainement ressembler à un poisson rouge à cet instant, mais elle s'en fichait encore plus que de sa première paire de chaussettes. Logan Lewis venait de lui dire qu'il l'appréciait. Il y avait définitivement quelque chose d'étrange ici. Et le pire, c'était que ça lui faisait de l'effet. Elle pouvait le sentir dans son cerveau, et dans son cœur, et elle savait qu'elle venait de rougir fortement. Mais que faire ? Quoi répondre à ça ? Elle ne savait vraiment pas... //

- Euh... Je... Merci de ton « intérêt »... Et... euh... Ne fais pas ce que tu as décrit.. ? Euh...

// La blonde était sûre qu'elle n'avait jamais autant bafouillé de toute sa vie. Pitoyable. Elle ferma les yeux quelques secondes, tentant de calmer toutes les pensées tourbillonant et prenant le contrôle sur elle. Elle se sentait trembler de plus en plus, elle devait réagir, elle devait faire quelque chose, elle devait reprendre le dessus !

Sans même réfléchir, elle se raccrocha à la seule chose dans les parages : Logan. En rouvrant les yeux, elle se rendit compte qu'elle avait encore commis une bourde... Elle l'embrassait. Oh seigneur. Elle embrassait Logan. Elle allait tellement mourir. Son cerveau lui envoya quelques signaux tels que les lèvres du jeune étaient très douces et avaient un léger goût de... Seigneur, de citron, son péché mignon... Et elle pouvait aussi sentir son palpitant.. eh bien, palpiter, fort, vite, trop fort. Mais qu'est-ce qu'elle faisait bon sang ?! Elle rompit le contact et recula, plus tremblante que jamais, le cerveau en vrac, les yeux ne parvenant pas à se fixer sur un point. Oh bon sang, ça recommençait... //

- Solée... Dois aller...

// Elle ne parvint pas à prononcer plus, se reculant encore, tombant sur ses genoux une fois à l'ombre des arbres. Quelle chance qu'elle ait pu aller à Londres ! Elle attrapa entre ses doigts tremblants son briquet, puis tapota frénétiquement ses poches, priant pour avoir son paquet sur elle. Vite vite vite, il lui fallait la vapeur intoxiquante... Ah, il était là... Elle saisit l'un des tubes toxiques et tenta de l'allumer désespérément, ne réussissant qu'à se blesser le pouce sur la roulette en métal, laissant échapper une larme de colère et de panique, agitant spasmodiquement ses doigts. Allez, allez, allez ! Il lui fallait la fumée de l'oubli... //

[Izaac Reagan]

Logan se tenait toujours immobile au plus près de la demoiselle. Il la surplombait de quelques centimètres, tel un fauve prêt à lui bondir dessus. Il devait l’avoue, il aimait cette situation, surtout qu’il reprenait enfin les rênes. Elle avait visiblement compris le message et ne s’apprêtait certainement pas à reproduire un acte d’impolitesse. Ses jambes, puis ses mains se mirent à trembler. De peur peut-être ? À moins que ce ne soit d’intimidation ? Ce brusque changement d’attitude le fit sourire. Sa dernière phrase eut d’ailleurs pour effet de l’achever. En effet, sur le joli visage de Lasbelin s’affichait maintenant un air hébété, puis elle vira soudainement au rouge et se mit à bafouiller. Le mal être qu’il avait pu éprouver quelques minutes auparavant avait disparu, il semblait s’être évaporé. Un poids était parti des épaules du septième année qui détestait ce genre de situation où il était en état d’infériorité. C’est donc avec une certaine délectation qu’il écouta les bafouillages de la demoiselle.

- Euh... Je... Merci de ton « intérêt »... Et... euh... Ne fais pas ce que tu as décrit... ? Euh...

Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, ce qui était rare, très rare. Lasbelin Jone semblait complètement désemparée et il avait touché juste en parlant de l’éparpillement de sa vie privée, de ses secrets. D’ailleurs, quels secrets pouvait-elle bien cacher ? Flûte, il était curieux maintenant. Alors qu’il s’interrogeait sur la cinquième année, celle-ci avait fermé les yeux. Que mijotait-elle ? Peut-être l’avait-il un tant soit peu trop déstabilisée ? La suite fut brusque et submergea le cortex préfrontal de Logan de signaux, l’empêchant de se concentrer. Que faisait-elle ? Pourquoi diable avait-elle réagi de la sorte ? Voilà qui était loin de faire partie des réactions potentielles que le jeune homme avait imaginées. Non mais franchement, qu’est ce qui lui prenait ? Et surtout, comment devait-il réagir ? Nom de Dieu ! Que devait-il faire ? Réagit Logan ! Réagit ! Il avait beau se répéter ces derniers mots, rien ne faisait. Il restait pétrifié. Sans rien ressentir d’autre que de l’étonnement. Jamais au grand jamais, il n’avait été confronté à ce genre de situation. Jamais encore une fille n’avait eu l’idée saugrenue de… l’embrasser.

