Hiboux Nomade Notes
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Cachots

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Liara

Ancien(ne)





MessageDate du message: Lun. 22 Mai 2017, 13:20  Répondre en citant

// Son processus de respiration encore calqué inconsciemment sur celui de Nicéphore, l’apaisement de Charlen était total. Elle se sentait pleinement être, se laissant aller au décuplement de ses sens. Etait-ce étrange qu’une telle rencontre, forcément unique, extraordinaire, rencontre entre deux individus mais aussi entre deux forts esprits penseurs, la laisse dans un état pareil ? Non. Absolument pas. Un état pareil. Bien sûr, il existait des tas de mots pour développer un groupe nominal aussi simple. Par exemple, l’introspection pouvait s’exprimer par le fait que Charlen, aussi originale et spéciale aux yeux des bons gens de société – y compris moult de ses camarades – qu’elle était, amoureuse de l’existence, et de bien d’autres choses. Elle chérissait ces moments où lors d’une rencontre, un regard, un mot, devenait important grâce à un accord commun. Avait-elle eu l’occasion de vivre totalement ces instants, ça, c’était une autre histoire ; qui ne regardait personne.

Dans un souci de perfectionnisme indécent, par l’amour du détail, la jeune adulte sourit intérieurement à une de ses pensées. L’obscurité partielle des lieux l’aurait, en d’autres cas, fait fuir sans crier gare. Chacun avait ses peurs, ses insécurités, n’est-ce-pas ? Eh bien, même si d’autres ont le courage et la ténacité de les assumer entièrement, elle avait cette tendance irraisonnée d’insupporter le noir. Ce qui importait dès lors serait de se demander pourquoi en la présence inattendue de Timothy, elle n’avait plus peur. Voici encore l’histoire de l’enfant effrayée des mégots de cigarette que l’on rassure, que l’on berce. Mais Charlen ne se sentait pas comme une enfant. Du moins, plus. Depuis quelques temps, déjà. Placer dans le temps le moment où elle avait arrêté de l’être était une tâche ardue, elle en était malheureusement incapable.

Et quand bien même ? Quand bien même elle n’était plus une enfant, qui pouvait lui en vouloir ? Son âme innocente s’était faite la malle depuis belle lurette, mais elle restait humaine. Ses vertiges, angoisses, appréhensions, elle ne les avait jamais demandés à personne, et au même titre qu’une Calypso rebelle, elle se battait chaque jour. Et ce jour-là, dans les cachots où reposait un interdit et un particulier, Charlen savait qu’elle avait fait un pas à grande échelle. Elle était fière d’elle. Dans le genre « accomplissement de soi », elle savait se révéler diablement forte, et elle souriait à présent, pas spécialement à Timothy, pas spécialement à Nicéphore, mais beaucoup à elle-même.
Puis le préfet reprit le monopole de la parole, laissant les pensées heureuses de Charlen naviguer vers d’autres latitudes. //

Tu sais, même si tu le connais depuis longtemps et que tu auras toujours sa préférence, Nicéphore est mon ami aussi. Le voir aller mal ne me plait guère et cela ne me coute rien d’essayer de l’aider au mieux de mes capacités. Donc oui, je ne fais cela que par bienveillance et je ne te demanderai rien en retour. J’insiste sur le côté dangereux de la chose car je sais que je trouverai toujours une porte de sauvegarde pour moi si je me fais prendre mais je n’aimerai pas qu’il t’arrive quelque chose à cause de mes actions. Comprends-tu ?

// L’amitié. Une bien belle invention. Ce n’était certes le domaine où elle excellait le plus, au vu du peu de proches qu’elle avait (qui se comptaient sur les doigts d’une main) mais elle avait au moins le mérite de savoir à quel moment précis s’enclenchait les bases d’une amitié, sublime et spécifique. Ainsi, Tim venait de lui dire explicitement qu’il ne voulait pas que de mauvaises répercussions lui tombent dessus. Certes, la bonne intention penchait plus vers Nicéphore dans sa tirade, mais elle était persuadée qu’elle ne se trompait pas en affirmant qu’entre le Serdaigle et elle, aussi différents et semblables qu’ils pouvaient paraître, se profilait une amitié. Simple. Magnifique. Unique. Elle était rayonnante à présent, ayant définitivement laissé tomber les barrières en plomb de sécurité maximale. Elle n’était pas stupide et complètement naïve non plus : elle n’allait pas sautiller comme une gamine en pensant que de tels liens apparaissaient ainsi, sans plus de cérémonies. Non, le processus était en marche, évidemment, mais jamais, ô jamais, elle ne laisserait quelqu’un pénétrer ses pensées et aspirations les plus intimes ; ou pire ! Les lui donner de son propre gré. //


Quand à cette histoire, j’ai plusieurs idées. Mais je dirai que tu es stressée et en conflit avec toi-même. Tu te retrouves avec une situation qui t’inquiète et dont tu te serais bien passée mais tu ne peux rien y faire. Ou tu ne veux rien y faire… Ma présence en ce lieu t’a dérangé mais elle n’est pas la raison de ton énervement réelle.

// La jeune femme hocha la tête, sans pour autant lui offrir une réponse précise. D’un côté, il n’avait pas complètement tort. Son capharnaüm familial était à l’image de ce qu’elle en pensait : conflictuel. Elle ne savait pas quelle était la meilleure manière de réagir, de faire pour enfin réconcilier les branches des Tremblay-Di Marzio. Alors, elle patientait, ne désirant rien faire qui pourrait l’entraîner dans une chute sans fin, et perdre pied.

Mais d’un autre, la réalité était tout autre. Son énervement n’était pas seulement du à cet entremêlement de magouilles et autres entourloupes qui déjà la titillait au-delà même de la décence… Mais, pourquoi cherchait-il à lui réveiller d’aussi mauvaises et malsaines pensées alors qu’elle était proie à un apaisement, une confiance et une paix intérieure si agréables ? Elle fronça les sourcils, légèrement hébétée, et décida de ne pas répondre tout de suite, laissant d’abord Tim terminer. //

A moins que ta question n’ait concernée que Nicéphore. Auquel cas je suis sur que tu l’as volé à son propriétaire légitime qui va maintenant essayer de pénétrer dans le château pour abattre sa vengeance sur les pauvres petits étudiants que nous sommes.

// Cette fois-ci, Charlen rejoignit son compagnon dans son éclat de rire, mais pas pour les mêmes raisons. Elle se doutait bien qu’il ne pouvait pas savoir, il n’était pas devin jusqu’à preuve du contraire, mais si Elizabeth venait à mettre les pieds à Poudlard, il y avait fort peu de chances que ce soit pour brûler le bâtiment, et ses élèves avec. La jeune femme, remise de son rire, continuait de sourire en plongeant son regard dans celui du Bleu-et-Bronze. //

- Je comprends totalement. J’aurais presque cru à une tentative destinée à créer, ou même renforcer des liens, mais c’est sûrement parce que j’ai une vision beaucoup trop rosée et lyrique de mon entourage. Elle esquiva délibérément la réponse suivante de Tim, même en savant pertinemment qu’il n’oublierait pas et qu’il la lâcherait probablement encore moins. Ensuite… Son propriétaire légitime ? Laisse-moi t’affirmer sans nul doute que Miss Waldorf, simple étudiante en dernière année dans une école bien lointaine, n’a rien de massacrant. C’est l’une de mes plus proches amies – si ce n’est la plus proche. Nicéphore lui appartenait, mais elle me l’a légué, persuadé qu’il serait bien plus en sécurité avec moi. Je te laisse le loisir de constater où cela nous a mené, soupira-t-elle.

Mais pour en revenir à ce que tu as avancé tout à l’heure, penses-tu vraiment que ta présence m’importune, en ce moment précis ?


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MessageDate du message: Mar. 23 Mai 2017, 23:57  Répondre en citant

// « Mais qu’on soit contre ou qu’on soit pour, en tout cas c’est pas d’l’amour ». Il avait beau être un anglais, un vrai, avec le flegme qu’il fallait, la culture magique chevillée au corps et le goût de la préséance, de l’élégance et de la politique fortement ancrées en lui, il avait toujours pris garde à garder une culture multicanale. En particulier, pour ce qui concernait la musique, il avait toujours choisi d’écouter tout ce qu’il pouvait trouver à écouter. Il avait même découvert des sorts exceptionnels, au moins à ses yeux, qui lui permettait de mettre sa magie au service de l’écoute de la musique. Qu’l s’agisse d’une écoute personnelle ou d’une écoute partagée.

Et en cet instant, ce vers, si particulier à ses yeux, lui était revenu en force. Il avait découvert, appris puis compris le sens de ces mots. Il les avait regardés de loin en loin, en souriant régulièrement en y pensant. Longuement, il les avait associés aux jeunes femmes que sa famille aurait bien voulu qu’il finisse par choisir pour future femme pour « assurer la lignée ». Il les avait systématiquement repoussé, justement parce que ce n’était pas de l’amour, juste un intérêt poli et qui ne porterait pour seuls fruits qu’un enfant et du malheur. Ce n’était pas de l’amour, son père était pour et lui contre, ainsi il repoussait poliment, gentiment, mais fermement toutes les offres, toutes formes de cours. Il trouverait seul sa femme, dusse-t-il mourir sans la rencontrer. Il serait Ministre, le plus jeune de l’histoire du monde de la magie, car il était d’accord pour cette idée et en avait l’ambition ET la volonté. Mais lui imposer son cœur, ça jamais.

Il sourit doucement, oui, même de la musique moldu. Peter avait pris soin de détruire toute la salle d’entrainement du Manoir lorsqu’il avait compris cela. Puis il avait pris le temps de se calmer avant de venir lui parler. C’était, étonnamment un de ses meilleurs souvenirs avec son père. Un des rares vrais moments de partages qu’ils avaient eu en tant que père et fils. Il avait laissé l’orage passer et ensuite il avait repris les arguments, il les avait démontés puis avait pris le temps de montrer les siens, de présenter ce qu’il avait découvert. La pureté du sang ? Les moldus pouvaient créer des clones d’eux-mêmes avec une goutte de ce même sang. La supériorité de la magie sur les armes moldues ? Les bombes atomiques avaient rasé et nivelé la surface de deux grandes villes industrielles du Japon, le coté frustre et rustre des moldus ? Allons, on parlait de ceux qui avaient vu et connu Mozart, Bach, Da Vinci, et tant d’autres. Et ainsi de suite… A la fin Peter avait cessé d’argumenter et s’était assis. Puis il avait écouté Tim parler.

Et Tim avait donné sa vision. Il voulait un monde magique beaucoup plus intelligent qui sache prendre les gens d’où ils venaient et les éduquer, dans leurs différences tout en leur donnant un bagage commun. Ainsi il était partisan de … Tim secoua la tête d’un coup, ce n’était pas le moment pour cela. Si les relations avec Peter étaient mauvaises, il n’était pas temps de se laisser aller à la mélancolie. Ou de se laisser sortir de la conversation.

En ce lieu, en cet instant unique, il vivait un moment historique pour tout être humain. Il croyait profondément à la possibilité qu’une amitié soit, en fait, le simple fait de se lancer, d’envoyer une graine en l’air et de la laisser fleurir dans le cœur de l’autre, de tendre une main et d’attendre qu’elle vienne en retour. Et croire à cela était une raison pour lesquelles il avait appris à laisser passer les orages. Charlen en avait fait l’expérience en ce jour. Elle avait été agressive, presque violente et pourtant,… pourtant il n’avait rien fait de terrible, il aurait été capable, en droit même selon lui, de répondre bien plus durement, mais il n’en avait rien fait. Parce que son instinct lui avait hurlé que quelqu’un chose de bien plus doux était à l’œuvre en ce lieu, et que le stoïcisme lui en donnerait bien plus à aimer qu’à craindre ou à perdre… Alors il avait laissé passer l’orage et avait attendu que cela passe pour pouvoir cueillir le fruit si simple de l’amitié. Et il ne regrettait rien. Il adorait rencontrer des gens, les découvrir, apprivoiser et se laisser apprivoiser par eux, et au final, trouver en chacun une unicité exceptionnelle et chérissable.

Pendant longtemps il n’y avait eu qu’Ann pour lui faire trouver cela… Ann. Elle serait toujours sa sœur. Et toujours, elle pourrait venir le trouver et lui parler, se confier à lui et savoir qu’elle serait écoutée, pardonnée et aimée. Malheureusement, en ces temps complexes, où chacun doit faire des choix, Ann avait choisi de décider qu’il était le Mal. Qu’il était La faute, celui qui avait ruiné leur relation et toute chance de conciliation. Egoïstement, elle le chargeait de tous les maux, parce que c’était le meilleur moyen de se voiler la face. Le meilleur moyen de se laisser croire qu’elle pouvait toujours tout contrôler, être en charge. Le meilleur moyen, aussi, de ne pas accepter qu’à un moment tellement important pour elle, elle avait failli tout perdre et que seul le soutien, inattendu mais tellement espéré de nombreuses personnes l’aimant mais qu’elle n’avait jamais pris le temps de bien découvrir, lui avait permis de reprendre pied et de repartir, de reconstruire, ce qu’elle avait failli perdre. Alors elle le chargeait lui, et ensuite lui tournait le dos, c’était plus simple. Mais comme pour tous, il serait là si un jour le besoin se faisait sentir. Car, au-delà de tout rêve de grandeur, d’envie de réussite et d’un profond amour de l’humanité, là résidait la vérité de Tim. Il voulait seulement pouvoir aider ceux qui en avaient besoin. Et il ne repousserait personne.

Il faillit soupirer et secouer la tête, voilà que, à nouveau, sa pensée dérivait. Et soudain il comprit. Non elle ne dérivait pas. Elle prenait le chemin qu’il fallait pour qu’il puisse la comprendre. Charlen venait juste de rentrer dans ces gens qu’il soutiendrait, le plus souvent dans l’ombre et qu’il aiderait autant que possible. Et c’était le pourquoi de sa pensée à Ann, parce qu’il acceptait que Charlen, elle aussi, aurait une place à part dans son cœur. Comme à chaque fois qu’il en venait à ce point de sa réflexion, il lui sembla pendant un court instant, que le monde était un tout petit peu plus beau que la minute d’avant.

Et au même moment, elle rit. Et comme chaque fois que quelqu’un riait près de lui, sincèrement, il trouva le son formidable, léger, doux et beau… Et il aurait voulu pouvoir lancer cela avec sa baguette, trouver un moyen de juste projeter cet instant fugace …


- Je comprends totalement. J’aurais presque cru à une tentative destinée à créer, ou même renforcer des liens, mais c’est sûrement parce que j’ai une vision beaucoup trop rosée et lyrique de mon entourage.

Ensuite… Son propriétaire légitime ? Laisse-moi t’affirmer sans nul doute que Miss Waldorf, simple étudiante en dernière année dans une école bien lointaine, n’a rien de massacrant. C’est l’une de mes plus proches amies – si ce n’est la plus proche. Nicéphore lui appartenait, mais elle me l’a légué, persuadé qu’il serait bien plus en sécurité avec moi. Je te laisse le loisir de constater où cela nous a mené.

Mais pour en revenir à ce que tu as avancé tout à l’heure, penses-tu vraiment que ta présence m’importune, en ce moment précis ?


//Leur conversation était parfaite. Chacun laissait l’autre parler, sans l’interrompre, le laissait aller au bout de sa réponse, prenait le temps d’entendre et ensuite d’écouter, de comprendre et d’apprécier la valeur de chaque mot prononcé. //

La famille…

//Le murmure lui avait échappé. Il ne le retint pas. Il n’en ressentait même pas le besoin. Après tout, il la considérait, quelque part, comme un membre de sa meute… Il se fit la remarque qu’il pensait de plus en plus comme … un fol espoir était né en lui à sa dernière méditation et il continuait d’y croire, cherchant des signes… //

J’espère ne pas te décevoir ou t’attrister. Mais pour le moment, je suis certain d’affirmer que notre rapprochement, au moins de mon côté, n’est absolument pas le fruit d’une recherche de relation avancée. Une amitié, une belle amitié, que l’on garde pour toujours, que l’on chérit et qui nous rend heureuse une vie durant est déjà tellement en soi, et je me dis que c’est peut-être ce que nous commençons. Ici. Dans ce cachot. Avec un interdit au milieu de nous. Mais c’est probablement mon humanisme qui ressort

//Ca aussi, se dit-il, c’était des mots assez rapides. Il ne les regrettait surement pas. Construire avec des gens intelligents permettait une plus grande honnêteté, et aussi le respect de l’intelligence de l’autre. Il sourit au nom de l’étudiante responsable de la venue de Nicéphore. C’était une information. Il ne comptait pas s’en servir contre elle, mais la noter c’était autre chose. Après tout, il était amoureux de la connaissance et ne saurait se passer de cela //

**Chassez le naturel, …**, pensa-t-il.

Cela nous a mené à beaucoup de possibilités. A des risques idiots mais je crois que c’est aussi ça qui nous plaît. Et pour toi, ça peut te mener à ton rêve si j’ai bien compris ? Non ?