Heureusement pour lui, Lasbelin fut la première à réagir en reculant, toute tremblante. Mais il ne prit pas garde à ce qu’il se passa ensuite. En effet, un big bang avait littéralement lieu sous le crâne de Logan et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Une foule de pensées diverses et variées se bousculaient dans sa tête, créant des collisions peu agréables. Le grand gaillard de dix-sept ans à plus ou moins deux ans près s’en sentait actuellement huit, tout au plus. Il revenait aux fondamentaux en essayant de revenir sur ce qui venait de se passer. Une personne du sexe opposé venait de l’embrasser et lui restait là, la cervelle en ébullition. Il ne comprenait rien, en théorie, et oui, il avait lu des choses là-dessus, il aurait dû ressentir quelque chose et puis surtout il aurait dû réagir… Soudainement, tous les muscles du Serdaigle ressentir une violente décharge et son esprit, momentanément, se retrouva à… flotter au-dessus de lui en étant pourtant bien présent à l’intérieur de lui. Le temps semblait s’être arrêté. Tout semblait s’être arrêté. Un peu comme dans ce film, là, les mutants du professeur X ou il ne savait plus très bien quoi.

Au milieu de tout ce bordel monstre émergea soudain quelque chose, se frayant un passage tant bien que mal. Cette chose, que nous nommerons conscience s’amusa à jouer la fée du logis. Et, doucement, commença à ranger le capharnaüm qui régnait. Les pensées, dociles, se rangèrent dans des coins, faisant de la place et peu à peu, la Conscience progressa dans le monticule pour enfin arriver jusqu’au centre. Une idée centrale trônait, palpitant doucement dans une lumière bleue pastelle. Et aussi soudainement qu’elle était apparue, la Conscience disparut. Les perceptions revinrent activant les sens. Doucement, Logan retrouva le contrôle de son corps dans son entièreté. L’Idée Centrale était restait là, la tempête était passée, laissant le calme derrière elle. Un nom clignotait dans sa tête : Lasbelin Jones. Prenant sur lui, Logan s’oublia et se dirigea vers la demoiselle qui était maintenant par terre, à genoux. Il ne restait en lui qu’une certitude, il tenait à la blonde, peut-être pas de la façon dont il le devait, mais il ne devait pas penser à cela, sinon il allait ramener toutes les pensées parasites que la Conscience avait rangé pour l’instant.

Logan, qui était arrivé à la hauteur de la demoiselle, se pencha vers elle en s’accroupissant. Elle tentait désespérément de faire fonctionner son briquet pour allumer une cigarette devina-t-il. Le garçon n’aimait pas la cigarette, l’odeur de cette chose le répugnait et quelque part, il fut content qu’elle n’arrive point à l’allumer. Voilà bien une invention moldue qu’il détestait. Il se souvenait encore de cette odeur pestilentielle de tabac froid qui régnait chez… McGregor. Une moue de dégout s’afficha sur son visage, puis il se recentra sur le moment présent. La belle semblait en prise à une crise d’angoisse. Voyant qu’elle n’était pas en état d’allumer cette maudite chose, doucement, il prit sa main et en enleva le briquet qui s’était détruit à force de tentative pour le faire fonctionner. Une perle de sang avait déjà coulée et une autre, plus translucide, coulait encore sur la joue de Mademoiselle Jones. Désemparé, il essaya tant bien que mal de faire face et tenta de trouver une situation similaire. Il pensa à Jack, que ferait-il pour calmer Jack ? Plus naturellement qu’il ne s’en saurait douté, il trouva un comportement à adopter. Gardant sa première main sur celle de la demoiselle, il vint rajouter la seconde et la regarda dans les yeux.

- Hé, petite chose cassée, il ne faut pas pleurer, ça va aller. Je t’en prie, ne pleure plus.