Et je me doute bien que ma présence ne te gêne plus en cet instant précis, mais ose me dire que ce ne fut pas le cas ? Qu’avais-tu prévu pour moi au fait ?


//Il fit mine de se taire, de s’abîmer dans ses réflexions et soudain, sans brusquerie, sans agressivité ni méchanceté, il planta son regard dans celui bleu océan la Serpentard et lui asséna distinctement. //

Tu ne m’as pas répondu. Je le sais. Et tu le sais. Tu n’as nulle obligation envers moi. Mais sache que si tu souhaites en parler, je t’écouterai avec attention et amitié. Et si j’ai l’impression que cela te ronge trop… tu m’auras sur le dos. Je tenais à ce que tu saches cela


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Liara

Ancien(ne)





MessageDate du message: Mer. 24 Mai 2017, 22:36  Répondre en citant

// Et puis elle s’était laissée guidée par les sages paroles de Timothy. Elle avait presque lâché prise au contact visuel qui les unissait. Les murs humides et dégradés n’existaient plus, la faible obscurité avait quitté les lieux. Il n’y avait plus d’atmosphère sombre, étrange, mélancolique des cachots lâchement abandonnés au fil de siècles hasardeux. Il n’y avait plus roches vieillies, de toiles tissées, de sons crissés non plus. Il n’y avait qu’une bulle, une bulle simple, épurée, et surtout solide. Elle les protégeait d’obstacles involontaires – ou non, d’ailleurs – exactement de la même façon que chacun d’eux protégeait Nicéphore, avec hargne, fidélité et compassion.

Cette même bulle, Charlen n’en avait qu’à peine conscience. Peut-être que son attention était bien plus centrée sur son… ami. Le mot semblait approprié à présent. Fini la méfiance, l’audace, et le vil cycle impénétrable de « je te tourne autour pour pouvoir mieux te cerner ». Non, tout cela était révolu. Il n’aurait suffi que d’un laps de temps défini et précis pour que deux individus ressentent au plus profond de leur être un lien invisible mais indéniablement présent. Comment était-ce possible ? Elle s’était surprise, Timothy l’avait surprise. Un caractère aussi borné et caché tomber sous le charme d’un pacifiste, lettré et particulièrement bienveillant. D’un côté, cela ne lui ressemblait absolument pas, mais d’un autre, c’était bel et bien ce qu’elle avait toujours voulu. Trouver le compagnon qui, inconsciemment, trouvait les mots, les gestes parfaits qui avait le pouvoir sacré de l’apaiser et calmer sa colère permanente. Au fur et à mesure des amourettes, coup de cœurs passagers, amitiés futiles mais appréciables sur le moment, elle avait appris à ne compter que sur elle, ses valeurs et ses principes. Elle avait appris à contrôler soigneusement et minutieusement son comportement et de ne jamais songer à se rattacher à un autre. Elle avait appris tout ça, oui. Et voilà qu’il suffisait que celui qui partageait cet amour profond pour un crabe tumultueux apparaisse pour que Charlen ose penser à revoir son étiquette personnelle.

Chambouler de la sorte la routine affligeante de la Serpentard, c’était un acte certainement involontaire ; mais terriblement efficace. Elle sentait le changement. Le renouveau. L’éclosion des bourgeons, la renaissance sublime de chaque être qui s’étaient endormis pendant ce qui avait semblé une éternité. Un pétale qui se montre enfin à Hélios, un autre. Un troisième, et ainsi de suite. La jeune femme était tout simplement en train de se métamorphoser. Quant à savoir s’il fallait prendre ces mots au sens littéral, ce n’était plus qu’une question de temps. //

J’espère ne pas te décevoir ou t’attrister. Mais pour le moment, je suis certain d’affirmer que notre rapprochement, au moins de mon côté, n’est absolument pas le fruit d’une recherche de relation avancée. Une amitié, une belle amitié, que l’on garde pour toujours, que l’on chérit et qui nous rend heureuse une vie durant est déjà tellement en soi, et je me dis que c’est peut-être ce que nous commençons. Ici. Dans ce cachot. Avec un interdit au milieu de nous. Mais c’est probablement mon humanisme qui ressort.

// Ils n’avaient pas ressenti le besoin de mettre des mots sur ce que sans aucun doute chacun avait fortement pensé. Le fait que Tim définisse ce lien de manière si agréable à l’oreille... elle lui en était reconnaissante. Elle se sentait bien. Elle était encore dans cette bulle, douce et bienveillante, et l’unicité et la perfection de cette rencontre la magnifiait d’autant plus. Elle passa une nouvelle fois sa main rapidement dans ses cheveux pour essayer de se donner une contenance – habitude oblige, et là elle n’était pas des plus présentables – puis stoppa net. « Une contenance » ? L’idée en était tout de suite devenue dérisoire. Il n’était pas utile de faire des manières stupides de mondanités devant un ami ; un ami comme Timothy, surtout. //

Cela nous a mené à beaucoup de possibilités. A des risques idiots mais je crois que c’est aussi ça qui nous plaît. Et pour toi, ça peut te mener à ton rêve si j’ai bien compris ? Non ?


Et je me doute bien que ma présence ne te gêne plus en cet instant précis, mais ose me dire que ce ne fut pas le cas ? Qu’avais-tu prévu pour moi au fait ?

Tu ne m’as pas répondu. Je le sais. Et tu le sais. Tu n’as nulle obligation envers moi. Mais sache que si tu souhaites en parler, je t’écouterai avec attention et amitié. Et si j’ai l’impression que cela te ronge trop… tu m’auras sur le dos. Je tenais à ce que tu saches cela.


- Si l’on considère ceci comme un rêve, alors oui. C’est plutôt un objectif, je suppose que tu saisis parfaitement la différence entre les deux. Je compte réellement y arriver et l’accomplir, et non pas y songer pendant que je suis à deux doigts de m’endormir, qu’importent les prix à payer. Du moins, s’ils ne sont pas sanglants.

// Elle se tut pendant quelques secondes. Les mots du jeune Seymour, ils l’avaient percuté en plein fouet. Ils cachaient une volonté infaillible de la savoir en sécurité psychologiquement, et de l’aider, quelques soient les circonstances. Elle en était très touchée. Puis, pour la première fois, elle envisageait d’accepter cette offre, alors qu’elle avait relativement poliment refusé les autres, que ce soit de la part de Jade, Ariana, ou même Isaac. Elle avait toujours voulu s’en sortir seule, sans l’aide de personne, sans ressentir qu’elle devait quoi que ce soit à quelqu’un. Elle avait toujours voulu être la plus indépendante possible, pour s’attribuer le mérite uniquement grâce aux fruits de sa force mentale et de sa détermination lorsqu’elle sera, un jour, arrivée au sommet.

Elle savait très bien ce qu’elle allait répondre à Timothy. De plus, pour le remercier, elle voulait lui offrir quelque chose à son tour, mais quelque chose de très spécial. Quelque chose qu’elle ne pourrait à coup sûr offrir à personne d’autre. //

- Peut-être que des actes concrets seront plus révélateurs que des mots, chuchota-t-elle.

// Elle le sentait. Ce sentiment grandissait en elle. C’était la fin d’années de lutte, d’années d’acharnement, et le début d’une ère nouvelle dans sa vie. C’était un tournant important, le croisement de chemin où il ne suffisait qu’un pas. Un seul pas. Comparé aux jours de marche qu’elle avait fait pour en arriver là, c’était infime, et pourtant, c’était le moment crucial, celui qui remettait tout en jeu. La chose se développait dans ses entrailles, roulait, se tordait, se tortillait dans tous les sens, prenait de plus grandes proportions. Elle était devenue trop grande. Dès lors, la chose implosa, et se rependit dans chaque veine, chaque artère, chaque parcelle de vie magique qui résidait à l’intérieur de Charlen. La chose la parcourait à une vitesse folle. La préfète bascula la tête en arrière, et ferma les yeux, doucement. Elle le sentait. C’était imminent. Sa concentration à son paroxysme, les battements de son cœur étaient devenus tellement rapides qu’elle ne pouvait même plus les distinguer, mais ils retentissaient dans son crâne, comme un orchestre entier à la vitesse d’un métronome malencontreusement déréglé.

Puis le vacarme incessant se rapprochait. Encore et encore. La chose s’était définitivement éparpillée dans tout son être. Charlen était prête, réellement. Une dernière inspiration et tout s’enchaîna rapidement. Elle sentit son corps se rétracter, se déployer à d’autres endroits plus spécifiques. De nouveaux membres faisaient leur apparition, sa vision et ses autres sens se multiplièrent par dix. Puis ce fut comme si le monde grandissait monstrueusement sous ses yeux, comme si Nicéphore avait pris plusieurs mètres de diamètre, comme si Tim était devenu un géant. Elle essaya de cligner ses yeux… la sensation était étrange. Bizarre. Mais terriblement excitante.

Charlen Di Marzio avait réussi. Après plusieurs années de théorique, plusieurs mois d’essais plus ou moins catastrophiques, elle était devenue Animagi. //


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MessageDate du message: Ven. 26 Mai 2017, 03:00  Répondre en citant

// Son regard à elle s’était accroché au sien. En temps normal, il aurait fui ce contact, un contact d’un genre qu’il n’aimait que trop peu, à la fois trop intrusif et trop intime. Les yeux, miroirs de l’âme, il était facile de lire les yeux de quiconque. Il suffisait pour cela d’un lien maintenu, qui soit nourri ou que l’on nourrisse pour le garder vivant. Et ensuite, il fallait connaître les secrets de ces abimes d’âmes, à la fois si profonds et si versatiles. Il avait une bonne expérience de la chose et plongea plus intensément encore dans le regard de celle qui avait failli l’agresser, et maintenant, se révélait à lui avec une confiance aussi grandissante qu’étonnante. Il sentait, par ailleurs, que quelque chose se passait, quelque chose que pour une fois il ne savait ni n’anticipait. De manière générale, ce genre de sensation lui faisait terriblement peur. Mais il ne pouvait vouloir être reconnu comme un ami et, dans le même temps, fuir dès que le moment semblait toucher à de nouveaux sujets.

Contrairement à elle, il ne connaissait pas le lâcher prise. Il ne pouvait tout simplement pas l’envisager. Car il fallait toujours qu’il soit capable de répondre à toutes les situations en tout circonstances. Qu’il sache adapter son discours, sa posture et ses réponses, en fonction de l’autre. Qu’il Sache avant qu’eux ne pensent. Qu’ils prévoient l’impossible et des dizaines de scénario pour être sûr de ne jamais être totalement perdu. Dirigeant de l’Amafia, futur Ministre de la magie, chef du Consortium. Tant de tâches qui nécessitaient un engagement tel…

Perdu dans son regard, dans sa concentration, il sentit d’un seul coup qu’il l’enviait. Elle avait ses soucis, des obligations comme tout sang-pur qui se respecte, et ses examens et le reste…. Mais au-delà de ça… Dans ses yeux, il pouvait lire une détermination sans faille, une volonté arc-boutée de réussir quelque chose, une excitation et, un peu plus loin, dans la douceur de ses prunelles, un abandon total, une confiance dans l’autre que lui était condamné à ne jamais avoir, et il l’envia un instant pour cela. Et une autre partie de lui rétorqua immédiatement qu’au contraire de la jalousie, il pouvait l’aimer pour cela. Pour cette confiance absolue qu’elle arrivait si facilement à placer en lui, pour ce geste si simple que celui de soutenir son regard et, en lui, de laisser tout le reste se dissoudre. Oui, pour cela, autant que pour tout le reste, son amitié était quelque chose qu’il voulait ardemment protéger et aimer.

Alors il maintint le contact avec elle et aussi idiot et inutile que cela puisse paraître, il se mit à simplement espérer que ce qu’elle cherchait se réalise. Il eut envie de sortir sa baguette et de bloquer les accès au lieu, ainsi que le son en sortie mais il ne voulait pas lâcher son regard. Et surtout, il ne voulait pas risquer de briser sa concentration ou de dévoiler trop de secret qui la ferait s’interroger et donc cesser l’expérience qu’elle semblait vivre en cet instant.

Un sourire lui vint aux lèvres et dans le cœur sur cette dernière pensée. Définitivement, le bon mot était la temporalité. Temporalité qui lui empêchait de les protéger. Temporalité qui lui donnait encore un peu envie de se protéger lui et ses secrets. Temporalité qui, en même temps, lui donnait envie de se montrer et de dire la vérité, ou au moins une partie de ses pouvoirs. Temporalité, aussi, qui semblait toucher à sa fin dans le cas de son amie. Temporalité, enfin, qui les liait en ce lieu où leur regard croisé se prolongeait. Une partie de son esprit s’inquiétait d’une possible venue, impliquant des ragots qu’ils ne voulaient pas avoir à gérer. Une autre partie de son esprit se disait qu’en fait ce genre de ragot lui donnerait des excuses pour disparaître et que Charlen accepterait surement de jouer le rôle que cela aurait requis. La somme de tout cela restait l’immuable et continu temps qui s’écoulait.

Du fait de l’importance qu’il lui donnait en cet instant, il n’eut aucun mal à comprendre les mots qu’elle prononça, bien qu’elle le fasse très vite. //

- Si l’on considère ceci comme un rêve, alors oui. C’est plutôt un objectif, je suppose que tu saisis parfaitement la différence entre les deux. Je compte réellement y arriver et l’accomplir, et non pas y songer pendant que je suis à deux doigts de m’endormir, qu’importent les prix à payer. Du moins, s’ils ne sont pas sanglants.

**Cela je n’en doute pas un instant, Charlen Di Marzio. Mais je n’avais pas besoin de ce soir pour m’en rendre compte **
//pensa-t-il très sincèrement. Il avait suivi, depuis 7 ans maintenant, l’évolution de tous ses camarades et clairement, Charlen faisait partie, depuis le début de ceux qu’il savait capable de suivre leurs rêves quand ils avaient enfin trouver ce que ces rêves étaient. Il sourit doucement et allait répondre mais il nota que la concentration de la serpentard semblait atteindre un nouveau stade et il se reconcentra aussi.

Etait-ce la magie ? Cette quasi-science si particulière par son aspect vocal et concentrationnel permettant d’invoquer une puissance différente et si belle ? Cet aspect de leurs vies qui étaient si complètement différent de la plus grande partie des Hommes ? Ou simplement leur amitié naissante et pourtant déjà si importante pour chacun d’eux par ce qu’elle leur demandait et ce qu’elle apportait dans leurs vies ? Par ces secrets qui tombait entre eux ? Il n’aurait su le dire. Toujours est-il qu’il sentit une pulsion étrange s’emparer de lui et que l’espace d’un instant, alors qu’il se concentrait de toute la puissance de son cerveau, il put voir la magie de Charlen, sorte de brume colorée pulsant autour d’elle. Cette apparition aussi belle qu’incroyable fut totalement arrêtée quand la jeune femme reprit la parole, le surprenant à nouveau. Son expression fut un murmure tellement bas qu’il faillit ne pas réussir à l’entendre. //

- Peut-être que des actes concrets seront plus révélateurs que des mots

//Il plissa les yeux. Il n’était pas sûr d’aimer l’idée même d’un acte qu’il n’aurait pas pu se préparer à recevoir. Il fallait qu’il parle, qu’il intervienne. N’importe quoi qui puisse empêcher qu’il soit mis dans une position compliquée. Son cerveau voulait cela mais son cœur lui interdit tout mouvement. Quoi qu’il arrive, Charlen vivait quelque chose qui le dépassait de loin, et le chef de meute en lui avait décidé que rien ne s’y opposerait. Le visage de Charlen se flouta et d’un coup, dans un pop sonore, il n’y eut plus Charlen.