L’espace d’un instant, Logan était redevenu petit garçon. Ne sachant pas quoi dire d’autre, il n’avait jamais été vraiment doué pour ça, il resta un moment, en tailleur, assise devant elle à regarder cet oiseau fragile qui n’avait plus l’air de pouvoir voler à nouveau. Le mécanisme s’était rompu, comme celui du briquet. Les minutes s’égrenèrent et doucement, Logan se leva et déposa un baiser chaste sur le front de Mademoiselle Jones. Gardant prisonnière sa main, il prononça quelques mots avant de la lâcher et de la laisser un moment seule. Pour l’instant, il ne savait vraiment pas quoi faire et il avait lui-même besoin de réfléchir, de beaucoup réfléchir.

- Répare tes ailes et vole à nouveau s’il te plait…

Sur cette prière enfantine énigmatique, il laissa la main de la demoiselle s’échapper et s’en alla, sa tête fourmillant à nouveau d’une autoroute de pensées. En passant la lisière de la forêt interdite, il se promit tout de même de donner des nouvelles à Mademoiselle Jones, il ne pouvait pas juste la laisser comme cela.

[Stormy]

// Malgré son état de panique et de désordre incroyable, Lasbelin avait très bien compris que Logan aimait dominer les autres et appréciait donc de la mettre dans des états pareils... Crétin. Et ça l'avait même fait sourire ! Il lui provoquait une crise de panique, et il en souriait. Oh, il allait tellement payer pour ça... plus tard. Quand elle serait en état de penser à une vengeance convenable pour le dissuader de cette idiotie. Pour le moment, se concentrer sur prendre des respirations à peu près régulières, contrôler ses membres tremblants, et allumer cette fichue cigarette pour se calmer ! Oui, elle aussi était idiote, et elle le savait parfaitement. Mais ça n'avait que peu d'importance pour le moment. Et elle divaguait encore... Trop d'informations, trop de choses à penser, trop de réactions possibles... Pourquoi diable n'avait-elle pas un palais mental, comme le plus grand sociopathe hautement fonctionnel ? Oui, sa référence était Sherlock Holmes, et alors ? C'était un génie, incompris, à tendance misanthrope, qui... bon certes, qui résolvait des enquêtes. Elle ne faisait pas ça. Mais elle le ferait volontiers, juste pour s'éloigner de Poudlard, de la magie et du gigantesque bazar composant sa vie à cet instant précis. Ou alors elle voulait avoir la vie de Moriarty. C'était un méchant, et alors ? Lasbelin ferait une méchante très convenable ! Laissez-la se déchaîner sans aucune limite, et alors même les pires mages noirs comme Grindelwald ou ce pitoyable Vol... mince, quel était son nom.. ? Vol-quelque-chose feraient pâle figure devant elle ! En plus, en son état de née-moldue, elle serait reconnue et admirée par beaucoup de sorciers, voire même par les moldus ! Et elle pourrait alors déchaîner sa colère et sa cruauté... comme cette reine-elfe, dans les bouquins que son géniteur adorait, mais si, les espèces de trucs qui avaient fournis ses prénoms... sauf que la reine-elfe restait dans le bon côté. Zut. Bah, elle trouverait bien un modèle féminin de méchant convenable ! Et puis de toute façon, ça n'était pas le sujet, une fois de plus.

Bon, respirer.. respirer... Comment on faisait pour respirer déjà ? Raaah zut. Elle détestait se retrouver dans cet état. Et tout ça de la faute à ce psychopathe de Logan Lewis ! Et... hein ? Pourquoi il s'approchait comme ça ? Il voulait sûrement l'humilier encore un peu plus, tel le psychopathe qu'il était... Pourquoi il se mettait à genoux ? C'était pas assez de provoquer cette situation, il venait la narguer en plus juste sous son nez ? Cigarette, voudrais-tu t'allumer ? Lasbelin avait besoin de toi...

Logan prit délicatement sa main, comme un jouet à réparer, et lui ôta le briquet. Non ! Elle en avait besoin ! N'avait-il donc aucune pitié ? Elle le regarda, désespérée, et une deuxième larme coula sur sa joue, achevant sa course sur la main du plus vieux. La blonde tenta de se ressaisir, de reprendre ses esprits, et aperçut au milieu du brouillard lui obscurcissant le cerveau que le jeune homme avait l'air perdu, ne sachant comment réagir. Il avait donc un cœur... Cette découverte fit palpiter un peu plus fort celui de Lasbelin. Il ajouta sa deuxième main, tenant la sienne, tremblante et presque décharnée, comme une main de squelette... //

- Hé, petite chose cassée, il ne faut pas pleurer, ça va aller. Je t’en prie, ne pleure plus.