Il cligna des yeux, fit un pas en arrière, surpris et sentit un accès fort d’inquiétude poindre en lui. Charlen ne pouvait … Non non non. En une petite seconde, il avait repris le contrôle de lui-même et se mit à réfléchir calmement. « Pense avec ton cerveau, non avec tes tripes ». Un souvenir fugace prit forme en lui. Lui et Ann se battant à l’entraînement et lui retenant ses coups. Son formateur n’avait rien dit puis, à la fin de l’exercice, une pensine était apparue. Tim avait plongé dedans et avait dû, pour chaque coup retenu, faire 1 pompe. Et s’il y avait une chose à en retenir c’est que le message avait porté, pour longtemps.

Complètement calmé maintenant, il analysa la situation et finit par découvrir, à même le sol, un magnifique papillon. La réalité s’imposa à lui tel un boulet de canon détruisant une planche de bois. Charlen était un animagus. Le choc le fit rasseoir sur le rocher. Voila une situation qu’il n’avait pas prévu et qu’il ne regrettait absolument pas. Intrigué, Nicéphore, à distance respectable s’approcha de sa maîtresse et sembla la flairer dans la bestiole au sol car il ne s’y attarda pas. //

Les actes plus forts que les mots… Je comprends mieux maintenant.

//En y réfléchissant, il s’agissait très probablement d’une première transformation. Sinon, elle se serait probablement envolée. C’était d’autant plus touchant qu’elle ait laissée cela se produire devant lui. Une première transformation était quelque chose d’unique et de très intime. Et il se sentit profondément privilégié d’y avoir assisté. Il s’arrêta 10 secondes le temps de définir les prochaines étapes de son boulot et finit par se relever. Avec précaution et beaucoup de douceur, il tendit un doigt au sol et souleva Charlen. Il invoqua ensuite une branche d’arbre et la posa sur son rocher, en mettant le papillon dessus.

Enfin, il se détourna légèrement, sortit sa baguette et fit face à la porte. Il était hors de question que CE secret soit éventé par le passage malencontreux d’un jeune cornichon à la recherche d’un peu d’aventure dans les cachots. Il tira sa baguette de son holster et réfléchit à la formule à construire. Quand il parla, sa voix était différente. Le Tim habituel n’était plus vraiment là non plus, la voix était forte, puissante et porteuse d’une magie très ancienne. Après tout, à secret partagé, secret à partager.

Quod hoc sit clausit ostium:
Et sonante campana hac illac

Clausis enim os meum
Tutum est arcanum tuum


**exceptis Amafia**


Dans le silence mais avec une vitesse que l’œil humain n’était pas cabale de suivre, la porte se ferma en un quart de seconde. Un peu de magie sembla s’attarder. Par ses mots, il avait garanti que nul son ne sorte de la salle et que la porte soit fermée, excepté pour lui. Il avait ensuite annoncé ne pas divulguer ce secret à quiconque. Les deux derniers mots posaient l’amafia en exception à la règle. Il les avait seulement pensé, ne souhaitant pas se bloquer dans ce domaine, surtout si Charlen les rejoignait, comme il en formait le plan.

Doucement, il se retourna. La magie était puissante et ce sort demandait pas mal d'énergie. //




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MessageDate du message: Mer. 28 Juin 2017, 00:14  Répondre en citant

// Mais qu’était-elle exactement ? Comment, et avec quel langage spécifique pouvait-elle se décrire, ou même se nommer ? Elle ne mesurait à présent qu’une demi-douzaine de centimètres, sa vision ainsi que son ouïe s’étaient décuplées. Elle percevait la douce respiration de Timothy, qui était réglée comme du papier à musique, à la manière d’un lointain, très lointain son et ses mots étaient chuchotés : son cerveau n’en saisissait pas totalement le sens, du moins, pas de la même façon que lorsqu’elle existait sous forme humaine. Elle les comprenait différemment, peut-être même qu’elle préférait cette version. C’était plus profond, plus simple, et ils avaient toute son attention, encore plus. Cela était certainement dû au fait qu’elle n’avait plus à s’occuper de s’entendre penser. Oui, elle pensait aussi d’une autre manière. Ce n’était plus des phrases coupées, cisaillées, un flot perpétuellement incessant, possédant un débit incroyablement élevé et un brouillard qui l’empêchait parfois de tout mettre au clair.

Adieu tout cela, elle n’était que sensations. La sensation d’agiter une aile, puis une autre. Un processus de respiration tout autre, une nouvelle manière de se sentir vivant. Elle ne pouvait toujours pas sentir les battements de son cœur, puisque la rapidité de ces derniers n’avait toujours pas déchanté. La sensation de n’être une petite chose invisible aux yeux de beaucoup, mais majestueuse à d’autres. La sensation particulière et tout simplement magique de quitter un corps lourd et encombrant pour devenir liberté et légèreté.

Charlen Di Marzio s’était métamorphosée, et cela ne s’arrêtait pas aux portes du tangible et du visible. C’était plus complexe et abstrait.

L’heure n’était proie aux réjouissances et à la joie infatigable de la jeune femme. Elle ne se posait aucune question qui aurait pu la laisser perplexe. Est-ce que sa transformation pouvait la rendre plus vulnérable ? La durée de vie moyenne d’un tel papillon ne dépassait pas quelques semaines, est ce que cette loi de Mère Nature s’appliquait aux Animagus et à la magie dans laquelle elle baignait ? Sa légèreté qu’elle chérissait désormais, est-ce qu’elle pourrait lui porter préjudice ? Un être aussi pur n’avait jamais été à l’abri d’une inattention ou d’un accident involontaire – les façons de mourir dans le monde moldu étaient infinies, surtout lorsque les règles de la jungle, celle du plus fort, entrent en jeu. Si elle rendait son dernier souffle sous sa forme animale, sa cage humaine était-elle encore vivante ? Tant de questions qu’elle ne se posait pas. Mais d’un autre côté, pourquoi songer à d’aussi sombres éventualités alors qu’elle n’appartement pour le moment qu’à l’euphorie de l’instant ?

Elle savait que cette tornade qui l’attaquait était inconnue pour Timothy, et encore moins pour Nicéphore. Il était impossible pour eux de toucher à ce bonheur, de comprendre la valeur du fruit de la réussite obtenu après des années d’incertitudes, de souffrance, et surtout de dur labeur. Elle le pouvait en aucun cas le partager : c’était un cadeau si intime qu’il restait au plus profond d’elle-même. Elle leva ses grands yeux – ou du moins des équivalents – restés bleu foncé, conservant leur couleur d’origine vers le Serdaigle, proie à un mélange de timidité, de fierté, de joie, et d’appréhension. Oui, tout ça.

Si elle avait pu sourire ou même parler elle l’aurait fait. Mais il tendait son index vers elle pour l’élever dans les airs. Elle savait que lui offrir les tenants et les aboutissants de sa toute première transformation était inattendue (la préfète ne s’était pas réveillée le matin même avec la farouche idée d’accomplir l’un de ses deux plus grands rêves, et de surcroît laisser le mystérieux jeune homme y assister) mais en aucun cas elle pensait que cela était quelque chose de prématuré. Les relations qui accrochent deux individus entre eux de cette manière font naître un instinct et une petite voix qui se trompe rarement. //

Les actes plus forts que les mots… Je comprends mieux maintenant.

// Ces relations non préméditées mais qui devenaient au fur et à mesure les plus belles choses qui puissent rythmer la vie de l’Homme. Charlen, avec son cœur d’humaine et son cœur animal, se promit de faire tout son possible pour faire durer cette relation. Après tout, elle était incapable d’affirmer si cette soudaine métamorphose était purement prévue à ce moment précis ou si la présence de Timothy avait été indispensable. Dans les deux cas elle rêvait maintenant d’avenir. Un avenir proche et imminent où elle se voyait quitter Poudlard, ses enfantillages et ses mots amers pour faire face à sa vie d’adulte. Celle qu’elle avait toujours planifié de la même façon : entamer une formation au Ministère de la Magie, en sortir avec des applaudissements, diplômée de la plus honorifique façon qu’il soit, ouvrir son propre cabinet de recherche, d’explorations et de découvertes. Suivre les pas de ses illustres prédécesseurs et continuer dans cette voie qui la passionne et l’anime tant. Recenser et faire connaître au grand public, au monde entier l’existence même de ces créatures magiques, présentes depuis l’aube de la création de l’humanité et peut-être bien plus encore.

Ce renouveau, ce pas en avant, elle le devait en grande partie à elle-même. Sûrement aussi aux personnes de son entourage proche qui ont été là, même sans forcément le savoir – ou même le vouloir. Mais cette prise de conscience, sur son caractère bancale et froid, sur sa manière de vivre qui n’a pas toujours été un exemple de bienveillance, sur la potentielle affection, et même sur le potentiel amour qu’elle était prête à offrir, elle ne le devait qu’à une seule personne. //


Quod hoc sit clausit ostium:
Et sonante campana hac illac

Clausis enim os meum
Tutum est arcanum tuum


// Son regard l’avait observé lancer un sortilège compliqué dont elle n’avait jamais entendu l’existence. Elle avait cependant compris quelles étaient ses motivations et le but premier du sort ancestral sans trop d’encombres. D’ailleurs, elle lui en était reconnaissante, en quelque sorte.

Charlen prit une grande bouffée d’air, et, dans un léger soulèvement de poussière et d’étincelles, contracta chacun de ses membres, chacun de ses muscles. La seconde d’après, ce n’était plus un papillon aux fragiles ailes blanches comme neige, possédant quatre tâches noires symétriques qui occupait la place assise que permettait le rocher. C’était bel et bien une grande brune, les yeux colorés et pétillants, la peau clairequi brillait presque dans l’obscurité de l’endroit, de les cheveux effroyablement si emmêlés qu’elle tenta de remettre en ordre d’un seul geste discret qui se tenait là, fixant intensément Timothé Seymour. Elle sentait Nicéphore derrière qui semblait faire quelques pas en avant, puis s’arrêter tout à coup. Elle se leva lentement et s’approcha de son ami. Charlen hésita un instant puis se saisit de sa main. Il avait l’air exténué, alors qu’il avait voulu l’aider en les coupant une bonne fois pour toute du mon extérieur, pour que rien ni personne entrave à la singularité et la beauté de ce moment. //

- Merci Timothy. Je suis bien sûr consciente que tu dois te poser mille et une questions sur ce qui vient de se passer. Sache que je veux bien y répondre… enfin, si tu souhaites comprendre, déclara-t-elle doucement.

// D’un autre côté, le mystère et l’énigmatique sens de cette transformation pouvaient aussi prendre une autre tournure, et décider de rester à jamais enfouis dans les catacombes de ces cachots silencieux. Leur future était désormais entre les mains de Timothy, à lui d’en décider. //


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MessageDate du message: Jeu. 24 Aoû 2017, 21:50  Répondre en citant

//Il est des instants dans une vie qui n’arrivent qu’une fois. Des instants qui existent en tant que tels pour soi et uniquement soi. Des moments qui ne sont pas censés se partager. Des moments pendant lesquels, un être, par définition hors du commun, accomplissait, réussissait l’avancée d’une vie de travail. Et c’était ce que Charlen vivait en cet instant était quelque chose de ce genre.

La transformation en Animagus était un chemin de croix en soi. Au-delà du long travail de méditation, des heures passées à trouver son animal totem, puis à l’appréhender, l’apprivoiser, presqu’à le conquérir au final. De plus, il était nécessaire d’avoir une volonté de fer et surtout un corps capable de supporter la transformation pour pouvoir ne serait-ce que l’envisager. Un entraînement long et complexe, lourd et dur à porter, un entrainement secret, un mensonge auprès de plein de gens.

Charlen vivait un moment qui était censé n’appartenir qu’à elle, et pourtant, elle avait accepté de le partager avec lui. Il était perplexe. La chose était suffisamment rare pour être notée. Tim n’était jamais perplexe ou étonné. Non, ça c’était pour les autres, pour ceux qui n’avaient pas de moyens d’être informés, ou d’anticiper les conversations qu’ils allaient avoir. Non ça n’était pas pour lui d’être perplexe. Mais il l’était, pourquoi ? Quel détail lui avait échappé pour qu’elle accepte de lui montrer cela… Qu’avait-il fait ou dit ? Ce ne pouvait pas être Nicéphore, la transformation aurait alors eu lieu beaucoup plus tôt.


La vétomagie alors … Tim finit par se lever. C’était un peu trop pour lui. Non. En fait pas juste un peu, c’était bien trop à digérer d’un coup. Il avait besoin de marcher. Il fit trois fois le tour de la pièce avant de revenir s’asseoir. Il fixa à nouveau le merveilleux papillon, Charlen se souvint-il, et il la regarda, détaillant chacun des formes du papillon, mémorisant, jusque dans les moindres détails de sa transformation, ne voulant rien oublier ou laisser au hasard. Une fois que ce fut fait, il reprit le cours de ses pensées, les laissant dériver tout en les maintenant sur ce qu’il se passait en cet instant présent.

La vétomagie était donc le monde de Charlen, une bien belle idée après tout. Il y avait tellement de choses à y découvrir, à y vivre et à y construire. Elle avait l’esprit qu’il faut, le goût d’aventure nécessaire aussi, et clairement, une affinité avec les créatures magiques, rappelées par Nicéphore à ses pieds et par la bestiole posée sur une branche à coté de lui. Il comprenait mieux maintenant. Nicéphore n’était pas qu’un caprice, c’était bien plus qu’un simple animal. Il était son ami, mais aussi la preuve vivante de la détermination de sa collègue. Elle était prête à aller aussi loin qu’il faudrait pour réaliser son rêve…

**tant que cela n’impliquera pas de blesser qui que ce soit** se souvint-il en repensant aux paroles de la jeune fille. Vétomage n’impliquait que rarement des affrontements, mais c’était un cursus compliqués, très spécialisant et il doutait que pour cette partie la Charlen soit très motivée. Elle voudrait surement rester le plus généraliste possible.

Il prit sa décision sans même avoir besoin d’y réfléchir. Elle lui faisait confiance et lui avait offert un cadeau magnifique entre tous. Il saurait se montrer digne d’une telle confiance et il la rendrait. Peut-être pas entièrement tout de suite, peut-être même ne lui parlerait-il jamais de l’Amafia au final, ni du Consortium. Elle n’était surement pas prête à vivre cela ou à vivre en sachant cela…

Sa re-transformation coupa ses pensées. Comme si cela ne lui avait rien couté, elle se leva d’un bon, monta sur le rocher, dominant en hauteur le serdaigle et lui prit la main. Il n’y avait eu qu’un instant d’hésitation, un fragment de retenu comme si elle craignait sa réaction et ce qu’il allait faire maintenant. Comme dans un rêve, il se laissa faire, prenant conscience, pour la première fois, de la quantité de magie que son sort lui avait pris. Elle reprit doucement la parole://

« Merci Timothy. Je suis bien sûr consciente que tu dois te poser mille et une questions sur ce qui vient de se passer. Sache que je veux bien y répondre… enfin, si tu souhaites comprendre »

// Plus tard, il se souviendrait du geste qu’il eut avec mélancolie et affection. Car en cet instant, il mesura pleinement tout ce qu’il voyait en Charlen. Une volonté de fer et un grand courage, digne des gryffondors les plus intrépides, et une très grande innocence, la limite de Charlen dans la réalisation de ses objectifs serait probablement toujours sa volonté de se tenir éloigné des vrais combats physiques. Ho, elle pouvait être odieuse, cassante et blessante, leurs premiers instants l’avait clairement prouvé. Elle avait même un caractère plutôt désagréable de base, si Tim voulait bien l’admettre. Et pourtant, jamais elle ne frapperait qui que ce soit volontairement dans le but de blesser. Elle le lui avait dit et il prenait conscience de la valeur de ces mots.