// Il en avait de belles tiens ! Se calmer ? Elle le voulait... plus que tout. Elle voulait retourner dans son état habituel, elle voulait effacer cette rencontre, ses erreurs, son comportement honteux... « Petite chose cassée » ? Oui, elle devait ressembler à ça en cet instant... Une petite créature, à peine humaine, plus une poupée décharnée qu'autre chose, totalement brisée... Est-ce que ça allait aller ? Elle l'espérait... elle était même prête à prier pour cela, elle qui n'avait pas prié depuis sa petite enfance. Elle voulait redevenir Lasbelin Ihoss Jones, l'Erreur de Serdaigle, Celle-Qu'on-Craignait-et-Qu'on-Méprisait-de-Loin. Elle serra, fort, très fort, les mains de Logan, se raccrochant à lui comme ancre, comme si elle était un loup-garou sous l'influence de la pleine lune devant se raccrocher à une ancre. Lentement, grâce à la présence du Serdaigle, elle revint à la raison, serrant les dents, prenant une inspiration plus douloureuse que la précédente, laissant l'air lui brûler sa gorge sèche comme du papier de verre, plantant spasmodiquement ses ongles dans sa propre peau au gré de ses tremblements, ne voulant pas abîmer la peau soyeuse de Logan. La crise passait, lentement, ayant tout déchiré sur son passage, ne trouvant plus de lambeaux pour se repaître de l'agonie de la blonde. Au bout d'un long moment, le jeune homme se releva et l'embrassa sur le front. Alors il ne lui en voulait pas trop... n'est-ce pas ? //

- Répare tes ailes et vole à nouveau s’il te plait…

// Un oiseau... Il la comparait à un oiseau. Si seulement c'était vrai. Elle aurait été libre, libre de faire ce qui lui plaisait, libre d'aller où elle le voulait... liberté chérie. Mais elle n'était pas libre. Elle pouvait toujours écrire sur tous les murs sa liberté chérie, elle ne l'était pas. Et le croire serait une erreur monumentale. La première erreur de Logan ? Non, il était trop intelligent et malin pour la commettre... Il s'éloigna, pour disparaître dans l'obscurité des arbres les entourant. Elle laissa échapper un soupir. La crise était finie. Elle resta dans cette position encore un petit moment, puis voulut récupérer son briquet et se rendit compte qu'il était cassé. Elle poussa quelques jurons fleuris, pesta et se releva, les membres courbaturés, sachant que le pire serait pour les jours suivants. Tout ce qu'elle voulait était négocier avec le premier préfet qu'elle trouverait et s'étendre dans un bon bain moussant pour se détendre. Le contrecoup serait suffisamment pénible comme ça. //

[Fin du RP]

[Katleen Makerley]

[RP entre Andrea Mancini (Isara) et Katleen Makerley]

// Il était tard mais Katleen avait besoin de prendre l'air, de réfléchir. Ses pensées étaient assez nébuleuses et elle avait besoin de les éclaircir, seule. Elle avait entendu parler d'une clairière dans la forêt interdite. Personne ne se rappelait le chemin pour y aller mais elle finirait bien par trouver à force de chercher.
Rien que marcher lui faisait beaucoup de bien. Elle ne savait plus depuis un petit moment - depuis qu'elle avait revu Ethan en fin de compte - ce qu'elle ressentait. Elle était de plus en plus triste quand elle était seule. Il fallait bien qu'elle mette un terme à tout ça. Qu'elle sache enfin si elle l'aimait, ainsi.

Arrivée à l'entrée de la forêt interdite, les yeux de la jeune fille se dirigèrent vers le ciel. Il faisait nuit mais le ciel était clair. Il n'y avait pas de nuages et la lune était pleine. Elle nota dans un coin de sa tête qu'il fallait qu'elle fasse attention aux loups garous. Elle entra alors, se glissa parmi les arbres et continua son périple. Elle avait pris de quoi boire et manger au cas où la soif et la faim se pointerait et un sac de couchage qu'elle possédait depuis qu'elle était petite. Il était donc un peu trop court pour elle mais elle s'en contenterait si elle avait froid. Elle regarda derrière elle afin de vérifier qu'il n'y avait aucun danger et que personne ne la suivait. En effet, rien ne la menaçait - du moins pour l'instant.

Après une demi-heure de marche, elle vit un point lumineux droit devant elle. Elle décida de s'y rendre, c'était sans doute la fameuse clairière. Au bout de cinq minutes, elle y arriva et confirma sa pensée. Elle avait touché le but. Il y avait de grands arbres tout autour mais pas à l'endroit même de la clairière, la lumière perçait donc et arrivait jusqu'au sol. Elle vit un rocher assez gros et s'y adossa. Il faisait un peu frisquet mais pas au moins de se réchauffer dans la couverture pour le moment.

Tout à coup, elle entendit un craquement, comme si quelqu'un avait marché sur une brindille. Elle hésitait entre faire du bruit pour indiquer sa présence ou se taire pour se cacher.
Finalement, elle se leva juste et regarda dans les environs. Elle ne voyait rien. Personne, même pas un animal. Elle décida de s'assoir sur le rocher pour avoir une meilleure vision et demande à voix basse - ce qui ne servait à rien au final : //

- Il y a quelqu'un ?

[Isara]

// Le Serdaigle était d'une humeur massacrante et il avait besoin de se défouler. Il prit ses armes et la direction de la forêt interdite. Il préférait éviter de s'entraîner en public pour ne pas être interrompu par les curieux. Surtout qu'il entrait en transe dans ses moments et il craignait de blesser quelqu'un.

Il marcha vite, il connaissait très bien le chemin pour le prendre régulièrement. Il savait qu'un jour, il aurait des ennuis à aller sans cesse dans la forêt interdite qui était justement interdite. Mais il ne craignait pas les créatures de la forêt, il était bien plus dangereux que la plupart et il ne s'enfonçait pas assez pour rencontrer les plus menaçantes. Ce qu'il risquait de pire, c'était une retenu pour s'être fait prendre en ces lieux mais il s'en moquait totalement.

Sa mère enceinte, il avait décidé de rentrer exceptionnellement aux dernières vacances pour voir comment elle allait. Et il aurait mieux fait d'éviter. Mara avait été heureuse et surprise. Mais ce qu'il avait vu pendant la semaine le mettait dans une colère noire. Riccardo criait après sa femme en permanence. Et il avait même failli lever la main sur elle à un moment. Andrea s'était interposé et son père avait laissé tomber sa main. Cet homme n'était bon qu'à s'en prendre aux femmes et enfants pour se sentir puissant. L'italien s'était fait la promesse de ne jamais lui ressembler.

Rien que d'y repenser, il avait envie de frapper quelque chose. C'est encore plus rapidement qu'il se dirigea vers sa destination. Et tout ça pour se rendre compte en arrivant à la clairière qu'il n'y serait pas seul. Il hésita à faire demi-tour mais il vit la personne regarder autour de lui, alerter par le bruit d'une branche qui venait de craquer et murmurer un peu effrayée. en s'approchant, il reconnut la petite dinde qui l'avait enquiquiner à la volière l'autre jour et il se maudit de ne pas avoir rebrousser chemin avant qu'elle ne le voit. //

- Ah mais que vois-je, n'est-ce pas ma grande amie... dit-il d'un ton railleur.

[Katleen Makerley]

// Au moment où Katleen entendit une voix lui répondre et qu'elle se rappela à qui elle appartenait, elle regretta de ne pas s'être rendue sous l'arbre où elle avait revu Ethan pour la première fois. Au moins s'il avait été là, elle n'aurait pas ragé intérieurement de la présence d'une personne.

Elle ne savait pas quelle était la meilleure façon de s'adapter à la présence du garçon - dont elle ne connaissait même pas le prénom - sans pour autant s'en aller. En effet, elle n'allait tout de même pas fuir et montrer qu'elle s'avouait vaincue.

Elle feignit donc de l'ignorer. Pour cela, elle arracha des feuilles d'une plante qui se trouvait à ses pieds et les sentit. Il se trouvait en fait que c'était de la menthe. Elle adorait cette odeur. Elle fouilla ensuite dans sa sacoche à la recherche d'un bout de papier et d'un stylo qu'elle avait pris en cachette de chez ses parents. C'était bien pour écrire la plume et l'encre mais parfois ce n'était pas pratique.
Elle commença à écrire un peu ce qui lui passait par la tête mais elle ne pouvait s'empêcher d'observer le jeune homme qui était présent. Il était attirant. Mais pas de la même manière que l'était Ethan.

** Il faut que j'arrête avec lui. Stop stop stop ** songea-t-elle.

Elle continua de placer des mots les uns après les autres. Elle était tranquille pour le moment et était étonnée que le garçon ne l'avait pas encore saboulée. Elle savait cependant que ça ne saurait tarder. //