Oui, cette image, cet instant précis serait, à tout jamais, quoi que devienne leur relation, quels que soient les changements qui s’opéreraient en eux dans le futur, et peu importe s’il se trompait dans son interprétation, l’instant où il vit la représentation de sa propre innocence, pas tout à fait envolée mais cachée profondément en lui. Charlen Di Marzio, Serpentarde au caractère bien trempé était ce qu’il avait refusé de perdre et su cacher quand ses mains s’étaient salies. Avec douceur, il lacha sa main et laissa la sienne remonter vers le visage de la jeune fille. Sans la moindre hésitation, il lui caressa tendrement la joue et, fermant les yeux, il déposa un doux baiser sur son front alors qu’un mot souvent retenu s’échappait de ses lèvres, logiquement, simplement: // « Merci »

//Comme il l’avait laissé monter en lui, il laissa aussi l’instant se dissiper. C’était précieux pour lui, car il lui avait donné une signification terriblement profonde, terriblement importante à ses yeux. Et parce que c’était fugace, c’était d’autant plus fort. Il ne chercha pas à retenir profondément sa sensation, il la laissa se diffuser dans son être, se graver tel un souvenir infiniment chérissable et impérissable. Et il laissa sa nature revenir à la normale elle aussi. //

« Tu ne me dois aucune réponse, tu le sais n’est-ce pas ? J’ai bien évidemment des questions, nombreuses, sur la transformation, sur ce que l’on ressent, sur les inquiétudes possibles que cela apporte, sur la fierté que tu dois éprouver pour ta réussite… Mais ce sont des questions très personnelles et tu n’as aucun devoir de me répondre. Depuis combien de temps t’entraines-tu pour en arriver là ? Pourrais-tu me conseiller des lectures ? Et surtout, surtout », ajouta-t-il très bas et en la regardant dans les yeux avec intensité, « pourquoi partager ta transformation première avec moi ? Mais encore une fois, tu ne me dois rien et si tu préfères que cela attende, je comprendrais parfaitement ».

// Il y avait tant d’autres questions qu’il aurait aimé poser, sur la vétomagie, et pourquoi la vétomagie, sur ce qui n’allait pas pour elle, il ne s’expliquait toujours pas cette tension et cette tristesse qu’il avait ressenti en elle à son entrée. Mais pour la première fois depuis longtemps, il ne voulait pas froisser la personne à qui il parlait. Non pas qu’il s’y amuse en temps normal, mais là, il tenait particulièrement à ne pas la blesser, ce qui rendait la chose plus compliquée… Alors il attendit, debout, face à elle//


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MessageDate du message: Ven. 01 Sep 2017, 17:25  Répondre en citant

// « Il y a autant de différence entre les savants et les ignorants qu'entre les vivants et les morts », c'est ce que disait un grand philosophe. Les pensées de Charlen choisirent à cet instant précis de s'y attarder. Est-ce que la force mentale, l'éveil spirituel et la concentration nécessaire à une métamorphose humaine faisait d'elle quelqu'un qui pouvait se considérer positionné une échelle au-dessus de celui sur lequel est un ignorant ? Probablement. Oh, elle n'avait pas un égocentrisme assez élevé pour pouvoir se comparer à un savant. Cependant, elle était assez clairvoyante et honnête avec elle-même pour se rendre compte qu'aujourd'hui était un nouveau commencement, une élévation de son esprit.

Elle avait évoqué son éveil spirituel, l'éveil de conscience. L'ascension de son âme. Des mots qui plus tôt ne lui aurait pas réellement parlé. Maintenant elle était totalement capable de décrire chacune des pensées qui allaient et venait dans sa tête, le flux et le reflux de ces vagues de mots qui petit à petit prenait un sens logique. Tout d'abord, elle avait ce besoin irrépressible de solitude. Enfin, de solitude... à deux. Elle avait besoin de quelqu'un sur qui elle pouvait compter pour se rappeler nuit et jours que ce qu'elle avait vécu, ce n'était pas un rêve, c'était vrai, réel, tangible. Ce jour-là, elle avait un peu donné de d'elle-même à Timothy et il le savait. C'était la rendre vulnérable. Mais c'était aussi la rendre indestructible par la confiance qu'elle portait à son entourage, à son monde.

Elle sentait au fond d'elle une fleur qui déployait un à un ses pétales : l'authenticité. Elle avait brisé à coup de hache le masque qui l'empêchait de pouvoir être qui elle voulait exactement. Plus de mensonges, plus d'illusions - ou presque. Une sorte d'évolution vibratoire.

L'hypersensibilité de son corps physique. Ces cinq sens se développaient à une vitesse fulgurante, à un tel point qu'elle entendait presque le doux rythme des battements de cœur de Nicéphore. Ses sens spirituels n'étaient pas en reste. Son imagination et son inspiration bouillonnaient : elle avait besoin de l'exprimer. Il le fallait. Qu'elle le note quelque part, qu'elle le gribouille, qu'elle le hurle même si c'était la seule solution qui s'offrait à elle.

Un abandon de la fatigue, une énergie nouvelle qui circulait dans ses veines. Charlen aurait pu courir dans la forêt pendant des heures ou rester éveillée toutes les nuits pour créer encore, étudier à nouveau. Elle se sentait étrangement puissante, comme si elle pouvait diriger le cours de son fleuve tranquille tout en lâchant prise. Le lâcher prise... Une notion qu'elle n'avait jamais connu avant, ou du moins très peu, sûrement quand elle était une jeune enfant. Pourtant, elle aurait presque pu se sentir comme une enfant, elle avait tout pour. Une certaine innocence de croire aux choses simples de la vie, à l'amour, aux liens incassables de la famille et de l'amitié, avoir la foi de l'optimisme. S'émerveiller devant la moindre chose, même si elle était d'une banalité affligeante.

Mais Charlen n'était plus une enfant, et cela depuis bien trop longtemps. L'inquiétude, l'angoisse la quittait doucement. Elle atteignait ce sentiment de plénitude et d'accomplissement de soi. C'était sûrement ça, l'éveil spirituel. En fait, elle n'en savait trop rien, elle se contentait de ressentir. Peu importe que ce soit un appel divin ou qui venait du plus profond d'elle-même : ce n'était pas le plus important, du coup elle s'en fichait.

Voilà, c'était les pensées qui affluaient dans le cerveau de la préfète. Elle ne les contenait pas, les conditionnait pas, mais les laissaient arriver puis glisser. Charlen était loin de son quotidien où son caractère massacrant prenait bien souvent le dessus. Elle ne se demandait pas si cette émotion qui la submergeait allait se profiler comme partie intégrante de sa personnalité. A vrai dire... C'était bien difficile à affirmer, la jeune femme était beaucoup trop entière pour changer radicalement. Le feu ardent dans ses entrailles, la passion perpétuelle qui brûlait en elle n'allait pas s'envoler de la sorte.

Ou alors c'était la présence calme et rassurante de Tim. Les battements de cœur réglés au métronome de Nicéphore. Le silence assourdissant des lieux, l'atmosphère douce, si douce.

Elle sentit que Tim s'approchait d'elle lentement, elle sentit la chaleur de sa main sur la joue, celle de son baiser sur son front. Certains pensent que la sensation de sécurité de s'arrête pas seulement à des barrières visible ou sous un toit. A cet instant, Charlen pensait comme eux. Elle se sentait protégée... elle se sentait chez elle. Il ne suffisait que d'une personne, ce genre de personne autant unique que mystérieuse pour faire basculer les préjugés et tout ce que l'on pensait savoir sur soi pendant des années. C'était simple, sublime. //

« Merci. »

// Tim n'avait pas besoin d'en dire plus. Le sentiment d'indépendance revenait à la charge, lui rappelant que son contrôle de soi ne dépendait aucunement de quelqu'un. Elle se contenta de sourire. Pour lui montrer qu'elle comprenait toute l'authenticité du geste, et son importance. Elle avait apprit la symbolisation des instants, avec lui. La façon de faire en sorte de les retenir, de leur donner une significations particulière alors qu'ils ne durent pas plus longtemps que le temps d'une inspiration.

Elle décida de ne pas parler, pour ne pas rompre le charme et la magie de ce moment. Elle laissa Tim mettre des mots sur ce qu'il pensait, et formuler ses questions. //

« Tu ne me dois aucune réponse, tu le sais n’est-ce pas ? J’ai bien évidemment des questions, nombreuses, sur la transformation, sur ce que l’on ressent, sur les inquiétudes possibles que cela apporte, sur la fierté que tu dois éprouver pour ta réussite… Mais ce sont des questions très personnelles et tu n’as aucun devoir de me répondre. Depuis combien de temps t’entraines-tu pour en arriver là ? Pourrais-tu me conseiller des lectures ? Et surtout, surtout », ajouta-t-il très bas et en la regardant dans les yeux avec intensité, « pourquoi partager ta transformation première avec moi ? Mais encore une fois, tu ne me dois rien et si tu préfères que cela attende, je comprendrais parfaitement »

// Charlen prit le temps de correctement digérer les paroles du Serdaigle puis pour se concentrer sur les potentielles réponses qu'elle pouvait lui apporter. Elle essayait d'y voir plus clair avant de s'exprimer simplement. Cette fois-ci, elle voulait être brève et expliquer sans la moindre mondanité qu'il était impossible pour elle de parler en détail de sa transformation. Maintenant, c'était l'euphorie du moment, elle n'était pas objective et risquait fortement de dire des bêtises qu'elle regrettera plus tard.

Elle n'avait pas le recul nécessaire mais elle était persuadée que Tim comprendrait ça, encore une fois. Oh, elle ne se faisait pas de soucis. Elle n'avait même pas besoin de le dire, parce que cela se voyait dans ses yeux et que le contact visuel qui les liait en disait assez sur la puissance de leur connexion. Alors, toujours plongée dans son regard, elle répondit en chuchotant presque. //

« Je crois dur comme fer à la signification profonde des rencontres. Si tu étais là aujourd'hui, c'est que tu avais un lien assez fort avec Nicéphore pour qu'il te laisse entrer en ces lieux. Et... Je lui fait entièrement confiance. S'il a décidé de placer la sienne en toi, je le suis. Ainsi, pour le te prouver, je t'ai montré la chose qui me tenait le plus à cœur. Pour le reste de tes questions... on verra en temps voulu, je ne saurais te répondre maintenant. De toute façon, nous savons tous les deux que nous serons amenés à nous revoir. Et ça, bien plus vite que tu ne le penses. »

[Fin de RP]


Dernière édition effectuée par un ancien joueur (Ven. 01 Sep 2017, 17:26) ; édité 1 fois

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MessageDate du message: Mer. 10 Jan 2018, 12:40  Répondre en citant

[Début de RP entre Molly Mills (Sky) et Eileen O'Mahoney (Katleen Makerley)]




// Eileen s'apprêtait, de nouveau, à enfreindre le règlement de Poudlard. Et elle en était ravie. Elle s'était levée ce matin avec l'envie de faire une surprise aux Serpentard. A croire que la rivalité entre cette maison et la sienne n'avait jamais vraiment disparu. Elle n'avait pas grandi avec les dessins animés moldus comme ses camarades, mais elle connaissait bien les gags qui en découlaient. Le fameux seau d'eau sur une porte. Les pièges de feuilles dans la forêt. Mais là, c'était une toute autre idée. Elle s'était procurée du fil de cuisine assez solide. Elle allait l'étendre devant la sortie de la salle commune des verts et argent. Certains tenteraient de l'éviter, mais le fil les suivrait à la trace grâce à un sortilège, jusqu'à ce qu'ils se prennent les pieds dedans. La Gryffondor avait conscience que ça ne fonctionnerait pas pour tout le monde, mais elle savait aussi qu'elle allait profondément s'amuser.

Elle descendit tous les étages du château jusqu'aux cachots. Alors, elle entreprit d'être la plus silencieuse possible et elle disposa le fil de manière à ce qu'il soit peu voyant. Par chance, il était tôt et elle ne croisa donc aucune de ses futures victimes. Ça aurait été dommage d'être dénoncée avant le début de la blague. Elle attendit un certain temps, peut-être une heure, avant de voir un Serpentard sortir de son antre. Il avait l'air endormi et ce serait plutôt simple de le berner. Il ne regardait pas là où il marchait. Il fonçait droit dans le fil tendu. Eileen eut à peine le temps de le voir tomber. Le garçon, affolé, regarda autour de lui, mais ne vit personne et se frotta le bras. La sixième année ne put s'empêcher de ricaner et de le suivre du regard. Il monta les escaliers en grognant et disparut.

C'est alors qu'elle vit une silhouette et une tête qui lui était plutôt familière : Molly ! Mais que faisait-elle ici ? Elle allait tout faire capoter ! Eileen appela son amie en évitant de crier pour la mener jusqu'à elle. Une fois à sa hauteur, la batteuse s'exclama doucement : //

- Mais qu'est-ce que tu fais ici Molly ? Je te pensais trop sage pour errer dans les cachots !

// Elle entendit une porte grincer et se retourna vers la salle commune. Un couple de serpents en sortait, la tête dans les nuages. Parfait. Ce serait deux fois plus marrant. Elle déplaça le fil de quelques centimètres vers eux et le monta au niveau de leurs mollets. Ils se le prirent eux aussi de plein fouet et le jeune homme poussa un juron. Un grand sourire prit place sur le visage d'Eileen. C'était très bien parti. //


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Sky

Ancien(ne)





MessageDate du message: Lun. 15 Jan 2018, 23:54  Répondre en citant

// Molly se baladait dans la fraîcheur des cachots, cherchant la tranquillité afin de faire redescendre la tension que la dernière lettre de son frère avait fait monter en elle.
Elle aimait vraiment Jared de tout son coeur mais le garçon lui sortait parfois par les yeux tant il pouvait être têtu et fier. Leur dernier échange par hiboux avait donc mal fini et la jeune élève devait se vider l'esprit avant de casser quelque chose.
Sans même y réfléchir ses pieds la menèrent aux abords de la salle commune des Serpentard.

** Mmh je devrais faire demi tour, me vide la tête oui, m'engueuler avec des Serpents non merci. **

Molly n'eut pas le temps de rebrousser chemin qu'elle entendit quelqu'un l'appeler. Se tournant dans la direction de la voix elle vit Eileen cachée dans un coin. Suspicieuse, elle s'approcha. Qu'avait donc encore inventé son amie ? Sa présence aux beau milieu des cachots dès le matin cachait forcément quelque chose.

- Mais qu'est-ce que tu fais ici Molly ? Je te pensais trop sage pour errer dans les cachots !

- C'est compliqué, j'avais besoin de me changer les idées... Long story short, mon frère va finir par se retrouver la tête au fond d'un chaudron pourri s'il continue ! Mais toi qu'est-ce que tu fais là ? Ce n'est pas vraiment l'époque pour une balade de santé dans le froid ses sous-sols. Qu'est-ce que tu nous prépare encore ?

Molly connaissait son amie et son gout particulier pour les blagues de mauvais goûts. Enfin... Certaines étaient drôles certes, mais elles finissaient toujours par se retourner contre Eileen, et Molly se retrouvait coincée au milieu bien trop souvent pour sa santé mentale.


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MessageDate du message: Dim. 28 Jan 2018, 21:35  Répondre en citant

- C'est compliqué, j'avais besoin de me changer les idées... Long story short, mon frère va finir par se retrouver la tête au fond d'un chaudron pourri s'il continue ! Mais toi qu'est-ce que tu fais là ? Ce n'est pas vraiment l'époque pour une balade de santé dans le froid des sous-sols. Qu'est-ce que tu nous prépares encore ?

// Eileen se jura qu'elle finirait par faire la peau du frère de son ami s'il continuait à la mettre dans tous ses états. Enfin, dès qu'elle saurait duquel elle parlait. Car elle avait toujours eu un petit faible pour Jared, même si elle ne l'avait vu que peu de fois - heureusement pour elle, Molly le savait. Ses souvenirs à son propos relevaient plutôt de réminiscences, mais elle se rappelait que physiquement il était à son goût.

La Gryffondor chassa ses pensées d'une main et se concentra sur son piège quand elle vit un vert et argent passer par là. Il essayait d'éviter le fil tendu devant lui, mais la batteuse s'arrangea pour que la corde le suive jusqu'à ce que le Serpentard finisse par tomber. Une fois son affaire faite, elle se tourna vers sa meilleure amie qui attendait patiemment sa réponse. //

- Tu sais bien que quand je viens ici ça n'est pas pour me promener... Tu vois ce fil ? Il fait tomber tous les serpents qui sortent de leur salle commune. C'est plutôt marrant à voir.

// Fière de son coup, elle retournerait dans la tour des rouges et or avec le sourire. //

- Et tu parles de Jared ou bien de Thomas ? Il a fait quoi pour te mettre dans un état pareil ?

// Eileen avait beau ne pas être sérieuse la plupart du temps, elle se souciait sincèrement des problèmes de ses amis et plus particulièrement de ceux de Molly - et d'Alistair bien entendu. Elle protégerait la jeune femme quoiqu'il arrive, même si elle devait mettre son attirance pour Jared de côté. //


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